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 she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)

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MessageSujet: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeVen 6 Mar 2015 - 15:54


she's such a charmer, oh no...
pietra & elijah



La scène rejouait dans sa tête, comme une pellicule coincée dans un projecteur. Le livreur de pizza sonnait à sa porte, et elle lui ouvrait, les cheveux sales, son peignoir tombant de ses épaules avec autant de sex-appeal qu’un chat trempé, faisant attention à ne pas toucher ou regarder l’homme dans les yeux. Si celui-ci était surpris ou révulsé par l’apparition, il n’en disait rien, se contentant de poliment lui demander ses dix-huit dollars qu’elle lui devait. La main crispée, Pietra posait la somme sur le couvercle du carton à pizza, sans ouvrir la bouche. Le livreur devait la croire muette – après tout, elle avait commandé en ligne, plutôt que par téléphone, ne voulant se risque à parler même via une ligne électrique – puisqu’il lui souriait avec compassion, et finissait l’échange. Avec un signe de tête, il s’apprêtait à partir, lorsqu’un ou deux billets tombèrent de sa poche. Et c’est là que le drame commençait. Avant d’avoir eu le temps de réfléchir, Pietra s’écriait « Attendez ! » et l’homme se figeait, une expression patiente gravée sur son visage. Il ne se retournait pas, ne faisait pas un geste pour récupérer l’argent qu’elle lui tendait, jusqu’à ce qu’elle comprenne avec horreur ce qu’elle avait fait. Mais lorsqu’elle tentait de retrouver l’ordre pour le libérer, c’était trop tard ; son pouvoir s’était rendormi, transformant le livreur en nain de jardin surréaliste sur la pelouse de la jeune femme.

Il lui avait fallu presque deux heures pour réussir à reprendre suffisamment de contrôle de sa mutation pour relâcher sa victime, qui disparut sans demander son reste. La pizza froide traînait désormais sur sa table de salon, à moitié entamée, tandis que Roy l’observait d’un regard suspicieux, cherchant à deviner si sa maîtresse lui tendait un piège en le laissant s’approcher de sa nourriture sans tenter de le chasser. Mais elle était roulée en boule dans un coin de son canapé, les yeux vides, trop occupée à visionner sa dernière catastrophe en boucle pour prêter attention à un Siamois avide de salami. Ce débâcle était le quatrième de la semaine, et encore, elle n’avait limité les dommages qu’en s’enfermant chez elle au bout de la troisième journée. Rien ne fonctionnait – pas ses antidouleurs, ni ses antivomitifs, ni même le NH24, dont les deux dernières injections semblaient au contraire avoir accentuées sa perte de contrôle sur son don. Elle ne s’était pas sentie aussi impuissante depuis ses quinze ans, lorsqu’elle et Gee’ avaient envoyé le garçon de ferme à l’hôpital : et encore, là au moins, elle avait eu sa sœur à ses côtés, quelqu’un avec qui partager sa peur. Cette fois-ci, elle était seule.

Enfin, pas nécessairement. Sortant brièvement de sa carapace de couvertures, Pietra se pencha vers la table basse – dérangeant accessoirement son chat, qui s’en donnait à cœur jour sur les restes de son repas – et attrapa son portable. Elle fronça les sourcils, ignorant les appels et messages manqués pour trouver un contact bien spécifique. La brune hésita un instant avant d’appuyer sur le bouton d’appel (il était environ minuit, après tout), mais se décida. Elle n’avait pas besoin de jeter un œil sur son salon en bordel pour savoir qu’elle avait besoin d’aide. Au bout de quelques instants, quelqu’un décrocha. « Elijah ? » La voix à l’autre bout du combiné grommela une réponse. « Elijah, je t’en supplie, aide-moi. » Un sanglot lui échappa, elle qui habituellement ne pleurait devant personne. « Je… J’ai perdu le contrôle. » avoua-t-elle en un murmure. Une pause de l’autre côté du téléphone, et puis un acquiescement. La voix tremblante, Pietra murmura un merci et raccrocha. Elle pianota rapidement sur les touches du portable, et finit à peine d’envoyer son adresse à l’homme que l’appareil lui glissa des doigts et elle se couvrit les yeux avec un geignement de douleur. Même dans l’obscurité de son salon – elle n’en avait pas ouvert les rideaux depuis trois jours – la lumière lui semblait aveuglante. Elle resta ainsi une vingtaine de minutes, manquant une ou deux fois de sombrer dans l’inconscience, jusqu’à ce qu’elle n’entende la porte d’entrée s’ouvrir, lui rappelant qu’elle avait oublié de la verrouiller.

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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeVen 6 Mar 2015 - 23:37

Précedemment, avant que je n'édite ce post par erreur..
  • Elijah est bourré
  • Il a appris la mort de son père rendu fou par son pouvoir (d'où le taux d'alcool important dans son sang)
  • Ne voit globalement plus personne depuis 1 semaine parce qu'il al'air lamentable
  • A un coup de fil de Pietra et vient chez elle


Et n'oubliez pas les enfants : il faut "citer", pas "éditer"


Dernière édition par Elijah Aisling le Lun 9 Mar 2015 - 12:27, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeDim 8 Mar 2015 - 17:50


she's such a charmer, oh no...
pietra & elijah



« Pietra... » La voix familière lui confirma qu’il s’agissait bien d’Elijah, et non d’un cambrioleur opportuniste. Tant mieux, elle doutait d’avoir la force de résister à un quelconque agresseur – ou de s’empêcher de le tuer, si elle se retrouvait soudain en pleine possession du son pouvoir. Elle avait l’impression de s’être transformée en bombe à retardement, mais sans aucune idée de quand on allait la faire sauter. Tout ce qu’elle savait, c’était que, lorsqu’elle finirait par exploser, personne ne serait en sécurité. Sauf Elijah. Elijah qui, après avoir doucement refermée la porte, venait de s’accroupir devant elle, chassant au passage Roy, qui alla s’installer sur la télévision pour mieux surveiller cet intrus. Emmitouflée sous sa masse de couvertures et de cheveux, la brune pouvait à peine entrevoir le visage de l’homme, et ce dernier dut tendre l’oreille pour entendre le « Salut. » qu’elle répondit à son « Hey. » L’échange fut simple, et techniquement sans la moindre importance, mais le souvenir qu’il existait au moins une personne sur cette terre insensible à son don la soulageait déjà quelque peu. Elle se tortilla un peu pour lui faire de la place sur le canapé, lorsqu’il en aurait assez de se tuer les genoux et le dos devant elle. Il n’avait plus vingt ans, après tout.

« Tu veux que je rajoute ma veste par dessus tes trois couvertures ou ça ira ? » demanda-il sur le ton de la plaisanterie. Pietra sourit, réussit même à laisser s’échapper un hoquet qui aurait pu être un rire. Elle fit un signe qui aurait pu être un acquiescement comme un refus, et sentit rapidement un nouveau poids se poser sur ses épaules. Sortant une main de sa carapace duveteuse, elle chercha à tâtons la nouvelle couche, et se rendit compte qu’il s’agissait bien de la veste en cuir du mutant. Elle sourit légèrement, reconnaissante du geste d’Elijah, tandis que celui-ci se penchait vers son visage. « Je peux t'apporter quelque chose ? » dit-il, balayant les cheveux de la jeune femme. Instinctivement, Pietra se recroquevilla, cherchant à cacher son état. Comme si les larmes séchant sur son visage trahissaient quoi que ce soit de plus navrant que le reste de la scène. Après quelques secondes elle se déplia, laissant apparaître clairement – enfin, aussi clairement que possible, dans la quasi-obscurité de la pièce – les sillons tracés sur ses joues. Nerveusement, elle se dégagea les cheveux du visage, se les enroulant dans une sorte de queue de cheval sur le côté. Toujours silencieuse, incapable de regarder l’homme dans les yeux, elle attrapa une mèche de ses cheveux et commença à la tortiller, résistant à la tentation de la porter à sa bouche.

« Que s'est-il passé pour que tu sois dans cet état ma belle ? On dirait l'un de tes effets secondaires, du temps où tu étais assez fière pour avoir ton don. » Pietra grimaça. Elle savait que sa décision n’avait pas du tout été du goût d’Elijah, et ce malgré les explications qu’elle avait tant bien que mal tenté de lui fournir. La remarque était méritée, surtout vue la situation dans laquelle il venait de la trouver. « Est-ce… est-ce que tu peux me faire un thé ? » demanda-elle enfin, avant de se corriger. « Ou plutôt un café ? Je t’offrirai bien quelque chose, mais je ne sais plus ce qu’il reste dans mes placards, et Roy s’est déjà arrogé les droits sur la pizza. » D’un geste moqueur, elle désigna les restes trônant sur la table basse.  Sa voix lui semblait étrangement enrouée ; elle ne savait pas si c’était le fait qu’elle soit restée pratiquement muette pendant des jours, ou l’émotion de pouvoir enfin parler à quelqu’un normalement, sans peur de ce qui s’ensuivrait. Elle n’avait pas répondu à sa question, et Elijah ne devait pas manquer de s’en être aperçu. Cependant, il se dirigea gentiment vers sa cuisine, et elle entendit la machine à café se mettre en marche. Elle retira délicatement la pile de couvertures de ses épaules pour ne garder que la veste – qu’elle enfila par-dessus son peignoir – et un plaid que sa grand-mère lui avait offert à ses quatorze ans, qu’elle posa sur ses jambes.

Désormais assise de façon un peu plus civilisée, elle accepta que Roy vienne s’installer sur ses genoux, passant machinalement une main sur le rebours de sa fourrure, ce qu’il semblait bizarrement apprécier. Elle accepta la tasse de café que lui tendit Elijah avec un remerciement, et porta la boisson à ses lèvres. Ordinairement elle ne buvait que du thé, mais elle se souvenait avoir lu quelque part que la caféine pouvait avoir un effet positif sur les migraines. Ses antidouleurs n’ayant pas fait leur effet, elle se voyait donc obligée de trouver des alternatives. Ils restèrent là en silence encore quelques minutes, le mutant attendant patiemment que sa cadette ne lui explique enfin ce qui lui était arrivée. Elle-même se sentait nerveuse à l’idée d’admettre son désarroi,  comme si quelque part c’était de sa faute, qu’elle avait été naïve de croire qu’elle pouvait résoudre ses problèmes si facilement, grâce à quelques millilitres d’une substance inconnue dans ses veines. Plus que tout, elle avait peur qu’Elijah ne sympathise pas, qu’il la laisse à son sort comme punition pour avoir trahi les ‘leurs’, comme si elle n’était pas suffisamment punies, comme si avoir abandonné une partie de son être n’avait pas déjà été un déchirement en soi.

« Le… Le sérum ne fonctionne plus. » finit-elle par murmurer. Machinalement, elle jeta un regard en direction de la caisse contenant le NH24 et ses seringues, qu’elle avait fait valser à l’autre bout de la pièce dans un moment de colère.  « Ça fait deux doses que mon pouvoir est revenu, sans prévenir, avec les résultats que tu vois. » continua-t-elle, se désignant dans toute sa splendeur maladive. Elle prit encore une gorgée de café, y cherchant la force de continuer. « Mais cette fois-ci, c’est pire. C’est comme si quelqu’un d’autre avait… avait trouvé l’interrupteur de mon don, et s’amusait avec. » Ses yeux se remplirent de larmes, et elle bascula dans les bras d’Elijah avec un sanglot. « Je ne contrôle plus rien, Elijah – l’intensité, l’intention, la durée, rien ! »

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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeLun 9 Mar 2015 - 11:57


Pietra&Elijah
Can you hear me screaming out now through the telephone lines. Oh please save me, save me from myself, you said you'd always fall for the underdog.

