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 some friends come into your life only for a season ♢ Cesare

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Faith Cunningham
Faith Cunningham

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeMer 7 Oct 2015 - 21:16





some friends come into your life only for a season   

As if I was human And I've been denying this feeling of hopelessness. In me, in me All the promises I made Just to let you down You believed in me, but I'm broken.






Ce verre qui s'écoule sur votre corps, cette tête qui vient heurter une vitre, ces longs cheveux qui épousent des formes dont les cicatrices se sont réveillés comme une fleur en été. Chaque goutte de sueur venait abandonner le corps de la demoiselle, une main plaquée tremblante dans le vide tandis que l'autre venait couvrir d'où semblait s'extirper une douleur intemporelle. Faith s'extirpa finalement de sa douche. Il était mort depuis deux jours. S'extirpant de sa douche en venant glisser une serviette pour recouvrir son corps. La demoiselle se déplaça mollement vers le miroir de cette pièce en observant son visage. Ce dernier n'avait presque rien, une légère entaille sur un coin de lèvre, mais rien d'insurmontable. Ses yeux étaient fatigués, mais alors que ses cheveux ruisselaient, elle vint observer son visage. Cernées, les deux dernières nuits furent courtes. Pas un seul cauchemar, mais ce poids sur le cœur. Faith fut incapable de pleurer, de s'écrouler à terre une fois chez elle. La mutante se regardait, et elle ne voyait que du vide autour d'elle. En parler ? Avec qui ? Faith et les confessions cela sonnait plutôt faux. La mutante se contenta alors d'effacer la buée sur le miroir pour profiter pleinement de son reflet. Celui qui se mélangeait au regard de son mentor, pleurant des larmes de sang en agonisant sans jamais supplier la demoiselle de venir l'achever. Elle revoyait son mentor, la gorge tranchée et les yeux crevés sous une paire de ciseaux. Elle ne savait que trop bien à quel point cette image ne partirait pas. La mutante ne craignait pas cette image, elle se voyait enfin comme le monstre qu'elle était. Ce monstre qui refusait de craquer, à nouveau, de se sentir seul, perdue et comme une conne en train de demander de l'aide. Supplier Ezekiel de venir la voir, lui demander de la prendre dans ses bras sans poser une question, sans remettre en doute le peu d'affections qu'un être humain lambda pouvait ressentir à l'égard d'une connasse comme Faith. La mutante abandonna ce reflet l'air vide pour se diriger vers sa chambre, laissant tomber la serviette en observant les cicatrices dont l'entaille fut à nouveau marquée par une simple lame. La demoiselle ne supportait pas cette image d'elle-même. Elle se glissa alors dans un jean, enfila un top assez flottant pour mettre en valeur ses formes et en cachant ses bras. La mutante remaquilla à nouveau son visage pour se supporter à nouveau, comme elle en avait l'habitude. La blonde avait encore à faire pour achever ses démons. Quittant finalement sa salle de bain pour se diriger vers son bureau qui se trouvait être fermé à clé. Pénétrant dans cet endroit, cette pièce qu'elle utilisait pour ses armes et son matériel, cette pièce ou sur un mur entier se trouvait un plan avec en son centre Elijah.

Laissant la porte, arrivant face à ce pan de mur alors que son ordinateur s'allumait pour avoir un œil sur son système de sécurité et les caméras. La mutante croisa les bras, observant la photo d'Elijah en son centre, des ficelles bleues, des ficelles vertes, des ficelles rouges, des croix, des notes, des mots, des lieux, des photos, du crayon des marques et de la haine à en faire pleurer un gosse de dix ans. En son centre se trouvait cette photo de son mentor, ce sourire qu'elle détestait tellement. La blonde passa une main dans ses cheveux, sentant la rage monter alors que son visage se perdait dans la rage. Arrachant la première partie des informations sur le mur avec rage, de ses ongles rongés elle vint à s'arracher la peau pour parvenir à retirer celui qui avait été le déclencheur de toute sa haine. Dans un mouvement de désespoir, elle sentait sa respiration qui s'accélérait, se retirant finalement du mur de quelques pas pour venir se positionner au centre de la pièce. Se concentrant sur chaque morceau de son plan, chaque fragment de sa guerre contre un seul qui n'occupait qu'un seul mur de cette pièce pour laisser le champ libre aux autres pour diverses guerres. Laissant faire sa mutation dans un mouvement de dégoût, chaque photo vint s'arracher, se froisser, se déchirer et s'envoler comme des gouttes de pluie. La blonde sentait son cœur battant, sa peur qui vibrait, avant d'effectuer un geste violent pour arracher la tapisserie qui se situait sur ce simple mur dans un geste brusque. Révélant un mur, dénué de charme, un mur blanc qui viendrait bientôt se remplir des photos des derniers larbins du mentor qui voulaient la mort de du traître. Faith se relevait, la mort d'Elijah révélait bien plus qu'elle n'osait le croire. Indécise sur la bonté de son acte, et pourtant, persuadée de la véracité de son acte. Fuir la culpabilité, c'était cela qu'elle voulait, mais elle ne le pouvait plus.

La mutante ne se laissa pas abattre, retrouvant son calme pour finalement se diriger vers sa salle de bain en faisant couler un bain. Faisant plusieurs voyages entre le bureau et la salle de bain pour jeter chaque morceau de papier qui n'était pas fixé sur un mur. La blonde venait noyer les preuves, et ne pouvait pas se contenter de jeter cela, et brûlé le tout risquait d'activer le système de sécurité de la demoiselle. La blonde se contenta donc de plonger toutes les traces dans une eau noyée au savon. Ce n'était pas une méthode particulièrement ingénieuse, mais elle n'avait pas de meilleure idée pour le moment, donc elle improvisait. Trop rapidement, alors qu'elle coupait l'eau, quelqu'un vint sonner à sa porte. La mutante se dirigea instinctivement vers son bureau, attrapant l'ordinateur pour avoir une vision des caméras qui ornaient l'écran d'ordinateur. Activant celle qui se trouvait au-dessus de sa porte pour reconnaître un visage, ou presque. Il lui ressemblait, la blonde n'écouta même pas son instinct, se contentant de refermer le bureau à double tour, de descendre les marches de son duplex pour s'enfoncer directement dans sa grande pièce principale, en ouvrant la porte avec un sourire perdu dans toutes les émotions du moment. « Cesare » Sans la moindre réponse, elle se contenta de faire un pas pour encercler ses bras par-dessus les épaules du jeune homme en lui offrant une étreinte bien différente de la dernière. Son meilleur-ami, ce statut ne fut jamais propriété d'un autre que lui.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeMer 7 Oct 2015 - 23:59


the sun persists in rising, so i make myself stand
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some days, it's hard to see. if i was a fool or you a thief. made it through the maze, you found my one in a million. the scar i can't reverse when the more it heals, the worse it hurts gave you every piece of me. don't wanna risk missing, don't know how to be so close to someone so distant w/faith cunningham & cesare demaggio.

Y’avait quelque chose qui manquait en lui désormais. Une pièce essentielle au puzzle de son être qui s’était envolée dans le néant. Cesare n’arrivait pas à la nommer, à lui trouver une quelconque remplaçante, à s’acclimater. Tant de fois dans sa vie, il avait dû s’adapter aux changements qui percutaient brusquement son existence : pas celui-ci, lui hurlaient ses tripes douloureuses, chaque parcelle de son être morcelé. Le centre de gravité de tout ce qu’il était – Aria ; avec sa sœur, était mort quelque chose en lui. Y’avait des mots qu’il serait incapable de prononcer à qui que ce soit, pour expliquer le processus qui s’était joué en lui. La chimie qui avait détruit son âme à mesure que les secondes, les heures s’étaient faites de plus en plus pesantes. La seule explication qui lui restait, pour justifier qu’il soit encore vivant ; c’était l’habitude. L’habitude d’avaler de l’air à plein poumon ; l’instinct, palpitant à la vitesse de son cœur. Ce connard continuait de battre, alors même qu’il était épuisé, déchiqueté ; il servirait désormais de nourriture à des démons fichés derrière la clarté de ses prunelles. Où s’arrêterait-il ? Jusqu’où pouvait-il sombrer ? Le DeMaggio n’avait pas encore les réponses à ces questions : tout ce qu’il savait, c’était ce que son cerveau lui répétait en boucle. C’que sa conscience lui repassait devant les yeux – encore, et encore, et encore. Toute la grandeur de son impuissance ; les conséquences que celle-ci avait, désormais. Qui était le plus à plaindre, dans l’équation – Aria morte, ou lui laissé derrière comme ça, sans crier gare ? Sans l’occasion d’un dernier au revoir, sans même avoir eu à affronter ces règlements de compte qu’il avait tant appréhendés. Ils ne les auraient jamais ; et plus jamais sa cadette ne passerait-elle ne pas de la porte de leur chambre de motel pour enclencher une nouvelle dispute. Toujours sur le même sujet, son imprudence à elle – l’irrémédiable étau d’une mort certaine qui se refermait autour d’eux, à chaque choix stupide de la jeune femme. C’était pourtant ses choix stupides à lui, qui avaient fait qu’Aria n’était plus là désormais. Il n’pouvait pas penser autrement, se voir autrement que comme le responsable de tout ça : celui qui avait mis en marche la machine imprenable de la rage de leurs parents. Leurs parents – ou le reste de la ville ; il n’savait pas, n’savait plus. N’avait pas la force d’aller à la pêche aux informations, quelles qu’elles soient. La rage était là, omniprésente, brûlante, dévastatrice de chacun des espoirs qu’il avait osé ériger depuis une poignée de mois – changer, devenir quelqu’un d’autre. Se défaire pleinement de l’emprise de ses parents ; offrir une nouvelle vie à sa sœur. S’il le pouvait. Il n’avait pas pu – ou plutôt, n’avait pas su. Tout était sa faute ; quel phénomène faisait, qu’il pouvait si aisément entendre ces mots avec la voix de sa sœur ? Aria avait si souvent eu ce genre de paroles, acerbes et venimeuses, les lançant inconsciemment au visage de son aîné – elle n’avait sans doute pas espéré qu’ils le suivent ainsi. Si loin, à travers la vie et la mort : c’était bien la seule chose qui parvenait à subsister. Ça, et les images répétitives qu’il s’était construites dans la tête – un assaillant sans visage, Aria, seule, dans le noir. Toute la grandeur de ses erreurs, et leurs conséquences.

Il n’avait pas pu rester à l’intérieur ; tantôt il étouffait entre les quatre murs de sa chambre, tantôt c’était le seul réconfort qu’il pouvait trouver – encore quelques miettes de la présence de sa sœur, qu’il s’imposait comme un ultime rappel. De ces erreurs qui avaient marqué la vie de sa sœur ; de ses actes à lui qui avaient été totalement vains. Et parfois – trop rarement – des souvenirs heureux, qui restaient intouchés par l’amertume du présent. Bientôt, tout ce qu’il avait été avec Aria, serait dévoré, happé par l’Enfer qui s’ouvrait juste sous ses pieds. Sur chaque coin de ville où il portait ses yeux sombres, Cesare y trouvait quelque chose de familier ; quelque chose qui enclenchait une marche impérieuse dans son esprit, et l’emportait dans une foule de souvenirs qui finissaient par le blesser. Une entaille de plus, virtuelle, fichée dans le peu de substance qui lui restait. La nuit était tombée ; l’œil vague, il avait fixé le crépuscule, y’a quelques minutes à peine aurait-il volontiers dit. Et pourtant, vu la noirceur, les ténèbres qui l’entouraient – c’était plutôt une question d’heures. Le temps ne passait plus de la même manière : et l’ivresse qui battait dans les veines du DeMaggio n’aidait en rien. Combien de gorgées s’était-il enfilées, à la bouteille qu’il avait emmenée ici, avec lui ? Sur l’toit du monde, ou le toit de Radcliff – un des plus hauts bâtiments de cette ville misérable : aussi au rebord de celui-ci, il avait une vie imprenable. L’œil de l’observateur qui demeurait invisible, oublié. Et c’était tout ce qu’il voulait maintenant, tout ce qu’il cherchait. Le froid avait fini par geler ses doigts, glissant jusque sous ses vêtements pour caresser sa peau – il en crèverait, bientôt, sans doute frappé par l’hypothermie tardive amenée par l’hiver qui s’attardait. L’hiver qui léchait allègrement les âmes, et les faisait mourir à petit feu. Il s’en foutait ; comme il se foutait de la douleur persistante qui traversant sa cuisse : en des vagues parfois plus intenses, parfois plus discrètes – capricieux bourreaux qui lui infligeaient un nouveau mal. Rien de comparable avec c’qu’il avait déjà connu, parfois – trop souvent. Rien de comparable avec c’qu’il ressentait derrière les apparences. Sa brûlure n’avait pas guéri comme il aurait pu l’espérer, dans les meilleures conditions – au contraire. Il avait fini par devoir enlever un morceau de chair, qui avait commencé à s’infecter ; simplement pour mieux recoudre, espérer avoir stoppé le mal qui pourrait le tuer, s’il demeurait dans l’inaction. Encore une fois, difficile pour lui de s’en préoccuper : ses veines ne s’étaient pas encore colorées de noir, et la fièvre avait fini par disparaître – somme toute des bons signes. L’appel de la vie sur son âme. L’évidence qui disait qu’il allait vivre, continuer d’avancer ; persister. Quand bien même il n’en avait pas envie. Et qu’est-c’qui le retenait, hein, de sauter du haut de cet immeuble sans aucun regret ? La question avait à peine frôlé l’esprit du DeMaggio, une caresse de la faucheuse qu’il avait repoussée presque par instinct. C’n’était pas son genre. Et quelque chose, une flamme dans son cœur lui hurlait de continuer. De s’acclimater quoiqu’il en soit. De trouver de quoi faire. C’n’était pas lui, la victime. C’n’était pas lui, qui avait fini aux derniers instants de sa vie, abandonné par sa moitié, à subir tout c’qui n’était plus nommable dans ce bas monde. Dans ce même mouvement mécanique, il reporta la bouteille à ses lèvres ; et avala une longue lampée d’alcool ambré, âpre, amer, dégueulasse à lui en détruire chaque organe interne.

Avec lui, dans sa fuite, il avait emporté ce petit bout de papier ; sur lequel il avait gribouillé le message laissé par Skylar sur son bras – y’a quelques temps déjà. Il avait tellement cru que leurs retrouvailles n’avaient été que le fruit de son imagination (une énième torture imposée par ses cauchemars emplis de visages familiers qui revenaient le visiter), qu’il n’en avait pas parlé à Aria. Est-ce qu’elle s’en serait préoccupée, de toute manière ? De savoir que son frère avait retrouvé sa comparse d’une autre époque, un temps où il l’avait presque délaissée elle, au profit d’une compagne d’entrainement qui avait largement dépassé ses talents ? C’était pourtant à ça qu’il se raccrochait, dans sa longue marche à travers la nuit noire imbibée de son chagrin. A Skylar. A c’visage sorti d’outre-tombe. A cet espoir que non, ça n’avait pas simplement été une construction de son esprit. Que s’il irait là-bas, il n’y trouverait pas un lieu vide, mais bel et bien sa présence. La seule présence qu’il parvenait à désirer aujourd’hui. Il l’inspecta d’ailleurs une nouvelle fois, ce même frisson de froid lui léchant l’échine ; Cesare finit par abandonner sa bouteille, compagne silencieuse et empoisonnée, pour quitter son reposoir. Il n’était qu’à quelques pâtés de maison, et c’était à croire que désormais, le silence épais de sa solitude lui était insupportable. Qui aller voir, sinon ? Isolde ?! Il n’pouvait plus la regarder dans les yeux sans ressentir à l’égard de la blonde, toute la rancœur qu’il portait à l’univers tout entier. Cette loi physique qui avait créé la mort. Ces bombes qui explosaient partout. La vengeance destructrice de la transmutante, à l’égard d’un seul type, qui détruisait des dizaines et des dizaines de vies. Les mensonges ; encore et encore les mensonges. Non, pas Isolde. Plus jamais Isolde. Les mains enfoncées dans ses poches, il avait marché, marché. Radcliff lui était trop familière ; c’était le lieu de son enfance, certes, mais il exécrait tant tout ce qu’elle représentait désormais, qu’il ne pouvait qu’haïr le fait d’y appartenir, d’une quelconque manière. Prisonnier. Attaché. De sa main gelée, il tâtonna pour trouver la sonnette à l’entrée de l’habitation de Skylar – il l’espérait. L’espérait de toutes ses forces ; le seul sentiment positif qu’il avait réussi à cultiver en lui depuis trop de jours déjà. Etait-ce là, la survie d’une quelconque lumière ? Il n’savait pas, n’savait plus. N’comptait plus. Qu’est-c’qu’il faisait là ? Si habitué à se mêler aux ombres et au silence, Cesare en avait presque envie de disparaître à nouveau – toujours préférer se retrouver encerclé par la solitude que de mettre en mots de ces choses qu’il n’parvenait pas à accepter. Aria, morte. Isolde, perdue à jamais. Lui, mis à genoux par quelques ennemis dans visage qu’il ne pourrait jamais débusquer. Il était paumé. Et c’était sans doute la première fois de son existence qu’il s’effritait de la sorte. Lui qui avait toujours eu une voix, un instinct quelconque pour savoir quoi faire – que suivre, que choisir. Il n’y avait que le silence, assourdissant, grandiose. Glacé. « Cesare. » il n’eut pas le temps de la voir, pas le temps de faiblir ; l’étreinte de Skylar s’avéra aussi nouvelle que réconfortante. Il se souvenait comme si c’était hier, de la dernière fois qu’elle avait fait ça ; l’odeur du sang qui avait flottée, l’amertume au creux de leur gorge. Et sa dernière étreinte avec Aria ? Sa sœur ? Désormais, c’n’était plus sur elle qu’il refermerait ses bras ; il n’y avait plus que son fantôme, la silhouette inaccessible que ses souvenirs construisaient. Pour combien de temps ? Combien de temps ? Ses jambes faiblirent, avant qu’il ne puisse retenir la vague de faiblesse qui l’attaqua de plein fouet – son cœur, au fond de son poitrail, manquant un battement désespéré. L’air dans ses poumons, qui lui manqua. Et la douleur, lancinante, qui électrisa chacun de ses muscles. Il se rattrapa d’un mouvement rapide, appuyant sa main sur le chambranle de la porte ; repoussant Skylar, comme s’il était plus avide de revoir son visage que de sentir l’épaisseur de sa solitude se resserrer, à chaque contact qu’il avait avec autrui. Ephémère, contrairement à ce qu’il avait toujours eu avec Aria ; le point fixe de son existence. Il l’avait cru, pendant tant de temps. Ses prunelles noires s’égarèrent sur chaque détail – c’était bien Skylar, il n’était pas fou. N’avait pas été fou, porté par une illusion ou un mensonge la dernière fois. Etait-elle finalement, la seule chose qu’il lui restait ? Probablement. Sûrement. De quoi s’y accrocher fermement, justifier la main qu’il attarda au contour du visage de la blonde, inspectant presque d’un œil critique l’estafilade qu’elle affichait. Non, il n’pouvait plus rien perdre, il n’pouvait plus perdre personne. Pitié, que Skylar le sache, le saisisse, dans le silence de leurs regards.
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Faith Cunningham
Faith Cunningham

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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeVen 9 Oct 2015 - 19:37





some friends come into your life only for a season    

As if I was human And I've been denying this feeling of hopelessness. In me, in me All the promises I made Just to let you down You believed in me, but I'm broken.






