Fate must make fun of me

Il y a des fois on a besoin de faire en sorte de se défouler. De s'épuiser pour se sentir mieux. J'ai envie de bouger, j'en ai besoin, mon grand-père à partir du moment où mes pouvoirs se sont manifestés a commencé à me faire suivre un entraînement drastique. Coach personnel, entraînement près d'une dizaine d'heures par jour pour me muscler et être la fille que je suis aujourd'hui. Je ne sais pas comment j'en suis arrivée là. Je pensais être prête après à partir, mais New York a été le pire des désastre, le plus gros échec de ma vie. Je ne pensais pas être aussi naïve pour être attrapée par un psychopathe. Une semaine de torture parce que la mutation, la mienne en l'occurrence était la pire des abominations et que seul le tout puissant devrait pouvoir faire de tel chose. Non je suis pas l'antéchrist mais je crois que même en lui répétant ne centaine de fois, en le suppliant, il n'a pas compris, trop cinglé pour écouter. Il a fallut une semaine aux flics, remplacés par le FBI pour me retrouver et dans un sale état. Enfin bref il y a des souvenirs qui me hantent, qui font mal et parfois on a encore plus besoin de se défouler. Cela va bientôt faire pile dix ans, c'était juste après Noël, je suis restée une semaine dans une cave et dans le froid, j'en garde aussi bien des séquelles mentales que physiques. J'inspire alors que je suis sous la douche, j'aurais pu aller me coucher, j'aurais pu sortir, plein de choses s'offre à moi mais impossible que je puisse ferme l'oeil ou rester tranquille. Une longue fissure se créait sur la parois de ma douche à l'italienne. Et merde, je ne contrôle rien, je n'en peux plus de ce pouvoir et j'aurais voulu que le vaccin fonctionne, il a fait trop de mal autour de moi et je ne le contrôle pas le moins du monde. Je sors de la salle de bain avec une serviette autour de ma taille, je fouille dans mon dressing et je prend une tenue de sport, legging noir, brassière et j'attrape un gros gilet qui fait un peu sweat. Je détache mes cheveux que je mets en tresse et hop j'enfile un bonnet sur ma tête. Des minettes et des guêtres plus des baskets et je pars courir, je ne sais pas pour combien de temps je pourrais en avoir, mais je sens que ça va durer un moment. J'ai envie de faire exploser un tas de choses, c'est le genre de soirs où je ne bois pas et voilà le résultat. Je ne peux rien faire d'autre que péter un câble. Je devrais peut-être prendre une bonne bouteille de vodka... non pas pour courir. Je descends dans la cuisine et j'ouvre une bouteille de whisky. Je me serre une grand verre et je le bois presque cul-sec. Ma gorgée ne me brûle presque plus et mon foie risque de me lancer mais qu'importe. J'inspire, je sens l'effet arriver et c'est parfait. Je ne vais pas tanguer, je vais juste courir avec l'esprit plus léger.

