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 for the agony i'd rather know. (connor)

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MessageSujet: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:13

connor dean chapman
wasted times and broken dreams, violent colors so obscene ; it's all i see these days


time for telling tales on me
NOM : À la base c’est un nom sans histoires, Chapman. Pas plus connu que d’autres, imprégné dans la région depuis des générations pourtant. Mais maintenant ça résonne comme une tragédie, quand on l’prononce y’a des regards compatissants qui s’échangent d’un air entendu. Chapman c’est même plus une famille – c’est plus que ma vieille carcasse. PRÉNOMS : C’est marrant, Connor ça sonne presque comme connard. Peut-être pour ça que ça m’sied au teint d’ailleurs, du moins il paraît. Et puis derrière y’a Dean qui sert pas à grand-chose mais auquel ma mère tenait. C’était son hommage à son idole, l’illustre James Dean, alors vous comprenez elle pouvait pas m’épargner. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Le foutage de gueule était programmé dès ma naissance, puisque c’était le jour de Halloween. Trente-et-un octobre, ouais. Au pire on s’en cogne, j’le fête plus donc comme ça c’est réglé. C’était à Radcliff, home sweet home qui n’a plus rien de sweet au final. Le berceau qui finira tombeau. ÂGE : J’crois que mes trente-six piges se lisent sur ma tronche, de mes rides naissantes jusqu’à mon sourire blasé. ORIGINES : Tellement américaines que ça en devient ridicule, j’vous jure. Un vrai yankee, pur jus et élevé en plein air. Certifié 100% naturel à la base mais j’crois que le tabac et l’alcool ont un peu faussé la donne avec le temps. NATIONALITÉ : Américaine forcément, ça aurait été une honte qu’il en soit autrement. Mon vieux avait la tendance patriotique alors j’pouvais pas voir le jour ailleurs que sur cette bonne vieille Amérique.  STATUT CIVIL : Pauvre type. Divorcé, le cœur atrophié si vous voulez mon avis. Elle a foutu les voiles et j’l’ai plus vue depuis, mais ça fait rien : j’l’ai remplacée. Ma chère et tendre maintenant c’est ma bouteille. Fidèle au poste depuis longtemps déjà. MÉTIER : Avant j’étais quelqu’un, j’étais même respectable. J’étais flic et fier, un des bons. Mais ça fait deux ans que j’ai rendu ma putain d’plaque. L’officier est devenu chauffeur de taxi parce qu’il faut bien bouffer, loser qu’on ose pas trop regarder, et pilier de bar le reste du temps. C’est sacrément moins glorieux, hein ? ORIENTATION SEXUELLE : Rien à foutre. J’peux aussi bien me taper une nana ce soir qu’un mec la semaine prochaine, c’pas ça qui va me déranger. Mes vieux doivent s’retourner dans leur tombe mais vous savez quoi : rien. à. foutre. TRAITS DE CARACTÈRE : Blasé, loyal, solitaire, observateur, sarcastique, grossier, instable, moqueur, fier, perfectionniste, froid, débrouillard, renfermé, protecteur, désinvolte, arrogant, courageux, maladroit, amer, toujours très calme en apparence, violent sous la surface. AVATAR : Cillian Murphy. GROUPE : Protecting those who fear them. CRÉDITS : tumblr.
nothing left to say
001. J’ai un chien qui s’appelle Neo. C’t’une gueule cassée, une vieille carne comme moi. Le pauvre est borgne, pas franchement beau à regarder, il a le poil rêche et l’oreille tombante. Mais il est fidèle comme pas permis, puis c’est lui qui m’a adopté et pas l’inverse. J’crois que c’est l’un des rares êtres à qui j’suis encore fichu de montrer de l’affection. Quel veinard. 002. Je fais partie d’ces gens agaçants, qui ont l’air calmes en toutes circonstances. Faut dire que je pratique le je-m’en-foutisme à haut niveau, c’est même plus un sport c’est une religion. Donc c’est pas toujours facile de m’faire sortir de mes gonds, mais une fois que c’est fait, j’deviens violent. Très violent. Donc ouais, vaut mieux éviter. C’t’un conseil d’ami. 003. On dirait pas comme ça, mais j’ai un gros faible pour tout ce qui est sucré. C’est pas rare de me voir mâchonner des bonbecs en tous genres – j’suis pire qu’un gosse, j’en planque partout. Et puis à ce stade je bois même plus d’eau, juste du café avec beaucoup trop de sucre. Mon docteur me déteste, heureusement qu’il m’voit jamais. 004. Dans l’genre bousillage de santé, j’fais aussi dans le tabac. Toujours la clope au bec, et si elle est pas allumée entre mes doigts, elle attend sagement son heure derrière mon oreille. M’enfin, ma pire addiction reste certainement l’alcool, ma consommation a un peu explosé ces dernières années. Mais pour ce que j’en ai à foutre : faut bien crever de quelque chose, m’voyez. 005. J’aime les flingues. Rien de bien étonnant là-dedans au vu de mes activités présentes et passées, même si j’suis assez exigeant sur ce qui se retrouve entre mes mains, faut pas déconner. Pourtant mon arme favorite, ça reste indéniablement mon bon vieux couteau papillon, gravé de mes initiales. J’suis toujours en train de jouer avec, le faisant valser entre mes phalanges. Paraît que ça fait mauvais genre dans la rue. 006. J’ai une mémoire photographique plutôt pas mal. Disons que j’oublie jamais un visage et les circonstances dans lesquelles je l’ai vu pour la dernière fois. Si j’ai déjà croisé ta tronche, tu peux être sûr que j’m’en souviendrai. C’est plutôt sympathique pour moi, parfois beaucoup moins pour les autres. 007. Comme à peu près tout le monde, j’ai une phobie. Le vide c’est mon pire cauchemar. Fais en sorte que mes pieds s’éloignent du sol et j’me retrouve avec la gerbe, je tremble comme un mioche, en bref j’ai l’air vraiment très con. C’est ridicule, oui, et j’assume pas du tout. 008. J’ai toujours aimé la nature en général, sûrement parce que c’est calme et qu’y a personne pour m’emmerder. Alors parfois, j’me tire dans la forêt pour m’isoler une heure ou toute une journée, ça dépend des fois. J’me la joue ermite paumé dans la cambrousse et j’reprends l’état sauvage, celui de l’homme des cavernes, celui où tout paraît plus simple. Ça dure jamais assez longtemps. 009. On m’dit souvent que j’ai changé. J’étais un type plutôt drôle avant, certes aux dépends des autres le plus souvent, mais drôle quand même. Expert en farces en tous genres, j’étais ce con qui va inventer des stratagèmes débiles pour piéger tout le monde. Le roi dans ma catégorie. Mais j’ai arrêté, j’ai plus envie de rire. Quand j’le fais, ça sonne toujours faux. 010. Ma baraque est trop grande. J’suis seul avec Neo alors, ça fait terriblement vide. J’crois que c’est pour ça que j’y passe aussi peu de temps, j’suis toujours en train de traîner à droite-à gauche comme un vagabond pour y échapper. Y a même une pièce où j’ai plus foutu les pieds depuis trop longtemps, une chambre qui est totalement à l’abandon malgré tout ce qui se trouve à l’intérieur. J’ai juste pas la force d’ouvrir la porte.


