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 (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeMar 27 Sep 2016 - 4:06


AND I WANNA BE YOUR EVERYTHING AND MORE
the moment we can have
you catch me in your eyes
that beauty on my pillow
that holds me in the night
☆☆☆

La politique, l’élémentaire même des préoccupations de la vie d’un citoyen américain lambda, ça n’avait jamais fait partie de l’existence de Cesare : il n’avait jamais été un bon utilisateur de la démocratie, s’abstenant de voter la plupart du temps, pour une raison ou une autre. Bien souvent, ç’avait été parce qu’il avait été trop occupé à avoir sa propre petite vie, refermée sur elle-même, reclus dans son coin entre chaos et sang. C’était probablement une chance, qu’il ait le permis de conduire, et qu’il n’soit pas complètement inutile à la société : heureusement pour lui, malgré l’aspect bien irrégulier de son passé, il avait toujours réussi à tirer son épingle du jeu, au moins dans quelques domaines. Les mathématiques lui étaient toujours venues très facilement : et le brun s’était toujours plu à se dire que c’était grâce à la rigueur, la patience froide et intelligente qu’on lui avait toujours inculquée. C’n’était pas compliqué, de prendre le temps d’observer des calculs plus ou moins complexes – qui finalement, évoluaient tous autour d’un même mécanisme – de le réfléchir, et d’faire les choses bien. La nature humaine, l’art subjectif, la littérature oscillante et provocatrice, s’exprimant d’elle-même à travers les pages, ç’avait toujours été plus compliqué, hein. Les rares récits que le DeMaggio avait eu le loisir de lire, juste pour l’amusement, ç’avaient été les vieilles mythologies de mondes antiques disparus depuis longtemps, ou des textes ramenés de cette époque. Un peu comme avec les mathématiques, ses racines latines avaient toujours éveillé un certain attrait en lui : mais même s’il lisait parfaitement le latin, décryptait presque naturellement le grec ancien, jonglait aisément entre espagnol et anglais, il savait bien que toute vie normale projetée dans cette direction n’lui était plus possible depuis belle lurette. Les grandes études, il était passé à côté depuis la fin du lycée ; et à l’époque, il avait été un sujet bien volontaire, pour lâcher les bancs ennuyants de l’école, et commencer à écumer les routes pour accomplir sa vraie destinée. C’était curieux, à quel point quelque chose d’aussi naturel et normal pour lui, à cette époque, était désormais une empreinte dégueulasse qui fondait un peu plus dans ses chairs, avec les jours qu’il passait entre les murs de la maison familiale, sous le joug de son père, à prétendre épouser à nouveau ce mode de vie-là. Plus encore que de devoir surveiller ses faits et gestes, Cesare s’retrouvait usé par chaque mort qu’il signait d’un simple geste : avec l’entrepôt, Moira Kovalainen, tous ces cadavres qu’il avait amoncelés dans sa quête de vérité et de justice pour Aria, il semblait qu’il avait atteint c’plafond d’âmes bonnes à peser sur ses épaules, sur sa conscience, pour l’restant de ses jours. Mais il continuait, pourtant, rien qu’pour sauver sa propre peau, n’pas s’attirer les soupçons de Rafael, qui aurait tôt fait de faire tomber les répercussions : sur lui, ou sur Isolde, parce que la paranoïa du patriarche le poussait forcément à croire qu’il y avait toujours quelque-chose, au moins, les connectant tous les deux. Et il n’pouvait pas s’résoudre à laisser de telles choses arriver à nouveau, Cesare : le précédent groupe de mutants auquel ils avaient appartenu, et puis Anthea, après – c’était déjà assez. Et il pouvait bien s’permettre de salir un peu plus son âme déjà noircie par les ténèbres, si ça pouvait préserver Clara, ou laisser Isolde le plus loin possible de toute l’aura et l’attention dégueulasses et assassines de Rafael.

Au moins, depuis qu’il avait de nouveau son fils à son service, Rafael semblait en avoir presque oublié Isolde : la mutante avait pu déménager sans que qui que ce soit ne s’en rende compte. Peut-être bien que la disparition de la blonde pendant la campagne électorale avait aidé, également : une décision à laquelle ils étaient arrivés, tous les deux, justement pour leur fille, justement parce qu’ils tenaient trop l’un à l’autre, et que ce serait plus prudent, même s’ils devaient endurer la peine d’une séparation plus ou moins longue durée. Et qu’est-c’que ça pouvait vouloir dire, au fond, que tout s’passe si bien, niveau sécurité, niveau tranquillité, pour Isolde et pour Clara, maintenant qu’il était de retour dans la maison des DeMaggio ? N’était-ce pas censé prouver ce sentiment qu’il avait eu pendant si longtemps, lors de ces dix mois pendant lesquels il s’était fait bataille pour n’pas dire la vérité à la Saddler sur ses motivations, s’répétant que c’était mieux qu’elle le haïsse, et n’veuille pas de lui dans sa vie ? Mais ouais, comme ils le disaient si bien, là, insidieusement il l’avait conquise, comme elle l’avait conquis, lui : c’était bien ça, l’équilibre de force qui faisait qu’il n’pouvait pas être un Empereur ayant les pleins pouvoirs sur elle et exigeant des choses de la mutante comme si elle était sa sujette. La vérité, c’était qu’elle, elle pouvait tout aussi bien retourner la situation en sa faveur et en faire de même, qu’il se plierait en quatre pour répondre à toutes ses exigences. En fin d’compte, ils n’étaient pas empereurs de quoique ce soit, ni en contrôle de quelque sentiment que ce soit, dans le torrent d’impressions qui ravageait toujours leurs cœurs, leurs êtres et leurs esprits. « J’aime bien quand tu reconnais que j’ai au moins fait une chose de bien. » il en ricana, donc ; il aimait l’idée de l’avoir ‘conquise’ d’une certaine manière : c’était tout l’paradoxe de l’amour. Il aurait voulu, à une époque, pouvoir couper tous les points d’attachement entre la blonde et lui, pour la protéger – et pourtant, il n’pouvait s’empêcher d’éprouver cette impression grandiose, logique, évidente, d’appartenance et de soulagement, à se savoir éveiller son amour comme elle éveillait le sien. Alors même si Isolde n’serait jamais la plus exigeante des petites-amies, il aurait quand même envie de lui faire plaisir, de la combler, de la satisfaire ; ils le savaient bien tous les deux, ils aimaient ces attentions qui menaient à des moments comme ça, pour des raisons plus ou moins spéciales, des moments plus ou moins longs et grandioses. Et jusque-là, l’anniversaire du DeMaggio avait tout eu pour se passer sans anicroche : mais il avait fallu qu’il laisse la réalité revenir, voiler imperceptiblement son visage sans qu’il n’puisse s’en empêcher. C’était compliqué, hein ; parce que c’n’était pas qu’il avait des choses dont il n’voulait pas lui parler. Enfin… si. Tout ce qui se passait dans sa vie, quand il n’était pas avec elle, il n’avait pas envie d’en parler. Mais ça allait plus loin qu’ça encore : dusse-t-il le faire, même en évinçant la chasse, les morts, les menaces, il n’restait rien de joyeux, rien qui fasse la conversation. Aucun bon moment. Aucun espoir. Aucune petite anecdote qui pourrait être marrante. Il aurait bien eu envie, pourtant, d’pouvoir se reprendre avant qu’Isolde n’ait à poser sa fourchette pour s’excuser : elle n’avait pas besoin de le faire, et en sentant ses mains entourer la sienne à lui, il serra ses doigts tendrement, lui offrant un sourire contrit, mais qui voulait au moins dire qu’il n’lui en voulait pas. Qu’elle n’avait pas besoin de s’excuser, ou même de s’préoccuper plus longuement de tout ça. « Ça va, t’en fais pas. » il garantit, son sourire s’élargissant un peu plus. « C’est pas que-… que ma vie est juste faite de trucs graves, et de-… la chasse. » haussant légèrement les épaules, il posa sa fourchette à son tour, pour observer Isolde : « J’vais bien. Okay ? J’te jure. » il n’vivait pas les meilleurs moments de sa vie dans la maison de ses parents, pour sûr, mais il avait déjà appris à faire avec depuis bien longtemps. Il avait juste cru n’jamais se retrouver ici à nouveau – et même, c’n’était pas à cause d’elle, à cause de leur histoire : il avait choisi c’chemin-là pour Aria. Une décision qu’il avait prise en connaissance de cause. « C’est juste que-… c’est pas comme si j’pouvais raconter que j’avais passé ma journée à fêter mon anniversaire avec mon père. Ou que quelqu’un y avait pensé… à part toi. » y’aurait eu Aria, avant. Et ça, évidemment qu’il y pensait, quand il éloignait ses songes d’Isolde. « Y’a-… y’a juste, rien à dire. » et même au niveau de la chasse, hein ; depuis la mort de sa mère, tout ça, c’était… bizarre. « Ma-... » il chercha ses mots, un instant – il n’savait pas vraiment s’il pouvait aller aussi loin, aussi vite à pouvoir dire le mot qui lui brûlait les lèvres ; ‘famille’. « L’endroit où j’ai envie d’être... » se rattrapa-t-il : « l’endroit où j’sais que j’appartiens, avec des gens qui tiennent à moi. C’est ici. » alors qu’il la regardait, à nouveau dans un sourire distrait, Cesare laissa son autre main venir prendre le poignet d’Isolde, caresser son avant-bras doucement. « Et penser à toi, à Clara... savoir que j’ai tout ça, dans ma vie, ailleurs-… ici… ça m’fait juste… m’en foutre, de tout c’qu’y’a là-bas. » alors non, il n’s’trainait pas une peine lancinante au quotidien, parce que son père craignait, sa cousine le haïssait, et sa famille s’était disloquée. C’était une réalité qu’il avait découverte à la mort de sa sœur : sa famille là-bas, l’avait perdu bien avant qu’il ne les perde lui. « Alors dès le moment où j’ai reçu ton premier message, t’as été la seule personne dans ma tête. » et peut-être même déjà avant, alors qu’il était censé passer tant d’temps à l’éloigner de lui, quand il était entre les murs de la maison de ses parents. C’était toujours plus facile à dire qu’à faire. « Alors-… j’pense pas que beaucoup d’gens vont me demander c’que j’ai fait pour mon anniversaire, ou quoi. Mais j’ai pas besoin de ça, pour penser à ma parfaite petite-amie et tout c’que tu fais pour moi, ce soir. Ou tous les autres soirs. » ça, il l’avait découvert pendant ces semaines qu’ils avaient passées loin l’un de l’autre ; il n’avait pas besoin de voir Isolde pour savoir que ses sentiments, leurs sentiments étaient forts et inchangés. Il voulait la voir, évidemment ; de tout son cœur, d’toute son âme, jusqu’à la déraison. Mais-… mais tout c’qu’elle lui apportait, tout c’qu’elle avait éveillé en lui, ça subsistait, vivait, survivait, malgré la distance, les séparations douloureuses, ou ces fois où il observait son téléphone avec la tentation de lui envoyer un message, sans pour autant pouvoir le faire.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeMar 27 Sep 2016 - 12:24

Come lay your head upon my heart.
— cesare demaggio & isolde saddler —
My love I see in front of me, The hero and the falling man But he is the one I want. Oh, can we forget yesterday. He has passed out on the bed With tears in his eyes. He was lost but I have found. He's deeper than the ocean Higher than the rain Let me walk beside you now, oh I will never leave you in so much pain. A lover and a fighter He was the best I ever had He is the one I want. — the one i want.

Isolde n’avait probablement rien d’une impératrice quand bien même elle était à la tête de la ville. Ça avait quelque chose de dommage dans le fond, si elle avait eu les pleins pouvoirs, si elle avait pu faire absolument tout ce qu’elle voulait, à l’image de Lancaster quand lui il avait été maire de la ville, elle en aurait changé déjà plein des trucs. Elle n’aurait pas attendu d’avoir assez de preuves pour accuser tous les grands hunters de la ville et les faire enfermer. Y aurait plein de hunters en prison à l’heure actuelle, à commencer par Rafael Demaggio, en passant par Lancaster, Wolstenholme, Lecter ou Callahan, ces maudits noms qu’il fallait être demeuré pour ignorer leur appartenance au monde de la chasse. Si elle avait été l’impératrice de Radcliff, elle aurait réglé tout ça en deux en trois mouvements et les grands hunters de la ville ne seraient qu’une vieille histoire. Elle aurait pu leur faire comprendre comme ça, aux autres hunters, qu’il valait mieux qu’ils arrêtent leurs conneries avant de finir eux-aussi derrière les barreaux. Mais, elle n’était que maire de Radcliff et contrairement à Lancaster, elle essayait de faire les choses biens. Alors, les hunters étaient difficile à coincer et même Lancaster qui avait tué une fille sur la place publique devant plein de témoins, il était encore intouchable, ça la rendait folle cette histoire. En tant que maire de Radcliff, ses actions étaient limitées et y avait tellement de monde qu’elle avait envie d’accuser de meurtre pour se débarrasser d’eux, en sachant très bien qu’elle avait raison, mais qu’elle passerait pour une pauvre fille complètement débile si elle devait les faire accuser sans avoir les preuves nécessaires de ce qu’elle avançait. Alors ouais, des fois, faire de cette ville son empire où elle pourrait faire absolument tout ce qu’elle voulait, ce serait des millions de fois plus simple.

