Sujet: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Jeu 9 Avr 2015 - 1:34
metal and dust
Ava Carrington & Beatrix Lecter
Ava regardait l’eau bouillir, fascinée par le processus comme à chaque fois qu’elle préparait un café. Autour d’elle le commissariat bourdonnait, un nid d’abeilles bruyantes et souvent peu industrieuses. Depuis le temps qu’elle travaillait ici, ses collègues avaient appris à ne pas l’interrompre – et encore moins la bousculer – lorsqu’elle entrait dans ses sortes de transes, où le seul signe de vie résidait dans ses doigts tapotant dans l’air sur d’invisibles claviers. Ce ne fut que le bruit de la bouilloire annonçant le succès de son opération qui la ramena à elle. Tassant délicatement les grains de café dans le filtre en tissu, la métisse versa lentement l’eau fumante dessus, regardant le liquide prendre la couleur, l’odeur et le goût des grains moulus. Lorsque la carafe fut au trois-quarts pleine, elle replaça la bouilloire et partit en quête d’une tasse bien précise. Ava ignora royalement les signes de la majorité de ses collègues, qui gardaient encore l’espoir d’être servis en priorité, pour se diriger vers le bureau d’Isolde. La jolie blonde releva brièvement le regard et sourit gentiment à la stagiaire, qui attendit la confirmation qu’elle voulait bien qu’on remplisse sa tasse de café.
Sa tâche accomplie, Ava repartit silencieusement, sans même daigner remplir les autres tasses vides des policiers, mis à part un ou deux préférés, qui avaient bien compris comment amadouer la jeune femme. De retour dans son laboratoire, elle attrapa quelques-uns des résultats à trier selon l’enquête, n’oubliant pas d’en mélanger ou jeter certains ‘par mégarde’. Elle empocha également l’alliance d’une des Hunters, coincée dans la main de sa victime. Elle n’en connaissait pas le propriétaire, mais le joailler du coin pourrait sûrement la renseigner, et si l’alliance se trouvait être étrangère, elle aurait au moins une liste de candidats raccourcie. Faisant distraitement tourner l’objet dans sa poche, Ava laissa les trois heures suivantes s’écouler, le nez dans un microscope. Autour d’elle, les deux autres occupants du laboratoire s’affairaient, chacun faisant de son mieux pour ne pas déranger les autres. C’était le genre d’environnement dans lequel la jeune femme se sentait le plus à l’aise, probablement parce qu’il n’y était pas mal vu de se laisser entièrement absorber par son travail, au détriment de la conversation. Elle était tellement concentrée qu’elle n’entendit pas les ‘au revoir’ que lui jetèrent ses collègues ; et à six heures du soir, elle se retrouva seule dans le laboratoire, un peu perplexe de le trouver soudain si vide. Mais ce n’était pas pour lui déplaire, et elle en profita pour aller se faire du café.
Lorsqu’Ava revint à son poste de travail, une figure familière s’y tenait, penchée avec intérêt sur ses notes. « Beatrix! » souffla-t-elle, un sourire sincère venant se greffer sur son visage. Elle souleva la carafe à moitié vide d’un geste, avant de demander : « Café ? » Intérieurement, elle voulait rajouter : je viens juste de le faire. Il est encore chaud. Le café du commissariat n’est pas très bon. Il y a du thé si tu préfères. Tu veux utiliser ma tasse ? Mais, comme toujours, les phrases demeuraient coincées quelque part entre son esprit et sa langue, s’entassant dans sa gorge jusqu’à la rendre muette. Elle se contenta donc de maintenir son sourire, tentant du mieux qu’elle pouvait de maintenir une expression amicale, sans glisser dans le regard figé avec lequel elle effrayait parfois son entourage. Elle était très contente de voir la jeune femme dans son laboratoire, ne l’ayant pas croisée depuis un bon moment. Ayant attendu quelques semaines dans l’espoir qu’elle ne reprenne contact, Ava avait fini par lui envoyer un message, l’invitant à venir lui rendre visite quand elle trouverait le temps. Elle ne s’était pas attendue à ce que la Hunter ne la prenne au pied de la lettre aussi vite, mais elle n’allait pas s’en plaindre. S’approchant de sa partie du laboratoire, Ava posa la carafe pour aller chercher deux tasses, qu’elle remplit, avant d’ajouter une montagne de sucre à son café. Portant la tasse à ses lèvres des deux mains, elle sur le liquide pour le tiédir, observant Beatrix avec intérêt.
Sujet: Re: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Lun 27 Avr 2015 - 16:12
oh, we're just metal and dust.
And so, you built a life on trust Though it starts, with love and lust. And when your house, begins to rust Oh, it's just, metal and dust. We argue, we don't fight. and all foundation that we made Built to last, they disintegrate And when your house begins to rust. Oh, it's just, metal and dust.
Le soleil commença sa chute, se déclinant lentement derrière l'horizon grisâtre. Une fin de journée tranquille, un sentiment que n'avait pas ressenti la jeune femme depuis un petit bout de temps. Des journées terribles s'étaient enchaînées, des journées d'angoisse, d'attente que son pouvoir se manifeste. Apeurée à l'idée de perdre le contrôle, la chasseuse vivait dans la peur constante d'être découverte. Pourtant, depuis quelque jours, un calme plat ; la belle n'avait pas ressenti le moindre frémissement sur sa peau, annonçant généralement le début de l'un de ses pertes de contrôle. Le calme avant la tempête, ne pouvait s'empêcher de penser Beatrix, pourtant, comme lui avait conseillé Lykke, la belle profitait de ce répit bien mérité. Ce matin, elle s'était même réveillée en se sentant reposée ; une de ces rares nuit où les cauchemars l'avait épargné. Aussi, la brune s'était décidée à faire quelque chose de sa journée, au lieu de broyer du noir dans le luxueux appartement meublé qu'elle louait avec la danoise. La chasseuse était passée par l'université, allant s'installer dans son nouveau bureau. Elle avait récemment accepté un travail en tant qu'intervenante, enseignant ce sujet qui la passionnait auparavant : la génétique. La belle tournait en rond dans son appartement, malade ne rien avoir à faire de ses journées. Elle s'était lancé dans la pâtisserie, mais avait manqué de mettre le feu deux fois à la maison ; elle s'était mis en tête d'écrire, sur les conseils de Lykke, mais n'avait finalement pas réussi à aligner deux mots. Même chose pour le dessin, une tentative peu concluante. La belle était intelligente, peut-être trop ; mais dès qu'elle s'essayait à la créativité, c'était un désastre. Aussi, elle avait contacté le doyen de l'université, proposant ses services ; ses réussites dans la recherche génétique était connu, et il n'avait été que trop heureux de pouvoir compter une jeune femme diplômée d'Harvard dans ses rangs. Il lui avait même intimé avoir lu sa thèse, et adhérer à ses idées ; les alliés de Beatrix ne s'arrêtaient pas aux hunters actifs.
