i. que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
 Rose est totalement horrifiée par les événements actuels et le nombre de morts que l’ont peut voir à la télévision. Elle ne soutient pas du tout la cause des hunters et les voit comme des être inhumains, des êtres bien plus effrayants que ceux qu’ils sont censés chassés. A vrai dire, elle ne comprend pas d’où leur vient cette haine et ils lui font plutôt peur. Elle espère ne jamais avoir à faire avec eux et souhaite particulièrement que quelqu’un réussisse à les arrêter. Ils font tout de même plus de mal que de bien.

 ii. êtes-vous effrayée par l'apparition des transmutants dans la société ?
 Si au début cette histoire de transmutants l’a laissée perplexe, ce qui est totalement compréhensible étant donné qu’elle ne savait pas réellement à quoi s’attendre, aujourd’hui Rose a un opinion bien forgé. En effet, avec l’actualité de sa ville, elle s’est rendu compte que les transmutants n’étaient pas les personnes les plus dangereuses de l’histoire. Surtout que jusqu’à maintenant, tout le monde a vécu en toute tranquillité et aucun d’eux n’a blessé un humain ou elle ne sait quoi d’autre. Elle les traite donc comme n’importe qui d’autre, tant qu’ils sont agréables avec elle, elle l’est avec eux.

 iii. avez-vous déjà fréquenté des mutants ?
 Si Rose a déjà fréquenté un mutant c’est inconsciemment. Ce n’est que des mois après la mort de sa mère, qu’elle et son père ont découvert que cette dernière était un l’un deux en rangeant divers dossiers rangés dans son bureau. Elle s’est d’abord interrogé sur le secret de sa mère et s’est finalement convaincue elle-même qu’elle avait gardé le silence pour la protéger, elle et son père. Le fait qu’elle n’ai jamais rien soupçonné concernant sa mère ne fait que prouver, selon elle, que les mutants et les humains peuvent vivre en parfaite harmonie.

 iv. que pensez-vous de l'élection récente de thaddeus lancaster à la tête du comté ?
 Pour être honnête, Rose a été profondément choquée le jour des résultats des élections. Elle n’aurait jamais pensé que les habitants de sa ville puissent être à ce point effrayés par les transmutants et d’autant plus partants pour la politique de terreur que Thaddeus Lancaster fait régner. Oui, la jeune femme a peur de lui et n’a pas peur de le dire. Chaque fois qu’elle suit une de ses apparitions, elle a des frissons dans le dos. Son élection ne présage rien de bon, surtout pour tous ces pauvres gens atteints de mutations qui tentent de survivre malgré eux.

Février 1998
Une immense pièce montée de petit muffins tous plus colorés les uns que les autres trônait au milieu de la table de la salle à manger. Des cupcakes, le pécher mignon de la petite Rose, en particulier ces petits roses pailletés que sa mère avait pris soin de placer au milieu de tous. Diverses guirlandes d’anniversaires étaient accrochées sur les murs de la pièce, des ballons par dizaine tentaient désespérément de s’échapper du plafond et surtout, une famille réunie. Entourée de sa mère, de son père et de Hermès le lapin, Rose souffla sur ses sept bougies. Fais un vœu lui avaient-ils dit, qu’on ne soit jamais séparés avait-elle souhaité. Des applaudissements, des rires, des baisers. Cet anniversaire était sûrement le meilleur que la jeune femme ai jamais connu. Le ventre plein, la petite quitta la table et se mit à courir dans la maison. C’était une petite maison qu’ils avaient là, mais elle renfermait tout ce qu’il y avait de plus important à ses yeux. La famille Mikkelsen avait toujours vécu là, bien avant la naissance de la petite d’ailleurs. La petite ville de Radcliffe avait été une révélation pour les amoureux qui s’y étaient rencontrés quelques années plus tôt. Mais pour la mère de la famille, la vie ne s’était pas toujours faite aux États-Unis, et il était grand temps pour Rose d’apprendre à connaitre ses origines. « Ma puce, maman a une surprise pour toi. » Sans perdre une seconde, la jeune fille se jeta sur les genoux de sa mère qui lui tendit une petite enveloppe. Intriguée par son contenu, Rose Grace l’ouvrit avec délicatesse, découvrant trois billets d’avions à leurs noms. « On va t’emmener visiter le pays où j’ai grandi, tu verras, tu as un cousin et une cousine qui t’attendent là bas. » Ravie de la surprise, et plus particulièrement d’avoir une famille plus nombreuse, la petite serra sa mère dans ses bras.

