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 (marius) ›› if only for it's sake.

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Marius Caesar
Marius Caesar

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MessageSujet: Re: (marius) ›› if only for it's sake.   (marius) ›› if only for it's sake. - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Juin 2015 - 14:43

if only for it's sake

tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.



C’est assez étrange. J’aime parler de moi, en général, sans aimer parler de moi. Je m’explique : lorsqu’il s’agit de draguer et de faire connaissance, y’a pas de souci, je peux tenir la conversation pendant des heures, en glissant ça et là des anecdotes totalement fictives, à la limite du mytho pur. Mais lorsqu’il y a des questions, et que le but n’est pas forcément de faire connaissance ou de finir dans mon lit… Je deviens beaucoup plus timide. Ou réservé. Moins bavard. Ou alors plus bavard, mais avant davantage de digressions et de bêtises pour mieux noyer le poisson. C’est assez étrange, donc, mais mes propos deviennent bien plus contrôlés lorsqu’on me pose des questions qui me dérangent. Ca doit être pour ça aussi qu’elles me dérangent ces questions, du genre le serpent qui se mord la queue. Et ce que je raconte a de moins en moins de sens, ce qui prouve que justement ça a du sens : il vaut mieux que je boive plus et que je pense moi, ça arrangera tout le monde. Donc. Je disais, ou plutôt pensais, que les questions qu’elle me pose, juste retour de bâton vu que je viens de lui faire passer ce qu’on pourrait appeler les préliminaires d’un interrogatoire, et bien ces questions, je prends le temps d’y réfléchir avant de répondre. Parce que le terrain est assez miné, qu’on parle de mon nom de famille, de mes parents ou de mes relations amoureuses. Moi ? En couple ? Jamais de la vie. Je suis avec Astrid. Ou plutôt j’étais. Je suis avec toutes les filles qui craquent devant moi, je suis à toutes les filles mignonnes qui cèdent totalement devant mes avances, je suis moi. Tu as quelqu’un ? Actuellement non, mais dans ma tête oui. Parce qu’Astrid refuse totalement de lâcher mes pensées, et encore moins ces derniers temps. C’est horrible, c’est… J’hausse les épaules en magouillant avec la réalité pour que j’aie l’air le moins c#nnard possible. C’est déjà ça de pris. « Oh merde. Est-ce que ça fait de moi ta maitresse ? » Je n’éclate pas de rire – je suis vraiment crevé, faut croire – mais c’est tout comme lorsque j’arque un sourcil amusé. Ma maîtresse ? Je ne crois pas non… « Bah il me semble que maîtresse, ça impliquerait qu’on ait eu une relation suivie non ? J’suis pas expert dans le domaine vu qu’en général, je sors avec une même fille jamais plus d’un mois « mais il me semble que ton honneur est sauf, ou presque… enfin, dans la mesure du possible » Ouais, c’est sûrement maladroit comme formulation, mais l’idée que je veux mettre dans le message, c’est qu’il ne faut pas trop culpabiliser. Non ? J’ai tort ?

J’embraye sur la suite, parce qu’Astrid, c’est bien mignon, mais j’ai pas des masses envie de m’attarder sur le sujet, loin – très loin – de là. En quelques phrases – j’aurai pu faire des paragraphes pour le coup, à coup de digressions – je lui résume ma vie. Qu’elle synthétise davantage encore, me renvoyant à la tronche le peu de contenu que mon bavardage possédait. « Wikipédia, handballeur, cascadeur, entreprise Ceasar, ok. » Je lui souris, comme pour l’encourager à retenir tout ça, même si je me doute bien qu’elle va rayer ma vie de son esprit d’ici demain. Je ne suis pas très intéressant quand on gratte sous la surface. Et je me sens obligé, d’ailleurs, sans trop savoir pourquoi, qu’elle n’est pas tombée sur le plus pertinent des Caesar. Le raté. Je n’ai jamais dit ça à l’oral, avant. C’est la première fois que je le dis à haute voix, et ça fait mal.