Mais elle n’était pas plus impératrice que Cesare était empereur, alors il fallait bien qu’ils fassent avec leurs conditions actuelles. Ils s’en sortaient assez bien en principe et, la conquérir, n’était définitivement pas la seule chose que Cesare avait pu bien faire, elle aurait pu facilement lui rappeler le moment qu’ils venaient de passer dans la chambre pour appuyer son opinion, mais après tout, il n’y avait pas que dans la chambre qu’il faisait les choses biens. « Y a plein de choses que tu fais bien. » Elle le pensait vraiment. Dans le fond, même cette fois où il s’était pointé à son appartement pour lui crier dessus à cause de sa candidature à la mairie, elle pouvait considérait que ça avait été une bonne chose, ça lui avait permis de se remettre en question Isolde et d’aller se planquer au QG, là où elle et Clara avaient été en sécurité et c’était probablement aussi grâce à ce jour-là, qu’elle avait décidé de déménager dans un petit coin paumé, à une certaine distance de la ville. Là, elle avait l’impression que rien ni personne ne pourrait jamais venir l’emmerder. La seule chose qui pouvait venir se mettre entre eux deux, c’était les pensées négatives, celles qu’elle se sentait avoir ramenées avec sa question et qu’elle aurait voulu tenir éloigner de Cesare pour tout le temps de cette soirée et en une question débile, elle avait fait l’exact opposé. Alors elle était vraiment désolée pour ça, même s’il lui disait que c’était rien ; elle se rattraperait pour le reste de la soirée. Elle acquiesça quand même à ses propos, en lui adressant un sourire. I allait bien, alors tout allait bien. Pourtant, c’était triste ce qu’il disait, elle aurait voulu elle, qu’il ait autre chose qu’elle et Clara dans sa vie pour rendre ses journées moins difficiles, des amis à qui il pouvait se confier, des activités qui le sortirait un peu de tout ce qu’il pouvait connaitre chez son père, ce genre de trucs qu’il pourrait lui raconter. « J’aurais juste voulu que tu puisses avoir une vie bien, même quand je suis pas là. » Mais fallait croire que c’était pas le cas, sinon, il aurait des trucs à lui raconter. Elle, elle voulait juste qu’il soit heureux alors forcément, ça lui donnait une raison de plus parmi les nombreuses qu’elle avait déjà, pour détester son père. « Bha, Clara et moi, on est ici, la plupart du temps, alors faut vraiment pas que tu hésites à utiliser cette fameuse clé okay ? Parce que ta parfaite petite amie, elle veut vraiment que tu sois heureux, le plus souvent possible. » C’était quelque chose qu’on voulait forcément quand on était amoureux de quelqu’un, que l’autre soit heureux et elle n’était pas possessive au point de dire qu’il fallait qu’il soit heureux que lorsqu’il était avec elle, mais puisque ça semblait être le cas, autant qu’il vienne la voir le plus souvent possible, ce n’était pas elle qui allait s’en plaindre.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeMar 4 Oct 2016 - 15:18


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Le cercle vicieux, ou peut-être la façon qui faisait que les choses étaient bien faites, c’était que Cesare, il n’avait jamais ressenti le manque de tout un tas d’choses dans sa vie. Jamais avant tout ça. Adolescent, il avait juste estimé qu’il n’avait pas besoin des autres, pas besoin d’être sympathique à l’égard des autres ; qu’il était juste indépendant comme ça pour ne rentrer dans les cases de personne, ou de quelque frange de la société que ce soit. Il s’était cru assez mature, assez intelligent, assez plus pour n’pas être tenté par tout ce que faisaient les autres jeunes de son âge : les commérages, les centres d’intérêt qu’ils avaient, le DeMaggio il le savait bien, il n’aurait jamais pu se sentir un tant soit peu similaire à de telles personnes. Et évidemment, avec le temps, il avait fini par avoir la conviction que c’était mieux comme ça, d’toute façon. Que ça faisait de lui quelqu’un de dévoué à la cause, à sa famille. Quelqu’un qui voulait et méritait sa place parmi les siens, plus que parmi n’importe quel autre échantillon d’humanité totalement dispensable. Et l’indifférence était parfois devenu dédain, ouvertement exprimé par la froideur qu’il avait à l’égard d’bien des gens. Et le dédain était, peu à peu, dans certains cas, devenu une hargne incandescente, rattrapant le brun à de bien nombreuses occasions, quand il lisait si aisément l’indifférence, l’insouciance, l’imprudence sur les faciès d’autres gens. Indéniablement, ça rendait la perspective de visiter ceux-ci à nouveau à l’occasion d’une réunion d’anciens élèves vraiment impossible à croire ; mais peut-être bien qu’il serait juste plus ouvert à l’idée avec Isolde à ses côtés. Parce que, probablement qu’s’il avait dû continuer à vivre comme ça, il aurait fini encore pire que son père ; persuadé que sa famille avait juste sur toute la ligne, persuadé que les DeMaggio n’avaient même pas à se mêler au reste du monde. Persuadé que quelques gouttes de sang les rendaient meilleurs que n’importe qui d’autre ; parce qu’encore et encore, les siens n’fermaient pas les yeux face aux monstres invisibles qui vivaient parmi l’être humain, mais combattaient ceux-ci, plutôt que d’rendre les armes. Et tous ses ancêtres, son grand-père et son oncle, quelques mois avant sa naissance, tous étaient morts pour préserver l’humanité, pour protéger leur patronyme d’un indéniable déshonneur, s’ils avaient dû lâcher la chasse pour vivre une vie de totale indifférence. Evidemment, qu’en grandissant dans c’monde-là, cet univers-là, Cesare n’avait jamais ressenti l’importance de c’qu’il manquait, la douceur de cette indifférence, le repos que baisser les armes pouvaient prodiguer.

Et d’ailleurs, il n’en était pas encore à baisser les armes : peu importait ce qui se passerait ce soir avec Isolde, l’aisance avec laquelle il faisait avec l’âme lovée dans ses entrailles, réveillée par l’amour de la jeune femme, bien assez tôt, il devrait retourner chez ses parents. Et là-bas, comme d’habitude, il allait devoir revêtir à nouveau le masque du hunter, celui qui déversait trop de sang, celui qui avait trop d’âmes sur la conscience. C’n’était pas facile, alors, d’vouloir voir plus loin que c’qu’il y avait dans la vie de tous les jours – les cadavres, les ennemis, les mots manipulateurs de son père, qu’il reconnaissait très bien maintenant qu’il avait eu l’temps de prendre du recul, et de briser cette mécanique d’endoctrinement. Il savait, savait profondément dans sa tête, que Rafael essayait d’reprendre le dessus sur lui, avec les mêmes tactiques d’autrefois, celles qui avaient assassiné l’enfant qu’il avait été, pour faire naître un véritable monstre. Alors à la réplique d’Isolde, qui lui coupa l’herbe sous le pied, Cesare ne put que l’observer, circonspect, et bien loin d’être convaincu par ce qu’elle pouvait dire. Il voulait l’croire, pourtant, qu’au moins dans leur histoire, y’avait des choses qu’il faisait bien. Qu’il l’aimait comme elle le méritait et qu’il le lui montrait à sa juste valeur. Qu’elle savait à quel point elle était importante, indispensable malgré ce qu’il avait pu penser pendant tant d’temps vis-à-vis du reste du monde. Qu’elle avait changé sa vie, uniquement pour le meilleur, et que jamais plus il n’faillirait aux promesses qu’ils avaient mises en mots, ou celles qu’il n’s’était faites qu’à lui-même, avec l’intention de la protéger, toujours. Et aujourd’hui, en cette période au beau milieu des ténèbres, là où les bonnes vieilles habitudes menaçaient bien trop tôt de revenir au grand galop, aimer Isolde, tenir à ça, et s’accrocher à ce songe comme à la raison, c’était bien tout ce dont il était capable. Il en haussa les épaules, alors, pour répondre à la jeune femme, bien conscient que malgré leurs tentatives, la conversation avait pris une allure trop grave, trop réelle, trop triste, peut-être. Mais il n’pouvait plus prétendre, maintenant, qu’son histoire n’était pas qu’un long fil de désarroi, tristesse et sévérité emmêlés. « Bah, j’ai un chiot maintenant. Si ça s’trouve j’aurai plein de trucs débiles à raconter sur ce qu’il fait. » il ricana doucement, espérant que ses propres paroles pourraient au moins le défaire de la gravité qui avait gagné l’atmosphère partout autour d’eux : « T’en fais pas pour moi. J’suis habitué, à c’qui se passe chez moi. » évidemment ; y’avait forcément, au bout d’un moment, un genre de mécanique de survie que l’esprit s’imposait, pour ne pas se faire complètement noyer. « Et-… j’veux pas-… essayer d’trouver quelque-chose qui en vaut la peine, dans cette vie-là. » non, c’était définitivement mieux qu’il s’aventure en ce terrain trop familier avec des armures partout entre lui et le reste du monde. Il n’pouvait pas s’permettre d’espérer, d’baisser la garde, de laisser la moindre opportunité à son père ou sa cousine de lire en lui comme dans un livre ouvert, et d’reprendre les pleins pouvoirs sur l’homme qu’il essayait d’être aujourd’hui, tant bien que mal. « J’utiliserai ta clé, cela dit. Si l’opportunité se présente. » et à nouveau, il tenta un sourire, chaud et rassurant pour Isolde. Fallait bien admettre qu’il n’avait pas envie de s’attarder sur la question – elle ne méritait pas d’être tant pensée et soupesée. Ici et maintenant, peu importait ce qu’il se passait plus loin, il avait Isolde dans sa vie, et c’était tout ce qui importait.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeMar 4 Oct 2016 - 18:24

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Bien qu’elle ait quelques idées de la vie que Cesare pouvait mener quand il la quittait pour retourner chez son père, y avait plein de trucs qu’elle n’était vraiment pas capable d’imaginer. C’était peut-être mieux comme ça, parce qu’y avait des aspects de la vie que Cesare menait aux côtés de son père dont elle avait vaguement connaissance, mais qu’elle préférait rejeter le plus loin possible de son esprit tant ces quelques trucs étaient complètement en désaccord avec tout ce en quoi elle croyait. Elle acceptait tout ça, elle le lui avait dit et évidemment qu’elle le pensait. Elle avait tendance à ne pas trop y penser, à ne pas trop vouloir voir cet aspect de sa vie et malheureusement quand elle pensait à ce que Cesare pouvait vivre au-delà des murs de sa maison, elle se disait que ça devait être bien sombre, bien triste et qu’elle, elle avait juste envie qu’il soit heureux. Ça semblait bien être le contraire dès qu’il n’était pas avec elle, alors elle se disait parfois que le mieux c’était de ne pas trop y penser, parce que forcément, savoir que Cesare traversait des moments compliqués, difficiles, chiants, ça la rendait triste elle. Mais, ça ne voulait pas dire que si un jour il ressentait le besoin de lui parler de tout ça, elle était là et elle pouvait l’écouter. Peut-être pas l’aider, lui donner les meilleurs conseils qui soient, parce que c’était un univers qui la dépassait complètement, mais s’il avait besoin d’une oreille attentive, d’une personne à qui se confier, elle était là et au pire, si elle ne trouvait pas les mots justes pour l’aider, elle pourrait toujours lui faire un gros câlin. Parfois, une étreinte chaleureuse, ça valait mieux que tous les mots du monde de toute façon. Le fait était, qu’elle était là, avec lui, dans tous les aspects de sa vie, même ceux qui le rapprochait de son père.

Elle voulait au moins qu’il le sache. Après, ce qu’il faisait de cette information, y avait sans doute que lui pour en décider. Elle serait toujours là pour le soutenir, parce qu’elle l’aimait et qu’elle voulait être là pour lui, quoi qu’il arrive. Elle ne l’aimait pas que dans les moments où tout allait bien et ou comme ce soir, ils pouvaient profiter d’une soirée tranquille en amoureux, pour célébrer l’anniversaire du jeune homme. Elle l’aimait tout le temps, tous les jours, quoi qu’il puisse être en train de faire de ses journées. Elle lui adressa un sourire, alors qu’il parlait du chien. Au moins, c’était déjà ça maintenant, il avait un chiot pour lui faire découvrir ce que pouvait être la vie, en dehors des murs de la maison familiale, même quand il n’était pas avec elle. Mine de rien, un chien, c’était un compagnon loyal, parfois chiant, surtout quand ils étaient petits et qu’ils avaient de l’énergie à revendre, mais ça comblait la solitude. Ce serait toujours un meilleur ami que ce que Cesare pourrait trouver chez lui, entre son père et sa cousine. « Ouais, j’espère bien que tu vas me raconter toute sa vie à celui-là. » C’est qu’elle y tenait déjà elle à ce petit chien, alors de toute façon, elle risquait de lui demander des nouvelles régulièrement, quand elle prendrait des nouvelles de Cesare, parce qu’elle n’allait quand même pas s’intéresser qu’à la vie du chiot, même si apparemment, Cesare, il aurait toujours moins de mal à parler du chiot que de parler de son quotidien. Elle acceptait son choix alors elle n’allait pas insister. « Okay. » Elle ajouta un sourire à sa phrase avant de venir déposer une caresse contre la joue du jeune homme. « T’as intérêt, je suis tellement avare que je serais vexée d’avoir payé un double de clé pour rien. » Elle plaisantait bien entendu, elle s’en fichait complètement d’avoir payé, elle ne savait même plus combien, pour un double de clé. Si elle voulait qu’elle l’utilise, ce n’était pas pour rentabilisé les quelques dollars utilisés pour faire cette clé, mais bien parce qu’elle avait envie de le voir le plus souvent possible et qu’elle voulait pouvoir rendre son quotidien plus simple, plus heureux, à chaque fois qu’il tournerait cette fameuse clé dans la serrure pour venir les rejoindre, elle et Clara. 
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeMer 5 Oct 2016 - 16:23


