Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
   La date exacte de l’apparition du don d’Ewan a-t-elle une réelle importance ? Lui-même ne se souvient pas à quelle période de sa vie il est apparu. Son don a toujours été là, d’aussi loin qu’il se souvienne. Il a beau cherché dans les bribes de son passé, il l’a utilisé tellement de fois depuis qu’il s’est activé qu’il est bien incapable de dire si telle utilisation se situe avant ou après une autre plus il remonte dans ses souvenirs. Ce qui compte en fait, ce n’est pas comment son pouvoir est apparu mais la nature de ce dernier, comment il l’utilise, sa portée, mais également sa faiblesse. Ainsi Ewan manipule les peurs, tel un illusionniste se faufilant dans un cerveau et donnant la vie à ce qui terrifie le plus une personne. Ce n’est pas très clair comme explication ? Alors détaillons davantage pour mieux comprendre.

Concrètement, quand il est près d’une personne, Ewan ne peut pas dire quelle est la peur la plus profonde de celle-ci. Il peut s’agir aussi bien d’une peur des araignées, que celle de mourir noyé, ou la peur du vide. S’il est incapable de déterminer la nature de la plus grande peur d’un parfait inconnu, par contre il est évident que tout être humain a une peur ancrée en lui. Même ceux qui disent qu’ils n’ont peur de rien sont sûrement les plus faciles à détruire quand on fait ressortir leur peur ultime. Et c’est ce que fait Ewan. Il ressent cette peur incrustée en chacun. Une fois qu’il l’a accrochée, il l’aide à remonter, cela s’exprime alors chez la personne comme une boule qui se forme au creux du ventre. Plus il aide la peur à croître chez la personne et plus elle va se sentir mal. Le simple creux devient de l’anxiété, il s’accouple ensuite à de la nervosité. Sa victime peut dès lors mettre un mot sur ce qu’elle ressent : mal être. Ce mal être commence à faire perdre le sens de la rationalité à la personne, sa capacité à garder son sang-froid et à réfléchir. Ainsi, elle croit être victime d’un effet d’optique, comme un mirage, d’à peine une ou deux secondes. C’est à partir de cet instant que l’étau se resserre en fait sur la victime. La sensation de peur continue de grandir, Ewan est dès lors capable de déterminer la nature de la peur, et la porte à l’illusion lui est ainsi grande ouverte car il est désormais dans l’esprit de sa victime. Imaginons une personne ayant peur de se noyer. Ewan ne va pas créer autour d’elle une illusion d’un raz de marée venant l’ensevelir que n’importe qui pourra voir. Cette illusion, il va seulement la souffler dans l’esprit et le cerveau créera lui-même sa propre réaction en chaîne, générant sans s’en rendre compte l’illusion du raz-de-marée engloutissant tout sur son passage. C’est ainsi qu’il opère concrètement, en agissant sur le cerveau, en s’incrustant dans celui-ci pour toucher le lieu exact où sont enfermées les peurs. C’est comme si le cerveau est une boite de Pandore et lui l’ouvre sans scrupule, libérant la peur. Et si cela mène à une crise cardiaque chez la personne, et bien cela veut tout simplement dire qu'Ewan s'est bien amusé, oubliant sciemment ou non de s'arrêter.

Au fil des années, Ewan a appris à maîtriser son don. Il ne l’utilise pas à la perfection, croyant en l’amélioration et au progrès, donc pour lui il n’atteindra jamais ses limites. Mais s’il possède désormais une certaine maîtrise de ce qu’il est capable de faire, il a également conscience des faiblesses de son pouvoir. La première et sans doute la pire de toute à ses yeux, c’est qu’il est incapable de toucher un mutant ayant un pouvoir de télépathie. Ce don bloque le sien, l’empêchant de s’incruster dans le cerveau et rendant ainsi son pouvoir complètement inefficace. Une autre faiblesse, c’est qu’il ne peut pas toucher des personnes en masse. Une victime à la fois, c’est sans problème pour lui. Deux à la fois, c’est faisable même si l’efficacité de son pouvoir est réduite. Trois à la fois et au-delà, ça commence à se corser et à être ingérable. C’est comme une overdose, un combat inégal, son seul cerveau contre plusieurs, donc trop de résistance en face. Alors, il ne dépassera jamais les deux victimes à la fois et son péché mignon, c’est vraiment de se concentrer sur une seule personne.  

   avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
   Les hunters et Ewan, c’est une histoire d’amour qui dure véritablement depuis quatorze ans. D’ailleurs, ce sont les noces de plomb et pour les quinze ans, ce seront les noces de cristal, avis aux amateurs désireux de lui faire un cadeau. Durant longtemps dans la vie d’Ewan l’existence des chasseurs était présente sans être concrète, vu que sa famille passait son temps à fuir. La lutte s’est vraiment engagée entre eux et lui quand il s’est établi à Detroit. A l’époque, il n’hésitait pas à revendiquer leurs morts si son groupe en était à l’origine. Des victimes il y en a eu, dans les deux camps. Même lui a failli y rester après la bombe qui a explosé et ravagé son groupe. Cela aurait dû lui servir de leçon. En fait, cela lui a servi en quelque sorte, mais non dans le bon sens pour qu’il arrête tout. Certes la bombe des hunters l’a calmé, il ne revendique plus les meurtres à leur encontre mais, grâce, ou à cause de cet épisode, Ewan a revu son mode opératoire, il a reformé un groupe. Et depuis cinq ans et le dernier épisode de Detroit, sa chasse aux hunters est plus discrète, beaucoup plus propre même. Il est quasiment impossible de faire un lien entre les morts que ses hommes laissent derrière eux et lui. Oui car en vérité, il n’est pas un chasseur de hunters mais un patron d’entreprise respectable et influent, n’est-ce pas ?

   utilisez-vous beaucoup votre don ?
   Cinq ans en arrière, cette même question aurait eu en réponse un oui franc et non hésitant. Ewan a beaucoup utilisé son pouvoir par le passé. Il l’utilise encore aujourd’hui mais moins régulièrement. La raison est simple, l’épisode de Detroit lui a servi de leçon. Désormais, il adopte une politique beaucoup plus discrète, beaucoup plus propre et ceci inclut l’utilisation de son don. Il est de toute manière suffisamment riche et influent pour laisser faire la sale besogne à ses employés. Et si jamais un se fait prendre, il est presque impossible de remonter jusqu’à lui tant il prend les précautions nécessaires pour ne plus se faire avoir. Donc non, Ewan n’utilise pas beaucoup son don, ce qui ne veut pas dire qu’il perd en efficacité quand il se décide à le faire. C’est comme la bicyclette, ça ne s’oublie pas si facilement ce genre de choses et une fois qu’on sait s’en servir, c’est pour la vie. Ensuite ce qui change, c’est son degré d’utilisation et vu qu’il ne croit pas en la perfection mais au fait qu’il peut toujours s’améliorer, il s’adonne donc de temps à autre à des petits jeux pour s’exercer en toute discrétion sans pousser le bouchon trop loin. Ça serait con, n’est-ce pas Maurice ?

   que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
   It’s a joke, ce n’est pas ainsi qu’il faut dire ? Uprising pique la curiosité d’Ewan au point qu’il a demandé à ce qu’on lance des recherches, en toute discrétion bien évidemment, à leur sujet. Il se contente de les observer de loin pour le moment car ce groupe n’est pas sa priorité. Bien sûr, il ne niera pas qu’il lui rappelle comment il était à Detroit, et les revendications qui étaient alors siennes. Mais ayant connu un lourd revers, dans un contexte différent car la mutation n’était alors pas révélée, il se dit au fond de lui que Uprising est un groupe d’inconscients et de novices, ou alors un groupe de fous qui ne cherchent qu’à lancer une guerre sur le territoire américain. Ça tombe bien, il ne compte pas vraiment y participer mais s’il peut tirer son épingle du jeu pour la propre guerre qu’il mène discrètement, et que ça ne lui salit pas les mains, il n’hésitera pas à faire ce qui est nécessaire pour se donner les moyens de parvenir à ses fins.

PAYS : France. DISPONIBILITÉ : Assez régulière.VOTRE AVIS SUR TH : Le forum a l’air sympa. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : PRD il me semble, en zieutant une recherche de forum d’un autre joueur. PERSONNAGE : Scenario de Faith Cunningham. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Pas encore mais je le signalerai si j’ai une suggestion quelconque ! UN DERNIER MOT ? : Éradiquons les chasseurs ! Je plaisante. Non en fait je suis sérieux. Mince, je ne sais plus, à vous de l'interpréter comme bon vous semble. ^^

