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| a shot in the dark (zeke&merry) | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: a shot in the dark (zeke&merry) Jeu 25 Sep 2014 - 18:58 | |
| a shot in the dark "ezekiel & meredith" C’était un peu excitant. Un peu effrayant. Pas dans le sens où Meredith craignait quoi que ce soit pour sa vie, ce soir elle se sentait bien davantage en sécurité que les autres fois … Mais dans le sens où elle ne savait pas trop comment les choses allaient tourner. C’était la toute première fois que Merry allait se retrouver avec son frère pour une chasse, et c’était un évènement assez exceptionnel pour être notifié. Depuis qu’elle avait appris qu’il était lui aussi un hunter – et cela remontait en fait à peine à une semaine – elle attendait ce moment avec une impatience mêlée d’appréhension. Depuis qu’Ezekiel était entré dans la famille Quinn, Merry l’admirait énormément, et faire quoi que ce soit pouvant le décevoir était une de ses plus grandes hantises … Et c’était bien ça, parmi tout le reste, qui inquiétait le plus Meredith à propos de cette nuit. Elle avait inspecté ses armes avec une minutie bien plus accrue que d’habitude avant de quitter son appartement, elle avait relu attentivement ses notes sur les deux mutants qu’ils étaient censés descendre, elle avait même fait quelques pompes, comme si cela pouvait l’aider d’une manière ou d’une autre. Ce qui ne serait pas le cas. Mais c’était psychologique et ça l’avait un peu aidée à se détendre, quand elle avait senti ses muscles se réchauffer. Il n’était pas question de planter quoi que ce soit, ce soir. Elle était tout à fait consciente de ses capacités et elle avait suivit un entraînement sévère en France, elle était aussi douée qu’un autre et la plupart du tout, elle n’en doutait pas. Mais ce soir, étrangement, elle avait peur qu’Ezekiel ne voie en elle une hunter finie au pipi, une gamine qui tentait d’imiter les plus grands. Un réflexe venu de son plus jeune âge sans doute, quelque chose de tout à fait normal face à un frère aîné, mais c’était irrationnel et elle ne devait pas y penser. Elle n’était pas une gamine et elle n’était pas devenue hunter pour faire comme lui, ça avait été une décision mûrement réfléchie qu’elle avait prise seule. Ce n’était de toute façon pas le genre de chose qu’on pouvait faire à plusieurs, d’après elle. On devenait hunter par conviction personnelle et non pas pour plaire à quelqu’un ou pour entrer dans un moule. En tout cas, elle-même était là grâce à une conviction pure et dure. Et elle ne doutait pas que ce fut le cas également pour Ezekiel, car il n’était pas du genre à s’engager là-dedans à la légère, mais finalement ils n’en avaient jamais discuté – pas le temps – et elle se promit d’aborder le sujet rapidement avec lui.
C’est sur cette décision qu’elle parvint dans la rue qu’habitait son frère, et elle le rejoignit devant chez lui. La nuit était déjà bien entamée, on n’entendait plus que quelques rares voitures passer encore sur la route principale, à quelques blocs d’ici, mais dans l’ensemble tout était calme. Le ciel était dégagé, la température encore clémente, autant de détails que Merry avait soigneusement notés et qui jouaient sur sa bonne humeur. C’était toujours important de pouvoir compter sur des petites choses comme ça, qui la mettaient dans un état favorable, avant de passer aux choses sérieuses. Aux choses qui ne faisaient ni rire, ni se sentir bien. Ou du moins, pas aussi bien qu’elle aurait pu l’être … Le travail une fois fait lui donnait un sentiment de plénitude bien agréable, mais en attendant, elle devait d’abord le terminer, ce travail. Et c’était une autre paire de manches. « Salut toi ! » Lança-t-elle à Ezekiel en se rapprochant de lui. Elle plaqua un baiser sur sa joue, tout à fait naturellement. Les choses n’étaient pas tout à fait revenues à la normale entre eux après sa longue absence, où il avait été un des seuls avec qui elle était restée en contact, il faudrait un peu de temps pour qu’ils soient à nouveau proches comme ils avaient pu l’être avant, mais elle essayait de faire comme si trois ans ne venaient pas de s’écouler, comme si elle n’avait pas raté une grande partie de sa vie. « J’ai vérifié la maison des Douglas en passant dans leur rue, il y avait de la lumière au premier étage, ils sont bien chez eux. Pas de voiture supplémentaire dans la cour, de ce côté-là on devrait être tranquilles, d’autant qu’ils n’étaient pas dans leur salon mais sans doute dans leur chambre ou dans la salle de bain. Ils devraient être couchés quand on arrivera, s’ils ne dérogent pas à leur emploi du temps habituel. » Quoi qu’elle en dise, elle était nerveuse et ça se voyait parfaitement à cette entrée en matière brusque et sans détours. Elle avait toujours été la première de la classe qui adorait donner les bonnes réponses sans même qu’on les lui demande, et ce trait de caractère ressortait particulièrement quand elle était agitée. Elle eut un petit sourire un peu gêné. « Ca va toi, sinon ? En forme ? » La politesse venait un peu tard, mais après tout, elle l’avait eu au téléphone l’après-midi même, alors il ne s’en offusquerait sans doute pas. Il la connaissait trop bien pour ça ! |
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| Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Mar 30 Sep 2014 - 14:40 | |
| a shot in the dark " Merry & Zeke" Si l’on pouvait lui reconnaître bien des défauts, tel que sa gentillesse excessive, ce côté manipulable qui le rendait faible aux yeux de certains, en revanche sa ténacité lorsqu’il s’agissait de protéger ses proches se révélait exemplaire. Même si parfois, se sentir si responsable des autres lui portait préjudice, de manière indirecte. Comme ce soir. Où conserver ses principes ne collerait de nouveau pas avec ses desseins.
Bien des choses lui avaient déplu, cette semaine. Sa semaine surchargée aux urgences, l’empêchant de profiter du retour de Merry à Radcliff après ces trois années d’absence. Ses soirées à courir d’un bout à l’autre de la ville, et ces nuits à soigner des personnes qu’il supportait de moins en moins. Mais ceci n’était rien, en comparaison avec cette enflure de hunter qui avait joué avec ses nerfs durant des heures. Des traits découpés à la perfection et lisses à souhait, comme un acteur hollywoodien à la peau tendue par le botox, une carrure plutôt impressionnante, et une grande gueule. La genre de grande brute à foncer dans le tas et à réfléchir après, voir à n’utiliser aucun neurone du tout durant des heures. Ezekiel était en train d’examiner une blessure profondément ouverte au niveau de son épaule, ayant déchiré les tendons et très certainement quelques nerfs. C’était à ce moment-là, qu’il avait ouvert sa grande gueule, en s’adressant à l’un des autres hunters présent dans la vieille impasse. Évoquant l’arrivée d’une petite brune dans leurs rangs, tout droit débarquée de France, et avec laquelle il comptait bien partager la prochaine chasse, et plus si affinités, et merde Ezekiel lui faisait mal. Le médecin avait en effet été un peu brutal dans ses gestes, sachant exactement sur quel point de la plaie appuyer pour le voir se tordre de douleur en moins de deux secondes. Son sang n’avait fait qu’un tour à la description de Meredith dans la bouche de cette merde de chasseur, et les ignominies auxquelles il associait la jeune femme dans ses fantasmes les plus fous en auraient fait saigner les tympans de Zeke. Il n’avait précisé à personne le lien qui l’unissait à la belle, trop inquiet de voir les hunters l’ayant pris en grippe répercuter leurs mauvaises intentions sur elle. S’il n’avait presque pas eu de nouvelles de sa sœur depuis son départ, son instinct de protection à son égard demeurait intact. Ainsi, tant pour faire payer ces paroles déplacées à son propriétaire, ainsi que pour l’empêcher de participer à la chasse en question en compagnie de Merry, il était possible qu’Ezekiel ait plus ou moins saboté la bonne cicatrisation de cette blessure invalidante. Et qu’il ait accessoirement informé leur leader de l’état déplorable de cette épaule, dont il ne pourrait certainement plus se servir correctement avant au moins un mois ou deux. Évidemment, tout le monde était très contrarié par la nouvelle. A force d’insistance, Ezekiel avait fini par être désigné comme étant son remplaçant. La chasse ne serait certainement pas très difficile, et ils n’auraient sûrement qu’à frapper dans le sommeil des mutants avant de disparaître en quelques minutes. Le maître du groupe de hunter avait semblé surpris de ce subit intérêt du médecin pour la chasse, lui qui n'avait jamais tué personne en pratique, uniquement laissé mourir - et encore, sous la contrainte, sans quoi il serait certainement intervenu pour apaiser les souffrances du mutant. Dans tous les cas, il ne pouvait s'interposer face à ce groupe auquel il appartenait et dont les motivations le dépassaient totalement. Dans tous les cas, Meredith se rendrait auprès de ces mutants, et les achèverait. Alors, autant que lui même se trouve à ses côtés pour la protéger, et pour adoucir ces morts inévitables après le passage de sa soeur. C'était tout ce dont il serait capable, mais ça, il le garderait pour lui.
La silhouette de Merry s'avançait dans sa rue, et une soudaine appréhension noua la gorge d'Ezekiel. C'était étrange, de la voir là, s'approchant de lui comme si elle n'était jamais partie. Une semaine qu'elle était rentrée, et déjà tout commençait à redevenir petit à petit normal, même si des milliers de questions se bousculaient dans sa tête. « Salut toi ! » Un sourire aux lèvres, Ezekiel se pencha légèrement lorsqu'elle posa une bise sur sa jour qu'il lui rendit à son tour, avant de la regarder à nouveau. Peut être était ce ses souvenirs à lui qui s'étaient altérés avec le temps, lui qui se rappelait d'elle comme la petite soeur, la jeune femme qu'il avait du mal à imaginer grandir un jour. Désormais qu'elle se trouvait là, debout devant lui, trois ans après, il la trouvait changée, plus mûre peut être, plus adulte. Ou peut être était ce tout simplement l'absence et l'impression de la redécouvrir sous un nouveau jour, désormais hunter. Il ne savait pas ce qui l'avait conduite à rejoindre leurs rangs, même si son idée d'explication principale allait vers la mort de sa soeur, tuée par un mutant. Cependant, Ezekiel n'avait pas encore eu le temps d'aborder le sujet avec elle, et ne savait même pas ce qu'elle pouvait imaginer concernant ses motivations à lui. Alors, il se contenta de conserver son sourire, même lorsqu'elle lui exposa le plan principal du soir en connaissant visiblement la situation sur le bout des doigts. Son souffle s'était coupé un instant, ne s'étant clairement pas attendu à ça. Merry en parlait comme n'importe quel hunter, comme si se rendre chez eux pour les assassiner tranquillement dans leur sommeil revenait à aborder un sujet léger tel que la température du jour. Non, décidément, il ne s'y habituerait jamais. C'était comme entendre parler Constance, en pire. Parce que Merry avait en effet toujours été la petite soeur, l'enfant aux éclats de rire, et que ces mots dans sa bouche déstabilisaient totalement le médecin, malgré son air confiant et approbateur. « Tout devrait se passer sans encombre, j'en suis certain. » Il hocha la tête pour donner plus de corps à ses paroles, bien conscient de la nervosité de la jeune femme. S'il se mettait à donner l'impression d'être stressé lui aussi, tout cela risquait rapidement de tourner à la catastrophe. « Ca va toi, sinon ? En forme ? » Là, tout de suite, pas vraiment non. Le mot d'ordre ce soir était sans doute "hoche la tête, et sourit", action qu'il répéta à nouveau. « Tu sais ce que c'est, le boulot est assez crevant, et puis mes nuits sont plutôt occupées avec le nombre de chasse qui se multiplie ces derniers temps. » Son regard sonda un instant le visage de Merry, incapable de dire ce qu'elle savait réellement de lui en ce qui concernait ces derniers mois. De nombreux sujets restaient en suspens, telle que son implication grandissante au sein de ce groupe, et surtout, surtout le décès de Constance. Tant de points qu'il ne tenait pas à aborder avant d'avoir terminer cette besogne, sans quoi il ne savait absolument pas dans quel état d'esprit ils se rendraient chez les Douglas. « Et toi alors ? Le retour n'est pas trop pénible ? » Incapable de rentrer dans plus de détails pour le moment, le médecin préféra détourner la conversation. Portant un regard à sa montre, il vérifia brièvement le contenu de ses poches, ayant utilisé des astuces de sa défunte femme pour camoufler quelques armes à l'intérieur de sa veste sans risquer de s'empaler lui même. « On y va ? Tu es prête ? » Le voilà qui parlait comme s'il était l'homme le plus confiant du monde. Merry était sans aucun doute prête, tout du moins bien plus que lui, qui sentait chacun de ses organes se geler à l'intérieur de son corps.
Dernière édition par Ezekiel Blackwell le Lun 17 Nov 2014 - 21:11, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Lun 13 Oct 2014 - 20:13 | |
| a shot in the dark "ezekiel & meredith" Meredith avait hâte de commencer cette chasse en compagnie de son frère. Ca faisait si longtemps qu’ils n’avaient rien fait ensemble ! Et c’était le moment de lui montrer qu’elle était à sa hauteur, qu’elle méritait son titre de hunter. Elle avait toujours ce besoin de lui prouver tout un tas de choses, même s’il ne demandait rien … Et puis, elle voulait le voir en action. Elle ne savait pas ce que ça donnerait, un Ezekiel qui se mettait en chasse. Elle avait vu des hunters de tous types – ou du moins elle pensait les avoir tous vus, ce qui était loin d’être le cas – et elle était curieuse de savoir dans quelle case elle pourrait mettre Zeke. Elle ne pensait pas qu’il serait comme une de ces brutes qu’elle avait rapidement croisées à Radcliff, ces hommes qu’elle avait trouvés repoussants dans leur violence aveugle. Il était impossible qu’Ezekiel soit comme eux. Il serait plutôt comme elle, rapide et efficace, mettant de côté ses états d’âme mais sans souhaiter faire souffrir inutilement. Ce serait intéressant à voir, sans aucun doute. Même si cela impliquait de le voir tuer quelqu’un … Ces personnes qu’ils allaient chasser devaient mourir de toute façon, et mieux valait que ce soit Merry et Zeke qui s’occupent d’eux plutôt que les hunters enragés de Racliff. « Tout devrait se passer sans encombre, j'en suis certain. » Oh, pour ça Merry en était absolument certaine elle aussi, et elle hocha la tête avec enthousiasme, son sourire appuyant sa confiance. Elle connaissait le plan sur le bout des doigts et elle était persuadée que son frère était encore plus calé qu’elle sur le sujet, alors que pouvait-il arriver de mal ? « Tu sais ce que c'est, le boulot est assez crevant, et puis mes nuits sont plutôt occupées avec le nombre de chasse qui se multiplie ces derniers temps. » En fait non, elle ne savait pas vraiment ce que c’était que son boulot. Elle avait abandonné ses études de médecine en bon chemin et ne les avait jamais reprises, elle avait du faire une croix sur la carrière à laquelle elle se destinait parce qu’elle ne parvenait plus à se concentrer suffisamment pour suivre ses cours. Là où il avait réussi brillamment, elle avait échoué, mais elle essayait de ne pas voir les choses ainsi. Il était parfait en médecin et elle se satisfaisait très bien de son job actuel. Et puis, l’important à présent, c’était les hunters, elle ne se sentait plus du tout l’âme d’une sauveuse de vies, quand elle en détruisait tant de ses mains. « Je ne sais pas comment tu fais pour tout concilier, honnêtement. Médecin le jour, hunter la nuit … Tu es un peu comme Clark Kent avec ta double vie, où est donc ton collant moulant sous le slip assorti ? Ce serait sexy ! » Elle se moquait gentiment, mais elle ne blaguait pas vraiment en le comparant à Superman. Les hunters étaient ses héros personnels, et Ezekiel s’était hissé vraiment très haut dans sa petite hiérarchie mentale quand elle avait appris qu’il était lui aussi un chasseur de transmutants. Il aidait doublement la ville en menant ses deux métiers de front, et elle l’admirait beaucoup pour ça. « Et toi alors ? Le retour n'est pas trop pénible ? » Merry haussa les épaules dans un geste nonchalant. Revenir à Radcliff avait été beaucoup plus dur que prévu, mais elle ne voulait pas embêter Ezekiel avec ça, pas ce soir. Ils auraient d’autres occasions pour parler à cœur ouvert de leurs vies personnelles, mais ce n’était ni le moment, ni l’endroit pour ça. « Ca va ! Il va me falloir un peu de temps pour me réhabituer à la ville et tout le reste, mais je l’ai cherché, après tout. » Comme si sa fuite avait eu quoi que ce soit de réellement délibéré. Elle s’était sentie obligée de quitter le pays et n’avait pas du tout pensé au jour où elle reviendrait. Mais bien qu’elle ait encore quelques difficultés ici, elle était contente que ses retrouvailles avec Zeke se soient si bien déroulées. Pour l’instant, c’était tout ce qui comptait.
