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 (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night.

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Elizabeth Barnes
Elizabeth Barnes

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 1384
SUR TH DEPUIS : 13/07/2014
MessageSujet: (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night.   (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. Icon_minitimeDim 16 Nov 2014 - 19:46

in your darkest night
Pietra Nelson-Byrd & Sloane Saint-James
C'était pour un rendez-vous dans le cadre professionnel que Pietra s'était rendu à l’hôpital de Radcliff, une histoire de partenariat qui pourrait arranger le laboratoire dans lequel elle travaillait. Le domaine de la recherche avait toujours besoin de financement supplémentaire. Cependant, elle n'était pas arrivée jusqu'au bureau de celui qu'elle devait rencontrer, au détour d'un couloir, un bruit avait attiré son attention. Avançant dans un couloir désert aux lumières fonctionnant par intermittence elle avait fini par pousser une porte, se retrouvant dans une salle froide et obscure, son pied heurta quelque chose, un corps baignant dans une marre de sang.

Sloane s'était rendue jusqu'à l’hôpital après quelques heures de filature, elle avait repéré un mutant qui l'avait conduite jusque dans l'enceinte de l’hôpital. Malheureusement pour elle, au détour d'un couloir, sa cible lui avait échappé. N'abandonnant pourtant pas, elle avait continué sa route, empruntant ce couloir aux lumières incertaines, elle avait entendu une porte claquer, elle s'était précipité vers cette dernière tombant alors sur pietra et le cadavre à ses pieds. Un autre bruit se fit entendre, le verrou de la porte de la pièce dans laquelle elles étaient.

quelques infos en plus
vos deux personnages sont coincés dans une pièce de l’hôpital, une salle d'opération avec très peu de lumière et la porte est fermée à clef
le but reste de sortir, en s'entraidant de préférence, bien qu'il y a de forte chance que des conclusions hâtives poussent Sloane à penser que Pietra a tué la personne morte dans la pièce.
si vous êtes inscrites à l'intrigue, ce rp peut faire parti du cadre de l'intrigue et donc être l'un des sujets dont vous aurez besoin pour ne plus avoir ou récupérer vos pouvoirs, mais dans ce cas, il faut bien entendu, prendre en compte la dite intrigue.
si vous avez besoin d'une intervention divine (intervention administrative en tout genre pour pimenter le rp) mpottez moi en me demander une double ration de piment (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. 2765873474 ou juste un rebondissement dans votre rp (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. 4178655748
si vous avez des questions, vous pouvez également me les poser (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. 2346529578
l'ordre de passage est le suivant : Pietra puis Sloana.

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MessageSujet: Re: (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night.   (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. Icon_minitimeDim 16 Nov 2014 - 21:14

Sloane ∞ Pietra
These, these, these are the words, The words that maketh murder.
Dès son réveil, Pietra sut que quelque chose n’allait pas. Au premier abord pourtant, l’absence de nausée et de douleur était un bon signe. Ce n’était donc pas cela qui dérangeait la mutante tandis qu’elle se préparait pour son rendez-vous, non ; c’était autre chose. Les victimes de migraine connaissent l’étrange sensation d’absence qui les attend après une crise, et si Pietra sentait bien que quelque chose manquait, elle savait aussi très bien que ce n’était pas le vide habituel qui occupait – ou plutôt n’occupait pas – son cerveau. Cependant elle tenta de ne pas y penser, ayant déjà bien assez de préoccupations sans y rajouter un potentiel malaise. La jolie brune enfila son chemisier blanc, ajusta sa jupe taille haute en soie rose poudrée, et jeta un dernier coup d’œil dans son miroir. Professionnelle sans être austère, c’était la tenue parfaite. Elle ne put s’empêcher de faire un petit tour sur elle-même, comme à la fin d’un épisode de makeover ; Roy miaula son appréciation, espérant sans doute obtenir un deuxième petit déjeuner. Il n’eut le droit qu’à une petite caresse avant que sa maîtresse ne parte, le laissant clamer son indignation derrière la grille du jardin.

