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 (aria), my sister, my responsability.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (aria), my sister, my responsability.   (aria), my sister, my responsability. Icon_minitimeMar 21 Avr 2015 - 2:52


home is nothing but two arms holding you tight
I know I took the path that you would never want for me. I know I let you down, didn't I ? so many sleepless nights where you were waiting up on me, well I'm just a slave unto the night. now remember when I told you that's the last you'll see of me. remember when I broke you down to tears. I know I took the path that you would never want for me. I gave you hell through all the years w/azaria demaggio & cesare demaggio.

Les minutes défilaient à leur façon. Cesare était devenu leur esclave depuis trop longtemps déjà. A l’instant où il avait remis les pieds dans la chambre de motel, il avait su ; Aria n’était pas là. Aria était il ne savait où, et chaque heure qu’il avait passée loin d’elle était une heure de plus au compteur qui pouvait les éloigner. A quoi avait-elle pensé ?! Dans les multiples allers-retours qu’il avait déjà faits à travers la minuscule pièce, le chasseur avait déjà dressé toutes les théories possibles et imaginables dans son esprit. Peut-être bien avait-elle seulement besoin de respirer : mais dans ce cas-là, pourquoi faire ça maintenant, alors même qu’il avait le dos tourné et d’autres choses en tête que le devoir de garder sa sœur sauve ?! Revenaient à son esprit les paroles de sa mère, quand Aria cassait quelque chose, quelques mois après sa naissance – elle ne peut pas comprendre, pas encore. Etait-ce cela, la réponse ? Qu’Aria ne pouvait pas comprendre ? Qu’Aria était incapable de voir le danger dans lequel ils naviguaient constamment ? Il s’était pourtant accroché à cela, au sens des responsabilités qui s’était brutalement imposé à sa sœur lorsque leurs parents avaient choisi d’en faire un cobaye – ou même avant, quand elle avait décidé de prouver à leur père qu’il avait eu tort de la sous-estimer pendant toutes ces années. Quelle piètre chasseuse elle faisait là ! Les pensées qui fusaient à son esprit, avaient fini par foutre le tournis à Cesare, qui n’avait pour seul refuge que le silence d’une solitude morbide, et le rebord d’un lit sur lequel il ne pouvait rester assis qu’une seconde et demi, avant de reprendre sa routine. Cent pas dans un sens, cent pas dans l’autre, tirer son téléphone de sa poche pour composer le numéro d’Aria – et tomber sur la messagerie directement. A chaque fois qu’il se percutait de plein fouet à l’absence de sa sœur et à l’incompréhension qu’elle avait laissée derrière elle, le DeMaggio pouvait sentir ses entrailles se serrer, l’inquiétude venir palpiter dans sa gorge. Qu’allait-il faire ? Quand bien même elle perturbait habituellement l’esprit de Cesare par son omniprésence, Isolde était loin de ses songes désormais : ceux-ci bourdonnaient de préoccupations uniquement orientées sur une seule et unique personne. Aria. Aria. Encore Aria. Qu’étaient-ils ? Des fugitifs inconscients ?! Lui-même était inconscient pour rester ici, plutôt que d’avoir plié bagages aussi vite que la lumière – c’était pourtant ce qu’ils s’étaient promis, si l’un d’eux demeurait injoignable pendant trop longtemps. Aria savait qu’il ne le ferait pas ; et Cesare avait déjà l’âpre sentiment que sa sœur en jouant – et qu’elle venait de tirer la carte de l’immaturité avec beaucoup trop de défiance à son égard.

Savait-elle seulement ce qu’il avait dû faire, ce qu’il avait dû sacrifier pour la sortir de la merde dans laquelle elle avait été ?! La merde dans laquelle il l’avait abandonnée. A chaque sursaut de colère, de rancœur à l’égard de sa cadette, Cesare se retrouvait propulser devant la muraille de responsabilités qu’il avait, le rôle qu’il avait joué dans la destinée de sa sœur. Et le devoir tout à fait naturel qui vibrait dans ses veines, le besoin de la protéger, coûte que coûte. Quoiqu’elle fasse. Aria le savait parfaitement bien, sans aucun doute ; elle savait que quand elle déciderait de rentrer dans cette chambre de motel, son aîné serait toujours là, à l’attendre, tout juste prêt à lui faire une remarque avant d’oublier. Il ne voulait pas oublier cependant. Peut-être était-il temps qu’Aria comprenne, qu’Aria sache ; deux DeMaggio chargés d’une électricité vengeresse, ça ne faisait jamais bon ménage – encore moins lorsqu’ils devaient rester cloitrés l’un avec l’autre pendant plusieurs heures dans une journée. Ils avaient fait face, jusque-là, mais peut-être bien que le poids de tout cela avait fini par les épuisés… Où était-elle, bon Dieu ?! Cesare n’avait trouvé qu’un court refuge dans ses pensées – le voilà qui s’était levé à nouveau, pour recommencer à tourner, tourner dans tous les recoins de la pièce, incapable de mettre en ordre ses pensées pour savoir quoi faire. Et si Aria était tombée à nouveau sur leurs parents ? S’il avait failli à son devoir à nouveau ? En son cœur se serrant entre ses côtes, éclatant contre sa cage thoracique sous le poids de l’inquiétude, Cesare préféra chasser cette idée. Non, il ne voulait plus – plus jamais faillir au devoir qu’était le sien. Qu’Aria le veuille ou non. Devant ses yeux, Cesare avait vu la nuit devenir ténèbres, et toujours à ses appels lancés à l’horizon, c’était la voix neutre d’une messagerie automatique qui lui répondait. De rage, il avait déjà donné un coup de pied bien placé dans la chaise qui s’était présentée sur son chemin, bien peu préoccupé par ce que les propriétaires du motel pourraient avoir à redire contre cela – le mobilier, la bouffe, le ménage, l’accueil – tout craignait dans cet endroit. Ce n’était pas une maison, ni un endroit accueillant : tout juste ce qu’ils pouvaient juger comme un refuge, un endroit où deux âmes désespérées pouvaient se reposer l’espace de quelques heures. Depuis combien de temps Cesare n’avait pas baissé sa garde ? Serait-il un jour capable de le faire, à nouveau ? Il dévisageait chaque personne qu’il croisait dans la rue, sursautant au moindre bruit par-dessus son épaule, limitant ses nuits à quelques poignées d’heures de sommeil, par-ci par-là. La seule personne pour qui il faisait bonne figure, c’était Aria. Toujours Aria. Cette même ingrate d’Aria qui quittait leur chambre de motel, ultime refuge, sans même se retourner, pour aller picoler, faire la fête, retrouver des amis : des préoccupations que Cesare n’avait jamais eues. Et ne voulait pas avoir. Sa vie ne se prêtait pas à ça.

Et la seule fois où il s’était autorisé à lâcher prise, la seule fois où quelque chose de bien lui avait fait oublier celui qu’il était depuis le commencement de son existence, un événement avait tout fait basculer. Un choix. Imposé sur lui. Ou peut-être pas. Jamais le chasseur qu’il était, le transmutant qui survivait en lui, ne pourraient voir les choses autrement : ç’avait été un ultimatum, mais un choix qui avait été si facile à faire. Echanger avec le Diable les vies d’Isolde et Aria contre celles de dizaines d’innocents – ces mêmes gens avec qui Cesare avait échangé des paroles ordinaires, avant de les exterminer. Face à sa sœur, face à Isolde, il se refusait à laisser entrevoir les démons qui le poursuivaient, les spectres de leurs visages qui passaient sur le voile de ses paupières dès qu’il fermait les yeux. Ne laisse jamais voir aux autres tes faiblesses, n’avait eu de cesse de lui répéter son père. Cesare avait au moins retenu cette leçon, quand bien même ses géniteurs savaient parfaitement où toucher, où viser, et que briser. Baigné de solitude et de silence, Cesare sembla, pour une seconde, être rattrapé par la lassitude et l’épuisement : dans un long soupir, il laissa glisser ses mains sur son visage aux traits tirés. Mais tout s’interrompit, son cœur bondissant dans sa poitrine lorsque la porte s’ouvrit : se dressant sur ses pieds, le chasseur avait déjà repris un visage implacable et critique lorsque son regard trouva la silhouette familière de sa sœur. « J’peux savoir ce que t’as foutu ?! » lâcha-t-il d’une voix impérieuse aussitôt qu’il trouva le regard de sa cadette. Voulait-il vraiment savoir ? Malgré lui, malgré ce qu’elle méritait, il était rassuré de la voir ici ; rassuré que tout aille bien. Rassuré qu’ils n’aient qu’à se disputer, et non pas à affronter plus grave. « Je t’ai dit de pas faire n’importe quoi ! » sans attendre, avant même qu’Aria ait eu la chance de faire un geste ou dire une phrase, Cesare franchit les pas les séparant – non pas pour la prendre dans ses bras, comme le lui commandait toute son âme, mais pour aller fermer la porte. Il la claqua sans merci derrière Aria, se dressant volontairement entre sa sœur et toute issue. « Peut-être que t’essayes de te faire tuer, hein ?! » il la dévisagea en laissant une seconde de flottement, avant de lâcher un ricanement amer, jaune. « Quoi ?! Faire la fête comme une gamine insouciante en vaut la peine, c’est ça ? » il n’était certainement pas un modèle lorsqu’il était question de dire à l’autre ce qu’il allait faire lorsqu’il passait la porte de cette chambre – mais lui au moins, ne quittait pas sa sœur pour aller picoler avec de parfaits inconnus. Lui, essayait de les sortir de leur merde, lui connaissait les conséquences de leurs actes, et le poids de toutes les responsabilités du monde. C’était épuisant ; mais Cesare n’avait jamais eu le désir de partager ces responsabilités si froides avec sa petite sœur. Sa protégée. Sa responsabilité. Celle qu’il tenait à garder en vie coûte que coûte – même si pour cela il avait dû briser le cœur, l’âme et la confiance d’Isolde. Tant de choses auxquelles il avait renoncées sans le dire à haute voix. Sans le dire à Aria. Et elle agissait comme si de rien n’était – et malgré lui, il la détestait pour ça. Il la détestait pour être si égoïste, menacer constamment de jeter aux ordures tous les sacrifices qu’il avait faits. Pour eux. Pour elle. Rien qu’elle. Parce qu’il n’avait jamais valu grand-chose. Et parce qu’il avait bien des erreurs à rattraper.
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MessageSujet: Re: (aria), my sister, my responsability.   (aria), my sister, my responsability. Icon_minitimeMar 21 Avr 2015 - 22:42