Comment êtes-vous entré parmi les hunters ?
C’t’une histoire de famille. Les Chapman sont chasseurs depuis plusieurs générations déjà alors c’était une évidence que je suivrai le même chemin. Dès mon plus jeune âge, mon père m’a inculqué tout ce qu’il y avait à savoir sur les mutants – leur dangerosité, les choses dont ils sont capables. J’ai suivi un entraînement, j’ai été élevé dans le but de reprendre le flambeau familial et je l’ai fait sans broncher. C’était censé se perpétrer avec ma descendance, mais c’est plus la peine d’y penser aujourd’hui. J’suis le dernier chasseur de ma lignée et les Chapman s’éteindront certainement avec moi. Une chance qu’on ait jamais été plus importants que les autres dans l’domaine de la chasse – ça sera pas une grosse perte.

Avez-vous déjà effectué votre devoir de chasseur ?
Oui. C’était un peu un rite de passage obligatoire. J’ai tué mon premier mutant quand j’avais dix-huit ans, et nombreux sont ceux qui ont connu le même destin par la suite. Je l’ai jamais fait par haine pure et dure mais plutôt par devoir. C’était un mal nécessaire. Mais ça plaisait pas à ma femme, alors j’me suis résigné à ne plus leur ôter la vie. J’me contentais de les traquer puis les attraper, et ils se retrouvaient ensuite envoyés vers d’autres contrées, j’me foutais de savoir où tant que c’était loin des États-Unis. Mais depuis l’apparition du NH25, je les vaccine tous. Le devoir de chasseur comme vous dites, c’est de les mettre hors d’état de nuire, pas forcément de les tuer.

Que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles nommé Uprising ?
C’était à prévoir. J’veux dire, on est en guerre, non ? Alors c’est pas étonnant. Quand deux camps s’affrontent y a toujours des rébellions qui apparaissent, des tentatives de révolte plus ou moins fructueuses. J’comprends le pourquoi du comment. Mais j’cautionne pas. Ils comprennent pas que c’est pas en nous affrontant qu’ils feront changer les choses. S’ils étaient plus coopératifs, on pourrait tous les vacciner et le problème ne s’poserait plus. Pour ça faudrait vivre dans une utopie, certes. Les choses sont pas prêtes de changer alors faut juste s’adapter.

Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
J’me lance pas dans ces histoires, c’est toujours un nid à emmerdes. J’pense que ce mec a un sacré talent d’orateur, c’est indéniable, il a une langue de serpent comme tous les politiques. Il a l’air un peu trop extrémiste pour moi alors j’me rallie pas forcément à sa cause, si c’est ça que vous voulez savoir. J’fais cavalier seul et c’est très bien comme ça, j’ai pas besoin qu’on m’endoctrine ou qu’on essaie de m’laver le cerveau. J’fais c’que j’ai à faire et le reste je m’en tape.


serial chiller - marion - 19 ans

PAYS : HON HON HON. La baguette, le râlage intensif, les cigales, toussa toussa. DISPONIBILITÉ : Forever les gars. VOTRE AVIS SUR TH : C'est moche, ça pue. Franchement je sais pas ce que j'fous là. for the agony i'd rather know. (connor) 786090450 COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : il m'a fait du gringue en soirée, le keukin. (bon et puis y'a une ukrainienne qui s'trimballe déjà dans le coin à cause de moi.) PERSONNAGE : Inventé. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Z'êtes déjà parfaits, changez rien. for the agony i'd rather know. (connor) 1838896285 UN DERNIER MOT ? : Oh, look at that. I'VE BEEN IMPALED.


