Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Dim 3 Mai 2015 - 21:13
time for some explanations
malachi & evangeline porter
Evangeline s’était préparée à partir. Elle allait quitter cet endroit qui avait failli devenir son chez soi. Elle n’y était plus la bienvenue. Pas avec son arsenal en tous cas. Et pourtant ses armes faisaient partie d’elle maintenant. Elles étaient dans sa vie depuis sept ans… La trentenaire fit le tour de la maison, remontant quatre à quatre les marches de l’escalier, s’aidant de la rambarde pour aller encore plus vite, sa main s’appuya sur toutes les poignées, elle fit bien attention à ne manquer aucune porte, avant de redescendre, dévalant l’escalier. Ses cheveux lâchés virevoltaient et tournoyaient sans cesse dans son dos à mesure qu’elle se tournait et se retourner, allait et venait, faisait sans cesse des allers retours et repassait cinquante mille fois dans les mêmes pièces. Elle avait traversé la maison de long en large, et même en travers. Il n’y avait aucune trace de Malachi, ni de ses armes. Mais elle ne se faisait pas vraiment de toute là-dessus. Quand bien même son ex-mari lui avait appris sa peur bleue des armes à feu, cela ne pouvait pas être un hasard qu’il ait disparu avec les armes en même temps. Elles devaient être avec lui. Soudain, quelque-chose attira le regard d’Evangeline. Une porte entrebâillée. Une porte qu’elle n’avait jamais remarquée, elle était presque dérobée même. Il ne fallut que quelques secondes à la blonde pour deviner où cette porte menait. Un escalier qui descend, une vague odeur de renfermé, et des murs complètement nus, tout comme l’escalier au béton apparent. Ce passage menait à une cave. Elle descendit quelques marches, et bientôt une lueur blafarde au loin lui indiqua qu’elle était sur la bonne piste. Instinctivement, elle colla ses deux poignets l’un contre l’autre, et avança légèrement ses bras en avant, les poignets à la hauteur de l’abdomen. Un réflexe, comme lorsqu’elle s’aventurait dans des endroits sombres ou inconnus, à la poursuite d’un hunter. Mais cette fois-ci elle n’avait pas d’arme à porter entre les mains. Non, ses armes lui avaient été confisquées, comme si elle n’était qu’une petite fille. Décidément Malachi prenait son rôle de professeur un peu trop à cœur. Arrivée en bas, Evangeline vit une cave des plus banales, et toujours pas de trace de Malachi… Jusqu’à ce qu’elle ne découvre un renfoncement un peu plus loin, dans un coin de la cave. Elle ne l’aurait probablement jamais remarqué si la lueur d’une ampoule ne l’avait pas attiré. La trentenaire avait finalement laissé retomber ses bras ballants le long de son corps, et s’était avancée jusqu’à l’encadrement de la porte. Là, elle s’était stoppée, sans un bruit, parfaitement scotché par la scène surréaliste à laquelle elle avait à faire. Malachi avait étalé les armes, enfin ce qu’il en restait, toutes sauf les armes blanches, sur une énorme table en bois qui trônait au centre de la pièce. Ses mains tremblantes comme des feuilles mortes à l’automne s’avançaient avec une lenteur extrême, vers les armes, pour ensuite les porter contre le mur d’en face. Le mur était parcellé de clous. La demeure des Porter contenait donc une armurerie… A chaque pas qu’il faisait, réduisant un peu plus la distance qu’il y avait entre lui et le mur, il serait un peu plus l’arme entre ses mains. Depuis l’encadrement de la porte où elle se tenait, Evangeline pouvait remarquer les veines saillantes de Malachi qui se dessinaient sur le dos de ses mains, tant il se faisait pression. A aucun moment il ne s’arrêta pour tourner son regard vers elle. Evangeline cru même qu’il n’avait même pas remarqué sa présence, trop occupé à se concentrer pour accomplir qui à son échelle paraissait tellement surhumain. Evangeline s’en rendait compte à présent. L’espace d’une seconde, elle réussit à apercevoir les yeux de Mal, bien que son propre regard ne croise jamais le sien. Ils étaient barrés d’un brouillard de larme