Êtes-vous effrayés par l'apparition des transmutants dans la société ?
L’annonce officielle de l’existence des transmutants n’a pas été un danger pour la société mais pour les mutants eux-mêmes. La réelle menace, c’est les Hunters et leur violence. Mutante, j’ai été traquée jusqu’à ce que ma propre mort soit mise en scène, pourtant peu de personnes étaient au courant de mon secret. Une faille dans le système j’imagine. La seule personne à blâmer pour cette mutation génétique est Dieu. Elle est inévitable, un simple coup du sort qui peut toucher n’importe lequel d’entre nous, et je pense qu’il est préférable d’aider les transmutants à contrôler leur don plutôt que de les accabler davantage.

Que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
Ils me font pitié. Leur rage, leur colère, leur violence, est-ce une réponse à leur peur, leur jalousie ? Je ne m’étais jamais vraiment attardée aux raisons qui les poussaient à agir ainsi, à tuer sans scrupule des êtres souvent innocents jusqu’à ce que je me retrouve prise au piège dans leurs filets. De quel droit s’inventent-ils justicier ? J’ai encore l’espoir que certains d’entre eux se sont laissés embrigadés par des idéaux qui les dépassent. Qu’ils ne saisissent pas encore la portée de leurs actes de cruauté et que le seul moyen qu’ils ont trouvé pour se protéger de l’inconnu, c’est la loi du plus fort. Et si demain, c’était un membre de leur famille qui se révélait être transmutant ? Que feront-ils, iront-ils jusqu’à le tuer, ont-il si peu d’estime de la vie ? Je me battrais pour leur condamnation. Et à ceux qui m’ont privé de la chair de mon sang, qu’ils brulent en Enfers.

Que pensez-vous des affrontements entre les hunters et le groupe Uprising ?
Prévisible qu’un autre groupuscule viennent se mettre en travers du chemin de ses meurtriers. Impossible de rester les bras croisés devant cet infamie qui s’abat sur les transmutants. La ville n’est plus sûre, et s’il faut prendre les armes pour se défendre alors je ne peux qu’appuyer les idées des Uprising. Pendant mon enlèvement, je n’ai eu aucun contact avec le monde extérieur et donc aucune idée de la montée de ce groupe. Cependant, avec leur moyen de communication, leur blog, il ne fait aucun doute que je vais en entendre parler dans très peu de temps. Les rejoindre ? Pourquoi pas, j’ai cette rage, cette tristesse qui m’intime de me venger de ces êtres abominables, les Hunters. En tout cas, je ne manquerais pas de leur faire un peu de pub dans un de mes prochains articles.

Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
Comme tous les politiciens, il a l’art et la manière d’arriver à ses fins. J’ai un fiancé avocat et menteur à plein temps, autant dire qu’il est de plus en plus difficile de me berner par de sages et belles paroles. Je ne sais pas qu’elles sont les véritables intentions de monsieur le Maire, mais je me méfie de lui comme de la peste. Désormais humaine, peut-être ai-je moins à craindre ses dispositions anti-mutants mais cela ne me rassure pas pour autant. Le futur de la ville est entre ses mains machiavéliques.

PAYS : France. DISPONIBILITÉ : 5j/7 VOTRE AVIS SUR TH : Un p'tit coup de cœur ! COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Par Martial. PERSONNAGE :  Inventé. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Rien de particulier à signaler pour le moment. UN DERNIER MOT ? : Votre accueil est juste AWESOME  

Étudiante en communication, lui en droit, la première fois qu'elle avait vu le jeune homme, dans les couloirs de l'université, elle était immédiatement tombée sous son charme. Il était le genre d'homme sur lequel elle ne s'attardait pourtant pas habituellement. Son regard noir perçant était envoutant, et elle ne doutait pas qu'il avait déjà fait chavirer le cœur de nombreuses prétendantes. Le sien aussi en pris un coup alors qu'elle lui envoyait un sourire amical. C'était foutu. Un vrai coup de foudre. Leurs regards s'étaient croisés, plein d'espoir et de passion, et ça avait été comme une évidence pour elle. Cet homme, ce beau brun torturé au charisme fou, il serait sien un jour. Elle était persuadée au plus profond d'elle-même qu'ils avaient une histoire à vivre ensemble, et une belle, une de celle dont on se souvient toute une vie, peut-être même la seule, l'unique. Et croyez-le ou non, elle ne s'était pas trompée. C'est ce qu'on appelle le destin. On s'imagine alors des comédies romantiques à l'eau de rose, une pile de dossiers qui tombent à ses pieds, des mains qui se frôlent et des joues rougies mais il n'y avait rien eu de cela. Le temps avait fait son devoir tout simplement. Une évidence. Des hauts et des bas, des coups durs et des papillons dans le ventre, des déchirements et des réconciliations, ils avaient tout traversé alors qu'ils n'étaient encore que de jeunes insouciants. C'était beau, presque irréel.