Dernière édition par Connor Chapman le Lun 29 Juin 2015 - 15:41, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:13

on a frôlé la vie
à mon coeur mourant et mes souvenirs tachés de blanc



― in a dusty black coat with a red right hand ―

Mes lèvres laissent échapper un nuage de fumée toxique pendant que mes doigts pianotent sur le volant, en rythme avec la chanson qui passe à la radio. J’me surprends même à fredonner l’air outrageusement pop ; beaucoup trop pour moi. Une énième midinette qui fait des titres à succès grâce à son joli minois et ses fesses rebondies, j’suis bien incapable de vous donner son nom. La vérité c’est que je m’en cogne totalement. Ça m’empêche pas de monter un peu le son en dodelinant de la tête sans la moindre honte puisque de toute façon, personne ne peut me voir. Alors rien à foutre : je scande à tue-tête que les California Girls sont inoubliables et je touche des notes absolument immondes. J’vais me reconvertir dans la musique les gars, j’sens le bon filon.

En attendant je n’suis qu’un flic doublé d’un chasseur et faut bien avouer que là, ma crédibilité frôle dangereusement le zéro. J’me calme parce que je suis bientôt arrivé à destination et que j’voudrais pas donner matière à ce qu’on se foute de ma gueule. Je fais taire ma copine qui parle de bikinis et je termine ma clope pour mieux la projeter par la fenêtre. Les pneus crissent sur le sol trop sec avant de se figer. Je coupe le moteur mais laisse les phares allumés avant de m’extirper de l’habitacle, adressant un large sourire à la silhouette qui m’attend déjà. « On fait pas attendre un gentleman, ta mère t’a jamais appris les bonnes manières ? » Richie fait mine d’être fâché mais la lueur dans ses yeux le trahit comme toujours. Je ricane en haussant les épaules, lèvres retroussées en coin. « J’me fais juste désirer comme toute diva digne de c’nom. » Nos mains se rencontrent dans une poigne amicale et il se marre, l’abruti. Moi aussi. C’est un con, mais ça doit justement être pour ça qu’on arrive à s’entendre.

« Alors, qu’est-c’que t’as pour moi ? » Mon sourire s’élargit et s’fait carnassier, la fierté se lisant sur mon visage. J’ai une bonne prise ce soir alors pas de raison de rougir : il sera ravi. D’un geste de la main, je lui fais signe de me suivre en m’avançant vers ma voiture. Le coffre s’ouvre pour laisser apparaître deux corps, inconscients mais bien vivants, ligotés et bâillonnés. L’un est un homme d’une vingtaine d’années, l’autre une femme proche de la quarantaine. Je le laisse examiner un instant, et j’en profite pour sortir une nouvelle cigarette, que j’allume et maltraite sans attendre. « J’te présente la femme invisible, elle a été une vraie plaie à attraper d’ailleurs, j’te raconte pas comment elle m’a fait tourner en bourrique. » Secouant doucement la tête, je lâche un soupir théâtral avant de désigner son camarade du bout des doigts. « Lui c’est Mr Freeze, il peut tout geler sur son passage, le con. Tu m’diras : c’est pratique, au moins il a pas besoin d’congélo s’il veut stocker ses bébés. » J’entends Richie qui rigole dans sa barbe et je tire une taffe de mon bâton cancéreux, affichant un petit sourire. « Pas mal, j’vois que tu rouilles pas malgré ton grand âge. » Et c’est lui qui dit ça. Crétin. « Ça m’touche, venant d’un fossile comme toi. Merci – trop d’honneur. »

Il vérifie que mes proies sont attachées correctement même si je sais pertinemment que j’ai bien fait le boulot ; il plaisante pas avec ça, j’le connais depuis le temps alors je le laisse faire à sa guise. Une fois qu’il a fini son petit manège, on attrape chacun une extrémité de la demoiselle ; il a droit au buste pendant que j’me coltine les pieds. J’grogne pour la forme puis on fait le voyage jusqu’à son fourgon afin de l’allonger dedans, sans la moindre délicatesse. Puis vient le tour du p’tit jeune, qui est sacrément plus lourd qu’il en a l’air et qui va m’filer un mal de dos si ça continue.

Une fois qu’on a fini la tâche la plus ingrate, je l’aide à verrouiller les portes avant d’me tourner vers lui, l’air désinvolte. « Tu les envoies où ceux-là ? » Je pose chaque fois la question, comme si ça pouvait me foutre quelque chose. Ça change rien que j’le sache ou non, mais au moins si Alana demande, j’peux lui donner une réponse. Après tout, c’est elle qui m’a forcé à faire des concessions, c’est pour elle que j’ai arrêté de tuer du mutant. À la place je les refourgue à Richie, qui se charge de les exiler loin de notre bonne vieille Amérique, les offrant à des trafiquants le plus souvent, parfois même des organismes louches ou des laboratoires peu scrupuleux. J’m’en tape un peu : mon job c’est juste de les coincer, le reste n’est plus de mon ressort. « Ils vont aller faire un tour en Europe, voir du pays. La Russie probablement. Ça fera plaisir au gamin, l’grand froid ça a l’air de lui plaire, vu c’que tu m’en as dit. » Je lui offre un sourire en coin pour toute réponse et il finit par me tendre la main, que je serre rapidement. « Bonne route vieux schnock. J’t’appellerai. » Il me file une bonne tape entre les omoplates, m’exposant toute sa dentition – assez peu entretenue d’ailleurs – quand il étire ses lèvres. « Pas d’problème, passe le bonjour à ta femme et ta gamine. » Je ricane sans ajouter un mot, lui adressant un vague signe de la main pendant qu’il monte dans son fourgon et que j’regagne mon propre véhicule. Évidemment que ses amitiés seront pas transmises, ni à Alana, ni à Mia. Manquerait plus que ça.

Quand je rallume la radio, c’est une nouvelle voix de fillette trafiquée qui m’accueille joyeusement. Et comme un con, j’me remets à faire des vocalises ridicules. J’suis sûr que dans une autre vie, j’étais chanteuse de cabaret.


