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 just breathe (fst, maxiona)

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Fiona Munroe
Fiona Munroe

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SUR TH DEPUIS : 26/03/2016
MessageSujet: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeDim 11 Sep 2016 - 12:53

cause you can't jump the track, we're like cars on a cable,
and life's like an hourglass, glued to the table.
no one can find the rewind button, boys so cradle your head in your hands,
and breathe, just breathe,

breathe@annanalick

Tu aimes le changement. Et il faut le dire, en tant qu'interne en médecine, tu es bien servie dans le domaine du changement. Dans le domaine de la surprise, de l'anxiété et du manque de sommeil aussi, mais tu te dis que ce n'est que les effets secondaires de ton choix de carrière. Ce qu'il y a d'intéressant aussi en tant qu'interne, c'est que tu es emmené à travailler sur à peu près tous les services offerts à l'hôpital. Et tu as beau être déjà rendu à la moitié de la deuxième année de ton internat, tu ne sais pas encore dans quoi tu aimerais te spécialiser. Il y a tellement choses que tu aimes, tellement de choses qui t'intéressent et te passionnent que tu te demandes combien tu es censée savoir à cent pour cent qu'une spécialité est fait plus particulièrement pour toi qu'une autre. Depuis que tu as été vaccinée, tu te perds corps et âme dans la médecine, parce que c'est la seule chose qui te permet encore de te sentir comme celle que tu as pu être, celle que tu étais avant. Alors tu travailles, autant que tu peux. Sur le plancher, dans tes livres, n'importe quoi pour ne pas constater l'horrible état dans lequel tu te trouves vraiment depuis cette attaque qui a changé le reste de ta vie. Cette nuit, tu n'es pas censée être là. Tu étais à l'hôpital ce matin et tu n'étais pas censée revenir avant demain, mais tu étais en train de virer folle dans ton appartement, alors tu es revenue. Ta supérieure t'offre un sourire quand tu lui demandes où tu peux aller, car elle sait trop bien pourquoi tu es encore là. Elle a appris à te connaître dans la dernière année, et même si tu ne lui as jamais dit directement, elle sait que l'insomnie fait partie de ton quotidien. Toi qui ne dors en moyenne que trois ou quatre heures par nuit désormais, mais qui parvient tout de même a fonctionné grâce à une quantité phénoménale de caféine. Tu te retrouves donc sur la rotation à l'urgence avec deux résidents que tu connais de nom, mais pas particulièrement plus que ça. C'est une nuit plus ou moins tranquille alors que tu es emmenée à faire quelques points de sutures à un mec trop chaud qui s'est ouvert la main au bar et tu surveilles de près une jeune femme enceinte se plaignant de maux abdominaux anormaux. Tu es en train de terminer les sutures de l'homme encore chaud qui te fait du rentre-dedans de manière assez ridicule alors que tu entends ton nom crier par un des résidents qui te demande de l'aide. Tu aperçois un jeune homme sur la civière qui passe à quelques mètres de toi qui semble avoir de grandes difficultés à respirer, et c'est sans attendre plus longuement que tu viens prendre place à côté de ton résident qui s'attarde déjà à tenter de calmer le jeune homme qui cherche sans grand succès sa respiration. Tu places tes mains sur ses épaules alors que le résident le branche déjà à quelques machines, dans le but de percevoir plus facilement les signes vitaux. « Calmez-vous Monsieur. Ça va aller. On est là pour vous aider. » Et soudainement, tu te sens tellement impuissante alors que le résident continue ses différentes démarches d'interventions. Tout ce que tu fais, c'est de garder ton regard sur le jeune homme, d'attirer son attention ailleurs alors que les secondes filent soudainement trop lentement.
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Maxence Sanderson
Maxence Sanderson

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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeDim 11 Sep 2016 - 17:44

Just breathe
Fiona & Maxence



Cela fait trois jours que Nolan ne me laisse aucun répit. Trois jours qu’il me fait payer les coups que je lui ai donnés, trois jours qu’il s’en va provoquer des clampins lambdas et déverser sur moi tous ses hématomes sans la moindre considération pour ma santé. Trois jours, si peu mais déjà une éternité. Et la maladie de ma sœur qui s’acharne sur mes bronches, s’acharne sur mon système digestif, comme accentuée par ma faiblesse physique. Parfois, je me demande comme elle fait pour survivre à tout ça, comment elle fait pour vivre normalement malgré tout. Et je me souviens qu’elle est dépendante, pleinement dépendante, de la mutation de Nolan, de la présence de Nolan à ses côtés. Si je veux protéger Thaïs, il faut que je protège Nolan. Si je veux que ma petite sœur vive, il faut que Nolan vive, que Nolan conserve cette mutation qui fait de ma vie un enfer et qui le place sans aucun doute en situation de force. Non, pas de force : de supériorité. Appuyé au lavabo de la salle de bain, je considère mon regard exsangue, mes yeux largement cernés et ma respiration lourde, pénible et surtout sifflante. Chaque quinte de toux est plus douloureuse que la précédente. Je me passe un peu d’eau glacée sur mon visage, pour me réveiller, pour chasser la sueur maladive qui perle sur mon front, sans grand succès. Je sais qu’il ne faut pas que Thaïs me voie comme ça, sinon elle culpabilisera. Je sais aussi qu’il ne faut pas que Nolan me voie comme ça, sinon il jubilera. Et je sais aussi qu’il faut impérativement que je me fasse soigner, sans quoi d’ici quelques jours, tous ces symptômes retourneront dans leur corps d’origine, dans le petit corps, fragile, si fragile de ma sœur, et que ce sera à elle d’en subir les conséquences.

Dans des mouvements lents et précautionneux, je termine de m’habiller avant d’aller chercher dans la cuisine la lourde médication de Thaïs, que c’est maintenant à moi de prendre. Partage de la maladie, pour laisser à son corps le temps de se remettre, partage de la thérapie, pour lui donner l’espoir d’avoir une vie normale, une espérance de vie plus longue, un avenir ou quelque chose s’en approchant. Un verre d’eau, j’avale un à un les gélules et comprimés, j’attrape ma veste pour rejoindre comme je peux le seul établissement à avoir accepté de m’embaucher.

Au milieu des fleurs, sans être complètement à mon aise, je me sens protéger. Même si la journée s’avère compliquée, je me sens invisible dans ce lieu totalement incongru. Qui va penser qu’un aide chez un fleuriste est en réalité un prisonnier en cavale ? En théorie, personne… et on va faire en sorte que cela reste le cas le plus longtemps possible. D’une main si peu assurée que c’en est ridicule, je copie les mouvements du fleuriste pour mieux les reproduire et continuer à apprendre. S’il me garde, j’aurai un revenu fixe, presque, presque légal. Une nouvelle quinte de toux me force à m’interrompre, me force à filer dans l’arrière-boutique pour tenter d’aller chercher de quoi boire. Je m’écroule à l’instant même où j’agrippais la porte, dans un fracas de pots cassés. Aussitôt, sans que je ne puisse enrayer d’une quelconque manière le processus, mon patron appelle les pompiers, le visage tiré de traits anxieux. L’ambulance, la civière, je suis contraint de me laisser faire, tout en tentant de rester conscient. Ne pas donner mon vrai nom, ne pas parler de Thaïs, et encore moins de Nolan. Il faut que je reste lucide, il ne faut pas que je fasse de faux pas.

Je n’aime pas les hôpitaux. Si j’ai appris quelque chose au contact de Lazar, c’est bien que ce genre d’institutions sont le meilleur moyen de revenir dans les radars de la police, dans les radars du FBI, dans les radars de ceux qui peuvent me renvoyer en prison, me renvoyer sur la chaise électrique. Je me laisse faire, parce que je n’ai pas le choix. On me parle, on me pose des questions, je me concentre surtout pour ne pas sombrer dans l’inconscience. Finalement, on me transfère dans un lit, des aiguilles s’infiltrent sous ma peau, des patchs sont posés sur mon torse, un bip laborieux se met en place. Et une voix différente s’élève juste à côté de moi. « Calmez-vous Monsieur. Ça va aller. On est là pour vous aider. » Je cligne des yeux en croisant son regard.

Roux. Rousse. Un regard brun, des cheveux roux. J’ai un sourire stupide, je repars dans une quinte de toux. « Mucoviscidose, il faut juste que… » J’essaye de me redresser comme je peux. Thaïs a déjà subi ça de nombreuses fois, il faut juste qu’on m’aide à dégager mes bronches. La maladie de ma sœur ne s’est pas encore trop attaquée à l’appareil digestif, elle s’est concentrée sur ses poumons. Ce qui m’épargne le lavement et l’opération pour poser l’implant qui permet de le faire. Mais qui ne m’épargne pas ce que je m’oblige à considérer comme une simple mésaventure. Déjà, j’insiste pour me redresser totalement, pour me persuader que ça va aller. Les hôpitaux me mettent tant et si bien mal à l’aise que je n’ai plus qu’une seule envie : partir. Même si pour ça, je m’octroie le droit de donner aux médecins des ordres sur ce qu’ils doivent me faire. « Aidez moi juste à dégager les bronches et je m’en vais. » J’agrippe le poignet de la rousse. « C’est pas grave, il faut juste qu’on me dégage les bronches. » Et on oublie ces bleus qui couvrent mon corps.