« On y va ? Tu es prête ? » Plus que prête ! Merry se sentait parfaitement bien, et l’assurance tranquille d’Ezekiel la confortait dans son idée que tout se passerait comme sur des roulettes. « On y va ! » Et la voilà qui se dirigea d’un pas léger vers la maison des deux mutants qu’ils devaient abattre. Pour l’instant, ce n’était qu’une promenade de nuit en compagnie de son frère, rien de bien sérieux, et elle se permit donc d’engager la conversation. « A quel moment est-ce que tu es devenu hunter ? Je ne me serais vraiment pas douté que tu en étais un, quand je suis partie. Enfin, je ne savais même pas qu’ils existaient à ce moment, alors ça ne fait pas une grande différence je suppose … Mais ça m’intrigue. » Elle avait toujours procédé ainsi : elle feignait une indifférence totale en bavardant de choses et d’autres sur le chemin, et elle reprenait son sérieux dès qu’ils arrivaient en vue de leur cible. Mais les hunters qu’elle avait côtoyés jusque là n’étaient pas des plus causants, c’était un peu frustrant pour la pipelette qu’elle était. Elle était dévorée de curiosité à propos du parcours de Zeke, et elle aurait aimé le bombarder de questions, malheureusement pour elle, le chemin jusqu’à la résidence du couple de mutants était bien trop court, et ils arrivèrent très vite à destination. Radcliff était une ville minuscule, finalement … Merry rabattit sur sa tête la capuche de son sweat-shirt et courba légèrement la nuque pour ne pas exposer son visage à la lueur des quelques réverbères sous lesquels ils passèrent, puis elle plongea la main à travers sa veste pour refermer ses doigts sur son revolver. « Comment est-ce que tu préfères procéder ? On entre ensemble ? Tu veux passer devant ? » Bien qu’elle soit tout à fait certaine de la marche qu’elle aurait suivie si elle avait été en France, avec des hunters de son ancien groupe, elle ne voulait pas empiéter sur le terrain de Zeke. Sa ville, ses règles.
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| | | Ezekiel Blackwell MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2296
SUR TH DEPUIS : 23/05/2014
| Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Lun 20 Oct 2014 - 23:02 | |
| a shot in the dark " Merry & Zeke" Non, ce n’était définitivement pas les retrouvailles qu’il avait imaginé. Il aurait plutôt pensé l’inviter à la maison, lui préparer son plat préféré qu’il aurait inévitablement laissé cramer, et qu’elle aurait somme toute fait mine d’apprécier, avant qu’il ne le goûte à son tour en ouvrant des yeux exorbités face à l’ampleur du désastre. Et ils auraient ri, tous les deux. Merry lui aurait raconté des tas d’anecdotes et il l’aurait écoutée, avec ce sourire tendre et bienveillant qui ressurgissait dès que les étincelles s’allumaient dans les yeux de la jeune femme. Ils se seraient promené dans la nuit de Radcliff, se remémorant des tas de souvenirs que chacun avait encore bien en tête, se moquant l’un de l’autre, pour finir par rentrer et s’endormir sur le canapé, devant un film. Mais le destin en décidait finalement autrement, tandis que tous deux se préparaient à se mettre en route lentement mais sûrement, duo désormais mortel bien éloignés de la légèreté d'antan. La tension douloureuse des crampes naissantes commençaient sérieusement à se faire ressentir au niveau de ses zygomatiques, et il tenta de changer d’expression en douceur, conservant une attitude plutôt joviale tout en hochant la tête d’un air entendu aux paroles de Merry. Et la brune qui souriait, camouflant que sommairement son engouement pour cette chasse. C’en était presque drôle, d’un point de vue extérieur, tant le frère et la sœur pouvaient avoir des points de vue différents sur la chose. Et Ezekiel qui s’employait à donner le change, et dont le sourire parfois se tordait légèrement lorsque Merry gagnait trop en enthousiasme. D'un air détaché, Zeke observa Merry lui répondre, constatant que malgré son titre de hunter, sa soeur était loin d'avoir perdu son sens de l'humour légendaire. « Je ne sais pas comment tu fais pour tout concilier, honnêtement. Médecin le jour, hunter la nuit … Tu es un peu comme Clark Kent avec ta double vie, où est donc ton collant moulant sous le slip assorti ? Ce serait sexy ! » Ha ha ha ! Rigole Ezekiel, rigole naturellement, décrispe toi, merde. S’il continuait à sourire de la sorte, il allait finir par attraper des rides avant l’âge. Cette pensée l’outra intérieurement, lui qui n’assumait déjà pas du tout ses trente-deux ans, et qui détestait un peu plus chaque nouvel anniversaire. « Mais je les porte en ce moment même, attends qu'on arrive et je sortirai même ma cape rouge pour voler jusqu'à leur lit. » Était-il réellement en train de faire de l'humour, vraiment ? Bon, les remords viendraient ensuite. Très légèrement détendu, il l'écouta lui expliquer son ressenti quant à son retour, hochant la tête en guise de compassion. « Ca va ! Il va me falloir un peu de temps pour me réhabituer à la ville et tout le reste, mais je l’ai cherché, après tout. » Le brun haussa les épaules et embrassant la ruelle d'un geste du bras. « Rien n'a vraiment changé par ici. » Ne pas penser à Constance. « D'ici une semaine, tu t'y sentiras à nouveau comme chez toi. » Zeke la bourra gentillement d'un léger coup d'épaule, pensant un instant réussir à redevenir naturel. En attendant, il observa la trajectoire de sa soeur à peine déviée par sa légère bourrade, et haussa les sourcils, esquissant une moue impressionnée, juste avant qu'ils ne se mettent en route. « La vache, c'est que t'as pris du muscle ou je rêve ? » Comme pour vérifier ses dires, le médecin vint pincer le biceps de la brune. « J'en serais presque jaloux, dis moi. » Une pointe de malice perça dans son regard, avant qu'il ne se rende compte du paradoxe de son comportement. Le voilà insouciant, charriant les muscles de Merry comme un gamin, comme si finalement toute cette soirée n'avait rien d'exceptionnellement horrible à ses yeux. Et voilà qu'à nouveau, ses traits se tendaient sur son visage.
Heureusement, la jeune femme brisa rapidement le silence, lui permettant de retrouver une constance dans l'intérêt porté à ses paroles. « A quel moment est-ce que tu es devenu hunter ? Je ne me serais vraiment pas douté que tu en étais un, quand je suis partie. Enfin, je ne savais même pas qu’ils existaient à ce moment, alors ça ne fait pas une grande différence je suppose … Mais ça m’intrigue. » Question légitime, qu'il lui aurait d'ailleurs volontiers retournée. Lorsque Merry était partie, lui avait déjà été impliqué auprès d'eux depuis quelques années, sans comprendre quels actes ils accomplissaient. Uniquement informé de l'adresse à laquelle les retrouver, et étant le témoin de la gravité de leurs blessures engendrées par leurs nuits de chasses. Jamais alors il n'avait été introduit à proprement parler aux objectifs des hunters, Constance le connaissant bien trop pour savoir qu'ils n'en feraient jamais l'un des leurs. Alors, lorsque Merry était partie, elle n'avait jamais su ce à quoi il avait pu prendre part. Enfreignant de nombreux règlements dans le but de soigner, voire de sauver, des vies mises en danger par des processus qui le dépassaient. Et puis, peu après le départ de sa soeur pour la France, Ezekiel avait découvert ce qu'étaient réellement les hunters. Ce terme avait alors pris un sens tout autre pour le médecin, qui petit à petit avait tenté de se soustraire à l'emprise de sa belle famille sur sa personne, s'attirant par la même occasion les foudres de sa femme. Jusqu'à finalement parvenir à filtrer pratiquement le moindre de leurs appels. Jusqu'à cette nuit. Neuf mois plus tôt. Il fit mine de jeter un regard derrière eux à cette pensée, le temps de ravaler les nombreux sentiments remontant à la surface à ces souvenirs. Lorsqu'il reprit la parole, son ton était calme, posé. « Toute la famille de Constance en est, alors, je ne saurais pas vraiment dire quand j'en suis devenu un à part entière, mais j'en faisais plus ou moins partie avant ton départ. Quelques années avant, même. » Si Merry n'était pas rentrée en en étant devenue une elle aussi, tout aurait pu être tellement plus simple. Il aurait certes appréhendé le moment où il lui avouerait à quelle ignominie il prenait part, mais elle le connaissait si bien qu'elle aurait forcément compris. Mais désormais, que faire ? Il s'était toujours promis de veiller sur elle, de la protéger. Maintenant que Constance n'était plus, il ne lui restait plus personne, plus personne non à part Merry. Il ne supporterait jamais qu'il lui arrive quelque chose, pas après ce qu'il venait de vivre. Alors, feindre l'enthousiasme pour pouvoir continuer à la suivre ? En était-il capable ? « Enfin, les premières années, j'savais pas grand chose sur eux. Juste à quel endroit et à quelle heure me pointer pour leur porter secours. » Leur pas ralentissait déjà, alors qu'ils arrivaient à proximité de la maison. Tant mieux. La prochaine étape de son discours aurait été de lui annoncer qu'il était véritablement devenu hunter suite au décès de sa blonde. N'empêche que malgré les non dits, ses pensées le remuaient sérieusement.
Il enfila la capuche de sa veste à l'image de sa soeur. « Comment est-ce que tu préfères procéder ? On entre ensemble ? Tu veux passer devant ? » Encore un peu, et il aurait laissé ses jambes se rompre sous son corps. Apparemment, c'était sa petite soeur qui en avait le plus dans le froc, à cette heure ci. « Je vais monter en premier, j'ai traité la femme pour des insomnies, je connais plutôt bien ses rituels. Rejoins moi. » Un mensonge spontanément inventé, qu'il lui avait servi avec une sincérité exemplaire. Et sans un mot de plus, le voilà qui s'enfonçait dans la pénombre du jardin du couple, se dirigeant vers la porte de la véranda. Dans sa poche, sa main serrait et desserrait machinalement la garde d'une seringue. Il n'avait jamais été question d'insomnie chez cette femme, d'ailleurs, il ne l'avait jamais prise en charge à l'hôpital. Il lui aurait sans doute été insoutenable de s'en prendre à une personne qu'il avait déjà aidé dans sa vie. Son coeur déchirait sa cage thoracique, et ses dents ne se desserraient pas. Ce n'était pas lui. Ce ne serait jamais lui. Pense à Constance. Ces trois mots que son beau père lui servait en bourrage de crâne depuis des mois. Bordel, mais il n'était pas une seconde sans qu'il ne pense à Constance. Sa main s'était fermée sur la poignée de la porte, qui en un cliquetis s'était ouverte. Naïfs. Confiants. Ou têtes en l'air. Rien qui aidait Ezekiel à ne pas ressentir de l'empathie à leur égard. Dépersonnaliser les mutants. C'était ce qu'il devait faire à tout prix. Il songea un instant pourtant à renverser quelque chose, pour attirer leur attention, pour leur sauver la vie ce soir. Mais qu'adviendrait il de Merry, lorsqu'elle devrait annoncer aux supérieurs que sa première mission était un échec ? Pour Zeke, passerait encore. C'était le médecin, et tous savaient qu'ils ne seraient certainement jamais bien plus pour le groupe, malgré leurs tentatives. Mais ils avaient besoin de lui, et de ses connaissances. Seulement, il ne s'était pas embarqué dans cette galère tout seul. Satané instinct de grand frère protecteur. A pas feutrés, voilà qu'il avait atteint le salon, baigné dans la lumière de la lune qui passait à travers les stores des volets. Gravissant les marches de l'escalier une à une, surpris de sa propre discrétion, il atteignit rapidement le pallier. Trop rapidement peut être, à son goût. Et toujours cette crispation sur la seringue. Emplie d'un sédatif puissant, une dose de cheval, pour être honnête. Il connaissait parfaitement l'issue de cette soirée. Mais il n'observerait pas ces mutants agoniser sans qu'il ne puisse bouger le petit doigt. Pas cette fois. Un bref tour de l'étage, constatant que sa sœur avait bien mené son repérage, puisque le couple semblait bien endormi dans leur chambre. Le médecin s'était approché de leur porte, s'adossant doucement au mur adjacent, attendant que sa soeur ne le rejoigne. Espérant intérieurement qu'elle aurait envie de lui montrer ses exploits, et s'occuperait du sale boulot.