Très mal. Je secoue la tête, change de sujet, termine mon verre et fais un énième signe au barman qui va finir par laisser la bouteille à portée de main. Ca m’étonne qu’il ne l’ait toujours pas fait, d’ailleurs. Ah. Voilà. Je le remercie d’un clin d’œil. « Qui est-ce qui dit ça, toi ? Ou ton père qui apparemment est un connard ? » Hein ? Raté. « Je n’en ai pas la moindre idée. J’ai lu des tas de bouquins sur les enfants, sur devenir parent et compagnie. Mais aucun d’eux n’explique comment s’organiser quand on va avoir un bébé avec un coup d’un soir. J’ai pas l’habitude de ne pas trouver mes réponses dans un bouquin ou derrière un microscope. » Ah, elle trouve des réponses dans des bouquins elle ? Perso, ma seule réponse, c’est une moue pas convaincue et un haussement d’épaule. Et un verre. Et des chips. Et le sport. Je me frotte le menton que rend rugueux une barbe que je me laisse pousser depuis que je fais des insomnies. « Bah… peut être que tu penses trop ? » Et on remercie Marius pour cette intervention. Je soupire à mon tour, en faisant tourner le siège pour m’appuyer sur le bar et faire face au reste de la pièce. Bras croisés et mains jointes dans la nuque, je m’étire dans un grognement. « Personne ne m’a dit que j’étais un raté ne t’en fais pas, je l’ai compris tout seul. Mais t’inquiète, Avec la crevette, je vais tenter d’être au taquet. Y’a pas de bouquin sur comment gérer un bébé-coup-d’un-soir, et bien osef, c’est une raison de plus de tricher. Et j’aime bien tricher à la base, ça a quelque chose d’excitant. Tu ne trouves pas ? Et en plus, on n’a plus trop à réfléchir quand on commence à tricher, ça vient tout seul. Bref, on va gérer du pâté j’en suis sûr. » Je me gratte la tête maintenant. Perplexité fois mille. « Oh, tant que j’y pense… si t’as besoin d’argent pour le gosse ou tout court, tu peux me demander, hein. Faut pas hésiter, je te mettrai en relation avec mon banquier, il gère sa mère, tu verras. » Je soupire. Sans trop savoir quoi rajouter. « Pfff… du coup, j’ai presque envie que la crevette soit déjà là. Elle va habiter chez toi j’imagine. J’pourrais acheter un appart en face de chez toi, tiens, ça permettrait de simplifier la vie, tu ne trouves pas ? »


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Elizabeth Barnes
Elizabeth Barnes

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MessageSujet: Re: (marius) ›› if only for it's sake.   (marius) ›› if only for it's sake. - Page 2 Icon_minitimeSam 13 Juin 2015 - 12:52

It comes and goes in waves
MARIUS CEASAR & CRESCENTIA SPIEGELMAN
This one's for the lonely. The ones that seek and find Only to be let down Time after time. This one's for the torn down The experts at the fall, Come on friends get up now You're not alone at all. And this part was for her, This part was for her, This part was for her. Does she remember ? It comes and goes in waves, i.... This one's for the faithless, The ones that are surprised. They are only where they are now Regardless of their fight ~ Comes and Goes.

