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 Coffee and Confidences [Slo' & Mal']

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MessageSujet: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeJeu 26 Mar 2015 - 13:12

Coffee and Confidences
Malachi & Sloane

You’re Kind of Special to me ✻✻✻ La vie est un peu farceuse parfois, quand on y pense. On croise des gens, on les effleure, on les rencontre, on les touche. On se rapproche, un peu, beaucoup, on se lie, on s’engage. On les invite dans nos vies, on fait de même dans la leur. Parfois on croit les connaitre, et pourtant… Malachi remercia la barista d’un petit sourire, attrapant son gobelet de café brulant pour s’éloigner du comptoir : une fois n’était pas coutume, on avait massacré son nom sur le gobelet, un truc du genre « Malakee », vraiment ridicule, mais l’inventivité des serveuses pour inventer une orthographe improbable à son nom l’amuserait toujours. Il s’installa sur une chaise délicatement rembourrée, près de la grande baie vitrée, et vérifia l’heure sur son téléphone portable : Il était un peu en avance, aussi il commença à boire sa boisson tranquillement tout en regardant les gens passer dans la rue.

Malachi attendait une amie, enfin, il pensait qu’elle en était une, malgré le coté assez … inédit de leur relation : Sloane était le genre de personne que l’on ne connaissait jamais tout à fait, un peu secrète, très mystérieuse. On devait accepter de ne pas tout savoir d’elle pour être en mesure d’apprécier sa compagnie. C’était assez marrant de les voir ensemble, à n’échanger parfois que des silences et de petits sourires. Ou alors ils allaient boire un verre ensemble, le soir, et jouer de la musique. Enfin, il jouait de la musique, et Sloane était là simplement pour donner des idées.  Ensuite, ils rentraient ensemble pour prolonger la nuit, ce qui rendait les cours matinaux un peu plus compliqués que d’ordinaire. Mais ce n’était pas i grave, au final : Sloane était une des rares personnes, une des rares femmes, surtout, dont il appréciait sincèrement la compagnie. C’était tout nouveau pour lui, ce confort en présence d’une femme. Il ne pouvait pas parler d’amour, ni même de complicité charnelle entre lui et Slo, et pourtant … En sa présence, il se sentait bien. Et probablement que c’était le cas de la jeune femme aussi, puisqu’il ne l’avait jamais véritablement sentie tendue ou agacée en sa présence. Depuis leur première rencontre, il avait récupéré son don, mais n’avait jamais vraiment eu à s’en servir sur la jeune femme. Tout simplement parce que la mélancolie faisait partie de la jeune femme, il n’avait pas à l’ôter, à l’effacer sans le consentement de la jeune femme. Or, pour qu’elle soit d’accord, il faudrait déjà qu’elle soit au courant de son don. Et ça, il n’était pas vraiment à le faire, encore moins depuis qu’il appartenait à l’Organisation. Son secret mettait trop de choses, trop de personne sur la balance. Il ne pouvait plus divulguer son secret de manière légèrement, si tant ait qu’il l’ait déjà fait un jour.

La petite sonnette de l’entrée du Starbuck lui fit lever la tête, le sortant par la même occasion de ses rêveries. Malachi sourit : il savait qu’il n’aurait pas à signaler sa présence, de toute manière, ils s’assoyaient toujours au même endroit quand ils se voyaient. Il attendit qu’elle commande au comptoir, avant de pousser sa chaise du bout du pied pour qu’elle puisse s’asseoir.

- Je ne m’habituerais jamais à voir que tu mets autant de crème dans ta boisson. Tes veines doivent ressembler à un gratin dauphinois …

Un sourire, et une gorgée de café, avant qu’il ne se redresse pour lui faire la bise. Une mèche de ses cheveux bruns lui chatouilla le nez. Il était content de la voir …


✻✻✻
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MessageSujet: Re: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeSam 28 Mar 2015 - 18:54

coffee and confidences

honey you're familiar, like my mirror years ago.