Elle avait rendez-vous à l’hôpital de Radcliff vers midi, pour récupérer les documents nécessaires au communiqué de presse qu’elle devait rédiger. Une histoire de partenariat avec de Worthington Corp, en rapport avec un nouvel antibiotique ou quelque chose du genre… A vrai dire elle n’était pas encore très sûre des détails, le tout ayant été gardé secret jusqu’à ce que les derniers contrats soient signés. C’était d’ailleurs pour cela qu’on l’envoyait elle plutôt qu’un assistant, car le directeur voulait que les choses restent aussi discrètes que possible. La précaution était logique, mais cela n’empêchait pas Pietra de pester contre la situation lorsqu’elle se retrouva face à face une infirmière peu commode, qui lui indiqua la direction à prendre avec le plus vague geste imaginable. Gardant son calme, la demoiselle sourit. « Si vous pouviez me donner des indications plus précises… » dit-elle, appuyant sur ses mots avec une intonation qui se voulait envoûtante. L’infirmière la regarda droit dans les yeux, fit une grimace, et se retourna sans plus mot.

Pardon ? Pietra resta là un instant, perdue. Elle avait pourtant utilisé son don, non ? Même un esprit aussi coriace aurait dû capituler. Peut-être était-elle plus fatiguée qu’elle ne pensait ? Cette excuse en tête, la brune partit dans la direction suggérée, espérant trouver quelqu’un de plus accommodant pour l’accompagner jusqu’au bureau. A la place, elle se perdit. L’aile de l’hôpital dans laquelle elle se retrouva était froide, aussi froide qu’une morgue, et aussi absente de vie. La lumière grésillante n’arrangeait rien. Instinctivement Pietra ralentit, tentant de faire aussi peu de bruit avec ses talons que possible. C’est dans ce nouveau silence qu’elle entendit un bruit à sa droite. Partagée entre l’appréhension et le désir de trouver quelqu’un, la mutante s’engouffra dans un corridor encore plus sombre et inquiétant que le précédent, qui finit en cul-de-sac. Une unique porte se dressait face à elle, sans indiquer ce qui attendait derrière. Pietra prit son courage à deux mains et poussa la porte avec force.

« OH FUCK ! » Ses pieds éclaboussèrent un liquide rouge et visqueux qu’elle ne connaissait que trop bien. Devant elle, un cadavre encore chaud, auréolé de son propre sang. « Fuck, fuck, fuck FUCK. » Aucun autre mot ne parvenait à ses lèvres, et elle dû s’appuyer contre la porte. C’est à cet instant qu’une autre personne lui rentra dedans, la poussant dans la mare ensanglantée. La porte que retenait Pietra se referma derrière elles avec un bruit lourd de menace. « Oh mon Dieu… » Pietra se retrouvait à quatre pattes sur une scène de crime, les mains et les genoux rouges, coincée avec une inconnue qui la dévisageait l’air horrifiée.
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MessageSujet: Re: (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night.   (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. Icon_minitimeDim 23 Nov 2014 - 18:16

in your darkest night

tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.