qui ne demandait plus qu’à se déverser avec la force des chutes du Niagara. Il tenait ostensiblement à garder son regard baissé, les yeux rivés sur le sol. Mais Evangeline parvint tout de même à apercevoir les premiers sanglots passer la barrière qu’il tentait de maintenir en vain, et couler sur sa joue. « Je ne peux pas … Je ne veux pas … Te perdre… Encore une fois … Je préfèrerais encore mourir… Pour de vrai cette fois … » Ses mains s’agrippèrent brutalement aux extrémités de la large table en bois. Vraisemblablement Evangeline s’était trompé, malgré tout le mal qu’il se donnait pour rester concentré, il avait remarqué sa présence. Ses doigts se crispaient contre le bois, comme s’il s’était agi d’une bouée de sauvetage et qu’il était en mer, avec plusieurs centaines de mètre d’eau sous les pieds et qu’il ne savait pas nager. « Mal… Mal… Mais qu’est-ce qu’il t’arrive ? C’est le fait de toucher les armes qui te met dans un état pareil ? Je t’avais dit que j’allais m’en aller avec, elles ne t’auraient plus posé de soucis. » Passé la stupéfaction du spectacle, Evangeline quitta son air interloqué, se précipita à travers la pièce. Elle arriva derrière Malachi et posa ses mains autour de lui pour le soutenir. « Enfin Mal, pourquoi tu as fait ça… Regarde dans quel état tu t’es mis… » Elle tourna son corps contre le sien, et le dévisagea intensément. Elle aurait donné beaucoup à cet instant pour échanger son don avec celui de Malachi et pouvoir comprendre ce qu’il se passait dans sa tête. « J’aurais pu les ranger moi, si tu y tenais tellement. Enfin ton expression tout à l’heure traduisait clairement son envie de me voir partir… » Elle n’avait pas porté une grande attention à ses paroles, trop préoccupée par son était de santé franchement alarmant, comme une infirmière n’aurait pas écouté les paroles balbutiantes d’un patient. « Qu’est-ce que tu essayes de faire là ? Enfermer ces armes à double tour et me séquestrer ici ? » Ses yeux cherchaient définitivement une réponse dans les siens, faisant des allers et retours un cessant d'une prunelle azurée à une autre. Elle aurait définitivement donné très très cher pour comprendre enfin ce qu’il se passait dans sa tête. Elle n’y comprenait plus rien, un instant il voulait qu’elle s’en aille, puis il balbutiait des mots comme quoi il lui était impossible de la laisser partir, il ne supportait pas la vue de ces armes et l’instant suivant il se faisait du mal à lui-même en se mettant en tête de les toucher pour les ranger.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Lun 4 Mai 2015 - 16:44
Evangeline & Malachi Porter
No sweet perfume ever tortured me more than this
Elle est là, tu ne peux pas la laisser partir, elle est là, elle est là, tu ne peux pas la laisser partir. C’était la seule idée qu’il gardait en tête, comme un mantra, comme une obsession. Elle était sa raison de vivre, elle l’avait toujours été, même dans la mort, peu importait si la réciproque n’était pas réelle. Il avait beau s’accrocher à ses morales, à ses certitudes, à ses ambitions, au final, quand il fermait les yeux, il ne pouvait nier l’inévitable : il la choisirait elle, toujours, quel qu’en serait le prix. Il ne saurait en faire autrement, c’était inscrit dans ses gènes aussi profondément que sa mutation. Il hoqueta en sentant les bras d’Evangeline l’envelopper, alors qu’il luttait pour tenir encore sur ses jambes. Son cœur menaçait de s’arracher de sa poitrine et de faire sécession, las de toutes ces émotions contradictoires, alors qu’il rit nerveusement à la phrase de la jeune femme. Qu’est ce qui t’arrive, pourquoi tu fais ça … La réponse n’était elle pas évidente ? Peut être pas, finalement. Si ça se trouve, c’était même totalement irraisonné et illogique. Mais ça trouvait sa logique dans son esprit torturé, alors c’était un peu rassurant. Il respira l’air par goulées frénétiques, comme quelqu’un qui essaye de garder la tête hors de l’eau, cherchant les mots pour essayer de lui faire comprendre.
