Sujet: Time for some explanations Ω Evalachi Sam 18 Avr 2015 - 12:59
Evangeline & Malachi Porter
Ah, thoses two… In a battle, they’re lethal. Around each other, they melt.
Malachi avait attendu le départ d’Elijah pour commencer son petit tour du propriétaire pour voir ce qu’il fallait faire dans la maison ce matin. On était samedi, aussi il n’avait pas classe, et pour l’instant aucune envie de s’attaquer à la pile de copies qui l’attendait bien sagement dans son bureau. Il s’était déjà occupé de ses orchidées, tôt ce matin, pour qu’elles puissent profiter à la fois du soleil matinal et d’une bonne douche. Deux de ces plants étaient en fleurs, et il avait trouvé des bourgeons sur trois autres d’en elles. Il était ravi, cela signifiait que les plantes se sentaient bien là où elles étaient. Il était parti sur un rythme de deux floraisons par an, et pour l’instant, elles suivaient de bonne grâce. Il s’occuperait du jardin un peu plus tard : avec l’automne qui arrivait, il lui fallait bien sur s’occuper des feuilles mortes, mais aussi et surtout des floraisons tardives : De toutes ses années de solitude et de vie sociale plus que limitée, Malachi en avait tiré des compétences de jardinier assez impressionnantes. Son jardin ressemblait à ceux que l’on retrouvait dans son pays, avec une pelouse verte coupée à la perfection, des bosquets d’arbres et de fleurs composés avec soin et amour. D’ailleurs, il n’était pas rare qu’un voisin vienne lui demander des conseils, voir un coup de main. En ce moment, son acacia était en fleur, parsemant le gazon de petites fleurs jaunes s’accordant bien avec la couleur rousse du feuillage des arbres alentours. Sur les parterres, les fleurs estivales avaient laissé la place aux camélias, aux cosmos et à quelques timides actées, et Malachi vérifiait les plants presque tous les matins, guettant la présence de symptômes ou de petits indésirables. Mais pour l’instant, tout allait bien, et il n’avait plus qu’à savourer le résultat de tout son travail. Il cueillerait peut être quelques œillets pour le vase du salon, c’était là l’avantage d’un jardin bien entretenu : il y avait tout le temps des fleurs fraiches embaumant le salon de leur parfum délicat.
Une fois sa tasse de thé terminée, ou plutôt son mug, il le posa dans l’évier, en attente de le rincer, plus tard. Ce qu’il vit dans le bac en fer lui tira un petit sourire : il y avait un minuscule tasse taché de marque de café, celle d’Elijah surement, mais surtout, surtout, une autre tasse, plus grande, avec un fond de thé vert. Evangeline avait déjà déjeuné, elle était donc réveillée. Il ne l’avait pas entendu, trop occupé à ses fleurs dans la véranda, sinon il serait venu lui souhaiter bon jour, mais tous ces petits indices de sa présence dans la maison lui mettait du baume au cœur : il aimait la savoir ici. Ils n’étaient pas constamment scotchés l’un à l’autre pourtant : il avait ses cours au lycée et à la fac à assurer, ainsi que les séances à l’hôpital auxquelles il ne pouvait déroger. Elle, et bien … elle avait ses affaires avec Elijah, bien qu’il ne sache pas vraiment en quoi cela consistait. Il se méfiait un peu d’Elijah, suffisamment pour n’avoir jamais posé la question ouvertement, entre le plat et le dessert. Et puis pour l’instant, cela ne le regardait pas, il faisait confiance à son épouse. Elle lui en parlerait quand elle trouverait le moment opportun. Il se lavait les mains avant de passer par la buanderie, pour attraper le bac en plastique qui lui servait à aller chercher le linge sale dans les chambres. Une vieille habitude de célibataire chez qui des inconnues crèchent régulièrement, de faire la lessive une fois par semaine. Ne lui parlait pas de repassage par contre, il avait une sainte horreur de ça. Il grimpa les escaliers quatre à quatre pour attaquer la prospection des chambres, à commencer par la sienne : il avait plusieurs chemises de sales, dont une tachée de chocolat, qu’il devrait laver séparément du reste, puis d’autres affaires sales moins importantes.
Dans la chambre d’Elijah, il trouva plusieurs ensembles de costume froissées et roulées en boule dans un coin. Par pure courtoisie, il les laverait avec tout le reste. Jusqu’ici, l’irlandais avait eu l’intelligence de ne pas se plaindre de sa façon de nettoyer les vêtements, alors il lui rendait ce service, en bon hote qu’il était. Devant la chambre d’Evangeline, il dut tendre l’oreille pour entendre le bruit de la douche qui coulait : il toqua à la porte avant s’annoncer, bien qu’il sut que la salle de bain était hors de portée de vue de l’entrée :
- C’est moi, je viens juste prendre le linge sale !
Il entra dans la chambre silencieusement, son bac sous le bras, cherchant chaussettes et débardeurs du regard. Il s’avança près du lit pour attraper un chemisier, quand un reflet argenté attira son regard alors qu’il agrippait le bout de tissu : il se pencha sur l’étrange objet à moitié caché sous le lit avant de reconnaitre la forme bien particulière d’un desert eagle chromé. Un pistolet qui, au poids, était chargé. Le visage de Malachi perdait progressivement ses couleurs, alors qu’il fixait l’arme qu’il tenait dans ses mains. Pourquoi ? Pourquoi avait elle besoin d’avoir une arme sur elle ? Y en avait elle d’autres dans la pièce, et combien . Lentement, il vint s’asseoir sur le bord du lit, attendant que la jeune femme sorte finalement de la salle de bain dans un nuage de vapeur. Il releva la tête vers elle, l’arme toujours entre ses doigts, un air perdu sur le visage :
- Tu … Tu m’expliques ce que c’est que ça ?
Etait ce du sang sur son chemisier sale ?
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Sam 18 Avr 2015 - 19:09
time for some explanations
malachi & evangeline porter
Ses jambes basculèrent de l’autre côté du matelas et ses pieds cherchèrent ses chaussons contre le sol. Peu importe où elle se était, elle trouvait toujours un moyen de les perdre. La jeune femme se résigna à poser ses pieds nus contre le sol et à arpenter la pièce à la recherche de sa précieuse paire de chaussons. Elle s’accroupi au sol pour jeter un regard sous le lit, sans succès, avant de repartir. De la chambre jusqu’à la salle de bain, ses pieds nus martelèrent le sol de pas de plus en plus saccadés. Derrière sa chevelure blonde encore toute ébouriffée, venaient des grognements, qui étaient seulement étouffés par le fait qu’elle venait tout juste de se lever et n’avait pas encore une voix bien claire. De retour dans la salle d’eau, elle empoigna d’une main le verre mis à disposition pour se rincer la bouche après s’être brossé les dents et de l’autre enclencha le robinet du lavabo. Le liquide glacé coula dans sa gorge, et son ventre poussa un petit grognement, décrochant une grimace aux lèvres de la jeune femme. Elle avait le ventre vide. Et boire un verre d’eau de bon de bon matin quand elle n’avait encore rien avalé de consistent n’avait été jamais été très bon pour son organisme. Retournant dans sa chambrée, Evangeline se résigna finalement à enfiler une paire de chaussettes, à défaut d’avoir pu remettre la main sur ses chaussons. C’est toujours vêtu de son pyjama grand format rayé, qu’elle descendit les marches de l’escalier pour rejoindre le rez-de-chaussée. Il n’y avait pas un bruit. Elle n’avait pas non plus entendu d’eau couler dans les canalisations à l’étage. Peut-être étaient-ils tous déjà parti. Elijah ne lui avait pas donné de recommandations la veille pour cette journée, alors elle n’avait pas mis de réveil. Evangeline connaissait suffisamment bien son horloge biologique pour savoir qu’elle allait naturellement la réveiller avant qu’il ne soit trop tard dans la matinée, tout en lui permettant de récupérer un peu de la fatigue accumulée de plusieurs jours où Elijah et elle étaient partis traquer et s’étaient levés aux aurores. Il n’y avait aucune trace d’Elijah dans la cuisine non plus. Tout juste l’indice d’une tasse de café dans l’évier, témoin qu’il était passé par ici. À moins que ce ne soit celle de Malachi. Tout compte fait il lui était impossible de savoir. Et lui non plus, elle ne l’avait croisé depuis qu’elle s’était réveillée. Elijah avait certainement vaqué à ses occupations. Il restait quelqu’un qui aimait agir seul. Evangeline avait appris à comprendre que ce n’était pas machiste envers elle, seulement son désir personnel de se garder des missions en solo. Quant à Mal… Eh bien nous étions samedi aujourd’hui. Eve pris tout de même la peine de vérifier sur le calendrier, plaquée à l’aide de magnets sur le réfrigérateur, en comptabilisant les jours depuis la dernière fois qu’elle s’était souvenue du jour et de la date exacte qu’il était. Samedi, c’était bien cela. Il n’avait donc pas de cours à donner aujourd’hui. Elle ouvrit plusieurs placards avant de trouver celui où étaient entreposés les tasses et autres mugs. Malachi le lui avait déjà bien montré mais elle avait encore un peu de mal à mémoriser tous les emplacements. En passant son bras de l’autre côté du plan de travail, elle agrippa la bouilloire et la remplis d’eau dans l’évier, avant de la reposer sur son socle et de l’activer. Tandis que l’eau commençait à chauffer, elle se saisit de sa dernière trouvaille depuis qu’elle était arrivée aux Etats-Unis. Le paquet de pop tart qu’elle avait trouvé dans un autre des placards de Mal. Elle prit deux de ses biscuits et les retirant de leur emballage, les enfila dans le grille-pain. Elle pensait finir par voir apparaître Malachi à travers la fenêtre de la cuisine ou son ombre dans l’ouverture donnant sur le salon mais c’est seule qu’elle sirota sa tasse de thé vert et déjeuna ses pâtisseries. Finalement, elle se satisfais de ce moment de pure solitude pour explorer en toute tranquillité la nouvelle maison de son mari. Non pas que la bâtisse était constamment dérangée d’allers et venues, pour l’instant ils n’étaient que tous les trois à y résider, bien qu’Evangeline eut bien compris que son époux avait pour habiter d’héberger des mutants. Mais elle sentait toujours la présence, même si elle était dans une autre pièce, ou même à l’étage, de Malachi, ce qui la poussait à s’auto-censurer dans ses inspections. Après tout elle ne s’était pas encore retrouvée toute seule dans la demeure, Elijah et elle partant faire leur travail, à peu près aux mêmes horaires que Mal. Elle pris un immense plaisir à explorer les milles et un objets qui composaient cette maison, s’imaginant que tout avait été agencé par son premier grand amour, alors même qu’il avait pu laisser une bonne partie des meubles et des dispositions déjà en place suivant la décoration antérieur de ses parents. Mais elle avait l’impression de plonger dans son univers ainsi, de s’imprégner de sa nouvelle vie. Elle n’avait toujours pas rencontré Mal quand elle remonta dans sa chambre pour prendre sa douche matinale. Elle supposa qu’il avait dû sortir pour faire quelques courses ou remettre de l’essence. Elle savait aussi qu’il avait des rendez-vous assez fréquents à l’hôpital pour sa prothèse, mais elle ignorait leur régularité, alors elle ne pouvait pas annuler cette éventualité. Sous le liquide brûlant du pommeau de douche elle se prit à imaginer à la journée que Mal et elles pourraient passer ensemble, puisqu’à priori ils ne travaillaient pas tous les deux. Elle avait fait irruption dans sa vie, et lui dans la sienne aussi, il y avait à peu près une semaine maintenant et ce serait leur première journée complète rien que tous les deux. Elle ne l’entendit pas lorsqu’il héla derrière la porte fermée de sa chambre, pas non plus lorsque ses pas frappèrent le sol à la recherche de ses habits sales. S’enroulant une serviette autour du corps, elle ouvrit la porte sur le nuage de vapeur qui émanait encore de