Quel était votre ancien pouvoir ? Possédiez-vous un bon contrôle sur ce don ?
 Toby était un virtuose. Le Mozart de la mort. Le Botticelli des enfers. Son pouvoir s'est déclaré quand il avait cinq ans. Il jouait avec un chat errant sur le parking d'un motel quand celui-ci tomba raide mort entre deux voitures, en entrant simplement en contact avec sa main minuscule d'enfant. Il lui fallut du temps pour comprendre, mais après quelques expérimentations avec et sur son frère et sa sœur aînés, Toby finit par maîtriser son pouvoir. Il pouvait absorber la force vitale des êtres vivants (animaux, plantes et surtout humains) qui l'entouraient, il n'avait besoin pour cela que d'un contact physique et leur énergie devenait la sienne. Très vite, il sut contrôler cette capacité de façon à pouvoir diminuer ou augmenter la dose d'énergie qu'il absorbait. Puis vers quinze ans, ce fut l'apothéose, un âge d'or qui dura pas moins de vingt ans. Toby pouvait, par la simple force de son esprit et d'un petit geste de la main, aspirer la vie de ses victimes alors qu'elles se trouvaient à plusieurs mètres de lui. Bons nombres d'humains et de chasseurs de transmutants y passèrent sans même se rendre compte de ce qui était en train de leur arriver. Son pouvoir était la plus grande fierté de Toby.

 Dans quelles circonstances avez-vous été vacciné avec le NH25 ?  
 Toby n'est pas certain de ce qu'il s'est réellement passé. La nuit où c'est arrivé, il traquait des hunters dans une petite ville du Kentucky avec ses frères et sœurs. Quand les Kane arrivèrent dans leur repère, les hunters étaient déjà près à l'attaque et ce fut un massacre. Au premier coup de feu, son frère s'écrasa dans une mare de son propre sang. Sa sœur aînée tomba au deuxième et un homme emmena sa petite sœur avec lui. Toby tua trois hunters de rage avant de perdre connaissance, la quantité d'énergie impossible à gérer troubla sa vision et le reste de ses sens. Quand il se réveilla, il était dans une petite pièce lugubre en train de subir l'interrogatoire d'un agent de la sécurité intérieur, les mains attachées dans le dos et quelque chose en lui avait disparu. Son pouvoir. Hunters ou fédéraux, Toby ne sait pas qui sont les responsables, mais ça n'a pas la moindre importance pour lui. Ils payerons tous.

 Quels sont les effets secondaires dont vous avez été victime ?
 La santé mentale de Toby laissant déjà à désiré, les effets du vaccin n'ont fait qu'empirer son cas déjà grave. Sa démence, ses terreurs nocturnes, ses sautes d'humeur et sa dépression vivent des jours heureux grâce au sérum NH25, mais elles ne sont plus seules. Avec un pouvoir comme celui qu'il avait, Toby n'était jamais à court d'énergie, jamais fatigué (il ne dormait que très rarement, restant parfois plusieurs mois sans dormir), maintenant, c'est une toute autre histoire, c'est comme s'il se vidait de lui-même. Sa fougue, sa vivacité, tout ça disparaît lentement, péniblement et Toby n'est plus que le fantôme de celui qu'il était jadis. Il n'est pas nécessaire de dire que cette situation ne lui plaît pas du tout ! Mais alors vraiment pas.

 Comment gérez vous ce retour à la normale ?
 Normal ? Cette vie n'a rien de normal ! Pour Toby, ce sont les humains lambdas qui sont anormaux et il ne pourrait pas vivre plus mal ce changement de vie. Son pouvoir était tout pour lui, Toby n'a jamais été humain, il est né transmutant, il fait partie de l'élite et pas moins. Jamais moins. Il a tendance à oublier qu'il n'a plus de pouvoir et il se retrouve souvent dans des situations périlleuses desquelles il a plus de mal à s'échapper maintenant qu'il ne peut plus assommer ses adversaires en leur enlevant toute leur force. Néanmoins, Kane un jour, Kane toujours, Toby sait se débrouiller sans avoir recours à son ancienne botte secrète. Il réapprend à se battre, à penser et bientôt, il pourra se venger de ceux qui ont détruit sa vie !