Crescentia n’avait jamais imaginé qu’un jour dans sa vie, elle pourrait être à l’origine d’un couple brisé. Elle se plaisait à croire qu’elle était une femme bien et respectable et non pas la trainée qui faisait la tournée des bars pour finir dans le lit du premier mec qu’elle allait rencontrer, se fichant bien de savoir s’il avait quelqu’un dans sa vie ou non. Pourtant c’était bien ce qui s’était passé le soir où elle avait rencontré Marius, elle était bien trop bourrée pour seulement penser à s’interroger sur la vie du jeune homme. Dans le fond, il aurait peut-être dû être celui la repoussant, il était en couple, il aurait dû lui dire qu’il ne voulait pas d’elle. C’était comme ça que ça fonctionnait dans le monde utopique de Crescentia Spiegelman. La réalité était souvent bien différente de ce qu’elle aurait voulu et il fallait croire que lorsqu’elle avait rencontré Marius, il était lui-même trop bourré pour seulement se souvenir qu’il avait une petite amie, ou alors il s’en fichait complètement, ça arrivait aussi après tout. Mieux valait qu’elle évite d’essayer d’en avoir le cœur net. Tout ce qu’elle pouvait retenir à présent c’était qu’elle avait couché avec un type qui avait déjà une copine, qu’elle était enceinte de lui et que dans la tête d’une pauvre fille, elle était probablement la salope qui avait couché avec son mec. Salope ou maitresse, elle ne savait pas ce qu’elle préférait au final. Ni l’un ni l’autre sûrement. Elle aurait voulu ne jamais être ce genre de femme, malheureusement l’alcool faisait des ravages, elle l’avait bien compris et sans doute qu’à l’avenir, elle ferait en sorte de toujours se tenir loin des bouteilles d’alcool. « Ouais, disons ça comme ça. » Elle esquissa un léger sourire, elle n’était pas convaincue que les propos du jeune homme étaient vraiment rassurants pour son honneur, mais elle préférait comme si c’était le cas. Cette histoire appartenait au passé à présent et puis elle ne savait pas qu’il avait été en couple alors bon, est-ce qu’elle était vraiment à blâmer. Oui, certainement, mais prétendre le contraire ou en tout cas admettre que son honneur était presque sauf, c’était déjà ça de prit pour se sentir un peu moins comme la salope du coin. Déjà que tomber enceinte du premier type rencontré dans un bar n’avait absolument rien d’honorable, il fallait bien qu’elle trouve un petit quelque chose pour se rassurer et avoir un peu moins l’air d’une salope puisqu’il s’agissait là de la dernière chose au monde qu’elle avait voulu être.

Il était plus sage de se concentrer sur les informations vraiment essentielles qu’il pouvait lui livrer, ce qu’il faisait de sa vie, d’où il venait. C’était la base des choses à savoir sur le père de son enfant sans doute. Maintenant, il fallait essayer de savoir de qu’il fallait faire concernant le bébé, c’était compliqué et la jeune femme était bien obligée d’admettre que son plan n’allait pour l’instant pas plus loin que retrouver le père. Ce qu’elle venait de faire. Pour la suite, il lui semblait qu’elle ne trouvait pas de réponse à ses questions où qu’elle puisse les chercher. Ils n’étaient pas un couple, jamais ils ne formeraient une famille conventionnelle, alors évidemment que les choses étaient bien plus compliquées que pour les couples normaux sur le point de devenir parents. Il restait des tonnes de questions qui restaient sans réponses et pourtant les mois passaient à une vitesse folle, il allait bien falloir qu’un jour et le plus vite possible, ces questions soient résolues. Un sourcil arqué, elle observait le jeune homme, avant de laisser un sourire venir se dessiner sur son visage. Il avait probablement raison, elle pensait trop, des fois, mettre son cerveau en veilleuse, ça ne lui ferait probablement pas de mal, elle avait trop souvent tendance à se prendre la tête pour des détails pas si importants que ça, alors que parfois, souffler un bon coup, penser à autre chose ça suffisait à régler bien des problèmes. « Merci, vraiment. » Il avait probablement une façon bien à lui de voir les choses et de les présenter, mais ce qu’il avait dit avait quelque chose de rassurant, a première vue il croyait en eux plus qu’elle n’était capable de le faire, parce qu’elle avait du mal à concevoir les choses sans avoir quoi que ce soit sous la main pour les expliquer. L’improvisation ce n’était pas son truc à elle, la triche encore moins. Elle appliquait les règles à lettre en principe, cette aventure était différente de tout ce qu’elle avait pu connaitre à présent. « Mon psychiatre m’a toujours dit qu’il fallait que j’arrête de me sous estimer. Cet homme est vraiment de bons conseils, crois-moi. » C’était sa façon de lui dire qu’il devait éviter de penser qu’il était un raté, ça ne menait à rien et elle savait de quoi elle parlait dans ce domaine, après tout elle était celle qui avait bêtement essayé de se suicider. « Je crois qu’un raté m’aurait laissée dans ma merde sans chercher à comprendre. » Et ce n’était pas ce qu’il faisait lui, bien au contraire, il cherchait à l’aider et c’était vraiment appréciable, un raté n’aurait certainement pas agit de la sorte. « C’est sûr que ça pourrait être pratique si tu vivais pas loin de chez moi. J’ai une petite maison au sud de la ville, je t’enverrai l’adresse. » La maison lui fit penser à Anika. Sa colocataire qu’elle avait complètement oublié de prévenir qu’elle rentrerait probablement tard. Rapidement elle attrapa son portable au fond de son sac pour constater une dizaine d’appels manqués dans les cinq dernières minutes. « Merde. » Elle laissa échapper un soupire avant de remettre son portable dans son sac et d’attraper ses clefs de voiture. « Va falloir que je rentre, désolée. J’ai oublié de prévenir ma colocataire que je sortais ce soir. C’est pas impossible qu’elle ait déjà prévenu la police de mon absence. » Quand elle rentrait tard, c’était souvent parce qu’elle faisait des heures supplémentaires au boulot, mais là, elle répondait au téléphone quand on l’appelait ou elle pensait à prévenir quand elle remarquait que tous ses collègues étaient partis. Avec ce qu’il s’était passé quelques mois plus tôt, ce chasseur qui était entré chez elle et que Crescentia avait tué par accident, sa colocataire avait tendance à s’inquiéter plus que de raison. Mieux valait éviter le drame et rentrer chez elle à présent.