- Ça … va. Ça va. * il déglutit* Je ne veux pas que tu partes.
Sa voix s’était faite plus aigue que ce qu’il avait prévu, un peu comme une voix de petit garçon après un gros chagrin. Il aurait voulu tout lui expliquer avec forces de détails, que c’était une façon de lui prouver qu’elle pouvait lui faire confiance, qu’il était là pour elle, toujours, et qu’il était capable de se surpasser pour elle. Qu’il n’était pas descendu dans cette pièce depuis presque dix ans, mais que c’était pour elle, pour elle seule qu’il avait fait ça. Mais les mots mourraient sur ses lèvres sans avoir la possibilité de les passer, lui donnant un air un peu stupide, à ouvrir la bouche et la refermer sans que rien n’en sorte.
Il se laissa retourner comme une crêpe, alors qu’Evangeline accrochait fermement son regard dans le sien, comme pour le forcer à rester conscient, ce qui était un peu le cas en réalité : il la fixait d’un air éperdument amoureux, presque désespéré, à cet instant, il aurait tout donné pour qu’elle soit télépathe, ou quelque chose du genre, pour ne pas à organiser les mots dans sa tête pour les ressortir dans l’ordre de vive voix. Parce que dans l’état où il était, et bien figurez vous que c’était pas facile. Il hoqueta un rire nerveux en essuyant l’eau de ses yeux alors qu’elle lui demandait si il voulait l’enfermer là avec ses armes. Bon, définitivement, elle n’avait pas compris. Peut être que le symbole était flagrant aux yeux du professeur, mais que la mutante avait besoin d’un décodeur. C’était possible après tout. Il se penchant vers elle, la prenant dans ses bras comme elle venait de le faire à l’instant. Il inspira profondément, une énième fois, avant de parler tout doucement à son oreille, lentement, comme s’il cherchait les mots une seconde avant de les prononcer. Il répéta, encore :
- Je ne veux pas que tu partes. Je … ça me fait peur, oui. Pire que ça même. Mais si c’est toi avec elles ou rien, alors je prends le package entier …
Il soupira, calant son nez encore un peu humide dans les cheveux de sa femme. Il se sentit soudain vidé, et bien stupide.
