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 The ghost of you [ft Harvey]

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MessageSujet: The ghost of you [ft Harvey]   The ghost of you [ft Harvey] Icon_minitimeMar 21 Avr 2015 - 14:21

THE GHOST OF YOU
Satoko ∞ Harvey

Dans chaque entreprise ou organisation de certaine taille, on trouve presque systématiquement, pour ne pas dire à coup sûr, un jeune homme ou une jeune femme, voire plusieurs d’entre eux, à qui sont confiées les tâches ingrates, peu productives et chronophages. Ces heureux élus, ce sont les stagiaires. Qu’on leur demande de faire les cafés pour tout le reste des employés ou qu’on les envoie au front chercher un dossier sensible chez un supérieur nerveux et colérique, ils ont plus souvent le rôle de larbins que celui de véritable élément de l’équipe à laquelle on les a intégrés. Qu’ils soient là pour faire joli ou pour être exploités de manière plus ou moins discrète, ils ont rarement la vie facile et l’estime de leurs collègues.
Et c’était précisément ce rôle-là que tenait Satoko aux yeux de la plupart des hunters de Radcliff. Une grande majorité des chasseurs de mutant de la ville avaient vu l’arrivée de la jeune asiatique d’un œil tout sauf bienveillant, et ils étaient rares ceux qui étaient prêts à l’aider de bon cœur. Il y avait bien Salomé, quoi qu’elle soit devenue distante depuis quelques temps, et Kingsley faisait un bon mentor, mais ça n’allait pas plus loin. Les autres la voyaient comme une irritante gamine tout juste sortie de la maison familiale, gamine par ailleurs relativement incapable malgré ses progrès et son tableau de chasse qu’elle étoffait dès que possible. Cependant, ils avaient trouvé en elle une merveilleuse petite demoiselle à tout faire à qui ils aimaient confier les missions les moins intéressantes ou les affaires les plus pénibles.
Celle dont elle devait s’occuper aujourd’hui concernait un certain monsieur Dockerty dont les partisans de Thaddeus Lancaster n’avaient pas eu de nouvelles depuis longtemps, et ils commençaient à s’agacer de ce silence. Ce fut donc tout naturellement qu’ils envoyèrent Satoko s’enquérir de sa santé.

La Japonaise entra dans l’ascenseur et appuya sur le bouton de l’étage qu’on lui avait indiqué. Trouver l’appartement qui l’intéressait ne serait pas spécialement difficile, mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi c’était elle qui devait aller voir l’assistant juridique. Elle ne savait rien de lui à part qu’il avait été victime d’un « accident malencontreux » et qu’il n’avait plus donné signe de vie depuis trois semaines. Elle ne savait même pas à quoi il ressemblait, les hunters n’ayant pas pris la peine de lui montrer ne serait-ce qu’une photo. Ils s’étaient contentés de lui donner des ordres brefs et précis en lui fournissant une adresse griffonnée sur un bout de papier, et ensuite, à elle de gérer le reste.
Les portes faces à elle s’ouvrirent dans un « ding » sonore et elle s’engouffra dans le couloir parsemé de portes, le froissement de sa robe multicolore parfaitement audible dans le corridor vide. Vérifiant les numéros de chaque appartement, la jeune femme finit enfin par trouver celui qui l’intéressait. Elle sonna à la porte et attendit longuement, sans réponse. Elle frappa alors à la porte et appela, se demandant si cette technique serait plus efficace.

- Monsieur Dockerty ? Harvey Dockerty ?

Son accent rendait un peu étrange la prononciation de ce nom, le japonais ne comportant pas de lettre v. Elle avait dû s’entraîner un moment avant d’arriver à le dire à peu près correctement, même si ce « Harvey » sonnait plus comme « Harbi » qu’autre chose.
Satoko fixait la porte close face à elle et gonfla les joues en avançant légèrement sa lèvre inférieure, comme elle le faisait à chaque fois qu’elle était contrariée. Elle se mit à marmonner dans sa langue natale.

- Allez, viens ouvrir, me force pas à crocheter ta porte.

Elle était en train de sérieusement considérer cette éventualité lorsqu’elle entendit le cliquetis de la serrure. Elle se redressa d’un coup et afficha son plus beau sourire pour accueillir l’homme.

- Monsieur Dockerty ? Bonjour, je suis Satoko Murasaki, enchantée.

Elle s’inclina bien bas, avec toute la politesse du monde, puis se redressa à nouveau et chercha à capter son regard qu’elle trouvait bien vide.

- Des amis à moi m’envoient prendre de vos nouvelles. Ils avaient l’air assez tristes de ne pas en avoir eu depuis longtemps.