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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: (marius) ›› if only for it's sake.   (marius) ›› if only for it's sake. - Page 2 Icon_minitimeSam 20 Juin 2015 - 21:56

if only for it's sake

tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.



Il va m’en falloir des bières et des shoots pour accuser le coup. Pour le moment, ça va plutôt mais je me connais bien : demain, je vais me prendre tout au réveil. Genre grosse cuite, prends-toi-tes-vodka-dans-la-tronche. Ca va être coton à gérer, je ne sais pas trop pourquoi mais je le sens dans mes tripes. Devmain : ça va être un vrai carnage dans ma tête. Mais pour le moment… pour le moment, ça peut aller. Parce qu’entre Crescentia et moi, j’ai la vague impression que je suis pour le moment le moins stressé des deux. Bon, d’accord, je vous vois venir : je suis plutôt du genre à prendre les choses comme elles viennent et à ne pas stresser. D’ailleurs, ça ne sert à rien de se faire du mouron puisqu’il y a toujours une pirouette à faire pour s’en sortir. Et donc, entre Crescentia et moi, pour le moment il n’y a pas photo : c’est celle de nous deux qui a le plus de neurones et qui est la plus perfectionniste. Tant mieux, l’un comme l’autre, je lui laisse. Et je lui fais aussi remarquer qu’elle devrait parfois arrêter de réfléchir. Okay, on va être parent. Okay, aussi, c’est pas totalement classique comme situation, d’avoir un gosse d’un coup d’un soir, que les deux parents soient au courant, qu’ils ne se détestent pas (du moins, jusque là) et qu’ils veuillent tous les deux participer à l’élévation… l’élevage… c’est quoi déjà le mot ? Ah, oui, l’éducation du Schtroumpf. Mais je lui assure qu’on va s’en sortir. On va s’en sortir, non ? Au pire, Martial gérera pour moi… Quoique non. Je fronce les sourcils. Intérieurement. Pendant que je me perds dans des bêtises, des vérités, des mensonges et des constats tellement mélangés que même moi je n’arrive plus à déterminer qui est quoi dans mes propos. Je fronce les sourcils parce que je me rends compte que non, je ne laisserai pas Martial gérer.