Il fallait sourire, constamment simuler, se camoufler derrière un visage de froideur tout en paraissant suffisamment chaleureux pour obtenir les bonnes grâces de ceux qui accompagnaient les individus au quotidien. Skylar ne fut que cela toute son enfance : celle qui simulait, en avançant avec un corps modulable comme le serait celui d'une poupée de chiffon. Arracher un sourire semblait désormais improbable, se contenant de sourire de manière intéressée, refusant de sourire autrement que pour son bonheur personnel ou pour répondre à des intérêts sournois. À cet instant rien la forçait à sourire, rien ne lui demandait de simuler une émotion dont elle était incapable de donner une définition. Cet instant où elle croisa le visage de Cesare, avant de bêtement se jeter dans ses bras pour profiter du moment quelques secondes de cette étreinte. Était-ce un signe ? Les retrouvailles des deux jeunes gens remontaient à quelque temps, quand Cesare semblait en plein dilemme moral et que la demoiselle fricotait contre son gré avec son ancien mentor. La vie n'était pas faite pour faire plaisir, et probablement que trouver son ancien ami à sa porte symbolisait que finalement le passé ne s'en allait jamais. Bon signe ? Symbole funeste d'une répétition éternelle des malheurs d'une société qui se bafouait elle-même ? La blonde ne savait pas qu'en penser et se contentait de prendre dans ses bras le seul ami de son répertoire. La mutante resta quelques secondes, repensant à son enfance, à cette image des parents, à cette fragilité et cette innocence qui fut arrachée à l'un comme à l'autre au nom de quoi ? De rien. Nés avec une prestance, avec l'arrogance d'être tous les deux des enfants meilleurs. La valeur du sang, la valeur de tout ce qui constituait une famille prestigieuse de cette époque. La gamine ne savait que trop bien la pression, mais tous deux, d'une façon toutes particulières, cherchaient un renouveau. Ce renouveau venait seulement de prendre forme pour la demoiselle, encore. Faith ne cessait de tenter des remises à zéro, des redémarrages comme un ordinateur rouillé. La blonde ne parvenait jamais à se détacher de cette haine des extrêmes, cette haine se contentait de se diversifier et de prendre un sens véritable. Quelle était la quête de Cesare ? En tout cas, ce n'était pas simplement pour avoir le plaisir de voir la blonde chez elle. Elle ne savait que trop bien qu'il ne pouvait pas venir simplement la saluer par courtoisie, après tout, elle le connaissait depuis l'enfance. Il allait mal, terriblement.

La demoiselle baissa son regard, il tenait à peine debout, vide de l'intérieur autant que de l'extérieur. Il semblait fébrile, comme une marionnette qui se ferait couper ses fils et qui perdaient ses repères pour finalement s'écrouler au sol. Le voir tenir debout était presque une chance, tellement son regard semblait hagard et loin de toute vitalité qui semblait absente de son regard. Livide, totalement mort et sans cette énergie qui le caractérisait. La demoiselle affichait un visage d'incompréhension, n'osait plus le toucher de peur de le faire chuter encore plus, fragile comme un paquet de cartes sur lequel la demoiselle pourrait souffler. Elle se laissa toucher, sans peur, sans crainte. Il semblait effectuer un geste machinalement, sans une once de vigueur ou d'humanité, sans délicatesse du tréfonds de sa triste réalité. La blonde ne releva même pas quand il sembla se concentrer sur la blessure au coin de ses lèvres. La délicatesse d'un poing américain, un seul coup, mais cela avait suffi pour entacher le visage de celle qui n'aimait se vendre que comme une coquille vide sans la moindre émotion. Ezekiel était probablement le seul qui affirmerait le contraire sans une once d'hésitation, et encore, il avait encore des raisons de douter de l'humanité de la demoiselle. Incapable de lui avouer ce qui venait de lui arriver, incapable de venir le supplier de venir l'aider par simple orgueil. Même au fond du trou, elle resterait cette ingrate que le monde aimait détester. Il semblait mort de l'intérieur, et pourtant, ce n'était pas lui qui l'était. Il sentait l'alcool, parce que Faith avait l'habitude de cette odeur à force de fréquenter les bars, de traîner dans les recoins sombres d'une civilisation qui se disait évoluée. Cette odeur âcre, qui en plus d’inonder les veines de la victime, imprégnait les vêtements comme la peste qui se glissait en cachette sous la peau pour voir cette dernière pourrir.

La demoiselle leva les yeux au ciel en attrapant le bras de son ami pour le faire rentrer avec le plus de délicatesse dont elle était capable, ne le lâchant pas pour ne pas le voir s'écrouler. Observant le couloir alors vide au premier abord. La blonde distingua une ombre traversant ce couloir, les yeux troués et le corps ensanglanté, marchant vers le mur pour disparaître dans ce dernier. C'était cela qui hanterait la blondasse : la dernière image de son mentor. N'y prêtant pas attention, se contentant d'un regard perdu et perplexe pour laisser sa porte claquer, laissant finalement les deux verrous faire office de seconde protection : paranoïa. Qu'importait, la blonde pénétra de nouveau dans ce duplex qui occupait le dernier étage d'un immeuble bourgeois de la ville. Ne lâchant jamais la manche de son ami pour s'avancer dans la grande pièce ouverte qui regroupait son séjour, son salon et sa cuisine ouverte. Dénuée de toute décoration, la pièce était fade, même les roses blanches que la demoiselle appréciait tellement étaient en train de se faner au centre de la pièce, comme le symbole d'une agonie lente. Observant le visage de son ami pour finalement le guider vers le canapé. L'obligeant à s'installer sur le canapé en prenant soin de ne pas le voir s'écrouler sur la pièce. Venant déposer ses deux mains sur son visage pour créer un échange dans le blanc des yeux forcé. « Je vais t'épargner la question de politesse habituelle que tout le monde aime sortir. » En réalité, les questions habituelles de la demoiselle n'étaient pas celles que tout le monde pensait. La mutante n'ouvrait sa porte à personne, en réalité Ezekiel fut longtemps le seul à franchir le seuil de cet endroit, Cesare était le second. La mutante devrait l'assiéger de diverses questions, notamment s'il s'était assuré de ne pas se faire suivre ou s'il avait une arme à feu sur lui. Elle devrait lui dire de couper son téléphone pour éviter une localisation à distance, mais tout cela semblait obsolète à cet instant ou il était inerte, comme son cœur ne battait plus. Cesare ne fut jamais d'un naturel à s'exprimer facilement, mais il était d'autant plus d'une nature à ne jamais souffrir pour quelqu'un. La liste était courte, mais celle qui avait disparu de sa vie ne connaissait qu'un seul prénom qui pouvait mettre le jeune homme dans cet état : Aria.


Elle l'observa, passant son pouce sur son visage. Tellement fragile, comme si sa nuque pouvait se briser, comme si la braise qui l'habitait se mourrait et qu'il venait réclamer la potence. Ce silence de mort, resta quelques moments, comme un souvenir de ces années à se taire, ou ce qui se disait d'or n'était qu'une illusion des bas-fonds de l'amour de la déraison. Elle resta silencieuse, abandonna cette image de prétentieuse, de menteuse qui ne cessait de parler sans jamais exprimer un dixième de vérité. La demoiselle resta silencieuse en frôlant son visage, le touchant sans honte, sans peur, parce qu'elle avait déjà fait bien plus que le regarder dans sa plus tendre enfance. Cesare lui rappelait combien elle aimait être avec Ezekiel, aussi idiot cela pouvait paraître aux yeux du monde. Dans cet instant. Il pouvait hurler ses colères, elles seraient éphémères. Il était en droit de pleurer, elle saurait le consoler. Il pouvait réclamer la mort, qu'elle clamerait qu'il serait en tort. Les hautes lumières de la ville brillaient, les hauts espoirs de cette vie, quant à eux, s’éteignaient.




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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeMar 13 Oct 2015 - 16:14


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De nombreuses fois déjà, Cesare avait cru avoir touché le fond. Il avait cru connaître la misère à son extrême, être l’exemple criant d’un échec cuisant. C’était pourtant seulement ce soir, qu’il connaissait le sentiment ; enfin, après vingt-cinq ans à semer la désolation partout autour de lui. On n’récolte que ce que l’on sème, diraient volontiers certains – ces justiciers qui arrachaient leurs vérités du monde qui gravitait tout autour d’eux. Il avait appartenu à leur camp, pendant un temps de sa vie ; la majeure partie de celle-ci. Une longue errance, qui s’était arrêtée : ici, maintenant, sur le pas de la porte de Skylar ? Ou des semaines plus tôt, lorsqu’il avait décidé de tenir tête à ses parents pour récupérer sa sœur ? Ou n’était-ce qu’une illusion ? Cesare n’savait plus ; tout ce qu’il pouvait quantifier désormais, autour de lui, c’était l’ardeur avec laquelle le néant l’attirait à lui – et la facilité que c’était, de plonger tête la première dans une décrépitude qui aurait raison de lui. A quoi bon essayer quoique ce soit d’autre ? La mélopée lascive du désespoir se faisait tentante, et de plus en plus criante au fond des entrailles du DeMaggio ; il n’luttait plus qu’à peine, presque par force d’habitude, presque parce qu’il s’imaginait encore que sa sœur passerait la porte de leur chambre de motel. Un jour. Comme si de rien n’était. Malgré tout c’qu’il avait vécu, malgré tout c’qu’il avait vu – quand bien même il s’était lui-même accroupi devant le corps de sa sœur, il arrivait encore à s’retrouver consumé par de tels espoirs. Des songes parasitaires, qui auraient raison de sa conscience, s’il les laissait prendre de la place – toujours un peu plus, pour s’accrocher un tant soit peu à un concept de survie, quel qu’il soit. Il n’avait plus rien d’autre que ça ; plus d’Isolde, plus d’famille, plus de cause, plus d’croyance. Les limites de son chemin s’étaient effondrées juste devant lui : Cesare DeMaggio était libre, d’une bien cruelle manière ; il pouvait plier bagages, quitter la ville en défiant de face les barrages qui le retiendraient – il pouvait foncer dans un groupe de chasseurs sans s’préoccuper d’en crever. Il pouvait poser des bombes en s’foutant complètement de qui il tuerait, qui il blessait. Il en était là ; simplement là, enchainé au néant de l’indifférence, à observer le monde en s’disant qu’il n’avait plus d’importance. Et que lui-même, n’y avait plus une quelconque place. Que cherchait-il, dans le fond des prunelles de Skylar ? Aucun espoir, aucune raison de survivre – peut-être une œillade amicale pour s’décider – se décider si ça en valait encore la peine, ou s’il pouvait raccrocher les armes. Enfin, dirait-il. Trop tôt, diraient d’autres. Simplement vingt-six courtes années, à peine plus qu’un quart de siècle ; ça lui avait semblé pourtant être bien plus long, une éternité tortueuse où il avait connu toutes les péripéties possibles et imaginables. La mort, encore la mort ; celle de tous ceux autour de lui, jamais la sienne à lui – combien de fois avait-il valsé avec celle-ci, au bord du précipice, l’adrénaline noyant ses veines d’indifférence ? Il n’savait plus.

Mais il avait perdu Skylar, il avait perdu son oncle, il avait perdu son grand-père. Combien de fois avait-il manqué de perdre Aria ? Son père ? Sa mère ? Et puis il avait perdu les autres – ces visages sur lesquels il préférait ne plus mettre de noms ; Anthea parmi eux, l’ancrage qui l’avait rattaché à une furieuse culpabilité, à chaque fois qu’il avait croisé le regard d’Isolde. L’air continuait de glisser jusqu’à ses poumons, le souffle de vie vibrant sous les chairs de sa peau au rythme effréné du pouls à sa gorge – il était encore vivant, envers et contre tout. Une lutte acharnée qui se soldait ici, sur le seuil de l’appartement de Skylar. Skylar. Le visage d’un passé qu’il avait cru perdu, et qui était revenu à lui : comme ça, au détour d’une rue ténébreuse, le faciès d’une proie à laquelle il aurait dû trancher la gorge. S’il en avait eu la force, la volonté – ou même ne serait-ce que l’envie. Skylar, en vie, sortie d’outre-tombe : mais il avait vu le corps de sa sœur parmi les décombres, il l’avait vue à la morgue, là, contre le métal glacé de son dernier repos. Il n’savait pas ce qui adviendrait d’elle – peut-être finirait-elle enterrée avec l’identité d’une Jane Doe dont on ne se souviendrait jamais ; Aria n’aurait jamais de pierre tombale, de lieu où il pourrait se recueillir, s’laisser mourir sans compter ni les secondes ni les jours. Etait-ce mieux comme ça ? Cesare n’savait pas ; il n’avait pas la force d’y penser, la capacité physique d’accepter. Combien de ses afflictions, quelle quantité de misère la blonde pouvait-elle lire dans les yeux de son ancien ami ? Ils avaient été capables, pendant bien longtemps, de s’comprendre rien qu’avec un regard, une œillade s’accrochant au visage de l’autre et aucunement le besoin d’avoir recours aux paroles. Etait-ce toujours le cas, malgré les années qui avaient couru à toute vitesse, malgré les épreuves et leurs camps opposés, pendant si longtemps ? Elle pourrait y lire une inquiétude, peur viscérale à l’égard de ce visage blessé sur lequel il venait de poser ses yeux noirs. Le seul véritable ressentiment, autre que l’indifférence, la colère dévastatrice – qui l’avait possédé depuis des jours déjà. Cesare n’était plus l’espoir de s’en sortir, il n’était plus l’envie de reddition – la course qui fuyait l’irrémédiable qu’il n’avait pas voulu voir arriver. Pendant trop longtemps, il s’était imposé la paix – l’avait imposée à sa sœur, qui, elle, avait pourtant brûlé de tant de ressentiments, de tant de désirs de rendre à ceux qui l’avaient blessée, toutes les plaies qu’ils lui avaient infligées. C’était y’a longtemps, lui semblait-il, là, sous la noirceur de la nuit, baigné uniquement de ses regrets. Il aura tout refusé à sa sœur, en fin de compte : la justice tout autant que la vengeance, la liberté également. Aria aura passé sa vie, condamnée entre les murs de Radcliff, tantôt chasseuse, tantôt gibier, mais rarement humaine. Il n’pouvait que se blâmer lui, ici, à présent. Tant de fois il s’était répété que ce serait mieux pour elle, pour eux deux, s’ils laissaient ce bled de malheur derrière eux sans se retourner : il n’avait rien fait cependant, accroché au spectre de l’ancien Cesare – accroché à Isolde plus encore qu’il n’avait été prêt à le reconnaître. Aujourd’hui encore ; toute la haine qu’il lui avait crachée en plein visage n’changeait rien, elle n’changeait rien à au combien il était pitoyable, toujours à répéter les mêmes erreurs, à tourner en boucle. Dans la spirale qui le rendait comme il était. Un pion, sous la main d’une Destinée qui lui imposait chacun de ses désirs cruels.

« Je vais t'épargner la question de politesse habituelle que tout le monde aime sortir. » il aurait dû la remercier pour cette compassion silencieuse. Sourire au moins, en réponse au réconfort qu’elle lui offrait déjà, en quelques gestes, quelques attentions que, brisée, elle ne devait offrir qu’à peu de gens. Voire personne. C’était presque incroyable, d’imaginer que quelque part, y’avait toujours cette Skylar qu’il avait connue – et qui l’aimait – malgré tout ce qu’elle avait traversé. Combien de cadavres avait-elle enjambé, elle ? Combien d’morts sur sa conscience ? Il n’savait rien de Faith, quant à savoir si sa vie était solitaire ou non – si elle avait quelqu’un, quelque part. Mais des cendres de la gamine qu’on avait cramée au milieu de la guerre, était né quelque chose à même d’être comme ça – compatissant, avec lui du moins. Il n’s’en sentait plus la force, lui ; comme quoi, elle était plus forte. Ou plus pure. Plus ’une certaine chose’ qui faisait une indéniable différence. « Désolé... je- » il n’avait pas la volonté d’être particulière loquace, voire même excessivement sociable ; c’n’était pas un besoin de contact qui l’avait amené ici – du moins, il n’croyait pas. Il n’voulait plus se perdre dans les prunelles d’une personne familière, pour y trouver des éclats familiers qui résonneraient dans sa tête – une quelconque marche mécanique qui le ramènerait à sa sœur. A ces images qui étaient gravées sur le voile de ses paupières, et le poursuivaient, quoiqu’il fasse : yeux fermés, yeux grands ouverts, esprit endormi ou éveillé. Ca l’usait, l’épuisait plus que de mesure, plus que tout ce qu’il avait pu connaitre jusque-là, comme démon ou cauchemar. Nerveux, il fuit le contact de Skylar, cette main réconfortante qui lui rappelait la présence de sa sœur – le fait qu’elle, elle ne glisserait plus ses doigts sur sa joue ; plus jamais, peu importaient les misères qui se présenteraient sur son chemin. Il serait seul, désespérément seul ; et comme pour effacer l’empreinte de son interlocutrice, il passa une main nerveuse sur son visage : sous ses doigts, les traits tasser de son faciès s’affaissèrent un peu plus. « Tu-t’avais dit que j’pouvais venir. J- » il s’arrêta le temps de l’observer, enfin, pleinement et complètement. « J’savais pas où aller. J’savais pas quoi faire. » non il n’savait plus ; plus rien n’avait de sens, et ses repères s’étaient envolés : la chambre de motel dans laquelle il s’était presque senti en sécurité, n’était à présent qu’un trou à rat où il attendait la mort. Un endroit qui transpirait la présence d’Aria, et lui hurlait ses erreurs. L’enfer sur terre. Aria est morte, Aria est morte ; qu’elle le comprenne, le saisisse quelque part – il n’aurait pas la force de le dire avec ces mots froids et plus vrais que nature. Il n’avait plus la force de le dire, comme s’il perdait une parcelle de son âme à chaque fois qu’il prononçait ces trois mots décisifs. Elle s’envolait peu à peu vers où sa sœur était ; six pieds sous terre, ou au paradis selon les croyances. Nulle part ici, en tout cas. « J’crois que… j’aurais besoin de quelque chose. » finit-il par avouer ; non pas une supplication pour une consolation : d’une main presque tremblante, il trouva le petit couteau à sa ceinture, un frisson aussi glacial que la lame parcourant son échine – maintenant, il se rendait enfin compte que sa jambe le lançait autant que son cœur ; le cri de sa chair qu’il avait laissée à vif pendant trop longtemps. Il déchira donc le tissu de son pantalon, au niveau de la brûlure qu’il avait gardée de la fête foraine : elle suintait le malheur tout autant que lui, guère d’une couleur rassurante, pas de quoi lui indiquer qu’il guérissait. Ça ne l’étonnait pas ; il n’guérirait jamais plus de tout ça.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeMer 14 Oct 2015 - 15:11





some friends come into your life only for a season    

As if I was human And I've been denying this feeling of hopelessness. In me, in me All the promises I made Just to let you down You believed in me, but I'm broken.