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Il n’savait pas si c’était une bonne idée, l’entreprise dans laquelle il s’engageait jour après jour : le fait de séparer si ardemment sa vie là-bas, avec ses parents, et ce qu’il essayait de construire, de vivre si légèrement quand il était avec Isolde. C’était plus facile, quand même, d’avoir le sentiment d’pouvoir abandonner tout ce qu’il y avait de plus hideux en lui, sur l’pas de la porte, avant de pouvoir prendre sa fille dans les bras, ou embrasser la femme qu’il aimait. Parce que Clara, elle était cajolée par les mains d’un type qui tuait ses congénères en d’autres circonstances. Et Isolde, elle était aimée par un type qui faisait survivre et diffusait partout autour de lui, la haine à l’état pur. En avait-elle seulement pleinement conscience, Isolde ? Souvent, elle disait que oui, qu’elle n’était pas idiote, qu’elle savait, qu’elle comprenait – mais comprenait-elle vraiment ? Tout c’que ça impliquait, pour lui, pour elle, pour eux deux, et cet espèce d’état de déni hypocrite dans lequel ils se retrouvaient, constamment si heureux, malgré c’qu’ils faisaient chacun de leur côté ? Ouais, pour Cesare, y’avait une brusque contradiction entre celui qu’il était quand il était un DeMaggio, fier fils de ses parents, et quand il était juste Cesare, celui qui déposait les armes, toutes les apparences dures de son visage, pour embrasser une humanité qui n’était alors non plus douloureuse et culpabilisante, mais aussi beaucoup trop d’bonheur. Toutes ces choses qu’il n’méritait pas, pour la personne qu’il était, malgré tout. Parce que même si tout, là, pouvait s’excuser, s’expliquer un tant soit peu parce qu’il avait cherché Kingsley Moren, qu’il luttait contre Callahan et essayait d’amasser des indices contre son père, y’avait eu un temps, où la chasse, la conviction d’tuer, la volonté d’assassiner sans tenir compte des autres, ç’avait été dans son sang, aussi profondément écrit en lui que l’amour qu’il portait aujourd’hui pour la Saddler, ou pour leur fille. Parfois, ça paraissait presque pervers quand il y pensait : comment un être humain pouvait-il regrouper tant de haine et d’amour à la fois ? Comment quelqu’un qui avait passé tant d’temps à ravager, à haïr, pouvait-il prétendre savoir c’que c’était le bonheur, et l’apprécier d’une quelconque façon ?

Et ces doutes-là, ces indécisions bien précises, ramenées par les cauchemars, les visages trop familiers d’Anthea, d’sa sœur, de tous les autres, Isolde n’pouvait pas le comprendre. Il n’saurait même pas comment exprimer c’qu’il ressentait, cette vague tonitruante de culpabilité qui venait souvent jusqu’à lui, et au combien il la trouvait justifiée, incapable de vraiment s’en défaire, de la résoudre, de la défaire une bonne fois pour toutes. Comme il l’avait dit, au lendemain de la mort d’Anthea : y’avait pas de mot magique, pas de formule miracle qu’elle pourrait dire pour diffuser un bien-être infini en le chasseur qu’il était. C’n’était pas parce qu’il l’aimait, parce qu’il avait l’opportunité d’passer à autre chose, l’envie de vivre, que ça effaçait les vingt-cinq premières années de sa vie. Les traumatismes, le lavage de cerveau, comme les actes odieux qu’il avait commis de son propre chef. Alors à défaut d’avoir une réponse idéale, une solution parfaite en tout point, Cesare, il voulait juste être heureux pour les rares temps qui le lui autorisaient : et c’était toujours avec Isolde, oui. Parce que la vie avait exigé ses tributs, encore et encore : il avait eu des amis, parfois, qui étaient venus dans sa vie et avaient disparu – tués. Il avait eu une sœur aussi, qui avait donné ce sens heureux à son existence pendant tout un temps. Et elle avait été tuée elle aussi. Et puis, y’avait aussi eu ce Cesare qu’il n’voulait plus être, qui avait eu des amis parmi les hunters, parce qu’il avait pensé comme eux, voulu les mêmes choses qu’eux, et gravité autour des mêmes convictions qu’eux. Il en était au stade intermédiaire d’sa vie où il n’avait plus grand-chose, après tout : plus vraiment un hunter, mais guère plus un transmutant qui avait accepté sa condition, et commencé à développer sa vie autour de ça. Et il le savait bien, Cesare. « Ou j’peux toujours trouver une façon plus interactive de rester connectée à la vie du chien. Genre, s’il fait caca à l’intérieur, je t’envoie une photo pour te donner la nouvelle. Et puis j’le laisse trainer pour quand tu viendras chez moi, tu pourras t’en occuper et bien avoir des nouvelles. Comme ça, tu pourras voir s’il a-… j’sais pas, des maladies gastriques ou un truc du genre. » il en arrivait à plaisanter, hein, quand il était avec Isolde. Il n’était pas un cas désespéré, Cesare, et c’était bien ces jours, ces heures glanées avec la jeune femme qui lui permettaient d’y croire, de s’dire que ça en valait la peine. Et donc d’en avoir envie, d’en avoir la conviction, d’en avoir l’espoir. Peut-être Isolde n’savait-elle pas non plus, au combien elle avait son sens dans la vie du DeMaggio – au combien elle était importante à lui, habitant chaque bribe de ses pensées. Il n’était pas heureux que quand il était avec elle. Y’avait au moins toujours cette évidence, latente et distraite, de compter, au moins pour elle. Au moins avec elle. Et alors même si elle devait venir chez lui, et s’ils devaient se louper, il suffirait qu’elle laisse un de ces fameux post-it avec écrit ‘je t’aime’ dessus pour que ça redonne tout un sens à c’qu’il faisait. A chaque épreuve, passée, présente ou future. A chaque volonté qui lui permettait d’en sortir quoiqu’il arrive. « Bah-… tu sais, comme je contrôle le métal, si ça s’trouve j’ai même pas besoin de clé pour quoique ce soit. Alors-… peut-être bien que tu l’as quand même faite pour rien, que j’vienne ou pas. » ne put-il s’empêcher de relever, haussant les épaules, clairement moqueur. Cesare, sa mutation, il l’avait domptée comme il avait appris à dompter les armes avec lesquelles on avait fait de lui un hunter ; mais sûrement n’en avait-il pas appris les subtilités, les bons côtés, pour qu’elle fasse partie de lui au point qu’il puisse manipuler d’infimes éléments d’un mécanisme soigneux comme une serrure. Il s’en sortirait sûrement bien mieux à la méthode pour forcer une serrure comme il l’avait appris très jeune.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeVen 7 Oct 2016 - 13:53

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My love I see in front of me, The hero and the falling man But he is the one I want. Oh, can we forget yesterday. He has passed out on the bed With tears in his eyes. He was lost but I have found. He's deeper than the ocean Higher than the rain Let me walk beside you now, oh I will never leave you in so much pain. A lover and a fighter He was the best I ever had He is the one I want. — the one i want.

La relation que Cesare et Isolde essayait de construire de jour en jour, elle était compliquée et aujourd’hui, ce n’était même plus à cause de leurs caractère respectifs qui entraient en conflit dès qu’ils se croisaient l’un et l’autre, comme ça avait pu être le cas quelques mois plus tôt. Les conflits qu’ils avaient eu à l’époque, ils étaient terminés, ils appartenaient à un passé qui existait, bien réel dans leurs souvenirs, mais maintenant, il était grand temps d’avancer et de laisser tout ça derrière eux. Ils avaient plutôt bien réussi au final et ils avaient pu retrouver cette relation qu’ils avaient eu des mois plus tôt, avant l’explosion de l’entrepôt. Elle était heureuse comme ça Isolde, mais y avait encore des trucs pour venir compliquer une relation qui pourtant aurait pu être très simple. Elle l’aimait, il l’aimait, ils avaient une fille ensemble, alors dans les faits, ça aurait pu ressembler au relations qu’entretenaient tous les autres couples. Mais non, forcément eux, ils avaient encore plein de trucs compliqués à traverser. C’était leurs choix respectifs qui venaient les empêcher de trouver le même équilibre que les autres couples, alors sans doute qu’ils seraient hypocrites à présent de se dire qu’ils n’avaient juste pas le choix, quand bien même des fois, c’était quand même plus facile de penser comme ça. Ils faisaient de leur mieux pour fonctionner aussi bien que possible, avec en tête toutes les promesses qu’ils avaient pu se faire et qui les motivaient à traverser chaque nouvelle journée, avec l’espoir qu’ils finiraient par vraiment être ensemble. Elle y croyait Isolde et elle se disait qu’en attendant, ce qu’ils avaient, elle pouvait s’en contenter, parce qu’elle n’était pas trop exigeante comme fille, alors y avait peu de chance pour qu’elle lui fasse un jour une crise pour se plaindre de leur situation. Elle savait qu’ils pouvaient avoir mieux, mais elle savait aussi que ça avait été pire. Il leur fallait du temps sans doute, pour trouver une solution à tout ça et en attendant, fallait bien se contenter de ce qu’ils avaient.

Au moins, ils trouvaient des moyens de se voir plus souvent, alors qu’elle avait dit qu’elle essaierait de passer dans son appartement tous les jours, avec l’espoir de pouvoir le croiser de temps en temps. Il avait sa clé lui aussi, dont il pouvait se servir dès qu’il avait l’envie ou le besoin. Ils s’étaient aussi promis de passer trois jours ensemble pour son anniversaire alors, ils avaient des projets pour se retrouver, c’était déjà bien. Même s’ils ne pouvaient pas être ensemble tout le temps, ils s’en sortaient plutôt bien et elle espérait, Isolde, que ça suffise à rendre la vie de Cesare un peu moins sombre. Elle aurait voulu qu’il ait des trucs bien dans sa vie, même en dehors de cette maison, mais si fallait qu’y ait qu’elle et Clara pour le rendre heureux, alors il pouvait être sûr qu’elles seraient là, toutes les deux, pour lui. Elle avait eu tort sans doute de parler de tout ça aujourd’hui, alors que c’était son anniversaire, alors fallait parler de trucs un peu plus réjouissants. Mais, au moins, il avait trouvé un moyen de la faire rire avec son histoire de caca de chien. « Nan c’est bon, je m’en passerai bien. En plus je suis pas la personne la plus adaptée pour savoir s’il a des problèmes gastriques, mieux vaut nettoyer et pas me montrer. J’ai ma dose de caca avec les couches de Clara. » Elle n’était pas vétérinaire, alors elle en saurait rien des problèmes gastriques de son chien en observant sa merde hein. Et puis c’était vrai qu’avec Clara, elle passait assez de temps à s’occuper du caca comme ça. Mais dans le même principe, s’il voulait, elle pouvait lui laisser des couches sales de Clara dans son appartement quand elle lui rendrait visite après tout. « Han nan hein, pas de triche hein. T’as la clé, tu utilises la clé. » C’était plus de l’humour qu’autre chose, elle s’en fichait de ce qu’il faisait de son pouvoir et qu’elle ne le saurait même pas, s’il ouvrait la porte avec sa clé, ou en utilisant son pouvoir ou même en crochetant la serrure, cela dit, ce serait un peu bizarre de faire ça alors qu’il l’avait, cette fichue clé. 
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeVen 21 Oct 2016 - 3:54


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A force de n’pas vivre grand-chose des relations sociales, amicales ou amoureuses avec les autres, peut-être bien qu’il était logique, que Cesare puisse parfaitement se contenter du tout petit peu qu’Isolde et lui parvenaient à avoir. Quelques heures, comme ça, après des jours entiers, voire des semaines entières, compliqués et imprévisibles ; certes, ça en ferait enrager plus d’un, et c’n’était certainement pas assez. Mais il parlait d’expérience, lui, quand il disait que ça pouvait être pire. Que ç’avait été pire, parfois, dans d’autres relations qu’il avait eues. Et évidemment qu’il voulait avoir plus avec elle, qu’il voulait pouvoir la retrouver ici, et n’pas compter le temps qui passait, n’pas surveiller son téléphone comme s’il était la bombe à retardement de sa sécurité : il suffirait sûrement qu’il manque un signe de la part de son père pour s’attirer bien des emmerdes. Mais pour ce soir, probablement que Rafael aurait au moins la décence d’lui foutre la paix : avec tout ce qui était arrivé avec sa mère, l’épais silence qui entourait toute cette histoire, le DeMaggio voulait bien croire que même son patriarche, serait assez prudent pour n’pas faire chier le soir de son anniversaire. Et Rafael se contenterait sûrement de la version selon laquelle son fils serait juste allé se saouler la gueule à un comptoir de bar pour célébrer sa vingt-septième année de solitude : sans qui que ce soit pour le relever de la merde de vie qu’il avait, sans sa sœur, et désormais sans sa mère. C’était mieux comme ça, que Rafael pense son fils plus bas que terre : il n’y avait qu’ainsi, que Cesare parvenait à obtenir quelques moments de liberté – un genre de clémence de la part de son géniteur. C’était sûrement comme ça qu’il le voyait, lui. Et tant pis pour lui : y’avait certainement aucune culpabilité pour s’éveiller en le brun, alors qu’il mentait ouvertement à l’homme pour lequel il avait eu tant de respect et d’égard à une époque. C’était fou comme les choses pouvaient changer, et bien vite, parfois. Désormais, Cesare avait bien du mal à penser à ce temps-là, où la vie avec ses parents lui avait semblé être normale et indispensable : ouais, y’avait eu des périodes de sa vie où il avait cru que fêter son anniversaire n’était qu’une distraction, qu’y’avait bien que les gens qui n’avaient que des vies sans sens qui célébraient l’fait d’être vivants dans un monde merdique, bouffé jusqu’à la moelle par des menaces que personne n’voyait. Ouais, pendant longtemps, Cesare avait éprouvé une violente haine, mêlée à presque de la pitié à l’égard des humains stupides que sa famille avait pris sur elle de protéger, ou sauvegarder d’une quelconque façon. On lui avait bien monté ça dans la tête ; l’fait qu’il se sacrifiait pour un bien commun, quelque-chose d’indéniable et d’indiscutable, qui le dépassait totalement.