18 Juin 1979, naissance d’Ewan Elijah à Dublin en Irlande. Et son nom de famille ? Impossible de savoir si celui indiqué sur son acte de naissance est le vrai ou une couverture utilisée par ses parents. Pourquoi agir de la sorte ? Et pourquoi inculquer dès son plus jeune âge à cet enfant l’art de changer de nom ? La réponse est simple et réside en un mot : mutation. Les parents d’Ewan se cachent depuis plusieurs années, non car le père est un membre actif de l’IRA en fuite mais parce qu’ils sont tous les deux mutants. Ils se connaissent depuis l’enfance. Ils n’ont pas prévu de se découvrir chacun une capacité à l’adolescence, ni de former un couple, et encore moins d’avoir un enfant ensemble. Et pourtant, c’est ainsi que cela se passe, une erreur qui se produit un jour, un ventre qui s’arrondit les mois suivants et les voilà avec un bébé à protéger à la fin des années 1970. La même année de la naissance de leur fils, la Livre Irlandaise est créée, et déjà dévaluée dès le départ. L’IRA, les problèmes économiques de l’époque, la mauvaise gestion du gouvernement, la peur de la découverte de leur mutation ou que celle-ci se réveille sur le bébé, c’est suffisant pour pousser cette petite famille à migrer vers les États-Unis, à la recherche d’un nouveau rêve et d’une nouvelle stabilité dans ce pays où tout est permis. La décision est-elle prise trop tôt ? Sûrement car dans les années 1980, suite à la création de sa livre, puis des réformes économiques qui suivront, l’Irlande connaîtra un des plus forts taux de croissance économique au monde. Mais la vie d’Ewan est désormais ailleurs, de l’autre côté d’un océan et sur un autre continent.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette vie n’est pas de tout repos. Le rêve américain s’envole bien vite, emmenant avec lui ses illusions de vie meilleure et de stabilité. L’enfant ne connait de l’Irlande et de l’Irlande du Nord que ce que ses parents lui racontent. C’est suffisant pour développer son imagination, des rêves d’une vie qu’il n’aura sans doute jamais dans son pays d’origine. De temps en temps, la famille reçoit une carte postale en provenance de l’Europe, offrant ainsi à Ewan des images à mettre sur tout ce qu’il imagine. Un jour, il se promet de retourner dans son pays, de découvrir ses origines. Sauf qu’il ne sait pas quand ceci se fera, sa famille n’ayant pas les moyens de traverser une nouvelle fois l’Atlantique et trop occupée à se cacher, honteuse de son statut de mutant. Ils craignent également de ne pouvoir revenir sur le sol américain, la naturalisation étant longue à obtenir, bien que demandée depuis plusieurs années.

Alors ils fuient, poursuivent une vie oscillant entre celle de bohème et celle des artistes itinérants. Mais cette vie n’étant pas vraiment celles-ci, mais s’apparentant davantage à celle de condamnés en fuite, Ewan ne s’y fera jamais. Quand l’occasion se présente pour lui, il coupe le cordon ombilical. Voilà déjà plusieurs années qu’il a découvert son pouvoir et dix-huit ans est un âge parfait dans sa tête pour enfin vivre. Ce qu’il fait, laissant la place à ses envies du moment et les vivant pleinement. Plus rien ne le retient, pas même l’attente de sa naturalisation américaine obtenue au bout de longues années de patience. Un jour, il lui prend l’envie de se rendre à Vegas, ville d’argent, de rêve, et d’illusions, tout comme celles qu’il peut engendrer en révélant la peur dissimulée en chacun. La chance lui sourit ou alors il met à contribution ses talents de stratège et de bluff pour amasser un petit pécule au poker. Il se sert de l’argent pour réaliser enfin le rêve qui le poursuit depuis si longtemps, réserve une place dans une compagnie aérienne et le voilà qui s’envole pour l’Irlande. Il a seulement dix-neuf ans et durant les mois qui suivent, il apprend à découvrir son pays d’origine, ses coutumes, son passé, la façon de vivre de sa population. Quand il se décide à revenir sur le sol américain, il a vingt ans. Son esprit est soulagé d’avoir enfin pu combler un manque, il peut désormais passer à la suite, c’est-à-dire prendre la décision de s’établir quelque part.

Et c’est ce qu’il fait, Ewan n’a que vingt et un ans quand il prend la lourde décision de s’établir à Detroit, ville non réputée pour son calme. S’établir à Detroit, c’est également découvrir la vraie nature de cette ville, la violence qui la décime un peu plus chaque jour et des quartiers peu recommandables à éviter et qu’il fréquente pourtant. Ewan découvre d’autres facettes dont ses parents l’ont toujours tenu éloigné. Cette traque des mutants par les chasseurs. Jusqu’alors, il a toujours fui, ne mettant jamais de visages sur ces traqueurs. Établi désormais dans cette ville, leur crainte ne se résume plus à un nom. Elle devient des silhouettes, puis des identités. La lutte est réelle, bien que souterraine. Et c’est pleinement conscient de mettre sa vie en danger qu’il s’engage dans cette lutte, seul, revendiquant sa différence dont il est fier.