« Ou plutôt un café ? Je t’offrirai bien quelque chose, mais je ne sais plus ce qu’il reste dans mes placards, et Roy s’est déjà arrogé les droits sur la pizza. » Pietra et sa voix cassée, éraillée presque, Pietra et décidément tous les symptômes qu’elle était encore une mutante. Bien qu’il ne soit pas expert en la matière, Elijah reconnaissait sans aucun doute le malaise sourd qui enserrait la jeune femme en dessous de ses couvertures. Un problème qui n’était décidément pas prévu, et une réponse qu’elle esquiva. Sans dire un mot, il ne fit que regarder la pizza froide et peu appétissante qui trainait sur la table basse. Un haut le cœur saisit sa gorge, et d’un geste il referma la boîte et se dirigea vers la cuisine pour jeter ce qui avait de toute manière été grignoté par le chat. Son regard parcouru la cuisine qui, bien que plongée dans la pénombre, n’en était pas moins bordélique. Ecartant poêles et casseroles délaissées à l’aveugle, Elijah trouva finalement la cafetière et le sachet de café posé à côté. De manière automatique, le mutant sortit deux tasses et prépara le café, ses pensées oscillant entre une interrogation quant à la jeune femme et un mal de tête qui commençait à poindre. Lorsque tu as trop bu, le meilleur remède, c’est de re-boire pour tout faire passer. L’accent de Belfast de son paternel résonna dans son esprit avec une certaine tristesse, et il ajouta à sa tasse un fond de.. Elijah porta la bouteille à son nez, faute de pouvoir clairement lire l’étiquette. Du gin. Ça ne sera pas un irish coffee, mais au moins le mutant continuera dans sa lancée : s’enfoncer encore plus bas que terre. Il aurait bien ajouté quelques morceaux de sucre, mais il ne se voyait vraiment pas farfouiller à tâtons dans une cuisine qu’il ne connaissait pas pour si peu. Revenant dans le salon, le mutant pris une gorgée de son café. Ignoble. C’était parfait.

Donnant sa tasse à Pietra, il s’assit sur le canapé, le dos calé par les couvertures dont elle venait de s’extirper. Lui qui était d’habitude un grand bavard se tu et attendit. D’une part parce que l’alcool faisait son effet depuis plusieurs heures, et d’autre part parce qu’il savait qu’avec Pietra, le jeu n’était pas joué de la même manière. Avec elle, il n’était qu’Elijah. Il ne pouvait lui faire cracher le morceau par quelques ordres, et pour lui qui aimait pourtant tout contrôler, cela était quelque chose qu’il savait apprécier en la compagnie de la jeune femme. Car il fallait l’avouer, bien que son visage actuel n’en soit pas le parfait exemple, la mutante avait un certain charme que l’homme aimait côtoyer. Tapotant ses poches, il chercha du regard sa veste et vit que la jeune femme l’avait enfilée. Sans explication, il sortit d’une poche intérieure son paquet et s’alluma une cigarette. Oh, Elijah avait tout son temps. Cela faisait plus qu’une semaine qu’il attendait que la souvenir de cette discussion téléphonique s’en aille de sa mémoire, à coup d’alcool et de nuits passées éveillées telle une loque, alors quelques minutes pour savoir ce qui se passait chez sa protégée n’étaient rien.
D’une certaine manière, ils avaient le même caractère, à la différence près que lorsque le chat de la demoiselle quitta ses jambes pour s’approcher d’Elijah, il ne fit que lui mettra une tape sur la truffe. Comparé à Skylar, ou Faith choisissez le prénom qui vous plait le mieux sans qu’elle ne se mette à hurler, Pietra était bien plus semblable à lui. D’ailleurs, comparé à Sky, la jeune mutante était la seule et première  personne qui le côtoyait depuis qu’il ne faisait qu’alterner entre boire et vomir. Gorgée de café. Cigarette. Grimace. Lentement, sa tête qui commençait à avoir un léger tournis se laissa basculer en arrière et il ferma les yeux. « Le… Le sérum ne fonctionne plus. »

Le murmure mit du temps à résonner dans l’esprit vide du mutant. Si il avait entendu les mots, ils n’eurent qu’un sens plusieurs secondes plus tard. Elijah ouvrit à demi ses yeux qui vinrent se poser sur la jeune femme. Le vaccin était inefficace.. En voilà une grande nouvelle. Café, cigarette, grimace. Le mutant aurait probablement sauté de joie s’il ne mettait pas autant de temps à comprendre l’ampleur de la chose. « Ça fait deux doses que mon pouvoir est revenu, sans prévenir, avec les résultats que tu vois. »  Le vaccin n’agit pas. Elijah se redressa lentement, laissant sa cigarette quasiment consumée sur la table basse, à côté de sa tasse au goût infâme. Il se passa une main sur son visage, comme pour mieux comprendre, ou mieux voir, mais il ne pouvait croire que le vaccin pouvait s’avérer défaillant. Sans savoir quoi dire, le mutant posa une main sur l’épaule de la jeune femme qui buvait sa boisson de la même manière qu’Elijah avait bu tous ces verres de whisky, en s’y accrochant comme l’on s’accrocherait à la vie. « Mais cette fois-ci, c’est pire. C’est comme si quelqu’un d’autre avait… avait trouvé l’interrupteur de mon don, et s’amusait avec. » Sa voix s’était faite tremblante. Aussi facilement que l’homme pouvait déterminer le moment exact où les personnes qu’il manipulait abandonnaient toute résistance, il comprit sans grande difficulté que Pietra était au bout de ses forces. La jeune fille, déjà brisée, s’effondra totalement dans ses bras. C’était une poupée aux articulations cassées, aux fils coupés. Une masse sanglotante tombée sur lui comme l’on tomberait d’une chaise. « Je ne contrôle plus rien, Elijah – l’intensité, l’intention, la durée, rien ! »

Ses bras se refermèrent sur la jeune fille tandis qu’il cherchait ses mots. C’était rare ça. Qu’il cherche ses mots. Skylar avait en ce moment le don pour cela, avec ses provocations sans fin. Skylar qui n’avait plus de pouvoir, Skylar qui s’était faite vacciner. « C’est parce que tu n’as jamais appris à le faire. » dit-il à demi-mot. Sans se réjouir ni pleurer de l’inneficacité du vaccin, Elijah dit ce qui lui paraissait être le plus neutre et le plus simple étant donné son état. Né de deux parents mutants, lui n’avait jamais eu besoin d’apprendre à contrôler son don, car au fond, il avait été ancré en lui depuis déjà deux générations. S’il ne pouvait réellement comprendre le concept de contrôle, il pouvait en tout cas voir les effets que ce pouvoir non apprivoisé causait chez Pietra. Imaginez.. Imaginez ce qu’elle pourrait réaliser, tout comme lui le faisait. A eux deux.. « Tu ne peux renier ta nature ma belle.. Ce don que tu as réussit à refouler un temps avec.. Avec ça » il n’osait dire le mot vaccin « Ton pouvoir ne fait que revenir encore plus fort et plus puissant qu’avant. » Pietra avait tout pour être d’une puissance inégalable, et il fut un temps ou Elijah avait tout essayé pour la ralier à sa cause. Mais il fallait croire que la belle préférait se faire ignorer par son chat et rester dans son petit confort personnel. Oh, il lui dirait bien qu’elle l’avait cherché, que c’était tant mieux pour elle. Il lui ferait bien tout un sermon, mais l’homme n’avait pas l’esprit à ça, et quand bien même, malgré tout l’alcool ingéré, il pouvait se rendre compte que ce n’était pas le moment. Hésitant, il passa une main dans ses cheveux pour combler le silence.
« Pietra, j’ai déjà perdu quelqu’un.. » Qui m’était cher voulait dire cette brève pause, mais il se tu. « .. A cause de ce pouvoir. Les effets n’étaient pas les mêmes mais je n’ai absolument pas envie de me souvenir de cette soirée lors de ton enterrement. » Sa voix était basse, et bien que les mots qu’il prononça puissent sembler être un peu cru, au moins était-il sûr que la jeune femme allait s’en souvenir. Si son don de manipulation était inutile ici, l’homme savait tout aussi bien manipuler par de simples mots. « Alors arrête de prendre cette merde, et apprend à t’accepter toi et ton pouvoir. » Du bout des doigts, il releva le menton de la jeune femme pour que son regard croise le sien. « Je suis là pour t’aider Pietra. »

Et dans le fond, tous deux savaient c’était pour cette exacte raison qu’elle l’avait appelé.  






(c) AMIANTE


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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeMar 10 Mar 2015 - 18:32


she's such a charmer, oh no...
pietra & elijah


Les bras d’Elijah se refermèrent autour d’elle, l’enveloppant dans un mélange de chaleur, d’alcool et de fumée de cigarette. C’était étrangement rassurant, et Pietra s’y laissa sangloter un long moment, finalement brisée par des mois de peur et de douleur. Elle qui s’était crue en sécurité à Radcliff y avait vécu les moments les plus marquants de son existence : l’exécution publique de Hope Hawkings pour un crime qu’elle n’avait pas commis n’avait été que le début, causant les évènements tragiques de Redwood Castle et la suppression – cette fois-ci involontaire – de sa mutation pendant près d’un mois. Puis, une fois que les choses étaient redevenues calmes, la tentative d’assassinat contre elle et Gee’, les crimes qu’elle avait commis en compagnie de Mikael et le doublement de la puissance de sa mutation coïncidant avec la disparition de sa jumelle. Autant de chamboulements auxquels elle avait à peine eu le temps de s’adapter avant de devoir faire face à un nouvel imprévu, seule, encore et toujours seule.

Le NH24 avait été la dernière bouée qu’elle avait vue, une chance d’échapper aux effets secondaires brutalement accentués de son don, mais aussi une occasion de dire ‘stop’, de refuser ce destin ridiculement tortueux et difficile qu’on cherchait à lui imposer. Humaine, elle aurait été sauve d’un corps incapable de supporter le poids de son don, sauve de Thaddeus Lancaster, sauve de tous les Hunters et du sort terrible qui attendait sûrement tous les mutants. Elle s’était accrochée à cet espoir pour voir sa bouée de sauvetage se dégonfler brutalement entre ses mains, la laissant seule face à un orage qu’elle ne pouvait pas contrôler. « C’est parce que tu n’as jamais appris à le faire. » La phrase la tira brutalement de la sorte de rêverie dans laquelle elle s’était laissée couler. Elijah n’avait pas parlé fort, mais dans une telle position, il n’avait besoin que de murmurer pour qu’elle l’entende. Sans explications, elle se mit à penser à son père, et aux nombreuses fois où elle avait couru se réfugier dans ses bras. Elijah avait certainement vingt ans de moins que son patriarche, mais en cet instant, il lui apportait le même réconfort, et elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une grande affection pour lui. « Tu ne peux renier ta nature ma belle.. Ce don que tu as réussi à refouler un temps avec... Avec ça » Même sans qu’il ose prononcer le mot, le dégoût en imbibait sa voix ; Pietra frissonna, inquiète que ce même dégoût ne s’étende jusqu’à sa personne. « Ton pouvoir ne fait que revenir encore plus fort et plus puissant qu’avant. »

Elle comprenait son interprétation, mais… Il n’avait pas entièrement raison. Et comment pouvait-il, alors qu’elle n’avait pas été entièrement honnête avec lui ? Elle lui avait parlé de Gee’, certainement, lui avait avoué que celle-ci possédait aussi un don d’influence ; mais elle n’avait jamais été jusqu’à lui dire qu’elle et Gee’ avaient en réalité le même don, un don unique dont elles partageaient le contrôle et le poids. Elle n’avait jamais eu besoin de le contrôler parce que, jusqu’à très récemment, il y avait toujours eu quelqu’un à ses côtés pour partager le fardeau, et ajouter sa volonté à celle de Pietra. Et maintenant que sa jumelle avait… avait quoi, au juste ? Le pire était qu’elle ne savait pas ; tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle se retrouvait soudain comme un chien à deux pattes, à qui on demandait toujours de courir après sa balle comme lorsqu’il en avait quatre. C’était trop, beaucoup trop dur.  Elijah pouvait comprendre beaucoup, plus sans doute qu’aucun autre mutant – à l’exception peut-être de Salomé et de sa télépathie incontrôlable – mais ce n’était pas toujours assez. Indépendant et stable comme il lui semblait toujours, la brune était incapable de s’imaginer qu’il puisse comprendre ce que c’était, de se retrouver avec autant de puissance, en sachant qu’elle avait probablement perdu la personne la plus importante de son existence.