la douche et… Les battements de son cœur s’arrêtèrent en plein rythme. Une silhouette était assise juste sur le rebord de son lit. Tous ses muscles s’étaient tendus et ses poings s’étaient instinctivement serrés, un réflexe offensif qu’elle n’avait jamais eu toutes les fois où elle avait été prises par surprise il y a plus de sept ans auparavant. Mais maintenant les choses étaient différentes, ses automatismes avaient changés, ses activités aussi, tout comme ses convictions, certains de ses principes et peut-être même ses valeurs. La seconde suivante elle reconnaissait Malachi. « Putain tu m’as fichu une de ces trouilles ! » Elle avança finement jusqu’à son lit, le cœur tout réchauffé de croiser pour la première fois de la journée l’être qui lui était le plus cher au monde. Quand… « Tu … Tu m’expliques ce que c’est que ça ? » Son enthousiasme avait été soufflé en plein vol. Comme une fleur à laquelle on coupe la tête. Le souffle d’Evangeline se coupa lorsqu’elle reconnut son pistolet semi-automatique que Malachi tenait entre ses mains. Elle découvrit l’expression désabusé sur son visage et son les pulsations de son cœur s’emballèrent, pris d’une cadence anxieuse. « Mal’ je suis désolé, on aurait dû t’en parler plus tôt je sais mais… » On. Parce que cela la concernait elle et Elijah. « Il est encore chargé, tu devrais… » Elle restait à bonne distance de Mal, ayant reculé dans l’encadrement de la porte de la salle de bain, au cas où… Au cas où quoi ? Au cas où il déciderait de l’user contre elle ? Comme pouvait-elle imaginer une chose pareille ? Il n’avait jamais été violent. Mais depuis un certain temps, lorsqu’Eve voyait quelqu’un d’armé, elle ne voyait plus la personne, elle ne voyait plus que la menace de l’arme qui pourrait être pointée sur elle. Il n’avait même jamais touché à une arme de toute sa vie. Enfin ce dernier point pouvait être une raison supplémentaire de s’inquiéter.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Sam 18 Avr 2015 - 21:50
Evangeline & Malachi Porter
Ah, thoses two… In a battle, they’re lethal. Around each other, they melt.
Elle avait sursauté en le voyant sur le lit. Jamais elle n’avait sursauté simplement parce qu’il avait été là où elle ne l’attendait pas. Il ne lui faisait pas Peur. Et pourtant il avait bien vu son aura se troubler quand elle avait passé le pas de la porte. Ça avait été furtif, juste le temps qu’elle le reconnaisse, mais c’était quand même là. C’était le souci avec Mal, c’est que quoi que vous ressentiez, aussi furtivement que cela puisse être, il le saurait. Il le verrait. Et elle avait eu peur, et ce n’était pas normal. Il la fixait toujours alors qu’elle s’agrippait à sa serviette, en fixant l’arme comme si il n’existait plus. Il n’y avait pas de doute, elle connaissait cette arme, c’était Son arme. Il ne la lachait pas des yeux alors qu’elle se mettait à balbutier des excuses, excuses dont il n’avait pas besoin. Non, ce qu’il voulait, c’était des explications. C’était une règle dans le manoir Porter, pour tous les invités. Pas d’arme à feu. Ils pouvaient se trimballer avec un arsenal de boucher dans les poches, des couteaux, des fleches, un katana si ça les branchait. Mais pas de pistolets, de fusils et autres chez lui, c’était strictement interdit, sans quoi il refusait d’héberger la personne. L’explication à ce refus était d’ailleurs plutôt évidente : c’était une de ses machines de malheur qui avait fait voler sa vie en éclat quelques années auparavant. C’était un pistolet qui avait fait imploser sa rotule, son tibia en un million d’échardes osseuses et qui l’avait privé de sa jambe. Pendant longtemps, le simple bruit d’un pétard, le moindre son ressemblant à une détonation lui avait provoqué des crises de panique, et il avait du passer des mois en thérapie pour réussir à réagir calmement face à ce genre d’objet. Enfin, plus ou moins quoi.
- Me dire quoi ? Que vous vous baladez avec ces … choses sur vous ?
Il avait la gorge nouée rien qu’à être en présence de l’arme. Il la tenait dans ses deux mains étendus comme s’il tenait une bombe prête à lui exploser à la figure. Il hocha la tête mécaniquement alors qu’elle lui précisait, ou plutôt lui confirmait qu’elle était chargée. De mieux en mieux tiens, bien qu’il s’en douta : Viktor, en bon militaire retraité qu’il était, avait un véritable arsenal chez lui, et n’avait pas hésité à le déployer devant un Malachi liquéfié, un soir où ils rentraient de thérapie. Devant l’air horrifié de son ami, le véto s’était appliqué à le tranquilliser comme il le pouvait, à coup d’explication et de description d’une arme à feu classique. Il avait même insisté pour lui montrer comment mettre et ôter le cran de sureté, et comment décharger l’arme sans avoir à tirer. Cette expérience avait été particulièrement éprouvante pour le professeur, mais avait eu le mérite de lui faire faire face à sa terreur. A présent, il tenait l’arme presque sans trembler, malgré la peur qui lui tordait le ventre.
- Je sais qu’elle est chargée. C’est encore pire. Je vais la poser là, par terre.
Doucement, il posa l’arme à ses pieds, sans la quitter des yeux, puis se redressa pour poser à présent ses mains crispées sur ses genoux. Il cherchait toujours des explications dans les yeux, dans le cœur de la jeune femme, mais il ni trouvait rien d’autre que de l’inquiétude, et un peu de méfiance même. De quoi se méfiait-elle ? de lui ? Ou de cette arme de malheur ? Plus il la fixait, moins il comprenait à vrai dire…
- Pourquoi tu recules ? Tu sais bien que je me servirais jamais de « ça » … et encore moins sur toi … * il pencha la tête sur le côté, visiblement peiné* Pourquoi tu as peur ?
Beaucoup de questions se juxtaposaient à la première, alors qu’elle ne bougeait toujours pas. Dans d’autres circonstances, il se serait levé, l’aurait pris dans ses bras et lui aurait dit que ce n’était pas grave, en lui envoyant une puissante vague d’apaisement. Seulement voilà, lui-même n’était pas serein, du tout . elle avait dit « on », qu’est ce que cela signifiait ? qu’Elijah en avait une aussi dans sa chambre ? Pourquoi ? qu’est ce qu’ils fichaient avec des armes. Ils avaient beau être dans le Kentucky, un des Etats les plus laxistes des US en matière de port d’arme, il ne ressentait pour sa part pas le besoin de faire le cowboy, encore moins entre les murs de sa propre maison. Savoir qu’ils cachaient ça depuis peut être une semaine à son nez et à sa barbe entamerait sa confiance, inexorablement. Alors à présent, il attendait des réponses, et il espérait vraiment, vraiment, vraiment, qu’elle serait capable de le rassurer …
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Sam 18 Avr 2015 - 23:20
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Son cerveau s’était mis en alerte, il avait déjà repris ses automatismes d’auto-défense et s’était mis à analyser d’une manière fulgurante toutes les situations possibles et envisagrables d’attaques et de contre-partie. Il avait fait reculer son corps jusqu’à l’encadrement de la salle de bain, c’était un endroit stratégique de choix. Dans un environnement pareil, au cas où des choses tourneraient mal, elle pourrait refermer la porte de la salle d’eau pour se protéger et ensuite entamer une fuite par la fenêtre. Si elle avait en face d’elle des hunters ou toute autre personne voulait s’attaquer à son intégrité. Mais ce n’était pas le cas. Ce n’était que Malachi. Malachi qui tenait pauvrement entre ses mains une arme dont il ne savait que faire, et qui la handicapait, autant qu’elle le terrifiait, à la manière dont il la tenait, comme s’il avait eu des pincettes au bout des doigts. Et puis elle vit son regard. Il était encore plus désemparé lorsqu’il posait les yeux sur elle, et qu’il la voyait, se tenir fermement à la frontière entre la chambre, qui contenait sa présence, et l’enclos de la salle d’eau. Elle l’entendit sortir ses émotions, son incompréhension, mais c’était sans vraiment écouter. Tant qu’il aurait toujours cette arme entre les mains elle ne l’écouterait pas, elle ne le verrait pas non plus. Elle serait seulement capable de réagir et de se préparer à réagir. Et puis finalement tout se calma. Il déposa l’arme sur le sol, accompagnant son geste de parole, pour éviter toute méprise, et repris sa place sur le rebord du lit, non sans continuer à fixer du regard le desert eagle. Alors les épaules d’Evangeline se détendirent, ses muscles se relâchèrent, la main qu’elle avait crispée contre l’encadrement de la salle de bain retomba le long de son corps, et doucement, calmement, elle franchi la ligne, elle franchi la limite qui séparait le carrelage du parquet, le lieu qu’elle avait envisagé comme un refuge, du lieu qu’elle avait la minute précédente vu teinté d’hostilité. Du bout de son pied, elle effleura le pistolet pour l’envoyer dans un coin de la pièce. Elle contourna son lieu de couche, pour se placer face à Malachi. Et pour se mettre à sa hauteur, bien plus bas même, elle s’accroupi. Elle avait bien compris qu’elle l’avait effrayé, alors elle voulait prendre un soin tout particulier à ne pas faire perdurer cette sensation dans son esprit et dans son corps, ne serait-ce qu’en le dominant de haut. « C’est à cause de l’arme. Désolé. Je sais pas que tu ne me ferais jamais rien, mais comme une réaction épidermique maintenant. » Elle avança ses deux mains contre les genoux de Mal, une manière de créer un contact et de se soutenir. Accroupie sur la pointe des pieds, Evangeline ne faisait pas preuve d’un équilibre exemplaire. « C’est mon outil de travail. On peut dire que c’est mon arme de service, mais je ne travaille pas pour la police du comté, je travaille pour le compte d’Elijah. » Normalement c’était à Elijah que revenait de parler de tout cela, de présenter leurs activités, lorsqu’ils se mettaient à rencontrer d’autres mutants, d’autres clans, d’autres groupes d’insurgés comme eux, ou qu’ils leur venaient en renfort. Elle n’avait jamais eu à prendre ce genre de décision. Mains maintenant elle était au pied du mur. A l’évidence son mentor n’était pas là, et Malachi avait désespérément besoin de réponses. Elle savait qu’il ne la laisserait pas sans savoir, il ne ferait rien contre elle, mais tout simplement il ne la lâcherait pas. « Je suis désolée j’aurais du la décharger. C’est comme, j’aurais du la cacher. D’habitude je range toujours mes affaires, parce que d’habitude je dors dans des chambres d’hôtels. Mais là c’est différent. Là je commence vraiment à me sentir chez moi. C’est ridicule je sais, c’est la première fois que je viens dans cet endroit et cela ne fait que quelques jours seulement. Mais, je me sens comme à la maison. Alors j’ai baissé un peu mes gardes et voilà où on en est. » Elle n’avait aucune idée des règles en vigueur dans la maison de Mal. Elle s’en était totalement remise à Elijah et il avait du oublier de lui faire part de ce détail. Ce n’était pas bien étonnant en même temps, puisqu’il avait volontairement décidé de l’omettre pour lui-même. Elle n’avait aucune idée du problème de Mal avec les armes à feu, elle pensait juste qu’il était surpris d’en trouver une ici, qui plus est chargé. Elle n’avait pas non plus idée si Elijah lui avait fait part de leurs activités ou non. Tout ce qu’elle savait c’était qu’il n’en parlait pas. Alors puisqu’il ne lui posait pas de question elle ne disait rien. Soit Elijah ne lui avait encore rien dit et dans ce cas elle ne pouvait rien faire, elle rester son bras droit, elle ne pouvait pas prendre la décision de dévoiler leurs activités, cela les concernait tous les deux. Soit il savait déjà et n’avait pas envie d’en connaître davantage, ce qu’elle pouvait comprendre aussi. Et c’est ainsi que le cercle vertueux de l’in-communication commençait.