My sister, my responsability
Ces & Aria


Les secondes passaient, se transformant en minutes puis en de longues heures. Elle le savait, mais n'arrivait pas à lutter contre le dégout que lui inspirait cette chambre. Tout lui semblait sinistre, de la chaise à moitié bancale au lit qui ne semblait pouvoir effacer les traces des multiples personnes qui y ayant séjourné. Les murs semblaient renfermer des secrets tout aussi sombres que les occupants. Et pourtant ils étaient loin d'un motel, sale, infesté de cafards. Il lui semblait néanmoins que c'était tout comme. Et elle avait encore foiré, comme à son habitude. Tout ce qu'elle touchait depuis un an semblait se briser sous ses mains. La fierté de son père, son avenir qui descendait dans un puit sans fond, l'amour de sa mère. Même sa relation avec Cesare ne semblait pouvoir résister à cette tornade qui emportait tout autour d'elle. Cette proximité à la fois nécessaire et à la fois de plus en plus pesante. Les non dits qui restaient enfermés, sans que l'un d'eux ne puisse partager ce qu'il ressentait. Elle ne pouvait se sortir de cette déchéance progressive. Encore une fois, elle n'avait su garder son travail qui pourtant en dehors de la ville, loin de tout lui permettait de ramener de l'argent sans qu'elle ne se mette en danger. Mais elle n'arrivait plus à supporter les ordres, les in flexions agressives des voix, et pour la plupart du temps une présence masculine à ses côtés. Elle bouillonait, sentant de plus en plus son pouvoir lui échapper, lui filer moqueusement entre les doigts, tourner sournoisement autour des hommes qui l'employait. Elle pouvait alors sentir une certaine peur émaner d'eux, les rendant colériques, dépassés. Et alors elle le voyait. Cet homme qu'elle avait pourtant aimé et à qui elle avait accordé une confiance sans faille, cet homme qui l'avait blessée qui lui avait fait perdre toute innocence. Elle souffrait de cette trahison, de ce rejet mais plus encore de sentir cette haine affluer en elle à tout instant. Haine qui semblait s'allier contre elle avec son don, qui lui faisait perdre les pédales par instant. Instants ou tout ce que son cerveau enregistrait se reliait avec la peur, la défense qui pour elle se traduisait par l'attaque. Alors elle pétait un plomb, envoyait tout balader et se faisait rejeter. Encore et encore. Il lui arrivait encore de se demander au fond si son père n'avait pas gagné. S'il n'avait pas brisé en elle quelque chose d'irréparable. Quand bien même aurait elle sa revanche un jour, pourrait elle vraiment estimer qu'elle avait vaincu l'homme à l'origine de tous ses cauchemars ?

Toutes ces questions affluaient sans cesse dans son cerveau, sans qu'elle ne puisse s'en débarrasser, sans lui laisser de répit. Ce soir là, elle errait sans but dans les rues de Radcliff, se demandant combien de temps ces rues l'emprisonneraient. Elle avait rapidement vu Nathéis, bu un verre avec lui, reculant de plus en plus l'échéance ou elle devrait rentrer. Mais il devait partir, vaquer à ses occupations. Parce qu'il avait une vie lui. Parce qu'il pouvait envisager un avenir, avoir une coquette maison, une femme, des enfants. Elle n'arrivait pas à diriger ses pas vers cette sinistre chambre. Une bière à la main elle marchait tout simplement laissant ses pas l'a guider. Elle pouvait sentir l'inquiétude de Cesare quant à son absence. A ses absences. Elle pouvait même sentir sa colère qu'il mettait de côté pour l'étreindre alors qu'il avait passé des heures à se morfondre. Elle s'en voulait, ça la peinait de voir leur relation ainsi dégradée par leurs propres ressentiments incapables de passer le seuil de leur bouche. Mais elle n'arrivait plus. Elle ne pouvait plus passer des heures là bas, à ressasser tout ce qui n'allait pas, à se demander s'il y aurait une finalité. A lutter pour empêcher le sommeil de l'emporter dans des cauchemars qui la transportaient dans un autre monde. Les cernes maintenant incrustées sous ses yeux témoignaient de son incapacité à trouver un repos tranquille, sa réversion quant à fermer les yeux. Elle sentit sa poche vibrer. Encore une fois. Elle ne voulait pas répondre, ne voulait pas entendre la voix anxieuse de son frère l'a forçant à retourner dans cet endroit, à tomber à la fois dans cet ennui destructeur et dans des cauchemars qui la plupart du temps ne lui appartenait pas. Pourtant une partie d'elle était poussée à le rejoindre. Poussée à le prendre dans ses bras, faisant taire leurs angoisses. Elle avait besoin de lui, ne pouvait envisager de vivre sans sa présence. Cet amour qu'elle avait pour lui était incontrôlable. Tout comme cette colère quand son esprit lui rappelait qu'il ne lui avait pas accordé sa confiance. Alors qu'elle n'avait ne serait ce qu'un instant douté de lui. Elle ne pouvait abandonner ce sentiment de trahison sur le bas côté, continuer son chemin à ses côtés en oubliant toutes ses erreurs passées.

Finalement elle avait vaincu cet angoisse de retourner dans cette chambre, de voir le regard désapprobateur de son frère. Il lui manquait. Elle jouait toujours avec le feu. L'avait toujours fait. Elle sait pertinemment qu'il ne partira pas sans elle, qu'il ne l'a laisserait pas une deuxième fois derrière lui. Cela signerait sûrement la fin. Tout comme elle sait qu'elle peut croiser quelqu'un qui en veut à sa vie à tout coin de rue, qu'elle peut retomber dans les mains de son père à tout instant. Mais elle a besoin de sentir ce danger, elle en a toujours eut besoin. Toujours à faire osciller les limites, à chercher une excuse pour rompre avec la banalité même de la vie. Elle cherchait la confrontation, chercher à évacuer sa haine. L'alcool était devenu un exutoire si simple, si accessible. Mais elle sentait que ce n'était pas suffisant. Il fallait plus. Toujours plus. Alors même qu'elle ouvrait la porte du motel, la voix impétueuse de son frère retentit. Elle sait qu'elle mérite un sermonage mais n'estime pas que Cesare soit dans l'obligation de le faire. Peut être va t-il chasser cette dureté sur son visage, pour tout simplement la prendre dans ses bras comme il le fait toujours ? Mais non il continue dans sa lancée sans même lui laisser le temps de lui répondre. La limite a été franchie elle le sent et malgré ce sentiment de culpabilité elle ne peut empêcher ce début de colère qui monte en elle. Cette façon qu'il a de l'empêcher de quitter cet endroit, ce rictus amer, ce regard dur. Elle n'arrivait pas à se défaire de l'image de leur père, de ces expressions qu'ils partageaient. Cette façon d'envahir brusquement son espace, de le confiner. « Je n'ai pas de comptes à te rendre Cesare. Je ne t'ai jamais demander de m'en rendre quant à tes excursions. » Sa voix est dure tandis qu'elle fixe son frère sans se démonter. Lui qui l'empêche d'essayer de se construire quelque chose, alors même qu'il est la faute de son enfermement. Elle sait que ses pensées sont injustes. Qu'il ne le mérite pas, mais cette rancoeur s'accroche à elle tel le ferait une sangsue. « Qu'est ce que tu me reproches Cesare ? De ne pas me tenir sous ton garde à vous ? D'être adaptée socialement ? ». Elle a été loin, bien trop loin. Un an auparavant jamais de tels propos n'auraient pu sortir de sa bouche, jamais elle n'aurait pu avoir la volonté de le blesser. Jamais elle n'aurait pu envisager de sous entendre que Cesare puisse être inadapté à la vie sociale, alors même qu'elle savait les barrières constantes qui l'entouraient. Elle le regrettera ses propos. A un autre instant. « Etre libre pour être mieux enchainée c'est ça ? ». Comment ne peut il pas comprendre ? Ne pas comprendre qu'elle a besoin de cette vie, qu'elle a besoin de fuir cette chambre qui lui rappelle son emprisonnement. De le fuir lui qui lui rappelle ce visage semblable à celui qui hante ses nuits ? Comment peut elle coordonner ce sentiment de rancoeur et la nécessité même de sa présence à ses côtés ?
AVENGEDINCHAINS
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (aria), my sister, my responsability.   (aria), my sister, my responsability. Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 18:12


