Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
La première fois que son don s'est manifesté, il devait avoir cinq ans environ. Il courait à toute allure dans le jardin en jouant avec le chien, sous le regard bienveillant de sa mère, qui ceuillait des cerises à quelques mètres du sol. Elle a soudainement eu un geste un peu trop brusque, l'échelle, dans une position d'équilibre précaire a vacillé, penché vers l'arrière... Et une seconde plus tard, elle se fracassait dans la pelouse et sa mère se retrouvait à l'autre bout du jardin, confortablement allongée sur le transat, sous les yeux terrifiés de son fils. Suite à cela, ce genre d'évènements se sont accumulés, comme Fenrir était bien trop jeune pour contrôler sa mutation, ce qui finissait par l'angoisser terriblement, même su ses parents se voulaient rassurants. Mais il finit par comprendre comment cela fonctionnait, au moins assez pour arrêter l'apparition inattendue de portails dés qu'il ressentait une violente émotion ou souhaitait se trouver ailleurs. Aujourd'hui, il maitrise bien mieux son don, même s'il est bien loin d'en connaitre les limites. Il contrôle l'apparition des portails, doit encore un peu travailler sur la précision des localisations (plus il emmene loin, plus cela lui demande d'effort et de concentration pour être précis) même s'il y a encore quelques ratés parfois, heureusement bien moins graves que ce qui a pu lui arriver par le passé.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Il ne leur a pas fait face directement, à visage découvert. Il ne s'est jamais retrouvé entre leurs mains car il se montre particulièrement discret quand il manipule son pouvoir, même s'il a l'espoir que s'ils venaient un jour à le trouver, il pourrait s'enfuir sans trop de problèmes. Néanmoins, il ne préfère pas tenter sa chance. Par contre, il a déjà aidé quelques mutants à leur échapper, sans révéler son identité, si bien qu'il sait à quoi cela ressemble de se retrouver face à eux et de craindre le fait qu'ils puissent lui arracher son don.

utilisez-vous beaucoup votre don ?
Pas vraiment. Une fois par semaine, il s'oblige à s'entrainer un peu dans le cercle restreint de son appartement ou chez ses parents, comme il peut leur rendre visite très rapidement. Mais il évite d'en user en public, et jamais devant un humain, comme on ne peut pas savoir vraiment qui se cache derrière un visage. Il craint bien trop de tomber malencontreusement sur un hunter. Ce qui est plutôt dommage parce que cela lui éviterait des trajets quotidiens, l'usage d'une voiture notamment, bref, mine de rien, ça pourrait être sacrement pratique s'il pouvait l'utiliser comme il l'entend. Par contre, il ne se gêne pas quand il doit faire de très longs trajets, lorsque par exemple il a envie d'aller à la mer. Il privilégie les endroits qu'il connait très bien et qui sont sûrs.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
Uprising est nécessaire selon Fenrir. Pour équilibrer les forces, donner aux transmutants la pouvoir de se défendre vis-à-vis des agressions des hunters, des massacres perpétrés au nom de principes prenant racine dans une haine injustifiée de la différence. D'ailleurs, c'est afin de pouvoir protéger des mutants que Fenrir a rejoint le groupe, espérant pouvoir aider, se rendre utile. Agir. Cesser de se sentir terriblement impuissant face à la situation. Au fond, ils ne font que se défendre...

PAYS : France. DISPONIBILITÉ : Le week-end principalement pour RP, sinon je passe tous les jours normalement en semaine   .VOTRE AVIS SUR TH : ça fait un bon bout de temps que je l'ai dans mes févoris, imaginez ma joie de pouvoir enfin m'inscrire avec cette petite perle de scénario   . COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Un partenariat je crois. PERSONNAGE : Scénario d'Harvey.   VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Je ne pense pas ^^. UN DERNIER MOT ? : Je suis impatiente de pouvoir RP avec vous !    