« Pietra, j’ai déjà perdu quelqu’un... » Pietra se raidit, et se dégagea un peu d’Elijah. Avait-elle bien entendu ? « ... A cause de ce pouvoir. Les effets n’étaient pas les mêmes mais je n’ai absolument pas envie de me souvenir de cette soirée lors de ton enterrement. » Elle garda le regard baissé. C’était brutal, et pourtant il avait raison. Si elle laissait les choses se dégénérer encore longtemps, elle finirait sans doute hospitalisée, trop faible pour bouger elle-même – voir pire. Elle sentit les doigts de l’homme glisser sous son menton, et le laissa lui relever le visage, plantant son regard vert encore mouillé dans celui d’Elijah.  « Alors arrête de prendre cette merde, et apprend à t’accepter toi et ton pouvoir. » Elle lui sourit, un sourire presque moqueur – mais si elle se moquait de lui ou d’elle-même, impossible de le savoir. « Je suis là pour t’aider Pietra. » L’interpellée le dévisagea longuement, sans rien dire. Puis elle se dégagea doucement de lui, se levant même du canapé pour la première fois depuis près de quatre heures. Elle se dirigea machinalement vers la fenêtre, évitant de mettre un coup de pied à Roy qui se frottait contre ses jambes par réflexe, et s’arrêta à quelques centimètres devant la vitre. Elle n’était pas stupide ; si Elijah se proposait pour l’aider, c’était autant par intérêt personnel que par sympathie. Avec autant de conviction et de passion pour ses idéaux, elle ne s’imaginait pas qu’il ait entièrement abandonné l’idée de la faire rejoindre son camp anti-humain. Mais en cet instant, les ‘humains’ – les humains non-mutants, c’est-à-dire – ne lui paraissaient pas particulièrement attirants. Sans oublier qu'Elijah était peut-être la seule personne qui puisse réellement l'aider.

Aussi finit-elle par ouvrir la bouche, et demander : « Qu’est-ce que je dois faire ? » Ce n’était peut-être pas une promesse, mais ça n’en était pas moins un début.
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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeMer 11 Mar 2015 - 14:58


Pietra&Elijah
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Un sourire pour toute réponse, ce fut ce qu’obtint Elijah. Un Elijah qui profitait certes de l’état de la jeune femme pour lui tenir un discours qui lui tenait à cœur, même à moitié ivre, mais qui surtout tentait de se concentrer uniquement sur elle. Car en plus de la mort brutale de son père, le fait que le vaccin ne fonctionnait pas assommait l’homme encore plus. Car Skylar l’avait pris, car il lui avait ordonné d’utiliser son pouvoir supposément perdu, et qu’elle n’avait pas obtempéré. Parce qu’elle lui avait mentit, finalement, du début à la fin, comme il l’avait pensé. Le mutant pouvait parfois avoir des excès de paranoïa, mais son instinct avait eu raison en lui disant que tout ce qui sortait des lèvres de la jeune femme qui en avait sûrement touché d’autre était faux. Ce n’était que des mensonges. Des mensonges et un enterrement, et puis Pietra. Sa lumière de vérité, au sein de cette semaine où l’eau s’apparentait plus aux larmes qu’Elijah n’arrivait pas à verser, plutôt qu’à une boisson plus potable que de l’alcool. Si seulement la jeune femme n’était pas immunisée à son pouvoir, oh, elle aurait pu devenir tellement plus utile que cette fille qui s’appelait dorénavant Faith pour une quelconque raison. Mais justement, Pietra avait son don, leur don. Une chose aussi puissante que néfaste, au vu de leurs visages marqués. Lorsque la jeune mutante le dévisagea en silence pendant quelques secondes, Elijah observa les larmes sur ses joues qui ne s’étaient pas contentées de simplement strier sa peau, mais d’en marquer avec brillance ses joues, son menton, entrainant avec elles des cheveux ça et là, bouffant ses yeux, rougissant ses paupières. Observer celle qui était sa protégée pour ne pas penser à celle qui l’avait été. Celle qui avait mentit. S’il n’avait pas tant d’alcool dans le sang, l’irlandais pur souche se serait probablement défoulé dans l’appartement de Pietra pour retrouver un peu de son calme face à cette trahison – à moins qu’il n’ai décidé de repartir directement en direction de son domicile où la belle menteuse était consignée la nuit.

La mutante se redressa finalement, et réussit même à se mettre sur ses deux pieds. Un instant il vit ses jambes trembler sous le coup de l’effort qu’elle n’avait probablement pas fait depuis que des couvertures et un canapé étaient devenu son unique refuge, mais elle resta droite. Dans toute la douleur qu’elle devait encore ressentir, débraillée dans son peignoir où des cheveux à moitié gras tombaient en boule, Pietra restait forte. Ou du moins, tentait de l’être en sa présence. Elle pourrait être un tel atout pour sa cause, pour la cause de tous les mutants. Une sorte de martyr qui souffre de ce qu’elle est, et qui voit même à présent la société la faire souffrir encore plus à cause de cela. Manquant de tomber contre la boule de poil sur patte qui n’arrêtait visiblement pas de la suivre, la jeune femme fit quelques pas. Un léger silence qui n’avait pu s’instaurer à cause de ses sanglots plana comme une caresse pour Elijah. Il était tard. Bien que totalement avachit et emplit de toutes sortes d’alcool, une colère sourde commençait à monter en lui. Une fois Pietra hors de son champ de vision, le mensonge de Skylar et ce cadavre à l’autre bout de l’atlantique lui faisait grincer des dents. Il fallait qu’il parle, ou qu’elle parle, que quelque chose se produise car sinon il se sentait prêt à « Qu’est-ce que je dois faire ? »

Elijah se retourna vers Pietra. Avant que son regard ne se pose sur la boite de vaccins, au pied du mur en face de lui. Puis il revint vers elle. « Accepter tes pouvoirs c’est accepter une vie qui ne sera jamais la même que celle des autres Pietra. » Pourquoi est-ce qu’il disait ça. Ce que venait de dire la mutante était autant une autorisation pour qu’il l’aide qu’un passe-droit pour ses idées. Peut-être ne se l’avouait-elle pas encore, mais au fond, elle pouvait finalement être de l’avis d’Elijah – alors pourquoi la prévenir ? Il se passa une main sur le visage. La fatigue pesait de plus en plus sur ses épaules, et l’espèce de chose qui pourrait s’apparenter au cousin malformé du café lui avait fait un des plus mauvais effet. Un juron en gaélique sortit seul d’entre ses lèvres à sa propre intention. « Mais si tu es vraiment déterminée, et étant donné ta puissance, je pense » Il se détestait déjà pour ce qu’il allait dire. « que tu peux simplement te regarder dans le miroir. Tu te regardes droit dans les yeux et tu te persuades que tu vas bien. » Après tout, si elle s’en remettait à lui, Pietra devait assumer les conséquences. Et puis, le cas de son paternel était une exception, n’est-ce pas ? Allumant une seconde cigarette, il tira une fois dessus avant d’expliquer un petit peu plus la chose. « Tu auras forcément les effets secondaires de ton pouvoir, mais si tu te persuades que tu n’as pas de migraine, ou ce genre de merde.. Evidemment, ça ne marchera pas si t’as des effets physiques, mais au moins ça t’enlèvera une barrière. » Elijah n’avait pas raté les quelques mouchoirs ensanglantés sur la table basse et se doutait que ce qu’il demandait était plus facile à dire qu’à faire, mais s’il avait bien compris ce qu’on lui a dit au téléphone, son père s’était persuadé des choses les plus délirantes sans s’en rendre compte. Peut-être bien qu’Elijah le faisait régulièrement inconsciemment. Si ce n’était pas impossible à faire, Pietra pourra le faire.
« Contrairement à moi, il faudra que tu parles le moins souvent possible. Apprend la langue des signes si tu veux, mais il faudra te faire une raison : à force, tu ne communiqueras plus avec les humains. » Pour le peu que ça vaut. Le mutant garda cependant cette remarque pour lui-même. « Avec les mutants, soit ils pourront bloquer ton don – mais je demande à voir – soit ils te suivront, et tu devras te persuader que la tronçonneuse que tu as dans la tête n’existe pas. » D’ailleurs, à ces mots, le mal de crâne qui commençait à s’installer chez Elijah commença à se dissiper. « Tu peux être ce que tu veux quand tu veux avec ce pouvoir Pietra.. Tu seras entourée de personnes qui pensent et agiront comme toi ou comme tu le leur demande. Ça peut sembler étrange certes. » Il cendra sa cigarette dans le café au gin, le temps de trouver quoi dire d’autre. Parce que pour lui, il était naturel de voir les gens se plier à ses volontés. Bien que le plus souvent cela fasse perdre l’intérêt que le mutant avait chez ces personnes, cela n’était pas obligatoire. Un mutant qui s’amusait à vendre des armes aussi bien aux hunters qu’à Uprising a subitement changé ses habitudes de ventes grâce à quelques mots de sa part, et ils vont même au pub régulièrement. Mais comment le lui dire à elle ? Il ne la connaissait trop bien, et savait pertinemment pourquoi est-ce qu’elle se trainait cette fichue bestiole qui, faute de comprendre le langage, pouvait échapper à leur mutation. « .. Mais ma belle, dans le fond il n’y a rien d’étrange à leur être supérieur. »
Que voulez-vous, c’est plus fort que lui.





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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeJeu 12 Mar 2015 - 13:23


she's such a charmer, oh no...
pietra & elijah


« Accepter tes pouvoirs c’est accepter une vie qui ne sera jamais la même que celle des autres, Pietra. » Les paroles d’Elijah la firent frissonner. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Pietra n’avait désiré qu’une seule chose : une vie normale pour elle et Giulia. Une enfance heureuse, de bonnes études, un emploi stable, une famille aimante… Rien de compliqué. Loin d’elle les rêves de grandeur et l’ambition qui rongeait l’autre mutant jusqu’à la moelle. Pourtant, si elle avait été entièrement honnête avec elle-même, la brune avait toujours senti qu’elle n’était pas entièrement à son aise dans ces scénarios. Un peu plus d’honnêteté encore, et elle aurait admis qu’elle ne s’était jamais sentie autant à son aise que lorsqu’elle et Gee’ s’étaient retrouvées à la tête d’un groupe d’étudiants mutants, négociant pour eux avec tous leurs atouts. Seulement l’honnêteté n’était pas au rendez-vous, et ce dont Pietra se souvenait surtout, c’était des cris de terreur de ses amis tombant sous l’assaut des Hunters. Du sang, des pantins inanimés s’affaissant sur le sol là où quelques instants auparavant il s’était agi d’être vivants, des camarades, des amis. Elle savait très bien que le chemin sur lequel la poussait l’homme serait plein de nouvelles scènes comme celle dans sa tête, et elle n’était pas sûre de pouvoir supporter d'autres pertes.

Le juron incompréhensible d’Elijah la tira de ses pensées, et elle se tourna imperceptiblement vers lui. « Mais si tu es vraiment déterminée, et étant donné ta puissance, je pense que tu peux simplement te regarder dans le miroir. Tu te regardes droit dans les yeux et tu te persuades que tu vas bien. » Tandis que le mutant allumait sa seconde cigarette de la soirée – oubliant sans doute que l’odeur ne ferait qu’accentuer la nausée de Pietra – celle-ci haussait un sourcil. Se manipuler elle-même ? Elle n’y avait jamais pensé, ne savait même pas si c’était possible. Elle n’avait même jamais tenté d’influencer Giulia, étant partie du principe qu’elles étaient immunisées contre leur propre don tout comme elle l’était contre celui du prétendu prophète. « Tu auras forcément les effets secondaires de ton pouvoir, mais si tu te persuades que tu n’as pas de migraine, ou ce genre de merde... Evidemment, ça ne marchera pas si t’as des effets physiques, mais au moins ça t’enlèvera une barrière. » La mutante fronça les sourcils. Se persuader continuellement qu’elle allait bien lui semblait très, très dangereux, sans parler du cercle de dépendance dans lequel elle s’enfermerait. Aller mal à cause de son don, se convaincre qu’elle allait bien grâce à son don, et donc aggraver les effets secondaires de son don, donc devoir réutiliser son don pour se convaincre qu’elle allait bien… Le piège était palpable. D’un autre côté, sa mutation était peut-être la seule chose capable d’atténuer les symptômes qu’il lui infligeait, désormais.

« Contrairement à moi, il faudra que tu parles le moins souvent possible. » Là-dessus, la jeune femme se retourna entièrement. « Et quoi, tu veux que je reste dans la cuisine à te préparer un bon petit plat, tant qu’on y est ? » répondit-elle automatiquement, à moitié en plaisantant. Elijah était nettement plus bavard qu’elle, mais cela ne voulait pas dire qu’elle était prête à faire un vœu de silence. « Apprend la langue des signes si tu veux, mais il faudra te faire une raison : à force, tu ne communiqueras plus avec les humains. Avec les mutants, soit ils pourront bloquer ton don – mais je demande à voir – soit ils te suivront, et tu devras te persuader que la tronçonneuse que tu as dans la tête n’existe pas. » Il y allait fort. Le sourcil haussé de Pietra semblait s’être fixé dans cette position, mais elle ne disait rien. Elle s’était attendue à ce qu’Elijah ne puisse résister à l’envie de lui faire de la propagande pour sa cause, même si elle pensait qu’il aurait maintenu un peu plus de réserve. C’est seulement à ce moment qu’elle fit le lien entre l’odeur de whiskey émanant de l’homme et de sa veste et… le fait qu’il ait probablement bu du whiskey très récemment. Son cerveau était définitivement en sale état, si elle venait tout juste de comprendre qu’il n’était pas entièrement sobre, mais au moins elle avait fini par y arriver. C’était même plutôt touchant qu’il ait abandonné sa beuverie pour lui venir en aide.