home is nothing but two arms holding you tight
I know I took the path that you would never want for me. I know I let you down, didn't I ? so many sleepless nights where you were waiting up on me, well I'm just a slave unto the night. now remember when I told you that's the last you'll see of me. remember when I broke you down to tears. I know I took the path that you would never want for me. I gave you hell through all the years w/azaria demaggio & cesare demaggio.

Vivre dans la peur n’était pas quelque chose que Cesare avait appris. Il avait appris, au contraire, à combattre les menaces de ce monde – limités dans son éducation aux transmutants, sur lesquels reposaient les catastrophes des temps modernes. L’entraînement de Cesare pour devenir un chasseur était parfois passé par des étapes de ce genre ; vaincre la peur par n’importe quel moyen qui soit, balayer celle-ci de l’esprit pour ne se soumettre à aucune faiblesse. Des faiblesses, le DeMaggio en avait pourtant, il l’avait découvert d’une manière bien cruelle – le chantage de ses parents avait mis à sac toutes les croyances qu’il avait toujours eues. Le fait que la famille était tout ce qui importait, tout ce qui prévalait sur le reste. Le fait que construire une vie solitaire était le meilleur moyen de ne pas connaître la faiblesse. Sa sœur était une faiblesse. Isolde était une faiblesse, quand bien même elle n’y croyait sans doute plus ; et la transmutante était de plus en plus encline à mettre sa vie en danger, ce qui n’aidait en rien Cesare à prétendre tourner la page. Prétendre, seulement ; car dans les nuits silencieuses qu’il passait éveillé, il entendait inlassablement les paroles de la blonde résonner dans son esprit, glisser jusque dans ses entrailles pour les glacer. Inlassablement, il retrouvait la jeune femme sur son chemin, d’une manière ou d’une autre : soit parce qu’il s’inquiétait à chaque événement qui se déroulait en ville, se demandant si Isolde en faisait partie, soit parce qu’irrémédiablement, ils se croisaient au même endroit, gagnés par le même désir suicidaire de prendre des risques. Faire quelque chose. Cesare lui-même ne savait plus pourquoi il faisait ce qu’il faisait : par automatisme, parce que la croyance de faire quelque chose de bien était si profondément ancrée en lui, ou alors pour chasser ce côté de lui qu’il n’acceptait pas. Il était un transmutant, jusque dans les plus infimes fibres de son corps, de son ADN – quelque chose, dans la roue infernale de la nature, avait décidé qu’il finirait ainsi, et qu’il ne pourrait rien faire contre cela. Chasser était pourtant ce qu’on lui avait toujours appris à faire ; chasser et détester ces créatures meurtrières, tenant entre leurs mains le sort du monde entier : et contrairement à la vision manichéenne dans laquelle beaucoup se complaisaient encore, Cesare était de ceux qui avaient conscience qu’il y avait des transmutants, quelque part, avec l’âme aussi noire que certains chasseurs. Que les parents DeMaggio eux-mêmes. Alors qu’ils étaient devenus des fugitifs, traqués par leur propre famille, affaiblis et esseulés, Cesare et Aria n’étaient désormais plus uniquement les proies de leurs parents – sans doute que dehors, quelque part, il y avait des transmutants tout autant désireux de les étriper que leurs propres géniteurs. Combien de personnes voulaient leur mort ? Bien évidemment, il y avait Aria, douce et presque innocente Aria qui n’avait connu de la chasse que son côté aventureux, l’arôme acide de l’adrénaline palpitant dans les veines. Cesare avait été l’homme, Cesare n’avait que trop assisté aux expériences de son père – assez déjà, pour se faire une nette idée de ce qu’avait vécu sa sœur abandonnée, alors même qu’elle n’avait encore guère mis le moindre mot sur ses cauchemars.

Ils n’étaient pas experts en confessions, tous les deux fuyant ardemment les discussions à cœur ouvert qu’ils n’avaient que rarement eues. Le dialogue ordinaire d’une famille ordinaire n’avait jamais été leur quotidien, et au final, ils se retrouvaient seuls, l’un avec l’autre, bien trop conscients qu’ils n’étaient que les deux seules âmes dans ce monde capables de se comprendre. Ou presque. Quelque chose s’était brisé, quelque chose avait disparu entre eux – ou était apparu : un voile de non-dits qui devenait de plus en plus pesant. Les choses avaient toujours été si naturelles entre eux, les enfants DeMaggio, toujours là pour se soutenir, toujours là pour se couvrir l’un l’autre. Jusqu’à ce que Cesare quitte la maison, du moins ; prétextant une chasse pour cacher ce qu’il était – s’éloigner, s’éloigner de sa famille au point de presque bannir Aria de sa vie. Il le savait, ç’avait été une erreur qu’il ne pouvait désormais plus réparer : un brin de lâcheté, de peur l’avait emporté sur tout le reste, et désormais, il devait vivre avec ça. Tout comme il devait vivre avec les noms de ceux qu’il avait tués en tête – ceux de l’entrepôt qu’il avait fait exploser, ou même ceux avant, qu’il avait vu – trop jeune – presque comme un gibier indispensable à abattre pour le bien de tous, comme le disait le père DeMaggio. Il était presque encore incroyable qu’ils puissent ressentir quelque chose, malgré tous les événements de leur vie : sans doute qu’ils n’avaient été élevés que dans le but de devenir des machines, quelque chose de semblable à leurs parents, si prompts à tourner le dos à leurs progénitures au moindre faux pas de leur part. Cesare savait d’où venait son salut. D’Aria. D’Isolde. Ces âmes qui, il ne savait comment, avaient réussi à faire couler jusque dans son cœur, ces bribes d’humanité contre lesquelles son père s’était vaillamment battu. Bien souvent, Aria avait été la seule personne avec qui il avait été apte à parler à cœur ouvert, ou même la seule personne à qui il parlait après des jours de solitude – elle, elle avait toujours été plus sociable, plus naturelle avec le monde autour d’elle. Sans doute ne pourrait-elle jamais comprendre ce qu’elle représentait, ce phare à l’humanité qu’il avait manqué de perdre tant de fois. L’éducation des DeMaggio avait pourtant fait son œuvre : le digne fils se montrait bien souvent plus enclin à la violence, à la rancœur ou aux règlements de compte musclés. Le reste, ce n’était tout simplement pas son champ d’expertise ; surtout des parts d’existence qui s’étaient envolé en fumée aussitôt qu’il avait fait son choix, sacrifiant des dizaines de vie pour sauver Isolde, en sachant parfaitement bien qu’elle le détesterait pour ça. Il n’avait, après tout, jamais demandé à être aimé en retour. Les paroles qu’Aria lui renvoyait explosaient à son visage comme des vérités dont il n’avait que trop souvent eu conscience : les relations humaines n’avaient jamais eu leur importance dans sa vie, et aujourd’hui, ceux qu’il pouvait prétendre connaître se comptaient sur les doigts d’une main. Et tous le détestaient, d’une manière ou d’une autre.