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Fiona Munroe
Fiona Munroe

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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeLun 12 Sep 2016 - 2:27

cause you can't jump the track, we're like cars on a cable,
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no one can find the rewind button, boys so cradle your head in your hands,
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breathe@annanalick

Tu voudrais pouvoir faire quelque chose de plus alors que les couleurs du jeune homme devant toi semble détériorer seconde après seconde. Dans ce boulot, tout est toujours une question de temps. Chaque intervention est importante, cruciale même dans un cas comme celui-là. Et alors que les machines s'installent autour de lui et que chaque mouvement est impeccablement calculé pour tenter de trouver ce qui se passe avec le jeune homme qui semble sans identité dans le moment présent, tu regardes ce qui se passe en te concentrant sur le patient devant toi. Parce que s'il y a quelque chose que tu as apprise dans la dernière année en tant qu'interne, c'est que tu te dois de savoir quand prendre les devants, et quand laisser la place à quelqu'un d'autre pour ne pas te mettre dans les jambes, pour ne pas causer plus de problèmes. Le jeune homme tousse et tousse encore alors que tes collègues tournent en rond autour de lui, mais ton regard ne le quitte pas. « Mucoviscidose, i faut juste que.. » Tu le veux qui tente de se relever alors que ton cerveau traite l'information qu'il vient de t'offrir. Sauf que tu es concentrée sur le jeune homme alors qu'il tente de se rasseoir, chose que tu ne le laisses pas faire. Tu le retiens en place alors que son regard ne quitte pas la tien, et tu peux trop facilement la détresse qui traverse le regard de l'inconnu. De ton côté, tu essayes d'être le plus calme possible et la plus rassurante possible, parce que tu sais trop bien ce que c'est que de se retrouver dans ce lit et d'être incapable de prendre le contrôle sur ton propre corps. « Vous ne pouvez pas vous lever tout de suite. Prenez une grande respiration pour moi s'il-vous-plaît. » Tu es consciente que de prendre une grande respiration puisse être légèrement impossible dans l'immédiat, mais tout ce que tu cherches à faire dans le moment présent, c'est de recentrer le patient. Tu as pu remarquer dans la dernière année que souvent, la détresse respiratoire est augmentée par le patient qui panique plutôt que de tenter de reprendre le contrôle sur sa respiration. Tu repenses à ce qu'il vient de dire, à cette maladie qui est la sienne ou du moins, c'est ce qu'il semble dire. Alors que tu le retiens toujours en place, tu lui lèves la tête, dégageant ses voies respiratoires le plus possible pour favoriser une meilleure respiration. La toux est encore persistante chez le jeune homme, chez qui la panique semble être encore bien présente.

« Aidez-moi juste à dégager les bronches et je m'en vais. » Tu fais signe que non de la tête, mais tu ne réagis pas alors que le résident demande à une infirmière de lui apporter une pompe de ventilation manuelle avec un masque, et tu dois encore pousser le jeune homme pour le forcer à rester coucher sur le lit. Tu sursautes lorsque la main du jeune homme s'agrippe de ton poignet, et tu mets ta main libre sur la sienne que tu aperçois ton collègue préparer le matériel nécessaire pour aider l'inconnu à mieux respirer. « C'est pas grave, il faut juste qu'on me dégage les bronches. » Sans plus attendre, tu vois le résident qui installe le masque et qui te donne la pompe, permettant à l'oxygène de rentrer dans les voies respiratoires et d'être filtrer de manière plus adéquate. Après quelques secondes, les couleurs du jeune homme redeviennent de plus en plus normal, et tu sens la tension redescendre. Parce que même si tu sais qu'il te faut être en mesure de pouvoir garder ton sang froid lors de situation critique – particulièrement à l'urgence – tu as une légère tendance à laisser la panique te gagner quand tout se passe vite, trop vite. « On va prescrire des antibiotiques aussi pour la dilatation des bronches. Munroe, tu restes avec lui, occupe-toi du transfère en chambre et prends les informations. On le garde sous surveillance au moins pour la nuit. » Tu acquiesces aux ordres de ton supérieur, alors qu'une infirmière t'aide à transférer le jeune homme dans une chambre au bout du couloir et tu redoutes déjà le moment où tu te retrouveras seule avec l'inconnu. Parce que juste à l'écouter, tu sais qu'il ne veut pas être là, mais il te faudra trouver un moyen d'obtenir les informations dont tu as besoin pour assurer un bon suivi. Tu remarques que les signes vitaux sont de mieux en mieux,alors tu te permets d'enlever le masque, pour te permettre de discuter avec le jeune homme. « Hey. Vous nous avez fait peur un instant. » Tu lui offres un sourire, souhaitant vraiment le mettre en confiance avec toi. « Je suis la Dr. Munroe. Je vais m'assurer que votre respiration reste bonne et que vos bronches se dilatent correctement. Vous m'avez parlé de mucoviscidose, il y a longtemps que vous souffrez de fibrose kystique? » Tu vas chercher à quelques pas du lit le dossier encore vide du jeune homme, et tu essayes sincèrement être en mesure de remplir tous les blancs qui se présentent devant toi. « J'aurais besoin que vous m'aidiez pour remplir votre dossier. J'aurais besoin de votre carte d'hôpital si vous l'avez, ou au moins vote nom. » Un sourire. En espérant que quelque part, ça puisse aider.
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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeSam 17 Sep 2016 - 11:13

Just breathe
Fiona & Maxence



La procédure, sans en être un expert, je commence à la connaître pour avoir vu Thaïs la subir, et plutôt deux fois qu’une. Les médicaments qu’elle doit prendre à vie, les visites récurrentes à l’hôpital, les rendez-vous chez le kiné, je n’ai rien connu de tout ça parce que j’étais en prison. Ce sont ma mère et Nolan qui ont dû les supporter. Et je ne culpabiliserai jamais assez pour ne pas avoir été là quand ils avaient besoin de moi. Mais les hospitalisations en urgence, en trois ans… il y en a eu quelques unes. Soit Thaïs, soit Nolan. Moi, j’y ai toujours échappé de justesse. Avant aujourd’hui. L’hôpital, le meilleur moyen pour retomber sous les radars, une angoisse qui supplante même ma détresse respiratoire. Je m’accroche comme je peux à la rousse qui est à côté de moi, qui tente de me rassurer. Mucoviscidose: je me dis que si je presse le diagnostic, que je vais sortir plus vite. Je ne peux rien faire d’autre, je ne peux que me construire tous les scénarios possibles, de Thaïs et Nolan arrivant d’un pas pressé au FBI investissant les lieux en passant par un évanouissement. Il faut que je parte: cette pensée se solidifie, s’impose. Se superpose à tout le reste. Il faut que je me lève, mais la seule intervention de la médecin suffi à me clouer au lit. « Vous ne pouvez pas vous lever tout de suite. Prenez une grande respiration pour moi s'il-vous-plaît. » Par mimétisme, je ne peux que copier sa respiration. C’est un râle plus qu’une expiration qui m’enferme dans des bronches obstruées et qui me secoue à nouveau dans une quinte douloureuse. Je ne peux pas m’empêcher de la voir comme une alliée, de river mes rétines dans les siennes pour concentrer mon attention quelque part. Je me raccroche à elle, juste parce qu’elle est là, juste parce qu’elle me parle, juste parce que je n’ai pas d’autre point de repère. Me dégager les bronches, c’est l’important. Chercher à me soigner durablement, c’est impossible, je le sais. Ma santé, elle est en arrière-plan. Tout ce que je sais, c’est que si on me déblaie les bronches, d’ici une vingtaine d’heures, ce seront celles de ma soeur qui seront complètement dégagées. Et c’est ce qui me retient de partir, ce qui me retient de forcer et d’imposer ma volonté. L’hôpital met ma vie en danger, certainement plus que cette maladie étrangère.

Un masque se colle sur mes lèvres, sur mon visage, je resserre ma poigne sur la main en inspirant lentement, redressé sans pourtant être assis. Les secondes me paraissent interminables mais je sens mon état s’améliorer, presque à vue d’oeil. « On va prescrire des antibiotiques aussi pour la dilatation des bronches. Munroe, tu restes avec lui, occupe-toi du transfert en chambre et prends les informations. On le garde sous surveillance au moins pour la nuit. » Je cligne des yeux. Les antibiotiques, je veux bien. Le transfert… il en est déjà hors de question. Quand à rester ici toute la nuit… mais pour le moment, tant que mon état ne se sera pas stabilisé… je ne vois pas vraiment ce que je peux faire.

J’inspire comme je peux. Respirer, respirer mieux le plus vite possible: il faut que je m’accroche à cette pensée. Si je vais mieux, ils n’auront pas d’autre choix que de me laisser partir. Non ? On me transfère sans que je ne réussisse à m’y opposer, on m’installe dans une chambre qui, déjà, me fait horreur et me rappelle un peu trop ma cellule sans que je puisse déterminer pourquoi.

Je secoue la tête dès qu’on me libère du masque, comme pour me défaire de cette sensation d’oppression. « Hey. Vous nous avez fait peur un instant. Je suis la Dr. Munroe. Je vais m'assurer que votre respiration reste bonne et que vos bronches se dilatent correctement. Vous m'avez parlé de mucoviscidose, il y a longtemps que vous souffrez de fibrose kystique? »  Je cligne des yeux, une nouvelle fois. En m’asseyant sur le bord du lit, sans pour autant aller juste qu’à me lever. Ce n’est pas le moment de provoquer, surtout que je ne veux pas la mettre en porte à faux vis à vis de ses supérieurs. « Que je souffre de quoi ? » Ma voix est détestablement rauque. Fibrose kys… je plisse les yeux, incapable de répéter le mot qu’elle vient tout juste de prononcer. « C’est une maladie génétique, donc je suppose que j’en souffre depuis ma… naissance ? » Je suis prudent dans mes réponses. Quand Thaïs a-t-elle commencée à devoir fréquenter des instituts spécialisés ? Depuis ses quatre ans. Déjà qu’il est fort probable que mon ADN ne démontre aucune anomalie, je redoute plus que tout de lui mettre la puce à l’oreille par des réponses incohérentes ou illogiques. Raison de plus pour m’échapper au plus vite. « J'aurais besoin que vous m'aidiez pour remplir votre dossier. J'aurais besoin de votre carte d'hôpital si vous l'avez, ou au moins votre nom. »

