Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
   La première fois que mon don s'est manifesté, ce fut lorsque j'ai dit  « Non ». Mon père a fermé sa bouche, puis l'a ré-ouverte, puis l'a refermée. Je crois bien être la première personne qui lui ai jamais dit non. J'avais son don. Celui d'embobiner n'importe qui en lui parlant, simplement. De le persuader, diriger, manipuler. Oh, le paternel voulait pas me pousser à tuer quelqu'un, juste ranger ma chambre. Et je lui ai dit non. Parce que quand on a ce don, on s'auto-manipule en permanence. On n'est jamais soi-même, on n'est jamais normal. Certains disent que je me suis fabriqué des souvenirs ou alors que j'en ai supprimé en retournant sans le vouloir mon don contre moi-même, tout comme mon père vers la fin de sa vie mais.. Au moins, on ne peut nous manipuler ou jouer avec nos sentiments - et le don que nous partagions était alors comme annulé entre nous deux.
J'avais 6 ans, et au final, j'ai tout de même rangé l'espèce de coin de salon qui me servait de chambre. Mais aujourd'hui, près de 30 ans après l'apparition de mon don, je sais faire plus que résister aux influences mentales. Hier encore, il m'a fallut deux minutes pour persuader un homme de se mettre une balle dans le crane. Ce matin même, quelques caresses et murmures pour que je ne paye pas la demoiselle de plusieurs centaines de dolars. Dans le fond, je ne fais rien de mal. Je ne fais que parler.


   avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
  Il n'y a pas d'hunters. Il n'y a que nous, et les humains - cette seconde catégorie nous méprisant tous à un niveau différent. Donc oui, j'ai déjà cotoyé ce genre de personnes. Mais surtout, j'en ai tué. Ne vous en faites pas, je ne fais pas de différence entre humain ou "hunter", je ne fais qu'éliminer ceux qui se mettent en travers de notre route, de notre destinée. Evidemment, à terme les Hommes disparaitront - mais puisqu'il ne restera plus que des gens comme nous pour les enterrer, cel n'attristera personne n'est-ce pas ?

   utilisez-vous beaucoup votre don ?
   Tout comme mon père, je n'ai pas de maîtrise sur mon don. Lorsque j'ouvre mes lèvres, lorsque j'émet un son, je commence à persuader les gens. C'est pour cette raison que j'évite de parler du fait que selon Darwin nous sommes tous des singes ou des animaux, une discussion banale qui peut souvent mal tourner pour ceux qui commencent à grimper aux arbres après quelques minutes. Il me faut beaucoup de concentration pour réfrenner mon don, et au vu du prix qu'il y a à payer et des avantages qu'a ma mutation, inutile de vous dire que je ne prend pas souvent cette peine. Si il y a cependant bien quelque chose qui empêche ma persuasion d'agir, ça serait le chant. Je peux vous séduire en parlant, mais juste vous émerveiller en chantant.
Oui, je suis un très bon chanteur.

   que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
   Ils sont adorables. Mignons, jeunes et candides - pour un peu, je les subventionnerais, mais il faut croire que j'ai un plus grand dessein à accomplir. Ils se revendiquent "anti-hunter" quand la menace réelle sont les humains dans leur globalité. Ils veulent être en harmonie avec le reste de la population alors même que c'est cette population qui les a forcé à se rebeller. Vous voyez, je vois ces jeunes gens comme des gamins qui apprennent à grandir. Alors je les observe, j'en fait même partie lorsque cela peut couvrir certains de mes meurtres, et j'attend. J'attend qu'ils réalisent leur condition et ce qu'est la réalité. J'attend qu'ils grandissent afin qu'un jour, je les entende dire « Non » : non aux humains, non à leurs meurtres bien-pensants.
Et ce jour là, je serais aussi ébahit et fier que mon paternel. Et ils iront ranger leur chambre, et sortir leurs griffes.