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Dernière édition par Evangeline Porter le Dim 19 Avr 2015 - 12:41, édité 1 fois
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Dim 19 Avr 2015 - 10:39
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Il ne la quittait pas des yeux alors qu’elle envoyait l’arme hors de leur portée à tous les deux dans un recoin de la pièce, du bout du pied. L’aura de la jeune femme s’apaisa presque instantanément, ce qui ne faisait que renforcer son malaise : elle était sincèrement Soulagée de l’avoir désarmée, malgré qu’il soit parfaitement inoffensif. Il ne saurait dire pourquoi, mais cette idée le dérangeait. Il baissa les yeux en même temps qu’elle s’accroupissait près de lui, les mains sur ses genoux. Sa peau était encore légèrement humide de la douche, et il vit quelques gouttes tomber de la chevelure de la jolie blonde pour s’écraser sur son jean. Il couina doucement :
- Maintenant ?
Il n’était pas tout à fait sur de comprendre à nouveau, mais il avait l’impression que cette sensation allait perdurer tout le long de leur conversation. Alors pour l’instant il essayait simplement de l’écouter sans avoir trop d’a priori, parce que des a priori sur les porteurs d’armes, il en avait. Des tonnes. La réponse de son épouse lui fit plisser le nez : de toute évidence, elle ne mentait pas, mais le problème était ailleurs : jamais Elijah ne lui avait parlé de travail où il aurait, lui ou un de ses collaborateurs, besoin d’arme. La seule raison pour laquelle elle pourrait légitimement avoir une arme, c’était pour être garde du corps, et encore. Même cette idée ne lui plaisait que très moyennement. Il souffla, presque pour lui-même, alors qu’une ombre passait dans son regard océan :
- Je ne pense pas qu’Elijah est besoin de qui que ce soit pour le protéger, pourtant … A moins que cela ne rentre pas dans le cadre de tes … Fonctions ?
Sans répondre à sa question tout de suite, elle enchainait avec une série d’excuses qui continuèrent de crisper le jeune homme, malgré une bonne foi évidente. Cacher ? Parce que lui dire ouvertement la vérité, c’était trop dur ? et elle ne l’avait pas déchargé parce qu’elle se sentait bien ici ? qu’est ce que ça serait quand elle se sentirait pleinement chez elle, elle se baladerait avec son arme à la ceinture comme un cowboy. Malachi posa ses coudes sur ses genoux, le visage dans les mains, réfléchissant à toute allure, luttant entre l’instinct et la raison. Elle ne pouvait pas savoir ce que la vue, la présence d’une telle arme chez lui pouvait provoquer comme remous internes. Elle ne pouvait pas savoir que ça le rendait agressif, que la dernière fois qu’il avait eu une arme braquée sur lui, il avait failli exterminer un des leurs, sous le coup du stress. Comment pourrait elle le savoir de toute façon ? Une semaine, c’était court pour se raconter des années d’histoire et d’anecdote, bien qu’ils aient pu passer quelques soirées à discuter. Mais ce n’était pas assez, et ce ne serait probablement jamais assez pour que chacun raccroche tous les wagons à l’histoire de l’autre. Mais là ? c’était quand même quand même un élément particulièrement sensible. Il ne devait pas s’énerver, malgré l’envie. Elle ne comprendrait pas, et ça n’avancerait à rien. Au prix d’un effort immense, il inspira profondément avant de reprendre avec une voix lente, tendue, relevant juste les yeux dans les siens :
- Je ne … tolère pas les armes à feu dans la maison, depuis … « la dernière fois ». Je n’ai jamais aimé les armes, ça ce n’est pas nouveau, mais c’est une de ces … Choses qui m’a enlevé ma jambe. C’est pour ça que mes invités, en général, rangent leur joujou dans un coffre, à l’entrée, avant d’avoir le droit de s’installer. Une arme blanche, ça peut couper de la viande, permettre de se défendre … Une arme à feu, ce n’est pas défensif. Une arme à feu, ça tue. Comme j’ai cru que cela t’avait tué, il y a longtemps.
A ce moment là, il aurait apprécié de pouvoir s’auto appliquer son don tiens, ça ne lui aurait pas fait de mal, parce qu’il avait l’impression que les émotions se battaient dans une mêlée insoutenable dans sa poitrine : la déception qu’elle puisse avoir ce genre d’objet dans sa valise, l’incompréhension face à ses explications encore confuses, la colère d’avoir l’impression de s’être fait roulé… et en même temps l’affection, le tendresse et la confiance qu’il portait à sa confiance, qui lui conseillait de ne pas s’arrêter aux apparences, et le poussaient à écouter ce qu’elle disait. C’était assez insupportable, et ça lui rappelait pourquoi il avait préféré pendant si longtemps la compagnie des livres et des plantes à celle des humains : il avait le cœur bien trop mou pour supporter autant de rebondissement et de conflits.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Dim 19 Avr 2015 - 12:14
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Les pupilles d’Evangeline s’élargirent progressivement, à mesure qu’elle comprenait l’ampleur des dégats. Même sept ans après. Malachi était incapable de voir une arme à feu en peinture, depuis, depuis « la dernière fois »… Il n’arrivait même pas à mettre appeler les choses de leurs noms. Attaque. Fusillade. Ces termes recouvraient tous les deux la notion d’assaut. Chose qu’il semblait vouloir délibérément voiler à son esprit. Il lui avait donné l’impression d’avoir tourné la page lors de leur première rencontre. De bien accepter sa prothèse, d’en rire, et de ne plus du tout être hanté par les images de cette nuit. Cela l’avait surpris, et impressionnée. Mais elle s’était trompée. Il l’avait dupé et elle avait marché, elle avait couru même. Il n’allait pas bien, ou alors il croyait allait bien, avoir fait le deuil de cette journée, accepté la perte de sa jambe, mais il se mentait à lui-même. Des gouttes de ses cheveux encore tout trempés s’égouttaient calmement contre le jean de Malachi. Evangeline commençait à avoir les jambes un peu endolories à force de rester accroupie et elle se redressa pour prendre place à la droite de Mal, tout en soufflant en s’installer. « Je crois que je peux comprendre… » Evangeline n’avait pas du tout eu la même réaction. Au contraire, elle avait décidé de retourner l’arme de leurs adversaires à son avantage et d’user de leur instrument de terreur, qui l’avait blessé et lui avait enlevé l’homme qu’elle aime, contre eux. Elle n’avait pas été traumatisée par les armes. Ou alors peut-être qu’elle l’aurait été, naturellement, mais les choses ne s’étaient pas passé naturellement. Il y avait eu Elijah. Et heureusement qu’il avait été là, sinon personne n’aurait été capable de la sauver. Les balles qu’utilisaient les hunters n’avaient rien à voir avec les balles que peuvent utiliser les chasseurs contre les bêtes sauvages ou les policiers contre les criminels. Peut-être que la jambe de Mal aurait pu elle aussi être sauvée s’il avait été pris en charge par des mutants. Mais les choses s’étaient passé d’une autre manière. Et à cause d’Elijah, Evangeline était devenu une spécialiste des armes à feu. Mais c’était aussi grâce à lui qu’elle était toujours en vie. « Ecoute, je suis désolé, je ne connaissais pas cette règle. Personne ne m’en a parlé. Et j’aurais pensé qu’Elijah t’avais déjà mis au courant que nous transportions des armes, quand tu l’as hébergé. » Elle chercha à capter son regard mais il le gardait toujours ostensiblement la tête baissée et les yeux fixés devant lui, tout juste là où elle s’était postée quelques secondes plus tôt. « Mais tu n’as plus de raison de leur en vouloir maintenant. Je suis revenue. » Elle oubliait sa jambe. Elle oubliait qu’il pouvait toujours leur en vouloir pour avoir perdu l’un de ses membres. « Les armes ne sont ni bonnes ni mauvaises en soit, tout dépend de la personne qui se tient derrière. On doit arrêter de subir cette tyrannie des armes, on peut les utiliser pour nous-même, pour nous défendre et nous protéger, c’est ce que nous faisons. » Là où elle n’avait pas tort, c’était sur le fait d’en vouloir à un objet. Elle commençait à se douter que son mentor n’avait absolument pas mis leur hôte au courant de leurs activités. En même temps ce n’était pas la première fois qu’il taisait leur travail, même à d’autres mutants. Mais cette fois-ci les choses étaient différentes. Cette fois-ci Evangeline était directement impliquée, et Malachi aussi. Elle ne pourrait pas continuer à taire ses activités trop longtemps. Surtout si elle comptait rester, surtout si elle, si ils comptaient recommencer. Mais elle ne pouvait tout de même pas lui balancer de but en blanc qu’ils partaient à la chasse des hunters pour les bousiller. Non, pas de manière aussi directe. Malachi avait toujours été quelqu’un de sensible et de particulièrement récalcitrant à toute forme de torture et de violence, physique ou mentale, humaine ou animale. Et à l’évidence le fait de s’être fait attaqué à Cardiff ne l’avait pas durcis. Elle si.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Dim 19 Avr 2015 - 14:39
Evangeline & Malachi Porter
Ah, thoses two… In a battle, they’re lethal. Around each other, they melt.