Raison de plus pour disparaître. Je dois pâlir à vue d’oeil. « Pa… pardon ? Mon dossier ? Carte d’hôpital ? Mais… pourquoi est-ce que vous en avez besoin ? » Ce n’est pas que je panique, c’est que je me sens acculé. Pourtant, j’aurais dû m’y attendre. Non: je m’y attendais, là n’est pas le problème. Le problème c’est que malgré toutes ces années, je reste un menteur effroyable, je déteste mentir, et je suis incapable d’assumer le moindre mensonge. Le seul qui a pu un jour franchir mes lèvres sans que l’on ne puisse s’en douter, c’est celui qui m’a foutu en prison. Et c’est le seul pour lequel je n’arrive pas à savoir si j’éprouve du regret ou juste un lourd sentiment de culpabilité. Je déteste mentir: si je peux esquiver la question du nom le plus longtemps possible… « J’ai entendu votre collègue parler de me garder la nuit, ce ne sera pas nécessaire, je vais déjà mieux. » Je veux aller mieux. « Je… je ne voudrais pas vous déranger plus longtemps... » Comment a-t-elle dit s’appeler, déjà ? Je plisse les yeux, comme toujours lorsque je réfléchis. « … docteur Munroe, c’est bien ça ? »


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Fiona Munroe
Fiona Munroe

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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeDim 18 Sep 2016 - 1:43

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breathe@annanalick

Tout se passe tellement vite que tu mets quelques secondes avant de comprendre que le patient toi est maintenant correct. Que pour l'instant du moins, il est hors de danger. Mais comme tu es à l'urgence, tu sais trop bien que tout doit aller vite, trop vite. Ton résident te demande de rester avec ce patient, pour la soirée, il est ton cas et tant que tu n'auras pas tout ce qu'il faut, tant que tu n'auras pas toutes les informations dont tu as besoin, tu sais que tu ne pourras travailler sur personne d'autre. Quand tu commences ton interrogatoire pour pouvoir remplir toute ta paperasse, tu es intriguée par les réactions du jeune homme qui se remet tranquillement de son malaise. « Que je souffre de quoi? » Tu fronces des sourcils, un peu étonnée qu'il n'ait jamais entendu le nom, mais tu te dis que c'est possible, dépendamment d'où il vient que les termes utilisés ne soient pas les mêmes. « Fibrose kystique. C'est un autre terme utilisé pour mucoviscidose. » Tu demeures le plus calme et le plus neutre possible, alors que ton regard ne quitte pas celui du brun depuis qu'il est arrivé. Tu ne saurais pas être en mesure d'expliquer le pourquoi du comment, mais il y a ce petit quelque chose qui t'agace chez lui, qui te questionne, et plus il répond à tes questions, moins tu ne comprends où va cette discussion. « C'est une maladie génétique donc je suppose que j'en souffre depuis ma.. naissance? » Tu échappes un petit rire, il essaye tellement de rester évasif dans ces réponses que son non-dit parle plus fort qu'il ne le veut. Ce n'est pas le premier patient que tu vois qui tente de cacher quelque chose, mais c'est bien l'une des premières fois que c'est aussi flagrant. « Tu supposes ou tu sais? Normalement, la maladie, c'est pas quelque chose qu'on suppose. » Tu mets quelques secondes avant de réaliser l'erreur que tu viens de faire. C'est toujours difficile de vouvoyer les patients quand ils ont à peu près ton âge, mais c'est quelque chose sur quoi tu te dois vraiment de travailler. « J'veux dire vous. Vous supposez ou vous savez. Désolée. » Ton regard baisse soudainement sur le dossier, et tu essayes de faire comme si de rien était, alors que tu fais semblant de lire la page toujours blanche.

« Pa.. pardon? Mon dossier? Carte d'hôpital? Mais.. pourquoi est-ce que vous en avez besoin? » Tu essayes d'offrir un sourire rassurant au jeune homme, car tu vois bien que les questions que tu lui poses crée une anxiété et la seule chose que tu veux vraiment faire avec tes questions, c'est lui causé un autre malaise respiratoire. Tu poses à nouveau ta main sur ton épaule, espérant sincèrement que le geste est aussi rassurant que tu le veux, même si tu te mets soudainement en doute face au visage paniqué du jeune sans nom. « C'est une politique de l'hôpital. Pour le suivi. Si jamais il vous arrive de revivre un autre malaise dans le genre, c'est plus facile pour nous de savoir de quoi vous souffrez plutôt que de repartir à zéro à chaque fois. » Tu réalises assez vite que tout ton blabla au fond, n'a rien de rassurant. Tu penses vite, à la recherche de quelques mots de plus qui pourraient faire toute la différence. « On fait rien de spécial avec vos informations, donc il n'y a pas d'inquiétude à y avoir à ce niveau là. » Tu n'as jamais vraiment compris les gens qui ont peur de dire quelque chose d'aussi trivial que leurs noms et leurs adresses. Probablement parce que tu n'as jamais eu à penser à des situations qui te mettraient dans une position où tu devrais avoir peur, toi aussi. En tant que médecin toutefois, tu te dois d'être la plus empathique possible, la plus compréhensive possible pour assurer le meilleur traitement de chacun de tes patients. « J'ai entendu votre collègue parler de me garder la nuit, ce ne sera pas nécessaire, je vais déjà mieux. » « Monsieur.. » C'est à peine si tu as le temps de prendre la parole que déjà, il surenchère. Tu offres un coup d'oeil à l'écran sur lequel s'affiche les nombreux signes vitaux du jeune homme, signes qui s'améliorent oui, mais qui sont encore loin d'être parfait. « Je.. je ne voudrais pas vous déranger plus longtemps.. » Tu hoches négativement de la tête, parce que ça non plus, ce n'est pas la première fois que tu l'entends. Tu aimerais lui dire qu'un patient ne dérange jamais, mais t'as pas l'impression que c'est quelque chose qui aurait beaucoup d'impact sur le jeune homme, alors tu te contentes d'y aller avec la logique, en espérant que ça fasse effet, malgré tout. « C'est pas vraiment comme ça que ça fonctionne. » Vos regards se croisent une autre fois, et tu fais quelques pas dans la chambre, passant du côté droit du patient pour te rendre au côté gauche. Tu ne sais pas trop pourquoi tu bouges ainsi, peut-être simplement pour te donner l'impression que tu n'es pas complètement inutile malgré la faible coopération du jeune homme couché sur le lit à côté de toi. « .. docteur Munroe, c'est bien ça? » Tu hoches positivement de la tête, et puis il y a une idée qui te passe à l'esprit. Ce n'est pas grand-chose, mais tu te dis que ça vaut peut-être la peine d'essayer. « Oui. J'vais même te laisser m'appeler Fiona si tu me donnes tes informations en échange. » Parfois, ça fonctionne. D'autres fois, c'est plutôt un flop. Mais tu te dis que rendu là, toi, tu n'as absolument rien à perdre. « Peu importe la raison pourquoi tu as peur de me donner tes informations, j'te promets que t'es en sécurité ici. » Du moins, pour toi, l'hôpital, ça demeure l'endroit le plus sûr dans l'univers. Et tu souhaiterais tellement que ce soit ainsi pour tout le monde. « J'ai même pas besoin d'entrer d'adresse si tu veux pas. Juste un nom, et je promets de partir de là et de rien demander de plus. » Tu pousses, tu pousses encore. Et si tu ne l'obtiens pas par la raison, tu espères au moins pouvoir obtenir ce que tu veux en le faisant culpabiliser, ne serait-ce qu'un petit peu. « Mais j'ai bien peur que tu sois pris pour passer la nuit ici quand même. Et tu me faciliterais vraiment la tâche si tu essayais pas de te sauver dès que je vais avoir le dos tourné. »
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Maxence Sanderson
Maxence Sanderson

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SUR TH DEPUIS : 14/06/2015
MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeDim 18 Sep 2016 - 20:24

Just breathe
Fiona & Maxence



Le temps semble s’étirer dans une lenteur presque indécente. Une éternité, voilà ce qui est nécessaire à mes yeux pour que je retrouve des couleurs et une respiration moins difficile. Une éternité avant qu’elle ne me retire le masque, avant que je puisse parler et répondre à ses questions, qui me laissent trop perplexe pour que ma couverture n’y survive. Fibrose systique, le terme m’est complètement inconnu. Et mes yeux perdus trahissent bien trop à mon goût à quel point son vocabulaire est hors de ma compréhension. Elle fronce les sourcils, bien évidemment, je comprends que je viens de faire un faux pas sans même en avoir conscience. Suis-je supposé connaître le terme technique ? « Fibrose kystique. C'est un autre terme utilisé pour mucoviscidose. » Je la regarde sans savoir quoi répondre, tout en inspirant avec précaution. « Ah, d’accord » Qu’est ce que je peux dire d’autre ? Son regard ne me quitte pas, je n’arrive pas non plus à détourner le mieux. Depuis quand je suis malade ? Je suppose que puisque c’est une maladie génétique, Thaïs, et moi par son biais, en souffre depuis sa naissance. La conséquence du gène défaillant, en revanche, n’est visible que depuis… j’ignore exactement depuis quand. J’étais trop occupé à l’époque à monter sur un podium, à concourir, à partir à Salt Lake City pour réellement me soucier de tout cela. J’étais trop occupé à faire confiance à Lazar et à ma mère, trop occupé à écouter ceux qui me disaient qu’il fallait que je me concentre, que je gagne, pour permettre à ma famille de sortir la tête de l’eau et pour m’offrir un avenir. Donc… je suppose. Deuxième faux pas, qu’elle pointe dans un petit rire qui pose sur mes lèvres un sourire timide, peuplé d’incompréhension innocente. « Tu supposes ou tu sais? Normalement, la maladie, c'est pas quelque chose qu'on suppose. » Et voilà que je me mords la lèvre, sans savoir où me mettre. Il est beau, le soi-disant meurtrier en cavale. Je me demande encore comment j’ai pu réussir à endosser un meurtre en toute crédibilité. « J'veux dire vous. Vous supposez ou vous savez. Désolée. » Je relève la tête, baissée dans un moment de gêne, parce que je ne m’attendais pas du tout à ça. « Oh, mais ce n’est pas grave, vous pouvez me tutoyer. » Et est ce que je dois, alors, moi, la tutoyer à mon tour ? Cette question me laisse perplexe, je tente de lui sourire pour la déstresser.