Fenrir naquit un 23 Mai, dans une chambre d'hôpital, à Louisville. Ses parents, des gens simples et modestes, vivaient de leurs cultures et de leurs vaches laitières dans une petite ferme située à la frontière entre le Kentuchy et l'Illinois. Dans cet environnement plutôt rural, le jeune Fenrir s'épanouit, malgré quelques soucis de santé certainement dus à sa prématurité. Lorsqu'il n'était pas sur les bancs de l'école où il s'avérait plutôt brillant et promis à un joli avenir, il devenait l'ombre de son père qui travaillait toute la journée durant dans l'exploitation familiale, sa mère  tenant une petite épicerie dans le petit village d'à côté.
Mais cette vie qui se nourrissait de bonheurs simples et d'un quotidien souvent peu routinier sans être extraordinairement palpitant se retrouva légèrement bouleversé par les étranges capacités que développa l'enfant.

La première fois que son pouvoir se manifesta, il n'avait que cinq ans et il n'y comprit pas grand chose. Il était juste heureux que quelque chose ait empêché la chute de sa mère au sol, même s'il s'agissait d'un phénomène des plus inhabituels. Il sentait le regard un peu inquiet de ses parents sur lui, mais il ne comprenait pas. Il ne comprenait que c'était précisément lui qui avait créé ce qu'il nommerait plus tard un disque de téléportation.
Puis son don se manifesta de plus en plus, de manière erratique et incontrôlée, souvent sous le coup d'émotions trop fortes -la peur surtout- ou lorsqu'il se mettait à espérer être ailleurs. Et là, il prit réellement peur de ce qu'il était capable de faire, car définitivement, ça ne pouvait être que lui. Un jour, il se téléporta même par accident au bord de l'océan, où il était une fois venu en vacances. Ce fut la panique, les pleurs, il était perdu, bien loin de la protection de ses parents. Miraculeusement, il réussit à ouvrir un autre portail pour retourner chez lui. Néanmoins, l'épisode marqua profondément son esprit encore innocent et influençable de jeune garçon qui venait tout juste de fêter sa dixième année. Ses parents se voulaient rassurants, essayant de l'aider à canaliser ses émotions, à exercer un certain contrôle sur l'apparition de ces disques qu'il associait au pire des malheurs. Étrangement, son pouvoir ne se manifesta jamais à l'école, et pourtant l'angoisse le rendait souvent malade avant d'y aller, si bien que ses géniteurs durent lui prendre des cours à domicile pendant un temps en voyant qu'aller chaque jour en classe le rendait sujet à de terribles crises d'angoisse. Ils étaient aussi impuissants que lui face à la situation...
Il se mit à haïr cette étrange capacité, ce flux d'énergie qu'il sentait bouillonner dans ses veines. Se détester pour être anormal. Pourquoi ne pouvait-il pas être comme ses camarades de classe, ordinaire ? Pourquoi ? Il ne comprenait pas.
Puis petit à petit, il ressentit de plus en plus l'effet de son don. La manière dont il agissait en lui. Comme les crépitements d'un feu incandescent, qui remontaient le long de ses muscles, les faisaient frissonner de manière incontrôlable. Alors, choisissant de combattre l'angoisse, il essaya de les réprimer. Brider cette réaction. Les phénomènes se raréfièrent. Disparurent. Et ce fut un grand soulagement. Il cessa de vivre dans l'angoisse permanente, même si être à l'affut du moindre pic d'activité au sein même de son corps se révélait fatiguant, épuisant. Il pût retourner à l'école. S'y construire une vie sociale remplie, préparer son avenir, rêver.