Tu ne fais pas dans l’amitié. L’animosité, tu connais. Les amitiés améliorées, t’as déjà donné. Mais l’amitié— la vraie, la pure, celle sans contraintes et arrières pensées — tu ne l’avais encore jamais expérimentée avant Malachi.
Aux autres, tu le présenterais comme un ami, même si tu dois avouer que tu n’es pas sûre d’être au point sur la définition ; faut dire que t’en as jamais eu un à proprement parlé. Au collège, t’étais la nana effacée. Au lycée, t’étais celle qui se barricadait sous une carapace d’agressivité.
En grandissant, t'as fini par comprendre qu'il t’était beaucoup plus aisé d'occulter tes tracas plutôt que de les affronter comme une grande. De jouer à faire semblant de vivre, plutôt que de s'investir pour de vrai. Du coup, chaque jour et depuis beaucoup trop longtemps, t'endosses un masque. Tu te planques, tel le vulgaire cliché de la rebelle au grand cœur que t'es, derrière un cynisme à toute épreuve et une montagne de sarcasmes en guise de gilet pare-balles.
Mais curieusement, avec Malachi, c'est différent ; t'es différente. Y'a quelque chose de particulier à son sujet, un truc qui te donne envie d’abandonner les faux-semblants et de laisser parler ton autre toi. La version édulcorée. La gamine aux grandes idées qui s'est terrée dans les tréfonds de ton esprit, de peur de se faire décapiter par la grande méchante Sloane, louve sauvage aux dents acérées.
Tu l’aimes bien, c’est tout. Et surtout, t’aimes comme tu te sens à ses côtés. La personne que tu deviens à son contact. Comme il te fait sourire comme une parfaite idiote pour un rien. Avec lui, c’est comme si le poids quotidien que tu t’imposes sur les épaules se soulève et s’évapore. Il fait ressortir cette partie de toi que tu croyais oubliée, évaporée. Et ce qui te frustre autant que ça te fascine, ce qui te trouble autant que ça t’attires, c'est que tu n'arrives pas à mettre le doigt sur le pourquoi du comment. Quand tu le vois, t'as un peu l'impression de te retrouver en lui. Mais, aussi brisé soit-il, tu ne perçois rien de malveillant en lui ; au contraire, y'a cette aura de candeur et de bonté qui émane de lui. T'es incapable de l'imaginer faire du mal à une mouche. C'est toi, en moins endommagé.
Ces dernières semaines, vous avez passé pas mal de temps ensemble. À ne rien faire d’extravagant, concrètement. La plupart du temps, vous vous retrouvez autour d’un verre—non alcoolisé pour toi, évidemment – et vous parlez. De tout, mais surtout de rien. De vos petits démons intérieurs, de ces pensées qui parasitent vos esprits. Ou alors, vous restez silencieux. Et tu l’écoutes jouer de la musique, tu profites de sa présence réconfortante. Et tu dois avouer que t’aimes beaucoup le caractère inédit de votre relation.
L’espace de ces instants précieux en sa compagnie, t’es toujours toi, mais une version plus douce. Moins teigne et brut de décoffrage. Sans vraiment faire quoi que ce soit pour, le musicien—car oui, pour une raison obscure, ton cerveau refuse d’intégrer qu’il est aussi prof – est parvenu à abaisser tes barrières et à te faire tomber le masque. Faut croire que même les louves les plus brisées ont besoin de compagnie, de temps à autres.
« Arrête, la crème, c’est ce qu’il y a de meilleur ! » que tu lâches, un sourire malicieux plaqué sur les lèvres. T’as jamais supporté le goût du café au naturel ; tu trouves ça horriblement amer. Du coup, tu rajoutes toujours une quantité astronomique de sucre et tu n’oublies jamais de demander un supplément de crème.
« Et puis, j’vois pas le problème : c’est très bon le gratin dauphinois, d’abord. T’es juste jaloux parce que les tiennes doivent manquer cruellement de sucre. »
Tu laisses échapper un petit rire, plus amusée par ta propre bêtise qu’autre chose, puis tu t'approches, et lui déposes un doux baiser sur la joue. Ça aussi, c'est nouveau : la bise. Généralement, pour dire bonjour, tu te contentes d'un signe de la main distant ou de ton fameux sourire contrefait. Celui que tu as passé tant d'années à manufacturer, jusqu'à le perfectionner. Avec le temps, t'es passée maître dans l'art de la dissimulation et du mensonge par omission—pas très étonnant quand on s'attarde sur la liste de tes figures d’autorité : entre Jay et ta génitrice, tu ne pouvais qu'apprendre des meilleurs.
« C’est toi qu’est en avance, ou c’est moi qui suis encore en retard ? J’me suis réveillée y’a à peine vingt minutes. » que tu demandes soudain, en t’asseyant. Insomnie oblige, t’as passé le reste de la soirée à éplucher tes vinyles, à la recherche de la chanson parfaite. Avant de finalement collapser dans ton canapé, sur les coups de quatre heures du matin.

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MessageSujet: Re: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeMer 1 Avr 2015 - 10:43

Coffee and Confidences
Malachi & Sloane

You’re Kind of Special to me ✻✻✻
Si on faisait de Malachi un personnage de film ou de roman, probablement qu’il ne serait qu’un sidekick, celui à qui il arrive les trucs marrants ou improbable, malgré sa volonté féroce de vivre une vie normale et sans remous. C’était exactement ce qu’il lui arrivait à Radcliff d’ailleurs, sans qu’il le sache vraiment : si ses relations masculines semblaient à peu près saines, si on met de coté les délires impérialistes de Elijah et l’improbabilité du comportement de Viktor, en revanche le peu de femmes qu’il fréquentait étaient toutes plus exceptionnelles et flippantes les unes que les autres. Sans que, bien sur, il n’en sache rien.
Sloane ne faisait bien évidemment pas exception : Si il avait su ne serait qu’un dixième de ce que la jeune femme avait pu être, faire, il ne serait probablement pas là à plaisanter avec elle en souriant, totalement détendu. S’il avait seulement su qu’elle faisait partie de l’escouade l’ayant traqué à Cardiff sept ans plus tôt, elle ne serait pas non plus aussi tranquille, oh, non. Il l’aurait pulvérisé, émotionnellement, puis physiquement. Il ne serait plus rien resté de Sloane St James à l’heure qu’il est.

Sauf que voilà, au lieu de ça, il lui tirait sa chaise pour qu’elle s’installe, et pressait ses lèvres contre ses joues. Sloane, c’était la bonne copine que l’on se fait aux hasards des rencontres et des gens, sans vraiment l’avoir cherché. Et c’était bien. A leur rencontre, il y aurait pu se passer quelques choses, quand il l’avait ramené chez lui, pas forcément très frais, et avec un vide terrible en lui. Mais, contre toute attente, ils s’en étaient tenus au programme annoncé : du thé fumant et de la musique. Sloane s’était emparé de son ordinateur pour fouiller dans ses playlists, un mug à la main, alors qu’il devait reconnaitre et jouer les morceaux qu’elle sélectionnait au fur et à mesure. Ce petit jeu avait duré des heures, peut être même jusqu’au matin, il n’était plus tout à fait sur. En tout cas, ils n’avaient pas vraiment parlé ou raconté leur vie le moins du monde. Non, ils avaient partagé quelque chose de bien plus précieux que ça : leur solitude respective. Elle était partie au petit matin, probablement, peu avant qu’il retourne donner une classe. Avec la gueule de bois, ça s’était révélé plutôt épique.