Pendant ce temps, l’autre occupant de la pièce continuait sur sa lancée. « Tu peux être ce que tu veux quand tu veux avec ce pouvoir Pietra... Tu seras entourée de personnes qui pensent et agiront comme toi ou comme tu le leur demande. Ça peut sembler étrange certes. » Une pause. « ... Mais ma belle, dans le fond il n’y a rien d’étrange à leur être supérieur. » Un rictus déforma le visage de Pietra, en réaction à la phrase d’Elijah autant qu’à la douleur qui lui vrilla soudain le côté droit du crâne. Instinctivement, elle chercha Roy des doigts, et trouva rapidement une petite tête qui se pressait en ronronnant contre sa paume. Un confort presque inexistant, mais l’affection de la bête suffisait à lui donner un peu de force. Relevant la tête vers le mutant, elle prit un ton enjoué. « Tu mets la charrue avant les bœufs, Elijah. Déjà faudrait-il que je réussisse à faire ce que tu me suggères, ce qui est plus que douteux… » Intérieurement, elle se demandait si lui-même avait déjà utilisé son don pour ce genre de choses. S’il supprimait des effets secondaires de cette façon, il le lui aurait dit plus clairement, non ? Ou peut-être le faisait-il de façon instinctive, comme elle influençait si souvent son entourage sans le vouloir. « Mais pourquoi pas, mettons ta théorie à l’épreuve… Après tout, qu’est-ce qu’il pourrait m’arriver de pire ? » dit-elle en se dirigeant vers le miroir de sa chambre. Celle-ci était impeccablement rangée, et le contraste ne faisait qu’accentuer la sévérité de son état, puisqu’elle n’avait pas même eue la force de se traîner jusqu’à son lit pour dormir. Les deux hommes de la maison la suivirent dans la pièce, l’un sautant sur le matelas avec un miaulement réprobateur, l’autre montrant un peu plus de cérémonie.  

Pietra se planta devant le miroir de son armoire, et ce qu’elle y vit la fit grimacer. Même sans les cheveux gras et les sillons de larmes sur ses joues, son teint avait quelque chose de gris et cireux, qui lui rappelait étrangement une pomme pourrissant de l’intérieur. Elle réajusta son peignoir, prit son courage à deux mains, et se concentra. Utiliser son don consciemment lui vint facilement – par miracle – et elle put commencer l’étrange manipulation, forçant les ‘fils’ invisibles lui permettant de conceptualiser son influencer se retourner contre elle, plongeant dans son propre esprit. La sensation était plus bizarre que désagréable, et il lui fallut une vingtaine de secondes pour se sentir prête à tester la solidité des liens. « Guéris-toi. » souffla-elle, ne se lâchant pas du regard. L’atmosphère de la pièce était si pensante que même Roy n’osait piper mot. De longues minutes s’écoulèrent, et Pietra demeurait suspendue, insensible à quoi que ce soit. Puis soudain, elle sentit une vague d’énergie faire vibrer son crâne, et elle réalisa avec horreur que son don venait de faire une de ces hausses de puissance incontrôlables. « Oh non… » eut-elle tout juste le temps de murmurer, avant que le contact ne soit rompu, et ses convulsions ne la projettent sur le sol. Une bile noire et épaisse lui coula des lèvres, tandis que la douleur poussait un râle du fond de sa gorge.

Le tout ne dura pas plus de trente secondes, mais quand elle reprit finalement le contrôle, tous ses membres tremblaient. « Ah oui, quelle supériorité… » murmura-elle, l’ironie laissant un goût métallique sur sa langue ; ou peut-être était-ce du sang. Dans tous les cas, elle était bien trop épuisée pour se rendre compte que sa migraine avait disparue.

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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeVen 13 Mar 2015 - 0:01


Pietra&Elijah
Can you hear me screaming out now through the telephone lines. Oh please save me, save me from myself, you said you'd always fall for the underdog.

Le même sourire étrange leur tordit les lèvres. Elijah, parce qu’il se donnait mentalement une baffe pour ce qu’il venait de dire, mais qu’il en était tout de même fier. Pietra, parce que.. Parce qu’elle n’avait jamais été comme ça. Ce n’était pas comme si elle ne le connaissait pas, pas comme si en acceptant son aide elle acceptait peut-être un fragment de ses idées dans sa petite vie qui jusque là avait toujours été très rangée. Enfin, pour le mutant, avoir une vie très rangée était un concept étant donné son passé plutôt mouvementé, mais pour lui la jeune femme était aussi mignonne et adorable que ceux qui gonflaient les rangs d’Uprising. Ceux qui veulent participer et aider leur cause, sans pour autant trop oser se mouiller. « Tu mets la charrue avant les bœufs, Elijah. Déjà faudrait-il que je réussisse à faire ce que tu me suggères, ce qui est plus que douteux… » Et pourtant, elle ne releva même pas sa remarque et revenait directement au sujet. Nombreux seraient les mutants qui auraient pris ce typique air outré constamment collé à leurs visages de bouc émissaires – mais elle non. Un instant il hésita pour ajouter quelque chose, mais à la place, il ne fit qu’un vague signe de la main qui exprimait que pour elle, ça allait être facile, laissant après son geste des traits de fumée. Oui, il ne fallait pas mettre la charrue avant les bœufs. Il fallait être plus fin que d’habitude, abandonner ce moment étrange ou Elijah ne faisait que répéter que les mutants étaient la nouvelle race à venir jusqu’à ce que cela s’incruste jusque dans l’ADN de la personne avec laquelle il parlait. En somme, il fallait avoir une véritable conversation, quelque chose qu’il n’avait jamais eu qu’avec son père et celle qui eu la mauvaise idée de devenir sa femme. Une sensation de nausée le pris, et il ignora si c’était à l’idée de la mort de son père ou de l’insupportable blonde, heureusement morte. « Mais pourquoi pas, mettons ta théorie à l’épreuve… Après tout, qu’est-ce qu’il pourrait m’arriver de pire ? »
Un sourire vint se figer sur son visage, un visage qu’il détourna bien vite du sien. Laissant son mégot mourir dans le fond de café, il se leva pour suivre Pietra. Découvrant totalement l’appartement de la jeune femme, il trouva un certain réconfort en voyant sa chambre aussi impeccable qu’elle était cadavérique. Oh, tout ira bien. Une personne aussi maniaque que lui allait forcément avoir la décence de ne pas se prendre pour Gustave Courbet, n’est-ce pas ? Bien qu’il n’y ai aucun lien entre la propreté et des mutations génétiques, ce fut la seule chose à laquelle pensa Elijah. Bien que plus solides sur ses pieds qu’elle, il s’appuya contre l’embrasure de la porte et l’observa faire.

Un sourire franc cette fois-ci étira ses lèvres lorsqu’il entendit la voix de Pietra se donner un ordre. Adorable. Un ‘abracadabra’ ou quelconque ‘hocus pocus’ pourrait tout aussi bien faire l’affaire, du moment que la volonté de la mutante était concentrée sur elle-même – du moins était-ce le cas pour Elijah. Là, deux débraillés dans cette chambre rangée, ils devaient avoir fière allure. Le chat s’arrêta, comme pour respecter l’étrange scène qui se déroulait sous ses yeux. Pendant un temps qui semblait ne jamais finir, Pietra s’observa dans le blanc des yeux tandis que lentement, Elijah fermait les siens. Le monde autour de lui commença immédiatement à tourner, mais doucement. S’il le pouvait, il s’endormirait bien là, maintenant. Il fuirait de nouveau la mort de son père, le mensonge de Sky,. Boire et dormir étaient ses deux échappatoires pour l’éviter de partir dans ses accès de colère, et Dieu sait qu’il ne voulait pas que ce genre de chose ne se produise ici, chez sa protégée. Ses paupières se forcèrent à rester ouvertes, tout cela pour fixer cette fille qui ne bougeait pas face à son miroir, digne d’un mauvais film d’horreur, mais il ne pouvait pas.
« Oh non… » Elijah entendit mais ne rouvrit pas les yeux. Ce fut en entendant le bruit sourd que fit le corps de la mutante en heurtant le sol qu’il vit. Qu’il comprit. Enfin, il ne comprenait pas, mais il savait que s’accorder une petite pause n’était pas du tout à l’ordre du jour. Se mettant au niveau de Pietra, il écarquilla les yeux sans rien faire, bien trop abasourdit pour se détacher de ce corps qui, empli de spasmes, se soulevait seul au-dessus du sol avant de retomber lourdement. Puis un bruit sortit de ses lèvres, puis un.. Liquide. Elijah souleva alors le haut du torse de la jeune femme pour le mettre contre son lit et éviter qu’elle ne s’étouffe dans « Non non non, Pietra non.. » Comme s’il pouvait commander quoi que ce soit. Ses deux mains rivées sur les épaules contractées de la jeune femme, il tentait de capter son regard à travers des paupières pour son plus grand malheur fermées. Son menton cognait contre le haut de sa poitrine, tandis qu’un filet rouge coulait d’entre ses lèvres.

Et puis, tout cela s’arrêta. Ses yeux se rouvrirent tandis que les spasmes diminuaient de plus en plus, ne laissant des convulsions sévères qu’elle venait d’avoir que de faibles souvenirs. « Ah oui, quelle supériorité… » Sa voix n’avait rien à voir avec le râle qu’il venait d’entendre, et la différence entre les deux le troubla, avant qu’il ne soit un brin rassuré. Paradoxe venant d’un homme qui a entendu plus de cris de douleur que de joie, de se faire prendre par surprise par ce genre de choses. Peut-être parce que lorsqu’il torture des gens, ce ne sont, après tout, qu’à moitié des êtres humains. Alors qu’elle, elle était mutante. Elle était Pietra. La laissant là, il se leva prestement pour aller chercher de quoi la nettoyer. Après avoir renversé la moitié des choses dans la cuisine, Elijah se décida à allumer la lumière pour trouver du sopalin, une bouteille d’eau entamée, et ce qui ressemblait à une plaquette d’anti-douleur, pour le peu qu’il en savait. Lui qui était à deux doigts de s’endormir debout était à présent en alerte. Déposant tout cela au pied du lit, là ou il avait adossé la mutante, il entrepris de prendre une feuille de sopalin pour lui enlever le sang au pourpre profond de son menton. Au moins, c’était ça de moins. « Bois. Prend ces cachets. Tu arrives à respirer correctement ? » Comme si il pouvait commander quoi que ce soit. Pour un peu, il lui aurait demandé à quoi était du cette crise aussi impressionnante que rapide si seulement il ne connaissait pas déjà la réponse.
Un nouveau rictus s’afficha sans qu’il ne le veuille sur son visage. Au moins elle ne s’était pas mise autre chose en tête que de ne plus se sentir malade, n’est-ce pas ? Il se mettrait lui-même une baffe. Gardant ses lèvres fermées, il enleva rapidement les quelques gouttes de sang qui parsemaient ça et là le sol. « Tu sais quoi ? Dors, repose-toi. » Elijah ne voulait même pas en parler. L’épisode avait été si fugace que cela s’apparentait à présent au mauvais rêve, le genre de chose qu’il était tout à fait capable d’avoir vu son état. C’était ce qui s’était passé d’ailleurs. En oubliant l’état et les tremblements encore visibles de Pietra.. Elijah venait de rêver éveillé. C’était ce qui s’était passé. Si seulement le mutant savait à quel point il arrivait si facilement à se persuader comme il venait de le faire, peut-être renoncerait il totalement à retenter une expérience comme celle-ci sur elle étant donné ses réactions totalement hors limites. Mais non. Il ne dit rien. « Et c’est un ordre jeune fille. » Se relevant, il passa ses bras sous elle, encore au sol, afin de la déposer sur son lit d’une manière un peu brusque qu’il ne remarqua pas derrière son voile de fatigue. Rapidement, il ramasse les papiers teintés de sang, et mis la plaquette et la bouteille d’eau sur la table de chevet de la maîtresse de maison, avant de re-disparaitre dans la cuisine pour jeter ces preuves infâmes que ce rêve avait bel et bien été réalité.