Peut-être bien qu’il était inadapté socialement, littéralement enchaîné au nom DeMaggio, aux exigences de leurs parents, à cette destinée de chasseur qu’il avait toujours eue à l’esprit – Aria ne pouvait pas comprendre. Isolde ne pouvait pas comprendre. Toutes les deux étaient pourtant bien promptes à le juger et à le condamner. « Moi au moins, je sors pas d’ici pour aller risquer ma vie, et ta vie par la même occasion ! » l’âpre sentiment d’injustice l’emporta sur la colère ou l’inquiétude : trop souvent on avait usé d’Aria comme moyen de pression, et ses parents avaient découvert un tout nouveau pantin pour faire de même – Aria, Isolde, ça revenait au même, toutes les deux utilisées sans même le savoir. Toutes les deux victimes de leur insouciance, ce désir si ardent de faire les choses bien, ou même de faire quelque chose tout court. Est-ce que sortir boire une bière valait la peine qu’ils perdent tous les deux la vie ? « Désolé si la vie de fugitifs ne convient pas à tes attentes, Princesse. J’essaye juste de nous garder en vie, et c’est grâce à ça que t’es encore là. » il n’était pas le premier de cette joute verbale à prononcer des paroles injustices et blessantes ; tout comme sa sœur, avec la même défiance, il soutint son regard, prêt à remuer le couteau dans la plaie. Car après tout, il était temps qu’ils explosent. Depuis qu’ils étaient ici, l’un avec l’autre uniquement, Aria s’était habituée au Cesare disponible, enclin à rattraper ses erreurs – celui-ci semblait s’être envolé, au moment où il franchit la volée de pas les séparent, pour venir saisir le menton de sa sœur pour la forcer à le regarder. « T’es bourrée, et va savoir quoi d’autre. Tu vas me faire croire que t’étais apte à te défendre si quelqu’un te tombait dessus ? » il la relâcha, la fusillant d’un regard accusateur, et ne se laissa guère le temps de souffler, ou même l’occasion à la culpabilité de prendre le pas sur tout le reste. Assez de culpabilité, il la ressentait déjà quotidiennement – un peu plus, ou un peu moins, il s’en foutait, tant que ça gardait Aria en vie. Tant que ça gardait Isolde en vie. « Puisque tu es si sure de tout savoir. » l’ironie ne manqua pas de vibrer dans sa voix, sans pour autant que le moindre rictus moqueur ne vienne retrousser ses lèvres. Sans doute avait-il tout pour ressembler à leur père à l’instant précis ; mais Cesare avait appris à sa façon que celui-ci avait raison – avait toujours eu raison : le monde était un endroit dangereux, et Aria n’était qu’une idiote de croire qu’elle pouvait le combattre. Aria n’était que trop chanceuse d’avoir pu connaitre le monde différemment ; elle qui avait tant envié son frère, l’enfant roi, celui qui désormais déchu, se retrouvait à subir le poids de sa couronne : il savait ce qu’elle ne voulait accepter. « Ta vie d’avant, tu ne peux plus l’avoir, Aria. Et c’est pas de ma faute. » lâcha-t-il finalement, d’une voix neutre ; lui n’avait jamais eu de vie, si ce n’est les quelques bribes d’humanité détruites par le feu qu’il avait lui-même déclaré. A ce jeu-là, peut-être bien qu’Aria perdait plus que lui, mais cela ne lui importait que peu, c’était un mal pour un bien, un calcul savamment pesé au résultat destructeur pour tous les deux.
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MessageSujet: Re: (aria), my sister, my responsability.   (aria), my sister, my responsability. Icon_minitimeDim 3 Mai 2015 - 15:54


My sister, my responsability
Ces & Aria


Pas tout à fait chasseurs, pas tout à fait mutants, pas tout à fait humains. Aux yeux du monde ils n'étaient rien, que des êtres à haïr pour le sang des hunters qui  coulait dans leurs veines, pour les gênes de transmutants qu'ils portaient malgré eux. Même au fond d'eux mêmes, leurs convictions n'étaient rien : tuer les mutants ou tuer les hunters ? Vivre en acceptant ce gêne ou vivre ou le détruisant ? Y avait-il seulement un solution à leur vie, un moyen d'exister sans être l'un ou l'autre ? Mais rien ne changerait jamais, ils seraient toujours aux yeux des mutants des hunters quand bien même ils rejoindraient leur cause, et seraient toujours aux yeux des hunters des mutants quand bien même leur gêne serait annihiler. La seule chose qu'elle pouvait voir à la fin de ce tunnel infernal  n'était autre la silhouette de son frère, le seul avec qui elle pouvait partager sa vie sans sentir un regard un accusateur dans son dos. Le seul en qui elle parviendrait à accorder sa confiance, le seul qu'elle avait envie de sentir à ses côtés, le seul qui pouvait la rassurer d'un simple contact. L'archipel se tenant au milieu d'une mer déchainée, essayant par tous les moyens de l'entrainer au fond, de la faire suffoquer, de tout simplement la faire disparaitre. Mais il lui semblait si lointain, presque insaisissable, s'éloignant toujours plus alors qu'elle se laissait entrainer au fond, qu'elle sentait qu'il était plus simple de fuir ses cauchemars que de les combattre. Pourtant elle le voulait auprès d'elle, elle voulait pouvoir se rattacher à son roc, pouvoir se laisser aller dans ses bras, fermer les yeux et ne sentir plus rien d'autre que ce sentiment de sécurité qui semblait le seul à pouvoir lui offrir. Mais elle ne pouvait pas, tout son être l'empêchait de rejoindre, de le prendre dans ses bras. Elle ne pouvait palier au sentiment d'abandon qui l'étrennait à chaque fois qu'elle posait ses yeux sur lui, cette peur sourde qu'il finisse par partir, qu'il finisse pas la laisser. Une seconde fois. Sa confiance envers lui était autrefois sans limite, un lien qui lui semblait alors impossible à effriter, à briser. Et pourtant par ses choix, ses peurs, son manque de confiance en elle il l'avait détruit. Un sentiment amère, une brisure en elle, bien plus que son père n'aurait jamais pu faire malgré tous ses efforts. Parce que lui il avait cessé de compter, il avait cesser d'exister en tant que père, il n'existait plus que sous forme de monstre. Et pour ne plus avoir peur des monstres, il fallait tout simplement les tuer. Mais elle ne pourrait jamais effacer son amour pour Cesare, ne pourrait jamais le mettre de côté. Lui dire ce qu'elle avait sur le coeur lorsqu'elle voyait ses traits tirés, qu'elle imaginait le sacrifice qu'il avait du effectuer pour qu'ils puissent de nouveau se tenir l'un à côté de l'autre lui semblait cruel. Elle pouvait sentir ses démons danser autour de lui, pouvait sentir ses peurs, quand bien même ils étaient censé ne jamais laisser celle ci les atteindre, marcher dans le noir plutôt que de le craindre.

Surement Cesare pensait il être face à la même petite soeur qu'auparavant, celle qu'il avait laissée de côté, qu'il devait encore et toujours l'a sauver de ses faux pas, de ses bêtises adolescentes. Qu'elle était toujours ce feu follet, qui sortait pour s'amuser, pour enfreindre le règlement au nez et à la barbe de son père, cette fille qui ne pouvait passer une journée tranquillement. Qui pensait que la chasse n'était qu'un jeu, une manière de se sentir exister, de se battre pour une cause, de briller aux yeux de son père. Non désormais elle buvait pour fuir ses cauchemars, fuir cette vie de merde qui leur avait été assignée, fuir cette chambre qui semblait renfermer tous leurs démons. Et surtout fuir cette rancoeur qui la saisissait lorsqu'elle croisait le regard de son frère. Rancoeur mêlée à la culpabilité de lui en vouloir, la culpabilité de ne pouvoir détacher la responsabilité de son frère des actes de son père. Si elle voulait fuir devant ses sentiments contre qui elle semblait pas de taille, elle voulait se battre, réquisitionner chaque personne qui lui avait imprimé ces cicatrices, les abattre, les voir souffrir, se perdre dans le monde peur qu'elle leur offrirait. Chaque soir une partie d'elle espérait pouvoir tomber sur l'un d'eux, chaque parcelle de son être avait ce besoin de se sentir vivante, la haine coulait littéralement dans son sang, assaillait son esprit. Ces mois à se battre pour vivre, se battre pour ne jamais céder, se battre pour oublier ce qu'elle était, purger ce gêne. Cette violence qui bordait jusque là sa vie l'avait envahie en était même devenue son quotidien. Si elle ne pouvait se l'avouer, l'accepter son corps et son esprit avaient fini par intégrer cette violence, en redemander comme un drogué le ferait. Elle avait besoin de cette adrénaline que lui offrait de mettre sa vie sur un fil en équilibre entre deux gouffres.