On dit que les blessures de chair n'amoindrissent jamais les peines de cœur. Prouvez-le. Il se murmure que le plus dur, ce n'est pas la chute, mais devoir se redresser pour affronter l'atroce réalité de l'échec. Le pardon, se disait réservé aux dieux, et que l'être humain était trop borné pour l'accorder. Tous ces mots, toutes ces idées qui venaient se fracasser contre l'absolutisme de l'instant présent, cette condamnation qui n'était pas écrite et qui brûlait à petit feu. Faith ne croyait pas en toutes ces idées, ces clichés que la population lambda aimait propager avec fracas dans l'esprit de ceux qui avaient trop d'innocence et de pudeur pour réaliser que ce n'était qu'une manipulation. De bien des façons, la chair souffrait plus que le cœur, mais il était le choix de l'être humain d'accorder de l'importance aux erreurs du cœur et non pas aux réussites de ce dernier. La blonde voyait sur ses blessures une souffrance, un reflet qui ne hanterait jamais son cœur, mais son corps. C'était cela qui viendrait lui remémorer sa terrible souffrance, ces heures à agoniser sans jamais céder à la baveuse supplication pour quémander l'achèvement de son triste quotidien. Faith avait cet orgueil, qui faisait qu'elle ne pouvait qu'accorder de l'importance à son corps. Pas pour elle, mais pour ceux qui étaient persuadés qu'elle n'était qu'une poupée de glace. La souffrance intérieure ne se voyait pas, elle s'endurait sans fin, sans cesse, comme un refrain qui viendrait se perdre sur un tourne disque rayé, cette douce mélodie pleine de mélancolie d'une enfance bafouée. Supporter la douleur de l'esprit, et toujours parvenir à garder son corps debout, toujours rester fier et ne jamais céder à la pression. C'était cela son rôle, celui d'être celle qui restait debout, pour une cause, pour une autre et cela jusqu'à ce que le malheur vienne arracher ce qu'il lui revenait le droit : le corps d'une damnée. Ce soir encore, Faith allait devoir endosser un rôle qu'elle pensait mort : celui de Sky'. Cette fille, qu'elle avait abandonnée il y a de cela sept longues années pour s'offrir une chance de survivre. Ce rôle qui ne vivait plus en elle, ce rôle qu'elle ne pourrait jamais accepter, mais ce rôle qui vibrait en elle pour une unique et dernière personne : Cesare. Celui pour qui, elle serait le monstre autant que l'amie si cela était sa demande. Sky' n'était qu'un nom, et elle refusait d'accepter cette vérité juridique pourtant enfantine.


Elle le regardait, celui qui avait hanté sa vie durant toute son enfance. Cette ombre amicale qui plana sur son mensonge, sur ses paroles qu'il pouvait désormais condamner comme des mensonges. Il pouvait éprouver la colère du monde entier qu'elle viendrait à s'accorder sur le fait que cela était mériter, mais elle serait incapable de supporter de le perdre pour cela. Pourquoi est-ce qu'il semblait si brisé et pas elle ? Pourquoi semblait-il souffrir tellement tandis qu'elle se contentait d'encaisser sans jamais réussir à s'écrouler ? Encore une fois, il était possible d'accuser son orgueil à toute épreuve, ce besoin de maîtriser la situation en toutes circonstances. Le caractère, cette colère éphémère qu'elle éprouvait sans cesse, mais qui revenait plus fort encore que l'amour que la mutante pouvait éprouver à l'encontre d'une seule personne, n'était pas l'unique moteur de la demoiselle. Qu'importait, il fallait quelqu'un pour tenir debout, pour relever ceux qui se perdaient. La foi, était cette chose que personne ne pouvait perdre, ancrée dans l'esprit, la blonde ne pouvait pas abandonner en ayant fait la promesse de se battre pour les rares individus pour qui son cœur éprouvait de l'affection. Cesare était dans cette liste, brève, mais qui avait plus de valeur que les 200 amies Facebook de la première pute qui promenait son cul dans la rue. La mutante savait ce que c'était, que de n'avoir personne et la valeur du silence, alors, le silence serait d'or jusqu'à ce qu'il parle. Lui voler des informations, à Lui ? Elle ne pourrait pas, même si du fond abyssal de son âme, elle le désirait.

Il ouvrit la bouche, quelques bafouilles, mais rien qui n'avait de quoi inviter la demoiselle à lui répondre. Il allait mal, de tout son être, de tous ses muscles il semblait plus bas que terre. Bavarder ne fut jamais son fort, mais il ne fut jamais d'une violence extrême non plus. Comment pouvait-il être ce qu'il était avec elle ? La compassion de Sky' était particulière, limitée à ceux pour qui elle apportait une amitié sincère et rien de plus. Cela ne voulait pas pour autant dire que les autres pouvaient crever comme des bâtards dans la rue et qu'elle avancerait en silence. Faith différenciait la compassion de toute forme de résolution personnelle – positive ou négative. La blonde avait un amour sincère pour la petite classe, ceux qui mouraient de froid, ceux qui furent les quelques malheureux à vouloir lui venir en aide lorsqu'elle fuyait les deux camps. Cette compassion, n'était pas celle que la mutante éprouvait pour Cesare, parce que chaque relation de la blonde avait une valeur. Le plus grand acte de compassion était décerné à Ezekiel, mais encore une fois, c'était différent à bien des égards. Si Ezekiel fuyait : elle le rattraperait. Si Cesare fuyait : elle l'écouterait. C'était cela ce soir, fuyant le regard de la demoiselle tout comme son contact aussi infime était-il. Il s'exprima à nouveau, en plongeant son regard dans celui de celle qui attendait de le voir hurler ce qui le brisait, le consumait comme une braise. Elle acquiesça à ses paroles avec un sourire en coin. Il avait toujours eu sa place chez elle, cette place unique que personne ne pouvait prendre et qui resterait éternellement celle de son ami d'enfance. Lui dire de partir . Tout ce désespoir dans son regard, son corps tremblant et sa voix qui peinait à articuler quelques phrases. « Tu peux venir quand tu veux. » Que pouvait-il dire de plus ? Partir dans du mélodrame qui lui donnerait la terrible sensation d'être inférieur ? Une chose qu'elle devait protéger ? Cesare était ici comme chez lui, qu'importaient les risques que cela coûterait de le faire venir : elle préférait s'acclimater de ces derniers et se retrouver avec une balle entre les deux yeux plutôt que de le voir mourir dans la rue. Ces yeux, elle resta quelques instants à le regarder, observant son désespoir criant entre ses prunelles. Aria était morte, et ce fut seulement dans cet échange qu'elle ne réalisa pourquoi il était au bord du gouffre. Elle, l'Unique, était morte.


La blonde se perdit dans ses souvenirs, la sœur du jeune homme, mais bien vite, la réalité sembla venir sonner à sa porte comme pour lui rappeler que son ami était dans une situation plus que précaire. De quoi ? De quoi ? Elle pencha son regard plein d'incompréhension pour finalement réaliser qu'il avait une brûlure sur la jambe.  « Besoin d'une paire de claques ! » la mutante ne prit même pas le temps de regarder la blessure, elle se contenta de se lever de son canapé pour se diriger avec vigueur vers l'escalier en montant rapidement vers la salle de bain, ouvrant la porte pour instinctivement ouvrir la boîte à pharmacie, saisissant une bouteille d'alcool à brûler avec des bandages par la même occasion. Refermant sa pharmacie pour descendre les marches à la même vitesse en réfléchissant à haute voix et en venant répéter entre ses dents qu'il était con de n'avoir rien dit. La mutante ne pouvait pas téléphoner à Ezekiel, qui nécessiterait, remarquerait les blessures cachées de la demoiselle sous ses vêtements. Ouvrant un tiroir de sa cuisine pour attraper un torchon propre. La blonde revint s'installer près du canapé, donnant le torchon à Cesare. « Tu serres le torchon entre tes dents si tu as mal. J'ai des aiguilles de morphine, mais j'ai pas envie de prendre le risquer de te droguer complètement, alors tu vas devoir supporter. » La mutante se contenta de s'installer à genoux pour observer la blessure sur la jambe. Elle était moche, vraiment, elle était atroce et Faith ne pourrait rien faire si ce n'est limiter les dégâts. Ouvrant la bouteille d'alcool à 90 degrés, en regardant dans le vide. « Souviens toi, chaque blessure que tu soignes n'est qu'un leurre. Je la rouvrirai avec d'autant plus de violence. Il, me disait toujours ça.  » Faith plaça alors sa main sur le torse du jeune homme pour le maintenir avec sa mutation, éviter les gestes brusques, alors que d'un geste vif elle laissait couler l'alcool sur la blessure comme un torrent de larmes viendrait se fracasser sur sa chair.







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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeLun 19 Oct 2015 - 15:45


the sun persists in rising, so i make myself stand
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Les blessures de chair. Combien en avait-il, sur le corps, à vrai dire de celles-ci ? Cesare ne s’était jamais donné la peine de les compter ; chaque fois un peu plus, elles avaient façonné son corps, ses réflexes – l’expérience, comme disait si bien son paternel. Tant de valeurs, tant de savoir, tant d’instincts profondément gravés en lui, sous sa peau, dans les faits et gestes qu’il accomplissait, machinalement. Cette brûlure, c’n’était presque que l’expression de sa mauvaise attention, son esprit filant à toute allure vers des destinations inconnues, alors même que son but primaire aurait dû être de sauver sa peau avant tous les autres – c’était c’qu’on lui avait appris. La survie avant le reste, les DeMaggio n’étaient pas nés pour être des héros qu’on couvrait de lauriers, ils étaient faits pour survivre. Survivre et arracher la vie aux autres, à pleines dents. Combien de cicatrices avaient été nécessaires, pour faire de lui le soldat dont son père serait fier ? Une bonne poignée d’entre elles – la première, la plus sévère, lui avait été apposée par son propre géniteur. Un coup de couteau rageur, une estafilade le long de son genou pour le punir de ne pas avoir écouté quelque précepte qu’il avait tenté de lui faire entrer dans le crâne. C’était sa mère qui la lui avait refermée, ce soir-là, ne blâmant jamais à haute voix son fils pour se montrer faible, torturé par la douleur – de la tête aux pieds. Elle n’avait jamais eu besoin de mots Isabella, pour exprimer son mécontentement ; un simple regard furieux, un soupir entre ses lèvres, la façon dont son nez se pinçait furieusement, face à une quelconque provocation. Tout ça, Skylar le connaissait tout aussi bien que lui – pour la simple et bonne raison que leurs familles ne s’étaient que trop souvent côtoyées : assez souvent pour appartenir à la même graine pourrie d’existence. Assez longtemps pour que Cesare et la fille des Cunningham deviennent quelque chose. La moitié d’une même entité, non pas des âmes sœurs qui s’aimaient à en détruire le reste du monde ; des âmes sœurs d’une autre façon. Là, dans son errance solitaire à Radcliff, Cesare savait que Skylar pouvait comprendre. Que Skylar était la seule qui pourrait comprendre. Elle avait traversé, essuyé, affronté les mêmes martyrs que lui, et le résultat était le même : aujourd’hui, ils n’étaient plus que des créatures assoiffées de sang, dépossédées de tout ce qu’elles pouvaient avoir. Seules, d’une certaine manière. Peu importait le nombre d’êtres qui gravitaient autour d’eux, peu importait à qui ils vouaient leur cœur : ils seraient toujours seuls, dans un coin glacé de leur cœur – cette parcelle de leur substance qui avait accepté, avalé, consommé et digéré les préceptes de leurs parents. Cette parcelle qui avait embrassé l’idée que c’était normal de devenir un monstre. D’être un gamin destiné à n’être rien d’autre qu’un tueur, une arme entre les mains de leurs parents – jetable, un vulgaire objet affuté au gré de leurs envies et de leurs souhaits. Alors ouais, les blessures de guerre, plaies de chair ; il savait c’que c’était, c’que ça faisait. Il savait qu’elles se refermaient toujours, irrémédiablement, si tant est qu’on leur donnait le temps, qu’on appliquait de l’alcool dessus et qu’on faisait avec.

Le temps ne serait d’aucun remède ici : désormais, futur s’associait à l’esprit du DeMaggio, avec une longue route baignée dans les ténèbres. L’inconnu pur et dur, l’errance, l’impression de n’plus être là pour rien. Le jour de sa naissance ; quand avait-ce été, à vrai dire ? Là, à l’hôpital, entre les bras de sa mère, voué à une vie solitaire sans but autre que celui qu’on lui foutait dans le crâne ? Ou ce jour-là ? Ce jour où il avait décidé, presque pour la première fois de sa vie ? Décidé de vouer une part de son âme au petit bébé qu’il avait pris dans ses bras, pour l’assagir et faire taire ses pleurs. Il ne dit mot, ni n’émit aucune protestation, lorsqu’il vit Skylar disparaître, furieuse d’une certaine manière ; il n’savait pas vraiment ce qu’il y avait à lui reprocher – il avait presque essayé de faire les choses bien. Quand bien même il était resté un nombre infini d’heures avec la plaie béante, salie par les intempéries, sanglantes et suintantes, il avait fait des efforts ensuite – une fois arrivé dans sa misérable chambre de motel solitaire, Cesare avait trouvé l’alcool le plus fort qu’il avait sous la main, et presque mécaniquement, il avait accompli ces gestes qu’il connaissait si bien désormais. A partir d’un certain âge, sa mère n’était plus venue pour raccommoder ses plaies : il avait dû apprendre à le faire lui-même – car on n’peut jamais compter que sur soi-même, l’énième phrase solitaire balancée par un être qui débordait de toutes parts, d’une haine viscérale. D’une solitude grandiose. Pour certains, Rafael DeMaggio avait tout pour avoir été un bon père – il avait réussi à garder ses gosses vivants, malgré tout ce qu’il leur avait imposés, c’était sûrement un exploit, en soi. En voyant revenir la blonde à ses côtés, Cesare soupira, rattrapé par la fièvre à laquelle il n’avait attardé que trop peu d’attention jusque-là : encore une fois, c’n’était pas faute d’avoir essayé. D’avoir avalé une bonne poignée d’aspirine pour s’assommer, et dormir, d’une quelconque manière. Comater, serait probablement le terme le plus exact : une nuit plongée dans le noir le plus complet, les ténèbres les plus opaques qui soient. Ni visage démoniaque, ni spectre, ni souvenir poussiéreux n’étaient venus le poursuivre, cette fois-là ; presque la dernière fois qu’il avait eu un sommeil réparateur, jusqu’à aujourd’hui. Rien n’pouvait plus désormais réduire au silence les monstres qui sommeillaient dans son esprit, la mort qui s’était incrustée sous sa chair. La marche imprenable de l’agonie dans laquelle il avait plongé, tête la première. Ce serait lâcher les armes. Ce serait être lâche. Ça irait à l’encontre de tout ce qu’il avait toujours appris. Mais ça serait faire un pas vers Aria. « Souviens toi, chaque blessure que tu soignes n'est qu'un leurre. Je la rouvrirai avec d'autant plus de violence. Il, me disait toujours ça. » l’effroi glissa sous sa peau, alors qu’il refermait le bout de ses doigts, sa main toute entière autour du torchon qu’elle venait de lui confier. Ou peut-être était-ce la sueur froide, qui avait glissé comme un voile pernicieux sur toute sa peau, qui fit frissonner tout le long de son échine. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que ce soit eux ? Qu’ils échouent dans de telles vies ? C’n’était là que la vérité grandiose, l’immuable question à laquelle ils ne trouveraient jamais de réponse. C’était comme ça, juste comme ça ; l’injustice du hasard dans toute sa splendeur.