Pour son vingt-septième anniversaire, tout ce que Cesare pouvait espérer, c’était avoir son père, sa famille, ou ses souvenirs désastreux, le moins possible à l’esprit. Il aurait pu plonger tête la première dans la torpeur de ses souvenirs, s’poser mille questions sur Aria, sur ce que cette fête allait devenir sans sa sœur. Mais il n’l’avait pas fait, grâce à Isolde. Et il n’avait certainement pas envie, maintenant, qu’au détour de la conversation, alors que la soirée allait si bien, les choses deviennent tendues à cause d’une question partie d’travers, d’un songe qu’il égarait de lui-même en direction des siens, d’vieilles réminiscences de sa vie, et ainsi de suite. Son vingt-septième anniversaire, il le fêtait avec la femme qu’il aimait, et leur fille – et indéniablement, c’était bien plus que tout c’qu’il avait pu imaginer dans sa vie. Plus encore, l’an dernier. Plus encore, quelque-chose comme deux mois plus tôt. Alors oui, techniquement, Cesare il n’avait pas d’belle histoire à raconter sur son passé, pas d’bon souvenir au sujet de ses parents qu’il aimait ressasser – Isolde aurait-elle de toute manière, aimé entendre un récit humanisant l’homme qui lui avait arraché son père ? Pourtant, Cesare, à une époque, il avait été bien proche de son géniteur. Il avait des bons moments en la compagnie de celui-ci à ressasser. C’était là, toute l’ambiguïté de leur relation, ce qui faisait qu’en le jeune homme, résistaient encore des parts de dignité qui l’empêcheraient, quoiqu’il arrive, de froidement tuer Rafael. Ça sauverait plein d’gens, ça arrangerait bien des choses, et jusqu’à un certain degré, ça vengerait Aria, et le père d’Isolde, et Anthea. Mais c’était-… compliqué. Faute de mieux, alors, faute de vouloir s’concentrer sur ce jadis qui n’en valait pas la peine, ces bons moments désormais empoisonnés par la rancœur, Cesare voulait se concentrer sur les brins d’avenir qu’Isolde et lui arrivaient à avoir : tant pis, si l’bonheur n’était pas cette évidence quotidienne dans laquelle il nageait sans le moindre doute. Il était heureux quoiqu’il arrive ; quand il était avec elle. Quand il l’embrassait. Quand il la regardait. Quand il prenait Clara dans ses bras. Et ces moments sporadiques, répartis dans sa vie, donnant un sens à son quotidien, une vision pour son avenir, c’était tout ce qui importait. « Alors, si tu veux pas savoir s’il va bien gastriquement parlant, qu’est-c’que tu peux vouloir savoir sur le chien ? » il demanda dans un ricanement, comme si c’était vraiment important qu’il sache quoi raconter à la blonde, au sujet du fameux chiot qu’elle lui avait offert si spontanément. Sans doute qu’il trouverait facilement de quoi parler là-dessus : il n’manquerait pas de râler quand le chien déchiquèterait son canapé, ses oreillers, ses meubles, ou se coucherait sur lui. Ou s’il devait crotter dans l’appartement. Ou s’il devait attirer à Cesare trop d’attention en aboyant comme un dératé. Ouais, clairement, y’avait sans doute plein d’choses à dire d’un chiot indiscipliné qui n’en ferait qu’à sa tête, au moins vingt-trois heures sur vingt-quatre dans une journée. « Dis donc, t’es vraiment exigeante, quand même. Dois-je te rappeler que c’est mon anniversaire ? Tu sembles m’donner beaucoup d’ordres. » il leva les yeux au ciel, avec un rictus – pourtant l’idée de la clé, c’n’était pas que pour ce soir, mais l’idée était là quand même. « Et dire que c’est toi qui as râlé parce que j’avais dit que la clé de chez moi t’aiderait à voir le chien plus facilement. Est-c’que ta clé vient avec un genre de chantage affectif ou sexuel, un truc du genre ? » dans un rire, il haussa un sourcil, un brin provocateur, beaucoup plus moqueur. Elle devait quand même savoir qu’il était assez pragmatique pour utiliser la clé d’un endroit dont il avait la clé, plutôt que d’essayer d’forcer la serrure ou de s’emmerder avec son pouvoir. Ce débat, il ressemblait bien à ceux qu’ils avaient déjà eus sur les appareils photos ou les machines à laver ; un truc bien inutile, à qui aurait le dernier mot – comme quoi, même en se voyant si peu souvent, ils avaient le réflexe des vrais couples.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeSam 22 Oct 2016 - 14:37

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L’anniversaire de Cesare, ça avait été important aux yeux d’Isolde, parce qu’elle avait eu envie de la passer avec lui, parce que dans sa vie, les anniversaires, ça avait toujours été quelque chose d’important. Un évènement qu’il fallait célébrer, parce que c’était comme ça que les choses marchaient, comme ça qu’elle avait eu l’habitude de fonctionner elle. Et puis fêter l’anniversaire de Cesare, c’était aussi un bon moyen d’oublier l’an passé, cette période à laquelle à quelques jours près tout avait fini par s’enflammer entre eux deux, après cette explosion, quand leur histoire avait pris un tournant plutôt désagréable. Maintenant ça allait mieux et peut-être qu’au-delà de l’anniversaire de Cesare, y avait peut-être une autre célébration dans tout ça, le fait que tout ce qui avait merdé l’an passé était désormais révolu. Ce n’était pas complètement oublié, comme si ça n’avait pas eu d’importance dans leurs vies, mais c’était une histoire qui appartenait au passé, sur laquelle ils étaient déjà revenue, une histoire qui avait entrainé un tas de choses entre eux, pour lesquels ils s’étaient excusés, pour lesquels ils savaient qu’ils avaient parfois mal agit et qu’ils auraient voulu avoir une chance de faire les choses différemment. Ils en avaient parlé d tout ça de tout ce qu’ils avaient pu ressentir, vis-à-vis de cette histoire si compliquée qui avait à la leur à une époque. Maintenant c’était fini, alors ils pouvaient se construire de nouveaux souvenir, pour compenser tous ceux qui leur reviendrait dans les semaines à venir, parce que ça ferait un an tout juste que leur histoire avait merdé, que ça faisait un an que l’entrepôt avait explosé, un an qu’elle avait appris qu’elle était enceinte, et puis, ça ferait un an depuis son anniversaire pourris, un an après les explosions de la mairie, un an après la mort de sa sœur, mais qu’importait ces anniversaires qui marquaient les pires périodes de leurs vies, ils savaient aujourd’hui, qu’à l’avenir, ça irait mieux.

Tout irait mieux. Ce passé désastreux qu’ils avaient connu, il s’était amélioré, l’histoire qu’ils avaient maintenant et qui restait compliquée malgré tout ce qu’ils avaient réussi à acquérir, ça aussi, ça finirait par aller mieux, ça faisait partie de ces choses en lesquelles elle croyait Isolde, et elle voulait que Cesare, il puisse y croire aussi. Alors ce soir, c’était vraiment mieux de laisser tout ce qui était compliqué de côté, tous les trucs qui pouvaient les séparer encore quotidiennement. Insurgency, la mairie ou le père de Cesare. Tout ça, ce n’était vraiment pas important ce soir, alors elle regrettait la question qu’elle avait pu poser, mais ça ne définissait pas toute la soirée, bien au contraire, ils pouvaient vite oublier ça et continuer de profiter de ce moment qu’ils passaient ensemble. Tout avait bien commencé, y avait pas de raison pour que ça ne continue pas comme ça. « Je préfère vraiment savoir s’il va bien tout court, ça me suffira. » Les problèmes gastriques du chien, ça ne l’intéressait pas tant que ça. Il trouvait toujours quelque chose à raconter sur ce chiot de toute façon, y avait toujours des trucs à dire sur ces bestioles-là, à commencer par les conneries qu’elles pouvaient faire peut-être. Il en ferait le chiot c’était certain et elle pouvait facilement prédire que ça l’agacerait Cesare, après tout, la patience du jeune homme, elle était comparable à la sienne à elle, alors elle pouvait assez facilement savoir que ça l’agacerait. Mais, il allait s’y attacher quand même à cette petite bête, c’était le pouvoir magique des animaux, on finissait par les aimer, même quand ils étaient vraiment chiants. « Oh, bha j’vais finir par plus rien dire, si je suis si exigeante que ça. » Qu’elle répliqua d’un air faussement vexé. A quelqu’un d’autre, elle aurait pu sortir une réplique pareille en étant absolument sérieuse, avant de se mettre à vraiment ne plus parler, comme une gamine vexée ou juste comme une grosse chieuse. Mais elle n’allait pas faire la gueule comme ça, surtout pas le soir de l’anniversaire de Cesare. « Mais n’importe quoi. C’est juste une histoire de logique, t’as la clé, tu l’utilise, j’vois las l’intérêt de t’amuser à crocheté la serrure si t’as la clé. » Elle haussa les épaules. « J’ai pas besoin de te faire de chantage affectif ou sexuel de toute façon. » Elle lui adressa un sourire avant de venir déposer un baiser contre sa joue. « J’en ai pas besoin hein ? » Comme si elle avait vraiment besoin d’une confirmation à tout ça. « Si j’te demande gentiment et sans que ce soit un ordre de m’embrasser, tu le feras ou faut que je te dise que si tu le fais pas, pas de sexe pour toi avant le mois prochain ? » Si fallait qu’elle se mette à faire du chantage sexuel ça ressemblerait bien à quelque chose comme ça non ? Le genre de trucs qu’elle ne ferait sans doute jamais sérieusement et qu’elle n’avait de toute façon, pas besoin de faire en toute logique.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeMar 1 Nov 2016 - 4:38


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Avec la mort d’Aria, sa cohabitation plus ou moins forcée avec son père et sa cousine, sans aucun doute que si Isolde ne l’avait pas contacté, Cesare n’aurait pas fêté son anniversaire aujourd’hui. Quand il avait le temps d’y penser, le treize août désormais, n’était qu’un jour solitaire et triste, qui lui rappellerait toujours que la seule personne qui en avait eu quelque-chose à faire – sa sœur – n’était plus là. Et puis, peut-être même que sur la fin, Aria n’en avait plus eu tant que ça à faire de lui, non plus. Et peut-être qu’il le méritait : il essayait d’atteindre un genre de paix avec les derniers choix de sa cadette, en pensant de la sorte. Mais ça n’faisait que remuer le couteau dans une plaie bien fraiche, à la fin. Et les DeMaggio avaient tout un talent pour ça, remuer le couteau dans la plaie : avec son géniteur pour seule compagnie, le brun n’était pas prêt de les oublier, ses crimes, ses erreurs, ses hantises, ses peines – c’était un cercle perpétuel qui aurait ruiné cette journée et cette soirée aussi, s’il n’avait pas quitté les murs de la baraque pour un peu de liberté. Et rien qu’au-delà de ça, évidemment, plus loin encore que des impulsions rebelles et égoïstes pour oublier tout ça, Cesare bénissait Isolde d’exister. Il bénissait Isolde d’s’en préoccuper, de vouloir être avec lui, malgré tout ce qui s’était passé, malgré ses erreurs, ses péchés, ses crimes, ses douleurs, ses mots de travers ou ses attitudes déplacées. N’importe qui lui aurait déjà tourné le dos depuis belle lurette, non ? Aria avait lâché l’affaire bien plus tôt – sa propre sœur avait décidé d’faire sa vie sans lui, et tant pis pour les opportunités manquées, ou ce qu’ils auraient pu encore espérer ou vouloir. Elle avait tracé un trait sur leur relation, et elle avait été prête à mettre le maximum de distance entre eux deux, lui tournant l’dos sans même daigner le lui dire ; ouais, il avait beau s’répéter l’histoire sous toutes les formes qui soient, y’avait toujours ce petit truc qui faisait qu’il n’arrivait pas à le digérer. Est-ce que ç’aurait été si terrible de lui en parler ? Est-c’qu’elle avait jugé qu’il n’avait même pas le droit de le savoir ? Avait-elle cru qu’il la retiendrait, comme un espèce d’égoïste la privant de son libre-arbitre ? Plus encore que d’devoir faire son deuil de sa sœur, il devait faire le deuil inattendu de leur relation également. Et encore et encore, Cesare aurait pu parier qu’il devrait d’abord faire son deuil d’son couple avec Isolde, avant de perdre sa petite sœur. Non pas parce qu’il jugeait que son lien avec la blonde était moins important ou moins fort – au contraire ; mais parce qu’elle aurait tourner la page. Elle l’aurait mérité, d’avoir la capacité d’avancer pour trouver mieux que lui ; trouver quelqu’un qui la traiterait mieux qu’il n’l’avait fait, tout simplement en ne laissant jamais l’opportunité au moindre chagrin de frapper la Saddler. Il aurait voulu toujours pouvoir la protéger, toujours n’être que quelqu’un de bon pour elle à ses yeux et à ses souvenirs. Sûrement avait-il craint qu’elle le regarde différemment, dès qu’elle aurait su tout c’qu’il avait fait, tout c’qu’il lui avait caché, tout ce qui composait son être, et faisait de lui un tueur. Mais ce soir, il voyait, aussi incroyable que ça puisse paraître, à quel point dans ses prunelles brillaient l’amour, l’affection, la douceur, l’infini d’cette humanité si précieuse à Isolde Saddler.