Il soupira. Jetant un coup d’œil en directement du canapé, il se souvint que sa veste était dans la chambre. La soirée venait définitivement de se clore avec les limites qu’il avait volontairement fait franchir à Pietra. Bien que convaincu qu’il n’avait pas de remords ni de reproches à se faire à ce sujet, l’envie pressante de partir de là comme le ferait un voleur ne pouvait quitter son esprit. Finalement, Elijah se décida à retourner dans la chambre pour prendre sa veste. « Je. J’y vais. » Conscient des dégâts collatéraux qu’il pouvait causer, si en temps normal voir des personnes qu’il manipulait mettre fin à leur jour pour mettre fin à son emprise, voir la mutante lui avoir fait confiance pour au final s’être retrouvée dans une situation qui aurait pu la tuer était quelque chose qui avait de quoi déranger même le plus froid des hommes. « Si jamais tu ré-essaie ça.. » Préviens-moi, appel-moi, ne le fait pas. « Tu commenceras à t’améliorer, j’en suis persuadé. »
Que voulez-vous..
Mieux valait ficher le camp d’ici tout de suite.






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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeVen 13 Mar 2015 - 13:45


she's such a charmer, oh no...
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« Non non non, Pietra non... » Dans le brouillard de son esprit, Pietra entendait vaguement la voix d’Elijah, teintée de panique. Elle n’avait jamais cru qu’il montrerait ce genre d’émotions aussi facilement ; il jouait si bien le rôle du leader stoïque et distant qu’elle oubliait parfois que le personnage ne lui collait pas totalement. Mais peu à peu, le voile commença à se lever, et elle put non seulement rouvrir les yeux, mais poser ses mains sur les poignets de l’homme, cherchant à montrer qu’il n’avait plus besoin de la tenir. Le portrait ensanglanté et franchement peu attirant de la jeune femme du le rassurer suffisamment pour qu’il la lâche et ne disparaisse, lui laissant l’occasion de s’adosser contre le pied du lit et comprendre la scène. Elle avait horriblement sommeil, et sa tête lui semblait légère, légère... Subitement, Pietra fit le lien entre cette légèreté et l’étrange sensation de vide qui suivait souvent ses migraines. Bordel, ça avait vraiment marché ? Mais alors, cette bile qu’on lui essuyait délicatement du menton, qu’était-ce ? La mutante se demanda soudain si son esprit avait interprété son ordre comme une permission de se purger, de rejeter toutes les substances qui la pourrissaient de l’intérieur. Si elle avait raison, cela expliquerait pourquoi elle se sentait déjà un peu mieux. Pas magnifique, ni même normale, mais mieux.

« Bois. Prend ces cachets. Tu arrives à respirer correctement ? » Pietra acquiesça, attrapant le verre d’eau et les cachets d’un geste. Elle but avec avidité, trop heureuse de chasser l’arrière-goût écœurant de sa bouche. Si elle n’avait pas été aussi épuisée, elle aurait voulu se brosser les dents, voir même prendre une douche. Elle pensa un instant à le dire à Elijah, mais sa bouche se referma sans qu’un mot ne sorte. Si elle admettait directement que sa migraine avait disparue, ce dernier risquait d’y voir une confirmation de sa théorie, et la pousser vers d’autres tentatives. Elle avait beau être soulagée d’une partie de ses souffrances, elle n’était pas prête à se faire vomir à répétition jusqu’à ce que tous ses symptômes ne disparaissent. Heureusement, le mutant n’avait visiblement pas à la tête à l’interroger. « Tu sais quoi ? Dors, repose-toi. » En voilà une bonne idée. Pietra n’eut même pas le temps de lui dire oui qu’il ajoutait : « Et c’est un ordre jeune fille. » La mutante sourit vaguement, le laissant la ramasser et la mettre dans son lit comme une poupée désarticulée. Elle tomba lourdement sur le matelas, mais était trop contente de s’y trouver pour se plaindre de la brusquerie d’Elijah. Tandis qu’elle se glissait entre les draps, elle l’entendit bouger au pied du lit, ramassant sans doute les preuves de leur expérience peu réussie. Le miaulement inquiet de Roy – qui se roulait contre son ventre, ronronnant de toutes ses forces dans l’espoir de la réconforter – l’empêcha de l’entendre se diriger vers la cuisine.

Elle était à moitié assoupie lorsque les pas d’Elijah sonnèrent à nouveau dans sa chambre. « Je. J’y vais. » En réponse, elle émit un grognement qui signifiait à peu près « Non » ou « De quoi tu parles ? » L’autre ne s’expliqua pas davantage, tentant de changer le sujet : « Si jamais tu réessaie ça… Tu commenceras à t’améliorer, j’en suis persuadé. » « Menteur. » murmura-elle, les yeux toujours fermés. Etrangement, il n’y avait aucune animosité dans sa voix, seulement de l’affection. Une personne un peu plus saine d’esprit aurait probablement été furieuse envers lui, l’aurait blâmé pour le danger auquel il l’avait exposée. Pire encore, il continuait à asséner ses convictions, laissant son agenda politique prendre la priorité sur la sécurité – et peut-être la vie – de sa protégée. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de trouver ça étrangement… mignon. Mignon ? Elle devait avoir de la fièvre, c’était obligé. C’était la seule raison pour laquelle la stupidité bornée du mutant aurait pu lui paraître aussi adorable que Roy lorsqu’il continuait de se coincer dans les persiennes de la salle de bains, alors qu’il devrait pourtant avoir compris la leçon. Mais d’un autre côté, elle trouvait inutile d’en vouloir à Elijah, qui n’avait fait que suivre son raisonnement à un débouché logique. Elle avait pris la décision de lui faire confiance, de tenter l’expérience elle-même, sans influence surnaturelle de sa part. Et bien, le résultat était là : retourner son don contre soi-même était sans aucun doute possible, mais les conséquences n’en valaient pas vraiment la peine, à son humble avis.

« Elijah… Reste. » souffla-t-elle, plantant son regard vert droit dans les yeux de l’homme. Après un instant, elle ajouta, avec un sourire presque carnassier. « Tu me dois bien ça. » Il ne pensait quand même pas qu’il allait la convaincre de retourner son don contre elle-même, malgré sa perte de contrôle, lui causer des convulsions et des vomissements comme elle n’avait jamais auparavant ressentis, et s’en tirer avec de l’aspirine et un verre d’eau ? Pour un homme généralement intelligent, il n’avait visiblement pas tous ces esprits pour l’instant. Comme il restait bloqué dans sa position, elle s’appuya sur un coude pour relever la tête, et le fixer d’un air peu impressionné. « Assieds-toi. » dit-elle, désignant un fauteuil mauve dans le coin de la pièce, à quelques pas du lit. Elle se rallongea, prête à s’endormir, avant de se souvenir que le fauteuil n’était confortable qu’en apparence, plus décoratif qu’autre chose. Entrouvrant les yeux pour observer le visage pâli de l’homme, elle rajouta : « Ou allonge-toi, c’est comme tu préfères. » Le lit était bien assez grand pour deux, et elle se sentait tellement prête à s’endormir qu’elle ne remarquerait pas plus sa présence que celle du chat. « Mais vu ton état – et le mien – je pense que tu devrais rester encore quelques heures. » conclut-elle, avant d’étouffer un bâillement. Cette fois-ci, elle ne tenta même plus d’attendre de voir ce que ferait Elijah, mais se pelotonna dans sa couette, et laissa un sommeil bienvenu l’emporter.

Il devait être environ cinq heures du matin lorsqu’elle se réveilla, le cœur battant la chamade. Elle se redressa brutalement dans son lit. « MERDE ! Mikael ! » s’écria-t-elle, finissant de réveiller les autres occupants de la maison. Si le NH24 ne fonctionnait pas, elle ne devait sûrement pas être la seule à en souffrir les effets secondaires. Et Mikael avait accepté de prendre le sérum pour elle, pour l’aider… « Elijah, Elijah ! » appela-t-elle, cherchant l’homme du regard. Elle tomba presque du lit dans sa hâte de se lever et s’habiller, cherchant dans les poches de son peignoir son portable. « Elijah, il faut contacter Seth ! On ne peut peut-être pas arrêter la vente légale du NH24, mais au moins on peut prévenir quelques personnes et tenter de retirer le sérum du marché noir… » La calédonien avait beau être un opportuniste complet, elle ne doutait pas qu’il arrêterait instantanément la vente d’un produit aussi néfaste, même si c’était simplement pour protéger sa réputation lorsque la réalité sur le ‘remède’ se rait découverte – ce qui ne tarderait sûrement pas. Et s’il ne se faisait pas une raison, et bien, elle ou Elijah pourraient toujours le convaincre….


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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeLun 16 Mar 2015 - 0:09


Pietra&Elijah
Can you hear me screaming out now through the telephone lines. Oh please save me, save me from myself, you said you'd always fall for the underdog.

Si cela avait touché Elijah, il ne le laissa pas paraitre. De toute manière, ce n’était pas les yeux fermés de la jeune femme qui auraient pu deviner sur ce visage de marbre le malaise qui collait la peau du mutant. « Menteur..  » Pourtant ce mot n’avait pas été dit de manière à le blesser, à l’accuser. Tout comme en Irlande on appelait chaque connaissance de ‘connard’, ce que venait de dire Pietra avait cette touche de gentillesse qui se mêlait avec horreur à la vérité de la chose. Sans pour autant oser insister un tant soit peu avec la jeune femme déjà à moitié endormie – qui sait, peut-être que dans cet état était-elle plus réceptive au pouvoir de l’homme – il ne dit rien non plus. A croire que là où toute personne normale dirait la vérité, lui, le grand bavard, se contentait de la boucler. Elijah pensait que le contrôle qu’elle avait sur son pouvoir ira mieux en s’entrainant, et puis Pietra c’était une battante et il avait confiance en elle. N’est-ce pas ? Tout en cherchant sa veste, laissée au sol et heureusement sans aucune tache de sang sur le cuir déjà bien abîmé, il se répétait qu’il n’y avait rien à dire à Pietra puisqu’elle n’avait rien à craindre. Lui qui se considérait comme une sorte de protecteur vis-à-vis de la petite chose qu’elle était à cet instant précis, il serait quand même le premier à savoir si quelque chose menaçait sa vie, et le premier à l’en empêcher.
Mais être mutant n’était pas un risque à prendre, c’était une vie à vivre. Peu importait au fond, si cette vie s’en voyait raccourcie, ce n’était pas le but recherché ici. N’est-ce pas ? « Elijah… Reste. » Ses pensées tournaient en une boucle infernale dans son esprit, son entêtement cherchant sans cesse à faire taire le bon sens depuis longtemps bâillonné de l’extrémiste, et savoir les pupilles de la jeune femme sur lui le mettait étrangement mal à l’aise. Rapidement, il enfila sa veste afin de faire passer le plus rapidement possible cette sensation de partir tel un coupable du lieu du crime. « Tu me dois bien ça.  » Un meurtrier qui, sur le point de partir, entendait sa victime présumée morte encore respirer. Sa main se serra sur la poignée de la chambre, et Elijah resta figé un instant, avant de finalement tourner son regard vers elle. « Oui justement, à propos de ça je pensais- »  « Assieds-toi.  » Bien qu’il n’ai prévu aucune fin de phrase, il pensait pouvoir s’en tirer en disant qu’il allait se racheter en achetant une quelconque babiole – chose qu’il n’allait évidemment pas faire. Mais à voir la manière dont Pietra s’était redressée juste pour lui dire de rester, avant de lui pointer d’un mouvement de la tête l’endroit précis et exact ou monsieur devait aller, il compris que mieux valait obtempérer.