― you taught me the courage of stars before you left ―

J’ai l’cœur au bord de l’implosion. Mes pieds martèlent le sol avec tellement de hargne que j’ai l’impression que j’vais passer au travers, et je bouscule tout ce qui se trouve sur mon passage. Les malades, les infirmiers, les meubles : aucune différence n’est faite. Rien ne trouve grâce à mes yeux et je m’enfonce dans le dédale des couloirs aseptisés, mes yeux cherchant frénétiquement un visage connu. Puis je la vois, au loin. La cascade de ses cheveux blonds sur ses épaules, sa frêle silhouette encore plus fragile que d’habitude. Elle a une main sur son visage et j’suis quasiment sûr de la voir trembler. Putain. J’me mets presque à courir, tant pis si j’ai l’air d’un con, tant pis si je trébuche à moitié en évitant un type en béquille qui me coupe la route. « Al’ ! » J’la vois lever la tête vers moi, et j’ai l’impression de recevoir un coup dans la poitrine quand nos regards se croisent. Elle est en larmes mais je l’avais déjà deviné. Elle est en larmes mais c’est pire que ce que j’imaginais. Y a un truc de brisé.

En moins de dix secondes, j’me retrouve devant elle, j’la sers contre moi en avalant difficilement ma salive pendant qu’elle se met à sangloter. « Al’ ? Al’ regarde-moi. » Pas de réponse. Elle secoue la tête, et j’crois qu’elle est juste pas en état d’articuler quoi que ce soit. Je sens la panique se nicher au creux de mes veines, dans mon cœur et mes poumons. « Alana. Putain, dis quelque chose ! » Je vois le désespoir dans le fond de ses yeux, et ma respiration reste bloquée dans ma gorge. J’crois que je vais crever. « C’est trop tard. » J’secoue la tête comme un débile, pas foutu de former la moindre syllabe. J’la crois pas. Je peux pas. Je refuse.

Mais du coin de l’œil, j’vois le chirurgien qui se tient l’air désolé, en nous regardant comme s’il était prêt à se liquéfier. Il croise mon regard et je sais : c’est vrai. C’est trop tard.

J’vois ses lèvres commencer à bouger. Il parle, mais j’entends plus rien. Mon corps tout entier cesse de fonctionner – mes oreilles sont prises d’assaut par un bourdonnement intolérable, ma vision devient floue, mes jambes se mettent à tanguer. J’ai le cœur au bord des lèvres et j’me sens prêt à rendre mes tripes, là, comme ça. Dans un bain de sang. Elles se tordent au creux de mon ventre, mon palpitant se serre au point de me faire mal, le sang bat à mes tempes comme un putain de marteau-piqueur. Mes pieds bougent d’eux-mêmes et j’finis par me rattraper au mur pour ne pas tomber.

J’suis arrivé trop tard. Quand Al’ m’a appelé, paniquée, j’ai failli faire un arrêt cardiaque. Elle a juste eu à prononcer le prénom de Mia et j’ai fait aussi vite que j’ai pu. J’ai embarqué mes clés et j’me suis tiré. J’ai conduit comme un cinglé à travers la ville en manquant de tuer au moins trois personnes. J’ai couru dans cet hôpital de mes couilles où tout est trop mal indiqué. Mais j’ai merdé. Elle est morte, et moi, j’étais même pas là. Elle est morte, et j’ai rien pu faire.

Un son presque inhumain résonne à mes tympans, et je mets un moment à comprendre qu’il émane de moi. Ce sont mes cordes vocales qui essaient de traduire le chaos qui règne dans ma tête. C’est la douleur qui se propage du fin fond de mon âme jusqu’au bout de mes lèvres. J’ai mal, mal à en crever. Mon dos se courbe comme s’il ployait sous le poids de l’univers tout entier, comme si j’me prenais pour ce connard de Chronos qui porte notre monde sur ses épaules. Mais moi, tout c’que j’porte, c’est le sourire de ma fille. J’ai l’impression de la sentir peser sur mon échine et elle devient la chose la plus lourde sur Terre. Elle nique la gravité, m’écrase, et je me sens glisser au sol, ma carcasse s’échouant sur le carrelage comme une poupée désarticulée, comme un pantin dont on a coupé les fils. J’essaie de me souvenir de la dernière chose que je lui ai dite mais rien ne vient. C’est l’néant le plus total. Pendant une seconde, j’arrive même plus à visualiser sa frimousse ni à entendre le ton de sa voix. J’vois que du rouge et du noir, j’vois que le trou béant qui vient de se creuser dans ma poitrine, j’vois que le sol qui s’ouvre sous mes pieds pour m’engloutir dans les méandres de la terre, m’avaler sans même prendre la peine de me mâcher.

J’suis dévoré sans aucune cérémonie, même pas digéré, juste recraché comme un vulgaire parasite. J’suis broyé, mis en pièces, mutilé de la tête aux pieds puis laissé à l’agonie. J’suis en lambeaux. Pendant une seconde j’ai cru être mort aussi mais j’me suis trompé. J’aurais préféré pourtant, j’voudrais supplier la faucheuse de venir m’achever. J’ai l’impression d’avoir été coupé en deux, écartelé et puis disséqué. J’ai l’ventre ouvert et les tripes à l’air. On m’a coupé la langue, crevé les yeux, tranché la gorge. On me saigne à blanc comme un bestiau et on me regarde me vider sans bouger le p’tit doigt. J’ai l’impression d’être amputé de tous les côtés, j’suis un blessé de guerre qui a jamais foutu un pied sur le front, j’suis un dommage collatéral qu’on aura tous oublié demain. Un obus m’a éclaté à la gueule et a pulvérisé tout c’que j’avais, une putain de bombe nucléaire a explosé dans ma cage thoracique et j’peux plus respirer. J’me retrouve toxique, empoisonné, venimeux, rongé de l’intérieur par un acide qui lèche minutieusement les parois de mes entrailles comme un incendie trop vicieux. J’veux qu’on me porte le coup fatal, j’attends, je prie, je supplie. Mais il ne vient pas. J’me sens comme un macchabée qu’on a laissé pourrir à ciel ouvert. J’me sens comme un génocide.