Tu ne te rappelles même plus son nom. Volontairement, ton cerveau l’a occulté et n’a retenu que les informations essentielles : son don et à quoi il ressemble. Un pyromane d'une vingtaine d'années, brun aux yeux bleus, mâchoire ciselée digne d'un dieu grec. D’ailleurs, tu te souviens avoir arboré une moue déçue en découvrant son dossier, pensant qu'il était beaucoup trop mignon pour devoir mourir si jeune. T'as passé des semaines à le traquer. À l'observer, tapie dans l'obscurité. À suivre son trajet du boulot jusqu’à chez lui, à pas de loup. T’es devenue son ombre.
Jusqu'à il y a environ un mois, il ne se trouvait pas sur vos radars. Mais une série d'incendies suspects, l'impliquant toujours d'une manière ou d'une autre, ont fini par le trahir.
Alors, on t’a chargée de le suivre. De le prendre en filature. Surveiller le potentiel mutant à une distance raisonnable, histoire de s'assurer de sa nature.
Ne pas se faire prendre, c'est la première règle. Vous faites ce que vous faites avec une extrême minutie et dans le plus grand des secrets. La deuxième règle, c'est de ne pas tuer d'innocents. Pas de dommages collatéraux. Jamais. C'est pour cette raison que tu t'appliques à suivre le protocole à la lettre, aussi emmerdant soit-il : repérer la cible, s’assurer qu’il s’agit bien d’un mutant, exterminer la menace. Simple, clair, efficace. Et terriblement ennuyant.
Métro, boulot, dodo. La vie de ce garçon est d'une épouvantable banalité. Sûrement parce qu'il s'évertue à faire ce qu'il faut pour passer entre les mailles du filet, pour attirer l'attention le moins possible. En le regardant s'enfiler sa deuxième bière au déjeuner, assis seul à la table de ce snack, un sentiment semblable à du soulagement te parcoure : ta vie n'est pas parfaite, mais au moins, elle ne sera jamais aussi chiante.
Midi quinze. L'énergumène s'anime enfin pour retourner à son travail. Un job assez merdique consistant à trier de la paperasse pour l’hôpital du coin, d’après ce que t’as compris. T’as des frissons rien que d’y penser, sachant pertinemment que tu ne supporterais pas de vivre une vie aussi plate et dépourvue d’intérêt. T’as besoin de feu, t’as besoin d’action. T’y es accro, un peu comme à une drogue de substitution. Midi vingt, ça bouge enfin. Le jeunot semble remarquer quelque chose de louche, puisqu’il se met à constamment regarder derrière lui tandis qu’il accélère le pas. Tu fais de même, le talonnant presque, prête à dégainer ton arme au moindre faux pas. Puis il commence à courir, soudainement, mais y’a beaucoup trop de monde pour le stopper net dans sa course, alors t’accélères encore plus le pas, et tu finis par te mettre à courir toi aussi.
Tu cours. Rapidement. Férocement. Propulsée par l'adrénaline, qui s'est infiltrée dans chaque parcelle de ton corps pour faire de toi sa chose. Tu te laisses guider par ton nouveau maître délicieusement grisant, t'engouffrant astucieusement dans des dédales de rues, évitant agilement voitures et passants. Tu cours, malgré tes joues en feu et tes chevilles qui menacent de céder, de déclarer forfait sous la pression de tes pas. Tu cours à t'en rompre le cœur, animée d'une détermination sans faille. Ça fait trop longtemps que tu n'as pas chassé. Trop longtemps que tu n'as pas ressenti cette vague de chaleur familière traverser ton corps tout entier, l'électriser. Quelque chose de plus fort que de l'adrénaline, quelque chose d'encore plus abstrait ; c'est sauvage, presque plus passionnel qu'une étreinte amoureuse.
Ta course-poursuite vous mène à l’hôpital, la destination initiale. Tu te dis qu’il s’est peut-être activé parce qu’il était tout simplement en retard. Ou qu’il a senti la menace et a préféré se réfugier dans un endroit sûr, qui grouille de monde. Il arrive, essoufflé et prend son poste en saluant au passage une infirmière au regard hautain, mais qui bizarrement lui offre un sourire dévoilant toute sa dentition en le voyant. Il lui murmure quelques mots avant de reprendre sa route vers la salle des archives. Toi, tu le suis, quelques mètres plus loin. Prête à agir. Mais l’infirmière se plante pile devant toi et te stoppe dans ton élan. « Je peux vous aider, mademoiselle ? » Tu réprimes un petit rire amer, la dévisageant de haut en bas. « Non, merci. » que tu prends la peine de lui grogner, avant de l’écarter de ton passage d’un geste de la main. À peine dix secondes se sont écoulées, mais ça a été assez pour que le petit parvienne à s’échapper de ton champ de vision. Intérieurement, tu maudis cette saleté de bonne femme pendant que tu scannes l’endroit, à la recherche de ta cible. Au détour d’un couloir, tu crois apercevoir son ombre et t’empresses de reprendre la course. Il te mène vers une aile de l’hôpital particulièrement sombre, austère. L’endroit est désert, alors tu te dis que tu pourrais peut-être sortir ton arme, histoire d’en finir au plus vite, mais tu te rétractes à la dernière minute. Tu marches. Lentement, avec précaution. Pas une âme en vue. Seul le bruit de tes talons martelant le sol dur et froid de la pièce se fait entendre. Tu soupires. « Tout ce petit jeu commence à fortement m’ennuyer, mon petit. » Ta voix décapite l’ange qui passe. Pas de réponse. Tu continues. « Et on sait tous les deux que ça ne se terminera que d’une seule manière : moi, qui finis par t’attraper. Alors pourquoi tu nous fais pas une faveur à tous les deux en sortant de ton trou ? J’te préviens : plus tu me fais perdre mon temps, plus ce sera douloureux. » Soudain, une porte claque un peu plus loin. Un fin sourire étire tes lèvres tandis que t’accélères le pas. Rapidement, une porte se dresse devant toi. « Allez, mon petit mutant. Come out, come out, wherever you… » que tu commences à chantonner avant d’enfoncer la porte pour faire face à une nana au regard hagard, les pieds plongés dans une mare de sang. Le sang de ton mutant. « …are » que tu lâches, dans un souffle.