- Il n’y a plus de place pour le sucre avec toute la théine. Je pense que si on me trempe dans l’eau bouillante, j’infuse.

Un sourire, à nouveau. C’était agréable de la revoir, ça lui changeait un peu les idées après plusieurs jours à ne voir que ses élèves et ce cher Elijah qui tire la gueule. Viktor était occupé à dieu sait quoi en ce moment, alors il ne le voyait presque plus lors des groupes de soutien à l’hopital. Lui qui ne venait presque que pour voir le véto, celui-ci le lâchait vilement, le fourbe. Alors Sloane était sa bouffée d’air frais de la journée, et il lui était reconnaissant pour ça. C’était comme ça qu’il la voyait, comme une jeune femme pétillante, drôle, sans prise de tête. Tout ce qu’il fallait au mutant pour sortir de sa réserve naturelle, et se sentir bien. Il avait toujours été attiré par les femmes énergiques, solaires, comme pouvait l’être Evangeline, Sapphire ou encore Sloane. Peut être parce que lui-même n’était pas aussi flamboyant, que qu’il les admirait, en quelque sorte. Un vrai sidekick on vous dit.

- Ne t’inquiète pas, je suis un peu en avance. Un de mes cours a été annulé à cause d’un entrainement d’évacuation incendie. J’ai pu partir un peu plus tôt du coup.

Il prit une gorgée de boisson mal orthographiée, en relevant ses iris si clairs vers son amie. C’est vrai qu’elle a l’air d’être tombée du lit, avec ses cheveux encore un peu ébouriffés et ses yeux gonflés de sommeil. Mais elle était là, et c’était tout ce qui comptait en définitivement. Mal’ continuait de siroter en s’installant un peu plus confortablement sur son fauteuil : avec le rafraîchissement de l’air ambiant, il sentait une raideur dans sa jambe droite. Ou plutôt dans sa moitié de jambe, puisqu’il n’avait plus rien en dessous du genou. Néanmoins il percevrait la douleur malgré ça,  comme si son pied et sa cuisse était toujours là, à la place de leur artefact en métal. C’était assez désagréable d’avoir mal à un membre que l’on avait pas, et aucun tranquillisant ne pouvait apaiser cette douleur qui n’existait que dans sa tête. Il n’avait pas vraiment envie d’en parler cependant : il ne se souvenait même pas avoir parlé de sa patte folle à la jeune femme tout court, alors si elle le savait, elle l’avait devinait toute seule comme une grande. Non, il préférait s’en tenir à une discussion plus légère :

- Tu as vu toutes les affiches pour la fête historique ce week end ? J’ai l’impression que monsieur le maire a vu les choses en grands pour cette année … tu comptes y aller ?


✻✻✻
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MessageSujet: Re: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeMer 22 Avr 2015 - 23:35

coffee and confidences

honey you're familiar, like my mirror years ago.