Se moquait il donc ouvertement d'elle ? Pensait il sincèrement qu'elle ne s'était jamais réveillée la nuit seule, sans la respiration rassurante de son frère, sans la sécurité de le savoir en vie ? « Qu'est ce qui peut te pousser à croire que tu ne mets pas nos vies en danger lors de tes escapades ?  » L'énervement commençait doucement à gagner la brune face aux contradictions de son frère. Face à cette attitude. Envisageait il  qu'il pouvait toujours agir comme le grand frère protecteur alors même qu'il n'avais pas été là lorsqu'elle avait eut le plus besoin de lui ? Qu'il était parti sans même regard derrière lui, sans même lui tendre la main ? Non il l'avait laissé derrière lui, seule. D'un geste brusque elle écarta la main de son frère sans détourner son regard. « Tu ne crois pas qu'il est peu tard pour s'inquiéter pour moi ? Tu as raté un passage il me semble. » Il était facile de s'inquiéter pour elle maintenant qu'ils vivaient ensemble, partageaient le même quotidien. Mais ou était il pendant tous ces mois ou elle était seule, battue presque à mort quotidiennement ? Comment avait il pu la laisser pourrir, aussi longtemps et venir vers elle comme une fleur, ignorant le passé ? « Je sais Cesare ! Me penses-tu à ce point stupide ? Et alors quoi ? Il faudrait rester terrés ici, jusqu'à qu'ils aient l'obligeance de nous trouver ? Tu ne seras pas ma nouvelle prison Cesare. » Le ton était légèrement monté, en même que l'injustice qu'elle ressentait au plus profond d'elle même. L'injustice qu'elle faisait subir à son frère quand bien même il l'avait sortie des griffes de leur paternel, l'injustice qu'il lui infligeait également. Ils avaient chacun vécut séparément, leurs vies s'étant déliées, avant de se rejoindre. Mais elles ne s'ajustaient plus, ne s'emboitaient plus comme elles le faisaient auparavant. « La mutation, les idées de nos parents ne sont pas de faute Cesare. Mais ce sont en parti tes choix qui nous ont conduit ici. » Elle savait que ses propos n'étaient pas tout à fait fondés, ne pouvant savoir comment leurs choix auraient pu changer le fil directeur de leur vie. Mais elle était persuadée que s'il lui avait accordé sa confiance, ils auraient pu faire front, éviter la déchéance même de leurs âmes. Il était temps que l'un et l'autre s'expriment, qu'ils puissent de nouveau se comprendre, de nouveau marcher main dans la main.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (aria), my sister, my responsability.   (aria), my sister, my responsability. Icon_minitimeMar 5 Mai 2015 - 23:49


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I know I took the path that you would never want for me. I know I let you down, didn't I ? so many sleepless nights where you were waiting up on me, well I'm just a slave unto the night. now remember when I told you that's the last you'll see of me. remember when I broke you down to tears. I know I took the path that you would never want for me. I gave you hell through all the years w/azaria demaggio & cesare demaggio.

La rancune n’était pas de ces sentiments qui auraient dû trouver chemin jusqu’à son être. On avait voulu faire de lui un sigisbée, quelque chose d’immuable et d’indestructible, érigé en toute puissance par les volontés des parents DeMaggio. Cesare n’était pourtant pas un héros, ni même aussi infaillible que l’aurait voulue l’éducation qu’il avait toujours eue : ce n’était pas faute d’essayer, pourtant. Au moins n’était-il pas lâche, mais tout simplement incapable de ne pas laisser les sentiments, les ressentiments venir bourdonner à son esprit et parasiter ses volontés. Les supposées volontés d’un chasseur – loin du pusillanime du commun des mortels, eux tous qui préféraient fermer les yeux. Il n’était pas noble, n’avait rien d’un chevalier servant, d’un exemple quelconque pour qui que ce soit – c’était là le bien triste bilan de son existence, alors qu’il logeait comme un pouilleux dans une chambre de motel minable, inlassablement obligé de regarder par-dessus son épaule. C’était ça, de s’être fait plein d’ennemis à un âge si jeune – ça pourrissait de l’intérieur, et supprimait tout sentiment de sécurité : désormais abandonné par le nom DeMaggio et l’héritage de ses parents, Cesare sentait toute la vulnérabilité d’une vie solitaire. Il n’était pas seul cependant ; et la présence d’Aria à ses côtés était la seule ancre qui lui permettait de ne pas se noyer dans le flot de ses remords, de ses rancœurs, ou même de sa haine et du désespoir grisant qui possédait son âme. Cesare était devenu mélancolique, d’une certaine manière, ressassant en boucle des événements qui s’étaient déroulés il y a peu – mais au moins, à chaque fois qu’il s’était essayé à ne rien laisser paraître face à sa sœur, il avait prétendu pouvoir oublier tout ce qui le hantait. C’était déjà beaucoup, beaucoup plus que ce qu’il aurait été apte à faire, dans une existence totalement solitaire. Il y avait tout un monde qu’il découvrait ; une vaste planète faite de vastes personnalités, où des créatures douées de poïkilothermie étaient aptes à s’adapter à leur milieu bien plus aisément que lui. Il était une créature d’habitudes, et chacune d’entre elles s’étaient brisées au moment où tout avait basculé : était-ce lui, qui avait finalement choisi de quitter sa famille, ou sa famille qui avait choisi de le quitter lui ? Encore une fois, Aria était ce petit morceau de quelque chose qui lui donnait espoir, une étoile filante brillant de mille feux sur un firmament d’encre. Avec des serres acérées, il était prêt à s’accrocher à sa sœur pour ne pas la perdre – ou ne pas la laisser filer, elle aussi. Le DeMaggio était si plein de faiblesses, des trous complets à son armure d’acier par lesquelles toutes les menaces possibles et imaginables pouvaient s’infiltrer ; protéger avait été ce devoir que ses parents lui avaient toujours inculqué, ce pour quoi ils croyaient en la chasse. Ou ce pour quoi ils prétendaient croire en la chasse, encore à l’heure actuelle, l’honneur de la lignée reposant sur le sacrifice de tout un nom au profit du plus grand bien. Il aurait dû fuir ce schéma de vie aussi vite qu’il avait eu conscience de sa dangerosité : il ne l’avait pas fait, cependant – pas même pour Isolde. Quand bien même ça avait été tentant, aussi tentant que toutes les promesses d’avenir qu’ils s’étaient susurrés dans l’intimité d’un moment où ils s’oubliaient – mutants, chasseurs, peu importait.

S’accrocher au passé n’aidait pas. Et ne faisait que piéger Cesare dans un cercle vicieux dans lequel il finirait presque, tôt ou tard, par se complaire parfaitement, confondant adaptabilité et ivresse. Dépendance. Lente et douce agonie. Ils n’avaient pourtant été que des pantins aux mains de leurs parents, des toutous qu’on préparait pour un concours canin organisé entre toutes les familles de chasseurs – à ceux qui offriront le plus digne héritier. Le dauphin digne de prendre la couronne. Un cadeau empoisonné, aussitôt que le Destin le choisissait : les parents DeMaggio étaient aujourd’hui prêts à sacrifier leurs progénitures sur l’autel de leurs croyances sempiternelles. Et ni l’autrefois, ni les supplications, ni leurs faiblesses ne pourraient leur sauver la vie. Seuls leurs réflexes de survie le pouvaient, ces connaissances qu’ils avaient glanées pendant des années de vie sous la tutelle des DeMaggio : les dignes élèves devenus des traitres. Pour leurs parents, c’était comme si les masques étaient subitement tombés, révélant les visages de deux aliens qu’ils ne reconnaissaient pas, ou de deux vampires assoiffés de sang sortis des aventures d’Edward Cullen : quel péché avaient-ils commis, hormis celui d’avoir des gênes que leurs propres parents leur avaient transmis ? Ici, il n’y avait ni tromperie, ni la décision perverse d’un auteur thaumaturge, bouleversant de ses écrits toute la destinée des DeMaggio. Simplement l’immuable caractère d’un hasard incompréhensible – et nul être au sein de la famille de chasseurs ne détestait plus celui-ci que Cesare lui-même. Pas même Aria, malgré tout ce qu’elle avait traversé, malgré la fuite en avant qu’elle accomplissait, se noyant inlassablement dans des boissons alcoolisées, des soirées baignées d’inconscience et d’imprudence. Pas même Aria, qui avait été torturée par leur propre père à des fins expérimentales. Pas même Aria, qui crachait tant de rancœur, tant de haine dans ses mots : les pensait-elle réellement ? Une part de l’aîné ne pouvait s’empêcher d’espérer que non – mais la réalité s’imposait d’elle-même à chaque fois qu’il croisait le regard de sa cadette. Elle le détestait bel et bien ; une part d’elle, au moins, existant, quelque part dans son esprit, aux tréfonds de son âme, dans son cœur palpitant à tout rompre. Cette dispute n’avait rien à voir avec celles qu’ils avaient pu connaître autrefois, quant à savoir qui prendrait le dernier carambar, la dernière bouchée aux bananes flambées préparées par la mère DeMaggio, (rares plaisirs dans une vie de privation) : la vie avait suivi son cours, et avec elle étaient venues toutes les parts d’une responsabilité criante, une vie d’adulte qu’ils ne pourraient pas assumer. Ils étaient des parias, des traqués, condamnés à une existence de fugitifs tant que leurs parents seraient en vie, dévorés par la détermination de les attraper et de les tuer – même Barack Obama ne pourrait rien changer à leurs desseins : aucune autorité ne pouvait stopper la marche impétueuse de la vengeance de leurs parents. Alors pourquoi, pourquoi Aria tentait-elle le Diable ? Probablement que tous les chasseurs en ville étaient du côté de leurs géniteurs, et que la moitié des transmutants (leurs soi-disant semblables) connaissaient leur nom et le détestaient. Peut-être que l’approche du frère attentif et inquiet aurait mieux marché, mais l’impatience avait tant dévoré les entrailles de Cesare, qu’il était incapable de laisser le calme reprendre place en lui. Ils en auraient pourtant bien besoin, alors que les mots dépassaient déjà leurs pensées ; aux paroles d’Aria, même avaler une huile toxique pour lubrifiant ne ferait pas passer la pilule – la vérité pure et dure explosant dans le silence tendu qui suivit les mots de la jeune femme.

