Sujet: a little bottle of poison - ft. lexie Jeu 9 Avr 2015 - 15:42
a little bottle of poison pietra & lexie
Première journée au travail depuis un bon moment. Pietra sourit amicalement, acceptant les commisérations et expressions de bienvenue de ses collègues, tous venus s’attrouper à l’entrée de son bureau à l’annonce de son retour. Oui, elle avait bien reçues les fleurs, et la carte, merci. Oui, ça l’avait touchée, sincèrement. Non, elle ne pensait pas que sa convalescence durerait aussi longtemps, mais le médecin avait insisté… Etcetera etcetera. Au bout d’une dizaine de minutes, le patron vint disperser la foule, et la jolie mutante pu finalement s’assoir et respirer un coup. Elle s’était contentée de répondre aux questions qu’on lui posait, avec autant de sincérité et de reconnaissance qu’elle pouvait, sans formuler quoi que ce soit en retour. Ce n’était pas par impolitesse, mais simplement parce qu’elle avait peur de ne pas pouvoir contrôler son don, et se retrouver avec un bureau rempli de larbins sans volonté propre. De plus en plus, elle s’interrogeait sur Elijah, et sa manière de contrôler son don – ou plutôt, de ne pas le contrôler, d’y laisser libre court. Elle n’était pas sûre d’en être capable : les dilemmes éthiques, bien sûr, mais aussi parce que si l’influence d’Elijah était insidieuse et permanente, celle de Pietra était – à ce qu’elle sache – beaucoup plus puissante, mais aussi plus temporaire. Elle ne pouvait pas maintenir son influence sur des personnes à distance, ni leur cacher qu’elle en était la source (du moins pas lorsqu’elle s’en servait consciemment). D’un autre côté, elle était à peu près sûre qu’elle pouvait contrôler plus de gens que lui sur le court terme, et avec plus de succès.
Brièvement, une vision d’elle à la tête d’une armée apparut dans son esprit. Elle frissonna, et chassa l’idée aussi vite qu’elle put, ouvrant sa boîte mail. Elle avait répondu à ses messages plus ou moins assidument durant son absence, mais il en restait tout de même un bon nombre à trier, majoritairement pour les envoyer à la poubelle. Et, parmi les masses d’emails inintéressants, un message de Lexie Vanderbilt. Le cœur de Pietra fit un bond : elle n’avait pas eue de nouvelles de la jeune femme depuis avant sa maladie, et elle avait commencé à craindre le pire… La mutation de Lexie n’était pas très visible, mais si l’invisibilité avait été suffisante pour la protéger des Hunters, Pietra connaissait bon nombre de mutants qui seraient encore en vie aujourd’hui. L’email ne lui donnait pas d’explications, simplement une annonce de son retour et une offre de se retrouver bientôt, que Pietra accepta avec grande joie. Quelques minutes plus tard, elle fixait une heure et un lieu de rendez-vous, dans une de ses pizzerias préférées. C’était un peu loin de son lieu de travail, mais elle n’avait pas des masses de choses à faire, et Lexie étant journaliste, elles pourraient toujours parler d’affaires, histoire de justifier l’absence. Cette bonne nouvelle en tête, la brune reprit son travail, s’arrêtant une fois seulement, pour reprendre une dose de calmants. Elle n’était pas particulièrement anxieuse, mais elle avait découvert que ces pilules lui permettaient de mieux contrôler sa nouvelle mutation, en régulant ses émotions.
A midi trente, elle quittait ses bureaux, pour prendre sa voiture jusqu’au centre-ville. Par miracle, elle trouva facilement une place où se garer et, à une heure très exactement, elle s’installait dans un des box du restaurant. Elle n’était pas la très longtemps lorsqu’une figure connue poussa la porte d’entrée, ses yeux scannant la pizzeria à le recherche de Pietra. « Lexie ! » s’exclama-elle, agitant le bras pour attirer l’attention de la demoiselle aux cheveux courts. Celle-ci l’aperçut au bout de quelques instants, et se dirigea vers elle, tandis que la brune se levait, accueillant Lexie avec un sourire et ses bras ouverts. « Ça fait tellement longtemps, j’ai commencé à avoir peur… » murmura-elle, avant de relâcher son amie, et chercher dans son visage un quelconque indice sur sa disparition. N’y trouvant rien de visible, elle se rassit, faisant signe au serveur de leur apporter de l’eau et les menus. « Comment est-ce que tu vas ? » demanda-elle, une expression sérieuse remplaçant rapidement son sourire. Elle avait beaucoup de choses à raconter à l’autre mutante, mais avant cela, elle voulait des réponses à ses questions.