Dans un univers alternatif, ou bien une dimension parallèle où il se serait posé un peu plus tard au bar, vos chemins se seraient croisés plus tôt dans la soirée. Et vous vous seriez détestés. Enfin, lui surtout, puisque tu mets un point d'honneur à t'investir le moins possible et à refouler la plus infime de tes émotions (ça évite les pseudos-drames et crises de nerfs associées).
Il t'aurait détesté, haï de chaque parcelle de son âme. Mentalement, tu visualises déjà parfaitement le tableau : dans un moment d'égarement, tu lui serais rentrée dedans. Collision de force 8, qui vous aurait forcé à faire connaissance.
Ton petit corps frêle aurait percuté de plein fouet celui plutôt robuste d’un Malachi encore sobre, prêt à noyer son désespoir dans l’alcool. Et, trop obnubilée par la traque d’un mutant qu'on t'avait confié un peu plus tôt dans la journée - une télé-kinésiste, la trentaine, d'une si vitesse fulgurante que tu te souviens avoir douté et t'être demandée si l'on ne s'était pas trompé sur son pouvoir - tu lui serais rentrée dedans à vitesse grand V.
Il t'aurait vue en train de chasser, dans ton élément naturel ; puis son cerveau se serait soudainement activé pour les connections que le tien était incapable de faire. Instantanément, il se serait souvenu de cette fameuse nuit, sept ans plus tôt. Cette nuit si spéciale pour vous deux, durant laquelle vos vies se sont entremêlées pour la toute première fois. Cette nuit si particulière, qui ne reste pourtant qu'un brouillard parmi tant d'autres dans ton cerveau, comme si un voile invisible s’y était dressé en guise de barrière entre toi et tes souvenirs. Car oui, voilà encore une chose sur laquelle tu mets un point d'honneur : ne jamais s'attacher aux cibles, de quelque manière que ce soit ; les oublier aussitôt la mission terminée.
Il t’aurait vue et il se serait souvenu, les traits de ton visage faisant office de madeleine de Proust empoisonnée. Il se serait souvenu de toi comme de l’assassin de sa femme. Et il t’aurait probablement tuée. Juste là, sur-le-champ. Il te serait sauté dessus, ou t’aurait empoigné la gorge pour t’étrangler à mains nues, sous le regard ahuri des passants.
Mais il n’a jamais rencontré Sloane, la chasseuse. La seule qu’il a rencontré, lui, c’est Sloane, version édulcorée. La mélancolique, prise en otage par une envie folle de se murger et un besoin viscéral d’oublier. Et, pour une raison obscure, il a eût l’air de pas mal apprécier cette variante de ta personnalité.
Tu ris doucement, commence à réaliser à quel point tes cheveux sont un désastre en y passant une main nonchalante, étouffe un bâillement, prends une gorgée de ta boisson, puis adopte un air soulagé face à sa réponse.
« Cool ; je dors tellement mal en ce moment que j’en perds la notion du temps. »
L’espace d’une demi-seconde, son visage se tord en une expression de douleur. Enfin, c’est ce que tu crois discerner ; c’est furtif et t’es crevée, mais c’est ce que tu crois avoir décelé. T’attribues cette crispation à sa jambe fantôme, mais tu préfères passer tout ça sous silence. De toute façon, le voilà qui parle déjà d’autre chose.
L'ironie est palpable dans ses paroles, tandis qu'il insiste sur ces mots : monsieur le maire. Thaddeus Lancaster. Tu ris doucement, intérieurement. T'as jamais pu sentir ce gars-là. C'est pas vraiment que tu le détestes ; t'as concrètement aucune raison de le détester. Et puis, au contraire, tu devrais plutôt l'apprécier. Ce bon vieux Thad' étant ouvertement anti-mutants, vous êtes dans le même camp tous les deux. Sauf que c'est plus fort que toi : t'as jamais pu l'encadrer. Y'a un truc qui cloche chez lui. Lui et son perpétuel air hautain, que t'associes à tous les politiciens.
T'as jamais aimé la politique. Pour être tout à fait honnête, c'est surtout parce que t'y pige absolument rien. Les trois-quarts du temps, tu n'as aucune idée de ce que ces grands débats et discours grandiloquents veulent dire. À tes oreilles, ils sonnent tous comme une manière plus ou moins élégante de dire la même chose : votez pour nous, qu’on prenne notre pied à vous entuber profondément. Et puisque que t’y comprend rien, forcément, tu rejettes catégoriquement tout ce qui s’y rapproche de près ou de loin. Pour toi, l’arène politique n’est qu’une vaste cour de récréation, peuplée d’une multitude d’enfants dans des costumes d’adultes taillés trop grands, qui passent leur temps à faire des caprices, ou à jouer à qui a la plus grosse.
Mais Jay—Jay parle leur langage ; il semble les comprendre. Il sait comment leur parler, dans quel sens exactement leur graisser la patte, comment les flatter pour obtenir ce qu’il souhaite d’eux. Et ce n’est que l’une des nombreuses choses que t’admire chez lui : ses talents de rhétoriques. Il pourrait convaincre le premier venu qu’une race très spéciale de poules est capable de pondre des œufs en chocolat, tout aussi aisément qu’il pourrait te convaincre d’assister à cette fête historique et même te persuader que c’était ton idée, au départ. C’est à la fois flippant, et complètement tripant.
Alors tu soupires, t’hausses les épaules et tu réponds tout simplement :
« J’sais pas trop… T’y vas, toi ? »
Un ange passe. Le temps pour toi de reprendre une gorgée, et pour lui de formuler une réponse.
« Pour tout te dire, j’ai jamais pu le sentir ce mec ; j’ai de l’urticaire rien que d’y penser. Et puis, franchement, je sais pas si je serais prête à passer plus de dix minutes dans un corset qui me compresse les seins comme si j'étais un panini. »
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MessageSujet: Re: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 9:14

Coffee and Confidences
Malachi & Sloane

You’re Kind of Special to me ✻✻✻Dans un univers alternatif, celui où Sloane aurait été moins prudente, et Malachi moins naïf, jamais cette scène d’amitié ouverte et attendrissante n’aurait pu se passer. Non, dans cette réalité parallèle, il n’y aurait eu que deux schémas possibles : Soit le corps de Malachi, jeté dans une benne à ordure ou dans le fleuve, avec une balle collée précisément entre ses deux grands yeux bleu, écarquillés et vitreux. Mort. Soit celui de Sloane, étendu sur un lit, la respiration à peine perceptible, les yeux grands ouverts, mais sans la moindre lumière se reflétant dans ses iris chocolatés. Elle vivrait, sans même sans le savoir, drainée de la moindre goutte d’envie, de désir, de tout ce qui fait que la vie semble mérité d’être vécu. Elle serait une coquille vide, désemparée, inutile, et Malachi aurait veillé à écrabouiller son cœur jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, et que Sloane ne soit plus qu’une poupée à taille humaine abandonnée à son sort de jouet dans un grenier sombre. Après tout, c’était tout ce que méritait celle qui l’avait séparé de sa femme pendant ces sept dernières années.
Sauf que voilà, Malachi vivait dans un monde dans lequel Sloane était à ses yeux une jeune femme charmante, adorable, attendrissante, et un peu timide. Le genre de personnes à laquelle il pouvait s’identifier, dont il pouvait se rapprocher et apprécier sincèrement la présence, sans aucune forme de séduction ou de jeu entre eux, ou du moins le pensait il sincèrement. Il ne voyait pas comment elle pouvait ne pas être totalement sincère : quand ils étaient tous les deux, les choses allaient .. simplement. Naturellement. La Sloane édulcorée était la seule qu’il connaissait, qu’il appréciait innocemment, pleinement, comme une amie sincère et précieuse à ses yeux. Il la sentait fragile, un peu abimée, et en même temps elle avait ce sourire lumineux qui lui donnait envie de lui parler toute la journée et de lui raconter des bétises, juste pour qu’il ne quitte pas ses lèvres. C’était surprenant de sa part d’apprécier ainsi quelqu’un, lui qui avait toujours pris garde à ne pas trop s’attacher depuis l’attentat. Et pourtant elle était là, Sloane, et s’était installé dans sa vie, son quotidien, sans rien forcer. Un peu comme s’il y avait juste la place pour son existence dans la sienne, et qu’elle l’avait trouvé sans aucune difficulté.