Manière subtile de dire que les chasseurs n’allaient pas tolérer ce silence radio pendant encore très longtemps.



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MessageSujet: Re: The ghost of you [ft Harvey]   The ghost of you [ft Harvey] Icon_minitimeJeu 7 Mai 2015 - 18:49


The ghost of you
Le sang a coulé. L'horreur a frappé. La douleur a terni les âmes.
Accident. Cécité. Tentative de suicide. Sauvetage inattendu. Ma vie était aujourd'hui plus que mouvementée et plus que jamais incontrôlable. Des hunters, organisation en laquelle je croyais, m'avaient fais perdre la vue, croyant sans preuve en main que j'étais un mutant. Je haïssais ces types pour m'avoir rendu aveugle et pour m'avoir qualifié de "dommage collatéral". Je n'étais qu'une petite erreur de parcours, un léger point noir dans les plans de ces chers hunters. Je les soutenais. Ils m'avaient trahi. L'opinion de Thaddeus Lancaster n'était désormais plus la mienne. La vérité m'avait ouvert les yeux. Les mutants n'étaient pas tous des aliens. Les hunters n'étaient pas tous des défenseurs de la race humaine. Des montres, il y en avait partout. Dans les deux camps. Ainsi Uprising et hunters étaient pour moi deux groupes extrémistes. Cette nuit m'avait révélé certains secrets des hunters et je ne cessais d'y penser depuis. Mes nuits ne ressemblaient plus à des doux rêves. Je ne faisais que revivre cette agression, sans comprendre comment ils en étaient arrivés là. Perdu dans mes pensées, devant mon bol de céréales et un vulgaire pain au chocolat que ma sœur m'avait apporté la veille, je n'arrivais pas à manger. Ces pensées me torturaient l'esprit et je ne savais comment le faire partir. Cependant, on toqua à ma porte et je ne pus m'empêcher de sursauter sous la surprise de cette visite. Ressemblant à Joe le clodo puisque je ne m'étais pas lavé depuis deux jours, je patientais et arrêtais même de respirer pour ne pas signaler ma présence. « Monsieur Dockerty ? Harvey Dockerty ? » L'accent de la demoiselle me surprenait encore plus. Je ne connaissais personne ayant ce genre de caractéristique. Qui était-elle ? Que me voulait-elle ? Elle connaissait mon nom, mon prénom et mon adresse. Je préférais donc la laisser passer son chemin.

Pour autant, la curiosité me prenait et je ne pourrais rester éternellement sans respirer. Ainsi, je me relevais et me dirigeais avec mes mains jusqu'à mon entrée en longeant les murs afin de ne pas perdre mon sens de l'orientation.J'ouvrais donc à l'inconnue. Je la sentais surexcitée, enjouée et je ne comprenais pas pourquoi elle était juste là, devant moi. Ne pouvant la voir, je restais le visage droit. « Monsieur Dockerty ? Bonjour, je suis Satoko Murasaki, enchantée. » De marbre, je ne bougeais pas. Je savais au moins qui elle était. Cependant, la demoiselle m'était totalement inconnue. Que faire ? La faire entrer ? Jamais. Discuter avec elle ? Pourquoi pas. Apprendre ce qu'elle me voulait ? Je ne tarderais surement pas à le savoir. « Des amis à moi m’envoient prendre de vos nouvelles. Ils avaient l’air assez tristes de ne pas en avoir eu depuis longtemps. » Instantanément, je me figeais et me crispais. Je savais désormais pourquoi elle était là. Les hunters. Je n'étais personne. Je croyais n'être personne. Dans ce cas, pourquoi m'enverraient-ils leur larbin ? Pourquoi serait-elle ici ? Je ne savais rien. « Qui... Qui êtes-vous ? » Lui demandais-je finalement maladroitement. « Qui vous envoie chez moi ? » Je restais figer devant ma porte, jugeant que je devais faire barrage à cette jeune femme. Je ne pouvais tolérer qu'une hunter pénètre chez moi. Plus maintenant. Ils m'avaient fais ça. Ce n'était pas pour les accueillir dans mon appartement deux semaines plus tard. « Laissez-moi maintenant. » J'allais pour refermer ma porte, sans même avoir mes réponses. Je préférais rester cloitrer chez moi, plutôt que de l'affronter.