PAYS : France DISPONIBILITÉ : Peut aller de 10/10 à 2/10 en fonction des périodes :/ VOTRE AVIS SUR TH : J'EN BAVE DE PLAISIR   Seule petite chose à améliorer pourrait être le codage, mais sinon tuti ei perfecto ! COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Topsite ou partenariat je ne sais plus PERSONNAGE : Awesome scénario de Faith VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : ^le codage UN DERNIER MOT ? : mot

Vous connaissez la première phrase qu’il m’a dite ?

« Ce n’est pas parce que je vous narre cette histoire que je suis toujours en vie. »

Il n’avait jamais pris l’avion, et le décollage l’angoissait. Alors il s’était mis à me citer des phrases au hasard de son livre, et après, il s’est platement excusé et s’est présenté. « Enchantée, moi c'est Aisling »
Jamais, jamais je n’ai tant regretté ce jour où je l’ai rencontré.

Aisling la folle. Dans les décombres, personne n’a crié mon nom. Dans les ruines de ce qui était autrefois notre bar, notre endroit à nous, personne ne m’a jamais cherché. A la place, d’autres noms furent criés : Joe, Hannah, Skylar.. Tous avaient oubliés Aisling. La petite sœur d’Elijah, ou sa cousine éloignée, ou son amie, ou son chauffe-lit occasionnel. Le jour ou les hunters sont venus nous abattre, personne ne savait qui j’étais sinon une folle. Elijah parlait de moi ainsi, alors ils le croyaient et oubliaient l’alliance à son doigt tout comme celle que je portais. Je n’étais personne comparée à d’autres filles qu’il repêchait. Nous étions tous mort ce jour là. Tous ceux qui voulaient un avenir pour notre race furent décimés – sauf évidemment Elijah et sa précieuse chose. Oui, officiellement, Aisling O’Sionnach, la folle, la barge venait de se faire abattre comme le chien qu’elle avait toujours été aux yeux de son mari. Et lui perdait tout.
Tout

Lorsque nous sommes arrivés à New-York, je voulais devenir actrice. Je voulais être sur les affiches, être quelqu’un. Pendant trop de temps en Irlande j’étais la fille bizarre qui voyait des choses, la fille qui aurait pu être retenue pour des rôles si seulement son casier ne précisait pas son internement en hôpital psychiatrique. Mais les "choses" que je voyais étaient des auras magnifiques autour de personnes uniques, autour de ce que l’on appellera plus tard les transmutants. Une aura que d’un toucher je pouvais faire disparaitre. C’était ce qu’Elijah aimait avec moi, le fait qu’il puisse me parler normalement sans que son pouvoir ne m’influence. Tant que j’étais avec lui, tout allait bien qu’il me disait. « Tu es mon petit ange Aisling. »
Et j’ai été suffisamment conne pour le croire, pour le marier, et pour venir avec lui à Detroit ou là-bas, il connaissait des gens.

Personne n’a vraiment su ce qui était à l’origine de ce massacre. Qui avait bien pu dénoncer l’homme qui gonflait les pourcentages d’homicides de Detroit ? Qui avait bien pu balancer en patûre toutes les avancées qu’Elijah avait pu faire pour sa cause ? Si peu connaissaient vraiment la nature du groupuscule qu’il avait réussi à former autour de lui à force de belles paroles, mais un nombre suffisant était au courant et avait voulu les arrêter. Arrêter ces gens qui avaient voulus tuer leurs propres prédateurs, comme dirait Elijah. La chasse sans fin des hunters vis-à-vis de ce que nous sommes fut illustrée ce soir là, à coup de cartouches vides et de sang. Elijah avait tué tellement des leurs qu’il faut croire qu’ils ont décidé de mettre un terme à son organisation qui devenait plus que dangereuse. Bien qu’ils l’aient manqué, ses braves petits soldats capables de cracher de l’acide ou d’avoir une peau d’acier étaient morts et enterrés.
Elijah avait fuit, et la fille qu’il avait chouchouté aussi. C’est ce qu’ils me dirent par la suite, le sourire aux lèvres. « Il ne reviendra pas à Detroit. On a des gars qui le suivent du mieux qu’ils le peuvent pour l’abattre. Encore merci. » La valise était lourde, comme si elle était remplie non pas de billets mais du ressentiment que j’éprouvais envers lui. « Tu voudrais pas nous aider ? Au fond, t’es pas un monstre, t’es plus un radar à monstre. » D’Aisling comédienne, j’étais devenue O’Sionnach, la Folle. Puis le Radar. « Bien sûr. Pourquoi pas ? »