Deux ans plus tard, Ewan est toujours à Detroit. Familiarisé avec toutes les facettes de la ville, la lutte qu’il poursuit contre les chasseurs ne se fait désormais plus en solo. Une autre personne l’a rejoint, puis une autre, et encore une autre. Les mois s’écoulant, le voilà à la tête d’un petit groupe de radicaux agissant à l’échelle locale, se concentrant sur Detroit. La lutte cachée contre les chasseurs provoque de temps en temps des dommages collatéraux. Ewan ne s’en préoccupe pas. Rien ni personne ne peut le détourner du but qu’il s’est fixé, laver Detroit de tous ses chasseurs. L’un d’entre eux lui cause quelques soucis, il ne l’a encore jamais rencontré personnellement et le connait juste de nom, celui de Cunningham.

Les années qui suivent, la lutte interne à la ville prend de l’ampleur. Elle est sur le point d’exploser quand un contre temps vient s’immiscer dans la mécanique bien huilée du jeune homme. Il a vingt-huit ans quand il la rencontre, elle se nomme Skylar Cunningham et n’est qu’une adolescente échappée d’un asile. Pourquoi fait-il le choix de la recueillir et de la prendre sous sa protection ? A cause de son nom de famille essentiellement. L’idée de faire pression sur le père de Skylar à travers sa fille lui vient mais très vite il l’écarte. Si l’homme a fait enfermer sa progéniture dans un asile durant un an, il n’y a rien à attendre de ce côté. Alors Ewan opte pour une nouvelle option, lui ressemblant davantage, dévoilant et donnant davantage d’ampleur à sa personnalité. Skylar a besoin de se sentir aimée, il lui donne l’illusion de l’être. Elle devient sa chose, son brave petit soldat qu’il manipule, la faisant sienne et lui apportant ce qu’elle recherche, seulement en illusion car le mot amour ne s’applique pas dans ce lien qui les unie. Il la rallie à sa cause et le résultat dépasse ses espérances. Il en prend conscience le jour où il décide d’exécuter la famille de Skylar, supprimant ses origines, son passé, tout lien qui peut l’éloigner de lui.

Ce jour-là, il entre en action avec quelques-uns de ses meilleurs hommes dans la demeure des Cunningham. Le père, la mère et le frère de Skylar sont présents. Plutôt que de laisser faire la sale besogne en se contentant d’observer, Ewan ne peut s’empêcher d’agir, prenant les devants, usant de son pouvoir pour la première, et unique fois, sur trois personnes en même temps. Il est guidé par son égocentrisme, sa vanité, tous les défauts dont il est pourvu. Si son ambition est suffisante pour amener les peurs de ces trois personnes à leur paroxysme, au point de rupture pour qu’ils meurent d’une crise cardiaque, lui-même manque y rester par la même occasion. L’effort pour son cerveau est trop intense, il frôle le blackout total et, heureusement pour lui que ses hommes sont dignes de confiance. Ils le sortent de la demeure alors qu’il est dans un état pitoyable et la détruisent derrière eux, ensevelissant les corps des victimes sous plusieurs tonnes de bétons. Il faut du temps à Ewan pour récupérer. Il prend conscience de la dangerosité de son pouvoir s’il le pousse à l’excès sans le maîtriser et il décide alors de ne plus jamais l’utiliser sur trois personnes, tant qu’il aura des contrecoups en l’exerçant sur deux. Il ne sait pas combien de temps il s’écoulera avant de pouvoir franchir le pallier suivant de son don, peut-être toute une vie ou même jamais. C’est une réponse dont il n’a pas connaissance encore aujourd’hui. Mais toujours est-il que lorsqu’il récupère enfin toutes ses facultés quelques jours après l’assassinat des Cunningham, il annonce sans sourciller à Skylar qu’il a fait tuer sa famille, ne donnant aucune explication et ne souhaitant pas non plus connaître l’opinion de la demoiselle sur le sujet.