Novembre 2005
Les balades en roller du dimanche après-midi étaient chez les Mikkelsen une institution, plus importantes encore que les spaghettis à la bolognaise du jeudi soir. Depuis toute petite, Rose avait pris l’habitude de partir, aux côtés de sa mère, déambuler le long de l’allée principale de Radcliff. Rien n’avait jamais empêché les deux femmes à s’adonner à leur plaisir hebdomadaire, pas même le mauvais temps. Il était quinze heure et une minute, lorsque l’adolescente sortit de sa chambre en trombe, vêtue d’un jean délavé et d’un petit haut coloré. Ses rollers roses à la main, elle descendit les escaliers à toute vitesse et se jeta sur sa mère, encore assise sur le canapé. « Maman il est déjà quinze heures, pourquoi tu n’es pas encore prête à partir ? » Son père ne laissa pas une seconde à sa femme pour répondre et se leva en direction de sa fille. Son expression était sérieuse et peu enjouée, ce qui intrigua fortement l’adolescente. Tout en la prenant par la main et la trainant à l’extérieur de la pièce, il prit la parole. « Vous n’irez pas aujourd’hui, maman est fatiguée. » Pas un mot de plus, aucune explication. Rose resta dubitative devant un tel comportement, si étrange et peu habituel venant de son père. Rater un après-midi de roller ne fut pas son plus grand problème, c’en était surtout la raison inconnue. En tant que gamine bien éduquée et sage, Rose s’était finalement fait une raison et avait passé l'après-midi dans sa  chambre, sans réellement chercher à savoir ce qui se tramait chez elle. Elle était curieuse, certes, mais l’idée de pousser ses parents à lui dire quelque chose qu’ils n’avaient pas avoué naturellement allait contre ses principes. Cependant, le soir même, elle fut accidentellement témoin d’une conversation qui éclaira la situation. Alors qu’elle descendait pour le repas, l’adolescente entendit ses parents dans un débat plutôt mouvementé. N’étant pas désireuse d’arriver en pleine dispute, elle resta derrière la porte de la cuisine et attendit, totalement silencieuse. « C’est trop tôt pour lui dire, attendons de voir comment les choses évoluent. On ne sait pas comment elle pourrait le prendre, elle est si jeune Margaret! » Loin d’être idiote, la jeune fille comprit immédiatement qu’elle était le sujet de la conversation. Le sourcil arqué, elle s’approcha davantage de la porte et redoubla d’attention. « Trop tôt ? Est-ce que tu es bien sûr ? Si on attend encore ça sera trop tard. Ce fichu cancer est en train de me tuer Josh, on n’y peut rien, elle a le droit de savoir. C’est ma fille. » Un cri horrifié s’échappa de sa bouche. Consciente qu’elle risquait de se faire entendre, elle plaqua alors ses mains contre son visage. Il ne fallut pas une minute avant que la porte ne s’ouvre, laissant apparaitre ses deux parents, visiblement dans le même étant de choc. Les larmes lui montèrent aux yeux quand sa mère la prit dans ses bras. « Mon bébé, je t’aime tellement. Je suis désolée. »