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MessageSujet: Re: (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night.   (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. Icon_minitimeDim 23 Nov 2014 - 21:48


the words that maketh murder.
pietra & sloane


La jeune femme debout devant Pietra était rentrée en trombe, et sa dernière phrase mourut sur ses lèvres sans que la brune ne puisse comprendre ce qu’elle signifiait. Mais son regard choqué était trop pesant pour qu’elle ne puisse rester silencieuse très longtemps. « Il… Il était mort quand je suis rentrée ! » bégaya-t-elle, tentant tant bien que mal de se relever sans essuyer ses mains ensanglantées sur sa jupe. Le liquide était chaud et collant, signe que la victime était toute fraîche, malgré l’énorme flaque qui s’écoulait d’elle. Le premier choc passé, elle vit une profonde entaille sur le cou de jeune homme, qui avait sans aucun doute tranché une artère et causé  le déversement dans lequel elle pataugeait. « Le sang est encore chaud et… et j’ai pas de lame sur moi, tu peux vérifier, et… Oh mon Dieu… » répéta-t-elle, consciente que son flot de justifications ne faisait que la rendre plus suspecte.

Enfin debout, Pietra fit quelques pas en arrière, le claquement de ses talons dans la mare de sang prenant une tonalité écœurante. Elle qui avait pourtant vu sa part de cadavres, entre l’attaque des Hunters sur son campus et cette nuit fatidique dans sa maison, elle avait tout de même la nausée en voyant ce cadavre, ou plutôt à son contact. Elle jeta pour la première fois un regard sur la pièce dans laquelle elles se trouvaient : à mi-chemin entre le placard d’équipement et la vieille salle d’opération abandonnée, les meubles divers et plutôt vieux crépissaient sous une poussière peu hygiénique. Visiblement la salle n’avait pas servi depuis bien longtemps. La mutante trouva une étagère sur laquelle reposait une boîte marqués ‘patients’, et qui se révéla contenir des serviettes désignées pour les chambres des patients, ou quelque chose du genre. Elle déchira l’emballage protecteur et se nettoya les mains du mieux qu’elle pouvait, observant avec une fascination mêlée de dégoût la couleur rouge-brunâtre qui tachait le tissu. « Quelle horreur » murmura-t-elle, essuyant tour à tour ses genoux et ses chaussures, avant de jeter la serviette aussi loin qu’elle le pouvait. Ses mains restaient désagréablement collante mais sans eau elle ne pourrait rien faire de plus.

C’est à cet instant qu’elle se rendit compte que la lourde porte menant à la salle était fermée, bien que le bruit d’il y a quelques minutes aurait dû l’avertir. Aussitôt, elle se précipita vers la sortie. « La porte… Aide-moi ! » dit-elle à la jeune femme, qui vint la rejoindre pour tenter de forcer l’ouverture. Elles y passèrent plusieurs minutes, sans autre bruit que des grognements de frustration et d’occasionnels jurons. Finalement, Pietra s’arrêta, et s’appuya sur le mur pour reprendre son souffle. « On est enfermées. » conclut-elle.