Dans toute la vie décousue qu’ils avaient connue, oscillant dans les hauts et les bas d’un destin en accordéon, le lien qui avait uni Cesare et Aria était resté indéfectible. Immuable. Indestructible. Ils n’avaient pourtant, jamais grandi dans l’univers des télétubbies, bercés par de belles promesses et de jolies histoires d’enfance – l’adversité pure et dure les avait unis. Et les désunissait aujourd’hui tout autant. Ils avaient souvent été traités avec le même respect qu’on octroyait à un balai à chiottes, glanant leurs parts de bonheur dans des instants éphémères, autour d’un plat mexicain, d’un film pornographique saisi au milieu de la nuit pour ricaner sur le ridicule de la vie de certains, là-bas, à l’extérieur du monde des DeMaggio. Tout ceci semblait si loin, détruit par les abysses de leurs chagrins respectifs. Pour la première fois depuis le début de leur joute verbale, Cesare détourna le regard, un soupir d’affliction glissant d’entre ses lèvres – l’épuisement craquela son visage, là, juste sous les yeux de sa sœur. Qu’est-ce qu’il donnerait cependant pour être en colère, possédé par la rage au point de quitter cette chambre sans se retourner, shooter dans ce foutu distributeur à préservatifs à la sortie de la chambre, qui lui criait inlassablement à quel point ils étaient dans un endroit miteux. Ça n’avait jamais été ce qu’il avait voulu – pour lui, et surtout pour Aria : sans jamais l’avoir dit à sa sœur, il avait regretté le jour où celle-ci avait emprunté le chemin de la chasse, faisant enfin céder leur paternel pour qu’il lui enseigne quelques petites choses. Elle qui avait eu l’opportunité d’y échapper. Elle qui pourtant, avait été si heureuse d’être jugée digne de la famille, digne de l’héritage. « Alors c’est comme ça que ça va marcher, hein ? J’vais devoir faire le flic après toi et tu vas sans cesse me reprocher ça pour justifier tes actes ? » la lassitude avait donné le ton dans sa voix, mais déjà l’orgueil revenait, accompagné de son alliée la colère – curieusement, le désir de la blesser, comme elle l’avait fait. « Quels choix est-ce que j’ai fait, hein ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire qui soit, un tant soit peu connecté à ce qui t’est arrivé ?! Le fait que j’ai choisi de partir en mission pour ne pas me faire buter par nos parents ?! Ou alors c’est peut-être le fait que tu aies décidé de devenir une chasseuse, qui t’a amenée où t’en es aujourd’hui ! » il la dévisagea, et pourtant, à mesure que les mots sortaient d’entre ses lèvres sèches, il lui semblait qu’il était devenu un zombie, et que c’était un tout autre cerveau qui lui ordonnait de prononcer de telles paroles. « Je suis qui pour toi, Aria hein ? Ton garde du corps ?! Joe le clodo ? Ou celui que tu dois blâmer pour toutes les merdes qui sont arrivées dans ta vie ?! » il avait pourtant tant de fois accepté ce rôle, endossant sur son armure de chevalier, tous les devoirs qu’on voulait bien lui donner. Meurtrier, aux yeux d’Isolde. Traitre. Menteur. Celui qui l’avait abandonnée, pour Aria. Victime. « J’étais pas là, c’est un fait. Mais qu’est-ce que t’as fait quand t’as découvert que t’en étais une toi aussi ? T’es venue vers moi, peut-être ?! J’étais censé te mettre dans cette position, quand t’avais quinze ans ?! » pourquoi crachait-il tout cela, alors même que sa décision avait toujours été claire et nette, et qu’il avait été de toute manière, trop occupé à rejeter cette part de lui-même pour être tout simplement apte à en parler à qui que ce soit. Aria, ou n’importe qui d’autre. Il n’y avait eu qu’Isolde, qui avait été capable de lui faire accepter la mutation en lui, l’évidence de ce qu’il était. Il avait toujours été son frère, serait toujours son frère ; ce rôle de bouclier entre elle et le monde. Elle et les dangers. Il avait été un danger pour elle, à une époque – il s’était éloigné, et elle n’avait certainement pas le droit de croire que ça avait été plus facile pour lui que pour elle. « Je suis pas parti en vacances, Aria. Je suis pas parti par choix. Et c’est pas parce que t’es capable de tirer avec une arbalète et de traquer des transmutants que tu peux prétendre-… » il s’interrompit dans le flot de ses paroles, suspendant soudainement ses mots au bord de ses lèvres, plaquant une main contre sa bouche tout en se détournant. Fuir était l’option qu’il avait envie de choisir ; fuir la fin de sa phrase. Elle ne pouvait pas prétendre savoir ce qu’il avait eu à faire pour la récupérer, ou au combien l’idée de ces centaines de jours de torture pesaient sur ses épaules. Ils s’alourdissaient, à mesure qu’elle se réveillait en sursaut, hurlant sa peur. Rien de ce qu’elle disait ici ne pouvait être pire que ce qu’il se répétait déjà à lui-même : mais il ne comptait pas lui rendre la pareille, crier haut et fort qu’il la détestait pour ce qu’il était prêt à faire pour elle.


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MessageSujet: Re: (aria), my sister, my responsability.   (aria), my sister, my responsability. Icon_minitimeLun 11 Mai 2015 - 3:42


My sister, my responsability
Ces & Aria


Tempérament de feu, carapace incassable mais certainement pas une gourgandine. Voilà tel qu'elle s'était toujours comportée, l'attitude même qui lui avait permis de voir de fugaces signes de fierté dans les yeux de son père. Cette même force qui ne l'avait jamais abandonnée, qui habitait son être avant même qu'elle ne sache poser un pied devant l'autre, une absence de pusillanime commun à son sang. Une sorte de poïkilothermie humaine lui permettant de se fondre dans son milieu, d'adapter son esprit à ce qui l'entourait, à vivre anonymement dans la société tout en étant une composante peu acceptée en son sein. Aujourd'hui encore elle se demandait comment elle dont l'esprit agissait tel un préservatif face face à toute peur, défiant ainsi toute rationalité, défiant la construction même de l'être humain, en était venue à intégrer celles des autres, à les laisser bercer ses nuits et maintenant ses journées ? Cette sensation que jamais elle ne pourrait vivre avec cette mutation et non pas contre comme c'était actuellement le cas, lui laissait une amère vision de son futur. Un futur coincé entre quatre murs, dépendant de la mort même de son sang, de sa chair. Des sensations éphémères de désespoir, d'une vie sans finalité ou quand bien même la chair serait vaincue, les peurs resteront, la hanteront jusqu'à la craquelure puis l'implosion de son esprit. Sa seule ancre dans la réalité semblait s'éloigner à travers les jours, la laissant plus désarmée que jamais. Seule. Force emportée au loin face aux afflux, aux constantes attaques de son don sur elle même. Pourquoi ne pouvait elle pas contrôler ? Comment cette chose qui faisait partie intégrante d'elle pouvait elle se comporter de façon si indépendante de sa volonté ? Qu'est ce qu'il lui filait entre les doigts, l'empêchait la totale compréhension, la libération ? Cette sensation que seul un thaumaturge pourrait être le synonyme de sa délivrance, de sa capacité à contrôler chaque parcelles de son corps, que son esprit soit autre chose qu'un minitel permettant à cette putain de malédiction de contrôler ses nuits, lui imposant des peurs qui n'étaient pas siennes. Un miracle qui ferait d'elle un mutante aussi à l'aise avec son don que ne l'est un dromadaire dans le désert. Leur destinée, leur futur leur avait été enlevé, volé sans que l'un ou l'autre ne puisse influer, crier sa colère, sans qu'il ne puisse résister à ce flot ininterrompu, à cette avalanche d'infortunes qui leur tombaient à tout rompre sur la tête. Aucun sigisbée ne se présenterait pour leur tendre ne serait ce qu'un parapluie.