Dernière édition par Ezekiel Blackwell le Lun 17 Nov 2014 - 21:11, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Sam 1 Nov 2014 - 13:25 | |
| a shot in the dark "ezekiel & meredith" « Mais je les porte en ce moment même, attends qu'on arrive et je sortirai même ma cape rouge pour voler jusqu'à leur lit. » Un rire léger s’échappa de la gorge de Meredith aux paroles de son frère, heureuse qu’ils puissent blaguer comme ils l’avaient toujours fait, malgré le sujet de fond très sérieux. Elle était contente que Zeke ne s’enfonce pas dans l’austérité à l’approche de sa mission, comme elle avait vu certains hunters le faire. Au contraire, il souriait et répondait positivement à ses petites piques, ce qui la rassurait beaucoup. Il n’avait pas changé. « Petit cachottier ! Tu aurais pu m’avertir au lieu de devenir superman en mon absence ! Ah, la famille, c’est plus ce que c’était ! » Soupira-t-elle d’un air mélodramatique. Certes, certes, ils ne partageaient ni le même nom ni le même sang, et n’avaient pas été de la même famille toute leur vie, mais c’était tout comme pour Merry. Zeke était son frère depuis le jour où ses parents lui avaient ouvert leurs portes et personne ne la convaincrait du contraire. D’ailleurs, c’était avec lui qu’elle était le plus à l’aise depuis qu’elle était revenue, et il n’y avait qu’avec un membre de sa famille qu’elle pouvait se sentir aussi bien malgré le temps qui s’était écoulé. Il n’y avait qu’un frère qui pouvait continuer de l’aimer sans poser de questions malgré son départ et son silence radio. « Rien n'a vraiment changé par ici. » Elle haussa les sourcils. C’était le point de vue de quelqu’un qui n’était pas parti. Beaucoup de choses avaient changé en vérité, mais il ne les voyait peut-être pas comme elle, tout simplement. « D'ici une semaine, tu t'y sentiras à nouveau comme chez toi. » Elle hocha doucement la tête. Elle n’avait pas vraiment d’autre choix, elle ne voulait plus fuir maintenant qu’elle était rentrée. Elle était devenue plus combative que ça. « Oh oui, je ne me fais pas d’inquiétudes. » Elle eut à peine terminé sa phrase qu’il lui flanquait un petit coup d’épaule, avant de la regarder avec surprise. Pendant une seconde, elle ne comprit pas ce qui l’étonnait tant que ça, avant qu’il n’éclaire sa lanterne, et elle éclata de rire. « La vache, c'est que t'as pris du muscle ou je rêve ? » Et qu’il lui tâtait le bras, maintenant ! Elle se dégagea toujours en riant et croisa les bras sur sa poitrine. « Mais qu’est-ce que tu croyais ? Que j’étais devenue hunter en étudiant sagement sur ordinateur ? » Elle avait passé plus de temps à la muscu ces deux dernières années que tout le reste de sa vie. Et encore, ça avait été une corvée, mais c’était nécessaire. Au début, elle n’était même pas capable de tenir un fusil de chasse correctement tant ses bras étaient faibles. « J'en serais presque jaloux, dis moi. » Un sourire malicieux naquit sur ses lèvres. Merry était ravie qu’il ait remarqué qu’elle s’était musclée, et plus encore qu’il évoque cette jalousie. Avec la carrure qu’il se payait, il n’avait rien à lui envier et il ne disait pas ça en le pensant réellement, mais c’était toujours agréable à entendre ! « Tu fais bien, j’ai l’intention de me mettre au bodybuilding de manière intensive pour devenir plus costaud que toi. » Lança-t-elle en prenant une pose de culturiste, les bras relevés de chaque côté de sa tête. Elle les laissa retomber bien vite en grimaçant : il n’était pas question que ses muscles deviennent plus voyants que ceux qu’elle avait actuellement. Sur une femme, quelle horreur ! Et puis, cela semblait faire beaucoup moins rire Ezekiel, dont le visage s’était un peu assombri … Elle reprit donc son chemin, trottinant légèrement en route vers la maison de leurs victimes.
Pourtant elle ne tint pas le silence très longtemps, curieuse d’en savoir plus sur ce qu’il était devenu tout ce temps où ils avaient été si loin l’un de l’autre. « Toute la famille de Constance en est, alors, je ne saurais pas vraiment dire quand j'en suis devenu un à part entière, mais j'en faisais plus ou moins partie avant ton départ. Quelques années avant, même. » Merry s’arrêta, surprise. Avant qu’elle s’en aille, il en était déjà ? Elle reprit bien vite sa marche à ses côtés, se sentant un peu bête de ne pas y avoir pensé plus tôt. Pourtant … A cette époque, elle ne l’imaginait pas hunter. « Alors c’est Constance qui t’as initié ? » Ca faisait un bail qu’elle ne l’avait pas vue, et Merry n’aurait pas pu imaginer non plus que la copine – enfin, la femme maintenant – de son frère puisse être une chasseuse. Mais encore une fois, le but était justement que personne ne puisse les soupçonner … « Enfin, les premières années, j'savais pas grand chose sur eux. Juste à quel endroit et à quelle heure me pointer pour leur porter secours. » Ca expliquait beaucoup de choses. Avec des médecins dans les rangs était vital pour les chasseurs, qui préféraient ne pas avoir à expliquer aux hôpitaux la raison de leurs blessures. C’était donc de cette façon qu’il avait fini par mettre le doigt dans l’engrenage ! « Oh, je vois. Et qu’est-ce … » Elle allait lui demander ce qui l’avait finalement décidé à les rejoindre tout à fait, mais ils venaient d’atteindre la maison des mutants et elle se tut. Elle aurait voulu poursuivre cette conversation, mais son devoir passait avant tout. Ils auraient le temps de discuter plus longuement une fois que tout ceci serait terminé.
« Je vais monter en premier, j'ai traité la femme pour des insomnies, je connais plutôt bien ses rituels. Rejoins-moi. » Merry hocha la tête en silence et le laissa s’avancer dans le jardin, jusqu’à la porte d’entrée. Pas une seconde elle ne desserra les doigts de son emprise sur son revolver, prête à faire feu au moins mouvement suspect. Zeke avait beau être un hunter chevronné, il n’était pas à l’abri d’une attaque surprise, et elle s’assurerait qu’il ne lui arriverait rien. Elle le vit entrer dans la maison et le suivit à quelques pas derrière lui. Une fois à l’intérieur, elle sortit son revolver de sa veste, n’ayant plus de raison de le dissimuler. Elle scanna les alentours, mais son regard était froid, vigilant, calculateur. Dans l’obscurité, elle ne voyait pas la maison confortable d’un jeune couple qu’elle allait bientôt abattre en plein sommeil, elle voyait des cachettes et des armes potentielles. Autant de détails qu’il fallait mémoriser pour ne pas qu’on puisse les utiliser contre eux. Elle monta à l’étage à la suite d’Ezekiel, prenant bien soin de ne pas faire craquer l’escalier, et le rejoignit devant la porte de la chambre à coucher. Il n’avait pas dégainé d’arme à feu, ni même d’arme blanche, et il la regardait avec insistance, ce qu’elle prit pour une invitation à entrer et à faire feu elle-même. Les mots n’étaient plus de mise ici, mais il y avait bien peu de risques qu’elle interprète mal les signes. De toute façon, elle était ravie qu’il lui laisse carte blanche ! Elle posa sa main en douceur sur la poignée et ouvrit lentement la porte. Elle était tendue, sur ses gardes : elle détestait toujours ce moment, qui pouvait faire foirer des semaines de préparation. Il suffisait que la porte se mette à grincer … Il suffisait que les mutants les attendent, bien éveillés, de l’autre côté de la pièce … Mais aucun scénario catastrophe ne se réalisa, ce soir. La porte glissa dans un silence parfait et un léger ronflement s’échappa de la pièce, à l’unisson avec une respiration très lourde. Les deux mutants dormaient à poings fermés. C’était toujours préférable, Merry n’aimait pas vraiment tirer sur des personnes conscientes. Elle n’était pas une bête, elle ne voulait pas faire souffrir ses victimes, juste les faire passer de vie à trépas le plus rapidement possible. Elle s’avança dans la pièce, mais cette fois elle fit abstraction de tout ce qui se trouvait autour d’elle. C’était le moment de vérité et elle devait absolument éviter toute pensée parasite, surtout si c’était une faiblesse passagère. Elle leva son revolver, arma, tira. Le silencieux étouffa le coup de feu et le front de l’homme endormi s’orna d’une fleur écarlate sans qu’il ne tressaille. Et d’un. Mais alors que Merry tournait son arme vers la femme, celle-ci ouvrit les yeux. Il y eut un instant de flottement, où la femme sortit du sommeil pour réaliser qu’elle était tenue en joue, et où Merry se laissa attraper par la stupeur de son réveil. Il aurait fallu tirer, immédiatement. Dans ce petit laps de temps où la mutante était encore sans défenses, elle pouvait la tuer … Mais elle mit trop de temps à réagir et la dégénérée utilisa ce répit qui tombait à point nommé. Son visage et ses bras se couvrirent soudain de pics osseux, elle bondit hors de son lit et leva les mains vers Merry. Deux pics plus larges que les autres apparurent dans le creux de ses paumes, et la jeune hunter eut tout juste le temps de se jeter à plat ventre pour les éviter tandis qu’ils jaillissaient droit vers elle, pour se ficher dans le mur dans un bruit sourd. Le cœur battant, Meredith roula sur le sol et tira vers la mutante, sans prendre le temps de viser. Elle était terrorisée face à ce monstre qu’il fallait abattre au plus vite avant qu’elle ne la tue elle-même. Elle entendit un cri, sans savoir si la mutante était réellement touchée. Il faisait toujours si sombre dans la pièce ... Elle se releva d’un bond, sans cesser de tirer, jusqu’à ce que son chargeur soit vide et qu’elle doive reculer vers le mur, fouillant ses poches pour y trouver un autre chargeur. Mais elle le laissa échapper quand un pic se ficha tout près de sa tête, et elle poussa un cri étranglé en se baissant précipitamment, tâtonnant dans la pénombre pour le récupérer. Maintenant aurait été le moment parfait pour que Zeke intervienne et tue la mutante. Par exemple.
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| Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Lun 17 Nov 2014 - 23:00 | |
| a shot in the dark " Merry & Zeke" " Mais qu’est-ce que tu croyais ? Que j’étais devenue hunter en étudiant sagement sur ordinateur ? " Les mots de Merry résonnaient à ses oreilles. Il les avait entendu, lorsqu'elle les lui avait adressé, une dizaine de minutes auparavant, et il avait ri, naïvement. Désormais, tout cela prenait tout son sens. Il l'observa d'un oeil sortir son arme, et pénétrer dans la pièce, et il eut l'impression de n'être plus qu'une minuscule particule, incapable de faire le moindre geste ou d'élaborer la moindre pensée concrète. Il avait appréhendé l'instant où, enfin, Merry et hunter ne feraient plus qu'un dans son esprit, lui qui inconsciemment ne pouvait associer les deux sans y croire réellement. L'image faisait son chemin dans son esprit. C'était peut être en effet lui qui était doté de la carrure la plus imposante... Et pourtant. Il n'était vraiment pas le plus dangereux en cet instant précis. Dans son ombre, Zeke observait. Il manqua de détourner le regard lorsque la balle partit se loger dans le crâne de l'homme endormi, se mordant férocement l'intérieur de la joue pour contenir sa propre douleur, interne. Il ne devait pas montrer à Merry à quel point cette situation le choquait. Il ne pouvait pas. Et puis, l'imprévisible se produisit. La femme s'était réveillée, et la brune n'avait pas eu le temps de tirer. Zeke écarquilla les yeux, distinguant simplement de sa position deux énormes pics filer à travers la pièce, se laissant submerger une seconde par la surprise.
Tu sacrifierais même ta soeur, pour une poignée de dégénérés ? On aura tout vu. Le rire cristallin de Constance fusa tel une torpille dans son esprit, rire que lui seul était destiné à entendre, comme à chaque intervention imaginaire de sa défunte femme. Bien sûr que non, il ne sacrifierait pas Merry. Il envoyait au diable chacun de ses idéaux, les uns après les autres, depuis presque une demi-heure, pour protéger Merry. Qu'est ce que tu fous, Zeke ? Sous ses yeux, la mutante s'élançait vers la brune, et la main tremblante du médecin sur la garde de la seringue se raffermit subitement. Non, il n'était pas venu pour assassiner qui que ce soit, ce soir. Il était venu garantir sa sécurité, n'était-ce pas là ce qu'il avait toujours tenter d'accomplir ? Tel un automate, l'homme se baissa pour récupérer rapidement l'un des projectiles mortels précédemment envoyé par l'inconnue. Seul l'explosion des balles tirées par Merry illuminait la pièce par intermittence, et Ezekiel eut tout juste le temps de discerner son visage terrorisé avant que la pénombre ne retombe entièrement, son coeur manquant un battement dans sa poitrine. Alors, sans y réfléchir, le médecin parcourut les quelques pas qui le séparaient d'elles, la mutante se retournant brusquement dans ce qui ressemblait à un masque de surprise, tandis qu'il cambrait machinalement le dos pour éviter les pics qui parcouraient son corps. Il s'était attendu à ce qu'elle ait dans les yeux ce même éclat de folie meurtrière qu'un instant plus tôt. Il n'en fut rien. Le médecin avait retenu son souffle, tout en jetant machinalement le large pic dans la direction de Merry, pour qu'elle s'approprie désormais cette arme tant que la mutante lui tournait le dos. Ses yeux azurs captèrent ceux de la femme. Et il comprit. Elle ne l'avait même pas vu. Il réalisa à cet instant que la femme n'avait même pas remarqué sa présence, totalement concentrée sur Meredith dès que cette dernière avait tiré sa première balle, celle là même qui venait de tuer net son époux dans leur lit marital. Quelque chose se tordait en lui, lorsque son regard croisa celui, très humain, de la mutante toute aussi terrorisée que sa propre sœur.
La seconde d'inattention d'Ezekiel, et de surprise de la mutante, s'évapora cependant. Le temps venait de reprendre son cours, et Zeke reculait d'un saut tandis que la femme balayait l'air du bras, manquant de l'embrocher par la même occasion. Et puis, le regard du brun croisa celui de sa soeur, derrière la mutante en furie. Oh, il était loin d'être devenu superman en son absence, et un à un les meilleures parties de lui même semblaient s'être envolées. Il n'avait pas l'étoffe du chasseur qu'elle espérait qu'il soit, cette image qu'il avait contribué à lui faire miroiter. Est-ce que, jamais plus, Merry n'aurait cet éclat d'admiration dans le regard, lorsqu'elle poserait ses grands yeux curieux sur lui ? Jamais plus, il ne serait ce grand frère qu'elle avait tant aimé dans le passé, et dont l'image ne tarderait pas à s'émailler jusqu'à se disloquer entièrement, lorsqu'elle connaîtrait la vérité ? Tout était sans doute perdu. L'éclat de la lune illumina dans un éclair subit le visage de la transmutante, ravagé par une cascade de larmes qui noyaient ses yeux, tandis qu'à l'aveuglette cette dernière tentait à nouveau de frapper juste, Zeke esquivant tout en pivotant sur sa droite. Et son bras s'abattit dans le cou de la mutante, lui injectant la dose puissante d'anesthésiant en à peine une seconde, droit dans le muscle. Des années d'expérience aux urgences, à devoir administrer des sédatifs aux patients incontrôlables, et à s'évertuer à leur planter l'aiguille dans la fesse en évitant les ruades ainsi que les coups de pieds. Certainement le meilleur entraînement du monde, à cet instant précis. A peine eut il le temps d'arracher la seringue, s'étant légèrement ouvert l'avant bras au passage le long des imposants pics osseux, que déjà la femme s'écroulait comme une masse à ses pieds, totalement inconsciente.