Mâchoires crispées, les muscles de son corps tendus, Cesare lâcha un râle de douleur, un grognement au moment de sentir le flot glacial de l’alcool glisser sur sa peau. Glacial, au point d’en être brûlant – de marquer d’une douleur mordante ses chairs encore à vif. C’était bon signe sans doute ; bon signe qu’il se retrouve à serrer, serrer encore et encore plus fort, le vulgaire bout de tissu dans son poing. Ça voulait dire que sa jambe n’était pas morte, que les tissus mis à vif par la brûlure n’avaient pas pourri sur place. Bon signe ; s’il trouvait quoi faire avec ses jambes, avec ses bras. Avec son être tout entier, réduit à néant, déchiré de parts en parts. « Ca s’soignera pas. » lâcha-t-il finalement d’une traite, chaque mot écorchant sa gorge avec plus de rage que le précédent. C’n’était pas une blessure de chair qu’il avait là ; pas une de ces plaies qui deviendraient cicatrices, auxquelles il était tant habitué. Trop habitué. Peut-être était-ce le contrecoup de la douleur, de chaque parcelle de son corps crispée au possible, de la fièvre, l’ivresse qui glissait déjà sous sa peau. Peut-être était-ce simplement le désarroi, qui s’abattait si brutalement sur lui ; cette vérité qu’il n’avait pas voulu prononcer jusque-là, qu’il n’avait que la force de dire maintenant. Face à Skylar ; nul autre qu’elle. La subtile trahison de la faiblesse ; Cesare avala une bouffée d’air, avant d’essuyer d’un revers de main rageur les traitrises de son âme – les larmes qui avaient bordé ses paupières, l’expression nette et indéniable du désarroi qui le paralysait de la tête aux pieds. Là, sur terre. Victime de la vie, victime de la gravitation qui le collait au sol. Victime de la prescience de la réalité. S’était-il déjà laissé sombrer, de la sorte ? Pas même devant la tombe de Skylar, ni quand Isolde lui avait balancé ces vérités indiscutables en pleine tronche. Ni quand il avait observé de loin – de trop près pourtant – le martyr de sa sœur. Ni quand elle lui avait fait comprendre à quel point il n’pouvait rien y changer ; que les fautes étaient déjà commises. Les fautes. Il n’semblait n’être plus que ça désormais : son sillage, rempli de fautes qui avaient tant coûté. Son futur, empli de noirceur. Qu’elle referme sa plaie de toutes les manières possibles et imaginables, sa peine n’était sûrement que naissante. « J’ai rien pu faire, Sky’. Et j’peux rien faire… j’sais pas quoi faire. » probablement les pires démons qui soient ; ceux qu’il aurait dû fuir, coûte que coûte. Ceux qui n’auraient jamais dû faire partie de sa vie : dans l’esprit de ses géniteurs, sa destinée avait été toute tracée. Pour lui aussi, pendant longtemps. Pendant vingt-six ans. Et maintenant ? Maintenant quoi ? Il n’y avait que l’écho du vide, la brutalité de l’absence qui répondait à ce lascif questionnement – Skylar n’aurait probablement pas la réponse non plus. Parce qu’elle était encore là, à travers la solitude, les intempéries, la grandeur de l’injustice du monde – lui, il n’était déjà plus qu’à moitié là. Ni chasseur. Ni mutant. Plus même frère. Ni même fils. Le vide à l’état pur, l’errance la plus criante ; et personne de l’autre côté des épreuves.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeSam 24 Oct 2015 - 13:50





some friends come into your life only for a season    

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Ce signal de détresse au fond des yeux d'une seule personne. Un SOS pour une âme en perdition, qui s'évadait sans la permission pour réclamer l'absolution. S'il était venu ce soir, ce n'était pas pour un pardon ni même de la pitié, simplement pour soulager toute sa peine qui profitait de ses blessures pour se glisser dans ses veines. Alors que l'alcool venait à se glisser sur la peau du jeune homme, elle se revoyait à sa place, dans la douleur d'un moment de terreur. Skylar n'avait jamais supporté qu'on la touche, et il fut toujours question de se faire soigner par sa mère à l'époque où cette dernière était encore vivante et que le secret de la mutation était enterré dans les bas fonds d'une gamine terrorisée. Ce cri perçant, rappelant amèrement que cette douleur ne serait jamais véritablement cicatrisée, qu'elle reviendrait, et que les suivantes seraient d'autant plus profondes et marqueraient le corps sans jamais s'envoler. Ce fut sa mère, qui durant des années, soigna l'enfant en lui chuchotant que demain serait meilleure, mais qu'il fallait toujours se taire et que cette misère serait toujours éphémère. Misère ? Drôle d'ironie pour une famille aussi bourgeoise que fut celle des Cunningham. Qu'importait, la misère fut longtemps dans le cœur de la demoiselle la seule chose qui parvenait à la définir, même si ma mère tentait de persuader l'enfant qu'elle était plus que cela. Qu'importait, ce n'était pas cette femme que la blonde citait ce soir face aux ecchymoses de chair de son ami d'enfance : mais son mentor. Il fut toujours violent dans ses gestes autant que dans ses propos, comme un cercle vicieux dont l’échappatoire était la fin de tout espoir. Citer celui qu'elle haïssait le plus en ce jour, celui qui était mort de sa main. Son père n'avait jamais dit ces mots, pourtant cela aurait plus sortir de sa bouche tellement cela puait l'arrogance. Sky' se plongea dans un silence, fermant les yeux quelques secondes en assistant impuissante à la détresse de son ami d'enfance. Pour personne, ou presque, elle ne ferait cela, c'était sans doute cette idée qui habitait le commun des cons. Faith mourrait pour de nombreuses raisons, et la haine du hunter ne fut jamais la première. Il n'était pas cassé, il n'était pas un déchet qu'elle laisserait sur un coin de route. Brisé, il l'était sans aucun doute, et c'était pour cela qu'elle ne laisserait personne l’entraîner dans l'hubris dont elle fut la victime : le plaisir du massacre. Il était comme elle, il y a de cela sept longues années, quand elle fut déclarée morte pour subir des examens, des traitements, pour parvenir à la guérison de son sang et de sa nature. Skylar ne laisserait pas son dernier souvenir d'enfance s'écrouler tel un château de carte, si elle devait se consacrer corps et âme à sa guérison : elle le ferait.


La souffrance s'extirpait de sa bouche, crispant sa main, ne perdant pas le contrôle de ce qu'elle faisait, continuant de faire couler l'alcool pour être certaine que cette dernière ne finisse par pourrir. Ezekiel aurait été une solution intelligente, après tout, il était médecin et il avait déjà sauvé Faith de situation bien plus dramatique. Il aurait suffi d'un coup de fil, de sortir ce téléphone qu'elle s'était procurée le lendemain de la mort de son mentor par le biais d'un contact qui était apte à lui fournir un appareil non traçable. Elle n'était pas dans l'annuaire officiel, son nom était faux, son adresse était fausse et elle investissait dans cet appareil simplement pour préserver les personnes qui comptaient à ses yeux. Un simple SOS et la blondasse débarquait avec un fusil à pompe. Mais ce soir, elle ne pouvait pas prévenir son médecin habituel, ce n'était pas tellement l'avis de Cesare qui comptait, mais plutôt l'état physique de la demoiselle qui porterait problème. Trop tactile avec Zeke, que son petit jeu de cache cache s'envolerait bien vite. DeMaggio allait devoir se contenter d'une infirmière d'infortune, qui n'avait ni la formation ni la délicatesse nécessaire pour être douée dans ce rôle. Il lâcha une phrase dans le vent, une affirmation qui sonnait vraie, puisqu'elle l'était. La mutante laissa la phrase flotter dans l'air quelques secondes, comme si le silence était la seule réponse possible et que cela se substituait à des mots.  « Tu oserais remettre en doute mes talents d’infirmière ? » La question nageait dans le sarcasme. La blonde ne voulait pas instaurer une ambiance chaleureuse, mais malgré son état : elle était heureuse de le voir. La blonde soupira alors en continuant de vider le flacon : elle le viderait jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une goutte.  « Non, ça n'se soignera pas, ça se cache et on s'habitue, cela paraît moins douloureux avec le temps. » Faith ne parlait pas d'elle, mais plus du passé respectif des deux jeunes gens. Il pouvait dire ce qu'il voulait : l’entraînement de hunter n'avait rien de tendre. La blonde en gardait des souvenirs douloureux, certes ce n'était pas les pires, mais les premiers coups brisent toujours plus que les seconds. Elle ne voulait pas lui mentir, le bercer dans des illusions, d'autant plus si elle avait raison pour l'objectif de sa venue. Cette fille, cette gamine que Sky' serait toujours aux yeux du garçonnet, c'était le dernier recours qu'il avait. Ni sa famille, ni ses amis – tenté qu'il n'est réussi à conserver ces derniers en supportant la mentalité anti-mutante -, et encore moins sa sœur. Sa sœur, c'était elle qui fut toujours tout pour lui, elle ne le savait que trop bien. Ce désespoir, pour qu'il renonce à tout amour-propre en venant quémander de l'aide : il avait perdu la seule chose qu'il aimait. Faith ne comblerait rien, elle serait simplement la confidente.

Il prononça encore quelques mots, mais cette fois-ci, c'était une plainte bien plus personnelle que la précédente. La bouteille toucha à sa fin au même instant, la blonde se redressant alors pour déposer la bouteille sur la table basse. Elle redressa son dos, assise face à lui avec un sourire compatissant sans pour autant le prendre en pitié. Pourquoi ne craquait-elle pas ? Pourquoi son seul moment de faiblesse fut lors de la perte de sa mutation et qu'il était simplement la cause d'un effet secondaire ? L'insensibilité apparente de Faith, ce besoin de toujours se tenir droite et de ne jamais pleurer, comme si c'était la preuve ultime de son humanité. Cesare avait à cet instant, bien plus d'humanité qu'elle. Elle se revoyait, quand perdue dans les rues de sa ville natale, elle se retrouva seule, perdue dans la criminalité d'une ville qui s'écroulait à mesure que le temps s'écoulait. La demoiselle ancra son regard dans celui qui venait de perdre toutes ses illusions. « Et tu le ne sauras jamais. » Elle sera encore la gamine dure, celle qui ne réconforte pas comme il faut, mais elle avait au moins la sincérité de vouloir l'aider. « Quand tu croiras sincèrement ce qu'il est bon de faire, tu seras détesté et tu perdras ceux que tu aimes. » La demoiselle baissa son regard pour saisir le bandage et commencer à dessiner les formes de son ami pour parvenir à éviter la contamination par des microbes. « Quand tu tais tes convictions, tu deviens l'hypocrite et tu seras critiqué pour cela. Quand tu perds, absolument tout, tu t'accroches à un espoir, infime, celui qui semble te convenir, et tu seras aux portes du désespoir. » Faisant un geste répétitif semblable à ses phrases qui se faisaient écho, répétant sans cesse la même boucle pour cacher la blessure. Cette blessure n'était rien comparée à celle qui hanterait Cesare toute sa vie. « Tu vas comprendre, que tout est éphémère, et que quand tu aimeras sincèrement une chose, ou quelqu'un, ta seule peur sera de le perdre, alors tu te berceras dans l'idée que s'attacher à personne est une solution louable. Mais derrière tout cela, il y a une chose que personne ne pourra t'arracher : tes convictions. Pas celles de tes parents, les tiennes. Tu n'es pas qu'un sang, qu'un chasseur avec un destin tracé, et tu n'es certainement pas seul. » La demoiselle déposa finalement sa main sur le bandage pour achever ce dernier. « Ne laisse personne venir te dire, ce que tu es ou ce que tu dois faire, et surtout pas moi. Parce que pour moi, qu'importe ce que tu-es, tu es le seul beau souvenir que je garde de mon enfance, et tu le resteras. » Elle ignorait si elle parlait de son propre vécu, d'une généralité, ou si elle était simplement trop nulle pour venir lui donner des conseils intelligents. Faith avait perdu tout sens d'une vie sociale sereine.







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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeDim 25 Oct 2015 - 20:30


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some days, it's hard to see. if i was a fool or you a thief. made it through the maze, you found my one in a million. the scar i can't reverse when the more it heals, the worse it hurts gave you every piece of me. don't wanna risk missing, don't know how to be so close to someone so distant w/faith cunningham & cesare demaggio.

L’humanité n’était pas immortelle ; Cesare portait le poids de cette loi naturelle immuable sur les épaules désormais, la vérité grandiose qui n’avait que trop peu régi sa vie. L’héritage DeMaggio avait toujours été amené à prospérer, à se porter de génération en génération, et sûrement que ni lui, ni Aria, ni leurs parents avant eux, n’avaient songé à l’omniprésence d’une mort certaine, flottant tout autour d’eux, à partir du moment même où ils avaient pris leur premier souffle sur cette terre. Aria avait toujours été impatiente, imprudente, vengeresse à l’excès ; et tout ce que le grand-frère qu’il avait été avait su retenir, c’était l’approche incessante de la Faucheuse à chaque faux pas qu’elle commettait. Aria. Aria. La mélopée blessée de ses instincts ne faisait que renforcer le sentiment de plomb qui demeurait au fond de lui désormais : ce spectre glacial qui avait paralysé son être tout entier depuis le moment même où il avait découvert le corps de sa sœur. Le DeMaggio se souvenait de la façon dont son cœur avait semblé s’effondrer en mille petits morceaux, avant de sombrer droit dans les abysses de son être : celles qui avaient toujours tout avalé, tout détruit sur leur passage. Sauf Aria, sauf Isolde, sauf un mince brin d’espoir – ces quelques miettes de croyance auxquelles il avait voulu se raccrocher, coûte que coûte, peu importaient les intempéries qui traversaient sa vie. Les tempêtes, les ouragans, le chaos sous toutes ses formes ; Cesare s’était senti avoir les armes de les affronter. Tant qu’il avait eu sa sœur à ses côtés, tant qu’il avait eu de quoi lutter. Tant qu’il avait eu une ultime âme à sauver, celle qui avait le plus importé dans l’équation du monde. Il avait fait exploser un entrepôt entier de mutants pour l’arracher aux griffes de leurs parents ; mais il aurait pu faire plus encore, il aurait pu brûler et dévaster le monde sous leurs pieds rien que pour la protéger elle. Elle et personne d’autre. Alors que la solitude avait soufflé comme un vent hivernal autour de son être depuis le début de son existence, Aria avait été la seule chaleur à laquelle il avait bien voulu se raccrocher – pendant tant de temps, tant de temps qu’il avait commis l’erreur stupide de la croire acquise. Acquise, pour toujours à ses côtés, inatteignable aux griffes des démons perfides qui les entouraient : qu’ils s’attaquent à lui, qu’ils le torturent lui, qu’ils le dissèquent comme un rat de laboratoire lui. Ses convictions, les chants de sa détermination impérieuse, personne n’avait daigné les entendre – pas même un quelconque Bon Dieu planant au-dessus de leurs têtes. Personne. Personne n’avait sauvé Aria, personne n’avait fait quoique ce soit pour elle. Personne, pas même alors que Cesare avait gaspillé ces précieuses minutes pour sauver d’autres vies, celles de parfaits inconnus à l’égard desquels il ne pouvait ressentir désormais qu’une haine brûlante. Détester, c’était le mot ; à observer le monde qui continuait de vivre, la population de Radcliff qui continuait de se débattre dans la même eau crasseuse que la veille, Cesare ne pouvait s’empêcher de tous les haïr. De tous les haïr au point de vouloir les tuer, tuer comme il l’avait si bien fait depuis qu’on lui avait foutu un flingue dans la main. Tuer, c’était la seule chose à laquelle il était bon.

La douleur coursait à travers tout son être, bien familière avec celle de ses chairs, celle que Skylar était incapable de soigner, malgré ses efforts – non, elle n’était pas une si bonne infirmière que cela, tous les deux le savaient sûrement. Ça faisait partie de ces choses qui n’changeaient pas, peu importait le temps qui passait, les années qui avaient couru. Quelque chose qui rallongeait l’illusion qu’ils se plaisaient tant à alimenter : comme si aucune année n’avait passé depuis leur dernier tête à tête. Comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, ne s’étaient jamais détournés l’un de l’autre. Comme si elle n’avait jamais été prétendument enterrée, et qu’il ne s’était pas tenu sur sa petite pierre tombale, le cœur déjà dévasté. Combien de choses avait-il confiées à Aria par la suite ? Combien d’histoires sur Skylar et lui, l’indestructible duo qui avait franchi toutes les différences ? Il avait aimé Skylar à s’en sentir mourir à petit feu sans elle ; mais perdre Aria… perdre Aria, c’était une de ces douleurs indescriptibles, une de ces peines à nulle pareille. Ca rendait tout si minuscule, si insignifiant, si… inutile. Là, sa peau et ses muscles à vif s’étaient déjà adaptés à la brûlure de l’alcool, quelques grimaces tirant le visage du DeMaggio en de vagues traitrises qui n’avaient pas d’importance ; ses yeux noirs perdus dans le vide, Cesare ne s’accrochait plus à rien, à rien pour capturer ses prunelles dans une observation quelconque. Pas même Skylar, la Skylar qu’il était désespérément venu chercher ici et maintenant, alors que l’alcool, la solitude, la froideur du vide ne trouvaient guère moyen de le consoler. Cette amie d’autrefois, les poussiéreux souvenirs qu’ils partageaient, pouvaient-ils seulement l’aider ? Il l’espérait, l’espérait de toute son âme – l’hurlait des profondeurs de ses entrailles. Car si elle ne le pouvait pas ; plus personne ne le pourrait. Plus personne, maintenant qu’il n’y avait plus Aria. Personne ne l’avait connu comme sa cadette, personne n’avait pu le comprendre comme sa cadette. Il était là, le triste bilan de son existence ; Cesare DeMaggio était un spectre pour tous les autres, tous les autres si ce n’est ces quelques rares personnes qu’il avait lui-même choisies. Et qui désertaient son existence l’une après l’autre. Sa sœur, en tête, quand bien même il aurait cru qu’elle aurait toujours son âme accrochée à la sienne à lui ; Aria avait lâché prise. Aria lui avait été arrachée et avait, d’une manière bien injuste, abandonné. Rien ne répondait aux agonies perfides qui trahissaient l’être tout entier du chasseur ; rien, juste le vide en lui, et Skylar ne semblait pas pouvoir lui trouver de quoi survivre, continuer. Continuer – comment l’avait-elle fait, elle, alors qu’elle avait tout perdu ? Son honneur, le peu d’amour qu’ils pouvaient gagner dans une existence telle que la leur, tous ses repères, sa famille, la maigre protection d’un toit ? Oui, les chemins désastreux de leurs existences étaient infiniment similaires, et pourtant, les mots prononcés par sa meilleure amie d’enfance ne trouvèrent guère le chemin jusqu’à l’âme du DeMaggio. Celle-ci se mourait à petit feu, à défaut de son corps, qui luttait, luttait ; il le sentait, en sa peau, les fibres de ses muscles pulsant sous les soins apposés par la jeune femme, ce bandage qu’elle serrait autour de sa jambe : n’avait-elle pas le moindre bandage pour le reste ? Les espoirs, ces attentes qu’il avait cherchées au fond du regard clair de sa vis-à-vis, Cesare les fuit soudainement, détournant le visage face aux répliques de Skylar – ou plutôt de Faith, sans aucun doute. Faith l’inconnue totale ; un démon à la contenance indescriptible, avec le visage de son amie d’enfance. Quel paradoxe ; c’n’était pas Faith qui, ici, ce soir, trouverait un chemin jusqu’à l’esprit du DeMaggio, jusqu’à cet instinct qui ne lui avait jamais fait lâcher prise. Peu importaient les plaies, peu importaient les coups, peu importaient les obstacles.