Et mon sourire disparaît en même temps que mes couleurs. Mon dossier. Mon nom. Ma carte d’hôpital. Non, surtout pas. Ce n’est pas la mucoviscidose qui m’empêche à cet instant de respirer, c’est l’angoisse et la panique qui menacent de me clouer à nouveau au lit. Il faut que je me calme. Et c’est à son tour de me faire un sourire rassurant, sans le moins effet. Sa main sur mon épaule me conduit à me crisper davantage encore, parce que j’imagine une main similaire m’enfermant pour mieux me conduire à nouveau en prison. « C'est une politique de l'hôpital. Pour le suivi. Si jamais il vous arrive de revivre un autre malaise dans le genre, c'est plus facile pour nous de savoir de quoi vous souffrez plutôt que de repartir à zéro à chaque fois. » Je dois désormais avoir un teint cadavérique. Un autre malaise ? Il en est hors de question, je vais guérir, je sais que je vais guérir. J’ai un faux nom, des faux papiers en règle, mais je ne veux surtout pas risquer de les trahir en les faisant entrer dans un service aussi dense que le service hospitalier. Là plus que nulle part, tout ce qui est écrit n’est pas perdu puisque c’est une politique de l’hôpital. Tenir un dossier pour mieux et plus vite réagir, tenir un dossier pour… « On fait rien de spécial avec vos informations, donc il n'y a pas d'inquiétude à y avoir à ce niveau là. » Pas d’inquiétude ? Mais… j’ouvre la bouche, sans trouver comment répondre sans m’afficher clairement comme un criminel en fuite qui ne veut pas retomber dans le radar de la police.

Non, là, ce qu’il faut, c’est juste que je parte avant que l’on remplisse le moindre dossier, que l’on ne m’identifie d’une quelconque manière. Parce que si je laisse quoique ce soit derrière moi, on va devoir quitter Radcliff et recommencer à zéro dans une autre ville où, cette fois, je n’aurai pas l’espoir d’avoir les ressources de Lazar à ma disposition. Je vais déjà mieux, je ne veux pas l’embêter, il ne me faut pas longtemps pour tenter de déployer tous les arguments innocents à ma disposition, pour ne surtout pas finir par lui mentir. « Monsieur.. » Non, pas de monsieur. « C'est pas vraiment comme ça que ça fonctionne. » Je croise son regard, en tentant de ne surtout pas chercher à m’excuser. Ça me décrédibiliserait effroyablement. Je la suis du regard, avant de jeter par réflexe un coup d’œil en direction de la porte qui me semble un peu plus à ma portée maintenant. Courir, il n’en est pas question. Me lever : la seule idée me donne le vertige. « Oui. J'vais même te laisser m'appeler Fiona si tu me donnes tes informations en échange. Peu importe la raison pourquoi tu as peur de me donner tes informations, j'te promets que t'es en sécurité ici. » Je prends mon inspiration, pour rétorquer un « Docteur… » qui reste orphelin. En sécurité ? Non, certainement pas. Je suis en sécurité nulle part. « J'ai même pas besoin d'entrer d'adresse si tu veux pas. Juste un nom, et je promets de partir de là et de rien demander de plus. Mais j'ai bien peur que tu sois pris pour passer la nuit ici quand même. Et tu me faciliterais vraiment la tâche si tu n’essayais pas de te sauver dès que je vais avoir le dos tourné. » Non… non surtout pas ça… Le meilleur moyen de me faire céder, c’est assurément de procéder comme ça c’est affligeant de voir que même une sombre inconnue s’en aperçoit. Me faire culpabiliser, me faire miroiter la possibilité qu’elle ait des ennuis à cause de moi, c’est le meilleur moyen, vraiment, d’obtenir de moi ce qu’elle veut. Je quitte ses rétines pour observer le sol à mes pieds, mes jambes qui pendent sur le bord du lit et se balancent sans but. « Je ne peux vraiment pas rester ici. » C’est une supplique qui prend forme malgré moi entre mes lèvres. Je me prends la tête entre les mains. « Max, appelez-moi Max. » A noter que je ne dis pas que je m’appelle Max. Ne pas mentir en chipotant sur la formulation, l’un de mes rares talents. « Mais… s’il vous plait, il faut que je rentre chez moi, j’ai… » Deux frère et sœur qui m’attendent ? Règle numéro 1 lorsque tu es en cavale, ne pas trop donner d’informations sur tout. Et un faux nom. Surtout, donner un faux nom. « Vous aurez des ennuis si vous me laissez partir ? Et si je signe un… non, rien oubliez. Cela peut vous porter préjudice, que je refuse d’avoir un… dossier à mon nom ? » Signer, c’est s’identifier. C’est donner des miettes pour conduire le loup au petit poucet. Je soupire. « Je vous assure que je vais mieux, docteur. Je… je n’aime pas beaucoup les hôpitaux. Promis, je serai assez prudent pour ne pas revenir. » Je lui fais un sourire maladroit.

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Fiona Munroe
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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeMer 21 Sep 2016 - 5:00

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« Ah, d’accord. » Tu te contentes de hocher doucement de la tête, un sourire toujours bien présent sur tes lèvres. L’hôpital, c’est bien une des rares places où tu n’es pas dévorée par cette rage qui teinte normalement tout ce que tu fais, toutes les places où tu vas. L’hôpital, c’est un peu le dernier endroit sur terre où tu demeures un peu de cette ancienne Fiona. Celle qui mordait dans la vie à pleines dents, celle qui n’avait peur de rien et de personne, qui vivait chaque moment à fond, sans trop se penser de questions. À l’hôpital, tu gardes cette joie de vivre un peu naïve, ce besoin d’aider qui te garde saine d’esprit, ne serait-ce que lorsque tu es ici. Parce que l’hôpital pour toi, c’est un peu comme ta safe place, la seule place où tu gardes le contrôle, ou du moins une grande partie du contrôle sans avoir peur. Tu n’es toujours pas en mesure de dire de quoi tu as peur, mais tu sais pourquoi tu as peur. Sauf que tu n’en parles pas, jamais. Parce que c’est trop douloureux, de repenser à l’attaque, à ce qu’elle a changé chez toi, ce qu’elle a brisé et que tu ne pourras jamais retrouver. Alors pour l’instant, tu souris. Tu fais ta charmante et tu te concentres sur un problème qui te semble plus facile à régler que le reste de ta vie; donner une raison au jeune homme devant toi de te faire confiance assez longtemps pour pouvoir lui assurer de bons soins. « Oh, mais ce n’est pas grave, vous pouvez me tutoyer. » Tu souris devant cette tentative furtive de ne pas répondre à ta question concernant la réelle apparition de sa maladie, mais tu fais en sorte que ton prochain commentaire sonne comme une petite blague plutôt qu’un reproche, bien que tu tiennes particulièrement à recevoir la réponse dont tu as besoin. « Est-ce que ce serait une tactique pour ne pas répondre à ma question? » Plus cet échange avance, plus tu ne peux t’empêcher d’être curieuse par le jeune homme dont le malaise se fait de plus en plus évident. Alors tu insistes, un peu plus. Pour lui, pour sa santé, mais pour toi aussi, pour satisfaire cette curiosité qui se fait de plus en plus présente et persistante dans ton esprit. Tu essayes de ne pas laisser tes idées vagabonder ici et là avec les hypothèses et les possibilités qui expliqueraient pourquoi le jeune homme se sent si mal d’être ici, plus mal que son malaise respiratoire lui-même. « Docteur.. » Sa demande incomplète se perd entre deux de tes phrases, tu te fais vraiment insistante, peut-être même un peu plus que nécessaire, mais tu n’as vraiment pas l’intention de le laisser partir et tu dois faire passer le message, coûte que coûte.

« Je ne peux vraiment pas rester ici. » Un autre sourire. Un autre petit pas en sa direction pour tenter de lui faire croire, de lui faire comprendre que sa demande, elle n’est pas vraiment possible. Ou plutôt, qu’il devrait plutôt aller en ta direction, plutôt que de contrer encore et toujours tout ce que tu lui proposes. Mais tu demeures calme, paisible même, alors qu’en dehors de cet édifice, tu aurais déjà probablement éclaté de rage devant le peu de coopération du jeune homme. Ici, malgré tout, tu es en contrôle. Ici, malgré tout, tu demeures douce et neutre, autant que tu peux. « Max, appelez-moi Max. » Tu hoches légèrement de la tête, sans savoir si ce pseudonyme qu’il se donne est vraiment son nom ou juste un surnom facile a donné sans aucune signification. Tu te dis que pour l’instant, peu importe ce que c’est, c’est mieux que rien du tout.« Alors c’est là qu’on a un problème toi et moi Max. » Tu essayes de rendre cette conversation la plus familière, la plus agréable possible pour qu’il comprenne finalement qu’ici, tu n’es pas son ennemi. Que tu ne lui veux aucun mal. Que tu n’es pas la police, que tu te fous un peu au fond d’avoir un nom complet et une adresse, mais que lorsqu’il est question de le laisser partir sans t’assurer qu’il va bien, c’est tout simplement hors de question pour toi. Tu n’es pas prête à assumer les possibles conséquences d’une sortie trop tôt, et ça, tu as bien l’intention de lui faire comprendre. « Mais.. s’il vous plaît, il faut que je rentre chez moi, j’ai.. » Tu attends quelques secondes, le temps qu’il termine son idée, mais comme bien des choses, la fin de sa phrase demeurera un secret. Une autre information qu’il sent ne pas pouvoir partager avec toi, pour une raison qui t’échappe complètement. « Vous aurez des ennuis si vous me laissez partir? Et si je signe un.. non, rien oubliez. Cela peut vous porter préjudice, que je refuse d’avoir un.. dossier à mon nom? » Tu gesticules légèrement, cherchant un moyen de dire plus ou moins, mais plutôt que de revenir sur les lois et les codes et tout ce bordel administratif qui ne fait sûrement aucun sens pour lui puisqu’il en fait si peu pour toi et qu’il régit pourtant une grande partie de ton travail, tu penses à autre chose. Un petit deal plus précis, plus clair, et plus facile pour vous faire obtenir tous les deux ce dont vous avez besoin. « Je peux te proposer quelque chose. Mais c’est du donnant. » Un petit sourire se forme au coin de tes lèvres et tu espères vraiment qu’avec ça, tu vas réussir à le mettre de ton côté. Tu espères qu’avec ça, tu vas réussir à lui faire comprendre que tu es de son côté, pas contre lui. Que tu as plus d’intérêt pour sa santé que n’importe quel papier réglementaire.