On vient de m’exterminer.


― and from your corner you rose to cut me down ―

Quatrième tentative. Cette fois c’est une victoire : la clé entre dans la serrure. Faites péter le champagne, j’ai accompli ma mission. J’me sens fier comme un coq alors que je fais tourner le mécanisme et puis la poignée, m’acharnant à tirer la porte vers moi un moment sans le moindre résultat. Jusqu’à ce que je pousse légèrement et qu’elle s’ouvre à la volée, me faisant trébucher dans l’entrée tel un gros con d’ivrogne qui tient plus debout. C’est mon statut ce soir, certes. Faut m’excuser, j’avais besoin d’un remontant. En vrai il m’en faudrait un tous les jours mais je me restreins dans la mesure du possible. T’façon au vu de l’ambiance ici j’suis mieux paré quand j’ai bu – c’est plus facile pour regarder Al’ me fuir, pour faire face au silence qui s’est incrusté entre nous, pour supporter les relents de haine qui nous reviennent quand on se frôle. Les mots se meurent dans nos gorges trop amères ou deviennent des lames qu’on se balance allègrement. C’est à qui touchera l’autre en premier, qui crèvera sous les assauts de son adversaire. J’ai pas compté les points mais j’suis presque sûr qu’on est morts autant de fois l’un que l’autre. À ce stade, on est même plus des êtres humains. On est que des fantômes, des putains de zombies qui trimballent leurs sales carcasses en décomposition.

Index plaqué sur mes lèvres, je me tourne vers cette traîtresse de porte en lui faisant les gros yeux. « Shhhh. » Après, j’vais me faire engueuler. Enfin pour ça, faudrait qu’elle daigne ouvrir la bouche, ma tendre épouse. Les paris sont ouverts mais j’suis pas sûr que ça soit très rentable. J’vais tabler sur du cinquante-cinquante, histoire de pas trop m’faire d’espoirs d’un côté ou de l’autre. Je m’décide enfin à refermer la porte derrière moi, balançant mon blouson dans un coin du couloir. J’avance en titubant à moitié, me cognant dans une surface dure au passage. « Oops, pardon. » J’présente mes excuses à une commode. C’est simplement parce que j’suis la politesse incarnée, tout l’monde le sait bien. Plus courtois que moi tu meurs. Mais dans ce cas j’donne pas cher de nos peaux, j’préfère prévenir.

Prêt à aller m’avachir dans le canapé, j’allume quand même la lumière pour éviter de déranger d’autres objets inertes sur mon passage. Mais y a un truc qui attire mon attention. C’est blanc, c’est carré, c’est posé sur la table. Du papier. Pour quoi faire ? Sourcils froncés, j’me sens intrigué, j’m’approche à pas de loup – comprendre : avec autant de classe qu’un éléphant qui porte un tutu. J’suis obligé de m’y prendre à deux fois pour l’attraper ; on dirait pas mais la perception devient vachement différente quand cet enfoiré de whiskey entre dans l’équation. J’ai du mal à lire, j’suis pas sûr de comprendre tous les mots. Y en a qu’un seul qui est bien clair malgré que je ne le sois pas du tout.

Divorce. C’est écrit là, noir sur blanc. Estampillé, marqué au fer rouge, tamponné fièrement sur ce torchon. « Huh ? » Ça doit être une caméra cachée. Alana m’fait une mauvaise blague, c’est ça ?

Ha.
Haha.
Hahahahahaha.
J'ai vraiment pas envie de rire, là.

« Al’ ? » Ma voix sonne pâteuse, un peu trop lointaine à mes tympans. J’suis pas sûr qu’elle puisse m’entendre. « AAAAAAAAAAL’ ? » C’est mieux. Mais tout ce qui me répond c’est ce silence assourdissant. Alors j’me décide à me mettre en mouvement, avançant jusqu’à l’escalier pour monter à l’étage. « Alana ? Eh oh ? » Toujours rien. Soit elle se prend pour la belle au bois dormant dans son grand pieu, soit la bougresse fait mine d’être devenue sourde. Un soupir m’échappe alors que j’arrive jusqu’à notre chambre, ouvrant la porte avec autant de douceur que possible – c’est-à-dire pas tellement vu mon état. Mes rétines sont agressées quand j’actionne l’interrupteur, et il leur faut un moment pour s’habituer à la lueur qui baigne la pièce. Le lit est vide. Je m’attendais à la voir là, planquée sous la couette. J’commence déjà à me raidir en me disant qu’elle doit être dans la chambre de Mia, et puis, j’suis stoppé dans ma réflexion. Le placard est ouvert. Le placard est vide. Je vois mes affaires d’un côté, le néant de l’autre. Ses fringues ont disparu.

Merde. « Al’ ...? » J’ai l’air d’un gosse paumé. J’me sens comme un navire échoué. Merde.