Au fur et à mesure de son discours, Malachi se rendait compte du fossé qui s’était creusé entre leurs deux perceptions de la vie : là il avait gardé une certaine douceur, malgré le traumatisme, il avait l’impression que la jeune femme en face de lui en était ressortie endurcie, affutée. Mais était ce vraiment une bonne chose ? Malachi était un pacifiste, de ces gens doux et aimants, malgré son introversion et sa difficulté à l’exprimer. Ce qu’il avait aimé en tout premier chez Evangeline, c’était justement cette démonstration qu’elle était capable de faire de sa douceur, de son amour. Là où il parlait, dissertait, analysait, elle agissait, elle faisait en sorte que les choses changent, en bien. Mais là … ses mots était durs, trop durs pour qu’il arrive à comprendre pourquoi ils étaient dans la bouche de la jeune femme. Qu’elle puisse défendre le port d’arme, la violence, c’était hors de portée pour lui. Il avait l’impression d’être faible, par rapport aux réponses âpres de son épouse, et en même temps, il refusait de se laisser aller à penser qu’il l’était : le pacifisme, le dialogue, la lutte non armée n’était pas être faible. Eduquer les masses était plus important que d’éradiquer les gens sans chercher à comprendre. Il n’avait jamais tué de hunter, et il espérait ne jamais avoir à le faire. Tout se mélangeait dans sa tête, si bien que lorsque la jeune femme s’assit à coté de lui, il ne réagit qu’à peine, marmonnant alors :
- Non, je ne pense pas que tu comprennes…
Il avait l’impression d’entre le discours qu’Elijah lui avait servi le jour de leur rencontre, dans la bouche de la jeune femme. Ses mâchoires se serraient, se contractaient, marquant un peu plus la ligne de ses maxillaires, alors qu’elle essayait de le convaincre … Le convaincre de quoi, d’ailleurs ? Que les armes c’était super ? Que c’était légitime, en tant que mutant, d’en posséder pour se défendre ? Qu’il était légitime de Tuer pour ne se faire tuer ? Les hunters pensaient exactement la même chose de leur côté, et les mutants qui pensaient la même chose valaient ils mieux ? en quel honneur ? Il répondit, un peu sèchement, ses doigts jouant nerveusement sur l’alliance qu’il portait toujours autour de son cou :
- Non, Elijah ne m’a rien dit. Elijah n’est pas quelqu’un de très causant.
Malachi ne portait pas l’homme dans son cœur, clairement. Il ne l’hébergeait, d’abord, que parce que les uprisings lui avaient demandé de le faire avec insistance. Ensuite, parce qu’avec l’arrivée d’Evangeline, il ne se voyait pas le mettre à la porte. Si Elijah partait, il risquait de mettre son épouse dans une situation inconfortable : celle de choisir. Et puis, il n’était pas forcément le mieux placé dans le dilemme : il n’était dans sa vie à nouveau que depuis quelques jours, alors qu’Elijah, lui, était au premier plan depuis des années. Evangeline était une personne fidèle, aux gens et à ses convictions. Il aurait surement peur de ne pas faire le poids. Cependant, cela ne l’empêchait pas d’avoir la présence, et l’influence, du mutant au travers de la gorge. Il ne reconnaissait pas sa femme dans ses paroles. On ne tuait pas pour se protéger, c’était quelque chose d’incompréhensible pour lui. Il tourna lentement la tête vers Evangeline, l’ombre ne quittant toujours pas son regard, dont le bleu semblait avoir foncé légèrement. Il lui demanda, avec une voix blanche qu’il semblait entendre émaner d’une autre personne :
- Et tu as tué des gens, Evangeline ?
Qu’elle le fasse dans le cadre de son « travail », ou ailleurs, c’était du pareil au même pour lui. On ne tuait pas les gens. Tuer, c’était devenir un meurtrier, décider d’ôter la vie d’une personne .C’était se prendre pour Dieu, se considérer supérieur à celui que l’on occis. Que la victime soit un hunter ou pas, il ne voyait pas la différence, le meurtre n’était jamais la seule option. Ce n’était jamais une solution légitime, et il ne l’accepterait pas, jamais.
Il soutint le regard de son épouse, en attendant sa prochaine réponse. Ils étaient sur une pente glissante, très glissante, et il en était conscient. Elle savait qu’elle ne pourrait pas lui mentir, parce qu’il le saurait, d’une manière ou d’une autre. Il la connaissait, il la connaissait trop bien, même s’il commençait véritablement à douter que ce soit le cas avec cette toute nouvelle version d’elle-même. Il ne savait pas comment il pourrait réagir, si la réponse était celle qu’il craignait, mais voyait venir dangereusement sur la table … ou plutôt sur le lit, du coup.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Dim 19 Avr 2015 - 21:02
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Evangeline subitement du rebord du lit. Malachi n’avait pas dit grand-chose, mais elle en savait déjà assez. Elle le connaissait assez bien, malgré l’espace des sept ans pour savoir ce que ce ton, ce timbre de voix et ce regard signifiaient. Ils en disaient long sur ce qu’il était en train de penser. Elle n’avait plus qu’à mettre ces indices en relation avec le discours pacifique et les idéaux qu’elle avait souvent entendu déblatérés de la bouche de Malachi pour savoir ce qui les attendaient tous les deux. Un profond désaccord. « J’y crois pas ! Je te déballe que je me sens vraiment bien ici. Que c’est pour cette raison que je n’ai pas caché mon arme, alors que d’habitude je cache toujours toutes mes affaires quand je suis en mission. Parce que j’ai confiance. Parce que je me sens bien Malachi. Ici. Avec toi… Et toi tout ce que tu trouves à me dire, c’est m’interroger sur cette foutue arme ! » Ses pieds nus martelaient le sol de sa chambre. Elle déposait des petites gouttes d’eau à chaque pas. Elle n’avait définitivement pas retrouvé sa paire de chaussons. Ses vas et viens, dans la chambre, elle les faisait de l’autre côté du lit, portant un intérêt tout particulier à ne pas revenir du côté de Mal. « Arrête ! Ce n’est pas parce que je me sers d’une arme que tout de suite ça veut dire que je ne suis plus capable d’empathie. Je comprends très bien que tu aies pu être traumatisée par la vue des armes après notre fusillade. Mais ce n’est pas comme ça que les choses se sont passées de mon côté. Mais ça, est-ce que t’es capable de le comprendre ? » Elle passait des mains sèches dans ses cheveux encore mouillés, les ramenant en arrière, alors que son cerveau réfléchissait à pleine allure. Ils étaient dans une impasse. Elle-même, imitait déjà le comportement d’un lion en cage. Elle était prise au piège de ce qu’il allait se passer, et qu’elle redoutait plus que tout. Une dispute. Une discorde entre eux-deux. Dieu seul sait ce qu’elle n’aurait pas donné à la Terre entière pour éviter ce genre de relation avec Mal. Pas maintenant. Pas si tôt. Pas si vite. « Dois-je te rappeler combien de membres de ma famille ont péri, et pour de vrai cette fois, des balles des hunters ? » Et pourtant, elle ne pouvait démordre de ses principes. Après tout n’étaient-ce pas eux qui l’habitaient depuis ces sept dernières années ? Ils lui avaient tenu compagnie, là où Malachi avait laissé une place vide, et une plaie béante. Elle avait eu besoin de retrouver un sens à sa vie. Elle avait toujours vu sa vie avec Mal. Tout tournait autour de lui et elle ne s’était jamais vivre sans lui. C’était lui sa raison de vivre, le sens qu’elle avait trouvé pour tenir bon dans toute l’absurdité de la vie humaine. « Merde Mal ! Tu crois qu’ils combattent les hunters comment tes amis d’Uprising ? Ouvre les yeux Mal, on ne vit pas chez les bisounours. Ces gens veulent nous exterminer tu comprends pas ? Tu as besoin de combien de morts encore avant de te réveiller ? » Elle aurait vu lui agripper les épaules et le secouer. Faire sortir toute la rage, la rancune et la rancœur qu’il gardait au fond de lui depuis trop longtemps. Comme Elijah avait fait avec elle. Le secouer jusqu’à le sortir de sa léthargie. Le forcer à ouvrir, les yeux, à regarder le monde. Le mettre en face de la réalité. Et puis il posa LA question. La sentence ultime. Avait-elle tué des gens ? Evangeline savait que les choses ne seraient plus jamais comme avant. Elle aurait voulu lui faire plaisir. Vraiment. Elle aurait préféré ne pas avoir à lui faire de peine. Mais elle ne pouvait pas. Lui mentir cela ne ferait qu’empirer les choses. Tôt ou tard il apprendra. Ou il s’en rendrait compte de lui-même. Et puis elle devait assumer ses choix aussi. C’était ses principes et elle n’en avait jamais eu honte, pas depuis qu’elle s’était « réveillée » il y a sept ans. « Oui. » Sa réponse tomba comme un couperet. Mais derrière ses cils, un voile brillant recouvrait ses pupilles. Elle avait mal. Cela lui faisait mal de le décevoir. Mal de ne plus être celle qu’il croyait, celle qu’il espérait retrouver. Mais elle ne pouvait pas renier celle qu’elle était devenue. « Il fallait que je venge ta mort. » Au fond il lui rappelait elle il y a sept ans. Ils avaient les mêmes idéaux. Parler au lieu de se battre. Communiquer. Ne pas utiliser la violence. Elle s’était rendu compte à quel point ces idées, les siennes, les leurs, étaient idéalistes… « La tienne. Celle de mon frère. Ma tante. Mes cousins. Et toutes les autres personnes de notre espèce. » Elle ne voulait pas de cette confrontation. Elle ne voulait pas voir le regard remplis de reproches de Mal. Elle ne voulait pas entendre sa voix d’outre-tombe. Elle ne voulait pas voir ses sentiments pour elle faillir. Elle ne voulait pas voir l’éclat de ses yeux faiblir. Elle ne voulait pas avoir à se justifier sur ses choix. Cela faisait longtemps qu’elle les avait pris comme tels et qu’elle avait arrêter de se poser milles et une questions sur la moralité de ses actions, sur bienfait de la lutte armée… Cela faisait bien longtemps qu’elle avait arrêté de réfléchir à ce que Malachi aurait voulu. Lui, le pacifique. L’homme de lettres et de raison. Elle ne voulait pas avoir à être confrontée avec la personne qu’elle était devenue. Pourtant elle était bien là, l’Evangeline d’avant, dans les souvenirs et dans le regard de Malachi, et elle, celle qu’elle était devenue. Inévitablement leurs retrouvailles les mettaient en confrontation toutes les deux et poussait Evangeline face à elle-même. Son corps quitta la pièce si furtivement qu'on ne vit pratiquement qu'un éclair blanc la traverser. Elle sorti sans claquer la porter. Cette discorde n'avait absolument rien à voir avec une vulgaire dispute de ménage.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Lun 20 Avr 2015 - 12:19
Evangeline & Malachi Porter
Ah, thoses two… In a battle, they’re lethal. Around each other, they melt.