Tout ça, c’était avant ; avant. Et maintenant, Faith l’inconnue pouvait voir un Cesare tout aussi inconnu tomber en ruines juste sous ses yeux. Avait-ce été une erreur de venir jusqu’ici ? Leur conversation dans la rue avait été fracturée par des incompréhensions qu’ils avaient fuies – et pourtant, celles-là mêmes qui revenaient tendre l’air entre eux. Il aurait voulu, ne pas avoir commis d’erreur en venant là ; il aurait voulu, presque égoïstement, que la mort d’Aria puisse servir à ça. Les réunir, comme autrefois, l’immuable autrefois. L’inatteignable autrefois. L’autrefois qu’ils n’étaient plus. Tout ce qu’elle décrivait, il avait l’âpre sentiment de l’avoir déjà vécu : la décision que personne n’pouvait comprendre, celle d’échanger la vie de sa sœur contre celles de dizaines de dégénérés. Tout c’qu’on lui avait si volontiers foutu sur les épaules – combien d’erreurs, combien de faux pas avait-il commis à vrai dire ? Trop, probablement. Trop pour une vie ; et l’usure que cela avait eu sur son âme, il l’avait presque oubliée avant tout ça, parce qu’y’avait eu Aria, Isolde, un brin d’espoir à sauvegarder. Maintenant. C’était une autre histoire. Il n’était plus un souvenir heureux, pour personne ; il n’était que noirceur, ténèbres qui avalaient la substance du monde et tout sentiment de fierté quel qu’il soit : pour son père, pour sa sœur, pour Isolde, pour tous ceux qui l’avaient connu, il n’était désormais que damnation, l’embrassade d’un malheur qui avait touché trop de vies déjà. Ni un DeMaggio, ni un chasseur, ni un transmutant. Pas même un humain, parce que c’n’était même pas ce qu’on lui avait appris à être – s’acclimater au monde des indifférents lui était impossible désormais, vingt-six ans trop tard. Il n’était pas un beau souvenir. Il n’pouvait plus l’être, plus maintenant. « Arrête, Sky’. » lâcha-t-il finalement, la voix enrouée par les regrets, les actes manqués et toutes les erreurs qui lui enserraient la gorge. « J’suis pas tout ça. Tu m’connais pas. » la dure et âpre vérité venait de passer ses lèvres comme s’il avait parlé de la chose la plus banale qui soit – avec une froideur qui le possédait corps et âme désormais ; plus de place pour les états d’âme, les mots soigneusement choisis, les bons sentiments. Si ça n’avait eu qu’une infime place dans son existence jusque-là, ça n’avait été alimenté que par une seule personne. Une personne morte, désormais. Il avait sûrement été tout ça, ou aurait pu l’être, à l’époque où elle, elle avait été Skylar, juste Skylar. Peut-être une fille de chasseuse, mais la gamine qu’il avait côtoyée tous les jours, jusqu’à en connaître les moindres recoins. Elle n’était plus Skylar. Il n’était plus un DeMaggio – et ces identités qu’ils avaient tant repoussée de leurs êtres, ç’avait été ce qu’ils avaient connu, aimé de l’autre. Dans un soupir, il tenta de ravaler de l’air, pour le découvrir brûlant, aussi brûlant que les flammes qui avaient manqué de dévorer le cadavre abandonné de sa sœur. Elle ne le connaissait pas, il ne la connaissait pas ; la preuve était sans doute là, dans leurs silences. Dans l’inconstance, l’incapacité qu’il avait à lire dans les yeux de la jeune femme qu’il observait attentivement. Un dernier effort, une main du chasseur vint s’écraser contre la joue de son interlocutrice, analyser la blessure traitresse qu’elle avait à la lèvre. « Qu’est- c’qu’y t’est arrivé, Sky’ ? » il y a quelques heures, quelques jours à peine quand elle avait récolté cette vilaine blessure. Sept ans plus tôt également, lorsque tout le monde l’avait crue morte, lorsqu’il l’avait crue morte. Les vides de leurs existences ne se remplissaient pas d’eux-mêmes, contrairement à ce qu’ils avaient voulu si aisément croire : ils allaient devoir les remplir eux-mêmes, s’ils n’voulaient pas se perdre. Et elle avait dû le saisir dans ses yeux sombres à lui, il n’avait plus la force de perdre personne désormais.
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeDim 25 Oct 2015 - 22:23





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« Parce que tu crois que t'es capable de dire qui tu-es ? Mais pire encore : sais tu ce que tu veux être ? » Cette remarque planait dans le vent. Elle était douce, dans des circonstances autres, elle aurait été piquante et pointée vers lui comme une accusation. Cela pourrait sembler être une question pleine de haine. Qui était-il ? Elle pourrait lui balancer sa nature profonde, sa triste éducation en totale contradiction avec sa nouvelle nature, ses actes et ce qu'il pouvait éprouver. Tout en une simple phrase, des interprétations qui se perdaient en possibilités. Skylar pouvait l'accuser, avec hypocrisie, mais l'accuser de bien des crimes. Lui rappeler, que durant des années, il avait massacré ceux qui étaient comme lui : des monstres difformes génétiquement. C'était facile, de lui faire porter de la culpabilité sur son humble cœur. Cette idée vicieuse, qui coulait dans les veines, qu'il ne fut que l'instrument d'une destruction. Cesare fut une arme, un objet que sa famille avait manipulé tel un jouet. Si elle fut la poupée de cire, il était désormais le petit soldat de plomb. Une poupée se cassait, tandis que le soldat fondait. L'enfance ne brillait plus dans le regard de l'un ou de l'autre, ce n'était que des souvenirs qui se fracassaient les uns contre les autres. Elle ne voyait en lui que ses souvenirs, et elle se fichait du reste. Bien évidemment, après les premières retrouvailles, elle fit une enquête sur la famille DeMaggio, mais rien de malsain. Cette famille était toujours la même, et la blonde ne chercha pas à en savoir davantage. Le nom de la blonde portait du sang autant que celui de son ami d'enfance, alors en aucun cas elle n'oserait venir prétendre que son linge sale avait plus de dignité que le sien. La mutante pouvait simplement se retourner la question, se demander ce qu'elle était et ce qui lui restait pour vivre. Qu'importait. Le sujet n'était pas ce qu'elle était, et l'ancienne terroriste se persuadait qu'elle accordait toujours plus de crédit à ce qu'elle voulait n'être que ce qu'elle était réellement. Un acte pouvait être monstrueux, mais avec des intentions louables. Oui, elle portait de nombreuses fautes sur ses épaules, mais elle se releva toujours avec plus de conviction et devait désormais supporter la culpabilité de ses erreurs. Cesare apprendrait à en faire autant, à se taire et faire le mort lorsque cela s'avérait nécessaire. Le jugement dernier n'était pas encore venu, et la vie n'offrirait aucun repos à la demoiselle pas plus qu'au jeune homme. La lutte ne cesserait jamais, elle se poursuivrait dans la haine et dans le sang des individus qui se trouvaient sur le chemin des deux chasseurs. La paix n'était pas une option, comportait le chemin qu'il décidait d'emprunter : la guerre reviendrait le hanter. La mutante ne savait que trop bien le prix du changement, ce changement qui s'effectuait sur l'instant mais qui hantait toute une vie sans jamais pouvoir revenir en arrière. La demoiselle ne rebrousserait pas chemin, et Cesare ne le pourrait pas. L'espoir d'une vie belle était à mettre au placard. Il fallait l'enfermer, l'oublier et faire en sorte de quitter ce monde d'illusion. C'était cela la nouvelle doctrine qu'il allait devoir s'imposer : avancer avec les souffrances du passé. La seule véritable question était donc la seconde : ce qu'il désirait être et non pas ce qu'il était. La mutante laissait cette question dans l'air, elle n'attendait pas de réponse même si celle-ci devait se résumer à un putain de « non ». Skylar se posait peut-être elle-même encore cette question fatidique, et peut-être qu'un jour elle aurait la réponse à ses nombreuses interrogations. Mourir dans l'ignorance n'était pas dans les objectifs de la demoiselle.


Il déposa finalement sa main sur la joue, proche de sa lèvre égratignée. Puis vint une question, celle qui devait lui brûler l'esprit depuis la révélation de la « résurrection » de la blondasse favorite des hunters. La mutante resta silencieuse, plongeant son regard dans le sien. Écoutant sa demande, tellement douloureuse, cette question naturelle, avec une réponse qu'il méritait plus que n'importe qui. Personne ne pouvait lui donner ce qu'il voulait, si ce n'est elle. Il la regardait, comme un ultimatum, comme une vérité qui devait sortir sous risque de voir la relation s'envoler avec lui et de le perdre à nouveau. L'échange dura quelques instants, les yeux clairs plongés dans les yeux ténébreux du jeune homme. Il voulait plus qu'une réponse, il voulait l'histoire de la mutante, l'histoire derrière Faith, et la véritable fin de Skylar. Faith resta braquée sur lui, commençant un discours qu'elle ne répéterait pas.  « Rien. » Marquant une pause légèrement, sans pour autant détacher son regard et sans pour autant lui laisser le temps de venir grogner, elle continua sur sa lancée en venant retirer la main du jeune homme pour la retirer de sa joue. « Il y a 7 ans, on m'a dit que je n'étais rien. » Passant une main dans ses cheveux en venant saisir une mèche blonde. « Les 27 premiers jours de mon internement dans un centre médical, j'ai supplié. J'ai cru, avec sincérité, que quelqu'un viendrait me chercher, que mon père reviendrait et qu'il accepterait en sa fille cette chose qu'il haïssait sans raison. Il me déclara morte, et pour lui, je l'étais. Les 338 jours qui suivirent, j'ai arrêté d'espérer. » La mutante ne se perdait pas dans des longues déclarations, refusant de se faire passer pour une victime.La blonde quitta son canapé, incapable de rester assise, tournant le dos à son ami en posant une main sur son ventre avec une boule qui la dévorait. Ne jamais raconter cette histoire fut une priorité pour la demoiselle, mais perdre Cesare était insupportable. « La fuite fut désastreuse. Je me souviens encore de la neige sous mes pas, du sang de l’infirmier sur mes mains après lui avoir frappé la mâchoire contre le sol. Je me sentais libre, mais cette liberté je la goûtais dans la haine. Je souffrais, tellement.  » La mutante laissa finalement sa main couler le long de son bras en retournant son visage vers celui qui entendrait cette histoire pour la première et dernière fois. Simulant un sourire pour finalement se détourner à nouveau en sentant une larme coulée sur sa joue en avançant vers la baie vitrée qui donnait une vue sur la ville entière et une simple terrasse que Faith n'utilisait jamais. « Elijah. Il se nommait ainsi, celui qui me trouva après ma fuite. Il vit en moi, un corps et une arme et... » Faith observait son propre reflet dans la vitre, se retrouvant elle-même à dire qu'elle n'était qu'une pute avec un flingue à la main. Sa respiration était silencieuse, ses larmes coulaient sur sa joue en silence et elle ne daigna pas se retourner. Ce n'était rien, elle ne cédait pas. « J'ai massacré des humains, posé des bombes, tué des innocents, brisé des foyers, et cela durant deux ans, avant de finalement m'enfuir. Sky' est morte ce jour-là. » La demoiselle fit une pause, avant de détourner le visage, débordant de larmes vers son ancien ami. « Sais-tu, que fuir un terroriste obsédé par toi n'a rien de simple ? D'autant plus quand ce dernier possède la capacité de contrôler n'importe qui. Lorsque tu m'as croisé, j'étais cloisonnée dans une maison, 12h par jour, avec le seul espoir qu'il vienne m'achever au petit matin. » La blonde haussa les épaules alors en esquissant un sourire. « On a tous nos démons, le mien est désormais mort. Il ne m'est rien arrivé, j'ai simplement arrêté d'espérer. » Et sans Ezekiel, elle serait morte, noyée dans sa propre haine.








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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 15:24


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Les états d’âme lui collaient à la peau ; Cesare n’était plus que ça, blessures béantes et saignantes offertes à la vue de tous – ou de ces quelques rares exceptions vers lesquels il allait s’échouer. Skylar en tête, peu importait le temps qui avait couru ou leurs brèves retrouvailles ; au moment de perdre sa sœur, le DeMaggio était alimenté par l’ardent besoin d’avoir quelconque chose à quoi se raccrocher. Un souvenir de l’autrefois, un visage qui avait constitué sa vie ; quelqu’un, en qui siégeaient les mêmes monstruosités qui gouvernaient son âme. Dévisager la blonde avait pourtant des arômes perfides de redécouverte, synonymes du temps qui avait passé – sept longues années qui les avaient façonnés en d’autres choses que les héritiers de leurs parents. Sept années durant lesquelles Cesare s’était totalement perdu, cherché ; sept ans pendant lesquels il avait été prêt à commettre tous les actes possibles et imaginables, si cela pouvait lui offrir l’assurance de savoir de quoi allait être fait demain. Pendant tant de temps, il s’était accroché à la volonté de rester un DeMaggio, qu’il avait amoncelé plus de cadavres que dans toute sa vie de chasseur : dégommant les dégénérés comme s’ils n’avaient été que du bétail mis sur une chaine impossible à briser, dont il était lui-même le chef d’orchestre, tentant de rallier avec ces brins de famille qu’il laissait trop souvent derrière lui. Le mensonge avait fait partie intégrante de son existence, et les vérités enfin éclatées au grand jour n’avaient fait qu’aggraver son cas. Aujourd’hui, s’il devait croiser son père dans la rue, ils se lanceraient dans une guerre ouverte qui verrait arriver leur mort tant promise ; l’inébranlable famille DeMaggio n’était devenue plus que ça, des miettes, une destruction perfide qui prenais cours entre chacun de ses protagonistes désormais. Jamais le Cesare que Skylar avait côtoyé, n’aurait un jour accepté l’éventualité de lever une arme mortelle contre la tempe de son père ; et pourtant, ce soir, dans les ténèbres infernales qui l’avalaient, c’était la seule issue que le chasseur pouvait se sentir accepter. Le parricide, la mort certaine d’un acte démesuré et irréfléchi ; à quoi bon continuer, de toute manière ? Chaotique de bien des façons, cet entretien avec son amie d’enfance ne donnait aucune réponse aux questions intestines qui demeuraient en lui : personne ne pourrait le faire, sans doute, mais Cesare avait bien trop souvent pris des décisions désastreuses pour envisager de le faire à nouveau. Pourquoi ne pas faire sauter encore une fois un entrepôt plein de transmutants, avec l’assurance que c’était la bonne chose à faire. Pourquoi ne pas se planter l’aiguille du vaccin dans le bras, et tenter de renouer avec les cendres de son passé. Ses options étaient limitées, aucune d’elle ne le tentaient ; rien ne le tentait désormais – la plénitude même de la vie le répugnait au plus haut point. A la réalité pure et dure, palpable, il n’y avait désormais plus que la peine électrique rejetée par la brûlure à sa cuisse, qui avait le moindre sens : elle avait ce côté familier, presque plus familier que la jeune femme qui se tentait à ses côtés – et cette façon de mordre ses chairs au point de le faire se sentir vivant. Vivant. Trop vivant. Tout comme elle, elle l’était, trop vivante pour une morte que lui avait imposé tout son cœur ; la mort de Skylar avait changé sa vie, d’une façon qu’elle ne pouvait pas soupçonner – lui non plus, sans doute – sa résurrection était à l’image de leur face à face. Complexe. A mi-chemin entre la glace qu’étaient devenus leurs êtres tout entiers, et cette chaleur doucereuse qu’elle avait apportée – autrefois.

Autrefois. L’autrefois au visage familier. Quel paradoxe auquel il se raccrochait ici ce soir ; Faith n’était pas Skylar, et le Cesare dévasté qui était arrivé au seuil de sa porte, n’avait plus rien de similaire avec le gamin qu’elle avait connu. Ils s’étaient pourtant connus, sur le bout des doigts, mieux que n’était capable de le faire l’autre ; peu importaient ces histoires de mutation secrète, pendant bien longtemps, le DeMaggio avait pu regarder les prunelles de son amie en sachant tout ce qu’elle pensait. Parce qu’il avait pensé la même chose, à de bien nombreuses reprises ; si complices dans le fait de ressentir le poids des responsabilités, la prescience de la couronne apposée sur leur tête dès le jour de leur naissance. La malédiction, simple et immuable, de porter un nom qu’on n’avait pas demandé. Et la marche du destin qui s’ensuivait : le récit de Skylar commença presque de manière insoupçonnée – suspendu à son rien, Cesare avait presque détourné le regard, saisi par l’amertume du rejet. L’énième rejet. Il n’était pas motivé par une curiosité malsaine, l’âpre besoin de savoir ; c’était surtout l’ultime espoir de renouer avec ce qu’ils étaient – le temps perdu, si vite perdu. Presque un moyen de se détourner de sa misère à lui pour se focaliser sur celle de quelqu’un d’autre : est-ce que Skylar était capable de voir tout cela, de comprendre tout cela ? Peut-être bien. Peut-être bien était-ce juste pour ça, qu’elle lui en parlait enfin ; ils n’étaient plus dans une rue noire où toutes les oreilles pouvaient errer, ils étaient dans l’atmosphère sécurisante de l’appartement de la jeune femme. Cesare renouait lentement mais sûrement avec son rôle de confident attentif, silencieux ; tantôt il l’observait, tantôt il laissait ses prunelles noires s’écraser ici ou là, loin d’étouffer la mutante, de la pousser à parler d’une quelconque manière. Les fardeaux de Skylar étaient similaires aux siens, sans doute ; étouffants et lourds à porter – il ne savait que trop bien c’que ça devait faire, de s’en décharger d’une quelconque manière. Et pendant toute l’errance de sa meilleure amie, le DeMaggio avait été aux abonnés absents, à devoir lutter avec ses propres démons ; mais également presque oublié par une Skylar qui avait flirté avec la misère, celle plus épaisse, plus glaciale et plus solitaire que ce qu’ils avaient connu dans leur jeunesse. Paradoxal c’était, d’envier le bon vieux temps qu’ils détestaient pourtant si ardemment. Il n’avait pas bougé d’où elle l’avait laissé, lorsqu’elle termina son récit ; avait-il seulement la force de se mettre debout ? Et quand bien même, il savait d’expérience qu’il valait mieux ne pas chercher à l’étouffer – au contraire, Skylar avait besoin de cet air dont ils avaient tant manqué durant leur enfance, chaque épreuve qu’ils avaient partagée ensemble. Il connaissait ça, pour avoir toujours eu les mêmes besoins : cette capacité à ravaler les monstres de la nuit dans un silence de plomb, d’observer le néant pour y voir des fantômes du passé, sans laisser les apparences se fissurer. Il n’y avait eu que ce soir, là, avec Skylar, que les apparences n’avaient plus eu d’importance ; mais pour Aria, pour sa sœur, il avait tenu bon, il s’était accroché à la surface du vaste océan de sa misère – maintenant sans elle, il était voué à lâcher prise, à se noyer, mais c’était une autre histoire. « Je sais qui pose les bombes, ici. » lâcha-t-il finalement, la gorge enserrée dans un étau ; il n’avait pas envie de parler de ce qui l’avait amené ici – pas encore, pas de but en blanc. Pourquoi pas enrober le tout de ses autres regrets, Skylar avait sans doute déjà saisi au fond de lui ce qui l’amenait sur un tel chemin de misère. La confidence semblait presque anodine, et pourtant elle signifiait tellement ; Lancaster aurait donné n’importe quoi, sûrement, pour se voir murmurer ces mots – c’était pourtant à Skylar qu’il les donnait, à elle avant les autres, parce qu’il lui faisait confiance à elle. Tout ça, son histoire tout entière, même Aria l’avait ignorée jusqu’au dernier moment.