PAYS : je viens de France Bretagne, un fist dans l'Atlantique ! DISPONIBILITÉ : Techniquement là maintenant dans ma vie je suis en période d'examens, donc pas trop trop souvent, disons le week end pour l'instant et puis on verra plus tard !VOTRE AVIS SUR TH : ohlala j'ai plein d'idées aaaaaaah. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Alors je viens de passer deux heures à gambader de forums en forums pour trouver mes prochaines victimes... et donc c'est vous. PERSONNAGE : mon petit Toby est inventé. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Là tout de suite je sais pas. UN DERNIER MOT ? : électromagnétique.

Pour la deuxième fois aujourd'hui, je me réveille dans une petite salle de cinq mètres sur cinq, meublée seulement d'une table et de deux chaises. Au plafond brille un allogène tristement blanc, les murs sont vides. Je suis menotté et mes pieds sont scotchés à une des chaises avec de l'adhésif argenté. Je suis incapable de bouger autre chose que ma tête et mes doigts et la fatigue me fait tourner de l'œil. Je me sens vide, proche de la mort. Pourquoi suis-je si exténué ?
J'entends une porte s'ouvrir à ma droite et des talons claquer contre le sol. Par réflexe, je remue les doigts quand une femme en tailleur noir passe devant moi, pour m'approprier un peu de sa précieuse énergie, mais rien ne se passe. Pourquoi est-ce qu'il ne se passe rien ?
La femme s'installe dans la chaise en face de la mienne, pose un enregistreur sur la table et ouvre un dossier imposant sous mes yeux. Je peux y voir ma photo, celle de mes sœurs, de mon frère et de mes parents, tous les Kane sont là. Même mon grand-père a droit à son petit paragraphe. La femme ne dit rien, elle m'ignore complètement pendant que j'observe ses moindres faits et gestes.
J'essaye de la cerner. Je dois trouver sa faille.
Finalement elle prend l'enregistreur dans ses mains, appuie sur un bouton rouge et commence à parler, je ne l'écoute pas. « Onze novembre deux mille quatorze. Dix-sept heures trente-quatre. Le transmutant Tobbias Kane a reçu une dose du vaccin NH25 il y a environ deux heures. Je suis l'agente Elizabeth Barnes de la sécurité intérieure des Etats-Unis d'Amérique. Je commence immédiatement l'interrogatoire. » Elle se redresse sur sa chaise et plonge son regard froid dans le mien. « Votre nom est Tobbias Ary Kane, correct ? » Je décide de ne rien dire, d'abord par orgueil puis parce que je ne suis même pas sûre d'en avoir la force. Je laisse tomber ma tête et je reste là sans bouger, sans rien dire, le menton collé à mon torse. Elizabeth se racle la gorge agacée « Je répète, votre nom est Tobbias Ary Kane, correct ? » Un rire s'échappe malgré moi d'entre mes dents serrées et j'expire difficilement « Correct. »
Je ne réalise pas encore ce que je fais là. Je devrais pourtant. Le vaccin, les fédéraux, quand on a un passé comme le mien le calcule n'est pas difficile à faire. Malgré la raison, je m'obstine à croire que j'ai une chance de sortir d'ici en vie et libre. « Bien. Vous êtes né le deux septembre mille neuf cent soixante-dix-sept en Californie est-ce correct ? » J'acquiesce, mon corps tout entier est lourd, courbaturé, je n'ai jamais ressenti une chose pareille.
Je me rends compte que mes pensées sont lentes, que ma réflexion a perdu de sa finesse. Doucement, sournoisement, la réalité s'éclaircit et je réalise que j'ai tout perdu. « Le vaccin, vous me lavez donné ? » Je marque une pause et j'en profite pour reprendre mon souffle. « Correct ? » C'est la rage d'abord qui explose en moi, puis la tristesse et le désire maladif de vengeance. Je veux la frapper, je veux la vider de tout ce qui fait d'elle qui elle est. Je veux m'enivrer de l'énergie qui coule dans ses veines. Elle est si proche, si proche. Mais je ne peux pas. Je ne peux plus. J'aimerais mieux être mort. Je ne suis plus digne de mon nom, je ne suis plus digne de rien. Et mon corps, c'est comme s'il l'était, mort, j'entends. Cette épave ne répond qu'à peine à mes directives et mes tentatives pour me débattre sont réduites à néant par les liens qui m'enchaînent. Je suis humilié. Détruit.