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Sujet: Re: a little bottle of poison - ft. lexie Ven 17 Avr 2015 - 22:16
Elle avait les yeux rivés sur l’écran lumineux de son ordinateur portable. Elle n’avait pas allumé cette machine depuis des lustres, depuis l’enlèvement, et ses doigts sur le clavier restèrent figés comme glacés de reprendre le cours de leur vie normale, d’avant. Cela lui fut bizarre de retrouver son outil de travail, il y avait toute sa vie dans son ordinateur – du moins c’est ce qu’elle pensait avant. Depuis, elle s’était rendu compte que la vie n’avait rien à voir avec des objets matériels. On pouvait vous les enlever, il n’en resterait qu’un pincement de cœur sur les souvenirs. Le simple fait de respirer ça par contre, c’était vivre. Sentir la chair de son sang naitre dans son corps, ça c’était vivre, donner vie. Le perdre, c’était comme mourir. Elle était comme morte. Pourrie de l’intérieur. Fanée.
Elle observa la webcam incrustée face à elle et se demanda un instant si elle n’était pas espionnée. C’est qu’on en devenait parano après avoir vécu un traumatisme pareil. Mais il y avait bien eu quelqu’un dans son entourage qui l’avait traquée pour lui mettre la main dessus, comme une bête de foire. En même temps, ça n’avait pas été difficile pour son beau-père de savoir quand Martial ne serait pas à la maison pour veiller sur elle. Rien de plus facile pour lancer l’assaut que d’éloigner le fils Caesar sur une autre chasse nocturne. Elle avait été seule, vulnérable, naïve. Le pire c’est qu’elle se sentait coupable de tout ce qu’il lui était arrivé. Honteuse de ne pas avoir sût se défendre. Honteuse d’avoir cru qu’il y avait un avenir avec un hunter alors qu’elle était sa proie. Honteuse que son corps fut le lieu même de l’assassinat de son propre enfant. Voilà tout ce que ses salopards avaient réussi à lui infliger par un simple regard. Du dégout alors qu’elle était auparavant une femme si épanouie que ses voisines en étaient presque jalouses.
Le moteur de recherche était ouvert et n’attendait que ses instructions pour lancer ses investigations. « Vaccin NH24 ». « Effets indésirables ». « Industries pharmaceutiques ». « Laboratoire de recherche ». « Meurtres de mutants à Radcliff. ». « Disparitions mystérieuses » « Hippolyte Caesar. » Elle y passa des heures. A farfouiller le net à l’affut du moindre indice concernant tout ce bordel gouvernemental. Car elle en était persuadé, ce laboratoire de savants fous ne pouvait être qu’un refuge d’érudits, il y avait quelque chose de grand qui se tramait dans les profondeurs de la ville. Son âme de journaliste repris le dessus, et elle mélangea les mots-clés à sa guise pour découvrir toute la fraiche actualité de Radcliff ces dernières semaines.
QQuand la sonnerie d’un nouveau mail l’extirpa de ses enquêtes, une idée lui vint à l’esprit. Pietra. Elle rédigea alors un message bref et succinct sur son retour en ville et l’envie de revoir son amie de longue date. Ce n’étaient pas vraiment les retrouvailles qui l’enchantaient particulièrement, elle était encore allergique aux bains de foule depuis son retour et n’était sortie que de rares fois sous les rayons du soleil. Elle n’était pas en état. Cependant, la jeune femme, chargée de presse d’une grande industrie pharmaceutique aurait sans doute quelques indices sur ce fameux vaccin auquel la ville toute entière était emprise. Lexie était à la recherche de réponses et était prête à tout pour en trouver.