« Et j’suppose qu’on peut dire que c’est de ma faute. D’une certaine manière. » ses lèvres se pincèrent, non pas parce qu’il se forçait au silence, mais comme s’il cherchait à faire le tri dans tous les souvenirs qui se bousculaient déjà en lui. « Elle s’appelle Isolde. J’l’ai rencontrée y’a un peu moins d’un an. Et j’ai- complètement ruiné c’qui pouvait rester de sa vie. » il l’avait presque fait pour tellement de mauvaises raisons qu’il n’arrivait pas à les prononcer à haute voix, Skylar pouvait aisément les deviner : le devoir familial, la chasse, la traque – si Isolde était une partisane à la cause des mutants, le Cesare que Skylar avait connu, était voué à être son ennemi. « J’ai découvert ma mutation pas longtemps après ta-. » il s’interrompit, mâchoires crispées ; après sa mort, il n’avait jamais réussi à l’affronter en des mots sans âme. Comme avec Aria. « J’ai rien trouvé de mieux à faire qu’essayer d’faire comme si de rien n’était… j’ai chassé pendant des années. Sans m’arrêter. » comme s’il avait pensé que tuer, tuer de ses semblables effaçait la tare dans ses veines ; c’était probablement cet espoir fou qui avait tout alimenté, et balayé la raison implacable qu’il possédait désormais, enfin, après tant d’errance. « J’ai fini par me retrouver dans un groupe de transmutants, pour espionner. Tu sais comment c’était supposé se finir- » obtenir les informations, éliminer les cibles, passer à autre chose. « Mais Isolde, elle- » sans qu’il ne sache comment, comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit, elle l’avait apprivoisé. Elle l’avait approché, elle l’avait percé à jour ; presque fragile, peu à peu dépossédé de sa substance par tout ce qu’il avait traversé, dans le long chemin de son existence. Isolde l’avait vu, aimé, et elle lui avait donné un moyen d’accepter. Accepter ce qu’il était devenu, contre toutes les lois naturelles possibles et imaginables, contre chaque élément constitué dans son esprit par les enseignements de son père, les inlassables et épuisantes séances d’entrainement. Il n’y avait rien de logique, de normal dans le fait que Cesare DeMaggio devienne un dégénéré – Isolde avait donné un sens à tout ça. Pour nettoyer ses songes, ses doutes, chaque parcelle de regret qui débordait sur son visage, Cesare passa une main sur son faciès, dégageant ses traits tassés dans un soupir. « J’pouvais pas faire c’que j’étais venu faire. Mais Aria- » son silence se suspendit trop longtemps à ce nom, désormais synonyme de toutes les peines possibles et imaginables. « Aria était une transmutante, elle aussi. » était ; parce que désormais, il n’y avait plus d’Aria, juste lui. « Je le savais pas, pas avant que mes parents le découvrent. Au final je sais même pas ce qu’elle a traversé, toute seule. C’que je sais c’est que j’ai fait c’que j’avais à faire, pour la récupérer. » et qu’elle n’avait plus été la sœur qu’il avait connue, déjà à ce moment-là. Sa voix craquelait, sa détermination flanchait, mais Cesare ravalait inlassablement les larmes traitresses qui achèveraient toute sa volonté. « J’ai fait c’qu’il était bon de faire, Sky’. Et tous les gens à qui j’ai tenus un jour dans ma vie ont commencé à m’détester pour ça. Mes parents. Isolde. Ma sœur. J’étais l’seul à savoir pourquoi j’l’avais fait, et ça m’allait bien comme ça – chaque jour j’faisais face, en m’disant que j’avais bien fait. Parce que j’avais sauvé ma sœur, et que c’était tout c’qui importait. » il avait été prêt à tout perdre dans l’équation, ce qu’il avait eu l’audace de construire et d’espérer pour lui. Tout pour Aria, tout en l’échange d’Aria ; la lutte avait été vaine, il avait finalement échoué, peu importait tout ce qu’il avait balancé dans les abysses de l’Enfer entre temps. Combien d’hommes et de femmes il avait tués pour sauvegarder l’âme de sa sœur ; la Faucheuse était quand même venue la chercher, elle. « T’es bien placée pour savoir que le moindre stupide espoir que j’avais eu jusque-là, était déjà réduit à néant. Mes parents voulaient nous tuer, ils nous traquaient comme des bêtes. Et j’arrivais pas à m’résoudre à partir – même si ça pouvait signifier laisser toutes ces merdes derrière nous. » un vague égoïsme, et il payait le prix fort ; ça semblait être toujours le résultat qu’il récoltait, pour vivre d’une quelconque manière. « P’tètre que j’aurais dû continuer comme ça. C’que je sais, c’est qu’au moment même où j’ai enfin essayé d’me sortir de ça, à la première occasion où j’ai parlé de ça à quelqu’un, dès que j’ai essayé de retrouver Isolde – après tout ça… j’ai d’nouveau eu à payer l’prix fort. » à quel stade étaient alors réduits ses espoirs désormais ? Ecrabouillés, réduits en cendres, enflammés et empoisonnés tout à la fois ; il ne savait déjà plus. Tout ce que son esprit était capable de retenir, c’était ce lien perfide : au moment où la vérité avait franchi ses lèvres pour tenter de récupérer Isolde, le Destin s’était mis en marche pour lui prendre Aria. A croire que quelqu’un, quelque part, cherchait surtout à le condamner à cette âpre solitude qui l’habitait depuis toujours. « Et mes démons, j’ai comme l’impression qu’ils sont… inatteignables, qu’ils n’ont pas d’visage, qu’ils font c’qu’ils veulent. Et j'ai jamais pu les arrêter. » même prendre sa sœur, comme ça, sans crier gare ; quel ennemi avait bien pu commettre ça ? Un long frisson le parcourut de la tête aux pieds, comme le baiser d’un spectre déposé depuis l’au-delà ; un sentiment coupable de sentir cette chape de plomb s’effondrer sur elle-même. Le DeMaggio n’avait pas observé Skylar durant tout son récit, et ne le fit pas non plus avant de plaquer le plat de ses deux mains contre son visage. Il n’espérait plus, il n’attendait plus, il n’avançait plus, il ne s’inquiétait plus ; définitivement, il avait sûrement atteint un de ces stades de misère dont on ne revenait pas. Et tout ça, c’était juste sa faute à lui ; personne d’autre à blâmer.  
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Faith Cunningham
Faith Cunningham

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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 22:30





some friends come into your life only for a season    

As if I was human And I've been denying this feeling of hopelessness. In me, in me All the promises I made Just to let you down You believed in me, but I'm broken.






La vérité avait un prix, douloureux dans l'affrontement, mais bien pire dans le dénuement. Faith acceptait tout ce qu'elle était, ce qu'elle fut, et tout ce qu'elle serait à l'avenir. Chaque acte entraînait une conséquence, il n'était donc plus question de la profondeur d'un acte, mais des répercussions que ce dernier aurait sur le monde réel. Les idées étaient belles, mais ces derniers ne définissaient jamais réellement la personne. Sky' pensa, des années entières, pouvoir se protéger derrière des idées et ne jamais souffrir en conservant son intégrité morale. Son esprit, fut son seul gage de sincérité, qu'elle n'offrira à personne – ou presque - en retour de peur de s'enfoncer dans un chemin dont le détour était impossible, un détour mortel qui offrait finalement la décadence propre aux mortelles. Faith offrait sa vie, sans détour, sans l'enjoliver et sans prétendre qu'elle reniait ce passé, sans pour autant laisser supposer que l'accepter était une chose aisée. Cesare se prétendait en droit de savoir, il voulait racler les fonds de tiroir pour découvrir les vérités et enfin pouvoir se plonger dans la vie d'une fille qu'il était persuadé d'avoir perdu. Cela était vrai, Skylar était morte de deux façons, mais jamais son âme ne fut détruite par les fardeaux de cette misérable existence. Elle ignorait ce qu'il cherchait, mais la seule chose qu'elle acceptait de lui offrir, c'était cette vérité simple et épurée. Détaillée les erreurs, les corruptions et les assassinats en série ne pouvaient en aucun cas guider le jeune homme vers l'état d'esprit de la blonde. Cesare fut son ennemi, celui qui massacrait les humains et qui portait le sang de ses frères et sœurs mutants sur ses mains. Elle devrait le haïr pour ça, venir l'achever, glisser un couteau dans son cou pour venir ensuite poignarder son cœur et le retirer encore battant de sa poitrine. C'était cette haine, qu'elle fut, celle aveugle que personne ne dictait et que tout le monde prétendait détourner et manipuler. Sky' fut la manipuler à bien des égards, mais dans les bas fonds de ses passions, se trouvait plus que la haine. La peine avait dévoré son cœur et la culpabilité avait rongé ses os. Sans demi-mesure la vérité avait de nombreux visages, et elle agonisait rien qu'à l'idée de le découvrir. La mutante ne savait que trop bien que toute cette réalité allait bientôt la rattrapait, qu'elle canalisait ce qu'elle pouvait de manière désespérée sans jamais parvenir à assurer son avenir plus de quelques jours. L'illusion de la vérité n'existait plus, elle ne demandait pas plus de pardon que Cesare n'en réclamait en venant quémander son attention ce soir. La vérité avait un prix, celui d'accepter que cette dernière ne serait jamais celle que le monde voudrait entendre et qu'il préférait se complaire dans des mensonges. La vérité, n'existait pas, et les gens honnêtes... succombaient les premiers.

La demoiselle ne regagna pas sa place. Terminant d'évoquer son passé en laissant les larmes couler, cessant de faire naître ces dernières de quelques respirations lentes. La persuasion était la seule arme de la blondasse pour retrouver son calme en période de panique et de désespoir. Puis vint une phrase, qui sembla taire tout son parasite, comme plongeant la pièce dans un silence lourd et pesant. La mutante resta de marbre, face à cette annonce, le fixant alors sans se détourner. Cesare s'engageait sur une voie qui se voulait sinueuse. « ici » c'était dans cette ville et les explosions se limitaient à quelques rares moments et notamment l’hôtel de ville. La demoiselle était présente ce soir-là, certes, cela n'était en aucun cas lié au maire, mais elle était présente face aux flammes, aux décombres et bien plus tard elle découvrira les blessés et autres morts qui furent les dommages collatéraux d'un simple caprice d'un groupe – ou individu – qui prétendait vouloir se faire entendre en prenant les armes. Faith se revoyait gamine, en observant les décombres de sa maison en feu, d'une école qui termina en cendres sous une pulsion qui se voulait formatrice pour la mutante selon son mentor. Qui viendrait soupçonner une demoiselle, blonde de surplus, de déposer des bombes avec la ferme intention de tuer et non pas d'avertir ? Il était de la connerie, de prétendre que ce n'était qu'un message, parce que ce message touchait ceux et celles dont cette guerre n'était qu'une douleur quotidienne de plus. La suite des mots, serait sans doute bien plus douloureuse à entendre, mais elle serait la porte vers un nouvel espoir. Croisant les bras, elle l'écouta avec attention, perdue dans l'incompréhension quand il se désigna comme coupable. Puis vint un nom, qui sembla sonner dans la pièce. Faith ne s'amusait pas à traquer les terroristes de la planète entière, elle avait déjà fort à faire avec ceux qui lui collaient au cul et ceux qu'elle voulait tuer. Il ne cessait de se désigner comme coupable, encore une fois, cela sonnait comme cette nature qui le consumait depuis son enfance. Cesare fut toujours l'élève parfait, presque un prodige dans le domaine, qui serait sans doute mort pour les convictions des siens plutôt que de tacher son nom. Par la suite, elle se rapprocha de lui, les bras croisés, en écoutant sans jamais détourner le regard ce qu'il tentait de raconter sans trébucher dans ses paroles. Une référence involontaire à la mort de la demoiselle fut énoncée, comme une étrange douleur qui vint lui rappeler qu'elle fut la morte, durant des années. Cela fut au même moment qu'il fit l'amère découverte de sa mutation, drôle d'ironie, salope d'ironie plutôt. La mutante se taisait toujours, faisant quelques pas encore pour se rapprocher sans pour autant le juger, se contentant d'écouter et de comprendre sa douleur. Faith comprenait sa douleur, parce qu'elle serait éternellement la seule qui pourrait voir ce qu'il fut et ce qu'il était aujourd'hui avec sincérité. Les liens du sang ne valaient rien dans ce bas monde.


La chasse fut un défouloir quand le terroriste fut celui de la blonde, elle ne dirait rien sur ce point et serait hypocrite de venir lui reprocher ses actes. Le silence était un choix, ce dernier était pourtant tout aussi douloureux qu'un autre. La demoiselle garda l'oreille attentive, en l'écoutant dire lui-même qu'il avait finalement donné son âme aux hunters, en allant jusqu'à détruire de l'intérieur une cause. Encore une fois, elle serait hypocrite de venir critiquer les actes de son ami, alors elle optait pour le silence, pour l'instant. Cesare sembla alors se perdre, donnant des pièces à la mutante en lui laissant l'opportunité de comprendre la vérité d'elle-même. Inutile de la dire à haute voix, cela n'en valait pas la peine. Le sujet terriblement douloureux s'annonça de vive voix : sa sœur. L'annonce de la mutation de la sœurette fit doucement sourire Sky' qui voyait en cela une ironie triste tellement cette dernière devenait affolante : deux enfants de hunters qui étaient condamnés à devenir ce qu'ils chassaient. Le frère et la sœur, hansel et Gretel en force sans aucun doute. C'était donc cela qui l'avait brisé à petit feu : la perte lente et douloureuse des gens qu'il aimait. La blonde ne fut que la première d'une longue liste sans aucun doute. La grande différence s'annonçait enfin entre les deux individus, deux chemins distincts d'une même histoire : il était resté pour l'amour de celle dont le sang était de la même maison. Sky', elle, renonça à tout ce qu'elle aimait et haïssait dans sa ville natale pour s'envoler et finalement échouer à nouveau. La bifurcation retrouva finalement la même solution : les êtres aimés furent tous condamnés à la potence dans l'essence de la rage.  Bien pire encore, il continua son discours en se présentait comme unique coupable. L'amie d'enfance vint à nouveau prendre place sur le canapé, sans pour autant le toucher, sans pour autant venir soulager ses peines avec de l'affection physique minime. Il avoua la mort, celle d'Aria, à demi-mot, une mort qu'il présenta comme le poids ultime de sa culpabilité. C'était donc cela toute la triste histoire, qui pensa des années, qu'il était né pour protéger l'humanité. Cesare avait découvert avec fracas que le blanc ne l'est pas et que la vie se résume parfois à de la survie. Le bonheur lui fut arraché, et de toute sa culpabilité son corps allait se noyer, mais dans cette guerre, il pouvait trouver bien plus qu'un goût amer.

Il ne la regarda pas un seul instant, préférant plonger son regard corbeau dans ses mains. Pour apaiser ses peines, soulager sa haine et peut-être succomber à la pression qu'il devait supporter depuis des années. 7 années, s'était écoulé, et pourtant, cette amitié n'avait pas changé. Dans la forme, elle était différente, dans le fond, elle se révélait bien plus forte que par le passé. La blonde s'approcha finalement de lui, recroquevillant son dos contre son canapé, rapprochant ses jambes de son propre corps en déposant sa tête sur l'épaule de son ami. Silencieusement, elle pencha légèrement la tête dans sa direction. L'image de l'enfance, de la douceur de ces moments de répit, de ces échanges de regards complices durant l’adolescence sans jamais laisser place à de l’ambiguïté. Ce lien était invisible, mais ce lien n'avait jamais brûlé. « Souviens toi qui est le véritable ennemi. L'ennemi qui se cache derrière la peur, la haine, ou le désespoir n'est pas toujours celui qu'l'on croit Cesare. » Elle dit cela de manière froide, en repensant à sa haine, et à celle qui habitait les terroristes. Les idiots détestaient un homme : Lancaster. Monstre, certes, mais ce monstre n'était qu'un visage, il n'était pas l'ennemi nécessaire, simplement un subterfuge. Faith voulait sa mort, mais cette mort, ne se ferait pas d'une flèche dans la tête.  « Sous ces pertes, sous ce mal, sous ce masque que nous portons tous, il y a une idée. Ce qu'on t'a fait Cesare, ne fera jamais pour autant de toi ce que tu es. Et si tu croyais encore, que ta volonté était morte et que l'espoir était disparu, tu ne serais pas là, et moi non plus. » La blonde continuait de fixer le vide en détournant rapidement ses yeux sur le bouquet de rose qui ornait sa table principale - son masque  métaphorique -, resserrant d'elle-même ses bras contre sa poitrine, ses jambes contre son corps en imaginant quelques instants la scène avec sept années de moins.  « Tu as néanmoins raison : tu n'as jamais arrêté tes démons. Mais dans cette vendetta que fut ta vie, je n'étais pas dans l'équation. Sky', n'était pas dans l'équation. » Skylar vivrait dans ses yeux, exclusivement. A la vie à la mort, cette amitié renaîtrait de ses cendres. Il pouvait le réfuter, la critiquer, lui dire qu'elle avait tort, qu'elle continuerait de penser que demain matin, lorsqu'il aurait évacué tout l'alcool, elle ne serait plus un obscure fantôme.








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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 3:18


the sun persists in rising, so i make myself stand
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some days, it's hard to see. if i was a fool or you a thief. made it through the maze, you found my one in a million. the scar i can't reverse when the more it heals, the worse it hurts gave you every piece of me. don't wanna risk missing, don't know how to be so close to someone so distant w/faith cunningham & cesare demaggio.