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MessageSujet: Re: (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night.   (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 0:51

in your darkest night

tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.

En la voyant accroupie ainsi, l'air terrifié devant ce cadavre ensanglanté, tu te retiens très fort de lever les yeux au ciel. Ugh. C'est exactement pour ça que tu détestes interagir avec les autres êtres humains en général, et plus particulièrement avec les non-initiés. Parce qu'ils ont toujours la même putain de réaction. Toujours cette même expression de terreur hébétée. Toujours ces regards prévisibles affolés. Et toujours cette envie pressante de leur en coller une, qui gonfle, grandit en toi sans que tu ne comprennes vraiment pourquoi. Peut-être parce que, et c'est assez triste à avouer, tu t'es habituée à toutes ces effusions de sang. Ce n'est que la réalité. Au fil des missions, ton corps, ton cerveau ont finit par absorber, par s'accoutumer à toutes ces horreurs emmagasinées qui sont devenues ton quotidien.
T'as fini par apprendre que la peur ne menait à rien et qu'il fallait tuer ses démons. Ou, du moins, les apprivoiser. Les tenir en laisse et avancer. Et puis, pouf. Finie, la panique. Envolée, l'impression écœurante d'avoir l'estomac tout retourné à la simple vue du liquide écarlate. T'es une grande fille maintenant, Sloane. Et t'as appris à gérer tes émotions, t'es passée maître dans l'art de compartimenter.
Un instant, vos regards se croisent et tu crois apercevoir le fantôme de la nana que t'étais cinq ans auparavant. Puis elle balbutie un truc, et là, tu ne peux plus t'en empêcher. T'as le cynisme qui te titille. « Bien sûr. » Tu lui offres un sourire qui se veut sincère, compatissant. Mais l'ironie y est transparente et les traits de ton faciès se durcissent presque aussitôt, emportant l'illusion de sourire qui y résidait une fraction de seconde plus tôt. « Vous êtes seuls dans la pièce, t'as les mains recouvertes de sang et tu me regardes comme si on venait de faire piquer ton chiot. Mais t'en fais pas, j'te crois : t'es totalement innocente. » Tu fais en sorte de mettre l'accent sur le totalement que t'as prononcé comme l'une de ces pétasses écervelées à la poitrine rembourrée, celles qu'on voit toujours à la télé. La vérité, c'est que tu te fiches totalement de savoir qui l'a buté. Il est mort, c'est l'essentiel. Mission accomplie. Pour toi, c'est évident que c'est elle. Même si, pendant qu'elle se relève enfin, t'en profites pour la jauger et l'idée saugrenue qu'elle puisse peut-être dire la vérité te traverse l'esprit. Tu dois l'avouer, elle ne ressemble pas vraiment à l'archétype du meurtrier de sang-froid. Là, elle a plus des allures de petit chiot égaré. Un mignon petit chiot qui sentirait qu'on est sur le point d’euthanasier, ou de l'abandonner sur la route.
Soudain, un bruit sourd interrompt tes rêveries. Le bruit de la porte derrière toi qui se referme lourdement, dans un grincement torturé. Tu laisses échapper un 'bordel' ou deux en te ruant vers la sortie, puis encore un autre lorsque vous réalisez que, peu importe vos efforts, l'issue est bloquée.
« Jolie déduction, Sherlock. » que tu lui siffles, en te retournant pour t'appuyer sur la porte. Pendant que tu reprends ton souffle, tu commences à scanner votre nouvelle prison, dans l'espoir de trouver quelque chose qui pourrait vous aider à défoncer cette porte.
Tu sais pas encore trop quoi, mais y'a un truc chez elle qui fait ressortir tes penchants les plus cyniques. C'est peut-être le fait qu'elle t'ai soufflé l'opportunité de tuer du mutant. Ou juste que t'es particulièrement de mauvais poil aujourd'hui. Le fait est que tu l'as dans le collimateur.