Mars 2006
Sa mère n’avait cessé d’être désolée les mois qui suivirent. Désolée de lui avoir caché depuis des semaines qu’elle était atteinte d’un cancer du cerveau. Désolée d’être malade. Désolée de rater leurs ballades en roller à cause de la fatigue et de ses traitements. Désolée de lui infliger tout cela alors qu’elle n’était qu’une jeune fille encore. Même malade, sa mère restait la personne la plus altruiste qui soit, ce qui avait le don de faire pleurer Rose. Sa mère était la meilleure personne qu’elle connaissait, elle ne méritait pas ce qui lui arrivait. Mais est-ce que quelqu’un le méritait réellement ? Elle ne pouvait répondre à cette question. Il y avait bien trop de questions. Les mois qui suivirent furent bien difficile pour toute la famille. Les notes de Rose avaient chutées, tandis que sa joie de vivre et son entrain naturel se dissipaient au fur et à mesure. De son côté, son père se montrait distant, incapable de se rendre utile et s’en voulait tout autant. Lui aussi était désolé. Rose était chez sa meilleure amie ce soir là, elle lui avait prévu une soirée films d’amour, cupcakes, vernis et potins afin de lui remonter le moral. L’adolescente était toujours aussi touchée par le soutient que celle-ci lui avait montré depuis le jour où elle avait appris la maladie de sa mère. Pas une seconde elle ne l’avait quittée, pas une seconde elle ne l’avait laissé pleurer dans son coin. Tout semblait se dérouler pour le mieux, l’esprit de la jeune fille étant concentré sur d’autres choses, il lui était pour le moment impossible de penser à toutes ces questions qui ruminaient si souvent dans sa tête. Cependant, Rose avait appris que rien de bien ne durait très longtemps désormais. Quand son portable sonna, affichant le nom de son père, son cœur manqua de quitter sa poitrine. Elle savait. Son père n’avait aucune raison de l’appeler à une heure pareille en la sachant chez Meredith. Oui, elle savait ce que tout cela voulait dire. L’expression figée, elle décrocha le téléphone. Rien. Son père ne parlait pas, cependant elle fut capable de discerner des bruits de sanglots. Le cancer venait de lui prendre sa mère à tout jamais et elle n’avait même pas pu lui dire au revoir.

Juillet 2012
Son sac de voyage dans les bras, postée devant la portière conducteur de la voiture, Rose donna un dernier baiser à son petit ami. Le sourire aux lèvres, elle secoua la main et le regarda disparaitre dans le coin de la rue. C’était la première fois depuis des années qu’elle s’était autorisée à quitter la maison plus de quelques jours. Ces deux semaines de vacances avec Derek avait été une source de repos incroyable. Lorsqu’elle pénétra dans sa maison, la jeune femme eut cependant une mauvaise surprise qui vint gâcher cette bonne humeur dont elle faisait preuve. Des boites de pizzas, des canettes de bières et des boites à moitié vides de plats cuisinées en tout genre jonchaient sur le sol et la table du salon. Dans la cuisine, une tonne de courrier était entassée sur la table, non ouvert. Inquiète qu’il ne soit arrivé quelque chose à son père, elle dévala l’escalier et ouvrit la porte de son bureau à toute vitesse. Son père, visiblement très surpris de la voir débarquer ainsi, se leva. « Oh tu es rentrée, bienvenue à la maison chérie. » Rose en resta sans voix. Son père était devenu un vrai enfant depuis la mort de sa mère. Non pas dans son attitude et son caractère, mais plutôt parce qu’il était incapable de faire quoi que ce soit par lui-même. Se nourrir, faire le repassage, payer les factures, rien n’était à sa portée. Il répétait souvent que le décès de sa femme l’avait laissé comme une coquille vide et qu’il avait bien de la chance d’avoir une fille aussi formidable qu’elle pour l'aider. Pour être honnête, Rose était fatiguée de tenir le rôle de sa mère dans la maison et pourtant, il lui était impossible d’arrêter. Elle avait bien trop peur que son père ne se laisse mourir si elle venait à quitter la maison. « Il faut que tu envoies les chèques des impôts, le dernier délais est après demain. » La jeune femme soupira et se laissa tomber sur le sol. « Papa, je ne pourrais pas toujours être là pour toi. » Elle avait envie de croire qu’elle pourrait s’échapper un jour, mais c’était tout bonnement impossible.

Avril 2014
Assise aux côtés de son père dans leur bon vieux canapé, Rose ne put retenir un cri lorsque les résultats du scrutin furent annoncés. Thaddeus Lancaster venait de devenir maire de Radcliff, lui et sa politique contre les transmutants. « Voilà une bonne chose de faite, ces gênes sont une maladie. Il faut en venir à bout ! » La jeune femme se retourna horrifiée vers son père, interdite devant sa réaction alors que tous deux avaient appris peu après la mort de sa mère qu’elle était une mutante. « Comment tu peux dire ça ? Maman était l’une deux ! » Avec tout l’agressivité du monde, l’homme jeta la télécommande sur le sol. « Et c’est ça qui l’a tuée. Foutus mutants. » Tandis qu’il continua de pester dans son coin, Rose se leva du canapé, préférant s’isoler dans sa chambre que de subir des propos si douloureux. Son père perdait la raison.