Pour la première fois depuis son enlèvement, elle s’était apprêtée dans la salle de bain. Elle avait jaugée son visage creusé dans le reflet du miroir. Son teint était terne et fatiguée. Le maquillage ne suffirait pas à cacher cette mascarade, mais il y contribuerait. Ses yeux étaient rougis par les lumières de l’ordinateur. Boursoufflés par les larmes de la nuit dernière. Quelques éclats d’eau sur son visage pour les atténuer avant de héler un taxi pour se rendre en centre-ville.
Arrivée dans la pizzeria typiquement italienne, elle cherchait du regard sa convive. Cette dernière se fit voir par un mouvement de bras avant de l’interpeller. La jeune journaliste avait passé son trajet à stresser à l’idée de cette rencontre. Elle appréhendait les questions de son amie à s’en ronger les ongles. Ca faisait tellement longtemps. Mais son cœur s’apaisa quand elle aperçu les traits de son amie. Un sourire naquit sur ses lèvres gercées après un soupire de soulagement. Cela lui faisait du bien de voir un visage familier. L’étreinte était sincère, tout comme l’accueil de son amie. Lexie eu un pincement au cœur car, même si elle préféra se taire, les inquiétudes de Pietra étaient fondées malheureusement. N’avait-elle pas eu vent de sa mort présumée ? « J’ai eu quelques soucis. » répondit la mutante en déviant son regard de celui inquisiteur de son amie. Elle s’assit alors en face d’elle se léchant déjà les babines devant l’odeur qui emplissait la salle du restaurant. Mais de toute évidence, elle ne pouvait se contenter de cette réponse succincte. « Disons que j’ai eu des temps meilleurs. » avoua-t-elle en soupirant tout en essayant de maintenir un mince sourire sur ses lèvres pour donner le change. Elle n’était pas de celle qui s’apitoyait sur leur sort. Même si, pour ce coup, elle avait de quoi. Pietra était l’une des rares au courant de sa nature génétique, c’était ce point commun qui avait permis aux deux jeunes femmes de nouer une amitié solide au-delà de leurs relations professionnelles. « Et toi, ma belle ? Tu dois avoir des tas choses à me raconter. J’ai un train de retard sur tout ce qui s’est passée à Radcliff ces dernières semaines. » ajouta-t-elle ironiquement. Elle se pinça les lèvres. Elle était à la limite du cynisme et ne savait pas très bien ou étaient les frontières. Il faudrait bien pourtant qu’elle raconte quelques bribes de son histoire si elle voulait que Pietra en face autant. « Je suis revenue d’entre les morts » pourrait-être un bon résumé quoiqu’un peu glauque pour une première approche.
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Sujet: Re: a little bottle of poison - ft. lexie Dim 19 Avr 2015 - 18:35
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« J’ai eu quelques soucis. » confirma Lexie, tandis que Pietra la serrait dans ses bras. Lorsqu’elles se dégagèrent l’une de l’autre, elles s’assirent dans le box isolé du restaurant, là où personne ne pourrait les espionner – du moins, en théorie. Pietra dévisagea longuement son amie, comparant son apparence à celle de ses souvenirs. Ses traits avaient changé, semblaient gravés un peu plus profondément dans son visage, avec ce caractère indescriptible de ceux qui ont connu de grands malheurs. Elle avait maigri, oui, et ses traits s’étaient durcis, mais plus que tout autre chose c’était son regard qui semblait s’être éteint. La question se posa donc, aussi automatique que sincère ; mais Lexie évita le sujet, ne lui donnant comme réponse que : « Disons que j’ai eu des temps meilleurs. » Pietra décida de ne pas insister pour le moment. Si elle et Lexie avaient toutes deux soufferts durant ces dernières semaines, c’était la deuxième qui semblait avoir été le plus affectée. Elle n’était pas trop sûre si cela révélait de plus grands soucis de la part de l’autre, ou une plus grande fragilité, mais elle n’allait pas lui remuer le couteau dans la plaie. De toute façon, le serveur s’approcha à cet instant avec les menus, et elles se turent toutes les deux, attendant qu’il soit de nouveau hors de portée de leur conversation pour la reprendre.