Après s'être installée dans son bureau, avoir préparé sa première lecture du lendemain, la chasseuse s'était laissée tenter : quelques jours auparavant, elle avait reçu un message d'une de ses amies, Ava. La belle n'avait pas encore repris contact avec ses proches, seulement son frère et sa famille. Malgré tout, l'idée de retrouver le médecin légiste était tentante. Beatrix ne possédait pas beaucoup d'amis : son mauvais caractère, sa grande gueule et sa confiance en elle démesurée chassait bien souvent les potentiels candidats. Pourtant, elle avait trouvé en Ava un parfait alter-égo : alors que Beatrix parlait tout le temps, Ava se contentait du strict nécessaire ; là où la chasseuse était exubérante, la jeune femme était discrète. Un refuge tranquille dans la vie agitée de la jeune Lecter. Et puis, il fallait l'avouer, la chasseuse était trop heureuse de pouvoir discuter avec quelqu'un de -presque- aussi intelligente qu'elle. Au fils des ans, et des nombreuses visites au commissariat, une étroite amitié s'était liée entre Ava et Bea. Aussi, la brune se laissa tenter par l'idée de retrouver son amie, rien de mieux pour finir en beauté cette journée qui n'avait pas été aussi mauvaise que les autres.
Quittant son nouveau lieu de travail, la belle pris la direction du poste de police, non loin de l'université. Le bruit de ses talons résonnait contre les immeubles du centre-ville, rythmant cette fin de soirée. Autour d'elle les habitants fatigués rentraient chez eux, les jambes lourdes. La brune espéra qu'Ava n'avait pas encore quitté son lieu de travail, mais elle connaissait la jeune femme, elle savait qu'elle n'était pas du genre à fuir dès dix-huit heures passées. La jeune Lecter pénétra dans le petit commissariat, saluant doucement les collègues de son frère ; elle était connue par ici, passant le plus clair de son temps avec son jumeau. Pourtant, aujourd'hui, elle ne se dirigea pas vers les bureaux mais vers la morgue, lieu de travail peu commun de la belle Carrington. La brune devait être partie en vadrouille dans le poste de police, puisque ses affaires étaient encore là ; en l'attendant, Beatrix se plongea dans la lecture de ses dossiers. La belle avait toujours été passionnée par la médecine légale, et se serait sûrement dirigé dans cette direction si elle n'appréciait pas autant la recherche. La chasseuse fut surprise par la voix douce d'Ava. « Beatrix ! » La jeune Lecter fit volte-face, inquiète quant à la réaction de son amie. Pourtant, elle découvrit les traits souriants, sincères, d'Ava qui la saluèrent. La scientifique se détendit un peu, laissant filtrer un sourire timide sur son visage tiré. « Ava. » souffla-t-elle chaleureusement, heureuse de retrouver la jeune femme, mais surtout de découvrir qu'elle ne lui en voulait pas d'avoir disparu. Égale à elle-même, la jeune Carrington lui proposa du café, se contentant d'un simple mot. Beatrix hocha la tête nerveusement. Elle était loin l'excentrique jeune femme qui virevoltait aux côtés de la douce Ava ; aujourd'hui, elle n'en menait pas large. « Ca me fait tellement plaisir de te revoir, je suis contente de retrouver un visage familier ! » lui lança Beatrix, sincère, alors que le médecin lui versait une tasse de café et lui tendit. La jeune Lecter attrapa la tasse et enveloppa ses mains autour, pour réchauffer et détendre ses doigts gelés par l'angoisse.
Dernière édition par Beatrix Lecter le Jeu 14 Mai 2015 - 0:05, édité 1 fois
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Sujet: Re: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Mar 5 Mai 2015 - 22:23
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Ava Carrington & Beatrix Lecter
« Ava. » Son prénom dans la bouche de Beatrix, un salut aussi simple qu’amical. Elle appréciait que Beatrix ne la fasse pas sauter au travers des divers cerceaux verbaux qui engageaient habituellement la conversation. Pas de ‘ça va ?’, de ‘qu’est-ce que tu racontes de beau ?’ ou, pire encore, ‘il fait beau/froid/chaud/moche/etc. aujourd’hui ?’ qu’Ava avait beau connaître par cœur, les formulations ne la mettraient jamais à l’aise. Pour beaucoup, le comportement de la Lecter pouvait sembler arrogant, impoli, mais pour la métisse il était des plus bienvenues. Se passant des formalités, elles pouvaient passer directement à une discussion passionnée sur l’étude de la poïkilothermie animale et son potentiel pour la création de vêtements humains adaptés aux grandes températures, ou aux conséquences d’un article sur la conchyliologie dont le contenu influencerait peut-être les théories darwiniennes du siècle, en passant par le goût du sabayon. En somme, il n’y avait plus de propos ‘bizarres’ ou trop ‘intellectuels’, juste une réelle conversation, que même Ava pouvait maintenir pendant des heures, car on lui proposait enfin des sujets intéressants. Et si Beatrix n’était peut-être pas toujours prête à écouter son amie lui parler de baleines en boucle, elle n’hésitait pas à lui dire franchement, mais sans méchanceté. Sur ce point, particulièrement, Ava n’avait vraiment pas de quoi se plaindre, vu sa propre capacité à dire ce qu’elle pensait quand il ne le fallait pas.