Parce qu’au fond, il était tout de même responsable de ce qui venait d’arriver à se protégée, peu importe ce dont il pouvait se persuader. Et s’il rentrait maintenant, qu’est-ce qu’il allait faire ? Rentrer chez lui, faire tomber les meubles, briser des objets avant d’attraper Skylar par le cou et lui hurler sa haine d’une manière.. Un soupir de fatigue le décrocha de cette vision quelque peu libératrice, et un instant, Elijah laissa ses muscles se reposer. La colère qu’il ressentait pour la blonde était toujours présente, mais comme détachée de lui. La fatigue s’était rapidement abattue sur lui, et c’était au final une bonne chose qu’il reprenne toutes ses forces ici afin d’être au mieux de sa forme pour faire hurler Faith.  « Ou allonge-toi, c’est comme tu préfères. » Se mêlant à la voix à moitié endormie de Pietra, le mutant entendait déjà les cris de la mutante consignée chez lui. Etrange contraste qu’il y avait entre le cette femme qui, insensible au pouvoir d’Elijah, l’écoutait et lui faisait tout de même confiance, et cette autre traînée qui avait probablement fricotté avec des hunters avant de détester celui qui a fait d’elle ce qu’elle était. « Tu sais très bien ce que je préfère. » Il enleva la veste en cuir qu’il venait d’enfiler et fit de même avec ses chaussures. En temps normal, Elijah aurait volontiers rejoint le lit de la belle, et ce sans attendre sa proposition. Mais la belle n’était pas si belle ce soir-là, et lui ayant envie de choses un peu plus violentes avec une femme un peu moins sympathique, il se contenta d’étendre ses jambes et de les poser sur le lit, s’affalant ainsi totalement sur le fauteuil. Pietra dit encore quelques mots qu’il n’entendit pas, déjà à hapé par les méandres de sa fatigue accumulée.

Ses yeux clignèrent pendant un long moment avant de s’habituer à la lumière. Trois heures et quelques du matin. Bien. Il avait fait une sieste absolument pas reposante. Sa nuque était raide, et ses paupières avaient du mal à accepter de laisser ses yeux au contact de l’air trop longtemps. Ankylosé, il se leva en silence du fauteuil qu’il aurait définitivement du quitter pour rejoindre le lit, pris ses affaires et sortit discrètement de la chambre. Un regard rapide en direction de Pietra le rassura quant à son état, et il partit rapidement de sa maison.
Elijah marcha jusqu’au bout de la rue, lentement. Le froid nocturne lui mordait la peau aussi rudement que l’alcool qui était redescendu. Il aurait probablement pu leur donner rendez-vous à l’adresse même de la mutante, pour s’éviter tant de chemin dans ce quartier qu’il ne connaissait pas, mais mieux valait rester prudent. Au final, une voiture s’arrêta devant le lieu qu’il avait donné, et en sortit une femme qu’il n’avait jamais vu qu’une fois sur une photo d’identité. Dans le milieu, les gens la connaissent sous le nom de Roxanne, une hunter. Bien qu’on la dise vraiment douée avec les armes à feu, la véritable qualité de Roxanne était celle d’être une taupe. Et d’avoir un bon crochet du droit. Un très bon crochet du droit qui sonna quasiment totalement Elijah, et lui ouvrit la lèvre inférieure. Sa formation de hunter fut particulièrement démontrée lorsqu’elle tenta de mettre K.O. celui qui jusque-là l’avait bien payée pour ses informations, mais il fallut à l’homme plusieurs coups biens placés ainsi que des mots plus douloureux encore pour qu’elle ne s’arrête et retrouve ce regard si vitreux que chez certains, Elijah affectionnait terriblement. Tout ce qu’il fallait à Roxanne n’était pas des scrupules, mais juste un raffermissement du contrôle mental qui était exercé sur elle. Le mutant aurait du la voir plusieurs jours auparavant, mais probablement saoul dans un quelconque pub, il ne s’en était pas donné la peine. Les deux montèrent dans la voiture afin qu’il puisse lui fasse faire et dire exactement ce qu’il voulait.

Trois heures de sommeil en plus sur une banquette arrière avec Roxanne.

Elijah sonna et entra au même moment chez Pietra. En vérité, il devait déjà être rentré chez lui. Il était plus de neuf heures du matin, et avec un peu de chance Skylar était toujours pas levée. « Hey Pietra, j’ai oublié mon paquet ici hier soir.. » C’était son excuse officielle. « Et avant que tu ne m’engueules, je tiens à dire pour ma défense que je t’ai pris un café. Pour certains la caféine est soit une drogue, soit un bon anti-migraineux - enfin, ça sera toujours mieux qu’une dose de la merde que tu osais t’injecter de toute manière. » Parler pour éviter que sa petite disparition nocturne ne soit remarquée, et encore moins le fait qu’il ai le culot de revenir pour son paquet de clopes. Parler pour éviter qu’il n’y ai qu’un silence de mort qui l’accueille, présageant des effets secondaires recrudescents chez la mutante qui habitait ici. Arrivant dans le salon, Elijah posa les deux gobelets de cafés et chercha du regard la chose tant convoitée, déjà prêt à repartir.





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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeLun 16 Mar 2015 - 12:21


she's such a charmer, oh no...
pietra & elijah


Il fallut moins d’une minute pour que Pietra ne s’aperçoive de l’absence d’Elijah. Le silence qui répondit à ses exclamations la laissa perplexe, et elle s’immobilisa, une jambe déjà dans son jean. Elle baissa le regard, et vit que sa veste en cuir avait disparue, confirmant que le mutant avait bien pris la fuite. Pietra resta un instant interdite ; mais bien vite, elle sentit sa rage monter. « Mais quel connard, je vais le tuer… » fulmina-t-elle, jetant son peignoir en boule sur le fauteuil, comme si celui-ci était personnellement responsable de la disparition d’Elijah. D’une main elle attrapa Roy – qui avait décidé d’essayer de lui grimper dessus pour lui dire bonjour – et de l’autre elle pianota sur son téléphone, envoyant une suite de messages impressionnante à Seth. Elle aurait voulu l’appeler, mais la disparition de sa migraine ne signifiait absolument pas qu’elle avait repris le contrôle sur son don, et elle ne voulait prendre aucun risque. Déposant le chat sur le canapé, Pietra jeta un coup d’œil désolé sur son salon. Mais quelle horreur – pas étonnant que son prétendu ami ne se soit cassé sans demander son reste. Il était grand temps de faire le ménage. Aussitôt dit, aussitôt fait – enfin, il était tout de même sept heures trente lorsque Pietra éteignit enfin son aspirateur et se redressa avec un soupir satisfait. Le salon et la cuisine ne ressemblaient plus à un champ de bataille, les volets étaient ouverts, les pièces aérées, son tapis aussi, la litière du chat changée, les surfaces épongées, bref c’était de nouveau une maison et non une cave.  

Ayant remis son chez-soi en état, la mutante se glissa avec soulagement sous la douche, montant l’eau chaude presque au maximum. Elle rêvait d’effacer tout souvenir des derniers jours de sa mémoire, mais à défaut d’y parvenir, elle se contenterait de supprimer les traces physiques. Une serviette autour de ses cheveux, la brune ouvrit son armoire, pour y chercher des vêtements propres pendant que ses lessives tournaient. Elle jeta son dévolu sur un jean noir et un pull gris clair si doux qu’elle avait envie de l’épouser. Idéale tenue de convalescente. Jetant un coup d’œil à sa montre – neuf heures quinze – Pietra enfila ses pantoufles et s’apprêtait à envoyer une nouvelle vague de sms lorsqu’elle entendit sa sonnette. Elle haussa un sourcil. Qui de ses connaissances était suffisamment lève-tôt pour être chez elle à cette heure ? Peut-être Seth avait-il cru bon de venir la voir, malgré ses avertissements. Ou peut-être était-ce Lexie, ou un collègue inquiet de ses absences à répétition… Elle avait mille suppositions, mais la tête un peu penaude d’Elijah n’en faisait pas partie. « Hey Pietra, j’ai oublié mon paquet ici hier soir... » Pietra lui jeta un regard noir. Son paquet de clopes ? Il était sérieux ? Elle avait bien envie de lui claquer la porte au nez, tiens. Et après de tremper lentement toutes les cigarettes de son foutu paquet dans de l’eau, une à une…  Visiblement le mutant senti qu’il lui restait environ vingt secondes avant qu’elle n’explose réellement, et continua : « Et avant que tu ne m’engueules, je tiens à dire pour ma défense que je t’ai pris un café. Pour certains la caféine est soit une drogue, soit un bon antimigraineux - enfin, ça sera toujours mieux qu’une dose de la merde que tu osais t’injecter de toute manière. » « Vu l’horreur brune que tu m’as servie hier en osant l’appeler ‘café’, j’en suis pas si sûre… » répondit-elle, lui laissant tout de même l’occasion de rentrer dans la maison. L’appel du café était irrésistible.

« Je pense que j’ai rangé ton paquet quelque part dans la cuisine ; à moins que je l’ai jeté… » Elle-même ne fumait pas, n’avait jamais fumé outre pendant deux ou trois soirées, lorsqu’elle était adolescente. Elle avait surtout apprécié la gestuelle, et le rituel qui entourait ce petit cylindre blanc ; mais ça n’avait pas été suffisant pour retenir son attention longtemps. Sans parler du fait que la fumée de la cigarette accentuait ses nausées et migraines, un défaut non négligeable. Enfin, tout ça pour dire qu’elle n’avait aucune raison d’avoir gardé le paquet, à part par une sympathie instinctive pour Elijah. Le prix d’un paquet de cigarettes était déjà élevé, elle le savait, et de mémoire celui qu’il avait laissé là était presque plein… Y réfléchissant, elle les mena tous deux vers la cuisine – au pire, l’homme pourrait toujours fouiller dans ses poubelles, et elle pourrait faire pleins de blagues sur le fait qu’il soit une ‘ordure’, jusqu’à ce que son ressentiment ne s’atténue. « Tu offres toujours un café aux filles que tu abandonnes pendant la nuit, ou est-ce que je suis spéciale ? » demanda-elle, posant le verre sur un comptoir après une autre gorgée de café. Le mutant s’en prenait plein la face depuis sa réapparition, et peut-être qu’un autre se serait déjà enfui sans demander son reste. Pourtant, Elijah restait : soit il tenait vraiment à son paquet de clopes, soit il sentait que ces remarques étaient tout de même méritées. Soit encore il connaissait suffisamment bien la mutante pour savoir qu’à chaque phrase acerbe, sa colère diminuait. Si elle avait réellement été furieuse, Elijah l’aurait senti passer de façon beaucoup plus… permanente. Mais l’avoir laissée seule alors qu’elle était malade n’était pas un affront suffisant pour qu’elle se décide à se venger autrement qu’en était un peu cinglante.

« J’aurais dû mourir tiens, ça t’aurait servi de leçon, mon pseudo-défendeur des mutants. » finit-elle par conclure, avant de changer le sujet si vite qu’Elijah du avoir le tournis. « Tu veux des œufs au bacon ? J’allais m’en faire. » dit-elle, ouvrant déjà le frigo pour sortir le nécessaire à son petit déjeuner. « Ou est-ce que tu carbures entièrement aux clopes et au café ? » S’il n’avait pas faim, ça en ferait plus pour elle. Laissant l’autre partir en quête de son paquet, Pietra sortit sa poêle, y jeta quatre largs tranches de bacon, et mis le tout sur le feu. Elle fouilla dans ses placards et trouva également un pain de mie n’ayant miraculeusement pas moisi, ainsi que du beurre, de la confiture, et du beurre de cacahouète. Ce n’était peut-être pas le typique petit déjeuner à l’anglaise, mais pour quelqu’un qui n’avait pas fait les courses depuis un moment, ce n’était pas mal.

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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 12:18


Pietra&Elijah
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« Vu l’horreur brune que tu m’as servie hier en osant l’appeler ‘café’, j’en suis pas si sûre… » Elijah sourit, sans répondre pour préciser que le café d'hier soir provenait de la cafetière de la miss, de son café moulu.. Il sourit parce qu'au moins, elle allait bien, voir même beaucoup mieux qu'hier. Il sourit et se rouvrit la lèvre inférieure. Passant sa langue par dessus la plaie, le goût du sang revint, et il pris une gorgée de sa boisson avant de poser les deux gobelets dans le salon. Le sucre et le lait atténuaient l'impression d'avoir mâché du métal, mais le mutant, bien que soucieux de l'état de Pietra, n'avait qu'une envie : rentrer chez lui. Rentrer non pas pour décuver avant de repartir boire, mais pour se reposer. Pour reprendre l'apparence soignée qu'il avait en temps normal, mettre quelque chose sur sa lèvre et sur ses jointures salement écorchées. S'il n'avait pas bonne mine en arrivant chez Pietra hier, il devait en avoir une encore plus singulière ce matin même, et rien que d'imaginer son apparence à ce moment précis lui faisait grincer des dents. Elijah peut certes se salir les mains sans problème de conscience, mais il ne veut pas la moindre tâche de sang sur son costume trois pièce. En l'occurence, il n'avait même pas de costume, et le sang qu'il avait s'était mêlé à l'alcool et à une odeur bien trop forte de cigarette. Tout ça à cause d'une hunter qui avait échappé à son contrôle l'espace d'un instant, tout ça à cause d'un idiot qui était mort de part lui-même.
Bien qu'il n'ai pas eu beaucoup d'heures de sommeil, Elijah se sentait déterminé à mettre cette période de non-productivité derrière lui. Le vaccin ne fonctionnait pas. L'avenir des siens, de sa cause, avait pris un nouveau tournant qu'il ne tolèrerait pas de noyer dans de la Guinness plus longtemps. Il était le seul espoir de sa race, après tout.. Même s'ils ne le savaient pas encore. Suivant la jeune femme dans la cuisine, il chercha pour son paquet brun. Oui, Faith ne le savait pas encore. La blonde sera la première à passer de nouveau entre ses mains, elle et son pouvoir qu'elle cachait après avoir supposément pris un vaccin qui ne fonctionnait pas. Aucune trace de son paquet. Prenant au passage une feuille de sopalin qu'il colla à la lèvre, il retourna dans le salon sans mot dire, bien trop impatient de partir de là pour voir de nouveau sa télékinésiste être à l'oeuvre.