« Et toi, ma belle ? Tu dois avoir des tas choses à me raconter. J’ai un train de retard sur tout ce qui s’est passée à Radcliff ces dernières semaines. » L’ironie dans sa voix était piquante, rappelant combien elles étaient loin d’un monde où les commérages étaient leurs seuls passe-temps. Pietra rit légèrement, se passant une main dans les cheveux, nerveuse malgré elle. « A vrai dire… Je suis dans la même situation que toi, ou presque. C’est ma première journée aux labos depuis un mois. J’étais en congé maladie. » Sur la dernière phrase, son sourire disparut, et « Pour…raisons personnelles. » murmura-t-elle plus bas, l’intonation laissant clairement entendre ce qu’elle voulait dire ; de toute façon, elle se tapa la tempe avec son index en parlant, pour être sûre de ne laisser aucun doute. Pendant quelques instants elle se tut, cherchant la meilleure façon d’expliquer sa situation. « Le plus facile, ce serait peut-être que je te montre… » dit-elle finalement, avançant déjà sa main vers celle de Lexie pour la laisser utiliser sa mutation – elle n’était pas sûre si le contact physique aidait la jeune femme comme il l’aidait elle, mais ça ne pouvait pas faire de mal – lorsqu’elle s’arrêta. Lexie n’avait pas besoin de voir les scènes de meurtre et de torture auxquelles elle avait assisté, et parfois même participé. Non seulement elle ne pourrait prévoir comment réagirait son amie, mais elle ne souhaitait pas lui infliger des visions aussi traumatisantes. Surtout si, à voir son visage, celle-ci avait déjà vécues suffisamment d’horreurs ces dernières semaines. « Enfin non, je vais te le dire, ça sera mieux. »
Encore une pause, pendant qu’elle ordonnait son récit. Puis, la brune aux cheveux longs prit son inspiration, et se lança : « Ma sœur a… a disparu. Depuis presque six mois, maintenant. Je savais qu’elle était dans un groupe de résistance, quelque part, mais rien de plus. » Elle jeta un regard nerveux autour d’elle, juste pour s’assurer que personne ne s’était approché entre temps. Mais non, le restaurant était toujours au trois quarts désert, la majorité de sa clientèle ne venant que le soir. « Il y a un mois et demi, environ, j’ai senti que quelque chose avait changé. Comme une connexion disparue, ou plutôt… Comme un élastique trop étiré qui venait de rebondir sur moi. Sauf que cet élastique métaphorique, c’est… notre don. Mon don, maintenant. » Elle ne préférait pas s’étendre sur le sujet de la disparition de sa jumelle, les mots lui perçant le cœur à chaque fois que le sujet retombait sur le tapis. D’un geste, elle balaya les émotions et questions que sa révélation suscitait. « J’ai – je suis – la seule à l’avoir, et le poids est… Lexie, c’est comme si quelqu’un se servait de ma tête pour soutenir l’Empire State Building. » Ses mains se crispèrent sur le menu, au point que si celui-ci n’avait pas été laminé, elle l’aurait probablement détruit. Le toussotement peu impressionné du serveur la fit relâcher, et elle lui offrit un sourire aussi désarmant que son « Veuillez m’excuser. » chargé d’influence. L’homme lui rendit instantanément son sourire, et elles passèrent commande.