Ouais, même s’il n’dirait plus les mots qu’il avait dits après la mort d’Anthea, même s’il avait retenu la leçon et qu’il laissait à Isolde la place d’faire ses choix, d’les assumer et d’y croire, il s’demandait encore comment elle faisait pour l’aimer. Lui, c’était facile : il pouvait citer comme ça, dix raisons pour expliquer ça, en un éclair, naturellement, comme si ces déclarations étaient juste au bord de ses lèvres. Mais Isolde… Isolde, qu’est-c’qu’elle pouvait aimer chez un DeMaggio, chez un hunter, chez un assassin ? Et pourtant, à Cesare, pour changer, ça lui faisait un bien fou d’se sentir si profondément et si évidemment aimé ; d’pouvoir embrasser les lèvres de quelqu’un qui connaissait son histoire, mais ne semblait pas habitée par l’horreur ou la rancœur. Il l’aurait mérité, mille fois il l’aurait mérité, pour cet anniversaire et pour tous les autres, sans doute ; alors cette soirée, elle aurait pu être encore moins parfaite, moins bien organisée, sans gâteau et sans cadeau, que ç’aurait déjà été plus qu’il n’aurait désiré, plus qu’il n’aurait attendu. Parce qu’elle était là, et qu’elle représentait tout c’qu’il avait espéré, voulu sans même le savoir, mais tout c’qu’il aurait juré n’jamais pouvoir atteindre et obtenir pour le restant de ses jours ; il savait, que ça prendrait encore du temps, d’ici à c’qu’ils atteignent leur bonheur si évident, décrit comme dans leurs promesses. Mais y’avait aucun autre endroit, avec aucune autre femme, en plongeant ses prunelles dans aucun autre regard, qu’il voulait y croire. Isolde, c’était sa chance, c’était la seule et unique qui éveillait sa volonté d’en vouloir, ses espoirs et ses croyances tout à la fois ; tant de mots qu’il n’pourrait pas exprimer ce soir, ou le lendemain pour la remercier de tout c’qu’elle avait fait, juste pour son anniversaire, juste pour lui. Alors il s’retrouvait là, comme le commun des mortels, à se comporter un peu comme un crétin narquois, faute de mieux, et pour l’embêter. Voilà qu’il s’découvrait maintenant à aimer les conversations toutes simples, sans intérêt et sans sérieux qu’ils avaient ; ils parlaient du chien, des lasagnes, d’autres trucs qu’ils auraient sans doute bien oublié, en comparaison des problèmes et des responsabilités qui les ramèneraient toujours à Radcliff. Mais Cesare il s’prenait au jeu, et maintenant, il avait juste envie de profiter, juste envie que cette soirée dure aussi longtemps que possible ; peut-être l’éternité, s’ils étaient chanceux. « J’essayerai d’faire ça alors. Même si, comme j’y connais pas grand-chose en chien, j’me réserve le droit d’avoir tort ; genre si un jour je dis qu’il va bien, alors qu’un expert en chien dirait que non… Bah ce sera pas de ma faute. » il haussa les épaules, d’un faux air contrit : ouais, parce que pour lui, Isolde était une experte en chien – il l’avait toujours connue avec un chien, et toujours le même chien d’ailleurs. Lui, il n’avait jamais eu d’animal : peut-être bien que ç’avait rendu sa vie de famille encore plus déprimante, ou peut-être qu’au moins, ç’avait permis qu’aucun animal n’ait en plus la vie pourrie par Rafael et Isabela DeMaggio – ils étaient capables de tout, après tout. Et honnêtement, Cesare n’pouvait pas garantir donner une bonne vie à ce chien, alors qu’il n’y connaissait rien, et qu’il n’avait pas beaucoup de temps sur les bras – en gros, il essayerait, il essayerait pour voir, pour Isolde, mais il tenterait quand même d’être assez mature pour faire passer les besoins du chiot avant quelque caprice que ce soit. Ce n’serait pas agréable pour lui, d’être trop délaissé ; et Cesare, il était sûr qu’Isolde s’en occuperait parfaitement bien, s’il devait lui confier à nouveau Le Chien pour qu’il soit plus heureux, et plus affectueusement entouré. Et au pire, Cesare, lui, il se conterait des fois où il viendrait la voir. Sauf si elle se vexait, et qu’elle le foutait à la porte ; il ricana face à sa réaction, feignant une moue désolée. « T’es sure d’être capable de plus rien dire ? » il se moqua, une lueur rieuse dans le regard ; Isolde, elle aimait tellement avoir raison, qu’il savait qu’elle pourrait être têtue. Mais il savait aussi qu’il s’y connaissait, dans les moyens de se faire pardonner. Et déjà les lasagnes étaient à nouveau bien délaissées, alors qu’ils repartaient sur des propos bien dangereux, le sarcasme faisant sourire Cesare alors qu’il dévisageait la jeune femme : « Est-c’que c’est pas un genre de chantage sexuel inversé que tu m’fais là ? A me séduire pour que j’dise que t’as pas besoin de faire du chantage, parce que tu sais très bien que j’cède toujours ? » franchement, il cédait tellement souvent, et parfois pour tellement pas grand-chose, que c’en était ridicule ; à croire que c’était parce qu’ils étaient des genres d’obsédés, incapables de se défaire les mains l’un de l’autre – mais peut-être que c’était parce qu’ils se manquaient l’un l’autre, trop souvent, trop longtemps. « Pas de sexe pendant un mois ?! » il ne put s’empêcher de demander donc, d’un air vraiment frustré ; « Tu tiendrais pas, fais pas genre. » il en leva les yeux au ciel, avant de s’accouder à la table, se penchant un peu vers Isolde : « Mais j’en sais rien… ça ressemble à quoi quand tu me demandes gentiment de t’embrasser ? » la provoqua-t-il, arquant un sourcil d’un air intéresser, avant de lorgner sur les lèvres doucement rosées de la jeune femme.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeMar 1 Nov 2016 - 15:14

Come lay your head upon my heart.
— cesare demaggio & isolde saddler —
My love I see in front of me, The hero and the falling man But he is the one I want. Oh, can we forget yesterday. He has passed out on the bed With tears in his eyes. He was lost but I have found. He's deeper than the ocean Higher than the rain Let me walk beside you now, oh I will never leave you in so much pain. A lover and a fighter He was the best I ever had He is the one I want. — the one i want.

Elle aurait été déçue Isolde si pour une raison ou pour une autre, Cesare n’avait pas pu être avec elle ce soir. Elle ne lui en aurait pas voulu, parce que ça n’aurait très certainement pas été de sa faute à lui, mais elle aurait été triste et elle aurait renouvelé sa demande jusqu’à ce qu’il soit libre et qu’il puisse venir la rejoindre, parce que même si ça n’aurait plus été le jour de son anniversaire, elle aurait voulu le voir et puis c’était pas si grave que ça de fêter un anniversaire un peu en retard de toute façon. Elle avait voulu, ce genre de soirée avec lui, parce qu’elle avait envie de fêter son anniversaire, mais aussi parce que c’était le genre de trucs que faisaient les couples en général. Isolde, elle n’y connaissait pas grand-chose en vie de couple, mais elle savait au moins qu’y en avait plein qui s’organisaient des soirées romantiques pour leurs anniversaires, souvent, avec une petite sortie au restaurant, pour finir chez l’un ou chez l’autre. Eux, ils ne pouvaient pas franchement aller tranquillement au restaurant, parce que c’était une mauvaise idée qu’ils soient vu ensemble, parce qu’elle était maire de la ville et que contrairement à Lancaster, elle ne défendait pas la cause des hunters, bien au contraire et officiellement, Cesare, il était encore avec eux, rangé du côté de son père. Mais ce n’était pas bien grave ça, ils pouvaient bien se contenter de diner chez elle, et de profiter d’une soirée plus ou moins romantique ensemble. C’était important parce que c’était son anniversaire, mais aussi parce que c’était ce genre de trucs qui pouvaient facilement les faire ressembler à un vrai couple ; ce qu’ils étaient, bien entendu, mais tout dans leur façon de fonctionner avait tendance à prouver le contraire, parce qu’ils ne se voyaient pas assez, parce qu’ils avaient une fille et que pourtant, ils ne vivaient même pas sous le même toit. Au moins pour ce soir, ils seraient un couple tout à fait normal, qui fonctionnait bien et ça, ça faisait vraiment du bien, après toutes les merdes qu’ils avaient déjà essuyé.

Elle était contente qu’ils aient trouvé une façon de fonctionné qui n’exigeait pas juste d’eux qu’ils évitent de se voir pour le moment, comme ça avait été le cas quand ils s’étaient retrouvés puis quelques temps après ça, quand il avait fallu qu’elle se planque dans le château d’Insurgency pour assurer ses arrières lors de la campagne électorale. C’était mieux, évidemment de se dire qu’il suffisait qu’elle lui envoie un sms, même sans raison particulière, pour qu’il fasse de son mieux pour venir la rejoindre, plutôt que de juste se dire que ce serait les conséquences d’un énième truc, qui viendrait enfin les rapprocher de nouveau. Leur histoire, elle tendait quand même à se simplifier, d’épreuve en épreuve et c’était forcément une bonne chose. Maintenant, avec ce chien qu’elle venait de lui offrir, il semblait bien que c’était encore plus l’occasion de se voir régulièrement. « Tu apprendras vite, tu verras. T’inquiète pas. » Ça se ressentait vite, quand un animal allait mal, surtout quand ils étaient petits et dynamique et que du jour en lendemain, ils semblaient trop épuiser pour courir partout. Cesare en plus, il avait de bons instincts, alors, il s’en sortirait avec ce chien. Au moins, ça lui donnerait de bonnes raisons de s’éloigner un peu de son père, alors même à Cesare de toute évidence, ça ne pouvait pas lui faire de mal, parce que forcément, passer ses journées enfermé avec son père, c’était tellement fun, qu’il n’avait rien à raconter là-dessus.  « Tu m’as déjà vu en colère, mais jamais faire la gueule hein. » Ouais en colère, elle ne pouvait pas s’empêcher de répliquer pour ne pas laisser à l’autre le dernier mot, mais quand elle faisait la gueule parce qu’elle était vexée ou quelque chose du genre, elle pouvait très bien se murer dans un silence borné, principalement parce qu’elle savait que des fois ce genre de comportement, c’était encore plus frustrant que de se faire gueuler dessus. Alors elle pourrait bien, juste se taire et faire la gueule, si elle était vraiment vexée ce qui était loin d’être le cas-là, heureusement. La réplique du jeune homme la fit rire, alors qu’elle le fixait d’un air un peu perdu. « Est-ce que tu vas pas chercher un peu trop loin là quand même ? » Ça allait loin quand même son histoire de chantage inversé. Elle ne faisait pas de chantage tout court de toute façon, surtout du chantage sexuel, parce qu’il savait très bien qu’elle ne le tiendrait pas le mois, c’était pas pour rien que l’autre fois quand ils s’étaient enfin retrouvés, dans le QG d’Insurgency, ils s’étaient rapidement jetés l’un sur l’autre. « Je sais pas, peut-être que si j’ai une promesse derrière genre, si j’attends un mois et tous mes vœux son exaucés, je pourrais bien tenir. » Elle ricana, comme si c’était possible de toute façon, que quelqu’un vienne lui dire que si elle tenait un mois sans sexe, elle aurait tous ses vœux exaucés. Ça voulait bien dire au fond, que non, elle ne tiendrait pas un mois. Un sourire sur les lèvres, elle déposa sa main contre la joue de Cesare, se penchant aussi vers lui pour se rapprocher. « Est-ce que tu veux bien m’embrasser, s’il te plait ? » C’était demandé gentiment ça, sa main caressant sa joue avec tendresse et le sourire sur les lèvres, un léger battement de cil pour appuyer le tout, avant de hausser légèrement un sourcil, en l’attente de la réponse de Cesare. Elle espérait bien avoir été assez gentille pour avoir son baiser quand même.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 4:41


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the moment we can have
you catch me in your eyes
that beauty on my pillow
that holds me in the night
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A mesure qu’il avait pris de plus en plus de distance vis-à-vis des siens, Cesare avait commencé à questionner tout un tas de choses, et à remettre en question bien des aspects de sa vie. Comment les traditions familiales qui avaient créé ce sens inné de la chasse en les siens, cette responsabilité dans l’esprit des DeMaggio, était née au cours des générations ? Quand est-c’que ça avait commencé ? Pourquoi, comment ? Dans quel but ? Avait-ce encore un sens, des générations plus tard ? A vingt-sept ans tout juste atteints maintenant, il n’pouvait plus refaire sa vie, éviter les dommages et faire comme si rien n’s’était passé : les stigmates de sa vie étaient là, et ils avaient été dans l’esprit d’Aria aussi – ses efforts de grand-frère attentionné n’avaient pas changé grand-chose à l’équation, et n’avaient jamais suffi à effacer les dommages causés par toute cette vie. C’était ce dont il se souvenait surtout, malheureusement, d’ces anniversaires improvisés entre Aria et lui : le lendemain, la célébration s’était totalement évaporée de son esprit, alors que sa vie quotidienne reprenait son cours impitoyable, prête à le broyer au moindre signe de faiblesse. Il espérait au moins, que demain, il n’se réveillerait pas avec ces mêmes sentiments pesant au creux de ses tripes. Il espérait, qu’Isolde, que Clara, que tout ça, ici et maintenant, lui octroierait une trêve comme il n’en avait jamais connue ; un repos de l’âme tel qu’il n’en avait que trop rarement expérimenté. Et pourtant, Cesare voulait bien croire que tout le processus de détachement vis-à-vis de sa famille, avait commencé avant qu’Isolde n’entre dans sa vie – il voulait croire que sa rédemption quelle qu’elle soit, n’soit pas causée que par elle, qu’à travers elle. Etait-ce orgueilleux et faux d’penser comme ça, quand il avait autant de sang sur les mains, autant de morts sur la conscience ? Il n’savait pas ; mais le DeMaggio s’plaisait à se répéter ces moments d’sa vie, où il avait eu l’intime conviction que pour aussi longtemps qu’il en aurait le choix, il éviterait l’attachement amoureux, l’engagement du mariage, ou le fait de fonder une famille bien à lui. Il avait été prêt à faire mourir le patronyme de ses parents avec lui – des songes qui l’avaient habité bien avant qu’il ne croise la route d’Isolde Saddler : et ç’avait été pour les autres bien plus que pour lui. Pour cette future femme, qui potentiellement, associerait son nom et sa vie à un meurtrier, à du sang de meurtriers, un héritage de tueurs et une vie qui exigerait sans doute qu’elle embrasse tout ça comme si c’était naturel. Pour ces futurs enfants, qui devraient grandir comme il avait grandi lui, avec toutes les plaies physiques et mentales que ça pouvait créer : il l’avait su, dès le moment où les mots avaient flotté dans l’air, puis s’étaient lourdement posées sur lui – quand il avait appris qu’Isolde était enceinte ; il préférerait souffrir mille martyrs encore et encore, crever dans la boue plutôt que d’laisser Clara connaître la vie qu’il avait eue, lui, et qui était la fondation de tout son être.

