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 (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again

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Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

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SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
MessageSujet: (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again   (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 18:23

The walls around me, eyes surround me, feed my fear again...
Moira & Alec



Tous les matins, c'était le même manège, le même numéro de cirque en boucle, le rire jaune de mon ancien moi raillant ce que j'étais devenue, la hantise de devoir quitter la tiédeur des draps pour affronter l'extérieur... A mon réveil, quand tout avait été terminé, je n'y avais pas cru. J'étais là, en vie, et j'avais beau chercher les cicatrices ou les blessures, il n'y avait rien. Rien que ma peau, pâle, immaculée, presque trop lisse pour que ça soit normal. J'avais alors songé que si le Paradis existait, il avait une drôle de tête, que mon père n'aurait pas dû s'y trouver, que quelque chose n'allait pas. Mais j'avais été incapable de le lui demander. Pour lui, j'étais en état de choc et j'avais besoin de repos... Mais c'était plus profond que ça, plus complexe. Car j'avais désormais le sentiment de ne plus être à ma place, d'occuper celle de quelqu'un d'autre ou d'avoir eu droit à une seconde chance insolente. J'avais senti mon cœur ralentir, la douleur me quitter, je m'étais sentie m'enfoncer dans le parquet couvert de sang de mon séjour... Alors pourquoi ? Qu'est ce qu'il s'était passé, bon sang ?

Lorsqu'au bout de quelques jours j'avais trouvé la force de poser cette question à mon père, il avait été plus que laconique sur le sujet. Le sang d'un mutant au pouvoir régénérateur, voilà pourquoi et comment j'étais en vie. Point final, fin du spectacle. Et ? Un nom, quelqu'un à remercier, peut-être ? Je devais la vie à quelqu'un, j'aurais bien aimé savoir de qui il s'agissait ! Tout ce que je voulais, c'était voir mon frère, et ça aussi mon père me l'interdisait. Sans le moindre tact ni la moindre délicatesse, il m'avait annoncé que la meilleure chose à faire était de me déclarer morte. Second choc en l'espace de trois jours. Je n'avais même pas eu mon mot à dire, les faire-part avait été envoyés, une effroyable boîte vernie commandée... On m'avait enterrée avant que j'ai pu réaliser si j'étais morte ou bel et bien en vie. J'avais besoin du soutien de mes amis ? Je ferais sans, ils me croyaient tous six pieds sous terre. J'avais besoin de la présence de mon frère ? Même refrain, lui me savait en vie mais avait l'interdiction de venir me voir. Sans la présence de Malachi et de son formidable don, je serais devenue folle, j'en était certaine. Je n'étais pas comme mon père, je n'étais pas capable d'intérioriser les choses aussi bien que. J'étais bien trop impulsive, bien trop sanguine, j'avais besoin de m'exprimer, mais il m'ôtait ce droit en voulant me protéger.

C'était trop. Trop pour que je puisse continuer à avancer de la sorte. Je n'était pas une super héroïne ni une combattante, j'étais simplement une citoyenne lambda, qui avait mis sa passion au service des mélomanes. J'étais madame tout le monde, et à ce titre j'avais des limites. Limites que j'avais franchies depuis longtemps, jusqu'à me retrouver au bord d'un précipice. Un pas de plus et le sombrais.

Perdue dans mes pensées, je laissais l'eau brûlante couler le long de mon dos, me fichant royalement de ce rideau de cheveux roux qui me retombaient sur le visage. Ce n'est que lorsque l'oxygène se raréfia avec la chaleur que j'émergeais. Je me sentais soudain suffoquer et la panique me gagna. Tout me revint en mémoire avec la violence d'un trente huit tonnes. La peur, l'odeur de la poudre, le goût du sang, l'impression de me noyer... Mes genoux se dérobèrent sous mon poids et je glissais sur le carrelage de la douche, incapable de me relever. Je les sentais toujours, ces deux balles qui étaient venues se ficher dans mes genoux, chaque douleur était toujours présente, comme les fantômes de mon calvaire qui revenaient me hanter dès que je cessais de m'occuper l'esprit avec autre chose. Alors, maladroitement, je coupais l'eau et restais un moment là, à attendre que mon cœur cesse de battre à toute vitesse et que ma respiration retrouve un semblant de régularité. Lorsque je sentis mon corps grelotter de froid, je trouvais la force de me relever et de m'emmitoufler dans un peignoir. Je n'avais plus qu'une envie : Enfiler mon pyjama et me rouler en boule dans mon lit en espérant dormir un peu. Cette idée salvatrice me donna la force de bouger jusqu'à la chambre, et je me laissais mollement tomber sur le matelas. Quelle idée me pris de regarder mon téléphone pour voir si je n'avais pas encore un message d'un ami désireux de me dire adieu ? Si je n'avais pas vu ce texto, j'aurais pu prétendre m'être rendormie... J'ouvris le message de mon père et me mordis la lèvre.

« Retrouve-moi dehors à 10h, je t'emmène quelque part. Mets quelque chose de confortable. »

Je jetais un coup d'oeil au réveil, qui m'indiquait huit heures, et soupirais. Je n'avais pas envie de quitter la maison, pas envie d'affronter le monde extérieur... Encore moins envie d'une surprise qui impliquait que je débarque en jogging et baskets. Qu'on me foute la paix, bon sang... Mais parce que je savais qu'il valait mieux ne pas contrarier mon père, je me levais en traînant les pieds et m'exécutais.