De nouveau seules, Pietra tourna son regard vers Lexie, mordillant distraitement une mèche de ses cheveux. La prochaine partie allait être la plus intéressante, d’un certain point de vue. Les réactions des mutants fasse au NH24 avaient été aussi diverses que personnelles, et elle ne savait pas vraiment ce qu’en penserait son amie. « Au début, j’ai… J’ai failli devenir folle. Ou mourir. Je ne sais pas laquelle de ces options serait arrivée en premier, mais je ne pouvais pas laisser ça m’arriver, pas avant de savoir ce qui était arrivé à Giulia… » Les explications, les justifications qu’elle offrait, elles les donnaient surtout pour son propre compte. Au fond d’elle, la jeune femme ne pouvait se débarrasser de la sensation de malaise face à son choix. Il y avait bien sûr les effets secondaires, sa nuit avec Elijah, son… altercation avec Noeh, et toute l’histoire avec Mikael. Mais même sans les conséquences de son geste, la prise du vaccin lui avait été si contre-nature, que seules les circonstances dans lesquelles elle s’était retrouvée aurait pu l’y forcer. « Alors, j’ai pris du NH24. Pas longtemps, parce que l’effet a été si… horrible que je n’ai même pas tenu deux semaines, mais quand même. » Elle s’apprêtait à continuer, élaborer sur les effets secondaires et leur lien avec son congé maladie, lorsqu’elle vit l’expression de la femme en face d’elle. « Lexie ? » demanda-elle, son regard s’agrandissant d'effroi devant le visage de l’autre mutante. « Lexie, qu’est-ce que j’ai dit ? »
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Sujet: Re: a little bottle of poison - ft. lexie Lun 11 Mai 2015 - 22:01
Assise dans ce restaurant italien, tout semblait si convivial. Du sourire du serveur qui leur apportait les cartes accompagnées d’une bannette de pain, au pizzaiolo en sueur qui travaillait sa pate près du feu de bois en passant par les convives tous d’une humeur joviale et familiale. Lexie ne se sentait pas vraiment à sa place dans ce monde où elle n’avait qu’une envie : hurler, pleurer et s’arracher les trippes pour espérer faire revivre son enfant. Un Enfer personnel et déchirant. Se cacher derrière la carte des menus était une alternative rassurante, le temps de s’habituer à cette foule heureuse. Quelques secondes pour ravaler ses larmes qui embuaient à la moindre occasion ses yeux noisette. Lexie sortit néanmoins le bout de son nez quand son amie avoua ne pas être au mieux de sa forme. Sa curiosité était piquée par l’inquiétude. Elle haussa les sourcils d’un air interrogateur. Mais son amie savait que la prudence était de mise et que les murs avaient des oreilles alors elle préféra ne pas raconter son récit de vive voix. Cependant, quand Lexie comprit que l’attachée de presse voulait tout simplement lui montrer ses souvenirs de ces derniers mois, elle blêmit et retira ses mains d’un mouvement vif. Se pinçant la lèvre inférieure, elle ne savait comment expliquer cette réaction soudaine. Le pouvoir de la journaliste était éteint désormais, contact physique ou pas, il lui serait impossible de visualiser les souvenirs des semaines passées de Pietra. Cette dernière du lire la peur dans les yeux de sa vis-à-vis puisqu’elle se ravisa, préférant les mots que les images.
Lexie écoutait sagement, d’une oreille peut-être même presque trop attentive. Dès la première phrase, sur la disparition de sa sœur, l’italienne avait fait mouche. Tout se ressemblait bien trop. Un parallèle qui ne laissait pas de place pour le hasard. Chaque mot était un indice sur son propre rapt. Elle ne voulait pas en perdre une goutte. Elle pesta même intérieurement contre le serveur quand celui-ci prit leur commande. Une pizza végétarienne pour la jeune femme. Elle n’avait plus beaucoup d’appétit depuis son retour au point que la viande, même sous forme de jambon, la rebutait. Au départ du jeune homme, Lexie se pencha un peu en avant pour entendre la suite de l’histoire. Elle n’avait pas interrompu son amie jusque là, un hochement de tête par ci, une main rassurante par là, la douleur de son amie lui faisait mal au cœur. Tout lui donnait mal au cœur. Elle ne voyait plus ce Monde du bon côté, tout n’était que noirceur et ténèbres désormais comme si le soleil ne brillerai plus jamais, comme si tout était mort, empoisonné. Avoué s’être fait vaccinée, de son plein grès qui plus est, par le NH24, c’était le coup de grâce. Bouche-bée, elle se redressa derechef sur sa chaise. Les larmes lui montaient au visage, et sans qu’elle le veuille réellement, un sentiment de reproche envers la mutante naquit en elle. « Tu n’aurais jamais du faire ça Pietra. Ce n’est pas un vaccin, c’est du poison. » lui répondit-elle sans prendre la peine d’enjoliver la situation. Sa voix était dure, pleine de rancœur. « Je … je suis navrée pour ta sœur. » concéda-t-elle avant toute chose, dans un souffle beaucoup plus amical. Elle était bien placée pour comprendre la douleur de son deuil.