C’était pas une blague. Les papiers sont réels. Y a un moment de flottement, le temps que mon cerveau trop imbibé assimile les informations pour les additionner. Je crois que j’ai compris. Je crois qu’elle s’est tirée. Je suis pas sûr de saisir pourquoi j’le fais mais j’éclate de rire, tellement que je suis obligé de me tenir les côtes, tellement que je me plie presque en deux. Elle m’a quitté. J’arrive pas à y croire. Elle l’a vraiment fait, sans un mot, sans me prévenir. J’suis à la limite de me rouler par terre tellement mon fou rire devient incontrôlable. Je saurais pas dire à quel moment il prend des airs de complaintes, à quel moment les larmes se forment derrière la barrière de mes cils. J’me retrouve à genoux, l’échine secouée par des soubresauts toujours à mi-chemin entre le rire et le sanglot. J’suis par terre, à pas savoir si c’est un drame absolument hilarant ou juste une comédie qui a viré au tragique. J’suis par terre, plus pathétique que jamais, grosse loque prête à finir à la décharge. Qu’on me jette. Qu’on me balance au vide-ordure puisque mon cœur devient rejet, mon corps déchet et ma tête dépotoir.

J’crois que je m’écroule comme un château d’cartes, j’suis comme des tours jumelles un onze septembre. Je mords la poussière. La guerre vient de prendre fin et c’est Alana qui a gagné, c’est Alana qui m’a abandonné sur le champ de bataille parmi les cadavres. Victoire par K.O, tout est terminé. Rideau.


― well ain't that sad now i've got trouble ―

Le boss m’attend. J’ai pas franchement hâte mais que voulez-vous que j’vous dise, quand il vous appelle dans son bureau vous avez pas l’choix, vous fermez votre gueule et vous y allez, c’est tout. J’me demande bien ce qu’il me veut ce con, mais j’crois qu’au fond de moi je le sais déjà. Et c’est justement ce qui me fait stresser comme un gamin prépubère sur le point de se rendre au bal de promo ; j’ai les mains un peu trop moites et le palpitant qui s’emballe dans ma poitrine. J’crois que je suis dans la merde.

La porte s’ouvre, il me lance un regard en me faisant signe de la refermer et je m’exécute sans broncher avant d’afficher un sourire qui sonne faux. Comme tous ceux que j’peux offrir ces derniers temps. « Paraît qu’vous vouliez m’voir ? » Il désigne la chaise face à son bureau en hochant vaguement le menton. Un soupir m’échappe mais je vais m’asseoir sagement, comme un enfant coupable qui attend sa sentence, comme un sale gosse qui s’retrouve dans le bureau du proviseur. C’est exactement ce qui est en train de se passer, en fait. J’vais me faire coller, j’le sens venir. « On va éviter de tourner autour du pot, Chapman. J’pense que t’es suffisamment intelligent pour avoir remarqué toi-même que ton travail laisse à désirer. » Ça, c’est fait. Moi qui espérait la clémence de Buddha et tous ses copains, j’me suis fait avoir en beauté. Reste plus qu’à trouver les bons arguments pour le brosser dans l’sens du poil mais c’est mal barré. « J’suis p’t’être moins efficace que d’habitude, ouais, c’est possible. C’est gentil d’vous inquiéter pour moi mais ça va. Laissez-moi une semaine pour vous prouver que j’ai rien à envier aux bleus qu’essaient d’prendre nos places de vieilles peaux. » Le coin de mes lèvres s’étire d’un air railleur, j’essaie d’avoir l’air sûr de moi et prêt à relever le défi. C’est pas le cas mais tant pis, parfois faut bluffer dans la vie.

Ce qui est con, c’est que j’ai jamais été un bon joueur de poker. « Te fous pas d’ma gueule. T’es pas en état de reprendre du poil de la bête, pas tout de suite. T’as même pas pris un seul jour de repos depuis– » « J’ai pas besoin d’repos, merde. » Mon air faussement enjoué a disparu. Reste plus que la fatigue dans mes yeux délavés et la colère dans mes poings serrés. Il soupire, se laisse retomber dans le dossier de son fauteuil et me jauge du regard. J’aime pas quand il fait ça. J’aime pas quand on essaie de m’analyser. Il croit qu’il va trouver quoi en me fixant comme ça ? Une certitude d’un côté ou de l’autre ? La source du problème ? Un poney radioactif ? « Écoute. Je sais que t’es dans une mauvaise passe, j’sais que ta femme vient de te quitter, que t’as perdu ta fille, mais tu peux pas continuer comme ça. » Mon corps réagit avant que ma tête ne le fasse. J’ai même pas le temps de comprendre ce qui se passe que j’me retrouve debout, penché au-dessus de son bureau, son col entre mes phalanges crispées. Quand j’réalise, je baisse les yeux en le lâchant brusquement, et j’me recule comme si je cherchais à fuir. C’est un peu le cas. « Merde. » J’sais pas ce qui m’a pris. J’crois que j’ai pas supporté qu’il parle d’elle. De Mia. J’peux pas entendre ça. Et je viens de planter le premier clou dans mon cercueil, tout seul comme un grand, tout seul comme le plus grand con de l’univers.

Ma main claque contre ma face et passe dans ma tignasse pendant que je ferme les yeux. Comme si ça pouvait m’aider à me calmer. Comme si ça pouvait tout arranger. « C’est exactement de ça, que j’parle. Tu malmènes les suspects, tu deviens imprévisible, tu perds le contrôle. Tu m’laisses pas le choix. J’vais devoir te foutre une mise à pied. » Lentement, je lève les prunelles vers lui. Et puis j’me mets à rire. Comme un espèce de débile, comme un type qui craque complètement. J’perds les pédales. J’ai l’impression qu’il vient de me dire la meilleure blague de l’année. C’est une nouvelle caméra cachée. Comme celle d’Alana. « C’pas sérieux ? » J’veux dire, merde. J’suis un bon flic. Je connais mon boulot, je le fais bien. Faisais. Mais il peut pas m’faire ça. « C’est très sérieux. »

J’le regarde. Il me regarde. Je ricane et il soupire. « J’vois. » J’peux pas accepter ça. Je veux pas devenir le pauvre type qui peut plus bosser parce que sa vie est trop merdique. Je veux pas être ce con qui devient le sujet favori des commères au poste, ce loser qu’on va plaindre parce qu’il perd la boule. Qu’ils aillent tous se faire foutre.