Lorsque dix heures sonna, j'étais encore le nez dans ma tasse de café, cherchant désespérément une énergie et une motivation qui semblaient avoir pris des vacances. Je quittais la maison, rejoignis mon père et le laissait me conduire je ne sais où sans broncher. A quoi bon lutter, de toute manière ? J'aurais pu m'inquiéter, c'est vrai... Surtout lorsqu'il me déposa devant un vieil entrepôt en me disant que j'y trouverais je ne sais qui... J'aurais pu, en effet. Si je n'avais été anesthésiée et perdue dans mes pensées. D'une démarche robotique, je pénétrais dans le hangar... Et c'est ce moment que choisi mon cerveau pour se remettre en marche. Je passais de l'air hagard au qui-vive en une fraction de seconde, et luttait pour chasser l'angoisse qui revenait insidieusement se glisser dans mes entrailles.

J'étais seule, dans un endroit que je ne connaissais pas, et à l'écart de la ville, qui plus est. Il faisait sombre, une odeur désagréable embaumait l'air, et j'avais rarement eu autant envie de prendre mes jambes à mon cou. Bon sang, papa, à quoi pensais-tu ?

« I... Il y a quelqu'un ? »

Seul l'écho enroué de ma voix me répondit. J'avançais timidement en regardant partout autour de moi, inspectant chaque coin de mur pour être sûre de ne pas me faire surprendre.

« Hè oh ? »

Toujours rien. Au bout de quelques minutes, je perdis patience et envisageais de faire demi-tour. Un bruit sourd, métallique, semblable à celui qu'aurait produit une barre de fer en tombant au sol me fit violemment sursauter, et je reculais précipitamment. Le sang battait à mes oreilles, au même rythme frénétique que mon cœur, qui semblait vouloir s'échapper de ma poitrine.

« Montrez-vous, bordel ! C'est vraiment pas drôle ! »

Ne pas paniquer, ne pas paniquer, ne pas pleurer comme une enfant... Je fermais les yeux, inspirait profondément et songeais à tout sauf aux multiples dangers qui évoluaient autour de moi. Songer à quelque chose de positif... Des bébés chats ou chiens, une plage sous le soleil, un petit chalet perdu dans la montagne, n'importe quoi tant que ça pouvait m'aider à ne pas faire une crise de panique.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again   (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again Icon_minitimeDim 17 Avr 2016 - 3:40

S’il avait écouté ses instincts, ses inquiétudes, ou même tout simplement ce dont il avait envie, Alec n’aurait jamais quitté l’appartement, comme ça, sous les lueurs encore timides d’une aube qui se levait à peine. Lambiner au lit n’était pourtant pas son genre, tout comme c’n’était pas son genre de rester toute la matinée à ne rien faire d’autre que glander devant sa tasse à café, à réfléchir sur ce que le monde allait pouvoir devenir. Fugitif ou non, il restait cet homme d’action, qui avait le cerveau qui n’cessait jamais de tourner, et les tripes qui l’attiraient vers l’extérieur : pourtant, quelle catastrophe se déroulerait dans son dos s’il quittait Calista pour une poignée d’heures ? Le Lynch savait qu’il n’pouvait pas se permettre de penser comme ça, que ce n’serait que s’enchainer à des songes et des soucis qui n’avaient pas leur place – l’extérieur était trop tentant de toute manière, et il n’pouvait pas se permettre de se mettre à s’agiter dans l’appartement de la Wolstenholme sous prétexte qu’il avait un urgent besoin de se dépenser. ‘Urgent’ n’était d’ailleurs pas le bon terme : après des mois passés en captivité dans les sous-sols d’Insurgency, c’était un besoin latent qui dormait dans chaque fibre de son être, et ce serait se mentir que de dire qu’il n’était pas totalement disposé à faire tout et n’importe quoi pour se défaire de ce trop-plein d’énergie qui lui bouffait les entrailles. Y’avait trop de rage lovée dans ses chairs, celles de sa capture, celles de ces longs mois passés à être passif, impuissant et absent de la vie de tous ceux à qui il pouvait tenir un tant soit peu. Y’avait aussi la colère qu’il n’irait pas balancer au père de Calista, quand bien même l’envie brûlante de traverser toute la ville rien que pour lui balancer un poing salvateur dans la tronche était de plus en plus tentante, à chaque journée difficile, chaque découragement qu’il lisait sur le visage de la blonde. Plus les jours passaient, et plus Calista réalisait la prescience des actions de son père sur sa vie : elle ne pourrait plus jamais marcher, et elle n’aurait jamais d’enfant- sans compter ce bébé, à l’état d’idée totalement ignorée, qu’ils avaient malgré tout perdu. C’était pour le mieux qu’il se répétait, rien que pour ne pas perdre la face, et sentir cette hargne le submerger de part en part – ils n’auraient jamais eu la place où que ce soit, dans leur histoire, leurs sentiments encore inexplorés, et la vie qu’ils menaient à Radcliff, pour un enfant quel qu’il soit en ces temps. Mais ‘c’était pour le mieux’ n’était pas un prétexte qu’il pouvait s’vendre en boucle lorsqu’il voyait la jeune femme lutter pour être un tant soit peu indépendante, et affronter toutes choses qui avaient changé à cause de sa paralysie. Il essayait, il encaissait, il se sentait pourtant froidement incapable de trouver les mots les plus adaptés pour aider Calista – Alec n’était pas du genre sentimental, il n’était pas celui qui trouvait les bonnes sérénades, comme ça, d’un claquement de doigts, une évidence qui apaisait n’importe qui. S’il avait dû devenir un dégénéré, rien, il aurait bien voulu pouvoir effacer toutes les peines de celle qu’il aimait, supprimer sa souffrance au profit d’une lente acceptation à même de faire renaître quelques maigres espoirs. Ils vivaient dans un monde qui évoluait sans cesse, et le Lynch partageait désormais une connexion privilégiée avec un homme qui se prétendait être un scientifique, généticien hors pair. A la question qui continuait de torturer l’esprit du chasseur, peut-être bien que Kovalainen aurait une réponse à offrir – une interrogation qu’il n’pouvait laisser sans réponse, quitte même à laisser Calista derrière.