- Jamais je ne te ferais une chose pareil … je ne veux même pas garder les clés de cet endroit, je ne veux même pas y retourner après aujourd’hui … Mais quitte à ce que tu ais ces choses ici, autant qu’elles aient un vrai endroit à elles, plutôt que je me retrouver nez à nez avec en faisant un lit … *rire nerveux, puis à nouveau il prit un air sérieux* Je… voulais… te montrer que je pouvais le faire. Pour toi. Pour personne d’autre, pour aucune autre raison. Je te fais confiance, quoi que je puisse craindre et m’imaginer …
Il lui donnerait l’unique clé de l’armurerie, et n’y retournerait plus. Elijah et elle pourrait construire une bombe atomique là-dessous qu’il n’en saurait rien. Ce serait son espace à elle dans la maison. Ironie du sort, certaines femmes font une scène à leur mari pour avoir un dressing personnel, Madame Porter elle héritait d’une grande armurerie pour son arsenal… Il recula légèrement pour retrouver les yeux de sa femme, avant de murmurer d’un air presque angoissé :
- S’il te plait … ne part pas… Je n’y survivrais pas…
Le pire dans tout ça, c’était qu’il n’était pas en train de la supplier, ni même d’essayer de l’apitoyer. Ce n’était qu’une vérité simple absolue. Il avait failli se laisser dépérir la première fois, devenir fou, et avait mis des années à retrouver un semblant de stabilité. Il n’aurait probablement pas la force de la perdre une seconde fois, alors qu’ils avaient encore tellement de choses à faire ensemble. Cet amour là était total, exclusif, sans concession. C’était d’ailleurs pour cela qu’il était dans cette pièce : parce qu’il l’aimait suffisamment pour tout, absolument tout faire pour elle…
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Lun 4 Mai 2015 - 21:55
time for some explanations
malachi & evangeline porter
Dans l’intensité de ses yeux, Evangeline eu l’impression de redécouvrir l’homme qu’elle avait toujours connu. Le bleu azuré de ses prunelles était autant de vagues océanes qui l’avaient happé et ramené bien des années en arrière, au fil de sa vie. Elle revit les rires sur son visage, sa bouche édentée et sa tête qui partait en arrière dans un éclat de rire. Elle revit les regards langoureux, toutes ces fois où ils s’étaient croisaient plein de désir sans pouvoir se toucher. Les délicates caresses, les paroles vertueuses, les douces attentions… Elle repensa aux papillons dans son ventre lors de leurs premiers rendez-vous, de heures qu’elle mettait à se préparer à chaque fois qu’elle sortait le retrouver, toutes ces tenues et ces coiffures qu’elle avait essayé, ces allers et retours devant le miroir… Son armoire s’en retrouvait complètement saccagée ensuite. Toutes les fois aussi, où elle cherchait à le retrouver, où elle cherchait à rencontrer malencontreusement sa route. Toutes celles où elle s’était mise en retard à un cours aussi, parce que c’était la première fois qu’elle l’apercevait depuis un petit moment et qu’elle ne voulait manquer aucune occasion. Des occasions, elle avait fini par en provoquer aussi. Toutes les fois où elle avait guetté son arrivée sur le campus, ou toutes les fois où elle avait attendu qu’il en sorte, pour qu’ils se retrouvent comme par hasard au même moment. C’était tout ça leur histoire. C’était de la vie, c’était des rires, c’était des projets. C’était des désaccords aussi parfois, des jalousies, des angoisses… Mais c’était leur histoire. Elle était si riche. Et tout à coup Evangeline s’en voulait. Elle s’en voulait de l’avoir terré au plus profond de son âme et d’avoir fait taire ces mémoires pendant tant d’années. Evangeline s’en voulait de l’avoir oublié. Elle n’avait jamais oublié son visage, elle n’avait jamais oublié ces moments. Mais elle avait œuvré si fort pour les enfoncer au fond de son cœur, elle avait pris l’habitude de lutter contre l’envie de les consulter, empêchant ces réminiscences de remonter jusqu’à son esprit. Elle avait pris l’habitude de les taire pour mieux guérir. Elle avait guéri plus vite, mais pas mieux. Elle avait eu l’illusion d’avoir fait son deuil, mais ce n’était pas le cas. Car malgré tout ce qu’Elijah lui avait dit pour la motiver : lui rappeler la mémoire de son mari, lui remémorer leur vie ensemble, les projets d’avenirs qu’ils avaient, tout ceci arraché férocement, impitoyablement, par les hunters… Cela ne restait que des mots. Car il était impossible à Evangeline de penser vengeance, en matérialisant dans son esprit le regard angelot de son défunt époux. Il avait toujours été si doux, si attentionné, avec