« Tes signes vitaux sont encore un peu trop limite à mon goût. Alors j’aimerai te garder encore quelques heures, au moins deux, juste pour être certaine que tu ne retombes pas en détresse respiratoire. » Tu espères vraiment que deux heures, ce n’est pas quelque chose de trop demander, que ce n’est pas une exigence qui est inatteignable pour le jeune homme pleins de secrets et d’obligations mystères. Mais ça, c’est ce que toi, tu attends de lui. Si tu veux la moindre chance que ton offre tienne la route et soit attrayante pour le jeune homme, tu te dois de lui faire savoir ce que toi tu es prête à faire pour lui, ce que tu te dépêches à lui dire par la suite. « Ce que je peux faire, c’est te promettre d’être la seule personne qui vient pour prendre tes signes vitaux et que je ne vais plus te tanner pour savoir ton nom ou pourquoi tu es si nerveux à l’idée de partager quelconque information t’identifiant. » Tu ne sais pas si ça peut être quelque chose de rassurant pour lui, d’être vue simplement par toi et tes petites questions de fouine, mais tu te dis que s’il a quelque chose a caché à tout prix, le moins de personnes qui sont au courant qu’il est là, le mieux c’est non? Malgré tout, il continue de protester, voulant te faire croire qu’il irait bien, que c’était lui qui avait le contrôle alors qu’au fond, il n’était que la victime des cartes du hasard de cette chienne de vie. « Je vous assure que je vais mieux docteur. Je.. je n’aime pas beaucoup les hôpitaux. Promis, je serai assez prudent pour ne pas revenir. » Tu vas encore un peu plus loin dans ta tentative de camaraderie alors que tu prends place au pied du lit, t’assurant de faire face au jeune homme. « Tu dois le savoir, mais avec la fibrose kystique, ce n’est pas toi qui a le contrôle. C’est pas moi non plus. C’est la maladie qui décide. » Et ça, c’est la triste réalité de ton emploi. Parce que même avec tous les médicaments, tous les contrôles, tous les tests et toute la volonté du monde, il y a certaines maladies pour lesquelles on ne peut pas faire grand-chose excepté contrôlés les complications et soulager la douleur. Et la fibrose kystique, c’est une maladie qui fait partie de celles sur lesquelles, vous les médecins, n’avez malheureusement pas beaucoup de pouvoir. « Alors vraiment, tu m’aiderais vraiment en acceptant ma proposition. Et comme tout ce que je veux, c’est t’aider, c’est gagnant pour tout le monde. » Tu lui flashes un autre sourire à un million de dollars. Vraiment, tu ne sais même plus à quel jeu tu joues, tout ce que tu veux, c’est que ça marche. Tout ce que tu veux, c’est de ne plus avoir peur de tourner le dos pour ensuite apercevoir que le lit du jeune homme est vide. Qu’il est disparu, comme ça, sans que tu ne sois assurée de son état. « Est-ce qu’on a un accord? »
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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 23:04

Just breathe
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« Est-ce que ce serait une tactique pour ne pas répondre à ma question? » En une fraction de seconde, je suis conscient que ce sont deux, trois, voire quatre émotions qui se disputent mon visage. L’amusement, déjà, puisqu’en soi elle n’a pas tort. Puis la gêne, à l’idée de m’être fait prendre. Puis le doute, parce que je me demande si elle peut avoir mal pris ma dérobade et enfin l’angoisse à l’idée qu’elle ait vraiment mal pris tout ça. Misère, je suis perdu. Et ça ne va pas en s’arrangeant parce qu’elle me demande mon nom, mon prénom, mon adresse, tout ce que je ne veux surtout pas donner et surtout pas à une institution comme celle là. Je suis mal, de lui opposer un refus aussi obstiné, je me sens mal de lui causer potentiellement des problèmes, mais je n’arrive pas à trouver de porte de sortie qui nous convienne aussi bien à l’un qu’à l’autre. Tout ce que je sais, présentement, c’est qu’il faut que je parte le plus vite possible d’ici, il faut que j’aille mieux, que je prenne leurs médicaments, que je stabilise l’état de mes poumons, que je dégage mes bronches, et que je parte, vraiment. Sans marquer les esprits si possible, en limitant la casse, sans intriguer plus que de raison. J’en viens même à me demander si je n’aurais pas dû donner directement et sans rechigner le nom inscrit sur mes faux papiers, avant de me souvenir qu’ils ne résisteraient en aucun cas à un examen approfondi. Et qu’à chaque fois que je les expose, je les fragilise, je les lézarde, je me mets sur un terrain instable.

Je ne peux pas rester ici. Mais elle insiste, mais je me sens de plus en plus mal à l’aise parce qu’elle est bien trop gentille avec moi pour que je puisse sans l’ombre d’un scrupule la mettre en porte-à-faux vis-à-vis de ses supérieurs. Max, je lui donne ça, au moins ça. Max, qu’elle m’appelle Max, c’est mon surnom à défaut d’être mon prénom. Elle hoche la tête, je lui fais un petit sourire confus, avant de répéter, pour la énième fois, à quel point je dois partir d’ici. « Alors c’est là qu’on a un problème toi et moi Max. » Ma grimace est éloquente. « S’il te plait… » Une supplique. Je suis pathétique, mais je ne veux vraiment pas avoir à user de la force pour partir, surtout que de la force, je n’en ai pas des masses présentement. Signer, il n’en est pas question, ma phrase ne s’achève pas. Je cherche une solution sans en trouver, je m’inquiète, pour finir, de vraiment lui porter préjudice par mon obstination. On a un problème toi et moi, Max. Le problème, c’est qu’on n’a pas qu’un seul problème. Et ça… mes yeux se posent sur elle avec une moue véritablement inquiète. Je me soucie vraiment de ce qui pourrait, de ce qui va lui arriver. Parce que si j’ai lâché prise sur le prénom, je ne lâcherai pas prise sur tout le reste. Je ne veux pas être fiché. Vraiment pas. D’autant plus qu’il y a encore pire que mon identité qui est en jeu : il y a Thaïs, il y a Nolan, il y a la mutation de ce dernier et la maladie de la première. « Je peux te proposer quelque chose. Mais c’est du donnant. » Son sourire trouve un reflet timide sur mes lèvres.

« Je t’écoute. » Elle a toute mon attention et, étrangement, elle a aussi hérité d’un tutoiement, venu sans que je n’y prenne gare. « Tes signes vitaux sont encore un peu trop limite à mon goût. Alors j’aimerai te garder encore quelques heures, au moins deux, juste pour être certaine que tu ne retombes pas en détresse respiratoire. Ce que je peux faire, c’est te promettre d’être la seule personne qui vient pour prendre tes signes vitaux et que je ne vais plus te tanner pour savoir ton nom ou pourquoi tu es si nerveux à l’idée de partager quelconque information t’identifiant. » J’écarquille un peu les yeux, avant de délaisser son visage pour laisser mon regard errer sur la pièce, mes jambes se balançant dans le vide. Le deal est tentant, dans un sens, parce qu’il est inespéré. Mais… mais il reste insuffisant, parce que même si elle promet de ne pas chercher à en savoir plus, elle a bien compris que je ne veux pas être identifié. Et ça, c’est le début de l’identification. Je suis foutu. Je cherche une porte de sortie, une excuse pour encore une fois lui tendre une perche et qu’elle me laisse m’en aller, sans me retenir. Une espérance utopique à n’en pas douter. « Tu dois le savoir, mais avec la fibrose kystique, ce n’est pas toi qui as le contrôle. C’est pas moi non plus. C’est la maladie qui décide. » Je baisse la tête, l’air penaud. « Alors vraiment, tu m’aiderais vraiment en acceptant ma proposition. Et comme tout ce que je veux, c’est t’aider, c’est gagnant pour tout le monde. Est-ce qu’on a un accord? » Je secoue la tête, à l’instant même où elle me demande si on a un accord. « Non, je ne pense pas, je… je voudrais vraiment, Fiona, je t’assure, mais… » Mais dans mon cas, il n’y a pas de proposition qui soit gagnante pour tout le monde et qui implique dans un même temps de rester plus longtemps que prévu dans le coin. Sauf si… « J’ai peut être une solution. » Je suis nerveux, mais cette solution est aussi osée qu’inattendue de ma part lorsqu’on me connait un peu. Et, dans un même temps, elle me semble… logique. Un peu. « Tu… tu es docteur, on est bien d’accord. Et tu tiens à surveiller mes signes vitaux, ma respiration… tout ça… » Je me lève avec prudence, en levant les mains comme un coupable pour l’assurer que je ne compte pas partir en courant. De toute manière, je sais que ce serait contre-productif. « Mais si tu viens boire un verre avec moi, dehors, pas à l’hôpital, loin de l’hôpital, tu pourras faire tout ça. Et moi, je ne serai plus ici. » Je sens mes joues rougir un peu. Qu’est ce qu’il me prend, au juste ? « On a un accord ? » Je lui fais un petit sourire. Timide.