Peut-être que quelque chose se brise entre eux ce jour-là, allez savoir. Il devient son seul pilier et se nourrit de cette fierté. Plusieurs mois s’écoulent, la lutte se poursuit avec les chasseurs. Skylar est toujours présente. Le lien entre Ewan et elle est particulier. Personne dans le groupe ne peut le comprendre. Haine, amour, passion dévorante. Plusieurs termes sont employés par les hommes d’Ewan. Aucun ne correspond pour résumer la vraie définition de leur relation. Lui est capable de l’expliquer mais il se garde bien de faire partager son explication. Ceci ne regarde personne que lui après tout. Par contre il ne s’attend pas à ce qu’un jour le doute vienne germer dans son esprit au sujet de Skylar. Une remarque innocente d’un homme qui dépose une graine dans l’esprit d’Ewan. Elle germe, commence à venir un peu trop régulièrement à son goût dans son esprit. Elle le pousse même à baisser sa garde, une seule et unique fois. La brèche est ouverte, les hunters s’engouffrent dedans et déposent une bombe. Quand celle-ci explose, quasiment tous ses compagnons d’armes y restent. Un miracle se produit, car Ewan ressort vivant de l’explosion, quasiment indemne. Il n’a pas à chercher très loin pour déterminer les auteurs de cette explosion. Sa haine envers les chasseurs se décuple alors, renforçant sa conviction de tous les exterminer. Il apprend ensuite que Skylar a également survécu à l’explosion mais elle n’est pas revenue vers lui, préférant fuir. Cette graine qui a germé devient une fleur dans sa tête, semant véritablement le doute pour la première fois depuis fort longtemps. La bombe est-elle l’œuvre des hunters ou le résultat de la trahison de Skylar envers lui ? Cette idée, Ewan ne l’accepte pas, il entre dans une rage folle et dès lors il n’a plus que deux idées en tête : tuer tous les chasseurs et retrouver Skylar pour découvrir la vérité et ensuite la briser pour l’avoir fui. Mais avant de parvenir à son double but, il doit s’en donner les moyens et il le sait.


Detroit est révolu. La lutte est montée d’un cran dans la tête d’Ewan. Elle ne se limite plus à une ville mais doit désormais être entière et couvrir un maximum d’espace. Comment y parvenir ? Il rassemble toutes ses économies et pour le manquant, il fait pression sur un employé de banque pour débloquer les fonds nécessaires à la création de son entreprise. Elle est tout ce qu’il y a de plus légale et respectable. Quittant Detroit, il établit le siège social plus au sud, à Nashville dans le Tennessee. Au début, il ne couvre que cette ville et les alentours, puis il s’étend progressivement à l’État, puis ceux limitrophes. Au fil des années, son entreprise de transports, dans un premier temps terrestre, se développe pour couvrir les voies maritimes, aériennes et postales des États-Unis. Enfin, elle touche les pays limitrophes, le Canada et le Mexique. Ewan engage des personnes très compétentes, qui flairent les bons coups et le poussent à faire des OPA. Au bout de quatre ans, il est à la tête d’une entreprise de transports puissante, respectable et surtout bien sous tous les rapports. Aucune fraude à déterrer de ce côté, il est très clair avec ses collaborateurs, tout doit être clean dans les papiers. Et tout manquement à cette ligne de conduite entraîne un renvoi direct et sans appel.

Parallèlement, il forme un nouveau groupe d’extrémistes. D’abord à Nashville, puis contrairement à Detroit, il décide d’élargir son influence sur les mutants en même temps qu’il développe son entreprise. Beaucoup de ses salariés sont des militants actifs, le suivant aveuglément. Des sous-groupes sont formés dans différentes villes. Il possède à sa botte de nombreux assassins et hackers, lui donnant ainsi des ressources presque inépuisables d’hommes tant qu’il continuera à les mener d’une main de maître. Ewan adopte également un changement radical dans ses manières d’agir envers les hunters. Si auparavant à Detroit, son groupe revendiquait les attentats contre les chasseurs, ce n’est plus le cas à présent. Désormais tout se fait discrètement. Aussi bien ses hommes que lui agissent dans l’ombre, tel un souffle, à peine une rumeur que l’on entend. Cela fonctionne car malgré tous les meurtres de chasseurs qu’il ordonne à travers tout le pays, il est trop clean pour qu’on fasse le lien et qu’on apporte une preuve quelconque de ses méfaits depuis son départ de Detroit.