tout et tout le monde. Les enfants, les vieillards, les petits délinquants, les animaux, et même les plantes. Rien, absolument rien à ses yeux ne pouvait être dénigré. Il défendait l’Humanité, mais tout aussi bien la faune et la flore. Tout, sans exception, méritait d’être préservé et entretenu avec attention à ses yeux. Tous ses souvenirs lui rappelaient à quel point il était l’incarnation de tout ceci, une bienveillance sans égale... Il n’était que bonté. Alors peu à peu Malachi était juste devenu un nom, une entité, complètement détaché de la personne qu’il était, de ses petites manies, de ses tics, de ses habitudes, de ses principes et de ses valeurs, tout ce qui faisait son humanité. Il n’était plus qu’une mémoire à honorer, un amour perdu, une relation gâchée. Tout ne tournait plus qu’autour d’elle et ce qu’on lui avait arraché. Son âme sœur, comme son frère, sa tante, ses cousins, de la famille, des amis… Évincer tous ces détails personnels lui permettait d’effectuer sa vengeance, de devenir une véritable arme pour Elijah et contre les hunters. Tout ceci n’aurait jamais été possible avec un souvenir si vivant de Malachi. Elle l’aurait vu être choquée, puis déçu par ses actes, elle l’aurait entendu la sermonner, elle l’aurait senti mépriser ce qu’elle était devenue. Finalement elle s’était toujours targué de ne jamais avoir oublié la mémoire de son mari mais au fond elle ne l’avait pas gardé bien vivante. Elle avait figé son souvenir, il n’était plus qu’une image immobile dans un bloc de glace. Malachi était un étudiant qu’elle avait aimé. Puis il était devenu un homme et elle n’avait aimé encore plus, de toute son âme… Elle lui avait répondu oui lorsqu’il lui avait demandé sa main. Elle avait réitéré son oui devant le prêtre à l’église, et devant le maire à l’hôtel de ville. Ce qu’elle avait fait pour affronter sa mort, était absolument cruel vis-à-vis de l’homme avec lequel avait juré de passer le reste de sa vie. Et maintenant qu’il était bien vivant devant elle, les choses n’en était que plus atroces… Comment avait-elle pu le réduire, lui, et leur histoire, à ça… ? « Je resterai. » Evangeline étira ses lèvres en un large sourire, des plus radieux, alors même que ses yeux étaient encore empreints de tristesse. Elle était encore partagée entre la peine d’avoir découvert ce qu’elle avait fait, et la chaleur qui remplissait toute sa poitrine de savoir qu’il ne la chassait pas finalement. « Aussi longtemps que tu voudras de moi ici je resterais. » Son introspection avait été douloureuse, mais elle avait permis de lui révéler qu’elle devrait jongler avec deux facettes de sa personnalité maintenant. Métamorphe, Evangeline avait toujours eu l’habitude de prendre les apparences d’autres personnes et de rentrer dans des jeux de rôles, mais les choses étaient différentes cette-fois. C’était la même personne, elle-même, qu’elle devait tâcher de faire cohabiter ensemble, son moi d’avant l’attaque et son moi d’après l’attaque. La personnalité terreuse et vengeresse et l’Evangeline douce et câlinante qu’elle avait été jusqu’à ce instant, et qu’elle croyait morte et enterrée avec le cadavre de Mal. Elle était de retour, l’Evangeline du passé, ramené par le fantôme de Mal. « Je te le promets. » Et d’une main, elle posa sa paume contre le torse de Mal, à l’endroit où son pull était bondé d’une petite bossé, où son anneau de mariage était dissimulé sous les couches de tissu.
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Mar 5 Mai 2015 - 19:42
Evangeline & Malachi Porter
No sweet perfume ever tortured me more than this
Malachi reprenait tout juste sa respiration, alors que son épouse caressait ses cheveux, le rassurant comme un enfant qui craint d’être abandonné. Il se noya dans son sourire, oubliant un instant la pièce dans laquelle il se trouvait, à quelques centimètres de ces objets dont il supportait à peine la vue. Tout ce qui lui importait, c’était son sourire lumineux, et ce qu’elle lui promettait. Il avait les oreilles encore bourdonnantes à cause du stress, mais il avait bien compris ce qu’elle lui avait dit. Il lisait en elle comme un livre ouvert, c’était de la triche peut être, mais son don était fait ainsi : il pouvait lire en elle des doutes, des craintes, mais aussi cette chose diffuse et indescriptible que représentait l’amour mutuel qu’ils se portaient. Il en avait la confirmation maintenant, puisqu’elle pensait la même chose que lui : c’était eux contre le reste du monde, les coudes toujours serrés, indémontables.