Ce n’serait que pour une poignée d’heures tout au plus, et Alec avait pris toutes les précautions possibles et imaginables. Sur la table de la cuisine, à portée de main pour la jeune femme, il avait laissé son arme de service, celle qu’on n’lui avait jamais prise puisqu’il avait toujours été officiellement un flic lorsqu’il avait été découvert par le Squad et enlevé par Insurgency. Calista savait tirer, Calista saurait se débrouiller, si quelqu’un avait l’audace de passer cette porte sans être invité- et si quelqu’un devait frapper, il y avait fort à parier qu’elle n’ouvrirait pas. Parce que c’était préférable, parce qu’ils étaient trop sur le qui-vive, et parce qu’elle n’en aurait de toute manière ni l’envie ni la force. Le réflexe de la blonde était de plus en plus de s’couper du monde, de se défaire des liens qui l’entouraient – exception faite de son frère et de sa sœur – et si Alec était incapable de savoir si c’était une bonne ou une mauvaise chose, il n’pouvait que se contenter de l’accompagner, et d’être bien content d’faire partie du voyage. Parce que combien de temps allait passer, avant que Calista ne s’dise qu’il méritait mieux qu’une handicapée incapable d’avoir des enfants pour petite-amie ? Qu’elle ne se construise tout un tas d’idées complètement rocambolesques à partir de ça ? A côté du flingue, il avait laissé une note également, quelques phrases indiquant à la jeune femme de lui envoyer un message quand elle se lèverait, qu’il rentrerait vers une certaine heure et qu’il lui expliquerait tout : y’avait pas de secret-d’état derrière ce qu’il faisait, et si Andreas Kovalainen jugeait qu’il devrait y en avoir un, il aurait dû le lui dire ; et encore – si les secrets n’existaient pas entre la Wolstenholme et lui, c’n’était pas aujourd’hui et pour un dégénéré qu’il allait mettre à sac cet accord tacite dans leur couple. Ou leur… partenariat, pour l’heure, ils n’avaient toujours pas mis le moindre mot ferme et définitif sur ce qu’ils étaient. Grâce à elle, il avait un toit relativement confortable sur la tête, une oreille attentive, une présence rassurante, et il avait pu récupérer certaines de ses affaires ; tout autant qu’elle estimait qu’il l’aidait au quotidien avec sa nouvelle condition, Alec, lui, il bénissait d’avoir la chasseuse de son côté, alors même que pendant tant de temps, il s’était estimé totalement esseulé. Elle aurait tout eu pour le détester, ou au moins éprouver une certaine véhémence pour lui jusqu’à l’oublier, mais ces temps semblaient bien lointains désormais. Silencieusement, il avait donc quitté l’appartement, n’emportant rien d’autre que son téléphone portable : sa destination de toute manière, était un refuge qu’il n’aurait jamais cru autant chérir. Grand bien lui faisait de payer le loyer de cet entrepôt en liquide, d’un vieux réflexe qui lui permettait encore d’avoir la pleine possession de l’endroit sans qu’aucune autorité en ville n’ait saisi ses biens. Sa voiture en revanche, il avait fait une croix dessus ; l’extérieur de la ville, il le rejoindrait donc à pieds, quand bien même ça pouvait faire une sacrée trotte – même avant l’apparition de sa mutation, Alec aurait totalement pu couvrir toute cette distance en course (merci à l’héritage de joueur de football au lycée et à l’université) mais depuis que sa dégénérescence s’était manifestée, c’était encore plus pratique. Il arriverait là-bas, non seulement en un temps record, mais totalement apte à avoir assez d’énergie pour la suite : une matinée qui s’annonçait compliquée, prise de tête et imprévisible. Des parasites qu’il chassa de sa tête dès lors que sa méfiance et ses réflexes furent réveillés par le frais de la matinée, et l’atmosphère des rues à peine réveillées de Radcliff.

