La nuit avait été longue, une fois de plus. Une chance, je préférais les interventions de nuit, Tessa disait souvent que j'étais un animal nocturne, et elle n'avait pas tord. Comme si dès la fin du jour mes sens étaient décuplés. Mais les nuits étaient agitées depuis quelques temps à Radcliff, et celle-ci n'avait pas fait exception. Entre les bagarre dans les bars, les types bourrés qui hurlaient un peu fort je ne sais quelle étrange théorie politique, les accidents et autre, j'étais sur la brèche. Je rentrais tout juste d'une intervention dans le club de strip-tease. Dieu que je haïssais cet endroit. Des gros porcs regardait avidement des filles qui n'avaient souvent pas d'autre choix que d'être là se frotter à une barre. J'aurais voulu faire fermer cette abomination, mais il parait qu'il serait dangereux pour la paix social de toucher aux amusements du peuple. Alors je faisais comme tout le monde, je faisais comme si le club n'existait pas, et j'évitais cette partie de la ville tant que je le pouvais. Les interventions la-bas me mettait toujours sur les nerfs, parce qu'une femme en uniforme, ça excite les gros porcs. Et moi, les porcs, ça me provoque des accès de colère. Alors quand ils me sifflent, j'en colle deux au mur, histoire de donner le ton. Mais le jour s'était levé, j'avais bien mérité d'aller dormir un peu. Pour une raison mystérieuse, le hasard des plannings surement, je n'avais pas fermé l'oeil depuis près de quarante-huit heure.

Pourtant, une autre idée me vint à l'esprit. Un nom. Je ne me souviens plus vraiment de qui l'avait prononcé, peut-être avais-je simplement surpris une discussion dan la rue. Mais ce nom m'avait interpellé. J'étais sûre de l'avoir déjà lu ou entendu quelque part, et cela ne me disait rien de bon. Je tapais rapidement dans le moteur de recherche du commissariat Mikael Hartman. En quelque seconde, j'avais compris pourquoi il déclenchait chez moi tous les système d'alerte. Hartman était ce qu'on appelait vulgairement un chasseur de prime. Un mercenaire. Et il était à Radcliff. Je n'aimais pas ça. Je ne croyais pas au repentit. En moins d'un quart de seconde, j'avais prit ma décision. Il habitait dans les quartiers sud.

Quelques heures plus tard, le temps d'une douche et de manger un peu, j'étais dans les fameux quartier sud, de sale réputation. Je m'installais dans un café un peu au hasard je dois bien le reconnaître, en me disant que j'arriverais peut-être à glaner quelques informations avec un peu de chance. Je ne savais pas vraiment pourquoi je m'infligeais du travail supplémentaire, mais j'avais une drôle d'intuition. Ce Hartman n'était pas à Radcliff par hasard, et je n'aimais pas ce genre de type. Ils pensaient que la loi ne s'appliquait pas à eux, ils avaient leur propre loi. La loi, c'était moi. Enfin c'était nous, la police de Radcliff, du moins c'était le cas avant. Je chassais Lancaster de mes pensée, j'étais moins efficace quand j'étais furieuse, et la colère déclenchait encore parfois mes pouvoirs de façon incontrôlée. Je sirotais mon thé, perdu dans mes pensées, quand une silhouette familière s'engouffra dans le café. Monsieur Hartman. La chance était de mon côté apparemment. J'étais plutôt physionomiste en plus d'être assez intuitive. Nos regard se croisèrent je portais ma tasse à mes lèvres sans détourner le mien. Il ne fit pas plus attention à moi. Je l'observais à la dérober et quand il quitta le café, j'attendis quelques seconde avant de jeter un billet sur la table et de faire de même. Je voulais savoir où il allait. Dans un pays où n'importe qui ou presque pouvait se procurer une arme, on était jamais trop prudent. Je le suivais à quelques mètre. Il m'importait peu qu'il s'en rende compte, ça serait au moins un moyen de faire les présentation.