Elle s’excusa, prétextant un sommeil perturbé, et il accepta sans trop y penser : après tout, lui non plus ne dormait pas du sommeil le plus serein depuis qu’il partageait son toit avec à la fois Elijah et Evangeline. Pire, il devait se réhabituer à la présence de son épouse dans la maison, mais pas dans son lit : ils avaient décidé de prendre le temps pour retrouver leur complicité d’antan, il n’en était pas moins frustrant, pour n’importe quel être humain normalement constitué et amoureux, de ne pas pouvoir dormir auprès de celle qui lui avait manqué pendant si longtemps.

Il reprenait une gorgée de boisson alors qu’elle disait hésiter à se rendre à la fête communale. Ça ne l’étonnait qu’à moitié, il n’imaginait pas forcément la discrète jeune femme parader en corset et robe froufroutante dans les rues bondées de cette bonne ville de Radcliff. Il acquiesça tranquillement, reposant son gobelet en carton sur la table basse et massant légèrement son genou qui le lançait toujours :

- Vas falloir que j’y aille oui, en tant que prof’ d’histoire, ne pas assister à une … « mise en scène historique » dans la vie, ça pourrait presque me couter mon job. Et puis à force, j’ai commencé à y prendre gout, certaines personne ont un don certains pour la mise en scène et le déguisement.

Il pensait à Viktor naturellement, mais pas que : certains mères de famille déployaient des trésors d’habilité pour coudre de magnifiques petites robes et costumes miniatures pour leurs enfants chaque année, et on pouvait voir de petits indépendantistes à taille réduite courir de partout dans la rue. Il ne l’avouerait jamais, mais Malachi appréciait ce genre de moments désuets, un peu hors du temps. Il haussa ses épaules avant de répondre prudemment :

- C’est un politicien. C’est un métier qui n’est pas vraiment réputé pour ses représentants fortement dotés en sens de l’honneur et en amabilité… *sourire* historiquement parlant, le corset n’est pas obligatoire, tu sais. Seules les femmes de hautes lignées en portaient, et les femmes moins bien argentés portaient des robes sans soutien, ou alors moins « enfermées ». Et puis, tu pourrais très bien venir en soldate, je suis sur que l’uniforme t’irait à ravir.

Le pire dans tout ça, c’était qu’il était sincère. Malachi était comme ça, avec les gens qu’il appréciait. Il avait le compliment facile, bienveillant. Peut être était ce du à son éducation léchée à l’anglaise, ou tout simplement était il profondément gentil. Mais la gentillesse, ça se perdait de nos jours ma bonne dame, et c’était bien souvent confondu avec des comportements bien moins innocents…



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MessageSujet: Re: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeVen 1 Mai 2015 - 14:17

coffee and confidences

honey you're familiar, like my mirror years ago.

Il te confesse qu'avec le temps, il a fini par prendre goût à ces 'mises en scène historiques' et toi, tu dois avouer que tu sais pas si tu pourrais, un jour. En même temps, t'as jamais vraiment été une férue d'histoire ; t'as toujours trouvé ça horriblement barbant. Mais Malachi a l'air d'aimer, lui. Alors tu te dis que c'est peut-être pas si mal comme matière.
« Une variation du syndrome de Stockholm, j'imagine. » que tu lui réponds, en souriant.
Soudain, à sa remarque, ton visage s'illumine comme un sapin de Noël.
« Ouh, en soldate, ce serait trop classe ! (...) J'viendrais peut-être, du coup. Rien que pour avoir le plaisir de jouer les gros durs. »
Sur ces mots, tu tends le bras et t'amuses à faire ressortir tes petits muscles, quand tu remarques qu'il grimace toujours en se massant le genou. Tu continues la conversation.
« Tu veux qu'on se fasse une nuit blanche, après ? J'ai une tonne de chansons démentes à te faire écouter ; on va pouvoir tester ta culture musicale. »
Ça fait quelques temps que vous n'avez pas passé de soirée ensemble, alors tu n'es pas encore au courant pour ses nouveaux colocataires.
Malachi, c'est ta bouffée d'air frais. À son contact, c'est comme si tu devenais magiquement quelqu'un d'autre. L'handicapée des sentiments que tu es se laisse alors aller à des effusions de joie sincères, et tu dois avouer que tu adores ce que vous partagez. Alors oui, bien sûr, tu lui mens quelques fois par omission, car rien ne doit entacher ta loyauté envers Jay.
Mais tes sentiments sont vrais : tu te sens bien à ses côtés, tout simplement. Et tu refuses de ternir ce moment d'amitié en ravivant de mauvais souvenirs, sachant pertinemment que si tu lui fais une remarque sur sa douleur apparente, la curiosité l'emportera et la discussion finira inévitablement par tourner autour de sa jambe, et la rancœur qui y est sûrement associée.
Il ne t'a jamais vraiment raconté ce qu'il lui était arrivé à la jambe-- faut dire que tu ne lui a jamais vraiment demandé. Et puis, il n'a pas vraiment eu besoin de le faire : t'as côtoyé un bon nombre d'hommes abîmés. Suffisamment pour devenir plutôt experte dans l'art de déceler les types de blessures. Avec le temps, t'es même devenue une petite soigneuse en herbe, même si, s'il y a bien une chose que tu détestes, c'est de passer des heures à panser les plaies de tes collègues chasseurs. Soit ils ont les mains baladeuses, et ça te fatigue. Soit ils te parlent comme à une bonniche, et tu bouillonnes d'envie de leur flanquer un bon coup de genou dans le service trois-pièces. Ou bien ils sont tout simplement beaucoup trop douillets, et ça aussi, ça t'exaspère. Mais Jay insiste pour que tout le monde participe dans le clan, et que les tâches effectuées soient diverses. Alors, comme toujours, tu te plies à sa volonté.
En un sens, t'es déjà une poupée grandeur nature, Sloane. Sauf que dans cet univers, ce n'est pas Malachi mais Jay qui tire les ficelles et contrôle le moindre de tes mouvements. T'es son jouet, sa marionnette. Une coquille vide à son entière disposition, avide de plaire et de rester dans ses bonnes grâces. Et le pire dans tout ça, c'est que tu ne t'en rends même pas compte.
Une autre chose que t'as appris au contact de ces spécimens endommagés, c'est que, la plupart du temps, les hommes sont bien trop fiers pour admettre leur souffrance et que s'il y a bien une chose qu'ils détestent, c'est justement d'être vulnérable. Là-dessus, tu peux pas leur en vouloir ; tu comprends. Tu détestes ça, toi aussi, être vulnérable. Cette sensation gerbante de ne plus être en contrôle des choses, de ne plus être maître des événements.
« Tiens, donne-moi ta main. »
Tu demandes, mais tu ne prends pas la peine d'attendre une éventuelle réponse. Tu poses ta boisson sur un coin de la table et te saisit de sa main gauche pour la placer dans la paume de la tienne, encore chaude de ton café bouillant que tu tenais il y a encore une fraction de seconde. Là, de ta main droite et en silence, tu commences à y dessiner avec ton pouce une série de petits cercles invisibles. Tu t'attardes sur la partie bombée puis, avec toute la délicatesse du monde, tu exerces plusieurs petites pressions, le long de sa main. Tu souris, et tu relèves les yeux pour croiser son regard, en continuant d'appuyer méticuleusement sur ses articulations.
« C'est censé t'aider à te détendre ; j'ai lu quelque part que le massage des mains pouvait aider à évacuer le stress. »
Par 'lire quelque part', comprendre : 'Jay m'a appris à le faire une fois, après une séance d’entraînement plutôt rude et, comme j'ai pas envie de gâcher la bonne ambiance, je me suis dit que c'était un bon prétexte pour t'aider quand même'.
« Ça marche ? Je sais pas trop si je m'y prends bien, mais c'est rigolo à faire. »
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MessageSujet: Re: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeSam 2 Mai 2015 - 12:18