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Fiona Munroe
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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeMer 12 Oct 2016 - 20:50

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« S’il-te-plaît.. » C’est la première fois que tu dois te battre autant pour qu’un patient accepte de rester encore quelques heures à l’hôpital. Si tu devais suivre le protocole, il ne sortirait pas avant le lendemain matin, mais déjà, tu considères de plier un peu sur les règles ne serait-ce que pour t’assurer que le jeune homme est correct. Tu sais que s’il part maintenant, les risques qu’il se retrouve à nouveau en détresse respiratoire sont grands, et tu ne veux pas devoir à gérer avec le moment où il devra repasser les portes de l’urgence en sachant que tu aurais pu faire quelque chose pour l’idée. Alors tu insistes. Tu joues avec des cartes que tu ne savais même pas que tu possédais. Tu flirtes, tu te fais plus amicale que nécessaire. Tu essayes d’être compréhensive, d’être douce, n’importe quoi qui pourrait l’emmener à te faire un peu confiance, ne serait-ce que pour quelques heures. Sauf que tu peux le voir dans ses yeux, dans son visage qui se crispe encore et encore sous tes demandes et tu sais que tu joues le tout pour le tout avec ton idée. « Je t’écoute. » Tu lui offres un sourire, explique ton idée du mieux que le tu peux en espérant rentre le tout au moins un peu intéressant. Et pendant quelques temps, il se contente de t’écouter, son regard soudainement perdu dans la pièce, et tu cherches sur son visage un indice qui te prouverait que tu es sur le point de gagner cette bataille, mais il reste si neutre que tu te demandes si tu n’es pas tout simplement en train de perdre du terrain. Tu essayes de penser à autre chose, peut-être une sortie de secours, mais tu ne sais pas comment faire pour lui assurer de bons soins et l’anonymat autrement. Et dès qu’il ouvre la bouche, tu sais que tu as perdu, même la défaite n’est pour toi pas une option dans le moment présent. « Non, je ne pense pas, je.. je voudrais vraiment, Fiona, je t’assure, mais.. » Tu te mordilles la lèvre, de plus en plus impatiente devant la réticence du jeune homme. Et plus il se montre méfiant devant toi, plus tu as envie de savoir pourquoi. Plus tu as envie de comprendre ce qui se passe dans sa tête. Et déjà, ton esprit vagabonde. Tu t’imagines déjà qu’il est un criminel hautement dangereux recherché pour meurtre ou autre crime sordide du genre, mais un autre coup d’oeil au jeune homme te permet de chasser cet idée. Tu ne saurais pas expliquer pourquoi, mais il ne te donne pas l’impression de faire face à un criminel dangereux. « Max, je suis pas vraiment en train de négocier là.. » Mais tu sais déjà que c’est peine perdue. Il a déjà fait le calcul dans sa tête et peu importe de quoi il s’agit, le risque est trop grand. Game over. Try again next time.

« J’ai peut-être une solution. » Tu n’es pas convaincue, mais tu hoches doucement des épaules, laissant sa chance au coureur. Après tout, tu te doutes trop bien que c’est ça ou rien du tout. C’est ça ou il se sauve et tu passes pour une grande incompétente auprès de ton supérieur, un sentiment pour lequel tu n’es pas une grande habituée. « Essaye toujours. » Tu croises tes bras sous ta poitrine, tentant d’avoir un air légèrement sévère même si tu sais très bien que rendue à ce point, aucune de tes actions n’a réellement d’impact sur le jeune homme qui te fait face. Alors tu te contentes d’être réceptive en espérant que son idée ne soit pas totalement nulle, même si tu ne vois pas comment vous pourriez avoir tous les deux ce que vous désirez à ce moment. « Tu.. tu es docteur, on est bien d’accord. Et tu tiens à surveiller mes signes vitaux, ma respiration.. tout ça.» Tu fronces des sourcils, un peu perplexe face à ce que Max avance. Tu échappes un petit rire nerveux, hochant positivement de la tête. « Ouais, et ici je suis drôlement bien équipée pour le faire. » D’un petit geste de la main, tu lui montres toutes les machines qui font différents bruits autour de lui. Tu ne peux peut-être pas comprendre la peur qui le force à réagir comme il le fait, mais tu voudrais être en mesure de lui faire voir l’hôpital comme toi tu le vois. Comme cet endroit de sûreté, une place de confort, une place de confiance. Mais clairement, vos visions ne se concordent pas à ce niveau-là. « Mais si tu viens boire un verre avec moi, dehors, pas à l’hôpital, loin de l’hôpital, tu pourras faire tout ça. Et moi je ne serai plus ici. » Tu restes légèrement estomaquée devant la proposition du dit Max, te demandant même pendant un instant s’il est véritablement sérieux. Mais ses yeux ne quittent pas les tiens, en attente d’une réponse, et t’es complètement prise au dépourvue. « T’es sérieux là? » Tu te relèves soudainement de sur le lit du jeune homme, et tu ne peux t’empêcher de faire quelques pas, de tourner en rond dans la petite pièce, ton esprit roulant soudainement trop rapidement. Tu te demandes comment il est parvenu à cette résolution de problème. « On a un accord? » Tu ris encore un peu, cette situation te sortant définitivement de ta zone de confort. « Tu crois vraiment que t’es en position pour m’inviter à sortir? » Tu lui offres tout de même un sourire, pour qu’il comprenne que tu plaisantes un peu, mais surtout pour ne pas qu’il croit que tu es en train de le rembarrer. En réalité, tu n’as aucune idée si tu as envie de sortir ou non avec lui. Mais tu comprends trop bien que c’est ta seule et unique option. Ta dernière chance de t’assurer qu’il va bien. « Mais si je dis non, tu restes pas, c’est bien ça? » Tu fais semblant d’y réfléchir encore quelques secondes, et soudainement tu t’arrêtes devant lui, un sourire aux lèvres. « Donne-moi deux minutes, je reviens. » Sans tarder, tu sors de la chambre et te dirige jusqu’aux vestiaires qui se retrouvent à quelques mètres seulement. Sans trop y penser, tu attrapes ton sac que tu avais laissé dans une case que tu n’avais pas barrer et dans le temps de le dire, tu t’es débarrassée de ton uniforme que tu as échangé contre ton jeans et une camisole rouge sur laquelle tu as mis une veste noire. Tu as détaché tes cheveux qui tombent en vagues jusqu’au milieu de ton dos, et tu retournes dans la chambre de ce mystérieux Max. Après tout, tu n’étais pas de garde ce soir. Tu étais seulement venue donner un coup de main. Tu peux bien faire ça dans un bar, apparemment. « Et tu m’emmènes où comme ça? » Vraiment pas un patient comme les autres, celui-là.
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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeLun 31 Oct 2016 - 17:51

Just breathe
Fiona & Maxence



J’imagine qu’en temps normal, les patients ne négocient pas avec leur médecin. J’imagine aussi qu’un patient normal, qu’un bon patient, écoute son médecin, obéit à son médecin, remercie son médecin et exécute tout ce que dit son médecin. Pour aller mieux, pour guérir, pour survivre dans le pire des cas. Pour revivre dans le meilleur. Le seul problème c’est que même si j’aurais adoré être un patient comme ceux qui sont définis dans le guide du parfait médecin, ou du parfait patient, on m’en a retiré le droit lorsqu’on m’a forcé à mettre le nez dans l’illégalité, lorsqu’on m’y a noyé suffisamment longtemps pour que les choses s’inversent, pour que je ne puisse plus survivre sans elle. S’il te plait, Donnant-donnant, la négociation va bon train, j’écoute attentivement tout ce qu’elle peut me dire tout en me rendant compte que… que tant qu’elle ne comprendra pas que je ne peux pas rester, tant que je ne comprendrai pas qu’elle ne peut pas me laisser partir, nous allons avoir, comme elle l’a sit bien dit, un problème. Un gros problème. Je suis écartelé entre le besoin de me faire soigner pour que Thaïs ne retrouve pas des poumons dans un pire état que lorsque Nolan me les a confiés, et cette angoisse qui me noue les tripes, qui me broie les tempes, cette impression constante d’être acculé, menacé, dès que je suis contraint de rester à découvert dans un lieu aussi… public et ouvert qu’un hôpital. Si la police, si le FBI débarque dans cette pièce pour m’emmener, je doute que Fiona ait la moindre envie, le moindre intérêt à s’interposer. Et je mourrai. Aucun deal, aucune proposition ne peut égaler cette terreur. Et mon regard perdu doit le hurler à sa manière.Je suis obligé de refuser. Et elle m’en voit désolé, très sincèrement désolé. Mais déterminé. Malheureusement non, nous n’avons pas d’accord, et ça m’attriste, dans cette innocence naïve que ni Lazar, ni l’âge, ni la taule n’ont réussi à totalement tuer en moi.

Je n’ai pas envie de lui causer du tort. S’il n’y avait qu’elle et moi en jeu, là, bien sûr que j’accepterais de courir le risque, juste pour qu’elle puisse faire son travail, juste pour qu’elle n’ait ni problèmes, ni reproches, juste pour lui faire plaisir. Mais il faut que je pense à Thaïs, et il faut que je pense à Nolan, aussi. « Max, je suis pas vraiment en train de négocier là.. » Je lui offre un sourire désolé, sincèrement, toujours sincèrement désolé. Contri. Confus. Mais déterminé. Toujours déterminé, alors que j’essaye malgré tout de trouver une solution à tout ça, pour limiter la casse tout en limitant le risque. Dans un monde utopique, je pourrais trouver une solution impliquant ma survie et ma sécurité, sa satisfaction et son professionnalisme. Je veux le beurre, l’argent du beurre.

Et la crémière. J’ai peut-être une solution. « Essaye toujours. » Son air de défi réveille sur mes lèvres un petit sourire nerveux et mal à l’aise. Nous négocions, contrairement à tout ce qu’elle peut dire. Si je résume bien, l’important pour elle, c’est que tous mes signes vitaux restent sous son contrôle, c’est bien ça ? « Ouais, et ici je suis drôlement bien équipée pour le faire. » L’important pour moi, c’est de fuir cet ici, c’est de fuir cet endroit, c’est bien ça ? Et bien… la solution me parait aussi osée que simple, aussi évidente que hardie. Aller boire un café, tous les deux, à l’extérieur. Je la fixe dans l’attente d’une réponse. Un peu angoissé. Parce que je viens de refuser toutes ses propositions, pourtant adorables, et qu’elle serait dans son droit si elle choisissait de refuser la mienne.