Il arriva à l’entrepôt d’ailleurs, deux heures avant le rendez-vous qu’ils s’étaient fixés, le Kovalainen et lui- le temps pour le chasseur de préparer l’endroit : il avait déjà peu à peu commencé à s’entrainer ici, sans avoir peur d’exposer sa tare à quelque œil inconnu ou potentiellement dangereux – Alec avait donc à sa disposition des tapis, et un bien vaste échantillon d’instruments pour les longues séances de sport qu’il avait eu l’habitude de faire tous les matins. Avant. Au moins n’avait-il pas fallu grand-chose pour que, entre sa mutation et les longues années d’exercice en tant que chasseur, aient raison de l’atrophie impatiente qui s’était emparée de ses muscles et de ses réflexes ; maintenant, quelques poignées de jours après sa libération, c’était presque comme si le Lynch n’avait jamais été le captif des dégénérés pendant plusieurs mois. Il avait retrouvé son arc, ses flèches, se bénissant lui-même de les avoir laissés dans cet endroit plutôt que chez lui : et s’il avait besoin d’un peu plus de temps pour ajuster ses tirs, les mécaniques de l’archer étaient toujours profondément imprimées dans ses fibres. Echauffement, entrainement- il aurait déjà été perclus de quelques douleurs électriques, ses muscles tendus à l’extrême, lorsque les bruits d’une voiture à l’extérieur alertèrent son attention et titillèrent ses tympans. Le chasseur en avait presque oublié l’heure, bien trop heureux de jouir d’une liberté qu’il n’avait que trop rarement expérimentée – guère par obligation vis-à-vis de Calista, plus par précautions qu’autre chose. S’il voulait rester à ses côtés, et n’pas la mettre d’avantage en danger, mieux valait pour eux deux qu’aucun chasseur en ville ou qui que ce soit, ne puisse faire la connexion entre Alec Lynch et Calista Wolstenholme. Parce qu’entre sa mutation à lui, son handicap à elle, il était plus que jamais évidant qu’elle serait la cible facile d’eux deux, l’appât, ou celle qui serait utilisée pour faire pression sur l’autre. Contrairement aux politesses élémentaires qui auraient pu avoir leur place n’importe où, Alec ne quitta pas le bâtiment pour aller voir qui s’était pointé jusque-là : il savait exactement de qui il s’agissait. Au contraire, il disparut dans la pénombre, favorisant l’effet de surprise à n’importe quelle entrée en scène un tant soit peu sympathique : Andreas avait déjà parlé de sa fille, de la façon dont elle avait eu quelques entrainements – elle devait donc avoir quelques habitudes encore en elle – et le chasseur avait appris à la rude, il avait appris en se confrontant à ses démons et ses difficultés. Les traumatismes de la fille Kovalainen, il n’pouvait pas prétendre les connaître, pouvoir les traiter, et les effacer totalement – c’était comme pour Calista, de c’point de vue-là, Alec Lynch était totalement impuissant et incapable d’aider. Une frustration qui dormait en lui comme le surplus d’énergie, celui qui le poussait à être si impétueux, impitoyable et inconsidéré. Parce que la rousse qui passa seule l’entrée de l’entrepôt, lui sembla plus vulnérable que la Wolstenholme elle-même, une ironie qui en disait long, et prit presque en pitié le chasseur. Mais il était un habitué des proies de ce genre, observateur silencieux et distrait, invisible sur son perchoir – il avait rejoint les quelques marches métalliques qui menaient vers les étages supérieurs, les allées qui longeaient les parois de la salle principale au rez-de-chaussée, et dont Alec usait habituellement pour viser des cibles toujours plus loin quand il s’entrainait à l’arc. Heureusement pour elle, Moira Kovalainen n’était pas un gibier ordinaire – elle serait déjà morte, sinon – et Alec ne fit que l’observer, analysant ses réflexes, devinant ses pensées à mesure que chaque seconde chargeait l’air d’une tension palpable. Lorsqu’elle sembla esquisser un mouvement vers la sortie, il n’eut qu’un vaguement bouger une barre du pied, pour qu’elle en sursaute, plus inquiète que jamais. Le Lynch n’eut pas besoin de plus de distraction, pour pouvoir passer par-dessus la barrière, sautant dans le vide sur plusieurs mètres pour se réceptionner silencieusement – agile par habitude ; après treize ans à faire vibrer ses os et se péter les chevilles, il savait comment faire désormais, et au pire des cas, sa mutation demeurait être l’élément salvateur capital. Dans le dos de la transmutante, il s’approcha, en quelques foulées, glissant en guise de bienvenue, son bras autour de son cou, bloquant sa respiration dans une pression calculée. Sa mutation, il la connaissait, et elle aurait besoin d’oxygène pour lâcher ses cris mélodieux ; et pourtant, déjà elle s’était retrouvée dans une position désespérée, avec son assaillant, alors qu’elle n’avait pas pris en compte ce qui se passait dans son dos. « T’es morte. » qu’il lui grommela au creux du cou, son autre main trouvant la position adaptée pour lui briser la nuque en une série de mouvements qui ne prendraient que quelques secondes. S’il le voulait. Au lieu de ça, Alec la relâcha, non sans lui balancer un coup de genou à l’arrière des siens, la faisant basculer au sol avec sévérité ; au moins pouvait-elle respirer à nouveau, mais il était on ne peut plus clair que quels que soient les entrainements qu’elle ait reçus, elle les avait oubliés ou ils n’avaient pas été assez. « Ton père m’avait raconté que t’avais quelques bons réflexes, mais faut croire qu’ils ont disparu. » ironisa-t-il, alors qu’en quelques pas il était passé devant elle, l’observant. « J’espère que tu t’souviens de moi, j’t’ai sauvée la vie après tout. » on aurait presque pu dire qu’il l’avait limite ressuscitée tant toute cette histoire ne s’était jouée qu’à quelques secondes près. Avec tout ça, Moira Kovalainen avait déjà dû comprendre au combien la vie pouvait être précieuse et blablabla – autant qu’elle apprenne à faire durer la sienne plus longtemps.