La voix de son épouse bourdonnait dans ses oreilles, alors qu’il devait se concentrer pour comprendre ce qu’elle racontait. Tous les sujets se mélangeaient sans qu’il n’y ait la moindre logique dans le discours : à l’instant, elle lui en voulait de ne pas avoir relevé qu’elle se sentait comme chez elle chez lui. C’était bien gentil, mais bizarrement, c’était un peu passé à la trappe alors qu’il y avait un flingue sous le lit. Il aurait été transporté de joie dans toute autre circonstance que celle-ci, seulement voilà, tout ce à quoi il pensait, c’était à la possibilité qu’elle puisse appuyer, un jour, sur la détente. Sur quelqu’un. Et ça annihilait tout le reste. Malachi continuait de la suivre d regard, toujours assis comme un con sur le rebord du lit, les poings serrés sur ses genoux, incapable de bouger, alors qu’elle, au contraire, semblait avoir besoin de remuer constamment, tornade enroulée dans une serviette de bain. Elle ressemblait à ses félins dans les cirques, enfermés dans leur cage-camion, se jurant de se jeter sur le premier crétin qui se coincerait un doigt entre les grilles de sa prison.
Elle se défendait, presque le cœur sur la main, de ne pas être de ces sanguinaires qui ont besoin de porter une arme se sentir vivre, se sentir puissant. Les choses s’étaient passées autrement pour elle, très bien. Mais à partir de quel moment était elle passée de sauver les gens à les assassiner ? C’était peut être seulement ça qu’il voulait comprendre, alors qu’il la fixait comme s’il pouvait regarder au travers. Ses yeux ressemblaient à deux pics à glace qu’il enfonçait dans la poitrine de la jeune femme, se concentrant sur ses émotions à elle pour ne pas laisser exploser les siennes. Il n’y avait pas touché, bien sur, mais il cherchait à voir ce qui effleurait la surface et, à son grand désespoir, il n’y avait pas la moindre trace de culpabilité.
Sa comparaison avec un bisounours lui tira un rictus amer. Auparavant, dans la bouche de la jeune femme, c’était presque un compliment, qu’il soit incapable de violence, à voir le meilleur chez les gens. Et maintenant elle lui crachait presque ça à la figure comme si … tiens, on en revenait toujours à la même chose : comme si il était faible. Sauf qu’il restait, lui aussi, sur sa position : la bonté n’était pas une faiblesse, et elle ne le serait jamais. Il n’avait pas besoin d’être « réveillé », il était tout à fait conscient de la situation, il n’était pas naïf, mais pour lui, il y avait d’autres solutions, d’autres voies que celle des armes. Il n’avait eu soif de vengeance qu’une seule et unique fois, et à présent, elle n’avait plus de raison d’être. Il était bien évidemment en lutte contre les hunters et leurs idéaux, mais il n’était pas haineux. Et c’était de la haine qu’il voyait dans les prunelles qu’il avait connu si aimante de sa femme.
Ah si, voilà un peu de culpabilité, au pire moment. « Oui ». Juste oui, un seul mot avec trois pauvres lettres, qui lui fit serrer les mâchoires si fort qu’il les entendit craquer. Elle avait tué. Que pouvait il rajouter à cela ? Tout était dit. C’était indicible, inenvisageable. Presque un cauchemar, et en même temps, il se sentait mal d’avoir l’impression que c’était couru d’avance : il savait la réponse au moment même où il avait posé la question. Après tout en ayant vécu aussi longtemps avec Elijah, elle ne pouvait qu’avoir du sang sur les mains. Aisling, l’ex femme survivante d’Elijah lui en avait dit assez pour qu’il ait une vague et nauséeuse idée des exactions du mutant et de ses complices. De sa complice. Il passait ses mains sur son visage sans rien dire alors qu’elle faisait la longue litanie des noms des gens dont elle avait du venger la mort. Il était dedans, bien sur, mais était ce une excuse ?
Entre ses doigts, il voyait l’aura chargée de culpabilité de la jeune femme virevolter, alors qu’elle quittait la pièce sans un bruit. Elle était partie. Malachi avait l’impression que c’était à la fois son passé et son présent qui avait quitté la pièce alors qu’il se laissait tomber sur le lit, la tête entre les mains, le regard dans le vague : Evangeline n’était plus la jeune pédiatre désireuse de sauver des petits bébés et de respecter le serment d’Aristote. Non, maintenant elle était une tueuse engagée dans une lutte entre deux camps, qui ne se terminerait qu’avec l’extermination de l’un d’entre eux. Il devait accepter ce changement, ou décider de la perdre définitivement, dès lors qu’elle n’était plus à l’image du souvenir qu’il avait d’elle. Cruel choix, mais en était ce vraiment un ? Il avait juste l’impression d’être piégé : il avait l’impression de l’avoir retrouvé pour mieux la perdre ensuite. Il soupira avant de se redresser, avec une sensation de gueule de bois : il ne pouvait pas laisser Elijah et sa folie gagner aussi facilement. Si il l’abandonnait aux griffes du psychopathe, elle continuerait sur cette pente jusqu’à se perdre elle-même. Il le savait, il y avait encore de la douceur en elle, simplement parce qu’il voyait quand elle posait les yeux sur lui. Elle n’était pas pourrie, à défaut d’être sauvée, on ne sauve pas les gens d’eux même, elle pourrait peut être être raisonnée. Tempérée. N’était-ce pas ce qu’il avait fait tout ce temps ? Il se releva, attrapant le peignoir qui pendait sur la poignée de l’armoire, pour partir à la recherche de la jeune femme.
Il la retrouva au rez de chaussée, à faire à nouveau les cent pas dans le salon. Il avança doucement, lentement même, avant de poser délicatement le peignoir sur les épaules de la jeune femme en murmurant :
- Tu vas attraper froid …
Il n’avait pas trouvé mieux comme phrase d’introduction, alors qu’il soupirait en prenant la jeune femme dans ses bras, son dos humide contre son torse. Il sentait le cœur de la jeune femme battre furieusement, alors qu’il cherchait ses mots malgré le bordel monstre dans sa tête :
- Non, je ne peux pas comprendre. Mais je peux quand même essayer, juste pour toi.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Dim 26 Avr 2015 - 11:37
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Evangeline subitement du rebord du lit. Malachi n’avait pas dit grand-chose,Evangeline s’extirpa de sa chambre. Cet environnement devenu hostile depuis que Malachi était entré. Enfin non pas exactement, Malachi était aux sources de toute cette hostilité mais ce n’était pas son être qui en était l’auteur. Il s’agissait de ses questions. De toutes ces questions qu’il avait porté à ses lèvres au sujet de cette arme, la fameuse arme qu’il avait retrouvé sur son lit. Evangeline aurait dû être plus prudente. Ranger ses affaires, les cacher, comme lorsqu’elle séjournait furtivement dans les chambres d’hôtels et craignait que les femmes de ménage ne découvrent son petit commerce. Malachi avait laissé la porte entrouverte et elle sorti sans ressentir le besoin de la faire claquer derrière elle. Le parquet du couloir grinça sous ses pieds le temps qu’elle fasse un aller-retour, ne sachant pas vraiment où aller. Ce n’étaient que des chambres, et d’autres salles de bains. Evangeline baissa les yeux sur sa tenue. Un serviette de bain. Elle ne pourrait pas aller bien loin comme cela. Si elle était déjà habillé elle aurait très certainement enfilé une veste, chaussé ses chaussures et poussé la porte d’entrée pour se retrouver dehors, prendre l’air, ou même partir faire un tour. Mais rien de tout cela n’était possible. A moins de… A moins de retourner dans cette chambre et se saisir de ses effets. Mais non. Elle ne voulait plus y retourner. Elle ne voulait plus revoir son regard chargé d’interrogations et d’incertitudes à son égard. Son regard était troublé, et le voir posé sur elle, ne faisait que faire remonter toutes les questions qu’elle s’était posé en entamé ses activités et qu’elle avait pris grand soin de refouler. Ses pieds dévalèrent finalement les escaliers pour se retrouver au rez-de-chaussée. Cette fois encore, son corps fit un tour sur lui-même, ses yeux cherchant une direction où aller. Mais le temps qu’elle tergiverse, le parquet de l’étage grinçait de nouveau. Il s’agissait des pas de Malachi cette fois. Elle sentit ses muscles se crisper en l’entendant descendre les escaliers. Il les descendait d’une manière très calme, beaucoup trop calme. Tout comme le silence qui l’environnait était beaucoup trop grand, pour ne pas être inquiétant. Ses épaules se contractèrent lorsqu’elle sentit quelque-chose se poser dessus. D’un regard en biais elle reconnut le peignoir qui était pendu contre la porte de sa salle de bain. « Tu vas attraper froid … » Elle entendit son souffle murmurer derrière son dos. Evangeline aurait pu le remercier, elle y pensa même, mais ils n’étaient pas dans ce registre-là. La tension avait l’air d’être retombée mais ce n’était qu’en apparence, et il ne résulterait rien de bon si elle laissait cette dispute se calmer artificiellement. Elle le savait. Il fallait que cela sorte, que tout ce qu’il avait sur le cœur sorte. Sinon ils allaient se mettre à faire semblant que tout allait bien entre eux alors que c’était faux, et Evangeline n’en avait pas envie. Même si elle vivait la plus belle période de sa vie en ayant retrouvé l’être aimé, qu’elle avait cru pendant tant d’années mort, elle ne supporterait pas de faire semblant que tout allait bien entre eux alors que leurs retrouvailles étaient gâtées. « Non, je ne peux pas comprendre. Mais je peux quand même essayer, juste pour toi. » La trentenaire roula ses yeux au ciel et se retourna pour faire face à son ex-défunt-mari. « C’est bon je sais très bien ce que tu penses. Tu penses que je suis devenu un monstre sanguinaire c’est cela ! » En disant ces mots, elle agrippa le peignoir qui posé sur ses épaules commençait à glisser, et passa ses bras à l’intérieur des manches. « Mais c’est comme cela. Je te croyais partie et j’ai réussi à survivre grâce à cela. Me battre pour défendre notre cause c’était devenu ma raison de continuer à exister, puisque je pensais que ma raison d’être était morte. C’est comme cela Malachi, en temps de guerre on tue des gens. Et franchement je préfère que ce soit des pourritures de hunters qui meurent plutôt que des mutants comme toi et moi. Alors vas-y c’est quoi ton alternative ? A moins que tu m’aies caché des pourparlers avec les hunters, tout ce que je vois c’est ta maison que tu transformes en auberge espagnole pour mutants, pour te donner bonne conscience. » Ses mains refermèrent le peignoir contre lui-même et elle noua la ceinture duveteuse autour de sa taille.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Mar 28 Avr 2015 - 12:49
Evangeline & Malachi Porter
Ah, thoses two… In a battle, they’re lethal. Around each other, they melt.