Ecorché à vif, l’âme exposée aux yeux qui planaient sur le monde ; Cesare n’avait jamais été comme ça auparavant – c’était presque un événement extraordinaire, contre nature, auquel peu de gens pouvaient prétendre pouvoir assister. Sous les prunelles de Skylar – de Faith – le DeMaggio se prêtait encore à croire que c’était la chose la plus naturelle qui soit. Pas même pour Aria, sa propre sœur, le sang de son sang, les chairs de ses chairs, il n’avait baissé les armes à ce point : c’était tout l’inverse ; les mois qui avaient passé jusque-là, n’avaient été que synonymes de solitude, d’ambitions qu’il ne gardait que pour lui, de démons qu’il s’efforçait de ravaler pour ne rien laisser le trahir. Parce que sa petite sœur avait déjà été assez fragile comme ça, parce qu’il n’y avait eu qu’elle qui avait importé – avant tout le reste. Avant lui, avant Isolde. Avant la vengeance. Avant la justice. L’habitude était devenue instinct à ses entrailles, à mesure que ses relations s’amenuisaient et disparaissaient pour ne laisser plus que sa sœur. Celle qui n’avait pu se détourner de lui, jamais, tout autant qu’il n’avait pu le faire non plus : peu importaient les rixes qu’ils avaient traversées, les tempêtes qu’ils avaient essuyées, le frère et la sœur étaient longtemps restés deux entités, liées en une. Si proches, si mêlés dans leur substance la plus suprême, qu’une part de l’aîné DeMaggio était mort avec sa cadette – il n’savait pas encore c’que c’était, n’avait pas encore réussi à mettre en mots fermes et définitifs la brûlure qui dévorait tout son intérieur ; mais c’était pire que tout. Les ravages étaient pires que ceux que les feux extérieurs avaient causés à sa chair. Et tout à ses pieds semblait minuscule, insignifiant. Lui qui avait tant porté l’impression perfide d’avoir touché le fond, il s’découvrait encore capable de creuser, s’enfoncer, sombrer sans aucun filin pour le retenir ; il en devenait presque venimeux à l’égard de la blonde à ses côtés, celle-là même qu’il était venu chercher en l’espoir d’un secours. Tout comme avec Isolde, quand il s’était introduit chez elle, simplement pour ravager les ruines de leur relation ; il n’y avait plus rien entre eux désormais. Il n’y avait plus rien entre lui et personne d’autre –et le DeMaggio avait bien aisément perdu la volonté farouche de lutter encore. Les récits du jadis qu’il éclairait pour l’amie perdue depuis trop longtemps, lui semblaient lointains, tout autant que des douleurs lancinantes qui se rappelaient à son être : Isolde et son regard venimeux, Aria et l’odeur de sang accrochée à son corps sans vie, la senteur du feu causé par l’explosion qu’il avait lui-même lancée dans la nuit – l’autrefois était juste là, jamais mort, mais tout aussi inatteignable que l’âme de sa cadette désormais. Il n’pouvait pas revenir en arrière, il n’pouvait pas faire les choses différemment – et quand bien même il essayerait, ça n’semblait pas être en lui, la capacité de faire les choses bien ; peu importait la puissance, la hargne avec laquelle il avait voulu se raccrocher à ce qui avait été importait. Irrémédiablement, c’était tout ça qu’il avait perdu. Tout ça qu’il avait détruit lui-même, chef d’orchestre de la funeste marche de son existence. Isolde, Aria, ses parents, les mensonges, la haine qui avait si souvent envenimé chacun de ses face à face avec un visage de sa vie ; il n’y avait qu’un seul responsable, qu’un seul pion pitoyable qui avait perdu pieds face à la marche du destin. Et c’était lui, et personne d’autre.

Le fils DeMaggio, la machine de guerre soigneusement érigée pièce par pièce par son paternel, s’avérait être doté de nombreuses faiblesses : peut-être c’que certains appelleraient de la lâcheté, ce qu’il confondait si aisément avec un besoin incontrôlable d’avancer – n’jamais faire demi-tour, n’jamais faiblir. N’jamais regarder en arrière ; l’arrière le hantait plus qu’il n’serait jamais prêt à le reconnaître : il n’y avait qu’à voir la façon dont ces simples mots glissant entre ses lèvres écorchées, parvenaient à briser ses restes d’âme. Il exposait à nu, ses états d’âme, ses regrets et ses erreurs ; un exploit, que peu avaient réussi à lui arracher jusqu’alors – même lors de ses disputes avec Isolde, de ses prises de tête avec sa propre sœur, Cesare n’avait jamais dit toutes ces vérités de but en blanc, livrant du bout de sa langue chacun des ressentiments qui l’avait fracturé, peu importaient les moments. Dans ses paroles, Skylar pouvait saisir la profondeur de ses regrets, l’implacabilité de ses démons, la puissance de son palpitant s’écrasant contre ses côtés – l’ardeur avec laquelle il avait voulu se raccrocher à Isolde, aux espoirs qu’ils avaient alimentés l’un et l’autre lorsque leurs prunelles s’étaient rencontrées. La première fois, et toutes les fois d’après ; le digne fils des DeMaggio aurait été prêt à se damner, à damner son héritage et sa famille toute entière pour saisir cette chance de tourner la page avec cette manifestation de l’horreur personnifiée. Une transmutante, totalement inconnue au bataillon, amoureuse de la cause des dégénérés, prête à prendre les armes pour défendre ceux qu’elle jugeait comme les victimes de ce monde. Il aurait été le fils ingrat châtié, tué d’une balle dans la tête sans qu’on n’se retourne sur lui – si seulement. Si seulement on avait pu lui offrir une fin d’une telle clémence. Son martyr ne semblait pas pouvoir se profiler de cette manière : Cesare ne partirait pas le cœur léger, l’âme assagie par le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien dans le chemin déchiré de son existence. Car dans ses vingt-six années d’existence, c’était désormais évident : le DeMaggio n’avait été porteur que de malheur, d’une malédiction assassine, et de ses propres erreurs, qui avaient débordé sur le destin des autres tout autant que sur le sien à lui. Il avait assombri l’âme d’Isolde, tout aussi aisément qu’il avait pourri sa vie de A à Z, depuis l’instant où ils s’étaient rencontrés, jusqu’au dernier moment de leur ultime face à face. Il avait pourri la vie de sa sœur, aussi efficacement que leur propre parent : et avait commis l’irréparable, il n’avait pas été là, aux seuls moments où ça aurait pu avoir de l’importance. Sourd, aux mille tortures que sa cadette avait connues ; seule, infiniment seule. « Souviens toi qui est le véritable ennemi. L'ennemi qui se cache derrière la peur, la haine, ou le désespoir n'est pas toujours celui qu'l'on croit Cesare. » qui était l’ennemi dans cette situation ? Ses prunelles accrochées à ce même vide presque réconfortant, le chasseur ne répondit guère aux mots de sa meilleure amie d’autrefois. Skylar parlait presque par énigmes, des énigmes qu’il ne parvenait pas à fracturer à l’heure actuelle : l’ennemi, c’était lui, encore et encore. C’était tout ce qu’il parvenait à se dire, la seule image, la seule assurance qui se faisait un chemin dans son cœur glacé. Leurs parents n’étaient que fidèles à eux-mêmes, mais c’était le frère aîné, celui qui aurait dû protéger Aria au péril de sa propre vie, qui avait failli ce soir-là. A la fête foraine, ou même pendant tous les mois qui avaient précédé la fin tragique à l’histoire misérable de sa cadette. Il aurait dû – il aurait dû faire dix, cent, mille choses différemment.

« Sous ces pertes, sous ce mal, sous ce masque que nous portons tous, il y a une idée. Ce qu'on t'a fait Cesare, ne fera jamais pour autant de toi ce que tu es. Et si tu croyais encore, que ta volonté était morte et que l'espoir était disparu, tu ne serais pas là, et moi non plus. » était-ce seulement vrai ? Etait-il là ? Le DeMaggio avait fini par se dire que c’était plus une affaire d’habitude, que de réelle envie : il n’serait pas le digne fils de ses parents, le digne héritier qu’on avait fait de lui, s’il décidait de pointer le canon d’un flingue contre sa tempe pour en finir, une bonne fois pour toute. Peut-être bien qu’y’avait en lui, un instinct qui lui dictait cette résistance qui l’accrochait à la réalité, la brutale, salope réalité qui se jouait de lui comme d’un pantin faiblard – soumis, soumis à tous ses caprices. Mais quoi ? Pouvait-ce être quelqu’un comme Skylar, sortie de sa vie depuis sept longues années, qui pourrait répondre à ce chant lascif et désespéré qu’il lançait au néant ? Peut-être pas ; c’était pourtant le seul espoir qu’il était encore apte à alimenter ; une faiblarde petite flamme dans les ténèbres qui étaient partout autour de lui, où qu’il regarde, quoiqu’il fasse. « Tu as néanmoins raison : tu n'as jamais arrêté tes démons. Mais dans cette vendetta que fut ta vie, je n'étais pas dans l'équation. Sky', n'était pas dans l'équation. » ouais, Skylar était de retour dans l’équation, avec son parfum si familier, la caresse de sa présence juste à côté de lui ; elle en chassa presque la douleur glacée qui régnait dans son cœur désespéré. Là, la tête de la jeune femme sur son épaule, le chasseur se laissa à fermer les yeux – soupirer. Et pendant un instant, seul le vide noir du voile de ses paupières lui répondit. Le visage d’Aria finissait toujours pas revenir, hurlant une haine qu’elle n’avait jamais hurlé de son vivant. Pour ensuite se noyer parmi les autres visages dont il ne se souvenait que trop bien : ces victimes qu’il avait empilées comme un meurtrier en puissance, pendant près de vingt longues années. « N’disparais plus, Sky’. » lâcha-t-il finalement, une supplication désespérée qui avait transpercé à travers les regards qu’il avait attardés sur elle depuis le début de leur tête à tête. Il était rare, infiniment rare qu’il parle avec une vérité aussi brute que celle qu’il venait de lancer aux oreilles de la jeune femme ; c’n’était pas sa spécialité. Mais le chagrin avait sa propre force, et elle alimentait les tripes du DeMaggio. De ses doigts froids, il trouva ceux de la mutante à ses côtés, les enserrant comme il avait serré la main du cadavre de sa sœur, s’accrochant à elle comme il se serait accroché à une ancre indispensable à sa survie. Skylar n’remplacerait jamais Aria ; elle n’l’avait jamais fait, peu importaient les jalousies incontrôlées de la cadette des DeMaggio – Aria n’avait jamais su au combien elle avait été l’exception, l’exceptionnelle qui faisait vivre son âme. Avaient-ils assemblé toutes les pièces du puzzle ? Rempli tous les vides qui leur avaient tant fait défaut jusque-là ? Son autre bras, il le passa autour des épaules de la jeune femme, serrant son corps contre le sien ; un brin de chaleur, dans le néant pétrifié qu’avaient été leurs existences jusque-là. La lourdeur de leurs secrets, c’que Skylar n’avait pas dit dans la rue le soir de leurs retrouvailles. C’qu’il n’avait jamais eu la volonté d’affronter à haute voix – persuadé qu’il n’pouvait pas connaître pire. Le pire était arrivé, et il n’restait que les ruines auxquelles il se raccrochait plus fermement que jamais.


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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 20:54





some friends come into your life only for a season    

As if I was human And I've been denying this feeling of hopelessness. In me, in me All the promises I made Just to let you down You believed in me, but I'm broken.





Que faisaient-ils ? Des paroles en l'air, des idées dans le vent et des promesses qui flottaient dans une atmosphère glaçante. L'absence de vitalité de l'appartement ne faisait que rendre cette sensation plus puissante, comme si le monde reflétait le vide des deux jeunes gens. C'était des idées, des phrases sincères qui ne retireraient jamais les gamins à la misère de ce monde. Cette misère qui aliénait la demoiselle depuis sa plus tendre, comme une nature profonde qui ne fut jamais autre et qui la dévorait à petit feu. Un cancer, cette mutation fut toujours un cancer qui finirait par lui retirer la vie d'un simple souffle. La blonde n'assimila jamais son être tout entier à une maladie, mais à mesure que le temps avançait, plus cela se révélait proche de la vérité. Elle était trop bornée pour le reconnaître, pour admettre l'idée même que toutes ses valeurs étaient au nom d'une différence vaine qui finirait par lui faire tirer son dernier souffle. Cette vie qu'elle prétendait mener, n'était que l'illusion d'un arrangement entre sa conscience et la mort. Faith ne cessait de faire des choix en direction du jugement dernier, et aujourd'hui encore, elle démontrait son incapacité à discerner ce dont elle était capable, ce qu'elle devait faire et ce qu'il était idiot de faire. Pour sa survie, elle avait renoncé aux amis, et elle démontrait pourtant encore une fois que sa seule vie ne vaudrait jamais celles des autres. Drôle de manière de réaliser qu'elle méprisait son propre quotidien. Cesare avait plus de valeur, pour ce qu'il fut et ce qu'elle persistait à croire qu'il était encore. Qu'importait, alors que la blonde se glissait sur l'épaule de ce dernier, elle en venait à ressasser les images de son passé. Ces moments de paix, ce calme après la tempête, ces heures à dormir après s'être tué à la tâche pour faire face aux coups et aux remarques formatrices des doctrinaires. Le silence s'imposa, pour se retrouver brisé en quelques instants par les paroles de Cesare, mais cela sembla s'envola bien vite. La mutante resta silencieuse. Sky' retourna cette phrase dans sa tête, de centaines de façons, cette simple idée qu'il acceptait qu'elle fût revenue. Fallait-il réellement croire qu'elle était revenue ? D'une étrange façon, elle en venait à en douter elle-même. Que voulait-il ? L'amie ? Ou la fille qui chassait les humains ? Il était difficile de faire le tri, mais l'amitié n'avait jamais disparu entre les deux jeunes gens, elle fut simplement éteinte involontairement par des vents contraires. Lui promettre de ne plus partir . Elle ne pouvait pas, parce qu'elle savait pertinemment que ses minutes défilaient de plus en plus vite vers l'ange de la mort qui attendant la demoiselle pour se faire juger et enfin offrir à l'arme qu'elle était : une fin. Qu'importait ce qu'elle serait, elle resserrait son étreinte sur le jeune homme tandis qu'il montrait de l'affection – il avait changé. Ce soir n'était qu'un premier pas, les questions du passé trouvaient des réponse alors que celles du futur venaient s'imposer comme imminente. Qui allait traquer qui désormais ? Qui deviendrait le chasser et le chasseur ? Plus aucun des deux enfants n'avait le nom de sa famille pour protéger ses actes. Faith était devenue la chasseuse de chasseur, celle qui traquait les corrompus et qui lui barraient la route. Cesare embraserait-il un chemin encore plus sombre encore ? Possiblement, mais elle refuserait de le voir s'engouffrer dans cette lutte perdue. Qu'importait, ce soir, la nuit ne porterait aucun conseil à l'oreille des deux jeunes gens. Fermer les yeux et continuer de croire que demain sera moins pire qu'hier.

Cette respiration, n'était pas la sienne. Ouvrant brutalement les yeux, recroquevillée sur un bout de son canapé, sentant contre son corps de la chaleur humaine qui n'avait rien de celle que la blonde avaient pour habitude de ressentir lorsqu'elle était avec Ezekiel. L'incompréhension ne fit qu'un quart de tour, extirpant son bras engourdi de sous son visage pour le diriger vers la table basse, glisser ses doigts sous cette dernière pour saisir une arme à feu cachée sous celle-ci. La main tremblante, le regard perdu et la trace de son canapé sur son visage alors que ses jambes souffraient de par une position des plus désagréables pour une courte nuit qui fut brisée par le bruit de la pluie venant frapper les carreaux de la mutante. La fugitive vint immédiatement braquer l'arme sur celui qui logeait à ses côtés sur le canapé : Cesare. Le regard perdu, la respiration qui s'affolait et le cœur battant. La révoltée se perdit quelques instants dans le visage de son ami en se remémorant sa soirée d'hier. Cesare était venu, elle se souvenait de chaque instant sans faute. Se perdant dans l'observation du sommeil de son ami, celui de Sky' était léger depuis des années et elle arrivait à prolonger ce dernier uniquement lorsqu'elle était avec Ezekiel – chose malheureusement trop rare à son goût. La révoltée se laissa alors mollement retomber, glissant à nouveau l'arme dans sa cachette – une des nombreuses armes de l'appartement, - la demoiselle s'extirpa à la suite du canapé avec des courbatures minimes. Observant son ami dans son canapé, qui avait probablement décuvé et qui serait « peut-être » plus loquace. La mutante longea alors sa table basse pour se diriger vers le téléviseur, allumer ce dernier, laissant l'image bleutée s'afficher. Se dirigeant vers le périphérique de sécurité, tapant le code à huit caractères pour observer l'écran se diviser en plusieurs caméras. Certaines se trouvaient dans l'appartement même, d'autres dans le couloir et certaines couvraient également l'entrée principale ainsi que le sous-sol qui faisait office de garage – généralement. Le regard de Faith se dirigea instinctivement vers les caméras qui se trouvaient dans son appartement : rien. Cette méfiance était naturelle, mais la présence de Cesare ne faisait qu'augmenter cette dernière. Il aurait été facile de le suivre, et de remonter jusqu'à Skylar à force de recherche. La blonde s'en sortait par sa discrétion et sa facilité à trafiquer les documents officiels. Cesare pouvait très bien être la cible d'un hunter – son père en tête de liste – et être indirectement un appât.

Quittant son salon pour rentrer dans la cuisine ouverte, attrapant un crayon qu'elle glissa entre ses dents en attrapant ses cheveux pour en faire un chignon. Glissant finalement le crayon dans sa tignasse pour laisser quelques mèches retomber. En effet, faire des efforts pour Cesare n'allait clairement pas s'imposer comme une nécessité. Sortant de ses placards deux tasses, en posant une vide sur le plan de travail en faisant résonner le son crispant comme un son volontairement fort qui avait pour but de vérifier la sensibilité du sommeil de l'ancien chasseur. « J'ai toujours été meilleure que toi de toute façon. » Laissant échapper un léger sourire moqueur avec une genèse de rire sincère. L'amitié allait de paire avec la moquerie, et Faith ne manquait pas de culot et avait un avantage stratégique: c'était chez elle. Debout DeMaggio.