Car, soyons francs, Ava avait toute la grâce sociale d’un ornithorynque à trois pattes, avec une plume de pigeon collée aux fesses pour décorer le tout. Elle avait beau s’améliorer, elle n’était pas encore capable de paraître entièrement normale, surtout pas avec les personnes qui la connaissaient bien. On avait plus souvent l’impression qu’elle jouait le rôle d’une alien sortie par mégarde de la TARDIS du Docteur, ou de la planète des Vulcans. Alors lorsque Beatrix lui lança : « Ca me fait tellement plaisir de te revoir, je suis contente de retrouver un visage familier ! » Sa réponse ne fut pas des plus conventionnelles. « Où étais-tu ? » demanda-elle, très sérieuse. Une autre personne aurait sans doute souri, et aurait remerciée la jeune femme pour le compliment qu’elle venait de lui faire. Elle aurait sûrement du exprimer le même sentiment, au minimum ; et il était vrai qu’elle était très heureuse de voir le visage de Beatrix, qui avait disparu pendant un petit moment. Mais justement, là était le problème : Beatrix avait disparu. Sans pour autant lui en vouloir, Ava ne pouvait s’empêcher de se focaliser sur son absence, aussi imprévue qu’inexpliquée, et son retour qui n’en était pas moins étrange. Elle se rendait bien compte que le fait que la Lecter soit venue lui rendre visite aussi rapidement signifiait une réelle affection, et elle lui en était sincèrement reconnaissante. Mais l’idée que ses amis se prennent pour des étoiles filantes, traversant son ciel d’une lumière brûlante pour mieux s’éteindre ensuite la mettait mal à l’aise.
Ava ouvrit un tiroir, cherchant un carambar ou une sucette au citron à lui proposer, sa manière d’affirmer de façon indirecte que la question n’avait pas été hostile. Elle ne trouva malheureusement pas grand-chose. Mis à part son café, la jeune femme n’avait pas exactement des goûts de gourgandine ou d’épicurienne, et elle oubliait plus souvent de manger qu’autre chose. Un festin digne d’une orgie romaine l’aurait largement écœurée, sans même qu’elle en prenne une bouchée. Elle aurait mieux fait de vivre de cervelles comme une zombie, enfin de façon métaphorique. La texture ne lui donnait pas particulièrement envie, et l’odeur lors de dissections avait beau ne pas la gêner, elle n’en était pas pour autant prête à devenir cannibale. Peut-être était-ce pour cette raison qu’Edward Cullen était devenu un vampire ‘végétarien’. A vrai dire, Ava ignorait largement qui était Edward Cullen et pourquoi il était un vampire végétarien. Mais le nom lui était resté à cause de Janet, qui avait lue toute la saga, et ce que Janet aimait elle n’avait jamais pu qu’accepter comme digne d’amour. Perdue dans ses pensées, Ava sirota son café, avant de se souvenir qu’elle n’avait pas proposé de lait ou de sucre à la brune. Une vague expression de malaise passa sur son visage, mais elle ne put rien articuler d’autre qu’un nouveau « Café ? » en pointant sa tasse. Traduction: ton café te va-t-il comme ça, ou est-ce que tu veux quelque chose avec? Restait à espérer que Beatrix comprendrait.
Sujet: Re: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Mer 13 Mai 2015 - 23:54
oh, we're just metal and dust.
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Même si elle n'y avait jamais travaillé, la belle connaissait le commissariat de la ville par cœur, ayant arpenter le bâtiment de long en large, sur les semelles de son jumeau. Ici, tout le monde la connaissait, de Betty la réceptionniste aux vieux détectives grincheux et mal aimable. Elle faisait parti du décor, présente lors de la plupart de ses pauses déjeuners ou autres après-midis pluvieuses. Des moments d'intimités lointain et de plus en plus étrangers, même avant son départ. Depuis qu'elle avait découvert ce maudit gène endormi, rien n'avait plus été pareil. Beatrix jura silencieusement, en colère contre elle, et contre le monde. Sa vie d'avant lui manquait terriblement, une vie qu'elle ne pouvait retrouver malgré tout ses efforts pour ignorer sa nouvelle condition. La tête basse, elle s'empressa de retrouver le bureau discret de la jeune scientifique, peu désireuse d'entamer une conversation avec les collègues de son frère. Malgré l'heure tardive, quelques officiers étaient encore au bureau, officiers qu'elle salua poliment d'un signe de tête discret avant de se volatiliser. Pas question de faire la conversation, pas avec eux du moins. La jeune Lecter savait qu'au côté d'Ava, elle pourrait retrouver tranquillement une intimité amicale en douceur ; la belle n'allait pas être du genre à l'incendier de questions.