Mon flingue et ma plaque s’écrasent contre le bureau sans plus de cérémonie. « J’démissionne. » Il s’y attendait pas, à celle-là. J’le vois dans le fond de ses yeux, dans l’angle de ses sourcils. C’est presque drôle. Ça le serait si c’était pas aussi pathétique. « Chapman, arrête tes conneries. Tu vas pas démissionner. » Le rictus au coin de mes lèvres est dégueulasse, pourri comme les morceaux de mon cœur qui s’écrasent dans mon ventre pour m’filer la gerbe. J’appuie mes paluches sur ses dossiers en vrac, approchant mon visage pour plonger mes prunelles dans les siennes. « On parie ? » Puis je me retourne et je fais une sortie silencieuse, sans un regard en arrière. J’suis certainement en train de faire l’une des plus grosses conneries de ma vie mais tant pis. Ma fierté m’empêche de revenir sur mon choix. Ma putain de fierté m’a conduit à cette décision en premier lieu. J’quitte mon boulot avant que ce soit lui qui le fasse. J’veux croire que j’ai gagné le match mais c’t’un mensonge.

Life : 3 – Connor : 0


― i know this is a weakness and i know the darkness here ―

J’observe Jack. Je souris à Jack. J’avale une gorgée de Jack. J’attends qu’il me brûle la gorge mais la sensation ne vient pas – j’crois que j’suis anesthésié à force d’en absorber. J’espère qu’il désinfectera les plaies à l’intérieur pour que ça cicatrise correctement, ou qu’il me rongera le cœur pour le désintégrer définitivement. J’veux juste que Jack m’aide. Qu’il me sauve. Mais ce connard ne fait rien à part rendre mes yeux vitreux et ma bouche pâteuse, m’faisant tourner au ralenti comme une machine cassée. « Enfoiré. » J’insulte Jack mais il ne répond pas. J’l’étrangle, j’le vide, et il dit rien. Parce que Jack n’est qu’une bouteille. Jack n’est que mon nouveau meilleur ami, un foutu liquide ambré qui m’empoisonne les veines mais qui veut pas m’laisser crever. J’ai envie de rire mais j’en ai même plus la force.

Par la fenêtre, j’regarde les étoiles.

Chaque fois que j’le fais, j’espère y apercevoir Mia. C’est con, hein ? Mais c’est plus fort que moi. Chaque jour je prie pour la voir, mais quand ses traits figés sur du papier glacé croisent mes prunelles, j’arrive plus à respirer. Elle est partout mais nulle part. Elle est sur chaque banc, dans chaque souffle du vent, dans chaque bonbec que j’avale et dans les moindres recoins de cette putain de maison hantée. Elle est dans mon reflet du miroir le matin, dans chaque verre que j’avale, dans le trou au creux de ma poitrine. Dans chaque rire d’enfant, chaque fleur colorée, chaque rayon du soleil. C’est une torture. J’peux aller nulle part sans la sentir, trop près mais tellement loin, au fond de mon palpitant froissé, broyé, atrophié. J’voudrais une chance de la voir une dernière fois. La serrer dans mes bras. Lui dire tout ce que j’aurais dû lui dire, tout ce qu’un père a besoin d’avouer à sa fille. J’voudrais rattraper mes promesses brisées et mes absences répétées, les pleurs que j’ai pas pu sécher, les blessures que j’ai jamais pansées. J’voudrais prendre sa place contre le capot de la bagnole, sentir mes os se briser et mon sang se vider. J’voudrais être à ses côtés dans l’ambulance, sur la table d’opération, six pieds sous terre. J’veux qu’on m’enterre à sa place. J’veux faire un pacte avec le diable et vendre mon âme pour la sortir des méandres de la faucheuse. Mais on m’y autorise pas. Ces choses-là ne se font pas et j’suis condamné à crever à petit feu.

J’vais crever comme ma relation avec Alana – malmenée, torturée, déchirée et éparpillée aux quatre vents. Elle est même plus là pour m’voir agoniser, elle a lâché ma main et elle est même pas restée pour me voir sombrer. Elle m’a éjecté de la barque sans gilet de sauvetage, en pâture aux requins, un bloc de ciment enchaîné autour des pieds. J’me noie. J’ai les poumons sur le point d’exploser, un marteau dans la tête, du poison dans les veines et du sang sous la langue. J’vois ses yeux clairs me fuir, sa peau laiteuse se dérober sous mes doigts, ses lèvres me priver du souffle de la vie. Ma sirène s’est barrée vers d’autres horizons et moi j’suis là, comme un con. J’suis là au milieu des eaux trop froides et j’sais pas nager. J’ai oublié comment on faisait. J’ai tout oublié.