Elle baissa légèrement la tête, cherchant ses mots. Par où commencer ? « Pietra, je … il y a quelques mois j’ai disparue moi aussi. J’ai … j’ai été enlevé à cause de… raisons personnelles.» évoqua-t-elle avec une pointe d’ironie en reprenant l’expression de l’attachée de presse. Elle leva les yeux en l’air en se mordant l’intérieur de sa joue. Elle plongea son regard dans celui de Pietra « Ce vaccin dont tout le monde parle, c’est une connerie. Ils me l’ont administré, pour faire leurs tests je crois, et … j’ai tout perdu. Et pas que les souvenirs… » Et par « les souvenirs », elle entendait « son don ». Par son silence, elle appuyait sa souffrance. « Ce n’est pas du jus de citrouille. J’ai vu des gens devenir fous, en mourir même. » acheva-t-elle avec un regard qui voulait tout dire.
Avant de les servir, le jeune homme leur apporta leurs boissons avec une bannette de pain qu’il déposa en bout de table essayant, cette fois-ci de ne pas interrompre la conversation. Mais les deux femmes savaient à quel point la discrétion était de mise sur ce sujet pointilleux. Aucun mot ne sortit de leur bouche en sa présence, si ce n’est des sourires de remerciement pour son service. Lexie reprit son investigation : « Tu crois au hasard toi ? Pas moi. Ta sœur, la résistance, nos gènes, nos dons il y a quelque chose qui se trame dans cette ville et ce n’est pas beau du tout, crois-moi. » murmura-t-elle avec vigueur et tristesse. Elle était guidée par un esprit de vengeance et une rancune immense. Elle avait des noms à cracher, mais elle ne pouvait les dire à Pietra pour le moment. Elle avait besoin d’un plan bien rodée pour afficher en plein jour ces meurtriers et les condamner pour leurs crimes. On n’avait jamais connu une Lexie Vanderbilt aussi vindicative.
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Sujet: Re: a little bottle of poison - ft. lexie Lun 18 Mai 2015 - 21:29
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« Tu n’aurais jamais dû faire ça Pietra. Ce n’est pas un vaccin, c’est du poison. » La voix de Lexie était dure, hostile même. Pietra ne l’avait jamais entendue lui parler sur ce ton, et cela ne fit que l’inquiéter davantage. Inconsciemment elle baissa les yeux, ne voulant pas voir ce qui pouvait bien briller dans ceux de son amie. « Je le sais maintenant, Lexie… » murmura-elle, trop honteuse pour relever le regard. La mutante aux cheveux courts avait réussi là où même Elijah avait échoué : plutôt que de défendre son choix en parlant de ses circonstances et de son ignorance des effets secondaires, Pietra s’était recroquevillée sur elle-même, laissant les remontrances de Lexie l’affecter, et ce visiblement. Peut-être était-ce parce que de la part de celle-ci, il n’y avait pas d’agenda politique, pas de rhétorique ou d’idéologie qui la mette sur la défensive. Simplement une conviction profonde, dont elle redoutait de découvrir l’origine. Elle ne s’imaginait pas la journaliste choisir de s’injecter du NH24, elle dont le don n’avait jamais été la cause de souffrances ou d’exclusion de la même façon que la grande brune assise en face d’elle. Enfin, Pietra ne prétendait pas savoir ce qu’avait été la vie de Lexie, ou ce qui lui avait fait mal par le passé ; simplement, elle n’avait jamais eue l’impression que cette dernière soit parmi les mutants les plus déchirés par leurs prétendus ‘dons’. A cet instant la voix de Lexie lui parvint à nouveau, plus douce, plus conciliante. « Je … je suis navrée pour ta sœur. » Pietra fit un geste qui acceptait les condoléances de Lexie tout en les balayant simultanément. Elle n’avait pas besoin de compassion, surtout pas de la part de quelqu’un qui semblait le mériter mille fois plus qu’elle.