Et puis, un râle s'éleva de sa gorge, tandis que sa silhouette s'agitait au sol de multiples soubresauts, et un instant le médecin sentit son échine se glacer. La dose était elle trop puissante ? Venait il tout bonnement de l'euthanasier ?! Ce n'était pas son intention, véritablement pas, il comptait uniquement l'endormir avant que Merry ne se charge du reste... Dans sa tête, une quinzaine de questions se bousculait, tandis que lentement les pics se résorbaient, réintégrant leur sanctuaire originel au sein du corps inerte qui ne cessait de s'agiter. Et puis, plus rien. Le silence s'était réinstallé, macabre, troublé simplement par la pulsation du sang qui résonnait dans ses oreilles. Lentement, Zeke s'accroupit, déposant deux doigts sur la carotide de la mutante, retenant son souffle. Doucement, ses yeux se relevèrent vers Merry, tandis qu'il déglutissait, tentant de camoufler le soulagement qui venait de s'emparer de lui, et arborant un air contrit. « Elle est encore en vie. » Faible, son pouls battait de manière irrégulière sous la pulpe de ses doigts. Un, deux, trois, quatre.... cinq.... Zeke retira soudain sa seconde main du sol, ayant pris appui sur le parquet désormais noyé dans une mare de sang. Plissant les yeux, le médecin releva lentement le T-shirt de la mutante. Six............ sept....... Meredith avait touché sa cible. Huit...... Visiblement, toutes les balles ne s'étaient pas perdues, ce soir. L'une s'était logée là, dans son flanc, à quelques centimètres de son coeur. L'anesthésiant n'avait sans doute qu'accéléré son destin funeste. ..... Et puis, sous ses doigts, la pulsation s'arrêta. « C'est terminé. » |
| | | | Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Mer 3 Déc 2014 - 22:13 | |
| a shot in the dark "ezekiel & meredith" "Elle va me tuer." Ce fut la première pensée de Merry quand elle perdit le contrôle de la situation. Face à cette mutante qui, sans aucun doute, allait se battre pour sa vie, elle était certaine de ne pas pouvoir gagner. Elle avait paniqué. L’erreur de la débutante, l’hésitation de trop … Merry avait faillit, elle avait oublié tous ses entraînements, toutes ses précédentes chasses, il n’existait plus que cette mutante monstrueuse qui s’était réveillée trop tôt. Elle ne l’avait pas tuée quand elle l’avait eu en joue, avant qu’elle ne puisse réagir, et maintenant … "Zeke va me sauver." Ce fut sa deuxième pensée, alors qu’elle cherchait désespérément son chargeur sur la moquette de la chambre en tentant de surveiller du coin de l’œil la dégénérée. Oui, voilà ! Ezekiel était là, lui aussi. Quelle idée idiote de penser qu’elle allait y laisser la peau, alors qu’elle était accompagnée d’un hunter bien plus expérimenté qu’elle ! Il était juste derrière elle, il la couvrait. Il avait vu le fiasco qu’elle avait généré et il allait réparer tout ça, rapidement. La dégénérée ne l’avait sûrement pas vu, elle devait se concentrer sur Merry, il n’aurait aucun mal à l’abattre. Un coup de feu et ils n’en parleraient plus, ils en rigoleraient même. Enfin, peut-être qu’ils en rigoleraient après qu’il lui ait passé un savon pour son incompétence, mais dans l’état actuel des choses elle s’en fichait comme de ses premières chaussettes. Elle préférait une bonne engueulade à la perspective de se faire embrocher et clouer au mur.
Les doigts toujours tâtonnant dans le noir pour retrouver son chargeur, Merry releva la tête juste à temps pour éviter un nouveau pic qui se dirigeait droit vers elle, et elle poussa un juron terrifié. Pourquoi Zeke ne l’avait-il toujours pas tuée, bon sang ? Est-ce que c’était une sorte de leçon qu’il essayait de lui donner ? Elle le voyait, il s’était avancé dans la chambre, mais que faisait-il, au juste ? Elle n’en savait fichtre rien. La mutante était toujours debout, bien vivante, prête à tous les tuer, il était plus que temps qu’il agisse ! Mais Merry attendait et il ne faisait rien … Ou plutôt, si : il envoya un des pics osseux dans sa direction, et elle s’en saisit avec un peu de perplexité. Quitte à lui donner une arme, elle aurait préféré quelque chose de plus explosif … Mais très bien, elle le serra tout de même dans sa main, et elle se releva, prête à poignarder la femme s’il le fallait, vu que son chargeur était toujours aux abonnés absents et qu’elle n’avait rien de mieux pour se défendre. Les yeux toujours fixés vers Zeke, elle hésita cependant une dernière seconde, se demandant ce qu’il comptait faire à présent. Elle n’y voyait rien, uniquement sa silhouette, ses yeux qui avaient brillé un instant dans sa direction mais qui étaient à nouveau pointés vers la dégénérée … Elle ne savait pas s’il essayait de se battre avec elle, mais elle était prête à bondir pour poignarder la femme autant qu’elle le pouvait pour protéger son frère. Et puis soudain, sans qu’elle ne comprenne vraiment ce qui s’était passé, Merry vit la mutante s’effondrer. Il n’y avait pas eu de coup de feu, elle en était certaine, alors quoi ? Elle s’approcha de son frère, prudemment, les yeux braqués sur le corps qui s’agitait encore au sol. Si c’était une ruse, elle n’en profiterait pas longtemps, Merry avait bien l’intention de l’éliminer avant qu’elle n’ait pu lui refaire un coup comme celui du lit. Elle ne serait plus prise par surprise, c’était terminé. L’adrénaline qui coulait dans ses veines, la peur qui faisait encore tambouriner son cœur dans sa poitrine, tout ceci mettait les nerfs de Merry à fleur de peau et elle se sentait bien moins indulgente que quand elle était arrivée. Elle n’aimait pas faire souffrir, certes, mais s’il fallait tuer, elle le faisait sans rechigner. Cette femme, elle allait la tuer, peu importe la façon dont elle devrait le faire.
« Elle est encore en vie. » La voix de Zeke fit tressaillir Merry, et elle releva les yeux un court instant, croisant son regard dans la pénombre. Etait-ce une demande ? Elle fit tourner le pic entre ses doigts pour que la pointe se retrouve vers le bas et l’éleva au-dessus de la poitrine de la femme dans un geste vif, tout en s’accroupissant à ses côtés. Mais les doigts de son frère étaient toujours sur la carotide de la mutante et elle le vit soulever son t-shirt, révélant une tache sombre qui ne laissait aucune place à l’imagination. Un instant plus tard, il reprenait la parole. « C'est terminé. » Terminé. Enfin. Les yeux toujours fixé sur le flanc ensanglanté de la dégénérée, Merry relâcha enfin sa respiration et poussa un profond soupir, avant de laisser retomber son pic, qui roula au sol sans plus qu’elle ne s’en préoccupe. Elle s’assit sur ses talons et enfouit son visage entre ses mains, pour se soustraire à cette vision qui, à présent, lui retournait l’estomac. Ils étaient pourtant dans le noir, elle ne voyait rien … Ou presque rien, mais c’était bien suffisant. Et puis, il y avait l’odeur … Le sang répandu qui commençait à lui piquer les narines, c’était caractéristique. Elle sentit son estomac se rebeller, mais elle lutta contre la nausée : elle ne pouvait pas vomir ici, c’était impossible. Elle en aurait tout le loisir chez elle, quand elle y repenserait … « Parfait. » Lâcha-t-elle en espérant paraître assurée, mais le coassement qui sortit de sa gorge brisa tous ses espoirs. Tant pis. Elle se leva d’un bond, sortit une lampe de poche de sa veste et l’alluma brièvement, juste pour retrouver le chargeur qu’elle avait perdu, tout en prenant soin de tourner le dos aux deux cadavres. Elle éteignit dès qu’elle put mettre la main sur ce qu’elle cherchait, puis attrapa Ezekiel par le bras et le tira d’autorité en-dehors de la pièce. « Viens, on s’en va. » Elle dévala les escaliers, son frère à sa suite, et ne s’arrêta que quand elle fut dans le corridor, prête à ouvrir la porte pour sortir. Alors seulement elle leva les yeux vers Zeke ; elle lui adressa un regard honteux, contrit, mais elle espérait au moins pouvoir lui cacher l’émotion qui faisait trembler ses mains et battre son cœur. « Comment … comment est-ce que tu procèdes, après ? On peut mettre le feu à la maison si tu veux, je sais qu’on le faisait des fois en France, mais j’ai cru comprendre qu’ici, ce n’était pas votre procédure, alors … Est-ce que vous laissez les choses comme ça, ou est-ce que … Enfin, qu’est-ce que vous faites après ? » Elle bafouillait, elle s’emmêlait les idées, elle ne savait plus ce qu’elle voulait dire dans cette tentative de rester professionnelle. Cette mission, bien que réussie, lui faisait l’effet d’un véritable fiasco. En plus de la nausée, elle avait envie de pleurer, et elle n’aurait pas su dire si c’était à cause du regard de son frère, ou de celui de la femme qu’elle avait tuée, à l’étage, et qui allait la hanter encore longtemps. Ce n’était rien qu’une dégénérée qu’il fallait abattre, mais les choses n’auraient pas du tourner ainsi … « Excuse-moi, c’était pitoyable. » Soupira-t-elle finalement.
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| Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Jeu 15 Jan 2015 - 23:36 | |
| a shot in the dark " Merry & Zeke" L'ombre de la silhouette de Merry se rapprochait, coincée dans l'angle obtu de son champ de vision sans qu'il n'ose l'affronter du regard. Trop effrayé à l'idée de lire sur son visage le genre d'émotions qu'elle n'avait jamais porté à son égard, telle que la déception. Ou le reproche. Ses muscles saillaient sur ses tempes tandis que ses mâchoires se contractaient sans relâche, comme si cela allait décontracter les traits crispés de son visage. Et puis, les mots sortirent entre ses dents qui se desserrèrent difficilement, et le médecin ne put s'empêcher de relever la tête vers sa soeur, la sentant décontenancée par ses paroles. Tout cela était digne d'un de ces films d'horreur au suspens lourd dont raffolait Constance et qu'il faisait mine de regarder auprès d'elle, fixant en réalité l'immense tableau trônant au dessus de leur télévision, incapable de soutenir pareille tension. Ironique, tel était le terme approprié. Désormais, le voilà qui se retrouvait à partager avec sa propre soeur la tête d'affiche d'une réalité bien trop sordide pour qu'il ne parvienne à l'assimiler totalement, ses propres paroles lui semblant relever d'un absurde presque théâtral. Tout aurait pu rester contrôlable, peut être aurait il même pu conserver son sang froid quelques minutes supplémentaires si son annonce n'avait pas déclenché chez la brune une réaction vive et aux allures automatiques. A la voir dresser le pic osseux au dessus de la mutante à l'agonie, à quelques centimètres de lui-même, le hunter fut saisit d'une sueur froide qui le pétrifia sur place, sans qu'il ne puisse effectuer le moindre geste d'encouragement ou même d'opposition. Seule la sensation visqueuse du sang s'étendant en nappes jusqu'à ses doigts fut capable de le sortir de cet état de paralysie, et tout sembla se reconnecter dans son esprit à cet instant précis. Déjà, Merry lâchait un soupir et son arme improvisée parcourait en roulant la courte distance la séparant d'Ezekiel, qui la fixa un instant, légèrement absent. L'agitation était désormais retombée, et ce fut un silence sépulcral qui s'imposa en maître des lieux, à peine troublé par leur respiration. Pesant. Accablant. Le fils Blackwell n'osait plus effectuer le moindre mouvement, comme si tout geste était destiné à lui rappeler que non, il ne s'agissait pas d'un mauvais rêve. Qu'il évoluait dans la maison de personnes inconnues, innocentes ou non, mortes sur leur passage. La seringue utilisée quelques minutes plus tôt reposait à côté du pic que Merry avait manqué d'utiliser, et cette vision ne cessait de lui remuer l'estomac.
La voix de sa soeur, peu assurée et clairement aussi perturbée que la sienne - s'il s'était risqué à prononcer le moindre mot, ce dont il s'abstint - le rassura légèrement. Au moins, elle ne célébrait pas ces meurtres comme d'honorables victoires, et semblait bien moins assurée qu'à leur arrivée. Était-ce à cause de l'imprévu ? De cette situation qui avait filé entre leurs doigts finalement peu expérimentés ? Ou bien parce que dans le fond, elle n'en demeurait pas moins sa Merry, sa petite soeur, celle qui jamais n'aurait nuit à personne. Mais ceci était une image d'un autre temps, semblait-il, et c'est en reniant sa naïveté qu'Ezekiel tenta de se détacher de ces pensées. Le filet de lumière qui s'échappa de la lampe portée par la chasseresse attira son oeil hagard, imprimant soigneusement dans sa rétine le visage défiguré dans l'horreur de la mutante, s'ajoutant à la palette de figures hantant déjà ses nuits et marchant sur ses pas. Son coeur sursauta dans la partie droite de sa poitrine, et il passa une main dans sa tignasse, repoussant en arrière ses cheveux tout en prenant le soin d'appuyer fermement sa paume sur son crâne en ferment fortement les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, plus de lumière, la noirceur d'encre réinstaurée pleinement dans la chambre maritale, des étoiles dansant devant ses prunelles claires. Une main mal assurée récupéra la seringue, peu enclin à laisser une telle pièce à conviction sur ce lieu de crime, s'emparant également du pic après une hésitation, ce dernier comportant sans aucun doute de nombreuses empreintes digitales. Meredith l'attrapa au vol, s'emparant de son bras tout en forçant son chemin vers la sortie tandis qu'en un instant l'homme se hissait sur ses pieds. La suivant sans même broncher, évitant soigneusement de poser les yeux sur l'homme tué net à leur arrivée. Se laissant porter par la poigne de sa soeur, puisant dans cette impulsion la force nécessaire pour ne pas se retourner. Parcourant à l'envers ces pas qu'il parcourait alors une vingtaine de minutes plus tôt, sans se douter alors du massacre qui aurait lieu.
S'arrêtant brusquement tandis que les deux grands yeux de Merry cherchaient à présent son regard, il se fit violence pour emprisonner ses expressions dans un masque de glace et ainsi éviter d'amplifier la panique qui commençait à s'insinuer en eux. Au moins pour donner l'illusion à sa soeur que rien de tout cela n'était inquiétant. Rien de grave. Rien d'inhabituel. Mais les émotions qui se bousculaient dans les prunelles de la jeune femme le secouaient violemment, y lisant presque une demande d'excuses. Avait-elle honte ? Honte de ne pas les avoir tué de sang froid comme une machine de guerre ? Le médecin vint déposer sa paume sur la joue de sa petite soeur, dans un geste rassurant. « Eh, calme toi d'accord ? » Sa voix était douce, posée. Une surprise pour lui même. Une sensation familière, cependant. C'était le ton qu'il avait toujours trouvé naturellement avec elle, dans ces moments de doute, quels qu'ils aient pu être. Allant de simples broutilles à de plus importantes interrogations. Peut être n'avait il pas toujours été certain des réponses qu'il pouvait lui donner, mais il n'était pas une fois sans qu'il n'ait au moins tenté de lui en fournir l'illusion. Il en était de même, ce soir. A la voir, s'excuser, trembler légèrement tandis que ses yeux s'animaient d'une lueur présageant des larmes se faisant de plus en plus proches, il la retrouvait enfin. Bien plus que tous ces derniers jours, ou même cette dernière heure. Sans y réfléchir, il l'attira contre lui, d'un geste rendu gauche par cette ambiance macabre , laissant sa tête venir reposer contre le haut de son torse tandis qu'il caressait doucement ses cheveux dans un geste tendre. « Tout ira bien, Merry. Ne t'inquiète pas. Et je ne veux plus t'entendre t'excuser à propos de ce soir. » Peut être que toi, tu devrais t'excuser ? Hypocrite. Relevant les yeux vers la porte vitrée, y apercevant le reflet imaginaire d'une Constance ensanglantée, l'homme raffermit sa prise sur sa soeur sans réellement s'en rendre compte. Et puis, réfléchissant rapidement à ce dont il avait pu être témoin en matière de camouflage des corps lors de ses excursions auprès des hunters de Radcliff, le brun rassembla ses idées tout en sentant son coeur recommencer à battre rapidement. « On ne brûle aucune maison ici, certainement pas maintenant. » Bien, et après ? Zeke jeta un regard circulaire à la pièce les entourant, toutes les solutions envisageables lui donnant envie de rendre son repas du soir. « Mais on brûlera les corps. Il faut les sortir d'ici. Trouver leurs clés de voiture, fourrer quelques habits dans des valises, leur inventer un week end improvisé. Quoique ce soit justifiant leur départ pour quelques jours. » Ouais, peut être avait il lu trop de romans policiers. Se détachant de sa soeur un instant, une silhouette frôla ses pieds et manqua de le faire trébucher. Un soufflement strident fit écho à cette rencontre, les yeux verts du félin perçant la pénombre. Voilà. Comment humaniser un peu plus encore les deux cadavres reposant au dessus de leurs têtes. Ils avaient un chat. Ridicule peut être, cette pensée ne manqua pas de perturber à nouveau Zeke. « Faut qu'on se dépêche, vraiment. Essaye de trouver les clés de leur bagnole, et rejoins moi pour nettoyer le bordel dès que possible. » Le chuchotement se perdit dans l'air tandis que déjà, le médecin s'élançait dans l'ascension de l'escalier, pâlissant à mesure que ses pas le rapprochaient à nouveau de l'horrifiante scène.