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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again   (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again Icon_minitimeLun 2 Mai 2016 - 17:10

The walls around me, eyes surround me, feed my fear again...
Moira & Alec



Angoisses, sueurs froides, cauchemars, désorientation... C'était donc à ça qu'allait ressembler mon quotidien, désormais ? Ne pas pouvoir sortir de chez moi sans craindre de me retrouver nez à nez avec le type qui avait essayé de me tuer ? Son visage était venu s'ajouter à celui de Moren lorsque je fermais les yeux, mais mon esprit en avait fait un monstre de cauchemar autrement plus répugnant que ce qu'il était en réalité. Qu'est-ce que j'foutais là, bon sang ? C'était ça, ma thérapie post-traumatique ? Une petite escale en solitaire dans un entrepôt désaffecté ? Il n'aurait pu manqué que je m'entaille avec un clou rouillé et chope le tétanos, tiens... Je regrettais déjà de ne pas avoir emmené de lampe de poche, car malgré le soleil à l'extérieur, les planches de bois et rideaux opaques qui condamnaient les fenêtres ne laissaient pas passer beaucoup de lumière. Tétanisée et inquiète, je sorti mon téléphone pour rappeler mon père et passablement l'enguirlander au passage, mais bien évidemment, il n'y avait pas de raison. J'avais l'impression de cumuler tous les clichés d'un film d'épouvante, à ceci près que je n'étais pas blonde et n'avais pas l'opulente poitrine de la gourdasse de service qu'on voyait dans ce genre de navet. En revanche pour le reste... Un lieu abandonné, pas de réseau, une nana en détresse et incapable de se défendre... A une époque, j'aurais parfaitement pu tenir tête à un assaillant, mais c'était fini depuis longtemps, tout ça.

Lassée de devoir attendre quelque chose ou quelqu'un qui ne semblait pas vouloir venir, je fis volte face et me dirigeais vers la sortie, quand un bras passa sous ma gorge et me tira brutalement en arrière. A nouveau, la panique s'empara de moi, tandis qu'une poigne monstrueuse m'écrasait la trachée. Incapable de prononcer le moindre mot, de hurler ou d'utiliser ma mutation, j'agrippais le bras de mon assaillant, plantant mes ongles dans sa chair dans l'espoir désespéré de le voir lâcher prise. J'étais en train de paniquer, mes genoux tremblaient et pourtant, je me rappelais les anciennes leçons de mon père. Il m'avait appris plus d'une technique pour me débarrasser un malade au cas où je ne pourrais pas utiliser ma mutation : Le coup de talon dans les parties, lui crocheter la jambe pour le faire tomber, tenter de viser les yeux et lui enfoncer les doigts dedans... Il y en avait des dizaines et pourtant, j'avais l'impression de les avoir toutes oubliées ou de ne pas me sentir capable de les réaliser. Terrorisées, je restais là, tremblante, cherchant à happer l'air comme un poisson hors de l'eau. Je sentis bientôt le souffle de l'inconnu contre mon horreur qui m'arracha un frisson d'angoisse, suivi de deux mots qui me firent lâcher un glapissement de terreur, étouffé par son bras. « T'es morte »... Combien de fois allais-je entendre ça encore ?

Dans un sursaut désespéré, je me mis à me débattre, cherchant à le déséquilibrer pour le forcer à lâcher prise, mais son autre main vint se caler sur mon crâne, et je fermais les yeux, tendis à l'extrême. J'entendais déjà mes cervicales craquer et le noir se faire autour de moi... Mais rien. Rien de qui aurait dû suivre ne se produisit. Au lieu de ça, je le sentis me lâcher, accompagnant son geste d'un coup de genou qui me fit partir en avant et m'écrouler au sol un peu plus loin. Crachotant misérablement pour retrouver une respiration normale et calmer mes battements de cœur, je me relevais difficilement et reculais de quelques pas pour mettre une certaine distance entre lui et moi.

« Mais vous êtes qui, putain ? Ça vous amuse de f... »

Il ne me laissa pas le loisir de terminer ma phrase, enchaînant directement. Comment ça mon père lui avait raconté que j'avais de bons réflexes ? Il lui avait dit aussi que j'emmerdais copieusement les cons qui s'amusaient à m'étrangler ? Et alors que je me demandais toujours qui il pouvait bien être, la réponse s'imposa d'elle-même. Si je me souvenais de lui ? Pas vraiment... Je me souvenais vaguement avoir serré la main d'un inconnu au moment de mourir, mais je ne voyais déjà plus grand chose à ce moment-là. Son visage, il m'était totalement inconnu, de même que son nom. Tout ce que je savais, c'est que je lui devais la vie, et que sans ça j'y serais restée. C'était peut-être pour ça que mon père m'avait déposée là... Pour que je le remercie... Si j'avais su, j'aurais amené des croissants...