Beatrix trouva finalement la tranquillité du laboratoire d'Ava sans trop de détour ; un bonjour par ici, un autre par là. La panique avait commencé à la gagner quand on la questionna sur son départ, mais la belle prétendit une affaire urgente, se pressant de retrouver son amie. Au bout de quelques minutes, la belle métisse débarqua finalement, arrachant un sourire timide à la nouvelle professeure. Des salutations simples, mais pas moins chaleureuses. Bea savait que la jeune Carrington se contentait de quelques mots et c'est ce qu'elle aimait chez elle. La chasseuse était naturellement bavarde : elle parlait tout le temps, même pour ne rien dire. Beatrix parlait quand elle travaillait, quand elle réfléchissait, quand elle s'ennuyait. La belle se sentait obligée de décrire le moindre de ses faits et gestes, un tic qui en énervait beaucoup. La plupart de ses conquêtes lui avaient même assuré qu'elle parlait dans son sommeil. Ava était son opposé, sa discrétion. Complémentaire, Beatrix appréciait les mots -et non les phrases, bien souvent- de son amie. Cela l’apaisait. Et c'était une des raisons pour quoi elle était heureuse de retrouver la scientifique. « Où étais-tu ? » Beatrix se figea. Trois petits mots qui suffirent à lui glacer le sang ; on lui avait demandé bien trop de fois, et peut-importait quel mensonge elle inventait, personne ne semblait réellement convaincu. La chasseuse tâcha de ne pas paraître trop affolée. Venant d'Ava, elle n'avait pas de quoi s'affoler ; contrairement à d'autres de ses amis, la belle ne chercherait pas au delà du mensonge, peu désireuse de débattre sur cette absence, et sur ce retour. Du moins, c'est ce qu'elle espérait. Beatrix avala difficilement sa salive ; elle avait beau être bonne menteuse, elle n'aimait cacher la vérité à ses amis, trop franche. Pourtant, elle n'avait pas le choix. Ava travaillait pour les chasseurs, elle n'hésiterais sûrement pas à la trahir. Son cœur se serra à cette pensée, appréciant bien peu être placée face à la dure réalité : son propre camp allait se retourner contre elle. Et quand ils apprendraient qu'elle était immunisé au NH25, ils ne tarderaient pas à l'abattre, comme ils en avaient abattu tant avant elle. Beatrix se reconcentra sur son amie et tenta de se calmer : pas besoin de s'affoler pour le moment. « J'étais … partie. Copenhague, dans les laboratoires Holgersen. Ils avaient besoin de moi là-bas. » Beatrix garda sa réponse courte, concise. En s'étendant et en donnant trop de détails, elle risquait de compromettre le mensonge bien ficelée qu'elle avait ramené du Danemark. Elle n'aborda le pourquoi du comment elle en était venue à partir sans un mot. Avec un peu de chance, Ava ne lui demanderait pas. La belle farfouilla dans son tiroir, puis releva un regard intrigué. « Café ? » souffla la métisse en pointant la tasse entre les mains de Beatrix. La chasseuse lança un regard intrigué ; elle avait à peine touché son café, qui fumait encore en lui brûlant légèrement la paume des mains. Elle n'avait pas besoin d'être resservie. Mais au bout de quelques secondes, les yeux de la jeune Lecter s'éclairèrent alors qu'elle compris. Elle commençait à avoir l'habitude d'Ava, et de son mode de communication si spécial ; l'intonatio avait d'ailleurs différé entre le premier et le deuxième Café ? « Oh, oui, éventuellement si tu avais un ou deux morceau de sucre, s'il te plaît. » Beatrix lança un sourire chaleureux, qui contrastait avec cette pièce bien peu accueillante.
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Sujet: Re: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Mar 19 Mai 2015 - 22:45
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Ava Carrington & Beatrix Lecter
« J'étais … partie. Copenhague, dans les laboratoires Holgersen. Ils avaient besoin de moi là-bas. » L’idée que Beatrix lui mente n’effleura même pas l’esprit de la métisse. Beatrix était son amie ; les amies ne se mentaient pas ; donc Beatrix ne lui mentirait pas. Le raisonnement dans sa tête était simpliste, et sa propre double vie aurait dû lui être une preuve suffisante qu’elle ne pouvait se cantonner à des raisonnements aussi peu poussés. Mais Ava, comme beaucoup, avait parfois du mal à se souvenir que les gens autour d’elle étaient dotés d’une complexité intérieure rivalisant avec la sienne. Elle ne voyait que la façade, les masques, et les prenaient pour la réalité ; incapable de répliquer l’illusion de façon convaincante, elle paniquait dans ses interactions sociales. Ou si elle s’en souvenait, c’était souvent trop tard, lorsqu’elle avait pris le masque pour la réalité, la blague pour une affirmation sincère, le sens littéral pour le sens figuré. Les paradoxes de ses réflexions auraient dû lui donner la migraine, mais pour l’instant son angoisse n’avait pas progressée à ce point. Toujours est-il qu’elle accepta sans questions la réponse que lui offrit Beatrix, peut-être aussi car son esprit était déjà passé à autre chose : l’absence de sucre ou de lait dans le café qu’elle avait offert à son invitée.
Les mots ne sortirent pas correctement, et Ava pria pour qu’on ne lui demande pas de se répéter. Et lorsqu’elle vit le front de la brune se plisser de confusion, elle se mordit la lèvre. Elle savait qu’elle était dure à comprendre, mais elle ne pouvait pas vraiment faire plus d’efforts – généralement, lorsqu’elle tentait vaguement d’être bavarde, elle devenait insultante sans le vouloir, et les gens se vexaient. Son semi-mutisme en était devenu intentionnel, un réflexe conditionné par des années d’angoisse et de maladresses. Elle avait rapidement compris que les gens préféraient son silence à sa voix, pour des raisons qu’elle arrivait à peine à saisir. Heureusement, au moment où elle commençait à rassembler son énergie pour répondre à la question qu’on lui demanderait sûrement, elle vit le visage de Beatrix s’éclairer soudainement. Le sien ne tarda pas à s’illuminer aussi : son amie avait compris, l’avait encore comprise. « Oh, oui, éventuellement si tu avais un ou deux morceau de sucre, s'il te plaît. » « Oui ! » acquiesça Ava, toujours radieuse. Elle ouvrit de nouveau le tiroir, un geste automatique qui n’attendit pas que son cerveau le rattrape pour l’informer qu’aucune de ces choses ne s’y trouvaient. « Oh. » dit-elle, déçue. Elle referma le tiroir et se tourna vers Beatrix, l’air ridiculement coupable par rapport à la gravité de la situation.
« Je... Je reviens. » parvint-elle à articuler, rougissante de ne pas avoir prévu le coup. Après un instant, elle réussit à rajouter une phrase d’explication. « Ils sont dans la cuisine du commissariat. » Avec tout juste sept mots, c’était la phrase la plus longue qu’elle avait sortie de la journée. Mais Ava devenait marginalement plus bavarde lorsqu’elle était avec des proches, comme la jolie scientifique devant elle. Peut-être, de façon assez ironique, était-ce le fait que celle-ci ne lui demande pas de parler, juste d’écouter, qui la motivait à participer davantage à la conversation. Sans attentes, sans pression, l’interaction sociale lui devenait plus facile, particulièrement avec quelqu’un qui arrivait généralement à comprendre ce qu’elle cherchait à dire même lorsque les mots lui manquaient. La petite métisse quitta la partie laboratoire de la morgue, s’engouffrant dans les couloirs étrangement chauds après le froid de son environnement habituel. Le commissariat était presque vide, les seuls policiers demeurant encore n’ayant pas de famille chez qui rentrer, tout comme elle. Elle leur adressa un vague signe de la tête avant de disparaître dans la partie cuisine du poste, où elle trouva rapidement un carton de lait et quelques sachets de sucre, qu’elle fourra dans ses amples poches. Ava avait depuis longtemps pris l’habitude d’acheter ses jeans dans le rayon homme, ne pouvant accepter une vie sans poches – ou pire, avec de fausses poches.