Prenant une profonde inspiration, essuyant d'un revers de main ses cils humidifiés pour ne pas que son émotion ne soit rendue visible aux yeux de sa soeur, Ezekiel pénétra à nouveau dans la chambre, prêt à lui rendre un semblant de normalité malgré ces deux corps fauchés dans leur nuit tranquille. |
| | | | Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Sam 14 Fév 2015 - 21:10 | |
| a shot in the dark "ezekiel & meredith" C’est un fiasco. Sur tous les plans, Meredith avait lamentablement échoué. Elle n’avait pas pu tuer proprement le couple de mutants, elle n’avait pas réussi à se blinder suffisamment pour rester insensible à la scène, elle avait perdu le contrôle de ses actes et de ses émotions … Et elle n’avait pas réussi à montrer à Ezekiel qu’elle était une bonne chasseuse. De tous ces échecs, c’était sans doute le dernier qui la touchait le plus. Elle ne voulait pas que Zeke la voie comme une déception. Elle n’était pas une déception, elle ne pouvait pas l’être ! Elle avait travaillé dur pendant plus de deux ans pour parvenir à être une chasseuse efficace, elle avait du faire de gros efforts sur elle-même et sur ses émotions, mais elle avait réussi à se contrôler, elle le savait. Elle en avait vu les preuves, bon sang ! Ce n’était pas sa première chasse … Et pourtant. Elle était pire qu’une débutante, elle n’avait pas su gérer l’imprévu quand la mutante s’était réveillée … Et Zeke avait tout vu. Il avait du intervenir alors qu’il n’aurait même pas du avoir à bouger, tout était si bien parti ! Merry se sentait vraiment mal face à lui, et elle avait prononcé ses excuses avec une vraie sincérité. Elle avait besoin d’entendre qu’il lui pardonnait, mais surtout elle voulait qu’il ne prenne pas ce fiasco pour acquis. Elle pouvait faire mieux que ça ! Dans cette attente d’une réaction de la part de son frère, Merry sentait ses organes se liquéfier, la honte la submerger. Il lui offrait un visage absolument impassible, et elle était incapable de lire à travers. Mais il finit par poser sa main sur sa joue, un geste d’une douceur qui tranchait avec la violence qui les avait secoués, et ce simple contact apaisa légèrement les angoisses de la jeune femme. « Eh, calme toi d'accord ? » Son ton n’avait rien d’un reproche, mais présentait les accents fraternels qu’il avait toujours eus avec elle quand elle avait besoin de réconfort ou de soutien. Loin du monde des hunters, ces quelques mots donnaient à la jeune femme l’impression de n’être à nouveau plus que Merry, pas une hunter mais juste une personne banale, dont les petits problèmes pouvaient être résolus si elle y croyait assez fort. C’était l’effet rassurant qu’avait Zeke sur elle, il avait ce pouvoir de lui faire croire que quoi qu’il arrive, ce n’était pas si grave. Et comme pour renforcer ce sentiment, il l’attira contre elle pour la prendre dans ses bras. Immédiatement, elle passa ses bras autour de son torse et enfouit son visage contre lui, souhaitant de toutes ses forces disparaître dans cette étreinte où rien, absolument rien au monde ne pouvait lui arriver de mal. « Tout ira bien, Merry. Ne t'inquiète pas. Et je ne veux plus t'entendre t'excuser à propos de ce soir. » Merry chercha en vain un accent de reproche dans sa dernière phrase, et se résolut finalement à la prendre comme l’acceptation de ses excuses. Il ne lui en voulait peut-être pas, après tout. Et tout irait bien, peut-être. Les mutants étaient bel et bien morts là-haut, ils ne pouvaient pas revenir. Le travail avait été fait, malgré les erreurs. Et c’était un véritable soulagement que Zeke n’ait pas haussé le ton, qu’il ne lui ait pas mis son incompétence dans les dents. Ca aurait été une grande première pour Merry, elle aurait détesté. « Merci. » Souffla-t-elle finalement.
Cette simple étreinte avait réussi à faire redescendre la tension qui tirait sur chacun des muscles de Merry, et elle se sentait un peu mieux, rassurée sur l’état d’esprit de Zeke. Cela n’enlevait en rien le fait que deux cadavres les attendaient encore à l’étage, et que le visage de la femme reviendrait la hanter dans tous ses cauchemars, mais Merry se sentait un peu plus d’attaque pour y faire face. « On ne brûle aucune maison ici, certainement pas maintenant. Mais on brûlera les corps. Il faut les sortir d'ici. Trouver leurs clés de voiture, fourrer quelques habits dans des valises, leur inventer un week end improvisé. Quoique ce soit justifiant leur départ pour quelques jours. » Merry se sentit pâlir légèrement à l’idée d’aller rechercher les corps pour les déplacer hors de la maison, et elle leva brusquement la tête vers Zeke. Elle dut sa mordre la langue pour ne pas laisser échapper la protestation qui avait germé dans sa bouche, et elle baissa les yeux. Il avait raison, bien sûr, aussi horrible que cette perspective puisse lui sembler. Elle n’avait pas le droit de discuter. « D’accord. Très bien. » Ânonna-t-elle, sourcils froncés, rassemblant son courage pour la tâche à venir. Cela faisait partie du métier, bien qu’elle n’y ait jamais été confrontée jusque là. Elle sursauta soudain quand Zeke recula, une petite chose passant entre leurs jambes, et son cœur se remit à battre la chamade. Mais ce n’était que le chat … Et Merry détourna rapidement ses yeux de la petite créature. Elle adorait les animaux, mais ce chat là allait devoir s’en sortir tout seul après la mort de ses maîtres. « Faut qu'on se dépêche, vraiment. Essaye de trouver les clés de leur bagnole, et rejoins-moi pour nettoyer le bordel dès que possible. » Zeke était déjà parti d’un pas décidé vers l’escalier pour retourner à l’étage, laissant Merry seule dans la pénombre du vestibule. Elle y resta plantée quelques secondes, incapable de faire un geste, mais elle finit par se secouer et tourna sur elle-même, cherchant dans le noir où ces fichues clés pouvaient bien se trouver. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin ! Elle repéra un sac à main posé vers le portemanteau et entreprit de chercher dedans, à tâtons, les clés de la voiture. Elle trouva beaucoup de choses dans ce sac, tout en refusant d’y jeter plus d’un vague regard pour ne pas laisser à tous ces objets personnels le pouvoir de l’atteindre, mais elle ne trouva pas de clés. Avec un soupir, elle se mit à faire les poches des vestes, et ses doigts finirent par se refermer sur un trousseau. L’une des clés était plus grosse et était composée d’un boîtier électronique, sans aucun doute pour ouvrir une voiture. Première victoire de la soirée ! Mais quand Merry se souvint qu’elle devait ensuite aller aider Zeke à descendre les corps, son sourire fana et disparut de son visage, la laissant à nouveau frissonnante de dégoût.
Merry carra les épaules et monta l’escalier vers la chambre du couple qu’elle avait abattu. Elle pénétra dans la pièce sans hésiter, mais l’odeur de mort qui y flottait souleva son estomac à nouveau et elle dut s’arrêter une seconde pour inspirer profondément – par la bouche – afin de calmer les battements de son cœur et la nausée qui lui serrait la gorge. Avec le sentiment de fuir devant sa tâche, elle se dirigea vers les placards sans regarder les corps, et elle en sortit un sac, puis décrocha des vêtements de leurs cintres au hasard. Elle plia rapidement chaque pièce avant de la déposer dans le sac, et attrapa même le livre qui traînait sur la table de chevet pour le poser sur la pile de vêtements. « Zeke … » Souffla-t-elle finalement, le découragement affaissant ses épaules. « Même si on change les draps du lit, on ne pourra pas effacer la tache sur la moquette. » La tache de sang. Les draps étaient constellés de petites gouttes rouges – et sans doute que derrière le crâne de l’homme, la souillure devait être bien plus conséquente – mais sur le sol, ils ne pourraient rien faire malgré toute leur bonne volonté. Merry était de plus en plus tentée par l’incendie complet de la maison, mais elle s’abstint de faire ce commentaire. Ezekiel avait été catégorique. Elle se dirigea donc vers le corps de la femme, au sol, et s’accroupit au niveau de ses pieds. « J’ai les clés de la voiture. On la descend et on la met dedans ? Est-ce qu’il ne faudrait pas la … Mettre dans quelque chose … Une couverture, ou … ? » Un sac, un sac aurait été parfait pour cacher sa vue horrifiante, mais ils n’étaient pas dans une morgue et n’avaient pas ça de disponible. Mais Merry ne voulait pas la transporter ainsi, rien que la toucher à nouveau serait une épreuve, alors voir son visage tout le long … Elle se releva pour aller à nouveau fouiller dans les placards à la recherche d’une couverture, qu’elle ne trouva qu’après avoir ouvert à peu près tous les tiroirs, et en recouvrit la femme. Elle resta alors plantée là, découragée à l’idée de la descendre dans les escaliers … « Allez, on y va. » Pas question de faiblir au dernier moment, le plus dur était derrière elle, nom de nom ! Elle se baissa donc pour attraper les pieds de la femme, attendant que Zeke la prenne de l’autre côté.
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| Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Mer 18 Fév 2015 - 23:59 | |
| a shot in the dark " Merry & Zeke" Ezekiel n'était pas sûr de lui. Il ne connaissait que peu les protocoles employés par les hunters, et usait de son bon sens pour se dépêtrer de cette situation. La réaction qu'avait eu sa soeur lorsqu'il avait récusé sa proposition en ce qui concernait l'incendie l'avait légèrement déstabilisé, notant un certain degré de doute dans les prunelles de Merry. Était-ce monnaie courante, de brûler les maisons derrière soi lorsque l'on était chasseurs de mutant ? Venait il malgré lui de commettre une erreur ? C'était avec une certaine perplexité que l'aîné avait donc repris le pas de la chambre, en se posant mille et une question sur sa propre initiative. Réalisant alors dans quelle horreur il s'apprêtait à plonger, embarquant sa soeur avec lui, dans ce qui se révélait peut être n'être qu'une idée stupide. Ces craintes rythmèrent les premières secondes qu'il passa seul à l'étage. Il s'activait désormais, sans prendre la peine de réprimer les haut-le-coeur qui lui soulevaient l'estomac à chaque fois que le film des dernières minutes passées dans cette chambre se rejouait devant ses yeux. Essuyant régulièrement la sueur qui perlait à ses tempes sous les poussées de stress qui rendaient ses mains tremblantes, Ezekiel profitait de ces quelques minutes de solitude - enfin, si l'on oubliait les deux macchabées qui lui tenaient compagnie dans la pièce - pour se laisser aller, sachant pertinemment que d'ici quelques instants sa soeur le rejoindrait, et qu'alors il devrait redevenir le hunter émérite avec lequel elle pensait faire équipe.
Une succession de coïncidences, un soupçon de chance et voilà que le médecin occupait le beau rôle qui ne lui revenait clairement pas, si bien sûr l'on pouvait se targuer d'un quelconque mérite dans une situation pareille. La culpabilité lui mordait les tripes, les mots et le regard désolé de Merry lui revenant en tête et achevant de le torturer. C'était injuste pour elle. S'il n'avait pas tant été révulsé par l'idée de cueillir la vie d'innocents inconnus dans leur sommeil, et avec un recul qu'il ne parvenait clairement pas à prendre, l'homme aurait sans doute été en mesure de reconnaître que la brunette avait une méthode précise et très professionnelle. Si cette pensée ne lui glaçait pas le sang, elle aussi. Il aurait presque eu envie de la rassurer davantage, mais pour lui dire quoi ? Qu'elle l'avait totalement impressionné, lui qui n'était même pas capable d'envisager de donner la mort à quiconque ? Qu'il était fier d'elle ? Fier qu'elle ait eu assez de ténacité pour suivre un entraînement éprouvant tant physiquement que moralement, qu'elle ait trouvé dans son voyage une voie à suivre et de fortes convictions ? Là où lui n'en avait aucune. Tout du moins, aucune suffisamment forte pour assumer le moindre de ses actes. La tête commençait à tourner, les paumes à devenir moites et sa vue se brouilla un instant. Son coeur semblait prêt à bondir hors de sa cage thoracique pour se jeter à travers la fenêtre. Dans quel bordel s'était-il mis ? Il ne pouvait pas la décevoir, c'était si inconcevable que cette simple idée le plongeait dans un degré de panique inattendu. Tentant de regagner en concentration en entendant les pas feutrés de Merry reprendre l'assaut des escaliers, Zeke achevait tout juste de remplir un sac poubelle récupéré dans la salle de bain, y plongeant un ultime pic osseux, lorsqu'elle fit irruption dans la pièce. Il l'entendit se stopper en inspirant profondément, et il ferma les yeux un instant. Si leur sensibilité n'était certainement pas de bonne augure pour pareille tâche, cela demeurait un son rassurant à ses oreilles. Sans doute n'aurait -il pas supporté de la voir être devenue froide et carrée au point de ne plus rien ressentir face à deux victimes.
