RADCLIFF (KENTUCKY): MAI 2015

Il y avait eu une piqure dans son bras, puis une douleur affreuse qui s’était répandu dans ses veines. Il n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, mais il était déjà trop tard. Le dégénéré avait réussi à lui filer entre les pattes. Ce serait pour une autre fois. Le chasseur était rentré chez lui, comme si de rien était. Il était bien loin d’imaginer ce qui était en train de lui arriver. Le lendemain, c’était une journée comme une autre et pourtant, il avait serré la main de son collègue pour le saluer, comme il le faisait tous les matins. Mais ce matin, il y avait quelque chose de différent. Le bracelet autour du poignet de son collègue avait sonné. Le silence s’était installé dans la pièce et le reste des chasseurs du gunpowder squad le regardait de travers. C’était impossible. U n dysfonctionnement peut-être ? Il avait voulu attraper son propre bracelet dans sa poche et la sonnerie avait retenti. On lui était tombé dessus, lui passant les menottes aux poignets comme s’il était un criminel, puis on l’avait enfermé dans l’une des cellules sécurisées que possédait le groupe. On aurait pu le tuer, tout simplement, mais y avait une question qui restait accroché à toutes les lèvres : Comment était-ce possible ?
Les documents étaient formels, il ne possédait pas le génome X. Est-ce qu’il avait trafiqué son dossier pour passer entre les mails du filet ? Impossible. Il avait toujours détesté les transmutants, de tout son être. Il se serait tiré une balle dans la tête si le résultat avait été positif. Enfermé au fond de sa cellule, l’homme ne comprenait pas ce qui lui était tombé dessus. D’un coup, ses mains avaient commencé à rougir et s’étaient enflammées. D’où est-ce que ça venait ça ? Une question à laquelle personne n’avait encore de réponse.

Le lendemain, ça avait été la même chose, plusieurs bracelets avaient sonné sans explication. Pareil le jour suivant et celui d’après. La panique s’était installée chez les hunters et enfin, une réponse était tombée, partout à la télé, à la radio, y avait eu cette voix qu’on se souvenait bien depuis l’attentat de la mairie. « Les transmutants n’ont pas choisi d’être ce qu’ils sont. Nos pouvoirs, on les a reçus du jour au lendemain sans comprendre ce qui nous arrivait. Du jour au lendemain, nous sommes devenus des cibles pour vous, les hunters, des monstres à abattre, quand bien même nous n’avions rien demandé à personne. Maintenant c’est à votre tour de vous retrouvé confronté à ce qu’on a vécu, mais est-ce que cette fois vous oserez presser la détente ? Est-ce que maintenant que vous êtes également des monstres, est-ce que vous allez vous entretuer ou bien comprendre que nous sommes tous des victimes de cette mutation ? Des humains qui subissent cette mutation sans pouvoir y dire non. » Il y avait eu un grésillement, puis, les télévisions et les radios avaient recommencé à tourner comme d’habitude. D’un coup, tout prenait sens. Là où les hunters avaient trouvé une solution à la mutation, les mutants eux, avaient trouvé un moyen de la provoquer chez des personnes saines. Et ça continuait, jour après jour, si bien qu’il devenait impossible de savoir qui était un véritable mutant et qui n’était qu’une victime de la ruse du groupe à présent connu sous le nom d’Insurgency.