Elle pensait déjà au puzzle qu’elle souhaitait présenter à son amie lorsqu’elle rouvrit la porte de la morgue et découvrit un tableau terrifiant. Les ustensiles de dissection, les seringues, les aiguilles, les clés des différents tiroirs de son laboratoire, et de nombreuses autres choses flottaient dans l’air. Le sang d’Ava se gela : un mutant se trouvait dans la pièce, un mutant probablement dangereux. Et pourtant, au centre de tout cela, elle ne voyait que… « Beatrix ! » s’écria-elle, terrifiée. Le carton de lait tomba de ses mains, pour se fracasser mollement sur le sol et laisser son contenu blanc se répandre sur le sol de la pièce. Mais ni l’une ni l’autre des Hunters n’y fit attention.
Sujet: Re: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Mer 10 Juin 2015 - 16:30
oh, we're just metal and dust.
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Parmi toutes les choses qui passionnaient Beatrix, une des choses qu'elle préférait était les énigmes. Une question suffisamment tordue pour que la brillante Lecter peine à trouver la réponse. La belle pouvait passer des heures à chercher, à recoller tous les morceaux du puzzle, à griffonner des hypothèses à l'encre noir sur une feuille de papier. Obsessive, il était impossible de la stopper tant qu'elle n'avait pas résolu le mystère. La chasseuse pouvait se tuer à la tâche, trop bornée pour abandonner, malade à l'idée de ne pas savoir. Décrypter et comprendre étaient pour elle une passion. Et c'était sûrement ce qui l'attirait le plus chez la belle métisse. Outre leur caractère complémentaire et leurs intérêts commun, Ava était une énigme pour Beatrix, une énigme emballée dans du papier cadeau, avec un beau nœud posé sur le dessus. Une énigme comme elle les adorait, puisque la scientifique ne cessait jamais de la surprendre, et de soulever de nouvelles interrogations. Que se passait-il dans son cerveau agité ? Comment la belle voyait-elle le monde, pourquoi avait-elle une vision si différente des relations sociales ? La chasseuse prenait un malin plaisir à sonder son regard apathique et creuser pour trouver les émotions de la brune. Elle la captivait. Pas dans le sens où Lykke la captivait ; quelque chose de bien plus joueur, de bien plus mystérieux. Et quand Ava lui posait ce genre de question -ou plutôt, un simple mot prononcé de manière interrogative-, cette énigme prenait toute son ampleur. Le cerveau de Beatrix s'activait pour trouver le sens exacte de ce bout de phrase, soucieuse de comprendre son amie, curieuse d'imaginer ce se passait dans son esprit derrière cette innocente question. Car Beatrix n'en doutait pas, derrière cette façade calme et paisible, le cerveau de la jeune Carrington n'en finissait pas de remuer des tonnes d'informations. Quand la chasseuse réussit à trouver le sens caché de ce que lui demandait la brune, Beatrix fut presque fière, heureuse surtout d'avoir pu comprendre son amie. La réponse d'Ava ne se fit pas attendre. Elle lança un Oui joyeux, avant de vérifier le tiroir de son petit bureau. Son regard se défit en contemplant le résultat de cette recherche infructueuse. « Oh. » souffla-t-elle l'air déçu. Son regard se releva vers Beatrix, s'apparentant à celui d'un chiot auquel Beatrix n pouvait résister. « Ce n'est pas grave tu sais, je- » commença la chasseuse, mais elle fut coupée par Ava qui s'élançait déjà hors de son bureau. « Je... Je reviens. Ils sont dans la cuisine du commissariat. » Les joues empourprées, Beatrix était attendrie pas la réaction exagérée de son amie. Elle hésita à rattraper la métisse, mais elle filait déjà ; une fois qu'elle s'était décidée, dur de la faire changer d'avis.
Beatrix s'adossa contre le plan de travail en inox, laissant la fraîcheur du métal caresser sa peau. Pourtant, à ce contact, la belle s'affola : l'aiguille ses côté commença à vibrer violemment, se soulevant et s'abaissant sous le regard apeuré de la chasseuse. Si la plupart de ses crises étaient directement liées à des émotions trop fortes, il arrivait parfois qu'elle se déclenche au hasard. Peut-être était-ce la sensation d'enfin retrouver un semblant de vie normal ; une discutions innocente avec une bonne amie. Peut-être que la pression qu'avait accumulée Beatrix ces dernier mois était retombée, entraînant avec elle une perte de contrôle ? Mais pour une fois, la chasseuse n'avait pas la tête à chercher le pourquoi du comment. Elle s'empressa de respirer profondément comme lui avait conseillé Lykke. Rien. Elle abaissa violemment sa main sur la seringue, l'obligeant à rester coller au plan de travail. Un plan qui fonctionna pendant quelques secondes, avant que le scalpel à ses côtés commence la même danse que précédemment. La brune s'affola, pressant de sa main libre l'ustensile contre le plan de travail. En vain. Car la valse continua, entraînant avec elle plusieurs autres objets métallique : tiroirs, stylo, aiguilles … Autour d'elle, les objets flottaient calmement dans l'air, sans qu'elle ne puisse rien faire. En fixant ainsi le ridicule de la situation, la jeune Lecter se posa une question : est-ce que son pouvoir était en train de se moquer d'elle ? Car en vue de la scène, cela y ressemblait beaucoup. Elle ferma les yeux, tâcha de se concentrer. Éviter de s'affoler surtout, ne pas prendre peur. Souffler. Des conseils que lui avait répétés en boucle son amante. Pourtant, au bout de quelques secondes, elle rouvrit un regard discret et rien ne semblait avoir changé. Les secondes filèrent et elle commença sérieusement à s'inquiéter ; Ava allait revenir d'un moment à l'autre. « Beatrix !» souffla la métissa, confirmant les inquiétudes de la brune. Sa voix fendit l'air, faisant sursauter la chasseuse qui ne s'y attendait pas. Beatrix fit volte-face pour plonger un regard inquiet dans les yeux de la brune, ignorant la brique de lait qui venait de s'écraser sur le sol ; en même temps, tous les objets qui flottaient autour d'elle vinrent accompagner le liquide dans sa chute. Les ustensiles médicales et autre tiroirs finirent leur chute sur le sol. Cette fois, Beatrix en était sure : son pouvoir lui jouait bel et bien des tours. Elle aurait sûrement rit du ridicule si la situation n'était pas si problématique. « Ava. » souffla-t-elle simplement, ignorant comment réagir. La jeune Carrington était l'une de sien ; elle pourrait parfaitement courir prévenir les autres hunters de sa véritable nature. Les mains de Bea tremblaient à cette idée, pourtant, elle espérait que la belle comprendrait. « Ava s'il te plait, laisse moi t'expliquer. »