Puis un jour, ses parents accueillirent un étranger au sein de la ferme, en échange de quelques services. L'inconnu, de cinq ans l'aîné de Fenrir, se révéla être comme lui, découverte que le brun fit en le voyant allumer sans peine des flammèches au bout de ses doigts. Et ce fut lui qui l'aida à accepter cette part de lui qu'il haïssait depuis si longtemps et qu'il passait son temps à enterrer au fond de lui-même. L'autre transmutant le poussa à réutiliser son don pour apprendre à l'apprivoiser, le comprendre, le contrôler; il l'aida à reprendre confiance.i Et à force de travail sur lui-même, d'efforts et d'un nombre d'heures incalculable à y travailler -dés qu'il en avait la possibilité- Fenrir s'aclimata à cette partie indifférenciable de lui-même, un peu à l'image d'un organe. Il en eut de moins en moins peur, apprit à en saisir les différentes nuances.
Et lorsqu'il quitta sa ferme pour la ville afin d'y entamer ses études de vétérinaire, accompagné de l'homme qui l'avait aidé à s'accepter tel qu'il était vraiment, il contrôlait assez son pouvoir pour ne pas se mettre en danger -et surtout mettre en danger autrui- et ainsi avoir une vie d'étudiant des plus banale...

Octobre 2009.
"Fen, il faut absolument que tu vois ça..."
Le brun garda les yeux sur les cours qu'il était en train d'apprendre, réajustant ses lunettes sur son nez.
"Ecoute Ash, mon exam' est de-
-Viens voir, je te dis. Je te dérangerais pas si c'était pas important." lui lança l'autre, d'un ton qui l'alerta.
Fenrir consentit à abandonner son tas de feuilles, rejoignant son colocataire transmutant devant son écran de PC portable. Ce dernier démarra la vidéo YouTube et sous leurs regards surpris, ils virent l'un des leur soulever une voiture complètement retournée et ayant visiblement subi un très grave accident. Le mutant ôta ensuite d'un coup la portière du côté conducteur, l'envoyant valser dans le paysage avec une force incroyable. Et il sortit enfin le conducteur blessé du véhicule complètement défiguré.
Les deux étudiants échangèrent un regard grave. Ce n'était pas la première fois qu'ils tombaient sur ce genre de vidéos amateurs. Mais ils savaient aussi que vivre dans le secret, c'était ce qui les protégeait. Cela avait toujours été une évidence pour eux. Rester parfaitement normaux aux yeux du monde, cela ne les dérangeait pas outre mesure.
Tant qu'ils restaient libres et s'intégraient sans problème, ils pouvaient garder l'exercice de leurs pouvoirs pour les moments où ils s'entraînaient un peu ensemble, même si cela devenait souvent compliqué de le cacher aux différentes personnes qui partageaient leur vie au quotidien...

Quelques mois plus tard, Fenrir ressortait diplômé de l'Université, prêt à entrer dans la vie active. Il vécut encore un temps avec l'autre transmutant, avant qu'ils ne prennent des chemins différents et ne se séparent, Fenrir décidant de s'installer à Radcliff où il travaillait déjà depuis quelques mois. Néanmoins, ils gardèrent toujours contact et grâce au pouvoir du brun, malgré la distance, ils purent se voir souvent.
En parallèle, les manifestations de pouvoir des transmutants devinrent de plus en plus fréquentes, elles commençaient à saturer les informations, jusqu'à l'annonce du Président. Ce jour-là, Fenrir l'avait passé au bloc chirurgical et lorsqu'il avait regagné son appartement, totalement épuisé mais satisfait du travail accompli, il remarqua tous les appels manqués. Ses parents, Ash.  Il s'inquiéta, les rappela, découvrit la nouvelle avec inquiétude. Inquiétude que la campagne de dépistage renforça. Craignant les poursuites judiciaires, il s'y plia. Mais à son goût, cela ressemblait bien plus à un moyen de les recenser et éventuellement les retrouver, surtout avec la nouvelle menace des hunters qui planait au dessus de leurs têtes à tous. Puis il lui sembla que la situation ne faisait qu'empirer. Les lois ne stoppaient pas les terribles agissements des hunters et Fenrir ressentait de plus en plus de besoin d'agir, faire quelque chose pour stopper cette folie. Les transmutants se battaient avec des armes inégales et même si le brun n'avait jamais été d'un naturel particulièrement violent, comment ne pas s'indigner devant l'impuissance des lois à les protéger, comment rester de marbre face au massacre de gens qui comme lui, n'avaient pas demandé à être différents ? Comment supporter l'impuissance, continuer de vivre dans l'angoisse constante de se voir révéler, rester toujours méfiant envers tout le monde ? Ce n'était pas une vie à ses yeux.
Alors lorsqu'il entendit parler du groupe UPRISING, il y vit le moyen d'agir. Enfin. De rééquilibrer ce conflit inégal. Alors il s'engagea, dans l'espoir d'être utile, d'apporter sa contribution à la protection de ceux qu'il considérait un peu comme des frères. Puis les rumeurs coururent sur le sérum capable d'ôter définitivement tout pouvoir aux transmutants. La commercialisation d'un produit temporaire. Comment les mutants allaient-ils s'accepter, si on leur fournissait à présent le moyen de renier ce qu'ils étaient ? Ce n'était pas un cancer, ni un virus particulièrement contagieux.
Cela faisait juste partie d'eux.