Il sourit timidement alors que ses yeux étaient redevenus clairs, sans cumulus ni autres nuages orageux dans le regard. Son visage reprenait un peu de couleur, malgré la sueur qui collait quelques mèches sur son front. Il avait déjà un peu moins l’air d’un zombie, comme ça. Il avait l’impression de sentir la chaleur irradier de la main de son épouse, posée délicatement sur son torse. Il mit une demi seconde à se rendre compte d’où elle était posée précisément, alors que son cœur jouait encore la cucaracha entre ses cotes. : Sa bague. Il l’avait gardé autour de son cou, plus par habitude que volontairement, mais à présent, il lui paraissait totalement incongru de ne pas l’avoir au doigt. Après tout, il avait retrouvé sa madame Porter, il était toujours son mari, son sigisbée : il n’avait plus aucune raison de ne pas porter son alliance.
- Tu permets…
D’un geste malhabile, il déclencha le fermoir de son collier, pour le détacher de son cou. La chaine retomba en accordéon dans le creux de sa main, et avec une délicatesse infinie, il en ôta son alliance pour la remettre à son doigt. Le métal était encore tiède du contact de sa peau, mais il se sentit instantanément mieux en la portant. Il respira plus calmement, son cœur reprenant un rythme décent, alors qu’il souriait presque niaisement à sa promise. Il balaya la pièce du regard, son sourire se transformant alors un grimace : c’était décidément trop glauque pour lui, il n’avait plus vraiment envie de s’éterniser ici à présent. Il pencha la tête sur le coté, fixant la jeune femme d’un air un peu gêné :
- Je, euh… Est-ce que je peux te laisser ranger le reste toute seule ? les armes blanches sont avec les couteaux de cuisine, je me suis dit que, du coup, ils seraient plus rapidement accessibles en cas de problème. Je crois que j’ai poussé mes limites au maximum pour aujourd’hui …
Sans attendre, il lui déposa un baiser léger sur les lèvres avec un sourire, puis déposa la grosse clé métallique sur la table. Elle en ferait ce qu’elle voudrait, il ne s’en préoccuperait plus : c’était sa femme, il lui faisait confiance, plus qu’à quiconque. Il quitta la cave avec un certain soulagement, remontant les escaliers pour retrouver la clarté du jour. Et là, maintenant, tout de suite, il avait besoin d’un thé, pour se remettre de ses émotions. Il n’aurait pas été contre un ou deux bonbons non plus, mais il avait oublié son paquet au lycée. Et puis, pas sur que sa femme tolèrerait des sucreries à la maison. Quoique, si lui acceptait la mitraillette, elle ferait bien une exception pour une pauvre sucette au citron ou un carambar. Dans la cuisine, il fixait la bouilloire d’un air absent : ils avaient réussi à s’équilibrer aujourd’hui, mais en serait ce toujours ainsi ? Il allait devoir se durcir un peu, s’il ne voulait pas devenir un fardeau pour sa guerrière de compagne. En même temps, il n’était pas persuadé que cela soit ce dont elle avait vraiment besoin : elle était déjà si fort, peut être avait elle au contraire besoin de douceur pour lui permettre de lacher prise de temps en temps … Après tout, seul l’avenir leur dirait…
Il se servait une tasse de boisson fumante quand elle apparaissait enfin dans la pièce. Il lui offrit un de ses petits sourires charmants dont il avait le secret :
- Tu fais quelque chose ce soir ?