Malachi n’était pas très doué pour les disputes, en général. Il avait une certaine répugnance pour la confrontation, une presque phobie qui le poussait à éviter ce genre de situations de manière quasi systématique. Avec sa femme, c’était même pire, il en souffrait presque physiquement. D’ailleurs, Evangeline en était parfaitement consciente, à l’époque où ils vivaient ensemble au Royaume-Uni : il lui suffisait de lui faire un petit peu les gros yeux et le jeune prof pour qu’il renâcle et aille dans le sens de sa jeune épouse. Bon, elle n’avait pas besoin de le faire très souvent, puisque leurs idées et comportement s’harmonisaient miraculeusement bien. Mais aujourd’hui, ce n’était plus le cas, et il devait se faire terriblement violence pour poursuivre cette conversation, les sentir se confronter, se percuter, les idéaux entrant en collision avec une violence qu’il ne supportait pas, en temps normal. Il aurait aimé hausser les épaules et balayé le débat d’un sourire un peu penaud et d’un baiser, en lui donnant raison de bon cœur. Seulement voilà, cette fois ci c’était trop important, trop profond pour qu’il évite la confrontation. Il avait trop de respect pour elle pour prendre le sujet à la légère.
Il se forçait à regarder son visage, ses yeux, bien que les siens étaient inextricablement par l’aura torturée de la jeune femme. S’il la regardait de trop, il aurait envie d’y toucher, il ne pourrait pas résister, et ce n’était pas bien. Là encore, ça aurait la solution de facilité que d’apaiser artificiellement la demoiselle en deux battements de cils, pour avoir une conversation calme et sensée. Sauf qu’Evangeline était une femme sanguine, flamboyante, pas du genre à discuter de ses opinions autour d’une tasse de thé et d’une boite de biscuits secs. D’ailleurs elle lui en faisait la démonstration à l’instant : elle levait les yeux au ciel, un sourcil haussé en se pelotonnant dans son peignoir, avant de cracher comme une chatte courroucée : « tu penses que je suis devenue un monstre sanguinaire », oui oui, rien que ça. Il faillit lui dire que les monstres sanguinaires n’étaient jamais aussi jolis qu’elle, mais il avait peur qu’elle s’énerve encore plus. Alors il se contenta de pincer les lèvres et d’attendre, sagement, que l’orage passe. Gare à celui qui couperait la parole d’Evangeline Porter quand elle avait quelques choses à dire.
Et elle en avait, des choses à dire : C’était son implication dans la lutte armée qui lui avait permis de se reconstruire, de faire son deuil et de continuer à vivre. Qu’il avait été sa raison d’être pendant si longtemps, et que sa vengeance avait été son moteur de substitution, sa béquille. C’était la guerre, elle avait fait ce qu’elle pensait être juste. Et puis il y avait lui, le gentil, le doux Malachi, bien sympathique, mais inutile, de toute évidence. Ce n’était pas très agréable à entendre, voire même assez blessant. Mais elle était en colère, sur la défensive. Peut être le pensait elle, mais pas d’une manière si … amère. Il soupira, et s’appuya contre l’un des bras de son fauteuil, les siens croisés contre sa poitrine :
- Premièrement, je ne te prends pas pour un monstre sanguinaire. Je suis surpris, un peu paumé, mais à moins de te voir arracher un cœur encore battant à main nue pour ensuite le dévorer cru, je ne peux pas décemment te qualifier avec des termes aussi peu délicats.
Il était secoué, malgré un calme apparemment. Cela se savait parce que son accent gallois ressortait d’autant plus distinctement quand il subissait ce genre de déconvenue.
- Ensuite, j’entends bien que tu as du trouver un … échappatoire après le traumatisme que nous avons subi. Je me suis terré dans les livres et dans l’éducation, et toi tu as rencontré Elijah et il t’a offert un nouveau but, une nouvelle direction. Tu dis que nous sommes en guerre, soit.
Il soupira, se grattant le front en regardant le sol un instant : il voulait expliquer son point de vue, certes, mais il savait que son ton un peu … Professoral risquait d’agacer. Mais en même temps, pouvait il faire autrement ?
- Mais pendant les guerres, il n’y a pas que des soldats, il n’y a pas que des champs de bataille. Il y a des famines, des orphelins, des blessés. Si on ne s’occupe pas de ceux qui sont restés derrière, quand les soldats reviennent, victorieux, ils ne trouvent plus que des maisons vides et des tombes. Alors oui, c’est bien beau d’être au front. C’est courageux, bien plus que je ne le serais jamais, tu as raison. Mais si on veut vivre après la guerre, il faut que le terrain soit prêt pour la paix.
Il s’avança doucement vers elle, se rapprochant jusqu’à ce que leurs corps se touchent presque, il pencha la tête légèrement vers elle, sans quitter son regard du sien.
- C’est vrai, je n’aime pas … Tout ça. Oui, tuer quelqu’un, hunter ou pas, m’empêcherait de dormir. Mais je ne pourrais pas t’empêcher de faire ce que tu fais, et je ne le ferais pas. Je ne suis pas ton père, ni ton maitre, ni je ne sais quoi d’autre. Je suis ton mari, pour le meilleur comme pour le pire. Alors je ne veux pas de cachoteries, pas de dissimulations. Pas de secrets. On en a jamais eu l’un pour l’autre. Je ne veux pas que ça commence maintenant. Même si ce que j’apprends ne me fais pas plaisir …
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Mar 28 Avr 2015 - 22:29
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« Je le savais ! » Souffla-t-elle en entendant ses beaux discours. Derrière le flot de paroles, il n’y avait rien. Malachi n’avait réponse à rien. Il ne proposait pas d’alternative, il n’avait pas monté un groupe de pourparlers avec les hunters. Il n’y avait aucune négociation avec eux. Tout ce qu’il proposait c’était de l’aide à l’arrière, en refusant obstinément d’accepter ce qu’il se passait à l’avant. « Très bien, alors dans ce cas tu reconnais toi-même qu’il faut qu’il y ai des gens qui aillent au front. Jusqu’à présent ça t’arrangeait bien que d’autres personnes se salissent les mains pour toi. Ça te permet de te dédouaner, comme cela tu peux rester tranquillement au chaud chez toi et résister par l’arrière. Et ça te permettait de fermer les yeux sur tout ce qu’il se passait aussi, mais maintenant, manque de peau ta petite femme débarque et elle, elle a du sang sur les mains. Regarde la réalité en face Mal. C’est ça qu’il se passe. Maintenant que je suis là et que tu sais ce qu’on fait tu ne peux plus ignorer la violence. Je sais que tu n’aimes pas ça, mais pourtant elle est là, et elle a toujours été là. Elle était là avant que je m’y engage et avant que je ne débarque ici. » Evangeline avait croisé les bras contre sa poitrine et haussé les sourcils d’un air défiant. Elle était le sentiment d’avoir pris Malachi à son propre jeu. Mais il n’y avait pas que cela, tout à coup ce n’était plus Evangeline qui avait retourné les paroles de Mal pour le piéger, mais la petite élève qu’elle avait été, qui avait été capable de clouer le bec à un professeur. Ses « soit », ses « ensuite »… Il faisait se grandes litanies de professeurs, et face à cela, elle avait l’impression de se retrouver des années en arrière, à l’époque du lycée. Et puis il y avait son ton aussi, affreusement professoral, avec des accents gallois qui pointaient le bout de leur nez de temps à autre. Mais tout ce qu’elle venait de lui dire en retour, il le savait déjà, mais qu’il n’avait pas forcément envie d’entendre. Malachi était quelqu’un de brillant, en un peu d’autoréflexion il aurait été capable de fournir lui-même la même analyse, mais ce n’était pas quelque-chose qu’il voulait forcément. « Ok. Très bien, dans ce cas… Attends-moi ici. » Evangeline avait approuvé d’un timide acquiescement de tête lorsque Malachi avait parlé des secrets. Elle voulait bien rentrer dans son jeu, mais alors il devrait tenir parole. S’il se disait prêt à tout voir et à tout entendre… Elle remonta à l’étage et quelques minutes plus tard redescendit les escaliers avec une boule blanche entre les mains. Un linge de bain, qui dissimulait un gros volume. Elle s’approcha de la table basse et y déposé la masse, encore voilée par la serviette éponge. Elle avait justement, encore quelque-chose à lui montrer. Quelque-chose qu'il n'aimerait pas, quelque-chose qui raviraient les braises de sa colère contre elle peut-être, alors elle préférait prendre ses précautions et ne pas lui balancer direct sous les yeux en descendant les marches. « Voilà. Ce sont toutes mes armes. Toutes, sans exception. » De ses mains elle défit la boule qu’elle avait formé, étendant chaque extrémité du linge sur la table. Sur la serviette immaculée de blanc, contrastait son pistolet que Malachi avait déjà découvert en entrant dans sa chambre, mais aussi un fusil d’assaut, un fusil d’assaut, un poignard et un katana. Armes à feu et armes blanches, Elijah lui avait appris à utiliser les deux. On ne partait tout de même pas à la chasse aux hunters muni d’un simple gun, surtout quand on savait de quoi leurs propres armes étaient capables. « Je ne te cache plus rien maintenant. » Elle eu un petit pincement dans la voix en disant cela. En s'entendant parler, elle avait l'impression d'avoir volontairement dissimulé des choses à Malachi alors que ce n'était pas le cas. Elle ne se voyait pas du tout comme quelqu'un de coupable, et pourtant sa phrase l'avait laissé paraître. Quoi qu'il en soit, les armes blanches étaient rangées dans leur étui et dans sa chambre Evangeline avait vérifié que chacun de ses armes à feu soit bien déchargée, elles l’étaient toutes, mise à part le fameux desert eagle. Elle pensa qu’il faudrait bientôt qu’elle remonte se changer, ou plutôt s’habiller. Même s’il ne faisait pas spécialement froid, ce n’était pas bien agréable de rester trop longtemps enrôlé dans une serviette, malgré le peignoir qui la recouvrait. Mais elle donnerait encore l’impression de fuir, ce qui n’avait pas été qu’une impression la fois précédente, alors elle resta debout devant ses instruments de traque, attendant sa réaction.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Jeu 30 Avr 2015 - 21:14
Evangeline & Malachi Porter
Ah, thoses two… In a battle, they’re lethal. Around each other, they melt.