« T’es sérieux là? » Elle se relève, me faisant me crisper instantanément, bêtement aussi, séquelles des coups que j’ai pu me prendre et de mon caractère dramatiquement craintif. Lamentable. Je prends sur moi pour sortir ma tête de mes épaules, me redresser, lui adresser un sourire timide tout en jetant des coups d’oeil réguliers en direction de la sortie. « Tu crois vraiment que t’es en position pour m’inviter à sortir? » Mon sourire se fige sous l’expression. L’inviter à sortir ? Je dois être rouge, je dois être carmin, je veux disparaître. « Quoi ? Hein, non, ce n’est pas ça c’est juste que… je… tu... » Son sourire fait taire mes balbutiements affolés. « Oh. Tu plaisantes, c’est ça ? » J’ai l’air d’un imbécile, je présume; la moiteur de mes mains n’a plus rien à voir avec ma détresse respiratoire d’un peu plus tôt.

« Mais si je dis non, tu restes pas, c’est bien ça? » J’acquiesce, cette fois en silence, les yeux rivés sur elle, comme un enfant quêtant l’approbation d’un adulte. Qu’elle dise oui, pitié qu’elle dise oui, que je puisse disparaître à nouveau dans la ville, que je m’éloigne de ce bâtiment, que… « Donne-moi deux minutes, je reviens. » J’articule en silence un mélange entre le ouf et le merci, elle est déjà dehors. Avec prudence, je me lève du lit, plaquant une main sur ma poitrine, détachant avec une lenteur presque exagérée tout ce qui a été posé sur mon corps pour en mesurer les signes vitaux. Je n’ai pas fini de remettre ma veste qu’elle est déjà de retour.

Et je ne peux pas m’empêcher de me faire la remarque que Fiona est si radieuse qu’à côté d’elle, je dois faire tache. A moins que je ne mette en exergue ses cheveux roux, son sourire, ce pétillement dans les yeux, ce…. « Et tu m’emmènes où comme ça? » Je lui souris, sans trop avoir à me forcer. La perspective de sortir m’apaise. D’un haussement d’épaule, je réponds dans un premier temps un « Dehors » malicieux, ma respiration mesurée se pliant à ma volonté. Pour le moment.

On arrive bien vite à l’entrée du bâtiment, à ces marches qui dégringolent en direction de Radcliff. Je prends le temps de m’appuyer à la rambarde, pour respirer l’air frais, déjà, pour chercher une destination, ensuite. Dire que je ne connais pas beaucoup de terrasses, bars, cafés, est un euphémisme. A dire vrai, je n’en ai pas fréquentés plus d’un, ou deux, depuis mon arrivée en ville… Mais… maintenant que je suis sorti, que j’ai proposé, ce qui équivaut chez moi à une promesse, il est trop tard pour m’affliger de ma propre bêtise. Je désigne d’un mouvement vague le côté de droit de la rue. « On va par là ? Je crois qu’il y a des bars sympas dans le coin. » Je suis un effroyable menteur, je ne fais que croiser les doigts pour qu’il y ait, effectivement, un ou deux bars dans le coin, qui ne soient pas aussi pitoyables que moi. « Je suis désolé de t’avoir fait une scène. Je… je n’aime vraiment pas les hôpitaux, c’est stupide, je sais, mais… tu connais les phobies ? C’est un peu ça. » Sauf qu’une phobie est irrationnelle. Et qu’il n’y a rien d’irrationnel dans mon aversion pour les hôpitaux et tout ce qui implique une administration. Non ? Mon incapacité à mentir me rattrape, me force à rajouter un maladroit « Je veux dire que… dans l’idée, c’est similaire. » et à enchaîner sur un soupir et un sourire discret. « Je ne suis pas en ville depuis très longtemps. Peut-être qu’il y a un endroit où tu voudrais aller en particulier ? »


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Fiona Munroe
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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 11:28

cause you can't jump the track, we're like cars on a cable,
and life's like an hourglass, glued to the table.
no one can find the rewind button, boys so cradle your head in your hands,
and breathe, just breathe,

breathe@annanalick

Tu n’arrives pas à croire que tu es réellement en train de considérer partir avec lui, mais puisqu’il ne semble pas y avoir d’autres options possibles, tu aimes mieux le savoir en ta compagnie dehors que seul si jamais quelque chose devait arriver. Et puis bon, j’étais en surplus ce soir et vu le nombre d’heures que j’ai fait cette semaine, je pense que je peux me permettre de ne pas rester plus longtemps. Ce que j’apprécie du jeune homme, c’est la facilité que j’ai à le faire paniquer même quand ce n’est pas mon intention. C’est qu’il est presque mignon quand il se met à bégayer pour un oui ou pour un non. « Quoi? Hein, non, ce n’est pas ça c’est juste que.. je.. tu.. » Tu échappes un petit rire, un sourire se plaçant sur tes lèvres alors qu’il s’arrête en plein milieu de sa phrase après qu’il ait aperçu l’expression sur ton visage. C’est trop facile, tu n’y peux rien. « Oh. Tu plaisantes, c’est ça? » Tu hoches de la tête, le sourire toujours accroché au visage. « Bingo. » Il y a quelque chose de particulier chez le jeune homme qui t’attire. Cette façon qu’il a de dire les choses seulement à moitié, le mystère qui tourne autour de sa personne, de qui il est vraiment. Tu veux en découvrir plus, tu as besoin et tu as envie de savoir tout ce qu’il est prêt à te donner comme information. Et si pour ça tu dois faire quelque chose qui est hors de tes habitudes, then so be it. Tu ne mets que quelques minutes à te changer et tu as peur pendant un instant qu’il ne parte pendant que tu te changes. Alors tu lui offres un énorme sourire lorsque tu reviens pour voir qu’il est toujours là. Et sa réponse à la question où on va t’arrache un autre rire. Décidément, tu dois travailler plus fort que d’habitude pour une réponse claire et complète. « Dehors. » Tu hoches positivement de la tête, doucement, l’air de dire oui, mais encore?, mais tu te contentes à faire signe au jeune homme de sortir de la pièce. Tu devrais techniquement lui faire un dossier avant de partir, mais tu décides de faire semblant d’oublier. Tu joues avec le feu, tu le sais. Si ton supérieur ne trouve aucun papier le concernant, tu risques de te faire taper sur les doigts, mais soudainement, tu es prête à prendre le risque. De la même façon que lui il prend un risque avec toi. « C’est toujours un bon départ. »

Et puis rapidement, les murs de l’hôpital ne sont plus qu’un souvenir alors que le vent de l’extérieur caresse ta peau. Tu ne sais pas vers où vous allez, mais tu te contentes de le suivre. Tu n’es pas pressée de te retrouver dans un bar où il va y avoir trop de monde et où il sera difficile de s’entendre parler. Parce que oui, tu as envie de le faire parler. Tu as envie d’en apprendre davantage sur lui. De savoir jusqu’où il peut tenir sa façade de mec mystère. D’un autre côté, tu tiens quand même à respecter son besoin d’anonymat et tu ne peux t’empêcher d’espérer qu’il sera moins résistant maintenant que l’hôpital n’est plus une contrainte. « On va par là? Je crois qu’il y a des bars sympas dans le coin. » Tu ne peux t’empêcher de le regarder de manière un peu suspicieuse parce que fois-ci, tu sais très bien qu’il ment. La direction vers laquelle il pointe mène au cartier résidentiel et dieu sait que les bars se font plutôt rares dans cette partie de la ville. Tu continues de marcher dans cette direction quand même parce que tu sais exactement où l’emmener pour être certaine de pouvoir discuter avec lui pour encore quelques heures. « En fait par là, tu rentres plutôt dans le cartier résidentiel. Mais y’a un bistro plus loin sur la rue. Tu dois avoir faim, après tout ça. » Il n’y a pas de reproche dans ta voix alors que tu le dénonces sans trop le dire sur son mensonge. Tu prends plutôt ça à la légère, prête à voir où tout cela va vous mener. Et lorsque tu sens ton ventre gargouiller, tu te dis que d’aller manger un morceau, c’est probablement la meilleure idée que tu aies de toute la journée. « Je suis désolé de t’avoir fait une scène. Je.. je n’aime vraiment pas les hôpitaux, c’est stupide, je sais, mais.. tu connais les phobies? C’est un peu ça. » Le truc, c’est que ce qui s’est passé, ça ne te semblait pas vraiment être une phobie. C’était plutôt un besoin de se cacher, de garder l’anonymat et Dieu sait que dans une place comme l’hôpital, l’anonymat n’est pas la chose priorisée. Tu ne dis rien toutefois, tu le laisses compléter son idée, s’expliquer comme il se sent à l’aise de le faire car tu le sais que c’est ainsi que tu vas être en mesure d’en savoir plus sur le jeune homme. « Je veux dire que.. dans l’idée, c’est similaire. » Tu acquiesces, un peu comme si tu comprenais même si ce n’est pas complètement le cas. Mais ça te fait plaisir, qu’il tente de se justifier, même si c’est un peu maladroit. Ça veut dire qu’il n’est pas complètement fermé à l’idée de t’en dire plus sur lui et ça pour toi, c’est un pas dans la bonne direction. C’est un pas de plus vers ce que tu veux vraiment obtenir de cette soirée. Et tu te dis que si tu partages des trucs sur toi, ça ne peut pas nuire. « Pour moi, c’est complètement le contraire. Y’a rien de plus rassurant que les murs de l’hôpital. » Oui, tous tes secrets y sont dévoilés. Oui, les gens y meurent plus souvent qu’autre part. Mais c’est aussi là qu’on sauve la majorité de gens. Là aussi qu’on s’occupe d’eux, qu’on prend soin des gens, qu’on les répare du mieux de notre capacité, de notre connaissance. Et dernièrement, c’est surtout là que tu te sens le plus toi-même. « Et puis, j’y passe tellement de temps que c’est un peu comme ma maison. Alors fais attention à ce que tu dis de ma maison. »