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Sujet: Re: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Lun 15 Juin 2015 - 23:39
metal and dust
Ava Carrington & Beatrix Lecter
« Beatrix ! » s’exclama à nouveau Ava, sa voix devenant aigüe, perçante. Elle n’arrivait plus à en contrôler l’intonation, trop terrifiée par ce qu’il se passait autour d’elles. Ses yeux s’embuaient de larmes, et ses mains vinrent s’accrocher à son pull pour le tordre machinalement, comme si le tissu était responsable de la situation. La scientifique fit volte-face, visiblement désemparée. Son visage se remplit d’effroi à la vue de son amie, au point que même celle-ci n’ait pas de mal à interpréter ses émotions. Et heureusement – car en cet instant, elle se retrouvait trop submergée par les siennes pour pouvoir se concentrer sur le langage invisible des corps et des tonalités. « A… Arrête ! S’il-te-plaît ! Arrête ! » sanglota-elle. Elle se sentait trembler et pourtant était figée à sa place, debout à l’entrée du laboratoire. Elle avait l’impression d’avoir été transplantée il y avait de cela quatre, cinq ans, dans une voiture garée sur le coin d’une rue en Louisiane. Cette nuit-là aussi, un mutant s’était tenu devant elle, révélant son don au monde entier, et cette nuit-là, elle avait perdu tout ce qu’elle avait de plus cher. Qu’avaient-ils encore à lui prendre ? Son amie ? Elle ne s’imaginait pas comment ils faisaient, comment ils pouvaient sans cesse la retrouver à chaque fois qu’elle se croyait en sûreté.
Les objets métalliques s’écrasèrent sur le sol dans un fracas monstre. Le bruit ne fit qu’affoler davantage la jeune métisse, qui supportait déjà mal qu’on hausse le ton autour d’elle. C’était trop, beaucoup trop de sensations, de bruits, de vues, pour qu’elle puisse tout assimiler d’un seul coup. Elle se mit à émettre une espèce de bruit, plus sifflotement atonal qu’autre chose, la seule façon qu’elle avait d’expliquer son malheur. Comme un chat qui ronronne pour se calmer en temps de stress. Avec cette vibration en sourdine, la voix de Beatrix lui parvint, étrangement… métallique. « Ava s'il-te-plait, laisse-moi t'expliquer. » Mais l’interpellée secoua doucement la tête, prenant instinctivement un pas en arrière. Non, ce n’était pas possible, absolument pas possible. Les évènements autour d’elles étaient liés à une mutation, elle ne pouvait le douter ; mais seules elle et Beatrix étaient dans la pièce, et elle savait très bien qu’elle ne portait aucun gène mutant dans son ADN. On l’avait testée tant de fois, justifiant un potentiel lien entre son autisme et la mutation… Comme si ces deux choses étaient un tant soit peu semblables. Mais si elle n’était pas responsable, et qu’il n’y avait personne d’autre, alors Beatrix devait être mutante, une mutante capable de contrôler les objets autour d’elle – métalliques ou peut-être tous, une télékynésiste, une Hunter, une télékynésiste, une Hunter, et ainsi à l’infini dans sa tête, un paradoxe qu’elle ne pouvait résoudre. Les larmes continuaient de couler le long de son visage, les sanglots d’une enfant plutôt que d’une femme, mais la stagiaire s’en fichait royalement, trop bouleversée pour se soucier de si sa façon de s’exprimer était ‘adéquate’ ou ‘féminine’. Elle reste ainsi une dizaine de secondes, reniflant et haletant en alternance.
Brusquement, Ava se mit en marche, avec toute la force d’un automate brutalement ranimé. Elle se précipita sur les volets du laboratoire, les tirants avec tant de force qu’elle manqua d’en casser un. « On va te voir ! » cria-t-elle, poussant la porte du laboratoire fermée, et verrouillant de l’intérieur, chose qu’elle ne faisait habituellement jamais, pas même lorsqu’elle se débarrassait de preuves inconvenantes. « Ils vont te voir… » murmura-elle encore, entre deux hoquets. ‘Ils’ c’était les autres Hunters, les infiltrés dans la police, les hommes pleins de haine et de violence qui la terrifiait, même si elle savait qu’ils ne lui feraient pas mal. Mais une part d’elle ne faisait pas la différence entre les ‘gentils’ policiers qui la protégeaient, elle et les siens, et les autres, ceux qui harcelaient ses frères, ses cousins, ses camarades de classe, juste pour la couleur de leur peau. Elle ne leur faisait pas confiance, eux qui la dévisageaient déjà avec une pointe d’hostilité, à cause de sa ‘bizarrerie’ – et en tant que pauvre jeune femme métisse, lesbienne et autiste, elle avait depuis bien longtemps appris à reconnaître ce regard qui la signifiait Autre, étrangère, inhumaine. Mais Beatrix n’avait jamais souffert de ce regard – du moins pas autant, pas de la même façon, pas aussi irrémédiablement – et Ava ne pouvait supporter l’idée qu’on lui inflige, qu’elle ressente ce que c’était d’être méconnaissable simplement parce que l’on était ‘différente’. Beatrix était son amie. Beatrix était sa collègue. Beatrix était mutante, soit – mais elle refusait d’accepter que cela change les choses.
Sujet: Re: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Mer 8 Juil 2015 - 23:12
oh, we're just metal and dust.