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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeJeu 29 Oct 2015 - 3:05


the sun persists in rising, so i make myself stand
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Une toute autre noirceur avait fini par l’atteindre ; une toute autre paralysie glaçante avait arrêté le cycle infernal de ses songes. Cesare avait touché du bout des doigts la tranquillité qui lui avait échappé depuis longtemps désormais : sans doute n’y avait-il qu’entre les bras d’Isolde, qu’il s’était endormi si sereinement la dernière fois. Depuis que les masques étaient tombés, la brute vérité s’était réimposée à sa vie, depuis qu’il avait repris les armes en même temps que son rôle de grand-frère, le DeMaggio avait fui le sommeil aussi ardemment que celui-ci l’avait fui. Et ses songes, ses heures de repos n’avaient été que traversés, fracturés par des cauchemars habités de démons aux mêmes visages. Son imagination avait marché contre lui, perfide et toujours plus inventive : le frère éhonté avait maintes fois imaginé les tortures infligées à sa cadette par leurs propres parents – et alors qu’Aria n’avait jamais clairement mis en parole tout ce qu’elle avait vécu, tout c’que pouvait faire le jeune homme aujourd’hui, c’était continuer d’alimenter ces fantasmes destructeurs. Comme si ça pouvait aider – c’était tout l’contraire, imaginer les martyrs que sa cadette avait traversés en solitaire, ne faisait qu’alimenter la brûlure glaciale qui s’était lovée au fond de ses tripes désormais. Le sommeil cette nuit, contre Skylar, l’odeur familière de la meilleure amie charriant ses narines, n’avait été que ténèbres réconfortantes : le voile noir de ses paupières sur lequel ne s’était imprimée aucune image. Aucune fantaisie quelle qu’elle soit – une paix qu’il n’aurait plus jamais cru pouvoir trouver. Avant que la réalité ne reprenne brusquement ses droits ; un bruissement flirtant avec ses tympans, accélérant brutalement les pulsations de son cœur contre ses côtes, ses instincts quasiment sauvages, qui l’arrachaient aux songes faiblards dans l’épaisseur de la nuit. C’n’était pas faute d’avoir eu chaque parcelle de son corps, chaque fibre de ses muscles tiraillées par l’épuisement et la lassitude : Cesare n’était venu s’échouer chez Skylar que par la force du désespoir, victime de la prescience du vide, qui l’avait étouffé. Avait-il trouvé une quelconque réponse dans les paroles de la jeune femme ? Au moment de se laisser prendre par l’asthénie, le chasseur n’avait pas encore su. Et aucune clairvoyance n’était venue le prendre dans la nuit, remettre son esprit en marche avec de toutes nouvelles perspectives baignées de positivité et d’une nouvelle vision du monde : celui sur lequel il ouvrait ses yeux était toujours le vaste champ de bataille qui avait causé tant de malheurs. Toujours la zone dangereuse réduite en cendres dans laquelle il avait retrouvé le cadavre sans vie de sa sœur ; le long chemin de son existence, synonyme de l’échec brutal, et de ses conséquences blessantes. Avec l’éveil, revenaient chacune de ces tortures qui étaient nées dans le cœur du DeMaggio, son esprit et ses instincts entiers ; il y avait toujours cette fraction de seconde à peine, de flottement, d’étourdissement où tout allait bien. Et le retour aux choses palpables, à ce qui était inchangeable et irréversible ; la peine, inévitable – les lacérations invisibles d’un couteau invisible. La douleur, pire, tellement pire que toutes les blessures physiques qu’il avait connues dans sa vie.

Au moment de se redresser brusquement, hagard et piqué au vif par le temps qui avait couru durant lequel il était demeuré les yeux fermés, l’esprit totalement éteint, Cesare observa le décor tout autour de lui. Sans doute pour la première fois, depuis qu’il avait foutu les pieds dans cet endroit ; l’appartement ressemblait sans doute à la Faith qu’était devenue sa meilleure amie. Lui-même, ne s’était jamais perdu à imaginer à quoi ressemblerait son chez-lui s’il parvenait un jour à en avoir un : pendant trop longtemps, chez lui avait été la demeure familiale, aussi lugubre que synonyme de souvenirs désastreux. Ni Cesare, ni Aria n’y avaient connu foule de souvenirs heureux et réconfortants – bien au contraire. Le chasseur avait bien souvent été, presque contre son gré, soulagé de quitter les murs imprégnés de chagrin non-dit de la demeure familiale : tuer du dégénéré s’avérait parfois préférable à hanter cet endroit comme un spectre sans vie. Pourrait-il un jour s’acclimater aux tourments électriques qui déchiraient son être ? Au deuil, quand bien même il était encore bien incapable d’appeler ça ainsi ; Cesare était intérieurement dans cette première phase de l’acceptation de la mort, le déni pur et dur. Il n’disait pas les mots, préférant largement errer dans l’épaisseur d’un silence qui en disait long : à quoi bon parler de but en blanc ? La veille même, Skylar avait su saisir tout ce qui avait été important – et probablement que pour le reste du monde, ça n’avait aucune influence quelconque, qu’une fille nommée Aria DeMaggio ait trouvé la mort, à cause d’un quelconque connard qui l’avait torturée des pieds à la tête, avant de l’achever. Au moment de lâcher un grognement, de se masser le front douloureux contre lequel palpitait son sang sous ses veines dans un bourdonnement incessant, Cesare revit les images du cadavre de sa sœur. Les plaies affichées partout sur sa chair, son regard vide, son visage sans expression aucune : comme si elle n’avait pas endurée mille maux avant de pousser son dernier soupir. Comme si elle avait tenu à lui faire croire qu’il n’avait pas encore manqué à ses devoirs les plus élémentaires – qu’il l’avait abandonnée, au beau milieu de tourments incessants. Tout ça pour Isolde. Tout ça pour pourchasser ce jadis avec la blonde, s’y raccrocher plus vivement qu’il n’aurait dû : tout ça pour échanger la stupidité d’un baiser qui n’aurait rien dû signifier. Tout ça pour lâcher ces vérités qui n’avaient plus d’importance désormais : tous les cadavres qu’il avait enchevêtrés les uns sur les autres pour sauver sa sœur, tout le sang qu’il avait eu sur ses mains pour sauver l’âme de sa cadette ; ç’avait été vain. L’inévitable était arrivé ; parce qu’au final, le grand frère avait toujours failli à ses devoirs les plus élémentaires. La migraine au moins, en ces bruissements glissant contre ses tempes, avait pour effet de le concentrer sur la peine présente – les effets disgracieux de la gueule de bois, le mal qui touchait au moins chaque personne de ce monde, une fois dans leur vie. Cesare n’avait jamais été un gamin qui avait écumé les fêtes d’adolescents, les soirées arrosées qui se terminaient n’importe comment : bien au contraire, ses soirées arrosées, il les avait toujours passées seul, avachi contre un comptoir de bar. Et l’alcool avait été là pour effacer le visage de ses victimes, le nettoyer de l’odeur ferreuse du sang incrustée dans ses narines. Hier soir, ç’avait été une recherche plus vaine encore, et le chasseur s’était imprudemment enfoncé dans les affres de l’ivresse. Il en payait le prix, comme tout humain normalement constitué, comme tout abruti qui tapait un peu trop sur la bouteille. C’en était presque risible, tant c’était classique, digne de n’importe qui. Sauf lui.

« J’suppose que t’as de l’aspirine, quelque part. » ou mieux, la morphine dont elle avait parlé la veille – ce n’serait pas de refus, quitte à ce que ce soit excessif pour juste un mal de tête. Skylar était bien placée pour savoir que, malgré les apparences, malgré les heures qui avaient couru, cette migraine n’était rien, comparé à ce que le réveil avait ramené, et brûlait à nouveau ses entrailles dans leur intégralité. La bouche pâteuse, l’œil hagard, le DeMaggio observa la jeune femme à quelques pas de là, dévisageant ses faits et gestes jusqu’à ce que ses prunelles tombent sur les tasses qu’elle avait sorties presque de nulle part. « Désolé. » lâcha-t-il finalement, sans préciser plus avant – il s’excusait pour tout sans doute, le désespoir qu’il portait comme une aura, c’qu’il lui avait confié, c’qu’il l’avait presque forcée à confier. Les mots qui avaient couru, et s’étaient gravé dans leurs esprits avec une vivacité qu’ils auraient bien voulu laisser derrière eux, plus qu’autre chose. « J’avais pas vraiment prévu d’me mettre à comater sur ton canapé. » il glissa ses deux mains sur les traits fatigués, tassés de son visage : à vrai dire, s’il avait pu choisir, il aurait voulu dormir des jours entiers, pour se refaire une simili-santé. Qui pouvait savoir quand serait son prochain sommeil aussi paisible ? Ouais, il avait fini par préférer la noirceur du rien, aux rêveries fantaisistes qui se transformaient irrémédiablement en cauchemars et hantises. Devant lui, il put voir l’écran de télévision de la blonde, qui affichait une image loin d’être commune – Skylar avait pris toutes les précautions nécessaires pour sauver sa vie ; elle aussi, avait ses propres démons. Il les avait presque égoïstement oubliés hier, trop désespéré. « Ça fait des mois que j’survie en fuyant mes parents. Dans un bled minuscule comme Radcliff, ça relève de l’exploit. » qu’il remarqua d’une voix presque distraite, avant de reposer son attention sur la mutante. « J’te jure que personne ne peut m’avoir suivi jusqu’ici. » il serait peut-être temps qu’il le dise, et semble le prendre en compte : ouais, surveiller ses arrières n’avait pas été parmi ses priorités la veille, après avoir avalé des gorgées entières d’alcool fort. Malgré tout ; son père ne serait jamais resté dans les ténèbres de la nuit à l’observer et à le pister s’il avait été dans son sillage. Cesare avait été seul, désespérément seul la veille ; c’était bien ce qui l’avait amené jusqu’à la porte de chez la jeune femme. Parce qu’y’avait plus qu’elle – qu’il ne le savait que trop bien, et qu’ils n’étaient plus que ça. Morts tous les deux, officiellement ou officieusement, ça n’avait sûrement pas d’importance.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: some friends come into your life only for a season ♢ Cesare   some friends come into your life only for a season ♢ Cesare Icon_minitimeJeu 29 Oct 2015 - 19:05





some friends come into your life only for a season    

As if I was human And I've been denying this feeling of hopelessness. In me, in me All the promises I made Just to let you down You believed in me, but I'm broken.





Cette vie se prenait pour une œuvre romanesque, une longue tirade qui viendrait conter les exploits chevaleresques des heureux en pleurant les quelques ignards mort sur le champ de bataille d'une simple entaille sur la gorge pour laisser les gens pisser et gicler aux visages des preux chevaliers dont la seule occupation était d'être valeureux. C'était cela l'idée non ? Les hunters se présentaient comme les putains de sauveur d'une cause qu'ils prétendaient tous défendre avec le cœur, en vain. Ces prouesses que la demoiselle avait écoutées comme une princesse toute son enfance, ces êtres qu'on disait être des monstres et qu'elle fut toute son enfance. Comment faire taire un cauchemar qui vivait à l'intérieur d'un corps ? La gamine ne trouva jamais l'équilibre, et elle préféra renoncer à sa nature funeste de chasseuse plutôt que d'embrasser la cause des monstrueux chasseurs. Un extrême ne valait pourtant pas l'autre, la balance fut trop rapide, trop fragile pour réellement réaliser la complexité de la situation. C'était ce même dilemme que la mutante observait sur son ami, sur son visage marqué et sur les cernes qui finiraient par se creuser définitivement pour le marquer comme un tatouage définissant sa personnalité : la fatigue deviendra l'épuisement. Sky' ne serait qu'une main tendue, mais jamais elle pourrait lui dicter sa conduite ou même le rassurer dans le dénuement de ses actes et le conforter dans ses choix. La révoltée observa alors avec un sourire malicieux l'homme se redresser, avec un grognement qui symbolisait une gueule de bois, probablement qu'il méritait cette dernière et qu'il serait plutôt judicieux de lui faire la morale : mais ce n'était pas son rôle. Faith n'avait rien d'une mère, et encore moins avec Cesare. De plus, cela ne semblait pas nécessaire d'en rajouter une couche. Il semblait promener son regard dans la pièce, cet endroit totalement dénué de personnalité qui ne respirait que la quête d'apparat ultime de la blondasse de service. La mutante n'avait pas le temps de s'amuser à mettre de la décoration, et elle devait se préparer à toujours fuir cet endroit en quoi de besoin. Personne ne foutait les pieds ici de toute façon, Cesare n'était que le deuxième à franchir le pas de la porte et il serait probablement le dernier – il avait le privilège d'être dans la short liste d'une terroriste, trop d'honneur. L'ancienne amie resta dans un silence de marbre, en le laissant observer l'endroit. Le jugement était facile, et elle savait que de toute manière il n'irait pas se lancer dans un long discours sur le mode de vie de la mutante. Déplaçant rapidement son regard sur l'écran de télévision : la paranoïa. C'était probablement ce mot qui définissait le mieux cet endroit : la paranoïa ultime de se faire tuer dans son triste sommeil. Mourir dans un lit, seule. Les hunters, les terroristes et tous ceux qui avaient envie de la voir morte feraient sans doute un jour la queue devant cette porte pour avoir le plaisir de la voir crever dans des souffrances longues et proches de la torture. C'était le jeu, la défaite était un risque qu'il fallait accepter. La mutante avait toujours de quoi s'en tiré, mais plus elle s'attachait à des gens, plus elle mettait en risque la vie de ces derniers. Faith s'était juré de tomber seule, et cela serait donc seule qu'elle succomberait à ses maux.


Faith leva les yeux au ciel à sa question. Il ressemblait à un adolescent qui venait de se taper sa première cuite et qu'il avait du mal à remettre ses idées en place. La demoiselle se retourna alors sans véritable entrain pour commencer à fouiller dans une petite corbeille qui traînait sur son plan de travail. Les médicaments les plus lourds étaient bien évidemment dans la salle de bain dans les tréfonds d'une armoire à pharmacie qui regroupait des médicaments volés dans des morgues – Faith pouvait se vanter de faire preuve de créativité pour obtenir ses ressources. La mutante fut longtemps une visiteuse nocturne des lieux où seule la mort était maître et bien évidemment, là où personne ne viendrait crier. La voleuse fut toujours prudente, et elle cessa ses activités de voleuse de nuit lors de l'augmentation des patrouilles et le couvre-feu symbolisa la fin de ces activités, ou du moins, limiter cette dernière le plus possible. La mutante fouilla vaguement pour attraper un sachet d'aspirine qui traînait dans le coin comme par habitude des maux de tête, tout comme se trouvait des somnifères dans ce même panier : ce qui était vital en cas de crise. La blonde découchait souvent pour finir dans ce canapé ou dans ce bureau à l'étage, alors elle avait pour habitude de toujours avoir des médicaments à portée de main. Sky' écouta finalement la voix de Cesare venir lui demander des excuses. C'était rare d'entendre ce mot dans la bouche de quelqu'un – et ce mot n'existait pas dans le vocabulaire de la narcissique compulsive qui semblait crever sous la confiance. « Qui s'excuse s'accuse. » Un rictus au bord des lèvres avec la voix douce, sans moquerie aucune, mais c'était cela que la mutante aimait se répéter. Elle ne lui en voulait de rien, qu'importait sa simple présence ou les raisons de sa venue : elle s'en moquait. Il était là, le reste semblait risible. La suite de la conversation sembla prendre une tournure plus agréable, plus propice à la détente de l'atmosphère : mais il n'en était rien. La blonde déposa les médicaments sur le bar en compagnie de la tasse pour finalement se diriger vers son réfrigérateur en choisissant d'en sortir une bouteille d'eau – même l'eau du robinet pouvait représenter un risque. Le vaccin se transmettait dans le sang et il ne faudrait que quelques mois pour parvenir à obtenir une formule sous forme gazeuse ou même liquide. Faith prenait des gants avec sa mutation, parce qu'elle se souviendrait éternellement de la douleur de son corps lors de la perte de cette dernière. Versant le contenu du sachet d'aspirine dans la tasse pour déverser de l'eau en écoutant crépiter le mélange. « J'avais pas prévu de te laisser repartir dans ton état, alors c'était plutôt de bon augure. » Physiquement, il avait plus de force qu'elle et s'il avait véritablement voulu partir dans des circonstances « classiques », cela aurait été fort simple. Néanmoins, dans son état même avec la plus grande volonté du monde, il se serait retrouvé drogué et se serait endormi de force. De toute évidence, la bonne providence n'était pas totalement fausse et elle se présentait parfois sous des angles chaleureux.


La mutante continua de l'écouter lorsqu'il s'exprima sur sa fuite dans une ville aussi ridicule que celle du Kentucky ici présente. Levant les yeux au ciel avec un sourire plein de malice : comme quoi, qui se ressemble s'assemble. La blonde avait toujours réussi à s'en sortir avec les honneurs, et cet endroit était probablement le dernier qu'elle cachait – ou presque. La peur de le perdre était dans son esprit, mais ce n'était qu'une peur moindre. L'écoutant finalement prononcer une promesse dans le vent, comme si cela était une bonne idée de faire des promesses dans le contexte actuel. Arrivant finalement à nouveau à son niveau en lui tendant la tasse. « Les exploits sont probablement la seule chose qui font que toi et moi nous sommes encore vivants. » Lâchant la tasse une fois cette dernière dans les mains de son meilleur-ami en se détournant légèrement vers l'écran qui brillait par son absence de crise éventuelle. « L'étau se resserre Cesare, je sais que tôt ou tard ils viendront, mais ça ne sera pas à cause de toi. » Restant silencieuse quelques secondes avant d'observer son ami à nouveau avec un petit sourire en coin plein de sarcasme. « Et j'ai toujours un plan d'évacuation. Ces précautions ne sont qu'un gain de temps, mais pour le moment ça marche. D'ailleurs si tu as un téléphone, tu serais gentil de l'éteindre. » Penchant légèrement la tête en haussant les sourcils : simple précaution. Quittant finalement la zone du salon pour à nouveau se diriger vers la cuisine pour s'occuper cette fois-ci de son café – qui serait plutôt un chocolat chaud d'ailleurs. La mutante avait des questions, beaucoup de questions et trop peu de réponses pour le moment. La santé de Cesare était fragile et cela se voyait à des kilomètres. « Tu loges où ? Quand tu n'es pas sur mon canapé, évidemment. » Il ne serait jamais une victime pour elle, alors il semblait impossible de le traiter comme un enfant. Cesare allait devoir encaisser les moqueries comme les questions, cela ne marchait pas individuellement.







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