« Oh je... Désolée... Enfin non, pas désolée, vous n'étiez pas obligé de m'étrangler comme ça ! Ecoutez... Je vous suis infiniment reconnaissante pour ce que vous avez fait pour moi... Mon père m'a dit que c'était votre sang, c'est ça ? J'suppose que vous êtes un mutant, vous aussi... Merci, vraiment, sans vous je serais plus là, mais... »

Mais quoi ? T'as envie de te trouver à des années lumière d'ici, Moira ? Raté !

« Mais très franchement, on aurait pu trouver un meilleur endroit pour ça... Je tiens vraiment à vous remercier, je sais pas comment, mais là ce n'est vraiment pas l'endroit ni le moment... »

Autour d'un café, d'un milk-shake, d'une barbe à papa si ça pouvait lui faire plaisir... Mais pas au milieu de cet entrepôt alors qu'il me fixait comme un serial killer prêt à fondre sur sa proie... A à bien l'observer, je fis le lien avec ce que m'avait recommandé mon père, à savoir d'enfiler une tenue de sport.

« … Mais ce n'est pas ce qui est prévu, n'est ce pas ? » Demandais-je avec l'infime espoir qu'il me laisse simplement partir comme ça.
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Alec Lynch
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again   (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again Icon_minitimeLun 11 Juil 2016 - 21:49

La fuite, son séjour à Insurgency, les récents événements avec Calista, impliquant ce foutu vaccin et le père de la jeune femme… Tous les éléments qui s’étaient précipités récemment dans la vie du Lynch, avaient participé à changer la donne. Et il détestait ça. Il détestait l’fait tout con de n’plus être un hunter. De n’plus pouvoir l’être même par la force de ses convictions, persuadé qu’il faisait les sacrifices nécessaires de la façon la plus neutre qui soit. Mais non, en l’espace de quelques mois après la découverte de sa tare à lui, toute la vie d’Alec Lynch – ex-héros de Radcliff – avait changé du tout au tout. Désormais, il s’retrouvait dans un entrepôt semi-abandonné, en compagnie d’une dégénérée qu’il aurait tuée sans un cillement, dans d’autres circonstances. Une toute autre vie, alors que le destin s’avérait être bien arbitraire dans sa façon d’faire tourner le sort. Ses anciens alliés étaient maintenant ses ennemis. Et ses anciens ennemis étaient composés de gens comme Kovalainen – quelques mois plus tôt, rien que pour ce que le père avait fait, il se serait fait un malin plaisir, Alec, à concentrer ses efforts assassins sur la trop innocente, trop vulnérable Moira. Eux, ils n’avaient pas hésité à utiliser Calista contre lui, après tout. Et pourtant, c’n’était pas à cause d’un transmutant que la Wolstenholme dépérissait douloureusement à l’heure d’aujourd’hui. Comme quoi… le monde n’était pas tout blanc ou tout noir ; il n’était pas aisé et prévisible. Et les choses, dès qu’elles commençaient à dégénérer, avaient une tendance à s’emporter les unes les autres, dans une boule de neige qui devenait bien assez vite une véritable avalanche – une chute de circonstances qui avait laissé un Alec assommé, hagard. Ça faisait des semaines, déjà, qu’il était sorti de sa longue captivité auprès des transmutants rebelles d’Insurgency : mais partout où il regardait, le chasseur se sentait pris dans une situation inextricable et qui n’dépendait que trop peu de ses volontés à lui. Lancaster était un pourri qui tuait des innocents, et poussait des grands noms de familles hunters juste sous sa main protectrice pour mieux les utiliser – et qui restait-il au brun, vers qui se tourner pour chercher un quelconque secours ? Il n’avait pas envie d’mêler Calista à ses affaires – pas maintenant, pas alors qu’il ne l’avait que trop fait, et que tout ce que ça leur avait amené, c’était des occasions pour leurs adversaires de se glisser entre les mailles du filet pour s’attaquer à elle. Combien d’temps encore allait-il passer, avant que ça n’se répète ? Si seulement- si seulement Alec s’était octroyé le droit de traverser la moitié de Radcliff, pour foncer droit chez le fameux Alistair Wolstenholme, rien que pour lui faire comprendre l’ampleur de ses erreurs ; au moins pourrait-il toujours se dire que c’était ça de fait, une menace écartée pour un temps plus ou moins long. Au jour d’aujourd’hui, tout ce que le Lynch trouvait de mieux à faire, c’était de quitter l’appartement trop petit qu’il partageait avec la blonde, pour aller prendre l’air, parfois pour plus longtemps qu’il n’en avait la possibilité ; juste parce qu’il en avait besoin. Juste parce qu’à la culpabilité, se mêlait trop souvent la hargne, la rage, un instinct brûlant qui le pousserait à faire bien des choses impulsives et irréfléchies. C’n’était pas le moment, pourtant ; et paradoxalement, la seule personne à lui offrir un repère un tant soit peu stable, sur lequel il pouvait s’reposer par nécessité, c’était Andreas Kovalainen. Quelle ironie ; c’n’était y’a pas si longtemps, encore, qu’ils avaient été tous les deux en plein face à face, en train de se chercher l’un l’autre dans une joute verbale entre le méchant assassin de Johan Lachlan et les bons samaritains de chez Insurgency.