Le discours de sa femme était lourd, blessant, si bien qu’il songea sérieusement à prendre son manteau et à quitter la maison. Et puis il se rappela que c’était lui, le maitre des lieux et que c’était à Elijah et elle de partir si la cohabitation ne se passait pas bien. Bon, sortir Elijah de la maison ne serait probablement pas une partie de plaisir, le don de ce dernier n’étant pas des plus facile à contrer. Et Evangeline… ça lui briserait le cœur de devoir la faire quitter la demeure. Et pourtant, ses paroles lui faisaient mal, énormément de mal même. Il les trouvait irrespectueuse, et le respect, pour Malachi, c’était presque aussi important que l’amour. Alors il serra les dents, la dardant d’un regard lourd de reproche et de douleur. Elle voulait l’accuser, bien. Mais il ne se laisserait pas non plus faire sans rien dire. Elle n’était pas toute blanche, dans son rôle de chevalier en armure éclaboussé de sang. Elle était une meurtrière, et pire encore, elle n’était pas infaillible. Elle suivait des ordres, et aussi horrible que cela puisse paraitre, il n’excluait pas l’idée qu’Elijah fut capable de la faire exécuter un innocent, simplement parce qu’il l’importunait. Il souffla, d’une voix à peine audible :
- J’espère simplement que tu arriveras à vivre avec l’idée que tu as probablement rendu des enfants orphelins, comme Ils l’ont fait avec toi.. Et que ces gamins-là, quand ils grandiront, ils ne diront pas « un méchant a tué mes parents ». Ils diront « une mutante ».
C’était dur, et il savait qu’il touchait un nerf sensible en parlant de la sorte, mais il était lui-même tellement sur la défensive que ça n’avait plus d’importance. Pour lui, un meurtre restait un meurtre, qu’il soit nécessaire ou non. Il haussa les épaules alors qu’elle lui demandait de l’attendre en bas. En même temps, que pouvait il faire d’autre, à part attendre ? il n’allait pas s’enfuir en plein milieu de la conversation.
Son visage perdit le peu de couleur qu’il lui restait quand elle étala un véritable arsenal devant ses yeux : des armes de poings, couteaux, pistolet… un fusil d’assaut. Il y avait un putain de fusil d’assaut dans sa maison. Il était sincèrement à deux doigts de tourner de l’œil. Il s’agrippa au bras de son fauteuil pour ne pas avoir l’air de fléchir, alors que ses mâchoires étaient plus serrées que jamais. Il ne savait pas s’il était Capable de tolérer ça. Il n’était pas sûr que cela lui soit physiquement possible. Autant, les armes blanches le dérangeaient, mais elles n’étaient pas insupportables à sa vue. Mais ce fusil, à coté de l’eagle … Evangeline aurait pu lui déposer une tête franchement séparée de son corps sur la table basse, il l’aurait probablement mieux prit que ça.
- Seigneur …
Il n’était pas du genre à se référer à quelconque déité en temps normal, mais là, ça lui échappait. Il y avait de quoi faire un beau massacre avec tout ça. Sa tête lui tournait dangereusement, et il était complètement perdu face à ce grand déballage. N’y avait il seulement une bonne réaction face à une telle folie ? il n’en était sincèrement pas persuadé. A ce moment précis, il aurait juste tout donné pour être capable de s’auto appliquer son don. Parce que s’il ne voyait pas sa propre aura, il n’avait pas de mal à imaginer le bordel que c’était à l’intérieur.
- Je ne sais même pas quoi te dire.
Va t’en ? Je ne veux plus vous voir, toi et ton taré de mentor ? allez voir ailleurs, chez d’autres extrémistes comme vous ? il était à deux doigts de laisser ses paroles paniquées sortir de sa bouche, tant et si bien qu’il du se mordre les lèvres, mimique adorable si son regard n’avait pas été si tourmenté. La lutte était intérieure, mais bien visible sur le visage si expressif du jeune professeur. Il déglutit, détachant enfin son regard de objets de mort de la table, pour le relever vers sa femme :
- Il va falloir m’aider là, parce que je ne sais pas ce que je peux faire de plus.
Pas de secret qu’il avait dit. Alors il ne pouvait pas garder sa détresse pour lui. Il allait falloir qu’elle le rassure, et plutôt deux fois qu’une, pour qu’il arrive ne serait ce qu’à dormir normalement en connaissant l’existence de ces… choses, à portée de mains. Sans quoi la cohabitation allait devenir dangereuse. Bien qu’il se refusait à l’envisager, Malachi savait que, sous l’effet du stress, il était capable de « casser » les émotions d’un agresseur, pour que celui-ci soit parfaitement inoffensif, docile. Il ne pouvait pas vivre avec l’idée qu’il doive, un jour, infliger cela à la femme de sa vie.
Malachi était perdu.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Ven 1 Mai 2015 - 7:17
time for some explanations
malachi & evangeline porter
« J’espère simplement que tu arriveras à vivre avec l’idée que tu as probablement rendu des enfants orphelins, comme Ils l’ont fait avec toi.. Et que ces gamins-là, quand ils grandiront, ils ne diront pas « un méchant a tué mes parents ». Ils diront « une mutante ». Evangeline avait perdu son regard, ses yeux semblaient fixer le plancher de bois lustré, mais ils étaient en réalité perdus dans le vide. Quand tout à coup elle se sentie directement visée par les mots de Malachi. Ils n’avaient plus rien à voir avec ses discours professoraux précédents, il ne parlait plus en termes de généralités maintenant. Il lui parlait à elle. Et il lui parlait d’elle. Son visage se tourna, presque brutalement, pour que son regard croise à nouveau celui de Mal. Et dans ses yeux, ce n’étaient plus deux prunelles, mais deux canons à la place, qui semblaient fusiller le professeur d’Histoire. Seigneur … » « Je ne sais même pas quoi te dire. » « Il va falloir m’aider là, parce que je ne sais pas ce que je peux faire de plus. » La trentenaire traversa le salon. Elle contourna la table basse, pour se retrouver face au fauteuil sur lequel était installé son ex-défunt-mari. D’une flexion des genoux, elle se retrouva accroupie devant lui, plongeant son regard dans le sien. Il la dominait de plusieurs bons centimètres ainsi positionnée. De loin elle avait bien remarqué son regard beaucoup plus sombre que les teintes azurées actuelles. Peut-elle avait-elle voulu s’en assurer en se rapprochant au plus près. Ou peut-être avait-elle voulu le tester, et si elle se rapprochait de lui, ses tensions s’apaiseraient-elles ? Quoiqu’il en soit, elle découvrait à présent que son regard était si sombre qu’elle avait cru le voir auparavant, et que sa proximité actuelle ne l’avait pas fait changer. Elle avança ses deux mains sur les bras du fauteuil, apposant ses paumes contre le dos des mains de Mal. « Tu as raison Mal. Il n’y a rien à dire… » Elle fixa avec une grande intensité son regard sur le visage de Malachi. Elle aurait voulu croiser son regard à nouveau… Mais ses yeux se dérobaient… C’était probablement la première fois de leur histoire qu’il ne pouvait plus assumer sa vue. Evangeline baissa la tête. Ses yeux rencontrèrent le jean de Malachi. Bleu horizon. Comme le bleu de ses yeux. Mais un bleu horizon qui filait devant elle. Peut-être que tout était lié. C’était tellement symbolique… Avaient-ils encore un avenir ensemble ? Ils avaient vécu si longtemps dans des mondes si différents. Ils s’étaient radicalement éloignés. Beaucoup plus qu’ils ne l’avaient cru ou qu’ils n’avaient voulu le croire. Mais à présent la réalité les rattrapait. « Je vais monter… mettre des vêtements. Et… je vais partir … à l’hôtel … pour quelque-jours. » Elle releva son visage vers le sien pour lui parler. Son ton était neutre. Son débit très lent. Des choses qu’Elijah lui avait apprises pour mettre en confiance les gens. Elle n’avait pas son don, mais il lui avait tout de même appris quelques technique que tout un chacun, après bien des entraînements bien sûr, devrait être capable d’appliquer, pour calmer un esprit et lui faire entendre raison, ou en tous cas lui faire les choses que l’on a envie. Cette fois-ci, le regard de Malachi ne pu s’empêcher de se tourner vers elle. Mais dès qu’elle vit ses lèvres frémir, annonçant une prise de parole très certaine, de contestation assurément, elle reprit, d’un ton toujours aussi calme et posé. « Non… Je ne veux pas te mettre mal-à-l’aise… dans ta propre maison… plus longtemps. » Elle faisait beaucoup de pauses entre ses unités de parole, mais finalement Elijah ne lui avait appris rien d’autre que ce que certains humains lambdas utilisaient déjà, dans les cabinets d’hypnose par exemple. « On se recroisera… quand tu seras prêt… Tu pourras toujours me retrouver… chez les Uprisings. » Elle avait utilisé ce timbre et ce débit pour lui annoncer une mauvaise nouvelle, et pour tout faire pour qu’il l’accepte. Elle accompagnait de temps à autre ses paroles d’une main qu’elle venait pose contre la joue de Mal, mais ne se trompait-elle pas de cible ? Finalement à agir ainsi on aurait l’impression que Malachi était sa victime, qu’elle voulait endormir avant de la piéger et de la dépecer. « Un jour tu le seras. Et je serais là. Je t’attendrais. » Sa voix était beaucoup trop calme. Son air beaucoup trop détendu. Et elle affichait sur son visage, beaucoup trop décontracté, un sourire beaucoup trop grand, et beaucoup trop figé. Elle ressemblait au monstre froid tout en cherchant à être rassurant, qu'elle était lorsqu'elle partait en chasse. Sa main qui était restée posée contre le dos de celle de Mal, glissa délicatement lorsqu’elle se releva. Elle se pencha pour déposer un baiser contre le front de Mal, qu’elle traitait finalement comme un enfant, et tourna les talons en direction de l’étage. Ses jambes refirent leur apparition à travers la rambarde de l’escalier, un bon quart d’heure plus tard. Ses pas la guidèrent automatiquement vers le salon. Plus rien. Plus rien ni personne. La table basse avait été vidée de ses armes. Il n’y restait pas même la serviette de bain dans laquelle elle les avait enveloppés pour les transporter de sa chambre. Et le siège, le fauteuil… vide. Vide de Malachi. Et aucun signe de sa présence dans la pièce. « Où sont-elles ? » Lança malgré tout Evangeline à travers la pièce. Ses prunelles étaient tombées, tremblantes sur l’espace vide laissé sur la table basse en premier. Ses instruments de mort étaient-ils devenus la prunelle de ses yeux ? Autrefois cela avait toujours été Malachi. Mais elle l’avait cru mort. Et comme elle l’avait si bien dit, elle s’était plongée dans la lutte pour continuer à avancer et oublier son chagrin. « Malachi, où tu as mis mes armes ? » Lança-t-elle une nouvelle voix, en redoublant l’intensité dans sa voix, alors que lui aussi avait disparu. Evaporé. Avec elles. Elles. Elle s’était aussi mise à se tourner et à se retourner sur elle-même, au cas où il apparaîtrait dans un coin de la pièce, en vain. Elle entendait son rythme cardiaque s’accélérer dans sa poitrine. Elle ne pouvait pas croire qu’il les ai touché. Il l’avait l’air tellement… peureux, rient qu’à leur vue. Elle n’avait pas eu le moindre mal à l’abandonner face à ces armes de terreur. Mais peut-être que son erreur était là justement. Elle l’avait laissé seul, face à des engins dont il avait non seulement une sainte horreur, mais une réelle phobie. Ironie du sort, alors qu’elle comptait justement quitter la maison en emportant avec elle ses armes pour ne pas le mettre plus longtemps en inconfort dans son propre foyer. Il n'avait pas eu besoin de lui parler, elle avait vu, sur son visage, et dans son incapacité à lui faire face, qu'il n'arrivait plus à la regardait. Dorénavant à chaque fois qu'il poserait ses yeux sur elle, il ne pourrait s'empêcher de repenser à toutes ses armes qu'elle transportait dans ses valises, et il risquerait même de l'imaginer en train de les manier. Finalement Evangeline avait vraiment envenimé les choses en cherchant à lui montrer tout ce qu'elle avait. Mais il l'avait dit lui-même. Plus de secrets... En même temps, s'il avait découvert son arsenal plus tard, de lui-même, comme pour l'eagle, les choses auraient probablement été encore plus dures à vivre. Evangeline ne pouvait pas savoir si elle regrettait ou pas, de les lui avoir révélé. Tout comme lorsqu'elle partait assassiner des hunters. Elle ne se posait plus de questions de bien ou de mal. Elle le faisait et c'était tout. Tout comme là, elle prenait la situation comme elle venait. Elle vivait comme si tout ceci était inévitable, sans se poser de question du style, et si... et si elle avait caché le reste de ses armes à Mal, etc.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Ven 1 Mai 2015 - 19:43
Evangeline & Malachi Porter
No sweet perfume ever tortured me more than this
Malachi était perdu.