Dans les contes de fées cependant, on finit toujours par perdre une chaussure de verre ou bien à affronter l'horrible belle-mère avant de vivre heureux pour l'éternité. Dans l'histoire de cette jeune transmutante, c'est le beau-père qui avait été responsable de tous ses maux. Très vite, elle avait été au courant des terribles secrets qui entouraient cette famille maléfique, les Caesar. C'était lors de l'une des premières nuits qu'ils passaient ensemble avec l'ainé de la famille, et en toute honnêteté, elle n'avait même pas cherché à s'introduire dans les souvenirs de son amoureux. Sa curiosité était grande, mais il y avait des limites qu'elle s'était imposée par respect pour ceux qu'elle aimait. Et elle l'aimait plus que tout. Cependant, dans ses bras rassurants, elle lâchait totalement prise et elle n'avait pas vu le coup venir. Son pouvoir, cette erreur génétique qu'elle maîtrisait maintenant depuis quelques années, s'était enclenché sans qu'elle ne puisse rien y faire. D'une minute d'extase intense, elle eut alors en mémoire les séances d'entrainement intensives de Martial au fond de leur jardin familial. La dureté de son père, ses reproches, ses ordres et son enseignement, elle avait tout vu d'un seul flash jusqu'à en perdre haleine. Elle avait été horrifiée. Horrifiée d'apprendre l'éducation presque militaire qu'il avait suivi, la haine qu'il se devait de vouer à ceux qu'on appelait maintenant les dégénérés. Comme elle. Son cœur s'arrêta, son sang se glaça le long de son échine. Elle mourra sous sa main s'il apprenait la vérité sur sa nature. Elle se tût alors. Cachant à celui avec qui elle partageait tout, les fondations même de son être. Sa génétique. Cette mutation qui faisait d'elle ce qu'elle était et dont elle était plutôt fière, avant. Le recensement aurait pu lui apporter le coup fatal, mais il n'avait jamais exigé d'elle de voir les résultats, à son grand soulagement. On lui avait toujours conseillé d'être prudente, elle n'avait plus le choix désormais et il était hors de question qu'elle se dévoile. Elle ne voulait pas le perdre. Elle ne le pouvait pas.

Ils n'étaient pas toujours d'accord sur tout, et c'était souvent un combat sans fin entre ses deux amoureux qui partageaient un certain art de l'élocution, elle en tant que journaliste fraichement diplômée, lui en tant qu'avocat. C'était d'ailleurs souvent à propos de leurs jobs respectifs qu'ils avaient des différents. Elle lui reprochait la manière dont il gérait une affaire de malfrats, il s'offusquait de la façon dont elle obtenait ses informations initialement confidentielles. Tous les deux, ils auraient pu faire un duo de choc sur le terrain. A Radcliff, les rumeurs courraient plus vite que Usain Bolt et quoiqu'elle pouvait en dire, elle adorait se renseigner sur une affaire en cours auprès de son amoureux. Elle savait que c'était illégal, mais avec ses yeux de biche elle tentait toujours d'obtenir son petit scoop. Il était rodé maintenant, mais elle s'amusait à le taquiner. Elle pensait que c'était ce genre de choses toute simples qui suffiraient à leur bonheur, que leur amour surplombait ses secrets inavoués. Tout était parfait, sans aucune ombre au tableau. Quelques mois de cela, la cigogne avait même apportée la cerise sur le gâteau à ce bonheur sans égal. Elle était la femme la plus heureuse du monde. La suite avait été un cauchemar sans fin.