Ça pouvait sembler un peu incongru, aux vues de la scène qui venait de se produire, mais il était comme ça à présent : il ne voulait plus perdre de temps, plus s’appesantir sur tout ce qui pourrait les ralentir. Il le voulait ce rendez vous, ce restaurant, ce moment parfait. Et tant pis si entre les spaghettis bolognaises et la banane flambée elle ne lui parlait que de missions de superhéros et de théories du complot. Il l’aimerait, même comme ça…
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Dernière édition par Malachi Porter le Ven 8 Mai 2015 - 0:39, édité 1 fois
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Sujet: Re: Time for some explanations Ω Evalachi Ven 8 Mai 2015 - 0:02
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malachi & evangeline porter
Dans l’intensité de ses yeux, Evangeline eu l’impression de redécouvrSous l’effet de ses mots, Evangeline avait réussi à calmer la tempête qui sévissait dans les yeux de son ex-défunt-mari. Il accueilli la promesse qu’elle lui faisait, celle de rester auprès de lui coûte que coûte, tant qu’il le désirerait. Elle avait cru quelques quarts d’heures plus tôt qu’il voulait la voir partir, ne supportant plus ce qu’elle était devenue. Mais au lieu de cela, elle avait découvert que ce serait son départ qui le mettrait le plus en miettes. Elle avait cru se méprendre, mais c’était probablement lui qui avait mis du temps à réaliser ce qu’il serait le moins apte à supporter : son départ, ou sa nouvelle vie. Elle était prête à partir, mais maintenant qu’elle savait que la porte restait toujours ouverte, et surtout qu’elle mesurait l’impact désastreux qu’aurait son départ sur Mal, elle ne pouvait pas se résoudre à le laisser ainsi. Et étrangement il ne lui tenait pas rigueur qu’elle se soit sentie capable de mettre les voiles aussi rapidement. Tout comme il ne lui avait pas imposé un ultimatum, entre leur vie à deux et sa nouvelle lubie vengeresse. Au fond d’elle, malgré l’absence de négociations de ce genre, Evangeline savait bien qu’elle devrait faire des concessions, que Malachi ne la lâcherait pas si facilement sur son idée de vouloir rendre la justice par elle-même, mais elle l’aimait encore, elle l’aimait toujours, elle l’aimait beaucoup trop pour l’abandonner, maintenant qu’elle savait parfaitement l’impact dévastateur qu’aurait son nouveau départ sur lui. Sans être télépathe pour un sou, Evangeline ressenti l’immense poids se décharger des épaules de Mal. Cela s’était fait à une vitesse accablante, laissant la jeune femme pratiquement bouche bée. En moins de deux secondes, il s’était éclipsé de la pièce, la laissant seule derrière lui, avec ses armes. Lorsqu’elle remonta, les choses étaient si différentes… Elle se serait crue revenue sept ans en arrière, si le décor n’avait pas changé. Il portait sa bague au doigt désormais, comme si tout était rentré dans l’ordre. Il avait sa traditionnelle tasse de thé sur le bord des lèvres. Et sa voix avait recouvert sa candeur naturelle. A l’entendre parler, elle avait l’impression que tout était redevenu comme à la normal, comme si rien n’avait changé. Et pourtant il s’en était passé des choses, pas seulement sur leur peau qui avait pris des rides, mais aussi dans leur cœur, et dans leur tête. Le chemin risquerait d’être encore long, mais ils l’affronteraient ensemble. Ils avaient failli se perdre aujourd’hui, une fois encore. Toute l’indépendance dont Evangeline avait fait preuve durant son deuil, et qui lui avait permis de le surmonter, l’avait rendu forte, individuellement, mais maintenant qu’il y avait de nouveau un « nous », de nouveau un « eux », un « ils »… Il lui portait préjudice, et elle devenait le maillon faible de cette équipe. Heureusement, son coéquipier n’était pas encore prêt à lâcher l’affaire, la partie n’était donc que remise.