Il ne savait plus où il était, ce qu’il était en train de se passer. Son cerveau passait de la suractivité à l’apathie la plus totale toutes les dix secondes, comme si les informations de la matinée l’avaient fait surchauffer, et qu’il refusait d’en intégrer une seule autre. Il avait mal au ventre, les nausées, la tête qui tournait, comme si son corps aussi lui disait un bon gros « Merde » à son tour. La scène lui semblait être irréelle, passant en accélérée, puis au ralenti, et lui pauvre spectateur subissait le tout sans pouvoir s’échapper. Il ne bougea pas alors que son épouse, toujours enveloppée dans sa serviette et son peignoir, contournait la table débordant de ses … choses, pour se rapprocher de lui. Il ne savait pas ce qu’elle allait faire ? L’enlacer, s’excuser ? Le gifler pour ses paroles indélicates ? De toute manière, et il se trouvait dans un état catatonique, amorphe, incapable de réagir au moindre stimulus. Il ne réagit même pas quand elle posa ses mains sur les siennes, lui si sensible au contact physique pourtant. A peine songea t’il qu’elle avait les doigts bien froids, si sa propre peau brulante. Il refusait obstinément de lever les yeux en sa direction, et quand par hasard leurs regards se croisaient, il le détournait presque immédiatement. Il avait l’impression de se liquéfier sur place, et souhaitait presque que cela soit vraiment le cas : une flaque de liquide organique ne devait plus penser ni ressentir grand-chose…
S’il avait entendu les mots d’Evangeline, rien ne pouvait se lire sur son visage, qui ressemblait à celui de ces statues de cire que l’on voit dans certains musées, lisses, insondables. Elle lui disait qu’il n’y avait rien à dire. Qu’elle allait partir s’habiller, puis qu’elle partirait à l’hôtel quelques jours. Normalement, il aurait eu une réaction, un truc épidermique, n’importe quoi devant une telle déclaration. Mais à présent, il ne sentit que son cœur se serrait un peu plus, comme si la jeune femme avait resserré d’un cran l’étau qui comprimait son palpitant. Pas de réponse, donc. Etait il en train de penser qu’elle avait raison, que c’était mieux comme ça ? Que si elle pouvait mettre Elijah aussi dans son fichu sac, ça l’arrangerait ? Même pas. Les informations passaient dans son cerveau, mais il était incapable de se faire une opinion dessus. Ses rétines étaient happées par la vision des armes sur sa table, comme des serpents hypnotiseurs. « Aie confiance en nous ». Elle lui dit qu’elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise. C’était gentil, mais c’était raté, et surtout bien trop tard, il aurait fallu y penser avant de devenir une tueuse implacable accro à ses guns. Il ne remarqua même pas le ton étrange qu’elle employait tout ce qu’il sentait, c’était ses mains froides, et le feu qui lui cramait le ventre à cause des choses sur la table. On se recroisera quand tu seras prêt. Il ne serait jamais prêt, il mourrait avant, c’était à peu près certain. Elle l’attendrait peut être, mais elle l’attendrait en vain.
Il ne se mit à bouger qu’une fois le pas feutré de la jeune femme s’évanouissant à l’étage. Ses jambes ne le portèrent plus, et il s’effondra, recroquevillé contre le canapé, la tête dans les mains. Il tremblait, les spasmes agitant ses épaules alors que son visage était caché dans ses doigts. Sa prothèse protesta en couinant devant cette chute indélicate, mais il n’y fit pas attention. Ce qui était important, c’était ce qui était en train de se jouer là, maintenant tout de suite. Il avait un choix, un seul choix à faire : accepter ou refuser. La garder auprès de lui ou la laisser partir. S’en tenir à sa moral, ou vendre son âme au diable, au nom de son amour, se corrompre tout entier. C’était le dilemme typique du cœur contre la raison, et il était aujourd’hui si fort que son corps même lui donnait l’impression de se déchirer à l’intérieur. Malachi avait été élevé dans des principes d’honneur, de rectitude, si profondément ancrés dans son inconscient que ce qui n’était pour certains qu’un détail devenait pour lui un choix cornélien. Il resta prostré pendant bien 5 minutes, presque en boule dans son salon. Puis ses mains quittèrent son visage, agrippant le tissu du canapé pour se redresser, toujours chancelant. Il considéra les choses sur la table puis, avec une précaution infinie, se saisit des extrémités du tissu sur lequel elles reposaient, pour le tenir en baluchon. D’un pas mécanique, il s’avança jusqu’à la cuisine, ouvrit le sac, et se mit à ranger les couteaux parmi les couteaux de cuisine, soigneusement rangés à leur place. Il prit quelques minutes pour respirer, toujours tremblant, puis repartit vers le fond de la maison, passant l’entrée, l’immense salon, puis la véranda, descendant les escaliers de la cave pour entrer dans une pièce qu’il avait choisi, pendant longtemps, de considérer comme n’existant que sur les plans de la demeure, sans jamais y entrer. Sa main tremblait du seul fait d’enfoncer la vieille clé en métal dans la serrure tout aussi rouillée, pour pénétrer dans une pièce sans fenêtre, une ampoule tenant par un simple fil dénudé, attenante à la cave classique, remplie de bon vin et de conserve. Cette pièce là n’était qu’un box de béton nu, qui avait hanté ses premiers cauchemars post traumatiques, quand il était revenu vivre à Radcliff, pour une seule et bonne raison : les différents clous au mur, destinées à ranger les armes par ordre de taille, d’utilité.
Le manoir Porter contenait une armurerie. Une armurerie vide, mais une armurerie quand même.
Sur l’énorme table en bois taché de vieux sang -Porter Senior aimait partir occasionnellement à la chasse-, Malachi déposa le baluchon qui ne contenait à présent que les choses d’Evangeline, dont le chrome reflétait la lumière blafarde de l’unique ampoule. Il avait l’impression qu’il émanait des objets une aura malsaine, et bien qu’il sut que cela venait de son esprit angoissé, il se sentit mal à nouveau. Il releva la tête en entendant la voix d’Evangeline au rez de chaussée, mais n’eut pas la force de lui indiquer où il se trouvait. Les tremblements reprirent de plus belle, provoquant un hoquet nerveux chez l’homme qui peinait à présent à respirer. Mais il devait le faire. Il avait fait son choix, il devait s’y tenir. Alors lentement, comme s’il craignait de se faire mordre, il attrapa le fusil d’assaut, bien qu’il sache éperdument qu’il n’était pas chargé. Il tremblait à présent tellement que les larmes lui montaient aux yeux, les flashs lui passant devant les yeux comme de vieux démons remontant à la surface. Il crispait tellement ses doigts autour du canon et de la crosse de l’arme qu’il en avait mal aux mains, alors qu’il chancelait comme un zombie vers l’un des crochets du mur. Il entendit un pas descendre les escaliers en direction de la cave quatre à quatre : peut être s’était-il mis à sangloter alors que les larmes lui avaient monté aux yeux, il ne s’en était pas rendu compte. Dans un geste qui lui parut nécessiter un effort surhumain, il leva les bras, et posa le fusil sur les différents crochets, et celui-ci s’y logea sagement, comme s’il aurait toujours du être là. Il se retourna, les larmes coulant toujours sur ses joues mal rasées, les yeux rivés au sol. A peine discernait il l’ombre de son épouse qui se tenait à l’encadrement de la porte. Il posa les mains sur la table en bois, mais tout son corps tremblait tellement que ça ne rendait son hoquet que plus impressionnant. Comme si l’intérieur et l’extérieur de son corps se battaient en duel. Sans oser la regarder encore, il ânonna, respirant avec difficulté :
- Je ne peux pas … Je ne veux pas … Te perdre… Encore une fois … Je préfèrerais encore mourir… Pour de vrai cette fois …
Son âme au diable. C’était ce qu’il venait de vendre en ouvrant cette pièce maudite, et en y rangeant une de ces choses qu’il maudissait peut être plus encore que les hunters eux même. Son âme contre son cœur. Peut-être était-il faible, peut-être s’en voudrait-il toute sa vie de céder aussi facilement, alors qu’au final, elle ne lui avait rien demandé. Mais il ne supportait pas, il ne supportait pas de s’imaginer qu’elle puisse partir, même à quelques kilomètres de là. Il en deviendrait fou. Encore quelque chose qui était au dessus de ses faibles forces… Une larme, puis deux, tombèrent sur le bois ensanglanté. Il était à bout de force, moralement et physiquement.