Il n’savait pas c’qu’il avait fait, Cesare, s’il avait pris des tournants particuliers dans sa vie, si c’était une récompense pour ses choix, ou si c’était juste le hasard – ce qu’il avait fait pour mériter Isolde. A chaque fois qu’il la regardait, ce songe venait, là ; s’il avait déjà pensé à cette révolution contre sa famille bien à lui, Isolde lui avait donné la force d’y croire, l’envie d’y croire au-delà de l’abattement et de la solitude. C’était comme si, elle avait été confrontée au barrage de son esprit, percé déjà de petits trous – elle avait créé tout un flot de croyances, de volontés, d’ambitions personnelles qu’il n’avait jamais eues auparavant, et qu’il voulait embrasser avec une ferveur qu’il n’s’était jamais connue. Et parfois, dans les moments comme maintenant, Cesare se découvrait assez égoïste, assez heureux pour s’en foutre totalement, que quelqu’un quelque part puisse juger qu’il n’méritait pas c’qu’il avait ; que tout ce à quoi il devrait avoir droit, serait une peine de prison, la mort ou quelque autre martyr que ce soit, pour payer de ses crimes. Egoïstement, infiniment, seul le jugement d’Isolde avait la moindre importance à ses yeux désormais – il n’savait pas où ça irait, tout ça, pour combien d’temps elle serait assez folle ou assez amoureuse pour garder foi en lui ; mais lui, il savait déjà qu’elle était sa salvation, sa rédemption, son espoir tout à la fois. Trop souvent, alors, la Saddler avait c’genre de foi en lui, qu’il n’avait pas du tout lui-même ; sa réplique alors le fit ricaner, d’un air jaune plus qu’autre chose. Oui, même avec un chien, il n’se croyait pas vraiment capable d’accomplir grand-chose, pas même de savoir s’occuper de cet animal au point de le garder en vie bien longtemps. Il essayerait, évidemment, mais dans son esprit, son passé était plus marqué par la mort et la solitude, que quoique ce soit lui permettant d’croire qu’il serait capable d’avoir assez d’attention, assez de bienveillance à l’égard d’un être innocent pour y arriver. En guise de réponse, il préféra rester muet, cela dit, de peur qu’une quelconque réplique de sa part ait l’allure de ces instincts glacials qui lui venaient, dès qu’il était mention d’sa vie personnelle, de tout ce qui pouvait concerner le reste qui s’étendait physiquement si près d’eux – mentalement, à des années-lumière de là. « J’parie que j’serais capable de trouver quelque-chose, si tu faisais la gueule. Au pire, j’partirais et tu serais toute seule. » il leva les yeux au ciel, comme si c’était une fatalité qu’elle lui imposerait, plus qu’un choix ; sûrement, hein. Même si elle devait faire la gueule, il voulait bien croire qu’Isolde était de meilleure compagnie que son père. Quoique, hein, il pourrait toujours aller dans son appartement à lui, avec son chien, et rien d’mieux que de la solitude ; parfois, ç’avait été un bien bon refuge, bien plus reposant que la présence de n’importe qui – il avait assez expérimenté le fait d’être seul, pour s’en satisfaire totalement. Comme quoi, elle n’devrait pas le sous-estimer non plus ; ni présumer de beaucoup de choses dont il n’la croyait pas capable. Ca enlevait beaucoup à sa crédibilité, et il n’pouvait s’empêcher de ricaner. « T’as des vœux si bien que ça ? » la moquerie était trop facile, alors qu’il arquait un sourcil ; « Alors j’passerais tout un mois à sortir nu de la douche devant toi, et à t’faire tourner la tête. Après tout, ce s’rait pas un challenge si j’étais pas dans les parages ou si j’restais sage. » parce qu’ils avaient déjà tenu, tous les deux, plus d’un mois – largement plus d’un mois, motivés par leur rancœur, l’incompréhension et tous ces sentiments hargneux qui les avaient pris quand ils avaient été dans la même pièce. Maintenant, c’était plus difficile, largement plus difficile ; Cesare n’avait aucun mal à l’admettre, il n’s’en cachait pas, il n’prétendait pas le contraire. Ce serait un problème, quand même, s’il n’la désirait pas au point d’être fou à chaque fois qu’elle faisait un tout petit truc, qu’elle devait voir comme anodin. Mais ses sourires, ses petits battements de cils, c’était déjà trop, alors qu’il ne se faisait pas prier pour l’embrasser – bien l’embrasser, soigneusement, patiemment, lascivement, tendrement, comme dans le film le plus romantique qui soit, sa main venant même caresser comme une plume le tracé de la joue de la blonde, suivant la courbe jusqu’à ses cheveux. Le genre de baiser auquel ils prenaient rarement le temps de donner autant de forme ; depuis le temps, ils en avaient partagés tout un tas, des baisers, des brûlants de passion, des tristes, des suaves, des tendres – mais puisqu’Isolde avait demandé gentiment fallait bien qu’il marque les esprits, celui-là.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 17:49

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Isolde, elle se souvenait bien des premiers moments de son histoire avec Cesare, y avait peut-être eu tout un tas de choses qu’elle n’avait pas su sur lui à l’époque et plein de conclusions bien hâtives, qui étaient venues s’imposer à elle à un moment, comme pour combler les vides en faisant seulement avec les éléments qu’elle avait sous la main. Ils avaient quand même eu de bons souvenirs avant tout ça, tous ces trucs qu’ils avaient pu découvrir ensemble, alors que jusqu’à présent, tous les deux, ils avaient été plutôt hermétiques à ce genre de trucs. Isolde, elle n’avait pas voulu tomber amoureuse, ni de Cesare, ni de qui que ce soit, ça n’avait pas été dans ses plans. Elle avait une cause à défendre, des buts à atteindre et franchement, l’amour, ça n’avait jamais semblé être un truc particulièrement indispensable à sa vie. Elle avait, au contraire, toujours pensé que ce serait plus simple pour elle, si elle ne tombait pas de nouveau là-dedans, dans ces histoires qui avaient déjà bien trop compliqué le bon fonctionnement de son existence, avant même qu’elle ait dépassé les vingt ans. Elle avait été bien toute seule, indépendante, libre, elle avait vraiment eu l’impression qu’elle s’en sortirait toujours comme ça. Mais y avait eu Cesare, cette couche de mystère, qu’il avait apporté avec lui jusque dans ce groupe dans lequel ils s’étaient rencontrés et le temps passant, plus Isolde elle lui avait laissé une place dans sa vie à Cesare et plus elle avait eu envie d’en avoir une dans la sienne à lui. Y avait eu un tas de trucs tout nouveaux pour elle à cette époque-là avec Cesare qui lui avaient donnés envie de continuer, d’aller plus loin et de s’autoriser à l’aimer. Y avait eu un temps où elle aurait juré que ça avait été une erreur tout ça et qu’elle aurait mieux fait de rester loin de Cesare. Mais aujourd’hui, elle savait que ce n’était pas le cas, aujourd’hui, elle n’avait plus aucun regret à propos des choix qu’elle avait pu faire à cette époque-là.

Y avait rien à regretter, maintenant qu’ils étaient là ensemble. Peut-être que c’était juste pour quelques heures, une soirée, la matinée et qu’ils seraient encore obligés de partir chacun de leur côté le lendemain, mais le temps qu’ils passaient ensemble, il valait le coup. Elle était heureuse Isolde, quand elle était avec lui, alors même si demain, il devrait repartir chez son père et même si ça lui ferait mal au cœur, comme d’habitude, ce n’était pas bien grave, parce que pour le moment, ils étaient tous les deux. Ce n’était pas la plus belle soirée d’anniversaire qu’on pouvait préparer pour quelqu’un mais, Isolde elle la trouvait déjà parfaite cette soirée. Ce n’était pas son anniversaire à elle, peut-être qu’elle était moins en droit de juger la soirée que Cesare, mais bon, elle était bien là, heureuse et comblée et elle espérait bien qu’il en soit de même pour Cesare et que son vingt-septième anniversaire, il resterait graver dans sa mémoire à jamais. Les discussions qu’ils avaient, elles étaient simple et légères, cette histoire de chien, Isolde, elle ne savait pas jusqu’où ça irait, mais ça ressemblait quand même à des histoires de couples, comme on pouvait en voir chez les autres. Y avait pas d’histoire de hunters, ni d’Insurgency ou de mairie de Radcliff ce soir, y avait juste eux deux, avec les trucs qu’ils essayaient de construire dans leur histoire et ça valait bien mieux que tout le reste. Le chien, c’était un élément de plus d’une vie normale, un élément qui pourrait les amenés à se voir plus souvent et s’il fallait qu’il finisse par le lui rendre parce que ce serait trop compliqué à gérer pour lui, tant pis, ce serait pas bien grave. Peut-être que s’ils devaient se barrer parce qu’elle faisait la gueule, par contre, ce serait plus grave. Elle ne s’imaginait pas franchement faire la gueule alors que Cesare était là, mais bon, ça la vexerait certainement plus qu’autre chose qu’il se contente de se barrer. « J’suis sûre que tu trouverais ouais. Parce que si tu ne fais que te barrer, je serais encore plus vexée en plus. » Il le savait hein, elle avait un sale caractère, il lui en fallait pas beaucoup pour se vexer ou s’énerver, si elle devait un jour faire la gueule, c’était pas certain que ce serait vraiment une surprise pour lui, mais ouais, peut-être qu’il se contenterait de se barrer, parce qu’elle savait aussi, qu’entre eux deux, y en avait pas un pour rattraper l’autre. Puis au final, ils finiraient sans doute par s’excuser et tout repartirait, ça avait toujours fonctionné comme ça après tout, depuis qu’ils s’étaient retrouvés, les disputes, les accrochages, ils s’étaient résolus, dans des baisers, dans des étreintes, dans tous ces moments qui faisaient que de toute façon, ils s’aimaient trop pour s’en vouloir bien longtemps. « Evidemment, que j’en ai. » Y avait un tas de trucs, pour lesquels elle pourrait tenir tout un mois sans faire l’amour, des vœux qu’elle avait et qui ne se réaliseraient pas juste parce qu’elle faisait abstinence. Elle voulait être avec Cesare, plus que quelques heures de temps en temps, elle voulait vivre avec lui, sans jamais être obligée de le quitter. Elle voulait que le monde soit un peu moins compliqué, pour elle, pour Cesare, pour Clara et pour tous les transmutants qui ne méritaient pas de crever à cause d’un gène. Elle laissa échapper un léger rire à la réplique du jeune homme. « Heureusement alors que la réalisation de mes vœux ne dépend pas de notre abstinence sexuelle. » Ou malheureusement peut-être, parce que tenir un mois pour après avoir tout le temps qu’elle voulait avec Cesare, sans qu’aucun problème ne vienne plus jamais les emmerder, elle pourrait le faire ; même s’il devait sortir nu de la douche et la provoquer, encore et encore pendant un mois. Elle se demandait si elle n’aurait pas plus de facilité à résisté à un Cesare complètement nu qu’à ce genre de baiser, qu’il venait de déposer contre ses lèvres, son cœur s’était accéléré, et malgré la chaleur de l’été, elle s’en sentie frissonner. Elle pourrait vraiment, tenir le coup, un mois sans sexe, pour avoir des baisers comme ça tous les jours. Une réflexion qu’elle garda pour elle, parce que ça n’aurait été que remuer le couteau dans la plaie que de rappeler qu’ils ne pouvaient pas s’embrasser comme ça tous les jours, parce qu’ils ne se voyaient pas tous les jours. Elle n’avait même pas envie de penser à ça elle, elle ne savait même pas pourquoi elle avait laissé l’idée se faire une place au fond de son crâne. Pour l’instant elle était avec lui, et c’était tout ce qui comptait. « Je devrais demander gentiment plus souvent. » Pas que les autres baisers qu’ils échangeaient étaient nuls, non, elle aimait chacun de leurs baisers, mais là, y avait eu un petit truc en plus, qui donnait à ce baiser quelque chose que les autres n’avaient pas toujours. Elle aurait presque eu l’impression que c’était ce genre de premier baiser romantique comme on pouvait en voir dans les films. Elle déposa sa main contre sa joue, pour y déposer quelques caresses, le regard rivé dans le sien. « On devrait finir de manger avant que ce soit froid. Les lasagnes froides, c’est pas terrible. » Malgré ce qu’elle disait, elle n’arrivait pas à détourner le regard, ni même à retirer la main qu’elle avait contre sa joue. Elle avait plus envie de quitter sa chaise pour venir jusqu’à ses genoux et l’embrasser à nouveau, elle avait envie qu’il la serre contre lui, elle avait envie d’être juste là dans ses bras, à pouvoir oublier le monde et les pensées parasites qu’elle s’était imposée à elle-même, mais elle n’avait plus franchement envie de lasagne, elle voulait juste Cesare.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeLun 28 Nov 2016 - 20:29