Il avait que la vingtaine et pourtant, soulevait des foules. Les rassemblements presque clandestins qui se déroulaient dans le bar de son cousin avaient peut-être comme objectif de se défendre contre ceux qui s’attaquaient à ce que nous étions, mais surtout étaient à sa propre gloire. A son propre verbe, à sa verve, à toute la prestance qui pouvait se dégager de ce gosse à l’accent irlandais. Je n’ai jamais autant vu de personnes de notre espèce réunie dans la même pièce, et je suppose que c’est cette effervescence qui m’a consolée d’avoir échangé mon rêve contre un bar d’assoiffé. « Pour notre cause » me rappelait Elijah. Pour notre cause je ne faisais que marcher toute la journée pour trouver des partisans de notre espèce. En révélant aux gens que je savais ce qu’ils étaient, j’ai failli crever plusieurs fois. Une fois, je suis revenue en sang après qu’un homme ai voulu s’assurer que je ne dirais rien sur sa véritable nature – mais au moins, j’aidais mon mari. Elijah. Il m’embrassait encore à cette époque. Avant qu’il ne puisse me toucher en rentrant le soir à cause du sang qui le maculait, avant qu’il ramène d’autres filles, avant qu’il ne rentre plus du tout. Pour éviter mes cris et mes larmes, il s’est contenté de dire que je n’étais que sa petite sœur, persuadée d’être sa femme. Que j’étais folle. Et lui avec son don, créa ce que je suis devenue : Aisling la Folle. Je crois qu'il aimait me voir pleurer, me voir hurler, seule, désespérée. Je crois bel et bien qu'Elijah était un bel enculé.
Puis il créa Skylar la Belle, la Préférée. Skylar qui me ressemblait sans pour autant être comme moi. Là ou je ne voyais que des couleurs autour des gens comme nous, elle était puissante. Et vulnérable. Oh, il avait sortie cette pauvre fille d’un hopital psychiatrique mais c’était moi qui passais pour barge. Pour elle, il a tué toute la famille de chasseur dont elle était issue, et pour elle oh mon dieu pour elle je vais réduire tout son petit groupe de rébellion en cendres.

M’a-t-il pleuré ? Lorsqu’il n’était rien, j’avais été son seul pilier – et le revoilà seul de nouveau. Seul en costume, allant voir différent PDG aux quatre coins des US. Seul, seul avec ses mots. Nous pensons que c’est comme ça qu’il s’est reconstitué un réseau. Mais cette fois-ci, il est plus discret. Des tueries d’hunters qu’il organisait, Elijah était devenu un fantôme qui ne laissait que des ‘suicides’ derrière lui. Un homme seul mais à la fois très entouré par toutes les plus grandes compagnies du pays, les meilleurs assassins, les meilleures taupes. Tuer ceux qu’il avait convaincus était inutile. Il nous faut sa tête. Il me faut sa tête. Son ignoble visage avec ce sourire confiant et méprisant incrusté dans ses traits, oh, il faut que je l’embrasse une dernière fois.
D’après mes sources, il rechercherait sa précieuse blonde. Ironique n’est-ce pas ? Je recherche mon mari qui recherche sa maîtresse attitrée. Souvenez-vous, ce n’est pas parce que je vous narre cette histoire que je suis toujours en vie. Aisling la Folle est morte à Detroit, et Elijah le sera à Radcliff.
Vous connaissez la dernière phrase qu’il m’a dite ?