Sous un coussin, sur le canapé, Elijah trouva son paquet qu'il extirpa d'une main triomphante. Pour la peine, il s'assit, s'en alluma une, et pris son café encore chaud pour le savourer. « Tu offres toujours un café aux filles que tu abandonnes pendant la nuit, ou est-ce que je suis spéciale ? » « Si tu étais spéciale Pietra, tu n'aurais pas quitté ton lit, et moi non plus. » Le mutant tenta de lui faire un sourire, mais il la légère douleur que la fumée infligeait à sa plaie l'en empêcha. Observant le jeune femme de haut en bas, elle était définitivement en meilleur état qu'hier soir, comme si tout ce qui s'était produit n'avait été que le fruit de son imagination. Bien que la fatigue pouvait se lire sur son visage, la jeune femme débraillée et frêle avait laissé place à la Pietra qu'il avait toujours connu. Une Pietra qu'il ne quiterait pas si il était dans son lit pour aller chercher un café, pour sûr. « J’aurais dû mourir tiens, ça t’aurait servi de leçon, mon pseudo-défendeur des mutants. » Soufflant du nez à cette remarque, il pianota un message sur son téléphone à l'attention de la personne qui avait pour tâche de suivre nuit et jour Skylar. Bien qu'il aimait la compagnie de Pietra, il n'avait plus rien à faire ici et beaucoup plus ailleurs. « Tu veux des œufs au bacon ? J’allais m’en faire. Ou est-ce que tu carbures entièrement aux clopes et au café ? » « Uniquement.. » clopes et café, merci. La phrase mourru sur ses lèvres et ses doigts se serrèrent sur son téléphone, heureusement solide. Après avoir fait le tour de la ville un nombre incalculable de fois, Sky avait réussit à semer la personne censée rester systématiquement dans son ombre. Le message qu'il venait de recevoir précisait que la personne pensait savoir ou elle était, son ancien appartement probablement, mais qu'en attendant, la mutante restait introuvable. Comme si elle avait sentit le danger arriver. Eijah rangea son téléphone et se leva pour revenir au niveau de Pietra dans la cuisine. Il attendra, quite à ce qu'il souffle sur l'appartement probablement minable de Sky. Il l'aura, mais pas maintenant. « Rajoute du bacon pour moi aussi. » Le mégot s'écrasa en un son faible au fond du gobelet de café qu'il venait de finir.

Rejoindre Faith au plus vite avait été sa priorité, mais maintenant qu'elle était on ne savait ou, Elijah ne voyait pas de raison pour ne pas rester chez sa protégée. En vérité, il en voyait même une très bonne, de raison, pour rester avec elle à manger cette viandé déjà à moitié déséchée qu'elle mettait dans la poele. « Tu as bien dormi ? Tu as eu des maux de tête ou.. Autre chose ? » Il n'osait pas dire le mot, mais il était bien là, flotant dans l'air. Convulsions. « Si tu veux rire, ou essayer ton pouvoir à petites doses, tu peux toujours t'entrainer sur moi tu sais. » Enlever la crainte qu'elle pouvait avoir vis à vis de son don, la rendre confiante, confiante au point qu'elle puisse le contrôler lui, Elijah Aisling. Le mutant pouvait inhiber son pouvoir au prix d'une grande concentration, suffisamment pour pouvoir laisser d'autres influences mentales l'atteindre. Il n'aimait pas faire ça, être sans défense, inutile et tellement humain, mais il ne voyait pas le problème que cela pouvait avoir s'il faisait ça seul avec Pietra. « Je ne plaisante pas. Si cela peut t'aider, je suis là. Tu pourras me faire le sgros yeux tant que tu veux pour être partit cette nuit, mais quand je peux aider ou protéger les miens, je le fais. Et dans ce cas là.. » C'était l'aider avec son don, et l'en protéger aussi. « Dans ce cas là, je suis là pour toi. Mais j'ai tout de même besoin de bacon, je n'annule pas un don aussi génial que le mien sans me réconforter dans un petit déjeuner tout prêt. » Et déjà, il commençait à atténuer sa mutation.





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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeDim 22 Mar 2015 - 17:54


she's such a charmer, oh no...
pietra & elijah


. Elijah avait la bougeotte, aussi fébrile qu’un enfant avec un œil sur l’horloge un Vendredi après-midi. Visiblement le paquet de cigarettes n’avait pas été une excuse bidon pour camoufler son inquiétude, mais bien la raison de son retour. Elle se sentait un peu blessée, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de comprendre sa réaction… humaine. Elijah détesterait savoir qu’elle lui attribuait cet adjectif, mais elle n’était pas prête de corriger son vocabulaire pour dorloter l’égo de monsieur. Paniquer face à la situation était probablement un des comportements les plus humains qu’elle puisse s’imaginer, et l’idée que l’homme soit encore capable de se sentir perdu face à une situation la rassurait quelque peu. L’image du parfait leader ayant toujours réponse à tout la mettait surtout sur ses gardes. D’où son commentaire sur son régime alimentaire, auquel Elijah se mettait tout juste à répondre. « Uniquement... » commença-t-il, avant de jeter un coup d’œil à son portable. Elle ne savait pas ce qu’on venait de lui dire, mais il n’avait pas l’air content. Au bout de quelques instants il rangea l’appareil, et se corrigea : « Rajoute du bacon pour moi aussi. » « Oui patron. » dit-elle, s’exécutant aussitôt. Personne ne pouvait résister à l’appel du bacon. Un sourire en coin, la brune l’observa écraser son mégot dans son gobelet vide, silencieusement heureuse que l’odeur de la viande grésillant dans la poêle n’étouffe celle de la cigarette.

« Tu as bien dormi ? Tu as eu des maux de tête ou… Autre chose ? » Il n’osait même pas lui demander explicitement si elle avait eu de nouvelles convulsions. Ce qui se comprenait ; si elle en avait eues d’autres alors qu’il n’était pas là, le mutant aurait eu encore davantage de raisons de culpabiliser. Sans parler du fait que de nouvelles convulsions indiqueraient un problème plus profond – et plus permanent – qu’une simple réaction à sa tentative d’auto-manipulation. Humain à nouveau, incroyablement humain, et elle ne pouvait s’empêcher d’y sourire. « J’ai dormi comme un mort, si tu veux savoir. Même si l’expression est peut-être mal choisie. » dit-elle, retournant les tranches de bacon dans la poêle pour ne pas les brûler. Après encore quelques instants, elle jugea le tout près, et transposa la pile de bacon sur une assiette, avant de casser deux œufs pour aller avec.  « Si tu veux rire, ou essayer ton pouvoir à petites doses, tu peux toujours t'entrainer sur moi tu sais. » Pardon ? La mutante écarquilla les yeux. Avait-elle réellement entendu Elijah Aisling, grand prophète de la révolution mutante, se proposer comme cobaye ? Un instant, elle se demanda si elle ne commençait pas à avoir des hallucinations auditives ; mais non, il l’observait sérieusement, jaugeant sans doute sa réaction. Une telle offre aurait dû lui coûter énormément, elle le savait ; la simple idée de laisser quelqu’un s’immiscer dans son cerveau et d’y prendre les contrôles comme elle pouvait le faire suffisait à la faire frissonner. Alors pour lui, pour cet homme qui menait une résistance pro-mutante dont elle n’entrevoyait que des bribes, c’était énorme. Elle s’en rendait bien compte, et elle ne pouvait accepter. Ou pouvait-elle?

Pietra ouvrit la bouche pour protester, mais Elijah continua sans lui laisser une chance d’interrompre. « Je ne plaisante pas. Si cela peut t'aider, je suis là. Tu pourras me faire les gros yeux tant que tu veux pour être parti cette nuit, mais quand je peux aider ou protéger les miens, je le fais. Et dans ce cas-là… » Il laissa une pause, juste pour l’effet dramatique, elle en était sûre. Même lorsqu’il était sincère, Elijah ne pouvait s’empêcher de jouer la comédie, de se mettre en scène. Un véritable acteur, continuellement en quête d’un public. Quand l’atmosphère fut suffisamment tendue à son goût, il reprit : « Dans ce cas-là, je suis là pour toi. Mais j'ai tout de même besoin de bacon, je n'annule pas un don aussi génial que le mien sans me réconforter dans un petit déjeuner tout prêt. » Et sur ce, l’homme prit une expression concentrée, laissant entendre qu’il était prêt à commencer maintenant, malgré ce qu’il venait de dire. Pietra posa la main sur son bras, et tint l’assiette devant lui, de façon à ce que l’odeur de bacon et de pain grillé ne le déconcentre. Sourire. « Commençons déjà par petit déjeuner, oui. Contre une tête de mule comme la tienne, je vais avoir besoin de toute l’énergie possible pour te forcer à même bouger le petit doigt. » se moqua-t-elle, affectueuse. Elle posa l’assiette du mutant sur la table, avec le couvert et le ménage sel et poivre qu’elle avait attrapé au passage. Puis, elle retourna attraper sa propre assiette, et s’installa en face de lui, avant de commencer à dévorer son plat avec appétit.

« Tu es sûr de ce que tu me proposes ? » demanda-t-elle au bout de quelques bouchées. A vrai dire, la mutante n’était même pas sûre d’être capable de ce qu’il suggérait. Du moins, pas en cet instant, si peu de temps après avoir finalement retrouvé un monde sans douleur. Et même si « Je ne savais même pas que tu pouvais ‘annuler’ ton propre don… » Sa voix était teintée d’une vague amertume. Elle enviait le contrôle qu’Elijah avait sur son don, sur son propre esprit. L’homme avait bien dix ans de plus qu’elle, certes, mais elle n’arrivait pas à s’imaginer qu’Elijah à vingt-quatre ans différait vraiment de celui qui se tenait devant elle. Il avait la prestance d’un être né déjà adulte et armé, comme Athéna sortant de la tête de Zeus. Elle se demanda soudain s’il restait des photos du mutant, bébé. Le premier jour d’école d’Elijah. Elijah à quatorze ans, les cheveux longs et graisseux, continuellement en train de jouer de la guitare. Elijah à dix-huit ans, buvant sa première pinte légale. Elle jeta un coup d’œil en direction du brun en face d’elle, tentant de ne pas pouffer.
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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeMar 24 Mar 2015 - 0:03


Pietra&Elijah
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Elijah avait appris à annuler son don par erreur. Du sang sur les mains, des larmes sur les joues, tout cela n’avait jamais été qu’une grande erreur. Sa mère s’était faite poignarder par trois fois dans le dos, et il était seul, seul à courir dans la ville endormir à la recherche d’une aide quelconque tandis qu’elle se vidait de son sang à côté de son père qui n’arrivait pas à croire ce qui se déroulait. Monstres. Ils étaient des monstres, eux tous, et surtout elle, sa pauvre génitrice au don si peu discret. Il avait couru, il avait hurlé, et son don s’était annulé. Toute la concentration et l’adrénaline, et les hormones, mon Dieu il n’avait que 18 ans, tout cela avait provoqué une sorte de peur froide en lui qui lui avait stoppé net son charisme. Ils l’ont trouvé bien bête, à exiger de l’aide de son ton si autoritaire et arrogant, le gosse avec le sang sur les mains, sur les bras, sur le visage. Il n’avait pas compris tout de suite. Elijah avait du analyser ce qui s’était passer, décortiquer point par point pourquoi son don pourtant présent n’avait pas agi, là, assit dans un couloir vide de l’hopital. Sa mère s’en était tirée de peu, et lui, il se maudissait. En regardant ses cicatrices et sa peau exsangue, il avait hurlé dehors, avait donné un coup dans un lampadaire, et s’était brisé net deux doigts.
Perdre le contrôle était devenu depuis ce jour là une crainte présente à chaque instant. Près de lui, lui remémorant le sang qu’il y avait cette lui d’automne, et la manière dont il s’était retrouvé impuissant. Ce n’était qu’au prix d’une concentration énorme et plus ou moins contrôlée qu’il arrivait à inhiber sa mutation qu’il avait appris à chérir. Pourquoi se donner tant de mal à être humain, inutile, impuissant, alors qu’il pouvait être bien plus ? Peut-être pour les siens, peut-être pour le genre de mutant qu’il estimait et qui étaient dans le besoin. Pour masquer ce sentiment, il ajouta rapidement « Mais j'ai tout de même besoin de bacon, je n'annule pas un don aussi génial que le mien sans me réconforter dans un petit déjeuner tout prêt. » Parce que les quelques rares personnes qu’il côtoyaient quotidiennement étaient soumises à son pouvoir – et parce qu’elle y était insensible, et avait un potentiel à développer. De Faith, son prodige, à Evangeline, son bras droit, en passant par sa propre femme désormais décédée, Elijah n’avait eu que peu de réelles relations.
Oh, non, ça ne lui manquait pas. Il ne les cherchait pas comme Pietra, aussi maladroite avec ses mots qu’avec son don – mais lorsqu’il en avait, de réelle, de vraie, avec une personne ayant un tantinet de jugeote, l’irlandais ne voyait pas pourquoi est-ce qu’il chercherait à s’en éloigner. Il n’était pas humain. Il était pragmatique. S’il pouvait faire en sorte que la jeune femme en face de lui ne soit plus immune à sa mutation, il le ferait sans hésitation.