Le flingue est glacé entre mes doigts, tellement lourd que j’me demande si on a pas changé les lois de la gravité. Je renifle, passe la main sous mon nez et prends une longue inspiration. J’veux que ce soit la dernière. Le canon contre ma tempe, le doigt sur la gâchette. J’me suis toujours demandé ce qui pouvait pousser quelqu’un à vouloir crever. J’pensais pas connaître la réponse un jour. J’pensais pas faire partie de cette catégorie – j’pensais que j’aimais trop la vie. Mais elle ne m’a jamais aimé en retour et j’sais pas comment m’en remettre. Alors mes phalanges se crispent et j’ordonne à mon index de presser la détente, de mettre fin à mon attente. J’ordonne mais il refuse d’obéir, je m’acharne mais il m’ignore et j’deviens statue de cire, statue de fer, statue en papier mâché prête à se faire découper.

J’peux pas. J’y arrive pas. J’sais pas dire si je suis trop lâche pour affronter la mort ou pas assez pour me tuer tout seul dans mon salon.

J’abandonne l’arme sur le sol et j’attrape Jack du bout des doigts. Mais plutôt que de l’embrasser, je l’envoie valser, j’le regarde s’écraser sur le mur d’en face. Les morceaux s’étalent comme un puzzle, l’alcool peint les meubles comme le sang qui a cessé de courir dans mes veines.

Par la fenêtre, j’regarde le ciel comme pour implorer le salaud là-haut. Par la fenêtre, j’regarde le ciel mais j’vois plus rien. Il fait trop noir dans mes yeux délavés.

Y a plus d’étoiles.


Dernière édition par Connor Chapman le Lun 29 Juin 2015 - 15:49, édité 6 fois
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:15

CILLIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN for the agony i'd rather know. (connor) 222075304 Je vénère ce type, bordel !
Rebienvenue, j'aime toujours autant tes persos et tes choix d'avatar for the agony i'd rather know. (connor) 1838896285
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:19

Coucou le pilier de bar for the agony i'd rather know. (connor) 4170729518
REBIENVENUUUE for the agony i'd rather know. (connor) 921491218 Bonne chance pour ta fiche et si tu as des questions n'hésite pas I love you
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:22

Cillian Murphy en hunter, mais auibzbifbfoizfzjbeivakbagkz. for the agony i'd rather know. (connor) 222075304 for the agony i'd rather know. (connor) 222075304 for the agony i'd rather know. (connor) 222075304
Connor promet déjà, j'ai hâte de lire la suite de ta fiche. for the agony i'd rather know. (connor) 1030106593
rebienvenue for the agony i'd rather know. (connor) 1838896285
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Beatrix Lecter
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:23

bienvenue parmi nous, courage pour cette fiche for the agony i'd rather know. (connor) 921491218for the agony i'd rather know. (connor) 3753776951 si tu as des questions n'hésite pas I love you
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:28

Re-bienvenuuuuuue sur le forum ! for the agony i'd rather know. (connor) 1838896285
Jolie choix d'avatar. for the agony i'd rather know. (connor) 2765873474 D'ailleurs je suis fan de ce que tu as écrit comme orientation sexuelle, sympa sinon ce petit. for the agony i'd rather know. (connor) 996374593 Hâte d'en lire plus, il promet. for the agony i'd rather know. (connor) 520337459


Dernière édition par Zéphyr Lewellyn le Dim 26 Avr 2015 - 18:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:28

D'abord Tatiana plus Cillian, MAIS TU VEUX MA MORT? for the agony i'd rather know. (connor) 2636227509 for the agony i'd rather know. (connor) 222075304

Plus sérieusement bonne chance pour ta fiche, je suis sûre que ce perso aussi va gérer for the agony i'd rather know. (connor) 3167136188
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:30

Noeh Callahan a écrit:
Cillian Murphy en hunter, mais auibzbifbfoizfzjbeivakbagkz. for the agony i'd rather know. (connor) 222075304 for the agony i'd rather know. (connor) 222075304 for the agony i'd rather know. (connor) 222075304
Connor promet déjà, j'ai hâte de lire la suite de ta fiche. for the agony i'd rather know. (connor) 1030106593
rebienvenue for the agony i'd rather know. (connor) 1838896285

Tout pareil. for the agony i'd rather know. (connor) 921491218
C'est quoi cette déferlante de persos classes qui arrivent ? Puis un copain hunter, en plus. for the agony i'd rather know. (connor) 243543726
Re-bienvenue ! Courage pour cette fiche. I love you
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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:33

CILLIAN. TOI. CE PERSO. Ralala, j'vais mourir. T'as vraiment de ces personnages badass j'en peux plus. for the agony i'd rather know. (connor) 3384828687 I love you I love you I love you I love you

Re-bienvenuuuuuuuue I love you
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:38

RE-bienvenue for the agony i'd rather know. (connor) 243543726 J'approuve totalement mes voisins ! VAVA QUI TUE !
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 18:39

T'es hot, je t'aime. for the agony i'd rather know. (connor) 422354165
On se cherchera un lien. for the agony i'd rather know. (connor) 2765873474 *retourne à sa fiche for the agony i'd rather know. (connor) 3865114578 *
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 19:43

cillian murphy ! for the agony i'd rather know. (connor) 2497508888 for the agony i'd rather know. (connor) 422354165

Bienvenuuuue ! for the agony i'd rather know. (connor) 284087483
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 19:45

COMMENT T'ES TROP BONNE EN CILLIAN. for the agony i'd rather know. (connor) 996374593 for the agony i'd rather know. (connor) 475114356
Son ancêtre lui fait coucou. for the agony i'd rather know. (connor) 2765873474 Love chaton, j'ai hâte de te lire. for the agony i'd rather know. (connor) 2147571588 for the agony i'd rather know. (connor) 1734149047
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 20:20

cillian est un super choix I love you
bienvenue !
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MessageSujet: Re: for the agony i'd rather know. (connor)   for the agony i'd rather know. (connor) Icon_minitime

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