L'interrogatoire dure des heures. Elizabeth me pose toutes sortes de questions sur l'éducation que j'ai reçu, sur la mission que mon frère, mes sœurs et moi, nous étions données, des questions sur mon grand-père aussi et son, je cite « fanatisme mégalomaniaque ». Je réponds, je prends de grandes inspirations pour calmer les frissons de rage qui parcourent tout mon corps, ce n'est pas comme si j'avais mieux à faire de toute façon.
Je me rendors à plusieurs reprises, mon corps est incapable de rester en éveil plus d'une heure. Elizabeth ne bronche pas, je crois que pendant ce temps elle m'observe, qu'elle essaye de m'humaniser, de me laver de mes soi-disant péchés ou quelque chose comme ça. C'est une idiote.
Quand la fatigue se lit sans mal sur son visage, une question pèse toujours au-dessus de nous, pourquoi suis-je encore en vie ? Je sais ce que j'ai fait et je sais ce que les fédéraux en pensent. Le simple fait que je puisse respirer est plus suspect que n'importe quelle série de questions.
Elizabeth tourne quelques pages de son dossier et fait glisser une photo près de moi. Sur la photo, je peux voir un corps, celui d'une adolescente probablement, c'est assez difficile à dire étant donné son état calamiteux. Sa peau est grise comme la cendre et collée à ses os tordus de douleurs. Ses yeux ont coulé sur le sol à côté d'elle, mais il n'y a pas de sang, pas d'autres blessures. Si je ne reconnais pas la fille, je reconnais là mon travail, propre, précis, l'œuvre de toute une vie. « Monsieur Kane, vous êtes accusé du meurtre de plusieurs dizaines de citoyens américains, dont vingt-trois transmutants répertoriés. Nous ... » Oui. J'ai torturé, massacré des humains, des chasseurs, et même d'autres transmutants quand il le fallait. Je n'ai pas honte, au contraire, j'en suis fier et je ne pourrais pas me foutre plus de leur opinion bien-pensante ! Les transmutants sont l'avenir de ce monde, nous ne reculerons devant rien, car notre cause est juste ! Je la coupe froidement, le regard noir et les mains crispées : « Bon, assez parlé agent Barnes. Qu'est-ce que vous attendez de moi ? »
Contre toutes attentes, elle n'est pas étonnée, je peux le lire dans ses yeux, d'ailleurs, elle semble plus satisfaite qu'autre chose. Elle range la photo dans le dossier qu'elle ferme soigneusement et un petit sourire se dessine sur son visage. « Et bien... Je commençais à croire que vous ne poseriez jamais la question. »


Tout vient à point à qui sait attendre. C'est ce que je me dis tous les matins. Parce que je ne peux pas croire que moi, Tobbias Kane, travail pour le gouvernement. Grand-père aurait honte de moi s'il me voyait. Je suis certain qu'il me dirait quelque chose du genre « Toviyah, mon petit, j'espère qui tu as une bonne raison de fréquenter la racaille humaine ! Je n'aime pas te voir avec ces gens-là ! Maintenant file, tu dois entraîner ton pouvoir. ». S'il savait... Heureusement, oui, j'ai une bonne raison. Ma vengeance sera lente et difficile à mener à bien, mais je le ferais, ce n'est pas un vaccin qui me fera oublier qui je suis vraiment !
J'ai appris que si j'avais échappé à la justice, c'est parce qu'on avait besoin de moi pour traquer et servir d'appas à différents groupes de chasseurs. Ce n'est pas une situation idéale, mais elle n'est pas si mal pour l'instant. Je collabore avec l'un de mes ennemis pour anéantir l'autre, c'est comme ça que l'on gagne une guerre.
J'évite de penser à mes frères et sœurs, j'essaye d'oublier leurs visages et leurs voix, car ils me rappellent tout ce que j'ai perdu. Cependant, je n'oublie pas ma rage et je les vengerais ! Je n'aurais de repos que quand tous ceux qui ont terni l'image des transmutants auront péri !