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Presque par gourmandise, il allait bien vite y prendre goût, Cesare, aux fêtes célébrées avec Isolde, aux anniversaires réservés rien que pour lui, où il avait tout le loisir de laisser ses songes s’aventurer dans un monde s’insouciance, sans qu’aucune attaque extérieure n’vienne lui rappeler la réalité. Ils étaient tranquilles, là, après tout, et personne ne viendrait les emmerder, parce que personne ne savait qu’ils passaient la soirée ensemble. Et chez les DeMaggio, personne ne savait où Cesare avait bien pu partir : sans doute pourtant, que de telles attitudes défiantes auraient de quoi attiser la curiosité de son père ou de sa cousine, et donc de compliquer les choses assez vite. Mais combien de fois avaient-ils agi avec prudence tous les deux, pour que finalement, les circonstances se retournent contre eux ? L’exemple le plus récent, c’était évidemment Kingsley Moren, à la mairie, alors que Cesare n’avait pas été dans les parages directs. Un peu plus, et le chasseur lui aurait pris une autre personne chère à son cœur, sans qu’il n’ait rien pu faire ; définitivement, ç’aurait été l’ironie la plus dégueulasse qui soit. Et même si les décisions d’Isolde l’avaient parfois amenée directement dans la gueule du loup, face à Rafael par exemple, en plein cœur du manoir des DeMaggio où elle avait été seule, Cesare il n’voulait plus tenter le diable de la sorte. Il espérait, quand même, que les règlements d’compte qu’ils avaient déjà eus à ce sujet, les discussions tendues qui les avaient trop souvent poussés à prendre des décisions difficiles et douloureuses, avaient fini par porter leur fruit. S’il pouvait faire un vœu ce soir, ce serait celui, bien trop optimiste et bien trop stupide, qu’un jour, ils n’aient plus à s’préoccuper de tout ça – bien plus tôt que tard, d’ailleurs. S’il pouvait juste d’un claquement de doigts, effacer toutes les inquiétudes, toutes les menaces, tous les ennemis qui rôdaient autour d’eux parce qu’ils étaient toujours à Radcliff, il le ferait, sans l’ombre d’une hésitation. C’était bien avec des envies comme ça, qu’on apprenait toujours au combien le monde pouvait être compliqué, impitoyable, un endroit aride où les volontés n’se réalisaient pas ; la vie de Cesare, elle avait toujours été repoussée sur le côté, progressivement transformée en un outil pour une cause soi-disant plus grande que tout le reste. A force de n’pas vivre les choses, elles n’lui avaient pas manqué. Mais bien évidemment qu’au bonheur facile avec Isolde, aux moments d’insouciance sans état-d’âme, sans dispute avant ou après, sans complication, il y prendrait goût. C’était le bonheur avec Isolde – c’qu’il avait eu quand elle n’avait pas su qui il était, c’qu’ils avaient eu tous les deux avant que tout ne tourne à la catastrophe ; c’qu’il avait cru avoir perdu pendant tant de temps, en se heurtant à une Saddler récalcitrante à sa présence. Il ne savait pas alors, ce qu’il était intelligent d’faire, ou s’ils prenaient là des décisions stupides ; quand ils passaient de si bons moments ensemble, les séparations étaient toujours difficiles. Mais qu’est-c’que ça pouvait vouloir dire ? A l’hôpital, après la naissance de Clara, ils avaient parlé de n’plus se voir, jusqu’à ce que toutes ces histoires soient réglées… mais ils en semblaient désespérément incapables.

Il n’voulait pas renoncer à tout ça maintenant ; c’était déjà trop tard, il s’était pris au jeu. Et il voulait bien alors, s’laisser aller à essayer, voir ce que ça faisait, d’avoir un animal de compagnie vers lequel venir et revenir jour après jour. C’qu’il n’pouvait pas garantir pourtant, c’était le bonheur de l’animal, à vivre caché, un peu d’la même façon qu’Isolde et Clara, sans pour autant comprendre pourquoi. Il essayerait d’faire de son mieux ; pour en avoir été un des premiers témoins, Cesare avait la prétention d’savoir quels dommages ça pouvait créer, les délaissements de ce genre. Il n’avait plus envie de délaisser qui que ce soit désormais ; même si c’était difficile, même si c’était douloureux sur la fin, quand la réalité reprenait sa place immuable, le DeMaggio n’voyait plus son avenir sans au moins ces petits moments, avec Isolde, avec leur fille – en famille. Et clairement, pour les rares petits bonheurs qu’il avait déjà goûtés comme ça avec elles, le brun était prêt à jurer que c’était mieux, bien mieux que tout c’qu’il avait connu ou expérimenté au sein de ceux qu’il avait dû appeler ‘famille’ pendant tant d’années. Même si Isolde devait faire la gueule comme une gamine têtue alors, il resterait autour, rien qu’pour essayer d’arranger les choses : ils avaient toujours arrangé les choses, depuis qu’ils s’étaient retrouvés comme ça – qu’est-c’qu’ils deviendraient, s’ils devaient se quitter pour une durée indéterminée, avec pour issue à leur tête-à-tête, une dispute virulente ? Ce soir plus que n’importe quand, il n’voulait pas y penser, Cesare ; à vrai dire, y’avait plein d’éléments d’sa vie, qu’il laissait volontiers de côté maintenant qu’il était avec Isolde. Ce serait toujours d’autres choses que le ras-le-bol ou l’envie de partir qui le pousseraient à quitter sa quiétude avec elle ; il n’y avait aucun doute sur ça. « Et comment tu trouverais un moyen d’être encore plus vexée que tu n’l’étais déjà, alors que tu n’me parlais pas, déjà en premier lieu ? » il demanda quand même, avec sarcasme, haussant un sourcil circonspect. Il avait vu déjà une demoiselle têtue faire la gueule – Aria avait toujours excellé dans ce domaine, un peu comme une gamine qui aimait toujours qu’il compense en attentions, patience, là où leur père désertait complètement son rôle vis-à-vis d’elle. Ca l’avait souvent foutu dans des situations de merde, Cesare, d’ailleurs ; ça aussi, ça faisait désormais partie des trucs auxquels il n’voulait pas penser – ce soir encore mois – la façon dont tout ceci avait tourné, dans la réalité de l’absence de sa petite-sœur, ou dans sa tête, avec les hypothèses et les conclusions qu’il avait pu se faire tout seul, depuis les éléments qu’il avait eus en mains. Quoiqu’il ait fait, quoiqu’il ait essayé, Aria avait malgré tout été prête à le lâcher complètement, à partir sans se retourner, comme s’il n’avait pas compté. Comme s’il importait aussi peu que le reste de leur famille. Il aurait broyé du noir, encore et encore, ce soir, si Isolde ne l’avait pas contacté ; là maintenant, ne pas penser à sa sœur était plus facile. Surtout quand ils parlaient de désir sexuel, d’abstinence, et de vœux à réaliser. « C’est quoi tes vœux qui en vaillent tant la peine que ça ? J’estime que j’ai l’droit de savoir si j’dois me sacrifier pour eux aussi… » ironisa-t-il, dans un ricanement ; ouais, ils avaient déjà tenu plus longtemps qu’un mois sans faire l’amour, pour sûr. Mais il aimait bien exagérer, pour le coup ; il savait pourtant lui aussi, que si ça pouvait permettre de rendre bien des souhaits entre eux plus réels que jamais, il serait prêt à se retenir, pendant un mois. Un mois, contre des années de bonheur sans fin avec Isolde, sans plus jamais craindre quoique ce soit ou qui que ce soit, sans plus jamais compter le temps – évidemment, que c’était tentant. Il savait pourtant, Cesare, qu’la vie ça n’marchait pas comme ça : encore une leçon apprise à la dure, tiens. Cesare avait bien du mal à savoir alors, si c’genre de monde accessible à coups de vœux et d’abstinence serait préférable à la réalité, ou si c’était l’inverse. Quand il était avec Isolde, c’était bien difficile de résister ; à l’appel de leurs sens, à la logique qui coulait entre eux, organiquement, dès qu’ils s’embrassaient ou se regardaient. Ils excellaient, pour s’taquiner, s’embêter, se chercher, s’amuser l’un l’autre ; mais intimement, profondément, il savait Cesare qu’y’avait personne dans ce monde qui l’connaissait plus de l’intérieur, qu’Isolde. Il savait bien qu’elle était la seule personne d’cet univers qu’il n’voudrait jamais blesser, ou même juste vexer, pour simplement partir sans se retourner. Les baisers avec Isolde, l’amour avec Isolde, la simplicité d’un repas avec Isolde – il souhaiterait tout ça lui aussi, s’il croyait que ça pourrait valoir quelque-chose. C’qu’ils pouvaient faire, à la fin, c’était juste continuer de s’battre, continuer de tenir bon, continuer d’se contenter de petites miettes de moments, avant des fins douloureuses ; c’était toujours mieux que rien, qu’ils se disaient. Cesare, il devait bien admettre que même ça, même juste ça, ça le rendait plus heureux que tous les dommages d’son passé n’pourraient le rendre malheureux. « J’aime bien quand tu demandes gentiment. » il rit, mimant la surprise qu’elle ait été aussi conciliante dans sa demande. Il aimait tous ses baisers avec Isolde, alors franchement, peu importait la façon dont elle le lui aurait demandé – ou non – il l’aurait embrassée quand même, et ç’aurait été aussi délicieux, aussi infini. « C’est l’été… ça doit mettre un peu de temps à refroidir, j’pense. » ne put-il s’empêcher de dire, sans décrocher son regard de la jeune femme, « Au pire, j’suis prêt à… dénaturer ces lasagnes de traiteur avec un coup au micro-ondes s’il le faut. » un nouveau rire lui échappa. « Parce que j’dirais bien que t’as pas l’air du tout décidée à faire ce que t’as dit qu’on devrait faire. » comme si c’était difficile, trop difficile de se concentrer sur le goût de lasagnes, après l’arôme de leurs baisers. Pourtant, ils avaient bien dû dire un truc du genre qu’ils s’tiendraient au moins le temps d’un repas… mais c’était ça aussi, l’handicap du fait de se voir si rarement, si sporadiquement, entre la douceur et l’amertume. Comment pouvaient-ils toujours pleinement profiter des heures qu’ils avaient devant eux ?
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeLun 28 Nov 2016 - 23:54

Come lay your head upon my heart.
— cesare demaggio & isolde saddler —
My love I see in front of me, The hero and the falling man But he is the one I want. Oh, can we forget yesterday. He has passed out on the bed With tears in his eyes. He was lost but I have found. He's deeper than the ocean Higher than the rain Let me walk beside you now, oh I will never leave you in so much pain. A lover and a fighter He was the best I ever had He is the one I want. — the one i want.

Les choses changeaient plus vite qu’ils n’avaient bien voulu le croire quelques mois plus tôt Isolde et Cesare. Elle se souvenait bien de cette fois où il était venue la voir à l’hôpital peu de temps après la naissance de Clara, elle se souvenait des révélations, ce jour-là, de ces mots qu’ils n’avaient pas pu se dire plus tôt, trop empêtrés dans leurs colères, les rancœurs, les problèmes qui les avaient séparés pendant trop longtemps. Elle se souvenait des mots qu’ils avaient échangés, des décisions qu’ils avaient pu prendre, parce que ça semblait plus prudent comme ça. Franchement, maintenant qu’elle y repensait, elle se demandait pourquoi ils avaient cru que ce serait plus prudent, alors même qu’il lui semblait bien que la prudence, c’était pas le truc le plus évident dans leurs vies. Peut-être que c’était parce qu’y avait eu Clara et que ça avait semblé bien justifié qu’ils se perdent dans ces histoires de prudence. Avec Clara, ça avait été évident ouais, qu’il fallait être prudent, mais tout autant qu’elle avait cru que c’était plus prudent d’agir comme ça avec Cesare, elle ne l’avait pas été beaucoup à côté, après tout, elle avait réussi à se prendre un coup de couteau une poignée de semaines après la naissance de Clara, puis elle s’était présenté aux élections. C’était paradoxal cette histoire, d’autant plus que c’était Cesare, qui était venu bien rapidement quand elle avait été blessée, c’était lui qui avait soigné cette blessure dont elle portait encore la cicatrice aujourd’hui. C’était lui aussi, qui l’avait rappelée à la prudence quand elle s’était présentée aux élections, parce qu’il avait bien semblé qu’elle, elle avait pris les choses à la légère. C’était lui aussi, qui lui avait sauvé la vie, quand la mairie avait explosée, à la suite des résultats aux élections, alors franchement, y avait des moments où elle se demandait encore en quoi rester loin de Cesare pouvait être une bonne chose. Y avait rien de bons, dans le fait d’être loin de lui, elle en était certaine.