And so, you built a life on trust Though it starts, with love and lust. And when your house, begins to rust Oh, it's just, metal and dust. We argue, we don't fight. and all foundation that we made Built to last, they disintegrate And when your house begins to rust. Oh, it's just, metal and dust.
« A… Arrête ! S’il-te-plaît ! Arrête ! » Les scènes défilaient, se répétant tristement, encore et encore. Elle se voyait perdre le contrôle, elle voyait sa vie lui filer encore un peu plus au travers de ses doigts. La chasseuse devenait tristement familière à ces scènes de chaos ; chaque fois qu’elle pensait avoir fait des progrès, que son don s’était calmé, la brune se voyait de nouveau déçu en essuyant un nouvel échec. La plupart du temps, elle était seule témoin de cette déception, dans l’intimité de son appartement ou à l’abris avec ceux qui étaient au courant. Avec eux, c’était gênant au pire ; chaque elle essayait de dissimuler sa panique en les rassurant, en leur assurant qu’elle était en total contrôle. Que bientôt, cette histoire de pouvoir serait de l’histoire ancienne et qu’elle pourrait reprendre une vie normale en réfrénant cette malédiction. Pourtant, il lui arrivait bien souvent de craquer et de faire léviter sa fourchette ou de se retrouver aimanter au frigo. Elle essuyait des regards amusés de Lykke, des regards attristé de sa soeur, et toujours, cette immense honte qui l’envahissait alors qu’elle laissait paraître ce fichu pouvoir. Une sorte de pudeur vis-à-vis de sa malédiction, Beatrix n’appréciait pas montrer de quoi elle était capable ; elle ne voulait pas que ses proches éprouvent le même dégoût qu’elle à la vue de cette maîtrise. Exception faite de Lykke, qui l’avait vu l’or de ses pires moments, qu’elle considérait comme la seule capable de l’aider. Après tout, elle était passée par là elle aussi. Mais pire encore que la perte de contrôle face à cet entourage au courant de son don, c’était quand la chasseuse perdait ses moyens face à un nouveau témoin.
Désemparée, elle se retrouvé figée face au regard surpris de son amie. Beatrix tâchait d’épargner le maximum de monde. Moins il y avait de personnes au courant, mieux elle se portait. Surtout dans son cercle d’amis hunters. Elle voulait croire qu’elle pouvait faire confiance à Ava, elle voulait y croire plus que tout. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se méfier de toute et de tout le monde. Elle pouvait lui expliquer, elle lui assura ; mais qui avait-il vraiment à expliquer ? La situation était simple : la brune était mutante. Elle faisait partie des ennemis, et elle ne pouvait rien faire à ce propos. Pas même se vacciner, puisque son sérum était inefficace contre son propre organisme immunisé. La vérité était simple, et la brillante scientifique ne tarderait pas à faire le rapprochement entre les objets qui vibraient encore sur le sol et la mutante tremblante en face d’elle. Ava, un regard effrayé toujours planté sur la silhouette tranquille de la mutante, commença à secouer doucement la tête. Elle recula de quelques pas, et instinctivement Beatrix se pencha en avant, le mains en évidence, comme si elle tâchait d’approcher un animal sauvage. « Ava, s’il te plait. » souffla la brune à nouveau, s’approchant doucement de la jeune Carrington. Les larmes trempaient à présent le visage de la métisse. Le sens protecteur de Beatrix lui dicta de s’approcher de son amie, pourtant, la jeune femme était suffisamment effrayée comm ça. Effrayée d’elle. Beatrix s’était préparée au dégout, ou à la haine ; mais elle ignorait comment réagir face à la peur. La plupart du temps, c’était elle qui était effrayée, elle n’avait pas l’habitude de lire cette terreur dans les yeux d’une autre. Le silence s’installa sur le lieu de travail d’Ava. Les secondes filèrent, sans d’autre bruit que le souffle court de Beatrix et les reniflements de la métisse. Et le vacarme provoqué par les vibrations des objets métallique sur le sol en inox. La chasseuse ne bougea pas, les yeux fermés elle tâcha de se concentrer sur son pouvoir et de stopper les vibrations. Puis finalement, Ava repris ses esprits et se précipita à l’autre bout de la pièce en faisant sursauter Beatrix qui rouvrit brusquement les yeux. Ses efforts furent réduits à néant, balayé par la surprise et les vibrations reprisent de plus belles. Ava s’affaira dans son petit laboratoire, fermant avec hâte les volets. « On va te voir ! » cria-t-elle finalement entre deux sanglots, en verrouillant la porte. Le coeur de Beatrix se serra alors qu’elle se rendit compte de ce qu’il se passa : Ava la protégeait. Elle la protégeait d’eux, comme elle les désignait si bien. Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu’elle fut soulagé de voir que son amie ne la repoussait pas. Pas totalement. Beatrix ravala les larmes, et d’un coup, les vibrations se stoppèrent. La brune fixait son amie d’un regard humide, mais chaleureux. Un regard emplie de soulagement. La peur qui lui nouait l’estomac se desserra un petit peu, comme à chaque fois où elle avait trouvé un nouvel allié dans sa lutte quotidienne. « Je suis désolée. Je … je voulais pas faire ça ici. » souffla-t-elle finalement, se rendant compte de l’épineuse situation dans laquelle elle plaçait son amie. « C’est tout nouveau, j’ai encore beaucoup de mal à comprendre tout ça. » Beatrix insista sur le mot beaucoup, et encore, c’était un euphémisme. Ava comprendrait surement cette frustration, elle qui à l’instar de la chasseuse aimait comprendre le fonctionnement des choses. L’impuissance face à quelque chose qui nous dépasse était certainement un sentiment familier pour la jeune femme qui peinait avec des interactions basiques. « Je suis vraiment désolée Ava, je ne voulais pas te mettre dans cette situation … » répéta Beatrix, qui baissa un regard gêné. Ava pouvait peut-être comprendre, pourtant la brune n’aurait pas voulu l’embarquer dans cet enfer qui habitait à présent sa vie.