Ewan a su emprunter la bonne direction pour son entreprise et son groupe d’extrémistes, et sans le savoir il a bien fait. Quand le 17 avril 2012, le président s’exprime publiquement pour annoncer que les transmutants existent, Ewan est devant sa télévision ce jour-là. Il se contente de sourire, trouvant l’annonce intéressante même si elle a du retard par rapport à l’existence des mutants. Pour lui, cela ne change rien, il a déjà choisi la discrétion depuis trois ans. Lui reste dans la discrétion, ce qui n’est pas le cas des hunters dont les vidéos apparaissent et augmentent en nombre sur le net. A agir de la sorte, ils connaîtront un jour le même revers de la médaille que lui a connu à Detroit, du moins c’est ce qu’il pense. Par contre, les choses se compliquent un peu plus tard, quand le gouvernement décide de lancer une campagne massive de dépistage à travers le pays pour déterminer l’importance de la population possédant ce gène différent. Dans un premier temps, Ewan refuse de s’y soumettre. Il fait trainer les choses plusieurs mois, acceptant les poursuites en justice qui s’ensuivent, laissant son armée d’avocats faire le nécessaire pour faire traîner les choses en longueur, en utilisant toutes les lois qui sont à leur disposition. Il finit pourtant par se soumettre au test de dépistage à la fin de l’année 2013, rentrant enfin dans les rangs. C’est vers cette période que ce qu’il attend puis plus de quatre ans tombe enfin, quelqu’un a repéré la trace de Skylar. Pas très loin de lui d’ailleurs, à Radcliff dans le Kentucky, l’Etat juste au Nord du Tennessee.

Ni une, ni deux, Ewan n’hésite pas. Il prend la décision de déménager pour cette ville, embarquant dans son sillage le siège social de l’entreprise. A cause de cette campagne de dépistage, il décide de brouiller les pistes sur son identité pour gagner du temps si besoin. De Wright, il devient Despair. Avec l’aide de ses avocats et de ses conseillers, il fait établir des papiers en règle pour le changement de PDG de l’entreprise. Ainsi, Wright’s Transports devient Despair’s Transports. Son propriétaire ne se nomme plus Ewan Wright mais désormais Ewan Despair. Le changement de président ne provoque pas de remous vu qu’il s’accompagne d’une délocalisation géographique. En ce qui concerne les employés, cela ne change rien pour ceux étant dans tout le pays et ne l’ayant jamais rencontré. Ceux travaillant au siège le suivent, étant eux-mêmes des membres actifs de son groupe d’extrémistes. La chasse aux hunters est mise entre parenthèse en ce qui concerne les membres du siège social. Tout le monde ne comprend pas pourquoi mais on se plie à la décision d’Ewan.

Une fois à Radcliff, démarre alors une position d’attente et d’observation. Ewan a besoin de savoir où se trouve exactement Skylar, quelles sont ses habitudes, les gens qu’elle côtoie. C’est sa mission personnelle car niveau affaires, il continue à gérer son entreprise comme si de rien n’était, contribuant à l’économie de la ville, se faisant bien voir et ce, malgré les rumeurs qu’il entend sur le nouveau maire de la ville. Il prend sur lui et décide de ne pas en tenir compte, ne souhaitant pas réduire à néant ses plans sur un simple coup de tête comme il l’aurait fait à Detroit. On ne s’imagine pas l’effort qu’il doit faire fin mai 2014 quand les hunters envahissent la ville. Il est à deux doigts de donner l’ordre à ses hommes sur place d’entrer dans une lutte contre eux mais ne le fait pas. Son obnubilation pour Skylar est plus importante que celle qu’il a pour la destruction des hunters.

A-t-il raison de se montrer discret comme il l’est actuellement ? Ewan se pose cette question une fois par jour. Surtout depuis qu’un groupe de rebelles s’est formé, prenant le nom d’Uprising et revendiquant leur lutte contre les hunters. Il ne sait pas grand-chose à leur sujet, ils piquent sa curiosité au point qu’il vient de demander à certains de ses hackers de se mettre sur le coup pour trouver les identités des personnes appartenant à ce groupe. Ils poursuivent le même but, pourtant, il ne les voit pas du tout comme des alliés et s’en tient éloigné. Son opinion à leur sujet est encore hésitante. Elle oscille entre prise au sérieux et envie de rire. Qu’y a-t-il de risible dans cette lutte entre hunters et Uprising ? Peut-être le fait qu’il voit dans ce groupe ce qu’il était auparavant à Detroit, même si les choses ont changé depuis puisque la mutation est désormais connue. De toute manière, pour le moment, il a une chose plus urgente à s’occuper, et elle se nomme Skylar même si beaucoup la connaisse sous le prénom Faith.