Prenant son courage à deux mains, le médecin agrippait déjà l'extrémité du drap pour le retirer du lit, mais tressaillit à l'interpellation de sa soeur. Tournant un regard qu'il voulait simplement interrogateur vers elle, ses yeux suivirent la direction qu'elle lui indiquait et il sentit un poids s'abattre dans sa poitrine. Instinctivement, ses doigts se crispèrent sur le tissu alors qu'il se mordait l'intérieur de la joue en réfléchissant. Pourquoi avaient-ils encore de la moquette au sol ? Tout le monde savait à quel point cela pouvait retenir les acariens. Replongeant ses prunelles dans celles de Merry tout en maudissant ses pensées d'être absorbées par de telles futilité, il reprit la parole d'un ton presque indifférent. Lui coûtant un effort phénoménal. « Alors, on laisse les affaires de la femme ici. Comme tu l'as dit, on ne peut rien faire pour la tache qui sera inévitablement analysée. » L'homme priait intérieurement pour ne pas être appelé le jour où cela arriverait, et qu'un autre médecin s'occuperait des formalités médico-légales de ce qui deviendrait une scène de crime. « Il faut simuler le départ du mari, Merry. C'est lui, qu'ils porteront pour responsable. » Sans réprimer un soupir tout en analysant les alentours, il tira violemment sur le drap avec lequel il recouvrit le corps du mutant, l'enroulant à l'intérieur en tâchant de ne pas poser ses iris sur son visage. Incapable d'affronter les traits cadavériques de cet homme que l'on accuserait d'avoir assassiné son épouse. Une profonde envie de vomir enserra son estomac tandis que son visage pâlissait à vue d'oeil, camouflé dans la noirceur de la chambre. Fourrant le reste de la literie dans le sac poubelle, Ezekiel prit garde à ne pas déposer d'empreintes sur le bois du lit avant de se retourner vers Meredith. « Oui, une couverture... C'est bien. » Rien n'était bien, à cet instant précis. Il esquissa un faible sourire encourageant à la jeune femme avant d'achever de rendre une apparence potable à la chambre, redressant les cadres photos qui avaient vacillé contre les murs lors du combat, refermant derrière sa soeur les tiroirs qu'elle ouvrait un à un... Tout pour s'occuper les mains, et tâcher de penser le moins possible. Descendant rapidement au rez de chaussée la valise désormais remplie et le sac poubelle, l'homme s'empressa de remonter à l'étage, toujours saisi par l'odeur forte qui s'en dégageait déjà. Attrapant rapidement une bombe désodorisante négligemment posée sur le bord du lavabo de la salle d'eau, le médecin en vaporisa une dose conséquente dans la salle macabre. Cela n'estomperait sans doute pas suffisamment l'odeur, mais il n'avait pu s'en empêcher. Ce serait donc dans une jolie odeur printanière qu'ils transporteraient les deux corps des mutants qu'ils venaient d'assassiner. Fabuleux. Hochant la tête à l'adresse de sa soeur tout en glissant ses mains sous les épaules de la femme pour l'attraper fermement, Zeke la souleva sans trop de peine. « Attends, je vais passer en premier. » Mêlant l'action à la parole, l'homme se dirigea vers les escaliers. Le corps demeurait lourd, désormais inanimé, et malgré l'urgence de la situation il n'avait aucune envie de voir Merry trébucher sous ce poids et manquer une marche dans la descente. Resserrant machinalement son emprise sur la mutante, le médecin descendit prudemment la volée de marches avant de s'abaisser pour déposer le corps au sol. « Descendons l'autre corps, Merry. On mettra tout dans la voiture juste après. » Le ventre noué, Zeke n'attendit guère pour remonter aussi rapidement qu'il le pouvait. Ils allaient devoir être très rapides. Si un voisin curieux se décidait à glisser un oeil par sa fenêtre alors qu'ils chargeaient le véhicule, Ezekiel n'osait même pas imaginer comment tout cela se terminerait. Envahi par une poussée d'adrénaline soudaine, il se saisit du corps du second mutant déjà enveloppé dans le drap maculé de sang, pour renouveler l'opération avec l'aide de sa soeur. Ce fut une fois qu'ils eurent déposé le corps du mari près de celui de l'épouse que le tout sembla s'accélérer dans l'esprit du médecin. Posant machinalement une main sur l'épaule de sa soeur, tant pour se donner du courage que pour capter son attention, il plongea son regard dans le sien. « On va avoir très peu de temps. Je m'occupe de la transporter, tu prends la valise et le sac. On s'occupe de l'homme en dernier, et on se casse. » Sa voix trembla légèrement sur la fin de sa phrase, ce qu'il tenta de camoufler dans un vague raclement de gorge en enfonçant la capuche de sa veste sur sa tête. C'est parti.
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| | | | Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Dim 1 Mar 2015 - 19:04 | |
| a shot in the dark "ezekiel & meredith" Où donc étaient passés le calme et la sérénité apportés par des actes bien réalisés ? Meredith ne se souvenait pas d’avoir autant paniqué durant une mission, par le passé. En France, elle parvenait toujours très bien à gérer ses émotions, tout se déroulait toujours en douceur, sans accrocs. Etait-ce la présence d’Ezekiel qui la troublait ainsi, ou juste le fait qu’elle soit de retour à Radcliff ? Elle n’en savait fichtrement rien, mais elle était certaine d’une chose : elle allait devoir travailler là-dessus. Elle n’avait pas l’intention de quitter la ville ou d’éviter les missions avec son frère, et encore moins d’abandonner les hunters. Elle allait juste devoir intensifier ses entraînements et arrêter d’être aussi émotive. Elle allait se blinder, devenir aussi forte qu’Ezekiel ou Sloane, aussi forte que tous ces hunters qui ne se laissaient pas submerger par la panique dès que le moindre petit détail ne se passait pas comme prévu. Il y aurait d’autres problèmes à gérer, et elle les gèrerait. Elle s’en fit la promesse. « Alors, on laisse les affaires de la femme ici. Comme tu l'as dit, on ne peut rien faire pour la tache qui sera inévitablement analysée. » Les mots d’Ezekiel firent naître une nouvelle vague de panique en Meredith. Décidemment, gérer était un mot bien plus facile à promettre qu’à réaliser ! La seule pensée que la police scientifique puisse venir ici pour rechercher le moindre indice sur l’identité du tueur lui donnait des sueurs froides. Certes, elle venait de tuer deux personnes et ne s’était jamais fait d’illusions sur la gravité juridique de ses actes, mais … Elle n’avait pas franchement envie de se retrouver en prison pour autant. Et pourtant, il fallait continuer, ce n’était pas ce qui devait les arrêter. Ils savaient ce qu’ils risquaient depuis toujours et ils s’y étaient engagés malgré tout. Merry inspira donc profondément et hocha la tête, avant de remettre les affaires de la femme là où elle les avait trouvées. « Il faut simuler le départ du mari, Merry. C'est lui, qu'ils porteront pour responsable. » Encore une fois, Ezekiel gardait la tête froide tandis qu’elle ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, et il avait trouvé une idée brillante. Faire porter le chapeau au mari, c’était parfait. A nouveau, elle hocha la tête, une expression de soulagement intense sur le visage. « Ah oui, très bonne idée. » Fit-elle à haute voix, une fois qu’elle eut réalisé que dans le noir, il ne voyait certainement pas à chaque fois qu’elle acquiesçait sans rien dire.
Elle termina d’empaqueter les affaires de l’homme tandis que Zeke s’affairait dans le noir sans trop qu’elle sache à quoi – et sans trop qu’elle s’y penche de très près non plus, elle préférait ne pas savoir. Elle se tourna vers lui d’un air un peu surpris quand elle l’entendit pulvériser quelque chose dans la pièce, mais elle n’eut pas à se demander ce que c’était : une odeur artificielle de fleurs se répandit jusqu’à elle. Encore une fois, l’idée était loin d’être mauvaise : l’odeur du sang et de mort qui flottait était en train de la prendre à la gorge et elle devait faire des efforts pour l’ignorer constamment. Le mélange avec la bombe désodorisante n’était pas des plus glorieux, mais cela cachait le plus gros de la puanteur. Ils descendirent ensuite, tant bien que mal, les deux corps jusqu’au rez-de-chaussée de la maison, et les déposèrent côte à côte. Merry prit bien soin de détourner son regard une fois que cela fut fait, une sueur glacée lui coulant dans le dos aussi bien à cause de l’effort fourni que sous l’effet du dégoût profond que tout ceci lui inspirait. Elle n’avait qu’une seule hâte : que tout soit terminé et qu’elle puisse se rouler en boule tout au fond de son lit, son Ipod vissé aux oreilles, pour tenter d’oublier cette scène macabre. Mais en attendant … « On va avoir très peu de temps. Je m'occupe de la transporter, tu prends la valise et le sac. On s'occupe de l'homme en dernier, et on se casse. » Le moment le plus critique était arrivé. Merry se sentit pâlir, et fut bien contente que l’obscurité cache cette énième faiblesse à Ezekiel. Elle se força à ne pas penser à ce qui se passerait s’ils étaient surpris par des voisins, et se répéta que l’heure était bien assez avancée pour qu’ils ne craignent rien de ce côté-là. Néanmoins elle imita son frère et rabattit sa capuche sur sa tête avant d’attraper la valise et le sac d’une main. De l’autre, elle tenait les fameuses clés de voiture qui leur permettraient de s’enfuir. Elle passa devant Ezekiel et rouvrit la porte par laquelle ils étaient entrés, la laissant ouverte derrière elle pour permettre à son frère de passer. Elle se dirigea sans hésiter vers la voiture, qui s’ouvrit sans aucune difficulté. A nouveau elle laissa la porte ouverte pour qu’Ezekiel puisse y déposer le corps, et elle déposa les valises dans le coffre du véhicule. Elle ne put s’empêcher de jeter un regard alentour, guettant le moindre signe de vie dans le quartier résidentiel. Pour l’instant, tout était paisible, mais Merry s’attendait à ce qu’à tout instant, des sirènes se mettent à hurler et que le monde s’écroule autour d’eux. Pour ce premier voyage, il n’en fut rien, et elle rejoignit Ezekiel à l’intérieur pour l’aider à transporter le corps de l’homme. Meredith eut l’impression que la traversée de la petite cour dura une éternité, une éternité où elle retint son souffle, qu’elle ne relâcha qu’une fois le second corps déposé dans la voiture. Elle réalisa qu’elle tremblait de tous ses membres, elle était trempée de sueur et le froid la mordait de toutes parts, mais elle serra les poings sans rien dire et s’installa sur le siège passager de la voiture, le regard fixe, le visage impassible. Elle ne dirait rien. Elle serait forte. Le calvaire serait bientôt terminé … Ezekiel démarra la voiture et ils quittèrent en silence la maison où ils venaient d’effectuer leurs premiers meurtres ensemble. Il n’y avait toujours aucune réaction de la part du voisinage, et ils ne croisèrent personne sur la route. Radcliff dormait sereinement sans se douter que deux de ses citoyens étaient décédés. Mais ces citoyens étaient des dangers pour la ville, les éliminer avait été la meilleure chose à faire. Merry se répéta cette phrase pendant longtemps avant de réaliser qu’un silence de plomb s’était installé dans la voiture. Elle ne voulait surtout pas qu’Ezekiel pense qu’elle était choquée, énervée ou quoi que ce soit, alors elle chercha désespérément un sujet de conversation pour combler le silence jusqu’à ce qu’ils arrivent là où ils brûleraient les corps. « Enfin sortis de là, pas trop tôt ! » Si sa voix avait un peu tremblé, elle en reprit très vite le contrôle pour ne pas montrer le moindre signe de faiblesse. Mais elle se tu rapidement, ravalant les commentaires soulagés qu’elle avait faillit laisser échapper. Elle ne pouvait pas dire qu’elle n’imaginait pas ça comme ça, et qu’elle avait trouvé ça éprouvant, elle était censée être plus aguerrie que ça. Le but était de remettre Ezekiel dans de bonnes conditions pour qu’il accepte de la reprendre avec lui lors de futures missions, pas de passer pour une enfant immature ! Elle décida donc de changer complètement de sujet, en ignorant de son mieux les deux cadavres derrière eux. « Alors comme ça c’est Constance qui t’a fait découvrir ce monde ? C’est dingue, je ne la voyais vraiment pas comme une hunter. Vous êtes vraiment très bons pour cacher ça ! » Elle était lancée, et ses efforts pour retrouver son babillage habituel portait ses fruits. Si elle se forçait assez, elle arrivait à croire qu’ils étaient juste en voiture pour aller au ciné, ou dans tout autre endroit sans conséquence. « Et finalement, tu disais qu’au début tu ne faisais que les aider à soigner les blessés, mais qu’est-ce qui t’a convaincu à rejoindre véritablement les hunters ? » Elle s’était soudain souvenue que cette question était restée sur le bout de sa langue avant qu’ils n’entrent chez le couple, et la curiosité de Merry ne demandait qu’à être, enfin, assouvie.
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| Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Dim 1 Mar 2015 - 21:55 | |
| a shot in the dark " Merry & Zeke" Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, laissant sa soeur prendre la tête de leur aller retour morbide tandis qu'il se saisissait du cadavre de la propriétaire des lieux. Baissant légèrement le front pour ne pas risquer d'exposer son visage à la fine lumière de la lune et des réverbères alentours, il déposa le corps dans le coffre avec un certain soulagement, se frottant les manches d'un coup de la main, révulsé par ce qu'il était en train de faire. Le deuxième voyage fut plus pénible encore, s'emparant à deux du corps qu'ils mirent un peu plus de temps à transporter. La sueur perlait à son front, tant le fruit de l'effort que de la terreur qui s'insinuait dans chaque cellule de son corps. Constatant la présence d'un bidon d'essence sous les deux silhouettes inertes, Zeke hocha la tête comme pour lui même, réalisant à quel point tout cela était bien trop réel. Allant prendre place sur le siège conducteur, le médecin ne prit pas la peine d'attacher sa ceinture sur le moment, trop pressé de quitter ces lieux près desquels il ne pourrait sans doute plus jamais passer. Démarrant le véhicule dont le moteur se révéla agréablement silencieux, Zeke inspira profondément en le sortant de l'allée de la maison, le conduisant sur la route qui les mènerait à la sortie de Radcliff. Ses neurones s'activaient, cherchant dans sa mémoire le souvenir d'un endroit où les hunters avaient déjà fait disparaître les corps de leurs victimes. L'image d'une vieille cabane abandonnée près d'une étendue de champs en friche fit irruption au milieu de ses pensées, se rappelant y avoir déjà accompagné une équipe. Ce serait l'endroit propice. Ses genoux tremblaient sous le tableau de bord, et il luttait pour que cela ne se ressente guère sur les pédales, ne tenant guère à ce que son effroi ne résonne dans toute la carcasse de la voiture. L'odeur tenace envahissait déjà l'habitacle, et il sentit ses poumons se comprimer, étouffant une toux dans sa manche. C'était à gerber. Littéralement. Et pourtant, la suite du trajet s'apprêtait à lui retourner un peu plus les tripes encore.