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Sujet: Re: oh, we're just metal and dust - ft. beatrix Sam 25 Juil 2015 - 12:41
metal and dust
Ava Carrington & Beatrix Lecter
Dans sa hâte de cacher Beatrix aux yeux du monde, Ava s’était cognée contre un meuble ; la douleur dans son genou fit remonter les larmes de plus belle, et elle aurait eu du mal à réprimer un cri si sa gorge n’avait pas été nouée par l’émotion. Lorsqu’elle se retourna, elle vit que son amie aussi avait succombé à l’émotion, mais « Je suis désolée. Je … je voulais pas faire ça ici. » Ava secoua sa tête. Elle ne voulait pas, mais elle l’avait tout de même fait. L’intention avait peu de valeur aux yeux d’Ava, qui ne voyait que la réalité, le résultat de l’action. ‘Je n’ai pas fait exprès de faire tomber ton gâteau’ n’empêchait pas le gâteau d’être tombé à terre. ‘Je vais t’acheter un nouveau gâteau’ était déjà plus utile, puisque cela offrait une solution à un problème, une action capable d’équilibrer les choses. Dans cette situation particulière, elle voyait mal quelles actions Beatrix pourrait prendre pour remédier aux dégâts. Elle ne pouvait pas exactement retourner dans le passé et annuler sa perte de contrôle, et remettre de l’ordre dans la pièce ne serait qu’une réparation superficielle, comme essuyer le sol pour faire disparaître les restes du gâteau. Ava savait désormais que Bea était mutante, et qu’elle ne pouvait contrôler sa mutation. Quel serait l’équivalent ? Qu’Ava sache comme contrôler le don de magnétisme qu’elle avait vu à l’œuvre ? Elle n’en avait pas la moindre idée, et cela la mit mal à l’aise. Elle aurait sincèrement voulu aider la Lecter, qui n’avait pas l’air plus heureuse qu’elle de la situation, même maintenant qu’elle avait réussi à calmer les vibrations autour d’elles. Il devait bien y avoir quelque chose qu’elle pouvait faire, non ? Ava fronça les sourcils, cherchant tout ce qu’elle savait sur les aimants, le métal et le magnétisme.
Une nouvelle fois, la voix de la scientifique interrompit ses pensées. « C’est tout nouveau, j’ai encore beaucoup de mal à comprendre tout ça. » Plus que toute autre excuse ou explication, cette phrase résonna en Ava. Le mal à comprendre, elle comprenait parfaitement. Ne pas savoir comment les choses se passeraient, comment elle ou son entourage réagiraient, elle ne connaissait que trop bien. L’aveu de Beatrix ne faisait que la renforcer dans son idée qu’elle avait eu raison de tirer les volets et de les isoler du reste du monde. Machinalement, Ava se remit à marcher dans la pièce, ramassant les pièces d’équipement métalliques tombées en désordre sur les tables, les plans d’opération, le sol. Ranger les choses l’aidait à réfléchir, à remettre ses idées en place. La brune dut prendre son silence affairé pour une bouderie, car elle rouvrit la bouche pour s’excuser à nouveau. « Je suis vraiment désolée Ava, je ne voulais pas te mettre dans cette situation … » « Le vaccin ? » répondit la métisse, qui était déjà passée à autre chose dans sa tête, peu intéressée par les vagues de culpabilité et de regrets qui accompagnaient souvent ce genre de situation. Que sa mère force son frère à s’excuser d’avoir cassé son microscope l’ennuyait, elle sachant qu’elle serait obligée d’accepter l’excuse et prétendre y voir une action de réparation, alors que son microscope demeurait cassé et non-remplacé. Avec Bea, elle ne se sentait pas obligée de prétendre être quelqu’un qu’elle n’était pas, et de continuer dans une trajectoire de communication à laquelle elle n’avait rien à apporter. Si elle avait de la chance, cette dernière comprendrait qu’elle ne parlait pas ainsi par hostilité, au contraire ; avec la fin des vibrations et les volets fermés, sa peur était passée et, avec, son ressentiment.
Ava était nettement plus intéressée par le fait que la Hunter ne se soit pas simplement injectée une dose de son sérum. Ça lui aurait été si simple, pourquoi se compliquer la vie à le cacher et le contrôler alors qu’elle aurait pu simplement le supprimer… « Tu es immunisée. » comprit-elle soudain. La réalisation frappa Ava de plein fouet, la stoppant net. Il était inimaginable que Beatrix, ayant mis au point le NH24 et le NH25, n’ait pas tenté de s’en servir sur elle-même. Et si elle avait fait de nombreux tests infructueux, se servant de son propre corps comme cobaye, elle avait très probablement créée une sorte de tolérance, un vaccin contre son propre vaccin. Ce qui signifiait qu’il était possible de résister au vaccin, que la solution n’était pas nécessairement aussi permanente ou aussi efficaces que ce que les Hunters auraient voulu croire. C’était un problème en soi, mais pour l’instant, ce n’était pas le problème qui l’intéressait. La jeune femme alla s’assoir à son bureau, la tête dans les mains, fixant obstinément la surface lisse et brillante de la table. Elle n’ignorait pas intentionnellement Beatrix ; simplement, elle était toujours affairée à trouver une idée, une solution, une action réciproque. « Du fer ! » s’exclama-elle, se tournant vers Bea avec un visage presque enthousiaste. Le fer et l’acier pouvaient annuler ou du moins diminuer le magnétisme d’un aimant, alors peut-être qu’une solution similaire pouvait être trouvée pour aider ce genre d’évènements à ne pas se reproduire ? Déjà, l’engrenage dans sa tête tournait à pleine vitesse : du fil de fer, tissé dans les vêtements ou les gants de Bea, pourraient peut-être créer une sorte d’armure ? Ce ne serait pas très agréable à porter, et il faudrait beaucoup de recherches pour réussir à trouver le moindre résultat convaincant, mais c’était un début de solution. Pour aller plus loin, peut-être même pourraient-elles trouver une façon d’injecter à la mutante – puisque cette appellation pouvait désormais désigner la Lecter – une forme de fer capable d’attaquer la partie de son organisme responsable de son magnétisme ? Elle était partie plus loin dans les fantasmes que la réalité, mais c’était sa façon de se rassurer, de retrouver un semblant de contrôle sur son monde, aussi illusoire soit-il. Aussi continua-t-elle de fixer son amie, attendant de sa part une réaction, une réponse.