J'avance, je me lance. Je ne sais pas vraiment où je vais, je devrais faire attention, je vais finir par me faire choper par un chasseur mais peu importe. Je crois que je peux m'en sortir, je le fais depuis des années, les chasseurs viennent de tuer ou se blesser dans mon manoir, ils sont plutôt stupides, mais je sais qu'un jour ils auront ma peau.  J'avance toujours lorsque je sens une odeur assez désagréable. Je grimace lorsque je ralentis. Je tente de savoir d'où vient. Une odeur de brûler, d'essence et... si c'est ce que je pense c'est horrible, qui brûle un animal ? Ou pire encore, cette odeur de mort, de chair carbonisée ? J'ai un haut le cœur. Il faut que je me reprenne. Peut-être qu'on a besoin de moi après tout, je ne sais pas mais je vais dans la direction de la fumée.  Je marche, je n'avance plus en courant.   Je veux voir d'où cela vient. C'est infecte et je sens que ce que je risque de découvrir ne va pas forcément me plaire. Ma curiosité est trop grande et ça me perdra sûrement un jour, un jour trop proche. Je ne sais pas ce qu'il y a pas loin mais rien que l'odeur est infecte. Je me donne un minimum de courage. J'ai peur d'y voir un espèce de carnage c'est comme si mon instinct me signalait un mauvais truc. Je commence à avoir l'habitude. Mais c'est toujours répugnant, cette ville ne peut pas passer un jour sans qu'on trouve un mort, une victime, un mutant mort, un chasseur ou tout autre de tout à fait normal. Enfin parfois normal et il faut avouer que dans cette ville la normalitude n'existe pas vraiment. Je continue mon chemin et mon cœur s'accélère à chacun de mes pas. L'odeur est de plus en plus forte, j'en déduis que je m'approche du brasé. Je finis par percevoir quelques choses et même de loin une personne. Je fronce les sourcils, mais c'est quoi ce bordel pourquoi faire ça ? Je m'avance, je sais que je suis totalement imprudente. Puis je le vois lui et alors c'est la rage qui monte. Il faut qu'il comprenne que je suis là, si ce n'est pas déjà le cas. Je créais une explosion à l'intérieur du feu pour qu'il s'en rende compte, mais le mieux c'est sûrement la pierre – ok pas trop grosse, je ne cherche pas à le tuer – que je lui envoie  sur lui. « je ne comprend pas pourquoi tu es un monstre à ce point Lewellyn, tu me dégoûtes mais je crois que ça tu le sais déjà... » je m'avance vers lui, le feu me réchauffe, je me rend compte que je suis glacée de courir dans le froid comme ça.

Fate must make fun of me

Cette odeur est juste affreuse. Je n'ai jamais sentie de corps brûlé mais je suis presque sûre que c'est ce que l'on brûle, un corps, un animal... Quelque chose qui n'aurait pas dû brûler comme ça. Je le sais parce qu'on ne fait pas de feu aussi caché et reculé. Il faut trouver cet endroit, on ne tombe pas dessus par hasard. Alors je suis presque sûre que cela cache un agissement. J'aurais sûrement dû prévenir Malachi, il pourrait assurer mes arrière mais je fonce et je ne pense à rien d'autre. Je dois juste savoir ce qui se passe. Je crois que je suis bien trop curieuse et un jour cela me perdra. Je crois que de toute manière, je suis déjà perdue pour bien des raisons. Alors j'avance, mon souffles est court, courir par un temps pareil, il fait froid et je suis essoufflée. Je tente pourtant de faire le moindre de bruit possible, je ne veux pas être repérer trop facilement, qui sait qui cela peut-être. Parfois je connais les hunters et la rivalité est d'autant plus forte, mais si je ne connais rien de l'agissement de ce taré je peux me mettre à découvert et il peut m'avoir avant que je n'ai le temps de faire quoique se soit. Plus je m'approche, plus j'ai l'impression que c'est totalement irrespirable. J'ai la nausée, c'est infecte. Qu'est-ce qui brûle bordel ? Au fond de moi, je crois que je le sais déjà, mais je ne veux juste pas y croire parce que c'est abominable comme fin. Je tente de me reprendre, je suis bien plus forte que ça. Mais je dois aussi me contrôler, parce que tout cela commence à réveiller une colère en moi qui pourrait me mettre trop vite à découvert. Je n'ai pas besoin de cela, je dois juste être prudente. J'ai appris à ne pas foncer dans le tas, je me suis souvent faite engueuler par Malachi pour justement être trop dans la provocation avec les hunters, il n'est plus étonné de voir qu'ils viennent se venger de mes agissements. Je ne devrais pas m'en plaindre, c'est moi qui les cherche, mais là, là je tombe sur un cinglé et dans tous les cas je dois être méfiante. Je ne sais pas dans quel clan il est alors raison de plus pour ne pas montrer de suite qui je suis moi. Parce que je ne veux ni effrayer, ni être rajoutée sur une liste des mutants à abattre ni encore passer pour une mutante imprudente. Je dois être prudente, je me répète mais je tente juste de le faire entrer dans ma tête parce que la prudence n'est pas dans ma nature. Ma vie est un enchaînement de bordel, c'est toujours sur moi que cela tombe, je me fais toujours avoir. Je ne sais même pas comment j'en arrive là, pourquoi c'est moi qu'on choisit pour les embrouilles. Alors je sens mon cœur s'emballait, cela fuse dans ma tête mais je tente de maîtriser, je m'en sens capable, je me focalise sur ce que je commence à percevoir. Je crois que j'aurais préféré continuer mon chemin en me disant que ce n'est qu'un pauvre agriculteur du coin qui brûle ses vaches à cause d'une épidémie ou je ne sais pas trop quoi. Quelle fille stupide je peux faire parfois. Je devrais vraiment être plus réfléchie, je les cherche les emmerdes finalement.