Les mots dits, les mots instantanément regrettés. Une dureté non méritée, pour un frère qui se tenait toujours à ses côtés. Un frère qui aurait pu ne jamais revenir, la laisser à son triste sort, à une mort imminente. Mais sa haine inassouvie, qui ne pouvait trouver salvation que dans le pire des péchés : le parricide, la mort du père par l'enfant. Malgré cette haine dévorante serait elle prête à être celle qui éteindrait toute flamme de vie chez cette homme ? Mais serait elle prête à laisser un autre le faire, à laisser filer cette vengeance lui filer entre les doigts, laissant cette haine noircir son âme jusque sa mort ? Aucune conclusion ne semblait pouvoir lui rendre cette innocence perdue dans les tréfonds de rancoeur, de dégout, de haine. Mais l'enfant roi, l'enfant si longtemps prisonnier de sa cage dorée devait il subir les conséquences de cet enchevêtrements d'erreurs, de colère mal placée ? Celui qui se tenait toujours à ses côtés résistant à ce flot de paroles blessantes devait il porter sur ses épaules le poids de leur présent et de leur passé ? L'illigitimité même de ses attaques l'a frappait plus encore que les réponses sèches de son frère. Et pourtant elle ne pouvait effacer cette rancune de son coeur, de son esprit, de son regard. Elle était attachée à elle, fixée par des liens plus forts que ne sont ceux des cucurbitacées à leurs fruits. Tout s'entremêlait en elle, les destinataires de sa colère se multipliant alors que sa haine augmentait, comme si elle dépassait ce que l'on pouvait attribuer à un seul homme. Malgré cet amère regret qui montait en elle, cette conscience de sa réaction injustifiée, la colère trop longtemps enfouie n'était pas prête à céder sa place face aux mots vengeurs de Cesare.

Cette vie les avaient tous les deux enchainés à leurs regrets, leur colère, leur démons, les laissant tous les deux au milieu d'un champ de bataille ravagé. Pouvaient ils réellement reconstruire ce lien qui semblait si indestructible, alors même qui leur semblait impossible de se reconstruire eux mêmes ? Leur cohabitation lui semblait fausse, bien loin des petits pains au chocolat apportés le matin après que Cesare l'ait tiré d'une situation qui lui aurait valu une bonne correction de leur père, loin des petits plats mexicains ratés accompagnés de sauce piquante pour masquer le gout de l'infâme chose qu'ils avaient tentés de préparer l'un pour l'autre. Non ils semblaient cohabiter, sans pour autant vivre ensemble. Cette union qui leur était propre auparavant lui manquait, sans qu'elle ne puisse trouver une réponse à l'état de leur relation. « Qu'est ce que ça aurait changé que je ne soit qu'une putain de mutante qui ne sache même pas éviter un coup ? Un boulet encore plus lourd à trainer à ton pied c'est ça ?! Ils ne m'auraient pas accordé une quelconque clémence. Et tu le sais parfaitement ! ». Pouvait il réellement lui reprocher d'avoir suivit la voie qui battait dans ses veines, d'avoir suivit les pas du grand frère tant envié, admiré ? De vouloir qu'un jour le regard de leur père se pose sur elle avec fierté ? De vouloir ne serait ce qu'il remarque l'ombre derrière le fils prodige ? Elle même ne pourrait définir ce qu'il est pour elle, comprendre tous les sentiments qui se mélangeaient à son égard pour ne former qu'un enchevêtrement aussi fluide qu'un sabayon. A la fois le frère, le confident, l'être indissociable lié par l'amour fraternel, des instants de douleur, de fierté, de rire. A la fois l'ancre qui lui permettait de rester à flots, mais aussi le seul réceptacle à sa haine, ses peurs, le seul sur qui elle pouvait déverser sa rage, son mal être. « Comment étais je sensée aller vers quelqu'un d'absent ?! Mais au moins, moi je te faisais confiance. Entièrement. » Quand bien même son frère aurait été à ses côtés, son être tout entier rejetait cette malédiction qui avait fichu leurs vies en l'air, cette merde qui la poursuivait, et la poursuivrait à vie. Son esprit se refusant à cette révélation, à cette promesse de futur envolé, de rêves brisés.

Et alors aussi brutalement que leurs crachats de venin avaient commencé, Cesare se stoppa semblant abandonner cette lutte inutile, à laquelle ils confrontaient tous les deux. Ils avaient beau avoir commis des erreurs, en avoir parsemé leur chemin, et sûrement continuer à en faire ils étaient nécessaires l'un à l'autre. Le dernier pilier qu'il leur restait pour les rattacher à l'humanité, leur donner autre de chose de de la colère et des regrets. Et pourtant elle aurait préféré qu'il continue de la regarder avec colère, s'énerver contre elle, ou encore qu'il lui hurle dessus que d'abandonner. Sa propre colère ne pouvait subsister face à cet être tout aussi détruit qu'elle même, être qui représentait aujourd'hui son monde, la seule personne à laquelle elle pouvait encore se raccrocher, la seule qui pouvait encore lui arracher de réels sourires, l'a faire rire plus facilement encore qu'une blague carambar, faire fuir ses peurs. Il lui semblait que seule sa colère l'avait maintenue encore debout, son corps tout entier s'affaissant sur le lit comme si les ficelles retenant le pantin s'étaient soudainement rompues. La fatigue, la lassitude la saisissaient faisant miroir à l'abandon de Cesare, comme si sa propre colère s'alimentait par celle de son frère. « J'y arrive pas Ces. Cette merde de pouvoir me ruine, cette putain de haine ne veut pas aller voir ailleurs. Je contrôle plus rien ! »
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (aria), my sister, my responsability.   (aria), my sister, my responsability. Icon_minitimeMer 10 Juin 2015 - 1:52


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I know I took the path that you would never want for me. I know I let you down, didn't I ? so many sleepless nights where you were waiting up on me, well I'm just a slave unto the night. now remember when I told you that's the last you'll see of me. remember when I broke you down to tears. I know I took the path that you would never want for me. I gave you hell through all the years w/azaria demaggio & cesare demaggio.

Laisser son passé derrière, renoncer à tout. Oublier. Parfois, ces fugaces songes, désirs, avaient passé l’esprit de Cesare lorsqu’il avait été avec Isolde. Abandonner derrière lui la charge de son destin de DeMaggio n’avait jamais été une possibilité qui avait pu germer dans ses songes : avec la blonde, ça avait pourtant été une chance qu’il avait été prêt à saisir. Il ne savait même plus pourquoi désormais : maintenant qu’il était face à Aria, maintenant qu’il savait, il ne pouvait qu’être accablé par la honte d’avoir un jour voulu l’abandonner. Abandonner son nom de DeMaggio et tout ce qui le rattachait à sa cadette – il disait volontiers que ses parents pouvaient crever dans d’atroces souffrances qu’il ne lèverait pas le petit doigt. Ce n’était sans doute pas vrai ; car la famille, l’ADN qui était écrit en lui, était aussi immuable que l’autrefois gravé dans sa mémoire. Il serait toujours un DeMaggio – tout comme Isolde serait toujours une jeune fille aux souvenirs ternis par la haine qu’elle avait toujours eue pour les chasseurs. Tous les deux avaient été élevés dans un environnement diamétralement opposé : lui, éduqué par les récits de la mort de son grand-père et de son oncle et elle, hantée à jamais par les visions de la mort de son père. La vérité avait fait son retour fracassant dans la vie du brun, rasant tout sur son passage et détruisant les miettes d’espoir qu’il avait eu la folie d’entretenir dans ces quelques mois idéalisés – son histoire avec Isolde avait-elle été un tant soit peu réelle ? Cesare savait tout d’elle (ou presque), mais elle avait sans doute cherché à avoir un avenir avec le mensonge qu’il avait construit dans l’esprit de la jeune femme. Pas avec le chasseur qu’il était en réalité, le DeMaggio avec le passé qu’il transportait comme imposants bagages. Isolde et lui étaient morts désormais, abandonnés dans le désert d’un passé qui aurait pu germer, si seulement la terre n’avait pas été si aride, les circonstances si amères. Etait-ce pour autant de la faute d’Aria ? Regarder sa sœur lui rappelait l’ultimatum de ses parents, le choix qu’il avait eu à faire – l’odeur de cramé, les visages de ceux qu’il avait eu la folie de considérer comme des amis, pour certains. Regarder Aria ramenait devant ses yeux les mots démoniaques qui se glissaient dans son esprit aussitôt que les cauchemars lui revenaient. Tous deux conservaient à l’égard de l’autre une explosive rancœur, qui, à mesure que les mots sortaient d’entre leurs lèvres, menaçait de détruire les quelques subsistances de liens auxquelles ils s’accrochaient. Ils ne fonctionnaient pas ainsi, déséquilibrés, perdus, habités de part en part par la colère, la douleur, la froideur. Séparés, ils seraient pourtant condamnés : peut-être à l’errance, au regret de s’être perdus. Ou même à la mort : Cesare et Aria avaient bien trop d’ennemis pour se rajouter des problèmes – ils étaient des têtes à abattre dans la liste de bien des chasseurs, et de plus encore de transmutants. Dans ces circonstances, le DeMaggio se savait viscéralement incapable d’abandonner sa cadette – encore et toujours c’était cette idée de devoir qui l’habitait avant tout, et l’empêchait sans doute d’apercevoir ce qui avait été naguère.