Mais il ne pouvait que s’assoir, laisser passer ses petites vannes amicales, et perdre la frêle concentration qu’il avait commencé a avoir à cause du bacon qu’elle faisait passer sous son nez. Sourire. « Commençons déjà par petit déjeuner, oui. Contre une tête de mule comme la tienne, je vais avoir besoin de toute l’énergie possible pour te forcer à même bouger le petit doigt. » La tête d’Elijah se pencha sur le côté, regarda Pietra avec un air surpris, et, comme malgré lui, son petit doigt se leva en l’air et se plia, le tout sous le regard faussement incrédule du mutant. « A ce rythme là, tu pourras bientôt faire bouger d’autres doigts. » Quitte à ce qu’elle plaisante, autant en profiter lui. Sans attendre de couvert, il pris avec ses doigts les tranches grillées à point qui grillèrent également sa plaie à la lèvre – et il décida de reposer la salière.
« Tu es sûr de ce que tu me proposes ? » L’homme haussa un sourcil, laissant entendre que si elle ne le prennait pas au sérieux, c’était mal le connaître. S’il pouvait faire des blagues et des sous-entendus, lorsqu’il pensait réellement quelque chose, Elijah n’y allait pas par 4 chemins. Demandez à Faith. A Evangeline. Demandez aux mutants qu’il a tordu, brisé, modelé à son image. Croyez moi, et vous deviendrez membre de l’évolution. Amen. « Excuse-moi, ai-je bafouillé en disant ‘t’entrainer sur moi’ toute à l’heure ? » La bouche à moitié pleine, il enfourna trois nouvelles tranches de bacon juste après cela. « Je ne savais même pas que tu pouvais ‘annuler’ ton propre don… » Du regard, il cherchait de quoi boire avant que les paroles de la jeune mutante ne parvienne à son cerveau déjà ralentit par la quantité de nourriture qu’il venait d’engloutir. Voilà pourquoi il ne mangeait jamais le matin. C’était tout juste si sa première clope ne lui donnait pas une vague sensation de flottement, sensation qu’il aimait voir disparaitre une fois son café finit. Une habitude étrange s’il l’on considère le train de vie plutôt mouvementé qu’il pouvait avoir. Au moins, son rituel du matin restait stable – sauf aujourd’hui.

La tranche de bacon qu’il s’apprêtait à mettre dans sa bouche aux lèvres légèrement luisantes fut posée avec une étrange lenteur dans l’assiette. Ses pupilles auparavant à la recherche d’une bouteille d’eau retournèrent vers celle qui lui faisait face. Etait-ce bien ce qu’il avait entendu ? « Oui je peux l’annuler. » Du sang, des larmes, partout, sur son visage, son t-shirt dégueulasse, le pull bien trop grand pour lui attaché autour de sa taille.. « Et j’ai exactement les mêmes effets secondaires que toi si je m’amuse à le faire trop longtemps. » S’être brisé deux doigts en sortant de l’hôpital lui avait fait oublier la migraine qui lui rongeait le crâne à force d’avoir cogité sur la manière dont sa mutation s’était évanoui pour un moment, et à cause de ladite disparition de sa mutation. « Enfin, ce n’est pas comme si je m’étais amusé à faire ça longtemps, donc.. ça va. » Par ‘ça va’, comprenez : je vais pas crever en bavant au sol. Du dos de la main, il s’essuya le gras de ses lèvres et se leva pour aller boire au robinet et enlever tout le sel qu’il avait mangé. « Dis-moi quand tu te sens prête. Je peux l’inhiber d’ici.. Quelques minutes. Parles moi de ton chat, ou de quelque chose d’autre tout aussi inutile pendant ce temps. Un copain ? Une amie ? Mon désintéressement m’aidera probablement plus facilement pour ça. » De nouveau, un sourire apparu sur ses lèvres, mais à peine, juste de quoi ne pas ré-ouvrir sa plaie encore fraiche. En vérité, qu’elle parle ou pas, ça ne changeait rien. Pour Elijah, c’était un indicateur pour savoir si elle commençait à avoir de l’influence sur lui – car si il commençait à être passionné de la boule de poil qu’elle avait en guise d’animal de compagnie, il saurait alors que son pouvoir était, pour un moment, sous contrôle.






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MessageSujet: Re: she's such a charmer, oh no... (ft. elijah)   she's such a charmer, oh no... (ft. elijah) Icon_minitimeJeu 26 Mar 2015 - 21:21


she's such a charmer, oh no...
pietra & elijah


En réponse à sa vanne, Elijah agita le petit doigt, prenant une expression de surprise. « A ce rythme-là, tu pourras bientôt faire bouger d’autres doigts. » se moqua-t-il, et elle ne put s’empêcher de rire. Elle ne savait pas qu’il avait un sens de l’humour : habituellement, il se contentait de subir poliment les piques qu’elle lui lançait. Il les supportait d’ailleurs plutôt bien, pour un homme qui avait très visiblement l’habitude qu’on le prenne toujours au sérieux. Est-ce qu’il savait au moins raconter une blague ? Pietra se disait parfois que, si elle n’avait pas eu Giulia pour se moquer d’elle avec la dévotion fraternelle d’une cadette pour son aînée, elle serait très probablement devenue une pimbêche insupportable. Dieu merci, elle avait été épargnée ce sort (même si tous ne seraient peut-être pas d’accord sur ce point). Enfin, voir le mutant montrer son côté comique était plus que bienvenu, vues les circonstances : elle avait eu très peu de raisons de rire, ces dernières semaines, voir ces derniers mois. Même comparé à il y avait moins de douze heures, le fait de se retrouver à plaisanter avec Elijah autour d’un solide petit déjeuner semblait incroyable. Dans l’atmosphère de sa cuisine, elle aurait pu penser à un cauchemar, si ce n’était l’étrange sensation de vide dans sa tête, qui accompagnait si souvent la fin de ses migraines. Pour quelques instants, pourtant, elle avait réussi à confondre la sensation avec la légèreté de son rire, tandis qu’elle attrapait son café désormais tiède.

Redevenant sérieuse, Pietra interrogea le mutant sur sa sincérité, ce qui lui valut un sourcil arqué. « Excuse-moi, ai-je bafouillé en disant ‘t’entrainer sur moi’ toute à l’heure ? » dit-il avant de dévorer trois nouvelles tranches de bacon. Elle ne répondit rien, se contentant de poignarder son jaune d’œuf avec sa fourchette, pour en voir le liquide ensoleillé couler. Finissant son café en quelques gorgées, elle l’écouta continuer : « Oui je peux l’annuler… Et j’ai exactement les mêmes effets secondaires que toi si je m’amuse à le faire trop longtemps. » Instinctivement, la brune grimaça. Si Elijah souffrait des mêmes symptômes qu’elle en se forçant à supprimer sa mutation, elle n’était pas sûre de vouloir lui demander une telle chose. D’un autre côté, s’il en connaissait les risques et qu’il se proposait tout de même… L’homme n’était pas du genre à jouer au dur juste pour impressionner les demoiselles, et il savait ce qui pourrait se passer en cas de réussite comme de faillite. « Enfin, ce n’est pas comme si je m’étais amusé à faire ça longtemps, donc… ça va. » ajouta-il, comme pour la rassurer. Ou se rassurer lui-même, elle n’était pas totalement sûre. L’instant d'après le mutant se levait, ayant finie son assiette. Pietra jeta un regard sur la sienne, qu'elle avait à peine entamée. Elle se dépêcha de rattraper son retard.

« Dis-moi quand tu te sens prête. Je peux l’inhiber d’ici.. Quelques minutes. » Pietra réfléchit encore un instant, avant d’acquiescer. « Parles moi de ton chat, ou de quelque chose d’autre tout aussi inutile pendant ce temps. Un copain ? Une amie ? Mon désintéressement m’aidera probablement plus facilement pour ça. » A nouveau, Pietra laissa s’échapper un rire. « Puisque tu me le demandes de façon si charmante… Pas de copain, non. Ça fait presque… dix ans que je n’en ai pas eu, à vrai dire. » Un temps. Puis, espiègle : « Enfin, ça ne veut pas dire que je ne m’amuse pas. Je dois bien avoir encore une bonne dizaine d’années avant de devoir penser à me trouver un gentil mari et fonder une jolie famille pleine de bébés baveux. » Un mélange d’amertume et de dégoût teintait sa voix, tandis qu’elle considérait ce futur si prévisible et si difficile à imaginer. Elle ne s’imaginait pas mère, encore moins femme au foyer. L’idée qu’elle était capable de concevoir et porter une autre vie dans son ventre pendant neuf mois ne lui donnait pas le même sens d’émerveillement et d’envie que beaucoup de femmes semblaient vivre. Cela la terrifiait, si elle était entièrement honnête avec soi-même. Secouant sa tête, Pietra s’appuya contre le dos de sa chaise, étirant son corps comme un chat. « Alors entre temps, autant profiter… » conclut-elle, au même moment qu’une idée lui venait. Ce n’était sans doute pas son idée la plus lumineuse – d’ailleurs c’était probablement une des idées les plus tordues qu’elle ait jamais eue – mais ça aurait le mérite de tester très directement l’effet de son pouvoir sur Elijah, en même temps que d’en vérifier la puissance et son propre état.

Avant que ces évènements foutent en l’air son pouvoir, le contact physique avait commencé à avoir un effet amplificateur, allant une fois jusqu’à supplanter les commandes verbales – mais il fallait que son ordre soit clair et qu’elle-même soit sûre de ce qu’elle demandait. Elle n’avait jamais réussi à reproduire l’effet consciemment, doutait également qu’elle pourrait un jour remplacer la parole par le toucher, mais elle pouvait au moins voir si sa nouvelle puissance pouvait prendre le dessus contre les instincts d’Elijah. Se levant doucement, la jeune femme s’approcha de l’évier, juste au moment où le mutant se retournait, essuyant quelques gouttes d’eau autour de ses lèvres. Coincé entre le plan de travail et la jeune femme, il n’avait pas besoin d’un dessin pour comprendre les intentions de cette dernière. Glissant ses mains sur le torse d’Elijah, elle s’appuya légèrement contre lui, juste assez pour sentir ses doigts commencer à vibrer, de cette vibration étrange et presque imperceptible qu’elle sentait parfois dans sa voix. Doucement, ses mains remontèrent jusqu’au visage de l’homme, le forçant à baisser sa tête vers la sienne, jusqu’à ce que leurs lèvres soient à quelques millimètres de s’effleurer. Elle lui jeta un regard incendiaire, avant de s’écarter au dernier moment, pour lui murmurer quelque chose. « Résiste-moi » souffla-t-elle dans son oreille, avant de laisser ses lèvres trouver celles d’Elijah.
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