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MessageSujet: Re: (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night.   (ra - pietra & sloane) ≈ in your darkest night. Icon_minitimeMer 24 Déc 2014 - 10:55


the words that maketh murder.
pietra & sloane


Soyons honnêtes, Pietra n’avait pas l’habitude que l’on soit désagréable avec elle. Avec sa mutation, elle n’avait généralement qu’à sourire et demander à ce que son interlocuteur ne se montre un peu plus poli pour que celui-ci ne s’excuse et lui offre ce qu’elle désirait. Et bien qu’elle tentait du mieux qu’elle pouvait de ne pas s’en servir consciemment sur tout son entourage, la brune savait très bien qu’il s’agissait d’un don difficile à contrôler, tant il semblait lié à sa personnalité. Seulement aujourd’hui, elle se retrouvait à naviguer le monde sans, et découvrait à quel point la réalité pouvait lui être hostile. Aussi, plutôt que de lui tapoter la tête et d’accepter son innocence, l’autre femme lui adressa un sourire pour le moins carnassier, et lui répondit en allongeant ses syllabes le plus insolemment possible : « Bien sûr. Vous êtes seuls dans la pièce, t'as les mains recouvertes de sang et tu me regardes comme si on venait de faire piquer ton chiot. Mais t'en fais pas, j'te crois : t'es totalement innocente. » La mutante ne rétorqua rien, trop choquée pour réagir. Pardon ? Les mains recouvertes de sang ? Aux dernières nouvelles, si elle s’était retrouvée tâchée comme ça, c’était à cause de l’autre femme ! Elle lui était rentrée dedans – sans s’excuser d’ailleurs – et l’avait envoyée bouler dans la flaque rouge et visqueuse qui s’étendait doucement aux coins de la pièce.

Après leurs vaines tentatives pour rouvrir la porte, ce fut pire. « Jolie déduction, Sherlock. » lui siffla-t-elle avec un sarcasme immanquable, et Pietra ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. « Oh, c’est bon. » Pour l’instant, l’autre femme n’avait pas non plus été d’une conversation scintillante, alors être prise de haut comme ça, elle le vivait plutôt mal. Moins mal que d’être enfermée dans une pièce froide avec un cadavre encore saignant, mais tout de même. La porte désormais fermée, elles se mirent toutes deux en quête d’une nouvelle idée pour sortir d’ici. La compagnie de cette femme lui semblait plus désagréable que celle de l’homme à leurs pieds, ce qui en disait long sur leurs relations. Pietra se rendit brusquement compte que cette même femme n’avait exprimé aucune horreur en voyant le cadavre, et qu’elle continuait à bouger dans la pièce comme si le sol eût été parfaitement propre. Avec un frisson, elle se souvint soudain de la froideur avec laquelle l’inconnu de l’autre soir s’était déplacé dans son appartement, bougeant ses deux victimes avec la même indifférence. Qui qu’elle soit, la rousse qui cherchait un point faible dans le mur de l’autre côté de la pièce n’en était visiblement pas à son premier cadavre, et Pietra ne comptait pas finir de la même façon que celui qui leur servait de tapis.

« Plutôt que de faire des sarcasmes, tu n’aurais pas une idée pour nous sortir d’ici ? » demanda-t-elle finalement, alors qu’elle grimpait sur une étagère pour chercher une bouche d’aération, si ce n’était une trappe. Plusieurs flacons dégringolèrent sous ses pieds et vinrent s’éclater sur le sol, mais à vrai dire elle ne s’en inquiétait plus. L’équipe de ménage n’aurait qu’à se débrouiller. « Enfin si cet exercice mental n’est pas trop ingrat pour sa noblesse. » ajouta-elle avec une révérence moqueuse qui faillit lui faire perdre l’équilibre. Se rattrapant sur le mur, elle entendit un bruit creux. A la manière d’un cambrioleur, elle se mit à toquer sur le mur, cherchant à déterminer s’il n’y avait pas quelque chose derrière.

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