Je le reconnais même à travers les flammes. J'en frissonne, j'aurais préféré que ce ne soit pas lui. Parce qu'il a un effet néfaste sur moi que je déteste, j'ai l'impression d'être trop faible lorsque je suis avec lui, en face de lui. Il est assez étrange, même cinglée je crois mais peut-être bien autant que moi alors où et le soucis ? Oh je sais il est partout, surtout que sentimentalement il n'y a pas vraiment quelque chose, si ce n'est rien, c'est physique, purement bestiale et juste immonde lorsqu'on y réfléchit. C'est comme si j'étais une juive qui couchait avec un soldat allemand. Je mériterais d'être rasée sur la place publique. Ce type c'est tout sauf celui qu'il me faut. Mon cœur est à une autre personne et moi je fais ça ? Parfois je me dégoûte. Juste de ne pas comprendre mes intentions avec cet homme. Je ne connais pas grand chose de sa vie, dans ma tête j'aimerais qu'il n'est pas cette révulsion envers les miens, j'aimerais le faire changer d'avis mais je crois que c'est mission impossible. Je m'énerve un peu, il me dégoûte et je tenais à lui dire pourtant j'ai envie de lui laisser toujours cette chance, il semble si malheureux dans le fond qu'il me touche. J'inspire, l'odeur de brûler me donne la nausée, c'est vrai qu'il vaut mieux respirer par la bouche. « mais je suis là et je n'ai pas l'intention de partir » Je me mets juste à coté de lui, l'attraction physique fait tout le boulot. Je soupire. « ce sont des mutants que tu as tué, je ne me trompe pas ? » même si au fond je connais la réponse... je veux qu'il ne me le dise. « pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu ne comprends pas qu'on n'est pas tous une menace, pourquoi moi, tu ne me tues pas ? » je le provoque sûrement trop. Je ne sais pas si cela va lui plaire mais je le fais c'est plus fort que moi. Mais j'ai besoin d'une réponse, pourquoi il est comme ça. Ce n'est peut-être pas le meilleur des endroits mais je dois avoir des réponses maintenant, cette situation est trop compliquée pour moi, je dois l'éclaircir.