 

 
Sloane & Malachi
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Il hocha la tête en souriant lorsqu’elle mentionna le syndrome de Stockholm. C’était probablement ça, il s’était fait Stockholmiser par Viktor, il n’y avait pas d’autre solution. L’air ravi de la jeune femme lui tira un sourire à son tour : elle avait cette façon de s’enthousiasmer parfois, tellement naturelle et spontanée, que sa joie en devenait contagieuse. Le sourire de Sloane était éblouissant, peut être parce qu’il était relativement rare. Alors quand il apparaissait, c’était comme un rayon de soleil dans une journée nuageuse. Il faillit s’étouffer avec sa boisson en la voyant contracter ses petits biceps avec un air féroce, essuyant son menton mouillé de boisson d’un revers de la main :

- Terrifiante, absolument terrifiante.

Il pencha la tête, se grattant le crâne à l’écoute de sa proposition : c’était tentant, très même, mais il ne savait absolument pas comment allait se dérouler cette soirée : aussi bien Evangeline et Elijah voudraient partir… Dieu sait où, ou alors Viktor voudrait l’emmener danser au traditionnel bal de la fin de la fête, mais ça… Il n’était vraiment pas un bon danseur, et autant de gens, autant de bruits, il ne serait pas à l’aise. Alors la proposition de Sloane était celle qui collait le plus à ses aspirations actuelles : de la musique, un canapé ou un tapis confortable, du thé, peut être même une cigarette, pourquoi pas, et de la bonne compagnie. Cependant pour ça, il faudrait qu’Elijah et Evan’ soient occupés pour la soirée, et qu’ils ne jugent pas nécessaires de l’emmener avec eux. La situation était… Tendue à la maison en ce moment, et changer d’air ne pouvait que lui faire du bien.

- Ça me dirait bien, surtout que le lendemain est férié, je n’aurais pas cours. Par contre, j’ai du monde à la maison en ce moment, du coup ça ne pourra pas se faire chez moi… Et il faudra probablement que je leur fausse compagnie, si ça se fait.

Mais une soirée Sloane-thé-piano-trompette-mangedisque, ça lui paraissait vraiment être ce dont il avait besoin. La bonne humeur de la jeune femme le changerait agréable des secrets et des airs mystérieux des deux nouveaux habitants du manoir. Il avait beau aimer sa femme de tout son cœur, cette dernière ne l’aidait pas énormément à se sentir totalement à l’aise quand ils étaient tous les trois dans la même pièce… Seul avec Elijah, ma foi, ils ne se parlaient presque pas, ils ne faisaient que se croiser, avec une petite conversation de circonstance quand ils étaient de bonne humeur, et encore : avec le temps, sa méfiance envers le mutant ne faisait que croitre. Avec Evangeline … C’était différent, bien sur : quand elle ne partait pas en , euh … Mission et qu’il n’avait pas cours, ils passaient une partie de leur journée ensemble, comme un couple normal ou presque : les gestes d’affections étaient là, spontanés, naturels, mais les sujets de conversation paraissaient encore un peu convenus, maitrisés. Après tout, il n’était pas facile de s’ouvrir à quelqu’un qui était à la fois la personne la plus importante de sa vie, et un presque inconnu. Au moins avec Sloane, il n’avait pas se genre de questionnement : elle était son amie, ils discutaient de tout, de rien, sans arrière-pensée. En plus, elle avait la délicatesse de ne pas mentionner son handicap, bien qu’il soit parfaitement conscient qu’elle était au courant : ils avaient suffisamment de temps ensemble pour qu’elle assiste à quelques crises de douleurs fantôme légères, et à sa prise d’anti douleurs fréquente. Malachi n’était pas le stéréotype du type plein d’orgueil et de fierté mal placé, mais comme il ne vivait pas spécialement mal son handicap, il n’aimait pas que les autres s’apitoient sur un sort qu’il considérait comme tout à fait supportable. Sloane ne le plaignait pas, ne le ménageait pas non plus. Elle le traitait comme elle aurait traité un valide, une personne normale en fait. Et puis ils étaient toujours l’un pour l’autre, et c’était le plus important… Si seulement ils savaient.
Il lui tendit sa main sans trop réfléchir : Il n’était pas vraiment un gars tactile, mais avec Sloane, étonnement, ça allait. Peut-être parce qu’elle n’avait jamais eu de geste déplacé envers lui, ou en tout cas ambigu. Quand elle lui faisait la bise, c’était une vraie bise claquée, joyeuse, pas ces trucs langoureux et un peu trop longs pour honnêtes qui le mettaient mal à l’aise. Quand elle lui tapait sur l’épaule, elle ne laissait pas ses mains trainer trop longtemps sur sa peau. C’était peut être un ensemble de détails, mais ça avait permis au jeune homme de baisser la garde : et surtout, surtout, il n’avait jamais rien perçu dans l’aura de Sloane qui aurait pu ressembler à de l’attirance ou du désir. Ça aurait surement vexé plus d’un mâle, qu’une aussi jolie fille ne lui accorde qu’un intérêt amicale. Lui, ça lui allait très, très bien.