Fenrir raccrocha en souriant, rajoutant un énième mémo sur son portable. Voir avec Killian pour l'adoption d'Arabelle. Il sentait que son assistant allait craquer pour le Malinois qu'ils avaient récupéré un mois plus tôt sur le bord d'une route, en allant visiter un élevage. Depuis, elle vivait chez Fen, mais ce dernier ne lui avait pas encore trouvé de propriétaire et il ne pouvait être qu'heureux à l'idée que ce soit Killian qui l'adopte. Elle serait entre de bonnes mains, il en était certain.
Le bruit fracassant d'une bouteille de verre éclatant sur le bitume le fit sursauter violemment. Sur ses gardes, il observa les alentours, mais la ruelle était complètement déserte. Il fronça les sourcils, peu rassuré, prêt à user de son pouvoir pour s'échapper au moindre danger. Puis son regard se porta vers le ciel d'encre noire, scrutant les fenêtres les hauts immeubles...
Puis ses yeux trouvèrent une silhouette, qui semblait vaciller dangereusement au dessus du vide, à la manière d'une feuille morte ébranlée par un vent d'automne un peu trop fort. Et la silhouette tomba.
La panique, la peur, le choc, tout s'embrouilla, fit rugir son sang. Il avait déjà disparu dans un portail, rattrapant l'inconnu au vol puis ils s'évanouirent à nouveau. Les pieds de Fenrir heurtèrent le toit avec plus de violence qu'il ne l'aurait imaginé, il lui fallut quelques instants pour rétablir son équilibre et celui de l'homme qu'il tenait fermement dans ses bras, comme s'il avait peur que ce dernier échappe à son étreinte et s'échoue définitivement sur le bitume. La respiration heurtée, le coeur dopé par l'adrénaline et le sentiment de danger, il relâcha enfin sa prise, s'éloignant doucement de l'humain qui avait manifestement voulu mettre fin à ses jours.
Car il n'était pas tombé. Il s'était jeté dans le vide.
Puis Fenrir réalisa ce qu'il avait fait. Ça le percuta soudainement, avec violence, et il visualisa sans mal l'endroit où il serait en sécurité...
Les questions saturées par la défiance de l'inconnu le stoppèrent net. Leurs regards se heurtèrent. Et le brun comprit. Ignorant le désir de mourir de l'autre, dont les mots lui soulevèrent le coeur -il était dans la nature de Fenrir de sauver et non condamner à une mort certaine- il saisit son bras avec fermeté et ouvrit un nouveau portail pour qu'ils atterrissent devant les urgences. Il considéra une dernière fois la silhouette à moitié habillée de l'humain qui semblait au bord du gouffre. Puis il consentit à le lâcher.
Ici, il allait être aidé, pris en charge, son devenir n'était plus du ressort du transmutant.
L'instant d'après, il se trouvait dans son appartement.

Il ne chercha pas à le revoir. C'était trop dangereux, imprudent. Même si l'autre ne pouvait clairement l'identifier, il connaissait sa nature. Pourtant, la détresse de l'inconnu continua de le hanter, éveillant peu à peu l'intérêt, la curiosité, soulevant des questions auxquelles il n'aurait certainement jamais de réponses.