Fate must make fun of me

Un hunter, cela devrait me rendre dingue mais si on regarde de plus près c'est peut-être le seul hunter que l'on pourrait excuser. Je crois qu'il a un peu perdu la tête depuis qu'il a perdu sa femme. Ce n'est pas lui qui m'en a parlé mais j'ai toujours des relations et j'ai accès à pas mal d'archives à temps que professeur à l'université de l'Etat. Alors je sais que cela ne doit pas être évident, si elle a été tuée par des mutants vicieux, je sais que je ne supporterais pas. Enfaîte lui et moi on se ressemble plus qu'on ne veut se l'avouer. J'ai perdu deux personnes, les deux personnes que j'aimais le plus au monde à cause d'un hunter totalement taré et je regrette de ne pas avoir pu lui coller une balle entre les deux yeux. Alors je me venge. Je me venge sur les autres, sur ceux de l'espèce de Zéphyr qui nous pourrissent relativement bien la vie dans la ville. Sauf que lui, je comprend pourquoi il est aussi cruel et j'ai envie de l'aider, j'aimerais l'aider à aller de l'avant, à comprendre que les mutants ne sont pas tous des abominations que certain oeuvrent pour le bien, que je ne suis pas mauvaise et que s'il ne me provoquait pas, je ne serais rien contre lui, au contraire, je l'aiderais. Il ne m'en laisse pas le temps, pas l'occasion, il me montre le pire de lui même et j'arrive à ne pas vomir devant son carnage. Je me sens revenir à l'époque de l'Inquisition, les bûchés en Europe, les pendaisons en Amérique, les sorcières. Les mutants sont les sorcières d'aujourd'hui. On a toujours trouvé quelque chose à chasser. On a eu les communiste pendant la guerre froide et maintenant on a les mutants qui sont trop étranges et dangereux. Pourquoi nous vouloir tant de mal ? Mais on sait que l'homme lorsqu'il est confronté à l'inconnu se comporte comme la pire des espèces. On l'a vu encore et ceux il n'y a pas si longtemps avec l'esclavage, du moment qu'on trouvait des populations différentes elles étaient mauvaises et inférieurs, elles ne valaient rien. On reproduit la même chose sur les mutants sauf que maintenant les moyen pour faire souffrir son d'autant plus développer et douloureux. On aime nous voir souffrir, partout dans le parti les gens tentent de se rebeller contre nous, pourquoi ?

Je reste immobile un moment, je tente d'en savoir plus. J'ai envie de vomir rien qu'à l'odeur mais je me retiens. J'inspire par la bouche pour éviter cette odeur de chair brûler, peut-être que dans le lot qu'il a tué j'en connaissais un ou deux. J'ai des étudiants mutants, je le sais, on arrive à se reconnaître, les questions sont abordées différents en cours. On le voit. Peut-être que l'un d'eux se trouve ans le brasier que j'ai sous les yeux. Trop vite j'ai besoin de réponses à cette scène d'horreur. On se penserait dans un film gore. Le genre où l'on pense que cela ne nous arrivera jamais de voir ça. Erreur, le monde est bourré d'horreur, il faut juste éviter de tomber dessus, ce soir, j'ai choisi la mauvaise option. Je déglutis et je lui demande des réponses, pourquoi ? Pourquoi tant de haine, pourquoi ne pas tenter de parler pour apaiser sa colère, ok je ne suis pas psy mais je suis sûre que les mots peuvent faire autant de bien qu'un Malachi en action pour se calmer. Malachi c'est encore mieux qu'un tranquillisant, enfin à mes yeux. Sans lui, je ne serais même pas comment je pourrais encore avancer. Il reste sûrement la personne la plus importante de mon environnement aujourd'hui, un ami qu'on refuse de perdre. Je me doute bien que Zéphyr ne va pas me parler comme ça et va agir bêtement, bien qu'à ses yeux ce soit moi et pas lui l'idiot du village mais peu importe. Je le laisse faire, son couteau contre mon ventre ne me fait pas peur, juste frissonner, c'est comme sentir la mort venir vous toucher après tout, parce qu'il a dû en prendre des vies avec cet outil. " vas-y, enfonce -le, rajoute moi à ton palmarès, mais je suis sûre que tu ne te sentiras pas mieux pour autant. ça te soulage de les tuer ? ta peine s'en va lorsque tu hôtes la vie d'un innocent ? " je tente de le brusquer un peu. Mon pouvoir bloque son bras mais je me décide même à le désarmer sans bouger, juste par la pensée, je l'envoie valser à quelques mètres. "ça te sert à quoi de faire ça, explique moi, j'aimerais vraiment comprendre, tu crois que ça ramènera cette personne que tu as perdu ?" j'avance à téton, quand même avec conviction, j'espère le faire réfléchir un peu, on sait que c'est juste couru d'avance, il est dans un monde qui n'est plus celui de son passé, il n'est plus vraiment lui même. La colère l'habite et tant qu'il n'aura pas vidé tous ces mauvais ressentis, je ne pourrais sûrement rien faire pour lui.