Ce gosse, c’est mon gosse. « Merci, vraiment. » Non, elle n’a pas à me remercier. Parce que ce gosse, p#tain, c’est le mien. Et qu’il n’est pas question que je ne m’en occupe pas. Cette maison, que je viens d’évoquer comme certains parleraient d’acheter un kilo de pommes, il me la faut, en fait. Rien que d’avoir imaginé mon gosse, cette crevette informe visible sur une photo de mauvaise qualité, dans des bras autres que les miens… Je fronce les sourcils. Non. On ne touchera pas à mon gosse, et même si pour ça je dois devenir intelligent, c’est moi qui serai là pour ses premiers pas. Son premier mot. Son premier rot. Son premier râteau. Sa vie, quoi. Mais avant ça, il y a cinq mois. Et des questions à poser. Et des réponses à trouver. Et un cerveau à acheter. Et un raté à modifier. Moi. « Mon psychiatre m’a toujours dit qu’il fallait que j’arrête de me sous estimer. Cet homme est vraiment de bons conseils, crois-moi. » Je la regarde avec un sourire goguenard, bien loin de mes interrogations intérieures. C’est quoi cette psychologie de bas étage ? Elle ne pourra rien y changer de toute façon : je suis un raté, l’affaire est réglée, et je vis très bien avec. De toute manière, y’a Martial pour rattraper le coup, et moi ça me va parfaitement comme ça. Il le mérite. Et pour compenser sa perfection, il a moi en petit frère. Et pour compenser ma perfection, je dois le subir comme grand frère. L’équilibre parfait. « Je crois qu’un raté m’aurait laissée dans ma merde sans chercher à comprendre. » J’hausse les épaules en me concentrant sur mon verre. Vide. Fin de la discussion, j’ai pas des masses envie de m’attarder sur le sujet. « C’est sûr que ça pourrait être pratique si tu vivais pas loin de chez moi. J’ai une petite maison au sud de la ville, je t’enverrai l’adresse. » J’hoche la tête, assez motivé. Même si déménager dans une maison, en mode solo, ça ne me tente pas trop, ça ne peut qu’être chouette d’habiter en face de chez elle et de chez mon gosse. Vraiment chouette. « Sans souci ! De toute façon, t’as mon numéro maintenant, donc tu me tiens au courant et j’essaye d’arranger le coup. Au pire, s’il n’y a rien de convainquant, je fais construire, et… quoique, ce sera peut être un peu juste pour construire. T’as une idée du temps qu’il faut pour const… » « Merde. » Je m’arrête en la regardant fouiller dans son sac. « T’as oublié de prendre ta pilule ou quoi ? » Alors avant que quiconque ne s’offusque, ouais, je sais que parce qu’elle est enceinte, ma question est totalement débile. Mais j’ai toujours envie de la poser lorsqu’une meuf fouille dans son sac. Au départ, je pense que son soupir m’est adressé, mais lorsqu’elle commence à se lever et surtout à parler, et que je me lève aussi parce-que-je-suis-poli je me rends compte qu’en fait non, pour une fois, c’est pas moi qui fais soupirer une fille. Dommage. « Va falloir que je rentre, désolée. J’ai oublié de prévenir ma colocataire que je sortais ce soir. C’est pas impossible qu’elle ait déjà prévenu la police de mon absence. » J’hausse les épaules dans un sourire. J’avoue que c’est sûrement pour ça que la colocation ne me tente pas trop. Ca, et le fait que ce serait quand même sacrément moins facile de ramener des filles à l’appart. Je délaisse un billet sur le bar en faisant signe au barman que ça règle l’addition et j’attrape mon casque. « Pas de souci ! J’avoue qu’il est tard. En tout cas… » On arrive à la sortie du bar. Je pose mon casque sur ma moto, sur laquelle je m’assois d’ailleurs. Je ne sais plus ce que je voulais dire. « … prends soin du gamin. Et on se tient au courant. Et on ne perd plus contact. Et… » Je ne sais pas trop quoi dire de plus. Quelle idée de commencer des phrases lorsqu’on ne sait pas comment les finir, non mais ! « Merci. De me laisser une chance. »

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