Lexie baissa le regard, cherchant visiblement ses mots. « Pietra, je … il y a quelques mois j’ai disparue moi aussi. J’ai … j’ai été enlevée à cause de… raisons personnelles. » Pietra sentit son estomac se retourner, et sa bouche devenir sèche. Elle ouvrit la bouche et la referma aussitôt, sans être capable d’articuler la moindre parole, ni même la moindre pensée. L’horreur avait balayée toute autre expression de son registre. Elle n’avait pas besoin qu’on lui en explique davantage, le sort de Gee’ était trop ancré dans sa mémoire pour qu’elle ne puisse pas deviner ce qui était arrivé. Que Lexie ait survécu, qu’elle n’ait pas été convertie en Hunter comme l’avait été sa jumelle, et surtout qu’elle ait été relâchée, relevait du miracle. Une autre personne que Pietra aurait peut-être été jalouse de la ‘chance’ de la jeune femme en face d’elle, ‘chance’ que sa sœur n’avait pas eue. Mais elle avait beaucoup trop d’empathie pour s’imaginer que le sort de l’ex-mutante était en quoi que ce soit préférable, surtout lorsque celle-ci continua ses aveux : « Ce vaccin dont tout le monde parle, c’est une connerie. Ils me l’ont administré, pour faire leurs tests je crois, et … j’ai tout perdu. Et pas que les souvenirs… » Les yeux de Pietra s’écarquillèrent. Elle ne pouvait pas vouloir dire… Mais le regard de Lexie la confirma dans sa pensée. Instinctivement, sa main s’empara de celle de son amie, la serrant aussi fort qu’elle pouvait sans lui faire du mal. Elle soutint le regard de la journaliste du mieux qu’elle pouvait, cherchant à transmettre tout ce qu’elle ne pouvait pas dire.
« Ce n’est pas du jus de citrouille. J’ai vu des gens devenir fous, en mourir même. » « Mon Dieu… » souffla-elle, une main à sa bouche, comme si elle avait peur de rejeter le peu de nourriture qu’elle avait réussie à avaler ce matin. « Lexie, je suis tellement désolée… Si j’avais su, je… j’aurai tout fait pour te sortir de là. » C’était trop tard, beaucoup trop tard. Une promesse vide de son potentiel, dont l’amertume collait à sa langue au même moment qu’elle la prononçait. Mais elle n’en était pas moins sincère, et l’intensité avec laquelle elle avait parlé, Lexie pourrait y croire. Si elle trouvait un jour ce laboratoire où son amie avait été retenue, elle comptait bien y faire un carnage, traquer les personnes responsables jusqu’à la dernière victime. Le regard en feu, elle s’apprêtait à ouvrir la bouche pour demander à son amie si elle savait où elle avait été retenue, quand le serveur arriva. Elle dut reprendre une contenance quelque peu normale le temps qu’il ne pose la corbeille de pain et les boissons. Lorsqu’il fut repartit, Lexie prit la parole en premier. Dans sa voix, la même fureur que dans le regard de la mutante – la seule désormais à cette table. « Tu crois au hasard toi ? Pas moi. Ta sœur, la résistance, nos gènes, nos dons il y a quelque chose qui se trame dans cette ville et ce n’est pas beau du tout, crois-moi. » Pietra acquiesça avec solennité. Lexie avait entièrement raison – pour une raison ou une autre, Radcliff était une ville au centre de l’offensive des Hunters, et elles en avaient fait les frais.
Dans cette scène pour le moins tendue, la jeune femme aux cheveux longs prit une résolution. Elle se pencha un peu en avant, intimant ainsi que ce qu’elle avait à dire était encore plus confidentiel « Lexie… » commença-elle, aussi délicatement qu’elle pouvait. « Certaines choses commencent à changer dans ma vie, et… je pense bientôt pouvoir être dans une position pour… équilibrer les choses. » Elle ne souhaitait pas s’étaler davantage avant de savoir quelles étaient les opinions de Lexie, mais pour les mutants habitués à parler en sous-entendus et devinettes, le message était clair. « Je ne sais pas ce que tu veux faire, mais je te jure une chose : si tu me le demandes, je les ferais payer tous, jusqu’au dernier. » Elle fit son serment avec une ardeur qui aurait pu faire peur, le regard brillant, les joues enflammées par l’émotion. A force de frapper sur la pierre, on finit par en faire jaillir des étincelles.