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MessageSujet: Re: The ghost of you [ft Harvey]   The ghost of you [ft Harvey] Icon_minitimeMer 20 Mai 2015 - 1:02

THE GHOST OF YOU
Satoko ∞ Harvey

Il y avait quelque chose dans le regard de ce Harvey que Satoko trouvait étrange. Oh, il n’avait rien de torve ou d’halluciné comme elle avait pu le voir chez certaines personnes, mais il était plutôt étrangement vide. Elle avait l’impression que le jeune homme fixait un point du vide plutôt que de la regarder elle. Elle voyait ses prunelles vertes s’agiter un peu, comme si elles cherchaient à se fixer sur quelque chose mais qu’elles ne trouvaient rien. La jeune femme trouvait ça étrange : elle avait conscience qu’il avait vraisemblablement un problème de vue, mais elle n’avait absolument aucune idée d’à quel point il était grave. Ca ne lui traversa pas l’esprit un seul instant qu’il puisse être aveugle. La chasseuse avait été confrontée à des infirmités de guerre, de traces laissées dans la chair par les batailles contre les mutants ou les aléas de la vie. Il lui était un peu difficile d’envisager que quelqu’un puisse posséder un handicap quelconque s’il n’y avait pas de cicatrice ou d’appareillage pour en indiquer la présence.
Elle continua à silencieusement se poser des questions sur cet homme qu’on l’envoyait déranger pour le rappeler à un ordre dont on n’avait pas pris la peine de lui expliquer les détails, et elle se présenta avec son enthousiasme ordinaire. Enthousiasme qui n’était pas toujours communicatif, et ce ne fut visiblement pas le cas de son vis-à-vis qui resta de marbre face à la colorée Japonaise. Elle avait plus l’habitude qu’on la fixe bizarrement ou qu’on lui fasse des remarques sur ses tenues parfois étranges ou son attitude qui avait tendance à passer pour déplacée. Elle ne se formalisa pas davantage et poursuivit, espérant régler le problème rapidement pour pouvoir rentrer chez elle s’occuper de son chat. Cependant, à peine eut-elle donné les raisons de sa visite que le jeune Dockerty se figea et pâlit violemment.

- Qui... Qui êtes-vous ?

La chasseuse plissa légèrement ses yeux fardés de noir, assez interpellée par cette réponse. Qu’il ne la connaisse pas personnellement, elle pouvait le concevoir : les hunters de Radcliff ne criaient pas sur tous les toits qu’ils avaient temporairement dans leurs rangs une petite nippone pleine d’enthousiasme qui était tout sauf crédible dans le rôle de la tueuse de mutants. Ce qui l’étonnait en revanche, c’était qu’il ne comprenne pas son allégeance à la cause contre les dégénérés. Les larbins de Lancaster qui l’avaient envoyée le voir avaient pourtant l’air certains qu’il était dans leur camp. Elle se demanda jusqu’à quel point ils lui avaient caché des choses sur l’homme qu’elle était venue voir.

- Qui vous envoie chez moi ?

Elle haussa les sourcils et ouvrit la bouche pour parler, mais déjà il commençait à reculer vers l’intérieur de son appartement, la main de retour sur sa poignée de porte.

- Laissez-moi maintenant.

Satoko le regarda fixement avant de glisser sa grosse chaussure cirée dans l’interstice entre la porte et le mur, l’empêchant de la fermer. Heureusement pour elle, ce qu’elle portait aux pieds était suffisamment épais pour qu’elle ne soit pas dérangée par la pression exercée ou le côté un peu tranchant du bois verni. Et de toute façon, elle aurait démonté la serrure s’il avait réussi à lui fermer la porte au nez, chose qu’elle aurait trouvé non seulement très malpoli mais également incroyablement frustrant.

- Je crois que vous ne comprenez pas, dit-elle tranquillement, en souriant toujours malgré que ledit sourire soit un peu moins enjoué et un peu plus sérieux.

Les hunters avaient été très clairs, et même si pour la plupart elle ne les tenait pas en très haute estime, elle n’avait pas envie d’avoir à les affronter si jamais elle devait rentrer bredouille. Elle avait d’autres choses plus intéressantes à faire que de jouer les pigeons voyageurs pour une bande de grands crétins qui se croyaient trop important pour faire ce travail. Tant pis pour eux : elle serait celle qui marquerait les bons points auprès de leurs supérieurs.

- Ils veulent des réponses. Ils veulent savoir quand vous retournez travailler.

Les chasseurs ne laissaient apparemment pas le choix à Harvey : soit il reprenait le travail de son plein gré, soit ils viendraient le chercher par la peau du coup pour le traîner jusqu’à son bureau, et la deuxième option serait beaucoup moins agréable que la première.

- Et vous savez de qui je parle. Sinon, vous auriez réagi autrement.

Elle doutait qu’il la laisse entrer si facilement. Mais elle était prête à passer la soirée avec un pied coincée dans cette porte s’il le fallait. Tout du moment qu’elle n’échouait pas à cette tâche si simple en apparence.



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