Il lui rendit son sourire alors qu’elle se concentrait sur ses points d’acupressure, appuyant sur les chairs bombées de sa main avec un petit air appliqué. Si elle continuait comme ça, elle n’allait pas tarder à tirer la langue sur le coté en fronçant les sourcils. Il rit :

- Je suis très détendu ne t’inquiète pas pour ça. Mais c’est très agréable, à défaut !

Il remarqua à une table voisine deux lycéennes qui le regardaient avec insistance, un petit sourire aux coins des lèvres. Il soupira, quelle bande de fouines… Il envoya à l’une d’entre elles une belle onde de « mêle toi de tes affaires », mélange de culpabilité, de gêne et d’une pointe d’angoisse. Rien de bien méchant, mais suffisamment désagréable pour que son sourire suffisant s’évanouisse de ses lèvres, et qu’elle détourne le regard, tapant sur l’épaule de sa camarade pour qu’elle fasse de même, les épaules baissées. Il se reconcentra sur les gestes de Sloane, et un frisson lui parcouru l’échine quand elle passa son pouce sur son poignet, à l’endroit à la peau est la plus fine :

- Ça chatouille ! * il pencha la tête sur le coté avec un air adorable* Alors, tu viendras à la fête ? Comme ça on se croisera, ce sera marrant …


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MessageSujet: Re: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeMer 13 Mai 2015 - 4:01

coffee and confidences

honey you're familiar, like my mirror years ago.

Fais gaffe, Sloane. On dirait bien que tu commences à y prendre goût à ce double jeu. Et à force de jouer les bonnes copines sympas, t'oublierais presque que tout ceci n'est qu'un énième rôle que t'endosses. En un sens, t’as toujours joué un rôle, Sloane. C’en est arrivé au point où t’es même plus sûre d’avoir été ta propre personne un jour. T’as toujours eu cette impression si particulière de faire semblant de tout. Semblant d’être heureuse, semblant d’être maussade. Semblant d’être triste ou même en colère. La sensation de jouer à vivre, plutôt que de vivre tout court. Tu ressens ce que t’es supposée ressentir. Pour coller aux divers rôles que l’on t’a imposés. La pauvre petite fille riche. L’ado dépressive en pleine rébellion. La camée. La cause perdue, le chien errant.
Cette fille-là, celle qui partage un moment de complicité avec Malachi, c'est pas toi. Ce n'est qu'une mascarade.  Un personnage, élaboré dans un moment de faiblesse que tu devras bien abandonner plus tôt que tard. Le résultat d'un accès de mélancolie. Tu te sentais seule. Oui, tu crois que c’était ça, au fond, le problème. Une bonne vieille crise de solitude aiguë. T’aurais aimé que ce soit quelque chose de plus spectaculaire, de moins banal. C’est tellement commun de nos jours, un bon vieux spleen baudelairien.
Tu te faisais chier. Royalement. Mortellement. C’était juste un de ces fameux soirs où tu trouvais ta vie d’une banalité écœurante. Et cette nana rongeait désespérément les parois de ton cerveau depuis bien trop longtemps, avide de s'extirper des méandres de ton imagination. Alors, tu t'es enfin décidée à la laisser sortir. Parce qu'après tout, à quoi bon lutter ?
Au départ, c'était juste pour une soirée. Juste une phase ; un petit joujou. Une sorte d’échappatoire assez rigolote à ta vie un peu trop monotone, d’alternative à la glaçante réalité. Sauf que tu joues le rôle de la bonne copine depuis si longtemps que t'en oublierais presque qui tu es réellement. Ce que tu es réellement. T'es que dalle, Sloane. T'es qu’un pion. Une arme, façonnée et calibrée. Prête à viser le plus de dégénérés possibles. Mais c'est pas grave ; ça te plaît d'être une arme. C'est ta place dans le grand jeu. Dans le grand ordre des choses. On a tous notre place dans ce grand bazar ; c’est ce que Jay ne cesse de te répéter. Et la tienne, c’est d’être un soldat. Un soldat-fantôme. La force qui agit tapie dans l’ombre. Et ça te convient parfaitement.
En l’écoutant parler, tu te rends soudain compte qu’il n’est jamais venu chez toi. L’espace de quelques secondes, tu tritures ton cerveau, en essayant de te rappeler s’il a un jour franchi le seuil de ta porte. Mais tu n’as même pas le souvenir de l’avoir vu franchir le seuil de ton bâtiment. Ce n’est pas que tu lui refuses farouchement l’accès à ton petit univers—la question ne s’est même jamais posée. Généralement, vous vous retrouvez à l’extérieur. Dans un bar, ou un café comme aujourd’hui. Et vos petites sessions thé et musique se poursuivent toujours naturellement chez lui. Jusqu’à maintenant.
Ton sourcil s’arque tandis qu’une moue inquisitrice prend doucement place sur les traits de son visage.
« Tant de mystères, Monsieur Porter... » Tu portes une main à tes lèvres en adoptant un air faussement vexé. « Auriez-vous donc une petite-amie secrète ? »
Sourire moqueur, qui s’efface progressivement pour laisser place à une nouvelle moue. Cette fois-ci, concentrée. Tu t'appliques à presser les points les plus sensibles de sa main, comme on te l’a appris, en partant du bout de ses doigts jusqu’à son poignet. Des gloussements et murmures indistincts te parviennent de la table d’à-côté, mais cessent beaucoup trop rapidement pour que tu y prêtes attention. Et tu ne peux t’empêcher de rire devant l’expression enfantine qu’adopte désormais ton ami ; on dirait un bébé panda. Un adorable petit bébé panda.
« Pourquoi pas, ça pourrait être marrant, ouais. J'pourrais m'amuser à jouer les petits soldats. Faire flipper les gamins avec mon faux flingue ; ce serait rigolo. »
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MessageSujet: Re: Coffee and Confidences [Slo' & Mal']   Coffee and Confidences [Slo' & Mal'] Icon_minitimeMar 19 Mai 2015 - 23:11


