i. êtes-vous originaire de Radcliff ?
   Nop ! Je viens d'arriver ! En fait je viens de Californie, Oxnard pour être plus précise. C'est une belle petite ville, mais un peu trop proche de ma famille à mon goût... Et puis c'est joli ici aussi, hein ! Nan, nan, je  ne me plains pas de trop ; j'aurais pu tomber sur plus moche après tout ! Le vert, le gris et tout ça, c'est plutôt sympa comme palette de couleurs.

ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?

Et pas qu'un peu ! Ma famille est une petite mais vieille famille de hunter. Mes deux frères sont hunters et j'étais sensée en devenir une... Vous comprenez que, avec ma mutation, ce n'était pas vraiment la famille idéale. Enfin, je les aime ! Je ne dirai pas le contraire, mais j'aimerais quand même rester en vie assez longtemps pour battre au moins un record du monde. Pour le moment je fuis les hunters. J'ai beau faire partie de la famille, pour un bon hunter je suis une transmutante. Point à la ligne.

iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?

Ma mutation est pour moi tout à fait naturelle. Je ne la contrôle pas vraiment ; à chaque fois que je mens, à chaque fois que je cours, ma mutation se déclenche... je n'y peux rien, c'est comme ça. J'ai toujours cru que j'étais juste douée pour tout ça, que j'étais faite pour être une hunter exceptionnelle... Maintenant, je sais que je triche. Cependant, il me reste beaucoup à découvrir : maintenant que je sais que c'est un 'don' qui me permet toutes ces choses hyper pratique, j'aimerais pouvoir creuser un peu tout ça et définir mes limites. De temps en temps, je suis tout de même triste de ne pas pouvoir être comme tout le monde...

   iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?

Suffisante pour quoi ? Si c'est pour anéantir les transmutants, alors oui. Il faut le reconnaître, ce maire ne fait pas dans la dentelle, mais il est diablement efficace ! Je sais bien que je ne devrais pas parler ainsi de ces toutes nouvelles règles - vu qu'elles sont destinées à me tuer moi aussi, mais j'ai souvent du mal à me rappeler que je ne fais plus partie du clan des hunters. Maintenant ce sont eux les méchants et je dois me protéger.

Toute cette histoire a commencé le 13 juin 1998. Un samedi matin pour être plus exacte... ce jour-là, je suis née. Mes parents m'ont donné le doux nom de Diane en honneur à la déesse de la chasse.

Mes géniteurs se sont avérés être Monsieur et Madame Alexander, déjà parents de deux adorables bambins déjà très prometteurs : Andrew Junior - l'aîné - et Christopher. La famille Alexander est une famille plutôt connue en Californie dans le milieu hunter : cette famille est la caricature même du rêve américain version 'chasseur de mutant'. Depuis un petit siècle, les Alexander forment des hunter d'une qualité plutôt réputée.

Il y a des jours, vraiment, où le malheur s'acharne sur une personne : je vous le donne dans le mille ; je suis mutante. Oh bien sûr, ça aurait pu être pire, j'aurais pu être couverte de poils où encore avoir une paire de bras en plus, mais j'ai juste acquis un contrôle presque parfait de mon corps. Tirer précisément avec une arme à feu ne m'a jamais posé problème, courir de longue distance non plus.

Cette capacité, mes parents l'ont ignorée aveuglément en se disant que j'étais juste 'douée' ou encore 'prédestinée'. C'est ce que je pensais aussi et j'ai rapidement gravi les échelons de la formation de hunter. J'ai suivi une éducation assez stricte et ce dès mon plus jeune âge. Celle-ci se résume, en gros, en deux points : a) les mutants sont une menace pour l'humanité tout entière et b) un bon mutant est un mutant mort, alors voilà comment les tuer. Nous pouvons traduire ce raisonnement assez simplement par « mutant = méchant et hunter = gentil ».

À l'école, je faisais semblant d'être une fille normale ; je me suis fait des amies, j'ai fricotée avec des garçons... Le but était de se fondre dans la masse et de ne pas montrer au monde que notre famille apprenait à ses enfants comment tuer quelqu'un en moins de sept secondes et quinze centièmes - véridique !

En fait, c'est à l'âge de quatorze ans que tout est parti en sucette.

Citation :

ANDREW : « Eh bah dit donc soeurette ! Pas une goutte de sueur ! Tu ne nous cacherais pas un petit gène mutant quelque part toi ? » La remarque avait été lancée comme une boutade sans importance, mais elle fit très vite son chemin dans l'esprit de l'adolescente : trois kilomètres de courses comme si de rien n'était, c'est peu commun.

Puis il y a eu les tests du gouvernement. Ces tests où toutes ma famille a été en bombant le torse, dans une attitude qui disait « nous n'avons rien à nous reprocher ! ». Ça faisait déjà un an que la remarque de mon frère me trottait dans la tête et j'avais peur. J'avais peur d'être repérée.

En même temps j'étais curieuse de savoir si oui, ou non je portais le gène mutant.

Citation :

L'HOMME : « Je suis catégorique mademoiselle, vos résultats montrent que vous êtes une mutante. »

La minute après cette révélation, Diane avait prit sa décision. Elle ne pouvait pas rester chez elle ; la famille allait aller chercher leurs résultats pour assurer au monde hunter leur fiabilité. Son père le lui avait dit au dîner.

A ce moment-là, tout est allé très vite. J'ai pris le minimum vital et je suis partie de chez moi. Mes réflexes acquis aux fils des ans m'ont permis de penser clairement et de rester en vie. J'étais devenue tout ce que je détestais sur terre. J'étais devenue ce que j'apprenais à combattre depuis toujours. J'étais devenue mon pire ennemi. C'est à ce moment-là que j'ai changé mon identité. Le seul vestige de mon ancienne vie était mon deuxième prénom, Hailee, qui était le prénom de ma grande soeur morte en couche. Diane Alexander, cadette d'une famille de hunter, est devenue Emmy Vance, adolescente mutante sans histoire.

J'ai fini par arriver chez une vieille dame que l'on soupçonnait - on étant ma famille - d'aider les mutants. Je suis restée chez elle près d'un an. Au début, je combattais chacune des apparitions de ma mutation. Je me forçais à être essoufflée après mon footing matinal, je ne faisais jamais plus que ce que l'on m'avait demandé.

Et puis d'autres mutants sont arrivés chez la vieille. Je les ai d'abord évités et j'ai fini par tomber amoureuse. Oui, je sais, ça fait cliché. Mais les plus belles histoires d'amour sont parfois les plus surprenantes.

Il s'appelait Caïn et il a remis tout mon univers sans dessus dessous. Je pensais que j'étais le Mal, il m'a montré que ça ne voulait rien dire, il m'a prouvé que l'on peut-être quelqu'un de bien tout en était un mutant. Grâce à lui j'ai commencé à m'accepter tel que je suis.

Alors que je prenais seulement mes marques, la vieille m'a envoyée chez un autre type en me disant que, là-bas, je serais en sécurité. La ville s'appelle Radcliff - un peu comme Daniel Radcliffe, l'acteur qui a joué Harry Potter !

J'espère que mon nouveau tuteur sera un beau gosse, un peu ténébreux, gentil, pas trop affectueux....