Encore et encore, les trahisons se multipliaient, roulant sur les langues avec une facilité déconcertante : que resterait-il d’eux, une fois que le carnage serait fini ? Cesare avait le sentiment d’avoir connu trop de carnages, trop de deuils, trop de pertes dans sa vie. Si seulement ça pouvait être pour une meilleure cause, un meilleur avenir : si seulement il pouvait simplement abandonner Aria sur le bord d’une route à des centaines de kilomètres de là, en sachant qu’elle pourrait reprendre sa vie, continuer sans se retourner. Se retourner était cependant indispensable pour les enfants DeMaggio, s’ils comptaient survivre plus que quelques mois. Regarder en arrière, sans pour autant avoir la possibilité de changer quoi que ce soit à leur sort – à leurs choix. « Tu sais parfaitement de quoi j’parle, Aria ! T’aurais pu partir, qu’est-c’qu’il y avait de si important à devenir une chasseuse hein ?! T’étais si jalouse que ça de l’attention que notre père m’accordait ? » était-ce là le fond du problème ? Des gué-guerres sempiternelles qui remontaient à bien plus longtemps ? Au fond de lui, Cesare avait toujours regardé la détermination de sa sœur comme de la stupidité pure et dure – cette même stupidité dont elle faisait preuve aujourd’hui à vouloir vivre une vie normale alors même que ce n’était plus possible. Elle avait eu sa chance, elle était passée à côté de celle-ci depuis bien plus longtemps qu’elle ne le croyait. Aujourd’hui, ce qui avait été autrefois ‘plonger dans l’oubli’ était un salut duquel elle s’était détournée sans y réfléchir à deux fois. Une vie normale, ce n’était pas pour les DeMaggio qui comptaient faire de la chasse leur but. Combien de vies pesaient désormais sur la conscience de Cesare ? Combien de dégénérés avait-il eu le temps d’exterminer avant de découvrir qu’il en était un lui-même ? Qu’il y en avait là dehors, certains qui, peut-être, ne méritaient pas le sort déplorable que leur imposait leur ADN – que jamais, jamais il ne pourrait tuer Isolde parce qu’elle avait une force surhumaine qui la rendait différente du reste de l’humanité ? Qu’est-ce qu’on avait fini par lui faire, au fond de son cerveau, pour qu’encore aujourd’hui il ne sache pas où était son chemin ?! Où était la voie à suivre ? Qui pouvait bien vouloir d’une destinée telle que celle-ci ? Les DeMaggio n’étaient qu’une bande de tordus : deux parents prêts à exterminer leurs enfants parce que c’était ainsi, deux enfants qui s’étaient eux-mêmes jetés dans les abysses de leur enfer personnel, refermant derrière eux la porte de leur cage. Ils étaient ça à la fin, dévastés de A à Z, parents contre enfants, condamnés à devenir une tragédie à l’ancienne, et à ne jamais plus s’en relever. Ni Aria, ni Cesare. Les mots qui brisaient le silence ne seraient jamais oubliés, et tout ça ne faisait que remuer des couteaux froids dans des plaies oubliées, presque cicatrisées par tout ce qui s’était passé depuis. La joute était aussi inutile que blessante : jamais Cesare ne pourrait vivre sans Aria, et l’inverse était tout aussi vrai.

Le brun passa une main sur son visage usé, fatigué, se détournant vivement de sa sœur, et du venin acerbe qu’elle crachait enfin. Combien de temps s’était déroulé depuis qu’il était parti, avant qu’il ne la retrouve ? Egoïstement, pour une fois, Cesare n’avait pas eu les jours courir, et avait volontiers laissé les semaines, les mois s’allonger sans revenir chez les DeMaggio. Chez lui. Face à cette responsabilité rejetée. « Tu parles comme si j’étais à des centaines de kilomètres ! J’avais les parents au téléphone au moins une fois par semaine ; alors quoi, subitement mademoiselle liberté ne pouvait pas faire le mur pour venir voir son frère, c’est ça ?! Arrête, Aria ! Arrête de tout foutre sur le dos des autres ! Ca a jamais été une histoire de confiance, tu aurais trouvé un moyen de m’en parler si toi aussi tu aurais pu ! » ils étaient les seuls à pouvoir se comprendre sur ce terrain-là : jamais Isolde ne pourrait comprendre pourquoi Cesare avait rejeté son pouvoir, et le faisait encore aujourd’hui de manière quasi systématique. Jamais leurs parents ne pourraient comprendre que tout ça faisait partie d’eux désormais, tout autant que le fait qu’ils étaient encore leurs enfants, les chasseurs qu’ils avaient passé des années à entrainer. L’épuisement était là, palpable après toutes ces années d’hésitation, de mensonge, de secrets, de confiance brisée. Enfants, ils avaient eu bien moins de questions en tête, simplement des préoccupations de gamins, des secrets de gamins, et des conséquences de gamins. Maintenant, lui se rendait compte des quantités de sang qu’il avait versées sur le long chemin de sa destinée, et elle voyait toute l’ampleur du carnage de l’existence d’un DeMaggio telle qu’elle l’avait choisi – face au désarroi de Cesare, éclata dans toute sa splendeur celui de sa cadette, un DeMaggio répondant en miroir à l’autre. Inlassablement, c’était le match de la colère et du désespoir qui se jouait en eux, l’un surpassant l’autre selon les circonstances. Un étau froid se resserra dans sa gorge à la vision de sa sœur, affaiblie par ses hantises et ces doutes auxquels il n’avait que trop peu assisté jusque-là. Peut-être bien que l’un avec l’autre depuis le début, ils auraient pu y voir plus clair, accepter ce qu’ils étaient. Elle n’en pouvait plus. Lui non plus. Ils n’en pouvaient plus. « Je sais. » sa main trouva celle de sa sœur, posée sur son genou, et de ses doigts, il émit une légère pression pour saisir le regard de sa cadette. Cesare s’accroupit devant elle, jambes fléchies pour que son autre main trouve la joue d’Aria, caressant doucement celle-ci dans l’espoir d’y effacer les traits inquiets et fatigués de son facies. « On peut pas rester comme ça, Aria. Ou on va finir comme eux, j’veux pas finir comme eux. » il voulait pouvoir revenir en arrière, redevenir ce Cesare qu’Isolde avait presque construit à elle toute seule, ce Cesare incapable de détester les transmutants parce que la blonde appartenait à leurs rangs. Ce Cesare qui avait entrevu une issue à ce qui avait toujours été sa vie. Il ne voulait pas crever en étant devenu comme son père, dévoré par la haine, ressassant une vieille histoire pour justifier les meurtres qu’il avait commis. Il ne voulait pas, surtout pas, qu’Aria devienne ça. Sa main dans les cheveux de sa sœur, il l’attira à lui, un baiser s’écrasant sur le front de la brune, comme s’il cherchait surtout à vérifier que ce contact puisse lui sembler encore si naturel, si instinctif. Aria était toujours sa sœur, sa raison de vivre, quoiqu’ils se disent, quoiqu’ils fassent. « J’suis là maintenant. Me repousse pas. Y’a que moi. On peut pas, on peut pas continuer comme ça. » pas comme ça, comme des fugitifs, ou des frères et sœurs qui se déchirent. Ou des enfants désirant tuer leurs propres parents. Il ne savait pas, déjà. Des DeMaggio, sans doute. « J’te quitterai jamais, Aria. » plus jamais, du moins. L’erreur cruelle résonnait à son esprit dans des vagues déferlantes : tout ce bordel était-il de sa faute ? Bien des personnes étaient prêtes à y croire, lui aussi sans doute. Qu’importe, l’important c’était de se relever, sans doute.
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