 

 
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Malachi ne s’était jamais rendu compte du double jeu de la jeune femme. Il n’était pas foncièrement naif pourtant, ni spécialement stupide : par contre, Sloane était peut être arrivée dans sa vie pile à un moment où il avait besoin d’un personne comme elle. Alors peut être s’était il montré moins vigilant, moins réfléchi qu’à la normale, pour prendre le risque d’ouvrir sa porte à la jeune femme qui s’y était faufilé comme un chat à qui l’on propose une place au coin du feu. En y réfléchissant bien, leur relation était assez … féline, si on pouvait le dire ainsi : ils ne s’étaient rien promis, il n’y avait aucun engagement, aucune contrainte. Il pouvait se passer plusieurs jours, parfois semaines sans qu’ils ne s’envoient le moindre texto, mais quand ils se voyaient, c’était comme s’ils ne s’étaient jamais quitté. Il n’y avait aucun lien de dépendance, après tout si ils se fréquentaient, c’était uniquement par plaisir de la compagnie de l’autre, sans rien avoir à en tirer de particulier : Malachi n’avait pas besoin de tirer quoi que ce soit de Slo’, elle lui convenait telle qu’elle était, pour ce qu’elle était. Si il avait su qu’elle était chasseuse, surement tout cela aurait été bien différent. Mais il ne savait pas, alors il se laissait tripoter la main en souriant avec un air stupide et enjoué, comme souvent quand il était avec elle. C’était bizarre pour lui d’être aussi bien en présence de quelqu’un, sans en être amoureux. Il avait toujours apprécié la présence féminine, ses amis les plus proches étaient presque toutes des femmes, mais Slo ‘, c’était presque plus que ça. Il avait l’impression qu’il pouvait lui faire confiance pour tout. Ou presque. Alors qu’elle ne lui avait jamais demandé de le faire, pourtant.

Il leva les yeux au ciel avec un air dramatique avant de reprendre une gorgée de boisson :

- Ah, je ne peux m’avancer sur ce genre d’information … Je serai obligé de t’éliminer après, tu en saurais trop …

La réalité n’était pas si loin, d’ailleurs. Sauf que ce ne serait pas lui qui chercherait à la tuer, mais plutôt Elijah ou sa propre femme. Après tout, il n’avait pas encore eu l’occasion de parler à Evangeline de toutes ses connaissances, et de toutes les personnes qu’il fréquentait. Son entourage étant majoritairement féminin, il ne voulait pas l’inquiéter plus que nécessaire. Après tout il lui avait été fidèle même dans son deuil, si ce n’était pas une preuve de sa bonne foi… Pourtant, il aurait bien aimé parler à la jeune femme des chamboulements qui se passaient dans sa vie actuellement : le fait qu’il ait retrouvé sa femme prétendument morte, qu’il soit coincé avec un mutant psychopathe dans sa baraque, doté d’un pouvoir de persuasion capable de vous rendre littéralement cinglé, le fait qu’il doive braver sa phobie des armes à feu quotidiennement à cause de l’arsenal que sa chère et tendre avait entreposé dans la cave… Mais même si il lui en parlait, comment pourrait elle ne serait ce que le croire ? C’était une histoire de dingue, digne d’une bonne grosse Bd pour ados. C’était tout, sauf vraisemblable, et pourtant c’était sa vie.

- Je verrais donc peut être enfin l’antre de la mystérieuse Sloane Saint James … Avec quoi vas-tu m’accueillir ? Des chatons dans du formol ? Kurt Cobain dans du formol ? La guitare de Kurt Cobain dans du formol ?

Ne cherchez pas à savoir d’où venait ces propositions glauques, il racontait n’importe quoi. Il essayait de ne pas rire alors que Sloane le chatouillait avec ses points d’acupression, surtout qu’il était sensible, le pauvre matou. Il suffisait de lui effleurer les poignets pour le faire glousser. Ça ne le rendait pas très sérieux tout ça, et il avait la nette impression d’avoir à nouveau, quoi, quinze ans ?


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