Elle en coulait plus du temps avec lui, elle en voulait à l’infini. Elle se sentait mieux quand il était à ses côtés, elle se sentait heureuse, elle se sentait plus en sécurité. Ce soir, il était là, alors elle pouvait le dire sans la moindre hésitation, c’était la meilleure soirée depuis le début de la semaine. Elle aurait voulu que tous les soirs soit comme ça, que tous les jours, elle puisse se retrouver dans ses bras, pour avoir l’impression que l’ensemble des problèmes du quotidien étaient complètement futiles, parce que tant qu’il était là, tout semblait plus facile et dès lors qu’il partait, elle avait l’impression de sentir son cœur s’arracher douloureusement de sa poitrine. Mais c’était mieux comme ça, qu’à cette époque où ça avait été plus prudent de ne pas se voir. Elle avait cru à un moment, alors qu’ils ne se voyaient plus du tout, pendant la campagne, que jamais cette situation n’allait changer, pas par pessimiste, juste parce que le temps avait été long, vraiment très long. Mais c’était mieux aujourd’hui et ça pourrait l’être encore plus, mais elle savait aussi que ça pouvait être pire, alors autant se contenter de ce qu’ils avaient et de ne pas gâcher tout ça en faisant la gueule sans doute. « Je sais, peut-être que je chercherais à faire tous les trucs susceptibles de te mettre en colère. » Elle n’était bien évidemment pas sérieuse, elle ne ferait jamais ça. A une époque peut-être, par orgueil, par vengeance, pour lui faire comprendre qu’elle lui en voulait, elle aurait pu opter pour cette stratégie. Maintenant, elle n’avait pas envie de le mettre en colère. Toutes les fois où elle avait pu le faire depuis qu’ils étaient de nouveau ensemble, elle ne l’avait jamais fait volontairement et toutes les fois où ça devrait arriver de nouveau, elle espérait qu’il saurait qu’elle ne le faisait pas exprès ; le contraire était sans doute vrai aussi. Sa question, elle y répondit d’abord d’un haussement d’épaules, comme si la réponse était évidente. Elle l’était. « Pouvoir être avec toi tous les jours, toutes les nuits, pour toujours. » Clairement, ça vaudrait bien un mois d’abstinence ça. Mais c’était plus compliqué, bien évidement. C’était le genre de truc qu’ils pourraient souhaiter à chaque anniversaire, à chaque étoile filante, ça ne se réaliserait pas avant tout un tas d’épreuves, malheureusement. C’était pas juste. Mais c’était mieux que rien. Au moins, elle pouvait être avec lui ce soir, elle pouvait bien s’en satisfaire, surtout, quand il l’embrassait comme ça, lui donnant cette impression que le monde était si beau, si idéal et parfait. « C’est mieux que quand je suis vexée. » Malgré le sourire sur ses lèvres, c’était vrai, bien évidemment. Pour lui comme pour elle, mieux valait qu’elle soit gentille plutôt que vexée. Vexée, elle se serait retournée vers son assiette pour la finir, alors que là, c’était compliqué. « T’es sûr ? Je voudrais pas qu’tu sois obligé de manger des lasagnes pas bonnes pour ton anniversaire. » Ce serait dommage quand même que son repas d’anniversaire ne soit pas bon, elle, elle voulait que tout soit parfait. Mais il avait bien raison, là, elle n’avait pas envie de se retourner vers son assiette. « Nan, pas trop. » A croire que finir un repas, c’était vraiment dur pour eux deux. Manger, dormir, c’était des trucs qui devenaient presque secondaire quand ils étaient ensemble. C’était dur de toute façon, de se concentrer sur autre chose que sur Cesare, dès lors qu’il était dans les parages.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life.   (fst, cesare (-18)) ≡ my heart it came to life. - Page 12 Icon_minitimeMer 28 Déc 2016 - 1:34


AND I WANNA BE YOUR EVERYTHING AND MORE
the moment we can have
you catch me in your eyes
that beauty on my pillow
that holds me in the night
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Il les ressassait souvent, Cesare, les mois d’histoire qui le liaient à Isolde : les erreurs, les victoires, les rancœurs, les remords. Ce qui aurait pu les détruire, et ce qui les avait rapprochés. Et dans les moments comme celui qu’ils avaient là, le DeMaggio en arrivait surtout à s’dire qu’il était bien chanceux, d’être tombé sur Isolde précisément, au milieu de la marée humaine à laquelle il aurait pu avoir affaire : sûrement y aurait-il eu d’autres femmes qui n’auraient eu aucun problème à tourner la page, sans doute que d’autres n’lui auraient jamais pardonné quoique ce soit, et n’auraient jamais eu le moindre mal à passer leur chemin ou claquer leur porte, quand Isolde, elle, elle avait toujours gardé cette semi-ouverture plus ou moins consciente entre eux deux. Il aurait mérité tout ça, bien plus que ce qu’ils avaient aujourd’hui, sans doute, et ç’avait été une conviction qui avait accompagné la blonde pendant un moment, probablement : combien de fois avait-elle dû se sentir stupide de n’pas être capable de complètement détester le type qu’elle avait vu comme responsable de la mort de tant de gens à qui elle avait tenus ? Il n’aimait pas avoir cette place, même pas dans un tout petit coin d’sa tête, Cesare ; dès le moment où il l’avait rencontrée, où il avait laissé la jeune femme entrer dans sa vie, et dès l’instant où il était lui-même entré dans la vie de la Saddler, il avait juste eu envie d’faire mieux – mieux que tout ce qu’il n’avait jamais fait, pour qui que ce soit. Il avait voulu être la personne qu’Isolde avait vue, par naïveté, par foi, par amour, par générosité, ou pour il n’savait quelle raison totalement humaine qui avait été étrangère à son monde à lui, pendant vingt-cinq longues années, avant qu’il n’la connaisse. Sans doute alors, qu’il n’y avait pas d’meilleur moment qu’un anniversaire pour ressasser tout ça : Cesare voulait être encore mieux pour les années à venir – il avait depuis longtemps perdu foi en les miracles, toutes ces bonnes choses qui n’semblaient arriver qu’aux autres. Mais il avait déjà un brin d’chance, à pouvoir être là : ça n’avait pas été faute de l’avoir lui-même, le discours à même de pousser Isolde à tourner la page. Il lui avait déjà dit, d’nombreuses fois, qu’elle serait sûrement mieux à chercher l’amour auprès de quelqu’un d’autre ; qu’elle ait une relation facile, sans prise de tête, sans lourd passif, sans secrets, sans douleur, avec quelqu’un qui mériterait vraiment d’passer sa vie avec elle. Au fond, il n’savait pas vraiment ce qui faisait qu’elle était toujours là, à attendre avec lui, à attendre après lui, à une chance au bonheur qu’ils n’avaient qu’en toutes petites tranches trop rares, en ce moment.

Il n’pouvait même pas prétendre que bientôt, ils auraient mieux : il n’voulait certainement pas s’mettre à alimenter de tels faux espoirs entre eux deux, que ce soit dans son crâne à lui, porté par le ‘on ne sait jamais’ prématuré qui leur avait déjà tant coûté. Pourtant, c’était plus difficile que c’qu’il aurait pu croire, c’qu’il aurait pu imaginer dans les constructions les plus désespérées de son imagination : vivre de toutes petites choses, d’infimes moments trop courts avec Isolde, de promesses qui leur brisaient insidieusement le cœur. C’était trop bon d’être avec elle, dans les moments comme ce soir : il se sentait tout autant incapable d’y renoncer que de s’y accrocher trop fort, d’peur que ça n’puisse pas se reproduire avant des jours, des semaines, ou plus encore. Surement que pour ce soir, il s’rait plus sage qu’ils s’contentent de ce qu’ils avaient, s’concentrent sur le présent juste autour d’eux : pourtant, l’aube arriverait bien trop tôt, avec sa dose de réalité, et l’indéniable fait qu’il devrait repasser la porte de la maison de la jeune femme, jusqu’à ils n’savaient quand. Ce soir, alors, évidemment qu’il n’était pas question de s’disputer, ou de se vexer pour des broutilles, ni même de se provoquer jusqu’à ce qu’ils se vexent l’un l’autre : s’ils étaient des experts dans les débats inutiles qui finissaient presque en prise de tête, Cesare n’savait que trop bien désormais, comment ils pouvaient vivre dans un monde instable. Il n’pourrait pas, alors, juste tracer son chemin en laissant une Isolde vexée, triste, en colère ou blessée derrière lui ; s’il devait juste abdiquer et être honnête, il s’contenterait alors, d’avouer qu’il s’plierait en quatre pour la consoler, s’il devait dire quelque-chose qui vexerait la jeune femme. Et il espérait qu’elle le savait, qu’elle s’en doutait au moins un peu, bien au-delà des petites piques et des sourires acides avec lesquels ils se provoquaient. « J’te ferais dire que j’suis quelqu’un de très patient… J’me demande bien ce que tu peux trouver à faire pour me mettre en colère. » et même s’il ricana d’un ton léger, ils savaient tous les deux qu’elle avait déjà réussi à le mettre en colère : d’une façon beaucoup moins anecdotique que ce dont ils semblaient prêts à parler, ce soir. Non, Cesare n’aimait pas particulièrement quand Isolde mettait directement sa vie en danger, soi-disant pour sa cause, sans tenir compte de lui, de Clara, ou de ce qui pourrait en valoir la peine, dans sa propre vie à elle, au-delà du sacrifice de son existence, de son temps, de son énergie, à un combat vain. Il n’aimait pas non plus quand elle allait directement dans la maison d’un hunter pour l’attaquer, sans vraiment réfléchir à ce qu’elle faisait. Mais ça, ça faisait partie des choses qui le mettaient tant en colère, qui l’effrayaient si froidement, qu’il valait mieux qu’elle n’joue pas de ça – à la limite, il préférerait presque qu’elle aille rouler une pelle au premier venu pour le rendre jaloux, plutôt qu’elle recommence avec ses excès d’imprudence. En vérité pourtant, quand il s’imaginait ressentir des émotions aussi fortes qu’une colère tenace, au bord de l’impardonnable, c’était plus à l’égard de gens comme ses parents, Artur Kovalainen, Kingsley Moren, bien avant Isolde. Elle n’avait jamais rien fait, jamais rien dit jusque-là, qu’il ait pu juger impardonnable : et la réciproque, aussi surprenante était-elle, était vraie également, - sinon, ils n’seraient pas là ce soir. Et ils n’en seraient pas à vouloir plus encore, sans limite de temps ou d’effort ; Cesare ne pouvait que chérir cette chance nouvelle qu’il avait avec la jeune femme – celle qui le fit sourire, tendrement, une mélancolie incontrôlable venant entacher le bonheur tout simple qu’il pourrait avoir à ses confessions : « T’as raison, ça peut valoir un mois d’abstinence ça… » il marmonna, préférant laisser planer dans l’air l’envie, plus que la réalité qui restait omniprésente dans sa tête : malheureusement, s’ils devaient se priver de sexe pour tout un mois, ils finiraient par n’avoir accompli qu’une chose – s’être privés de sexe pendant un mois. Au-delà de ça, ça n’allait pas rendre leurs souhaits plus viables, ou leurs rêves plus accessibles : malheureusement, ces envies-là, si simples aux yeux de beaucoup d’autres, si facilement atteignables pour tellement d’autres, semblaient dépendre de trop d’éléments indépendants de leur volonté. Comme son père à lui : quoique Cesare fasse désormais, Rafael avait toujours une emprise toxique sur le présent et l’avenir de son fils. L’ironie pourtant, c’était que quoique le patriarche tente, Isolde et lui, ils arrivaient à avoir ces moments, rien qu’entre eux – au nez et à la barbe de Rafael : sûrement alors, que quand ils parlaient de prudence, c’était une notion bien plus relative que c’qu’ils avaient déjà, là. Ils s’voyaient déjà trop souvent, se côtoyaient de trop près, communiquaient trop souvent ; mais Cesare, maintenant qu’ils avaient tout ça, maintenant qu’ils vivaient comme ça, il n’pouvait pas imaginer revenir en arrière. « Beaucoup de choses sont mieux que quand t’es vexée. » Cesare eut un rire à nouveau, comme si c’était une évidence ; même partager un plat de lasagnes de supermarché était mieux que de subir une Isolde vexée. « J’crois que j’ai juste envie de t’voir sourire. » dut-il admettre, après l’avoir observée, pinçant doucement ses lèvres, « Le plus possible. » il vint confier entre deux baisers tendres ; c’était facile comme bonjour d’oublier les lasagnes sur la table, ou de s’dire qu’ils pourraient les manger réchauffées à la va-vite, ou même froides, en l’échange de quelques baisers, ou plus encore. « Pourtant hein-… t’imagines pas le sacrifice. » dans un nouveau ricanement, il leva les yeux au ciel, d’un faux air humble : « Manger des lasagnes réchauffées au micro-ondes parce que tu m’demandes tant d’attention. » il demandait tout autant qu’elle, pourtant, alors qu’il n’faisait vraiment pas plus d’efforts que la blonde pour être plus sage – bien au contraire – profitant de la nouvelle danse brûlante de leurs lèvres pour l’attirer à lui à nouveau, à califourchon sur ses genoux, sa fameuse belle robe dévoilant les cuisses si douces d’Isolde, où il déposa quelques caresses du bout des doigts.
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