« Enfin sortis de là, pas trop tôt ! » La voix de Meredith sonna comme une douce mélodie à ses oreilles, l'éloignant pour un instant du supplice de ce trajet. Il allait sourire, peut être même rire à ses paroles tant celles ci semblaient légères en comparaison à ce qu'ils venaient de vivre. Mais bien vite, la jeune femme poursuivit. Figeant ses zygomatiques instantanément. « Alors comme ça c’est Constance qui t’a fait découvrir ce monde ? C’est dingue, je ne la voyais vraiment pas comme une hunter. Vous êtes vraiment très bons pour cacher ça ! » Le prénom de Constance vint hérisser les cheveux dans sa nuque, ses mains se serrant sur le volant à lui en blanchir les articulations alors que sa mâchoire se crispait. La ligne de ses sourcils s'affaissait lentement sur son regard d'azur, obscurcissant celui ci dans un gris d'acier sous l'envahissement de ses idées noires. Pas maintenant, Merry. Tais toi. Son menton s'abaissa imperceptiblement tandis que ses yeux restaient férocement ancrés sur la route qui défilait sous les phares de cette voiture qui ne lui appartenait pas. Et ses traits ne tardèrent guère à s'emprisonner dans un masque qui ne lui ressemblait guère, tandis qu'en son for intérieur s'escrimaient la détresse et la panique. Il ne devait pas perdre sa contenance, mais il ne pouvait pas mentir, plus maintenant. Chaque mot sonnerait faux contre son palais, il le sentait dans ses tripes qui ne souffriraient pas d'omettre le décès de son épouse en répondant à sa soeur. C'était là un affront à sa mémoire qu'il ne commettrait pas, et le médecin savait pertinemment que même s'il parvenait à donner le change l'espace de quelques minutes, la douleur n'en serait que plus forte de chaque côté lorsque la vérité finirait par percer au grand jour. Et puis, tout semblait ranimer la plaie béante qui le déchirait de l'intérieur à chaque évocation de sa blondinette, comme un rappel macabre assorti d'une bonne dose de sel sur l'écorchure de sa culpabilité. Ses muscles se contractèrent jusqu'à ses épaules, bloquant ses omoplates dans son dos tandis qu'il l'enfonçait un peu plus encore dans le cuir de son siège, comme pour y disparaître et mettre un terme à cette soirée qui devenait de plus en plus incontrôlable. Sa langue fourmillait des dizaines de mots formulés par son esprit et bloqués par le semblant de raison qu'il lui restait, tandis que Merry achevait de le déstabiliser en reprenant la parole. « Et finalement, tu disais qu’au début tu ne faisais que les aider à soigner les blessés, mais qu’est-ce qui t’a convaincu à rejoindre véritablement les hunters ? » Bingo, la voilà qui tenait l'assortiment ultime de questions, les pires, celles auxquelles il ne pouvait lui répondre sans se blesser, et sans la blesser en lui avouant la vérité. S'il n'était pas obligé de s'étendre sur ses activités réelles au sein du groupe pour l'instant, il n'en était pas moins contraint à lui avouer quel événement avait motivé son engagement auprès d'eux. D'ailleurs, les termes d'obligation, de contrainte convenaient véritablement mieux pour expliquer sa place auprès d'eux. Mais il n'était pas une seule de ces paroles qu'il ne puisse avouer. Il n'était pas prêt à perdre cette place auprès d'elle, pas après toutes ces années, pas après l'avoir seulement retrouvée. Son sang froid menaçait de lui filer entre les doigts à mesure que l'angoisse de ces révélations s'emparait de lui, mais le silence pesant qu'il avait laissé s'établir entre eux ne ferait qu'accentuer cette ambiance étrange qui accompagnait son soudain mutisme. Alors, Ezekiel reprit la parole, l'esprit trop surchauffé pour prévoir ce qu'il allait bien pouvoir lui dire.
« Franchement, tu crois vraiment que c'est le moment de discuter là ?! On parlera quand les corps auront disparu, pas avant. J'sais pas ce qu'il en était en France, mais ici on ne discute pas entre deux étapes, qu'on se connaisse ou non. » Le ton était dur, presque acerbe, bien plus qu'il ne l'avait prévu, d'ailleurs, il n'avait rien prévu du tout. Son coeur s'était emballé et son seul refuge s'était forgé dans un air glacial qu'il n'avait pas calculé. C'était sans aucun doute la première fois de sa vie qu'il la réprimandait de la sorte. Avec si peu d'égard. Si sèchement. Comme une vulgaire collègue à laquelle il n'avait pas à faire la causette. A bien y réfléchir, il ne s'était même jamais laissé aller à employer un tel ton avec quiconque, et en général, c'était plutôt à lui que l'on adressait ce genre de remarque. Les hunters qu'il accompagnait semblaient d'ailleurs très friands de ce genre de remontrances à son attention, ne lésinant pas sur les paroles désobligeantes. Un poids s'abattit dans la poitrine du médecin tandis que ses lèvres se scellaient, sans oser porter son regard sur sa soeur, incapable d'affronter l'expression qu'elle pouvait arborer. Génial. En plus de se montrer hypocrite au possible pour assurer ses arrières, le voilà qui semblait bien parti pour récolter le prix du parfait connard. Ce n'était pas lui. Ces mots résonnaient dans son esprit, accentuant son malaise quant à ce rôle qu'il jouait depuis qu'il avait retrouvé la brunette. Et à la peine vint se greffer la colère, un courroux contre lui même et envers cette situation insupportable qui resserrait un peu plus encore ses griffes autour de son coeur. La semelle de sa chaussure s'enfonça un peu plus sur l'accélérateur, le moteur vrombissant légèrement comme pour témoigner de l'emportement de son conducteur. La forêt se dessinait de part et d'autre de la route, et c'était absolument tout ce qu'il était capable de discerner. Comme un long couloir dans les ténèbres, les arbres en rang serrés disparaissant et réapparaissant tandis que le brun se faisait violence pour se concentrer. Sa conduite en disait long sur son état d'esprit perturbé, mais il était plus aisé de se taire plutôt que de risquer de regretter à nouveau ses paroles. La quinzaine de minutes qui les sépara de leur arrivée sur le sentier menant aux champs lui sembla durer une éternité. Engageant le véhicule sur un chemin sinueux, Zeke plissait les yeux pour tenter de reconnaître les alentours, évitant ainsi de son mieux tout contact visuel avec sa soeur. Seule la lumière de la lune serait témoin de leur crime, la zone étant bien trop reculée pour risquer de s'y faire surprendre. Coupant le moteur une fois suffisamment éloignés de la route, Zeke osa enfin couler un regard en biais à Merry. Prêt à s'excuser. Mais les paroles de la brunette lui revinrent, martelant son coeur tandis qu'il détournait les yeux, ouvrant la portière sans un mot. Il lui expliquerait. Mais pas avant que ces corps n'aient disparu. Et quand bien même cela lui crevait le coeur de feindre cette froideur qui ne lui ressemblait pas.
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| | | | Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Lun 2 Mar 2015 - 21:29 | |
| a shot in the dark "ezekiel & meredith" Silence. Le temps de réaction d’Ezekiel fut sans doute un peu trop long que la normale, mais Merry ne le remarqua pas. Elle était bien trop soulagée que le travail soit presque terminé, que le plus dur soit derrière eux. Elle avait réussi à chasser tout ça au loin, à oublier un instant les cadavres, l’angoisse et la panique, pour se focaliser sur autre chose. Elle était contente qu’Ezekiel soit à ses côtés et que ce ne soit pas un hunter inconnu qui aurait sans doute fait des remarques déplacées sur les meurtres de ce soir. Merry n’aurait pas du tout apprécié d’entendre quelqu’un se féliciter des assassinats, ou s’étendre sur leur monstruosité et la nécessité de les avoir tués. Zeke était plus compréhensif, plus humain. C’était la seule raison pour laquelle Merry avait cherché un autre sujet de conversation, pour détendre l’atmosphère et penser un peu à autre chose qu’à ces meurtres. Elle était certaine qu’Ezekiel était désireux d’alléger un peu cette soirée, de finir sur quelque chose de plus agréable. Et Merry mourrait d’envie d’en savoir plus sur sa femme, la façon dont elle l’avait initié aux hunters … Bref, tout ce qu’il avait vécu en son absence et qu’elle voulait rattraper à présent. Ils n’avaient vraiment pas eu l’occasion de discuter, depuis qu’elle était revenue, mais Merry voulait qu’il lui dise tout. Ils avaient du temps devant eux avant d’atteindre un endroit suffisamment reculé pour brûler les corps, alors autant mettre ce temps à profit. Elle avait été tellement excitée quand il lui avait annoncé au téléphone qu’il s’était marié ! Puisqu’elle avait raté la cérémonie, elle voulait rattraper le temps perdu. Et surtout, lui montrer que ce n’était pas parce qu’elle avait été loin pendant si longtemps, que leur lien n’existait plus. Il était toujours son frère et elle l’aimait encore plus que tout. Le fait qu’il soit devenu hunter, comme elle, lui avait semblé être un signe du destin. Ca allait les rapprocher à nouveau, ressouder cette connexion qui avait pu se déliter quand elle était partie. Il suffisait qu’elle s’en montre digne, n’est-ce pas ? Qu’elle rattrape un peu la cata de ce soir, mais c’était en bonne voie. Ils avaient quand même réussi à tuer les mutants et à les éloigner de la maison sans être repérés. La suite serait facile. Tout n’était donc pas perdu, ce soir …
« Franchement, tu crois vraiment que c'est le moment de discuter là ?! On parlera quand les corps auront disparu, pas avant. J'sais pas ce qu'il en était en France, mais ici on ne discute pas entre deux étapes, qu'on se connaisse ou non. » La voix d’Ezekiel claqua dans le silence de l’habitacle avec plus d’efficacité qu’une balle de revolver, et Merry sursauta. Elle tourna vivement la tête vers lui, bouche bée. Un feu intense se répandit sur ses joues, dans son cou, puis un froid glacial s’installa au creux de son ventre tandis qu’elle se laissait submerger par la honte. Elle détourna rapidement le regard, absolument pas désireuse de croiser le regard de son frère à cet instant. Cela n’aurait fait qu’augmenter ce sentiment ignoble qui naissait en elle. Plus encore que l’échec, c’était la chute brutale dans l’estime de son frère jusqu’aux tréfonds de la bassesse, qui lui donnait cette impression de n’être plus rien. La sécheresse de son ton et la vive réprimande semblaient s’être imprimés au fer rouge sur sa peau. S’il avait retenu son jugement toute la soirée, attendant de voir ce qu’elle valait jusqu’à la fin, il avait visiblement tranché. Et pas dans le bon sens. « Excuse-moi. » Murmura-t-elle si bas qu’elle n’était même pas sûre qu’il l’ait entendu. Mais ça ne faisait rien. Elle ne dirait rien de plus, elle ne le dérangerait pas davantage. Elle se tassa dans son siège, tourna son visage vers la fenêtre et fixa l’obscurité en se jurant de ne plus bouger d’un seul cheveu jusqu’à ce qu’ils arrivent. Elle aurait voulu disparaître, sauter de cette voiture en marche, s’enterrer dans un trou boueux et ne plus jamais en ressortir. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer, elle n’avait pas l’impression d’avoir fauté, pourtant elle faisait une confiance totale au jugement d’Ezekiel. Si on mettait toute la soirée à plat, elle avait été une véritable déception du début à la fin, pas même capable de retenue et de décence face à la mort. La présence des deux cadavres derrière elle s’imposa à nouveau et elle eut l’impression que leur odeur pestilentielle revenait lui tordre l’estomac. Elle se tassa encore davantage sur elle-même, et ce ne fut que parce qu’elle ne voulait pas décevoir un peu plus Ezekiel qu’elle parvint à ravaler les larmes qui menaçaient de dévaler sur ses joues.
Le temps s’étira en une torture lente et douloureuse, où Merry pu se répéter les paroles d’Ezekiel des dizaines et des dizaines de fois, chacune plus définitive que la précédente. Quand la voiture s’arrêta enfin, Merry n’avait aucune idée de l’endroit où ils étaient, mais elle bondit hors du véhicule avant qu’il ne soit complètement immobilisé. Elle n’avait plus qu’une hâte : que tout ceci soit derrière elle, pour de bon. Elle n’avait plus rien à prouver, plus rien à rattraper, elle était tellement certaine qu’Ezekiel ne lui accorderait plus aucun crédit qu’elle ne se soucia pas de faire les choses dans les règles. Elle tira un premier corps hors de la voiture sans attendre son frère, mettant toutes ses forces pour traîner le cadavre derrière elle aussi vite que possible, et le déposa bien loin de la voiture. Elle retourna ensuite au véhicule et attrapa le bidon d’essence, notant à peine au passage qu’Ezekiel avait amené le second corps à côté du premier. Sans un mot, la jeune femme arrosa abondamment les cadavres, inspirant avec un peu trop d’ardeur les vapeurs de l’essence, puis elle chercha au fond de sa veste le vieux briquet qui ne la quittait jamais en mission. Elle dut s’y reprendre à deux fois avant d’obtenir une flamme, mais le brasier suivit immédiatement après qu’elle y soit parvenue, et une intense chaleur vint lui lécher le visage. Elle dut reculer à contrecœur quand ses yeux se mirent à larmoyer, mais elle avait bien du mal ne pas se sentir attirée par les flammes qui dansaient devant elle. Au milieu, elle distinguait à peine les corps qui se consumaient, effaçant toute trace de leur méfait. Comme si tout ceci pouvait n’avoir jamais existé … Mais de l’autre côté du feu, même si elle ne le voyait pas, il y avait Ezekiel, avec son jugement intransigeant et son manque de compassion. Elle n’avait aucune envie de le rejoindre et resta devant le feu bien plus de temps que nécessaire. Elle ne se détourna que quand elle fut sûre que les corps étaient complètement consumés, et que la fatigue se rappela à elle. Elle avait envie de se coucher. Le feu avait séché toutes les larmes qu’elle aurait voulu pleurer et elle ne ressentait plus qu’une grande lassitude. Elle retourna à la voiture, le bidon d’essence encore à moitié plein sous le bras, et elle se rassit à sa place, attendant qu’Ezekiel revienne et les conduise loin d’ici. Elle le regarda monter à côté d’elle, croisa son regard une seconde, puis détourna les yeux et regarda droit devant elle tandis qu’il démarrait. A nouveau, le bruit du moteur fut la seule chose qui résonna entre eux, jusqu’à ce qu’Ezekiel s’arrête à nouveau au milieu de nulle part. Merry sortit sans poser la moindre question : ce qu’il comptait faire de la voiture ne l’intéressait pas, elle ne voulait plus réfléchir à cette mission. Il savait quoi faire, il prendrait la bonne décision.