Elle n'avait pas vu le coup venir, ça non. Les rapts de transmutants se faisaient de moins en moins rares en ce mois de Mai fleuri, mais elle pensait être sous la coupe d'une certaine protection divine. Jamais elle ne s'était servie de sa capacité exceptionnelle pour répandre le mal alors qui pouvait bien lui en vouloir ? Elle se demandait encore aujourd'hui qui avait vendu la mèche sur sa véritable nature, un coup de poignard dans le dos. Cette nuit-là, Martial n'était pas rentré chez eux mais elle ne lui en tenait pas rigueur. Elle savait son secret de hunter et le respectait sans piper mot. Lui n'avait aucune idée qu'elle savait tout et qu'elle était de surcroit une proie potentielle. L'enlèvement avait été bref, rapide et mémorable. Terrorisée, c'est à peine si elle avait marqué des signes de résistance. Ils étaient plusieurs et elle était seule pour se défendre de cette attaque. Ils lui avaient bandé les yeux et attaché les mains dans le dos avec une corde qui lui coupait les poignets. Un foulard dans la bouche, et elle était entièrement à leur merci. Elle priait le ciel pour qu'ils ne la touchent pas davantage, qu'il ne lui fasse pas de mal, pas à cette petite chose qui prenait vie dans son corps de femme. Ils avaient dû la sédater à outrance car quand elle rouvrit les yeux, c'était des murs blancs et froids qui l'entouraient. A l'hôpital ou dans une prison, elle avait atterri dans un endroit qui lui donnait froid dans le dos. Elle comprit très vite qu'elle ne s'en sortirait pas indemne.

Au début, elle n'avait pas bien compris l'objectif de ces injections presque quotidiennes. Mais ils étaient là, des rats de laboratoire en blouse blanche, à observer le moindre de ses faits et geste jusqu'à chronométrer son temps de sommeil. Une horreur pour elle qui chérissait son indépendance depuis qu'elle avait le droit de traverser le pays au volant d'une voiture et de boire de l'alcool dégueulasse dans les bars. Elle n'était pas la seule, loin de là, ils étaient des dizaines à porter des numéros et à voir leur état se dégrader de jour en jour. Certains disparaissaient même, elle préférait ne même pas imaginer les circonstances de leur mort. Un jour pourtant, elle commença à comprendre. Elle voulait enclencher son pouvoir, trouver un indice pour pouvoir sortir de cet Enfer. Cependant, elle n'avait réussi à rien d'autre qu'à se manger une migraine de deux jours. Elle n'avait plus rien d'extraordinaire. Elle aurait voulu, pour se consoler, admirer son ventre prendre de l'ampleur mais même ça on lui en avait privé. Plus rien n'avait de sens. Et en quelques semaines, elle n'avait plus que ses larmes comme moyen d'expression. Elle était complètement vide. Le fantôme de sa propre vie. Quand parfois, ses pouvoirs revenaient, fébriles, elle s'infiltrait dans la mémoire de ces scientifiques qui l'entouraient avec leurs yeux globuleux. Elle aurait voulu les tuer. Elle avait ainsi appris que c'était le patriarche Caesar qui avait ordonné sa capture. Elle fut abasourdie de l'implication de son propre beau-père dans cette affaire machiavélique. Autant dire qu'elle était terrorisée à l'idée que son fiancé soit lui-aussi complice de cette torture. Ce n'était pas possible. Au bout de quelques semaines, elle vivait recluse dans un coin de la pièce qui lui servait d'habitat. Recroquevillée, les genoux repliés sur sa poitrine, il n'y avait que son cœur qui battait pour prouver qu'elle était bien en vie. Comment avait-elle trouvé la force de s'enfuir ? Une question qui resterait éternellement sans réponse. C'était une battante, elle avait réussi à dégotter les codes d'accès pendant ses rares moments de lucidité. Mais la dernière injection avait été irréversible, du NH25 à l'état pur. De retour dans la petite ville du Kentchuky, l'engouement autour de ce nouveau vaccin lui donnait envie de vomir. Si il était désormais sur le marché, ça avait été au prix de nombreuses expérimentations dont elle - et beaucoup d'autres - avait fait l'objet. La colère et la peur la rendait presque méconnaissable. Elle trainait dans les rues sans savoir où elle pouvait se rendre, elle était en terrain ennemi. L'échographie avait été prévue le lendemain matin de l'attaque. Elle ne sut jamais si elle portait un petit garçon ou une jolie jeune fille et elle ne le saurait jamais.