« Je ne suis pas en ville depuis très longtemps. Peut-être qu’il y a un endroit où tu voudrais aller en particulier? » Tu te contentes de lui offrir un sourire alors que tes pas se dirigent vers où tu veux aller depuis quelques minutes déjà. Tu hésites pendant quelques secondes, mais au dernier moment tu te décides à lui tendre la main – sans savoir s’il va la prendre ou non – lorsque tu aperçois le bistro au prochain coin de rue. « Viens. » Tes pas se font plus rapides maintenant que votre destination est en vue et tu offres un sourire à l’hôte qui vous accueille une fois que vous entrez dans le petit bâtiment où est le bistro. Tu demeures silencieuse jusqu’à ce que vous aillez pris place à la banquette que vous pointe l’hôte, mais une fois que vous êtes tous les deux installés, menu devant vous, tu ne peux pas t’empêcher d’aller directement au but, de jouer le tout pour le tout. Après tout, si tu veux pouvoir poser tes questions sans te sentir mal, tu es aussi bien de savoir d’avance si c’est permis ou non plutôt que de créer une série de malaises. « J’me demandais.. est-ce que j’ai le droit de poser des questions, maintenant qu’on est hors de l’hôpital? Rien de trop personnel, mais assez pour que je sache à qui j’ai affaire ce soir. » Tu fais comme si ce n’était qu’une question parmi tant d’autres, baissant les yeux sur ton menu même si tu sais déjà pertinemment que tu regardes le menu pour rien, tu commandes toujours la même chose ici. « Ou tu préfères passer la soirée dans un silence plutôt malaisant et puis m’laisser partir après quelques heures avec comme seule information un faux nom prénom? » Tu relèves soudainement les yeux, accompagnant ta réplique d’un sourire. Le franc parler, c’est ta spécialité. Et de la façon que tu le dis, ça n’a rien d’un reproche. Tu préfères simplement présenter les options – rendant la meilleure option plus attrayante évidemment – et lui donner la chance de faire son choix. « C’est ton choix, vraiment. Mais j’aime mieux la première idée. Ça me semble plus agréable. » Tu complètes le tout d’un petit rire. Tu espères sincèrement que c’est gagner, mais tu penses à un dernier argument et tu dis qu’avec ça, tu as vraiment des chances. Ce n’est pas un concours et pourtant, c’est un peu tout comme, non? « Et puis, j’ai déjà quelques compromis, tu penses pas? »
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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: just breathe (fst, maxiona)   just breathe (fst, maxiona) Icon_minitimeJeu 1 Déc 2016 - 21:08

Just breathe
Fiona & Maxence



Deux minutes, deux minutes et elle revient. Tout est si simple, mais pourtant tout est si compliqué dans mon esprit. Je sais ce que je veux, je sais exactement ce que je veux, mais j’ignore tout de la façon la plus simple d’y parvenir. Fiona est adorable, sincèrement adorable et ce n’est pas de sa faute si elle veut agir de la façon la plus professionnelle possible. Je culpabilise à la voir tenter de négocier, à la voir aussi conciliante et moi aussi obtu, je culpabilise à la contraindre à tant de chose alors qu’elle ne veut que faire son boulot. En définitive, la seule chose qui m’empêche de céder à la tentation de lui faire plaisir et de lui simplifier la vie, la seule chose qui me retient de cesser de faire ma forte tête, c’est cette terreur qui me noue les entrailles à chaque fois que je songe à mes dix ans, dix longues années d’incarcération. Deux minutes, deux minutes pendant lesquelles j’envisage coup sur coup de disparaître, de m’enfuir, et de rester. Deux minutes qui passent en un clin d’oeil alors que mes vertiges n’ont pas tout à fait disparu et entravent mes mouvements. Où est-ce que je l’emmène ? Ma réponse est à la hauteur de mon soulagement à la perspective de m’enfuir de l’hôpital. Et son rire est une nouvelle récompense qui affirme sur mes lèvres mon sourire amusé. Fiona me semble être l’une de ces personnes qui pétillent de joie de vivre, ces personnes vives et dynamiques qui me donnent en comparaison l’impression de n’être qu’un vulgaire grand-père. J’ai à peine trente ans, et pourtant j’ai l’impression d’en avoir vécu le double. Je n’ai que trente ans et...« C’est toujours un bon départ. » Je lui lance un coup d’oeil, prends le temps d’inspirer comme je peux une fois les murs oppressant du bâtiment derrière nous.


Une destination, vite. Une destination, dans une ville que je ne connais somme toute que très peu, une destination vers des lieux que je ne côtoie pas vraiment, une destination vers des rues que je ne fréquente pas vraiment… Je me sens stupide d’avoir fait un semblant de proposition, de promesse que je ne peux pas tenir, je me sens stupide et surtout mal à l’aise lorsque d’un mouvement de tête, je désigne une vague direction prise au hasard parmi les choix qui s’offraient à moi. Le regard qu’elle me lance instantanément, chargé de suspicion, est éloquent: je n’ai jamais eu beaucoup de chance et cette fois n’y fait pas exception, mais je me refuse malgré tout à faire volte-face.


« En fait par là, tu rentres plutôt dans le quartier résidentiel. Mais y’a un bistro plus loin sur la rue. Tu dois avoir faim, après tout ça. » Un peu plus, et je me liquéfierais sur place. Mon mensonge n’aura pas tenu longtemps, ma maladresse et ma crédibilité se rejoignent et je manque de chanceler. Fiona est adorable, je culpabilise davantage encore, si c’est possible. Faim ? Pas vraiment, la faim a plutôt tendance à me déserter lorsque je compte l’argent que je n’ai pas, lorsque je dépense des fonds que je ne possède pas, lorsque je ne peux plus m’empêcher de réfléchir en termes de vol lorsque je frôle des passants aux sacs négligemment ouverts. Mes mains moites s’entortillent dans les manches de ma veste. « Pourquoi pas, allons-y. Désolé, je… j’ai confondu ce quartier avec un autre, c’est juste que.. » C’est juste que je suis un effroyable menteur, un apprenti criminel qui n’a jamais été doué à ce petit jeu là, c’est juste que… je me mords la lèvre dans une phrase inachevée.


Fiona est adorable, cette pensée se fait constante, de plus en plus pressante lorsque je regarde tout ce que je lui impose. Une petite crise de paranoïa, du chantage, de la négociation, des mensonges… elle ne mérite rien de tout ça. Ce qui me pousse à m’excuser, encore et encore. Lazar m’a souvent, si souvent, reproché de m’excuser pour un rien et surtout lorsque je n’étais pas en tort. De m’excuser pour les autres. « Pour moi, c’est complètement le contraire. Y’a rien de plus rassurant que les murs de l’hôpital. Et puis, j’y passe tellement de temps que c’est un peu comme ma maison. Alors fais attention à ce que tu dis de ma maison. » Mes yeux jusque là fuyant accrochent les siens, lui dévoilent un froncement de sourcils et d’incompréhension. Je commente, prudemment. « Ce doit être une bonne chose, que de s’y sentir à ce point chez soi. » Je me rends compte en parlant qu’un chez moi, je n’en ai guère. Ni réel, puisque notre chambre au môtel n’est rien de plus qu’une cachette temporaire, ni métaphorique puisque je me sens vulnérable où que j’aille, où que je me terre. De chez moi, je n’en ai plus eu depuis que j’ai été incarcéré. Sauf si on compte ma cellule, ce presque refuge dans lequel j’étais recroquevillé, comme tel. Un frisson, je chasse mes pensées trop sombres sous le sourire de Fiona. « Viens. »


Obéissant, mes doigts s’entremêlent au sien en réponse à sa main tendue et je me mets à la suivre dans les rues, à lutter pour tenir ses pas rapides malgré ma respiration difficile. Je ne suis pas de ceux qui se plaignent, puisque je ne suis pas de ceux qui veulent se faire remarquer. Lorsqu’elle ralentit enfin, lorsqu’elle entre dans le bistro, je laisse ma main lui échapper pour respirer un peu, à l’extérieur, et calmer mes poumons affolés. J’arrive avec un temps de retard, me glisse en face d’elle sur la banquette, refuse pour le moment de regarder le menu. Et les prix.


Bon sang, non, ne pas regarder les prix. « J’me demandais.. est-ce que j’ai le droit de poser des questions, maintenant qu’on est hors de l’hôpital? Rien de trop personnel, mais assez pour que je sache à qui j’ai affaire ce soir. » Je sursaute. Mes yeux perdus, mon regard incertain doivent lui répondre. Cette pointe de culpabilité qui ne me quitte pas me pousse à lui répondre un hésitant mais surtout incompréhensible et inaudible « Euh… oui, si tu veux. » que je risque de regretter. Elle enfonce le clou. « Ou tu préfères passer la soirée dans un silence plutôt malaisant et puis m’laisser partir après quelques heures avec comme seule information un faux nom prénom? C’est ton choix, vraiment. Mais j’aime mieux la première idée. Ça me semble plus agréable. » Son rire, son sourire, cette joie de vivre qu’elle distille, tout cela m’empêche de disparaître sous la table et de partir en courant sous le malaise, et ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque. « Et puis, j’ai déjà quelques compromis, tu penses pas? » Mes doigts triturent le bord du menu avec nervosité. Je recommence à murmurer de manière inaudible, avant de me reprendre.


Et de relever la tête. « Ce n’est pas un faux prénom. Je m’appelle Maxence, c’est… c’est plutôt un surnom, tu vois ? » Je complète sans plus tarder par un aveu qu’elle a déjà dû deviner. « Je n’aime pas beaucoup mentir. » avant de poursuivre, sans trop savoir quoi dire. « Je suis un commis chez un fleuriste. J’ai eu de la chance en arrivant en ville, j’ai rapidement trouvé quelqu’un qui voulait bien de moi comme commis. » Je ne sais pas pourquoi je lui confie ça, certainement pour qu’elle sache que je suis quelqu’un de respectable, ou du moins qui tente de l’être. Quelqu’un de bien, aussi, ou qui - encore une fois - tente de l’être. « Et toi ? Je veux dire… enfin… je ne sous-entends pas que tu m’as donné un faux-prénom mais… tu étudies la médecine depuis longtemps ? Tu dois être très cultivée, et très intelligente. » Je m’excuse une nouvelle fois dans un « J’ai arrêté l’école à dix-sept ans » coupable. Il y a une telle différence entre elle et moi que je ne lui en voudrais pas si elle décidait de se lever et de me laisser. Me côtoyer ne doit pas être très intéressant.

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