| Sujet: First Meeting - pv Malachi. Dim 7 Déc 2014 - 22:28 | |
| First Meeting Malachi ∞ Francesca La sonnerie retentit. Quelle vision familière de voir ces couloirs vides de vie un instant auparavant et gorgés de têtes juvéniles l'instant d'après, marrée d'hormones en folie, criarde et surexcitée, colonne de portes ouvertes aux pièces éventrées le tout couvert d'un brouhaha indistinct armé de rire d'adolescents mal dans leur peau. Il n'était pourtant que neuf heures du matin si on en croit la grande horloge près de la salle des professeurs. Le ciel d'un bleu limpide était désert de nuage et un soleil lumineux gorgeait la petite ville de Radcliff de ses rayons rassurants, promesse d'une journée ensoleillée. La température était fraîche mais agréable sous une petite écharpe ou un bonnet de laine. Rien n'indiquait qu'aujourd'hui allait être un jour différent des autres. Mais on se rappelle que tous les matins du monde sont sans retour. Dix minutes s'écoulèrent dans le chaos habituel des changements de cours. Feuilles volages et claquements de casiers, le calme patienta encore une bonne minute avant d'envahir de nouveau le lycée de son long manteau aphone et apaisant.
- Par ici Madame. - Mademoiselle. - Oui pardonnez moi, enfin un nouveau professeur de math, dieu sait que ce lycée en avait besoin. - Je suis ravie d'apporter mon enseignement ici, répondit une voix féminine à l'accent italien.
Francesca ponctua sa dernière phrase d'un sourire élégant qui conquit le directeur, elle en était certaine. Talons aiguilles, tailleur cintré et cheveux lâchés au vent, elle avait travaillé sur son apparence avec un peu plus d'effort que l'habitude lui autorise car son premier jour de travail était également son premier jour d'insertion dans son rôle de femme respectable à Radcliff. Dieu sait que les dégénérés étaient omniprésents, elle devait donc avancer à pas feutrés, invisible dans la foule pour mieux chasser. Le Directeur et le professeur finirent par tourner à l'angle d'un couloir et après avoir traversés en long ce dernier, s’arrêtèrent devant une unique porte. " Voici la salle des professeurs, je vous laisse faire connaissance avec vos collègues, une réunion m'attend. Bonne journée !" S'excusa le patron avant de tourner les talons d'un geste un peu trop rapide pour être naturel, ce qui tira un sourire amusé de Francesca. C'était déjà presque trop facile. La jeune femme ne se fit pas attendre. Elle ouvrit la porte. La salle dont l'air empesté le café et le cuir, était presque vide. Une seule personne était présente, un homme de belle allure et aussi jeune qu'elle. Francesca se concentra à jouer son rôle bien qu'elle ne pût cacher son enchantement. Il fallait qu'elle soit avenante mais un brin timide. Elle s'approcha donc d'une démarche un peu incertaine, un sourire gêné peint parfaitement sur le visage.
- Bonjour, Francesca Belladona, je crois savoir que nous sommes collègues, lança t-elle en présentant sa main.
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| Sujet: Re: First Meeting - pv Malachi. Lun 8 Déc 2014 - 19:53 | |
| First Meeting Malachi ∞ Francesca
Malachi en était à son troisième thé de la matinée, alors qu’il amenait sa tasse brulante à ses lèvres tout en fixant une énième copie. Cette tasse était le cadeau de fin d’année de ses terminales de la promotion précédente, qui avait voulu le remercier de sa prévenance et de ses efforts pour que tout le monde valide son cursus d’histoire en fin de cycle. Il fallait dire qu’il n’y avait pas que des flèches dans la promotion, et certains élèves se décourageaient bien rapidement. Cependant, avec beaucoup de temps, d’énergie et l’utilisation parcimonieuse de ses dons sur ses élèves, Malachi avait réussi à faire ingérer tout le programme à ses ados épuisés, les récompensant secrètement par une douce euphorie une fois une longue journée de révision à la bibliothèque accomplie. Et aujourd’hui, il avait ce mug un peu moche, mais si touchant pour lui rappeler pourquoi il aimait son boulot, et il était bien décidé à continuer comme ça encore longtemps. Il tordit le nez en lisant une nouvelle ineptie dans la copie d’une première année, qui semblait avoir de fortes lacunes de culture générale. D’orthographe, aussi. Il y avait encore du boulot.
Le jeune professeur ne se leva pas tout de suite de sa chaise quand Francesca entra dans la pièce, trop concentré sur ses copies. A vrai dire, elle le fit même sursauter en s’approchant, tant il était concentré sur ses feuilles. Il leva ses yeux azuréens un peu désorientés dans ceux d’un vert hypnotique de la professeure de maths, avant que le déclic ne se fasse dans son cerveau et qu’il se redresse prestement : Francesca Belladonna, bien sûr, la nouvelle prof de maths qui remplaçait celle partie, quelques semaines plus tôt, en congés maternité. Il posa son mug sur la table, avant de serrer sa main avec un sourire :
- Bonjour Miss Belladonna, je suis Malachi Porter, professeur d’histoire. Je vous en prie, appelez moi Malachi. Je vous débarrasse de votre manteau ? Il fait toujours une chaleur dantesque dans cette salle, mais au moins, c’est agréable l’hiver.
Un autre sourire, avant de lui tirer la chaise à coté de lui pour lui permettre de s’installer, se dirigeant vers le petite coin restauration de la pièce, somme toute assez modeste : ils avaient une bouilloire, une cafetière, un micro onde et un frigo pour entreposer leur repas du midi quand ils n’avaient pas le courage d’aller au réfectoire. Dans un placard, on pouvait retrouver divers paquets de biscuits, que chacun ramenait pour que l’on se serve à la pause. Cela entretenait la bonne ambiance entre collègues, de grignoter un cookie avec son café le matin.
- Vous voulez un café, un thé ? le professeur de français a ramené des croissants ce matin. Plus cliché, tu meurs, mais ils sont au beurre frais, et je l’avoue, je n’en ai pas mangé de meilleurs depuis mon départ d’Europe…
Il était plutôt de bonne humeur aujourd’hui, et Francesca en profitait largement. Malgré sa perte temporaire de pouvoir, ses recherches avançaient bien, et il avait aidé un ami à contrôler des dons bien plus dangereux que les siens. C’était donc un Mal’ détendu et avenant que la belle italienne avait devant lui, malgré sa réserve naturelle et son soin à ne pas la fixer dans les yeux plus que quelques secondes d’affilée…
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