Et Moira Kovalainen, elle, elle n’semblait pas avoir grand-chose à voir avec toutes ces histoires ; elle n’semblait même pas ressembler à son père, dans ses opinions ou les extrêmes qu’elle était prête à atteindre par instinct, par devoir, par nécessité. Ils pouvaient être dans des camps opposés tant qu’ils le voulaient, Andreas et lui, y’avait cette compréhension qui s’était installée dans l’air, dès lors qu’ils s’étaient retrouvés à se dévisager quand le mutant était venu le libérer de sa cellule humide et crasseuse. Parfois, il y avait des circonstances qui exigeaient certains choix – un choix qu’Alec n’ferait jamais différemment, malgré les années, les regrets, les séances musclées après de tous les dégénérés qui peuplaient des groupes comme Insurgency. Ni sa discussion avec la fille Castellanos, Pietra, Andreas, ni son duel avec la Saddler n’avaient changé sa vision des choses – Johan Lachlan avait dû mourir, et en lui tirant une balle dans la tête, Alec avait sauvé de nombreuses autres villes ; des gens qui auraient été ajoutés à la liste des victimes collatérales d’une guerre qui avait pris bien trop d’ampleur. Des gens comme les Hodgins, des gens comme ses parents à lui, des gens comme Calista. En d’autres circonstances, peut-être aurait-il pu se retrouver avec Calista dans cet entrepôt, à la dévisager elle, parce que s’il avait écouté ses instincts, il l’aurait poussée à reprendre des entrainements divers et variés depuis longtemps déjà ; des pratiques qui auraient pu l’aider, quand elle s’était retrouvée face à la traitrise de son père – une conviction qui ne quitterait jamais le chasseur, peu importaient les arguments que la Wolstenholme ajoutait de son côté. Sur bien des points, dans cette histoire, ils n’s’accorderaient jamais, n’s’entendraient jamais : et souvent, c’était plus facile de n’pas en parler, de fuir et de s’retrouver ici, plutôt que de se lancer dans de nouveaux débats qui menaçaient toujours si vite et si efficacement de devenir houleux. De bien des façons, Moira Kovalainen avait tout pour ressembler à Calista – trahie par sa propre famille, perdue, traumatisée par des expériences qui coûtaient tout autant à son cœur qu’à son moral. Alec n’était pas un habitué de l’empathie, d’lire dans les âmes et d’y décrypter de quoi s’attendrir pour autrui ; son approche de la rousse était donc purement scientifique, dans une certaine mesure. Ce qu’Andreas avait raconté, ce que le Lynch avait si rudement glané en l’échange d’un pacte qu’il comptait bien assumer lui-même aussi longtemps que le transmutant le ferait, était potentiellement important pour la suite : la façon dont ils s’appréhenderaient l’un l’autre, la façon dont ils s’apprivoiseraient d’une quelconque manière – ils n’iraient pas bien loin, d’toute manière, si la jeune femme ou lui-même devait être hostile à l’autre. Il la laissa donc parler, balbutier avec ses propres pensées – c’était comique de la voir croire qu’ils se retrouvaient là, face à face, pour sympathiser. Ou pour qu’elle le remercie… quelle blague. L’acte du Lynch n’avait pas été altruiste, et Andreas Kovalainen était parfaitement le genre d’individu apte à s’en rendre compte. Une expérience qu’il n’avait manifestement pas transmise à sa fille – ou peut-être, des informations dont elle manquait cruellement. « Non. On n’est pas là pour ça. » admit-il enfin, sans fioriture sur sa simple réplique, après l’avoir laissée s’emmêler avec ses mots et ses remerciements sans vraiment les écouter. Le sourire sardonique accroché à ses lèvres était déjà assez, de toute manière. « Mon nom est Alec Lynch. » et peut-être qu’elle le connaissait, de ce fameux renom qu’il avait acquis à la Fête de l’Hiver – le chasseur avait arrêté de compter toutes les fois où des dégénérés l’avaient reconnu grâce à ça. Irrémédiablement, ça lui avait valu bien de choses : cette si inintéressante et inutile discussion au sein des rebelles, ce face à face aussi inintéressant que le fond d’une tasse, avec Isolde Saddler. Des mois plus tard, ça n’avait rien changé, et ce n’serait pas sa vis-à-vis, dusse-t-elle avoir quelque chose à dire, qui changerait la face de quelque chose qui semblait si immuable.