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| Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Mer 11 Mar 2015 - 0:07 | |
| a shot in the dark " Merry & Zeke" Il allait vomir. Si son estomac se nouait encore un peu plus, il allait vomir. Plus rien ne semblait fonctionner normalement, à l'intérieur de son organisme. Son coeur partait dans de grandes envolées, désarçonné par la tournure que prenaient les choses suite à son discours grinçant, son souffle brûlait ses poumons douloureusement et son cerveau ne semblait plus capable de formuler la moindre pensée cohérente. « Excuse-moi. » Les mots de Merry raisonnèrent à ses oreilles durant les longues minutes qui suivirent, leur écho ne permettant pas au médecin de profiter du silence ambiant pour reprendre ses esprits. Du coin de l'oeil, il l'avait vue s'enfoncer dans son siège et détourner son visage vers l'extérieur, et chaque parcelle de son corps lui hurlait de s'arrêter au bord de la route, de la prendre dans ses bras en lui demandant pardon, ou encore de sortir du véhicule pour hurler et déchirer cette nuit d'horreur d'un cri salvateur. Mais Zeke ne fit rien de tout cela. Les mains crispées sur le volant, le regard fixe et les mâchoires serrées pour contenir son émotion, ce fut en puisant dans ses dernières ressources qu'il les mena à destination. Merry ne lui adressa aucun regard, aucun mot. Se contentant de quitter son siège une fois à l'arrêt et de claquer la porte dans son dos. Brisant le coeur du médecin. C'était amplement mérité. Mais ça n'en demeurait pas moins douloureux. Ce qui s'ensuivit lui laissa un goût amer, une profonde sensation de malaise qui lui noua la gorge. Seule, sa soeur avait déjà extirpé le premier corps hors de la voiture, y mettant toutes ses forces, malgré le poids conséquent du cadavre. Les bras ballants, dans une impuissance presque pathétique, le brun demeura un instant immobile à la contempler s'éloigner en traînant leur victime dans son sillage. Se faisant violence pour la suivre, l'homme se saisit de la seconde dépouille qu'il transporta à sa suite. A peine fut il arrivé à la hauteur de la chasseresse, que déjà celle ci filait à nouveau hors de sa vue, repartant chercher le bidon d'essence dans le coffre. Préférant laisser ses yeux s'égarer dans le vague plutôt que de continuer à la fixer répandre l'essence sur le couple de mutant, Zeke glissa ses mains dans les poches de son jean en sentant son épiderme commencer à fourmiller d'impatience. Il ne tiendrait plus en place très longtemps, à rester immobile alors que tout le sommait de reprendre le volant le plus rapidement possible et de se casser. S'il avait été seul, sans doute aurait-on retrouvé la carcasse du véhicule encastrée dans le tronc d'un arbre à la lisière de la forêt, au petit matin. Il ne savait plus ce qu'il faisait. Il savait à peine qui il était. Seule Merry demeurait son point d'ancrage. Sa raison de vivre, sa raison de sagement rester dans le rang, ce qu'il n'avait pas été capable de faire avec Constance, en ayant récolté les fruits une fois, alors certainement pas une deuxième... Les flammes s'élevèrent devant ses yeux sans qu'il n'ait vu Merry lancer le feu, formant un véritable mur entre eux à mesure qu'il gagnait en intensité. Zeke recula de quelques pas, profitant de cet instant d'invisibilité pour se pincer avec fureur l'arête du nez, essuyant rapidement ses cils humides et inspirant profondément. Son regard suivit les volutes de fumées qui s'élevaient vers le ciel noir, la tête lui tournant légèrement.
La route s'étendait à nouveau sous ses yeux fatigués, peu inquiet cependant quant au risque de s'endormir au volant. Sans doute ne fermerait-il plus l'oeil durant des jours. Les corps avaient achevé de se consumer sous leurs yeux, et tous deux avaient repris le chemin menant à la voiture des mutants, éloignés l'un de l'autre. Leurs regards s'étaient pourtant croisés, à peine une seconde, en s'installant à nouveau à l'intérieur. Zeke l'avait vue détourner le regard en silence, et c'était lui qui avait fini par baisser le sien, après un moment d'hésitation à sentir les mots se bousculer sur le seuil de ses lèvres. S'engouffrant sur un sentier forestier après une trentaine de kilomètres, Zeke plissa légèrement les yeux en tentant de reconnaître les alentours. C'était un coin qu'il connaissait bien, ayant arpenté la forêt de Radcliff lors de ses joggings depuis des années, et qui allait les mener à proximité d'un lac. Ce serait toujours mieux d'y couler la voiture, plutôt que de la laisser au milieu de nulle part. Personne ne la retrouverait ici, tout du moins, pas avant un bon bout de temps. Jamais, avec un peu de chance. Laissant sa soeur quitter le siège passager, Zeke passa rapidement la manche de son pull sur le volant et le lever de vitesse - sans réellement savoir si il était réellement utile de procéder de la sorte, improvisant selon ce qu'il avait pu lire dans divers romans -, avant d'en sortir à son tour. « On va pousser la voiture. » Sa voix était rauque, presque brisée, et il se racla violemment la gorge, énervé après lui même. Fuyant le regard de la brune, il partit se positionner à l'arrière du véhicule. Il avait besoin de ses forces, pour noyer l'imposante carcasse au sein de l'étendue paisible, et il avait surtout besoin de sentir qu'elle était avec lui. A ses côtés. Toute la chasse en général l'avait profondément secoué, bousculant ses principes moraux et cela ne faisait qu'empirer à mesure que les minutes s'écoulaient. Il nageait en plein cauchemar. S'appuyant comme un forcené contre la carrosserie, c'est avec peine qu'ils parvinrent finalement à avancer suffisamment le véhicule pour le voir plonger au coeur du lac. Légèrement essoufflé par l'effort fourni, Zeke se frotta les mains tout en fixant avec ténacité le toit de la voiture qui commença à disparaître lentement sous l'eau. Le stress ne le quitta pas un seul instant, jusqu'à ce que la surface ne redevienne enfin lisse et paisible.
Prêt à reprendre la parole pour annoncer à sa soeur qu'ils allaient avoir environ trois quart d'heure de marche, d'après ses calculs approximatifs, chaque parole resta bloquée dans sa gorge et il les ravala avec peine. Un coup d'oeil vers Merry lui apprit que son expression n'avait pas changé, et il fronça légèrement les sourcils. « C'est bon. On s'en va. » Et toujours, ce ton froid, sans expression. Parce qu'il était difficile de feindre la nonchalance et qu'il n'était pas prêt à parler. La lune perçant à peine entre la cime des arbres, le médecin sortit son portable pour s'en servir comme lampe de poche, et reprit la tête du chemin du retour. Concentré, semblant destiné à ne prononcer aucun mot supplémentaire, il s'écoula une bonne quinzaine de minutes à naviguer dans les bois avant qu'ils ne parviennent au bord de la route. Et là, encore, aucun mot. Son poing libre était serré, crispé. Elle l'avait forcément remarqué. Penserait-elle que cette colère lui était destinée ? Cette simple idée le rendait malade. Et il se tortura durant de longues minutes, à songer à s'excuser, à vouloir lui dire qu'il n'avait jamais eu l'intention de lui parler ainsi, jamais. Et qu'il était perdu, maintenant, qu'il avait été perdu avant également et qu'il s'enfonçait un peu plus chaque jour dans les ténèbres d'une vie qui ne lui ressemblait pas. Il voulait lui dire qu'il l'aimait, qu'elle était tout ce qu'il avait et qu'il ne lui ferait plus jamais de peine. Qu'il n'était qu'un crétin, loin de cette image idyllique qu'elle avait toujours eue de lui. Mais rien ne voulait sortir. Parce que parler signifiait tout dire. Le visage de son épouse traversa l'air sous son regard, et son coeur manqua un battement. Inclinant la tête vers Merry, comme pour s'éloigner de cette vision, il ne tira que davantage de désarroi face au visage de sa soeur. Alors, Ezekiel ouvrit la bouche, et cette fois ci, les mots sortirent. Abrupts à nouveau. Crevant de désespoir dans le fond. « Constance est morte. Au cours d'une chasse. Elle est morte. » Ses ongles griffèrent la chair de sa paume tandis que son poing se serrait davantage. C'était la première fois qu'il prononçait ces mots à voix haute. La première fois. En neuf mois. Et il ne le réalisa qu'après coup. Ses iris bleus considérablement ternis par la confession, il les détourna, sans un mot supplémentaire. Fixant à nouveau cette route sombre qu'ils martelaient de leurs pas.
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| | | | Sujet: Re: a shot in the dark (zeke&merry) Jeu 26 Mar 2015 - 18:10 | |
| a shot in the dark "ezekiel & meredith" « On va pousser la voiture. » Merry était en train de fixer l’obscurité des arbres en face d’elle quand la voix d’Ezekiel résonna dans son dos. Elle se résolut à contrecœur à se retourner vers lui, mais plus une seule fois elle ne croisa son regard. Elle prenait garde à bien fixer un point dans le vague, qui ne se situait pas dans la direction de son frère, et elle se plaça aussi loin que possible de lui derrière la voiture pour la pousser dans le lac. Ce bref moment d’effort lui permit de penser à autre chose qu’à ses paroles qui tournaient encore et toujours dans sa tête, toujours plus assassines. Elle banda ses muscles, ses pieds plantés dans la terre meuble, soufflant et ahanant pour parvenir à faire bouger le véhicule, d’abord lentement puis un peu plus vite … Et il finit par s’enfoncer dans les eaux noires dans un petit bouillonnement qui s’arrêta bien rapidement. Le silence revint, à nouveau, comme un invité indésirable qui se tenait planté entre Merry et Ezekiel. La jeune femme cherchait quelque chose, n’importe quoi sur lequel focaliser son attention pour oublier la présence de son frère bien trop près d’elle, son souffle qu’elle entendait encore un peu court suite à leur effort, presque certaine de sentir émaner de lui une chaleur qui lui brûlait la peau plus efficacement que le brasier où avaient flambé les cadavres. « C'est bon. On s'en va. » Merry se courba légèrement en entendant claquer à nouveau la voix d’Ezekiel, froide et sèche comme un coup de bâton. C’était tellement étrange de l’entendre parler comme ça ! Et tellement dérangeant … En quelques minutes, il était devenu un véritable étranger, elle ne le reconnaissait plus. Ce hunter là, elle n’était pas sûre de l’apprécier.
Suivant son ordre, Merry lui emboîta le pas et ils se mirent en route pour rentrer à Radcliff. Le silence épais qui les séparait était insupportable, bien plus que quand ils étaient encore dans la voiture. Et elle ignorait combien de temps elle allait devoir le subir, ce qui rendait la torture pire encore. Elle n’avait pas l’intention de desserrer les dents, chacune de ses demandes d’excuses mourant dans sa gorge avant qu’elle ne les prononce. Il n’accepterait sans doute pas qu’elle essaye à nouveau de lui parler, même si la mission était terminée. Et elle s’était déjà excusée une fois, elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire de mieux. Il était si tendu qu’elle savait que le moindre son de sa part ne ferait qu’attiser la colère qu’il pouvait avoir envers elle. Elle envisagea une seconde d’accélérer le pas pour ne pas avoir à marcher à côté de lui, mais elle était condamnée à aller à son rythme, à subir tout ça, parce qu’elle n’avait pas la moindre idée de l’endroit où ils étaient. Et aussi fort qu’elle veuille s’enterrer dans un trou pour ne plus jamais en ressortir, elle préfèrerait que ce soit dans son lit, dans la chaleur de son appartement, plutôt que perdue au milieu d’une forêt inconnue. Elle essayait de penser uniquement au chocolat chaud qu’elle se ferait en rentrant chez elle, au réconfort qu’elle tirerait à se glisser dans ses draps pour oublier cette soirée … C’était la technique qu’elle avait trouvé, quand elle terminait ses missions, depuis qu’elle était devenue une véritable hunter. Elle se mettait un DVD, généralement une comédie romantique ou une sitcom quelconque, elle se lovait dans son lit pour le regarder, et ça lui permettait généralement d’oublier le malaise qu’elle pouvait ressentir après la chasse. N’en restait plus que la satisfaction d’avoir effectué son devoir … Mais ce soir, même cette perspective ne parvenait pas à la détendre. Elle savait que ça ne fonctionnerait pas. Il n’y avait pas un seul film au monde qui effacerait les paroles d’Ezekiel … Elle n’avait pas été aussi mal depuis la mort d’Isobel, quand elle s’était sentie si seule au monde qu’elle avait du fuir à l’autre bout de la planète pour essayer de combler ce vide qui menaçait de la submerger. Mais même là, elle avait eu Ezekiel, elle avait toujours eu Ezekiel. Et elle l’avait perdu. Durant cette chasse maladroite quelque chose semblait s’être brisé entre eux, et elle ne doutait pas que c’était uniquement sa faute.
« Constance est morte. Au cours d'une chasse. Elle est morte. » A nouveau le même ton sec, mais le contenu était si surprenant que Merry s’arrêta de marcher une seconde, le laissant la distancer de quelques pas. Elle avait du mal comprendre, pourtant il n’y avait pas d’ambigüité dans ses paroles. Ezekiel venait de lui annoncer de but en blanc que Constance était décédée et Merry avait besoin d’un temps pour assimiler la nouvelle. Elle reprit lentement sa marche, un peu derrière son frère. Cette fois elle le fixa sans détourner les yeux et eut la confirmation de ce qu’elle n’avait fait qu’entrapercevoir jusque là par de brèves œillades en coin : chacun de ses muscles était tendu, sa mâchoire était serrée, son dos bien trop raide et ses poings crispés. Merry n’était pas une spécialiste du langage corporel mais elle n’avait pas besoin qu’on traduise pour elle … Et même en faisant un effort, ce n’était pas la peine d’avoir perdu Constance qu’elle lisait, mais bien une rage brute qu’elle se prenait en pleine face. La même qu’elle avait reçue quand il l’avait sommée de se taire. Elle eut envie de lui hurler que ce n’était pas sa faute et qu’elle ne l’avait pas tuée, mais elle se mordit la langue et garda cette démonstration d’égoïsme pour elle. Elle accéléra le pas pour dépasser Ezekiel, sans trop y penser d’ailleurs, parce que trop de questions tournaient dans sa tête et qu’elle se forçait à ne pas les prononcer … Pourquoi, quand, comment ? Elle n’arrivait même pas à se sentir triste – ou un peu seulement ? – mais juste en colère, une colère qui lui faisait se hâter pour fuir cette révélation qu’elle ne voulait pas avoir entendue, qu’elle voulait oublier et laisser derrière elle en sécurité dans l’obscurité de la forêt … Elle l’aimait bien, Constance, et elle aimait bien l’Ezekiel qui était amoureux d’elle, celui qui avait toujours le sourire aux lèvres et qui était heureux … Elle n’aimait pas celui qu’il était devenu sans elle, elle n’aimait pas ce vide qui grandissait en elle sous l’effet de la terreur que la mort vienne frapper à nouveau ceux qu’elle chérissait. Mais toutes ses interrogations ne pouvaient rester enfermées éternellement, et elle finit par en laisser échapper une, sans doute pas la plus appropriée, mais celle qu’elle avait le plus besoin de poser. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ? Je serais revenue … » Elle ne termina même pas sa phrase. Oui, elle serait revenue s’il le lui avait dit tout de suite, elle aurait tout abandonné du jour au lendemain pour prendre le premier avion, afin d’être là pour lui comme il avait été là pour elle quand elle avait du supporter l’enterrement d’Isobel. Mais à mesure qu’elle avait prononcé ces mots, elle avait réalisé que peut-être, il ne voulait pas qu’elle soit là, tout simplement. Inconsciemment, elle accéléra encore un peu le pas, secouée par cette idée toute simple mais tellement terrifiante. Avait-elle bien fait de revenir, finalement ? « Je suis désolée que ce soit arrivé. » Fit-elle d’un ton un peu brusque, maladroit. Elle ne s’était pas retournée et avait lancé cette phrase à l’obscurité devant elle, bien incapable de déterminer s’il était juste derrière elle ou même s’il avait disparu dans son dos, mais elle ne pouvait pas lui faire face et elle préférait lui parler de cette façon. Oh que oui, elle était désolée que Constance soit morte … Mais elle était surtout désolée de voir ce qu’il était devenu depuis, et désolée de réaliser que c’était surtout ça qui lui faisait si mal, et pas l’idée qu’il ait perdu sa femme. Qu’était-elle devenue, elle, si elle ne pouvait pas compatir pour sa perte de façon normale ?
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