Autant n’pas s’encombrer de plus de cérémonie, alors. C’est ainsi qu’il reprit, bien assez vite, haussant les sourcils comme s’il s’apprêtait à lui faire la lente description de la météo pour les jours à venir. « Et ton père tient à ce que tu saches te défendre, la prochaine fois que quelqu’un en aura après toi. Comme ton frère, par exemple. » quelle famille compliquée lui avait-on dépeint. Et pourtant, le Lynch ne se sentait pas assez concerné pour faire quelque jugement que ce soit ; le détachement évident de son attitude montrait au moins qu’elle n’avait pas besoin de cacher quoique ce soit ici – parce que de toute manière, il n’serait pas le genre de personne qui en aurait quoique ce soit à faire, de ces fameux secrets qui pesaient toujours si lourdement sur les familles en général. Toute l’idée de famille, d’toute façon, ça faisait des années maintenant qu’il n’y était plus familier. « Je m’attendais quand même à avoir affaire à quelqu’un avec quelques bases. » ne retint-il donc pas, intransigeant, dans un rictus qui mourut bien assez vite, soulignant simplement qu’il remettait en place bon nombre de ses attentes, et que ce simple constat pouvait remettre bien des choses en question. Fallait croire que tous les transmutants souffraient du même syndrome, que de trop se reposer sur leurs capacités. Or, au-delà du chantage affectif que certains pouvaient exercer sur elle, menant à sa fameuse vaccination – un récit qui avait progressivement éveillé l’agacement du père Kovalainen – il y avait aussi bien des moyens de la neutraliser. Comme il l’avait fait, lui, juste un peu plus tôt. Et dans son cas à elle, c’était particulièrement aisé : pas d’air, pas de voix, pas de voix, pas de pouvoir. Combien d’ennemis franchement mieux armés que lui avait-il déjà mis à genoux ? Quatorze ans après avoir commencé la chasse, s’il était encore debout, c’n’était pas pour rien : transmutant n’voulait pas dire invincible, même pour ceux qui avaient la prétention de s’y croire. « Tu pourras me remercier quand tu seras capable de sauver ta propre vie, sans avoir besoin de qui que ce soit. Ou de quoique ce soit. » parce qu’irrémédiablement, un pouvoir quel qu’il soit, poussé à son extrême, devenait une véritable machine de guerre, une bombe à retardement qui pouvait réduire à néant des vies. Dans le cas d’une banshee, Moira Kovalainen avait déjà prouvé que ses capacités vocales pouvaient largement blesser, voire tuer dans d’atroces souffrances, des gens qui n’le méritaient pas vraiment- surtout, des gens qui n’avaient pas de moyen de se défendre contre ses capacités extraordinaires. Irrémédiablement, tout le cœur du problème avec les dégénérés, la base des arguments qui avaient motivé et galvanisé le Lynch pendant tout ce temps. Toujours plus analytique que critique ou cynique, Alec revint vers elle, en quelques pas. « Pour c’que j’ai fait, par exemple, il y a des techniques simples pour s’en sortir en ayant juste besoin de ta force à toi. » et pourtant, peut-être bien qu’un jour, ce sera un chasseur qui sera bien mécontent de tomber sur une banshee rousse capable de se défendre aussi à mains nues- mais le deal fait avec Andreas était simple, concis, et les objectifs de celui-ci dépassait n’importe quelle loyauté que le Lynch aurait pu encore éprouvée pour son propre camp, gangréné jusqu’à la moelle par des types comme Lancaster. « Ton père m’a dit que tu passais le plus clair de ton temps cloitrée chez toi. Et que tout le monde te croit morte. J’suppose donc que venir ici trois fois par semaine, le matin, ne te dérangera pas. » trois fois par semaine, pour commencer, un ajout qu’il retint pour ne pas avoir l’air trop alarmiste. Au moins, ça lui ferait de la compagnie, même s’il n’semblait pas être l’interlocuteur le plus engageant qui soit. « Ca peut très vite diminuer… Ou augmenter. » encore une évidence plus qu’une pique, avant qu’un sourire ne perce sur son visage, critique clairement, cette fois-ci : « Bien sûr, t’es pas ici pour utiliser ta mutation. » si elle n’avait pas été déjà vaccinée au NH24 avec des effets secondaires bien handicapants, il aurait presque été tenté de le faire, rien que pour être sûr. Mais avec ce que Calista endurait quotidiennement à cause de ce que ce vaccin lui avait fait, il n’voulait même plus penser à ça. Y’avait bien d’autres moyens de motiver Moira Kovalainen ; et de toute manière… « De toute manière, ils ne marcheront pas sur moi. Pas comme tu l’entends, en tout cas. » l’éclair de malice presque trop fière dans ses azurs s’envola aussitôt, alors qu’il la sondait intensément, sur chaque trait de son visage, à la recherche d’une quelconque détermination, ou de tout l’inverse. « Tu peux toujours repartir. Rentrer chez toi… à pieds, et reprendre ta vie comme tu la vis ces derniers temps. » rien de très glorieux, sans conteste. Et partout sur le faciès de la rousse, dans ses attitudes désespérées et craintives, il était évident que ce serait le mauvais choix. Mais malgré ce qu’Andreas Kovalainen avait demandé de lui, malgré ce deal entre eux deux reposant sur les choix de Moira, il n’pouvait pas la forcer. « Ou tu peux me suivre, faire c’que j’te dis et reprendre ta vie en mains. » il connaissait bien, lui aussi, la sensation de la chute abyssale qui poussait si facilement à l’abandon. Mais il avait eu Felix, il avait eu la chasse – il avait eu une cause et il s’était relevé. L’heure n’était pas aux confessions, mais malgré tout ce qui semblait être des obstacles opposant hunters et dégénérés, à la fin d’l’histoire, ils n’étaient pas tous si différents – faits de chair et d’os assemblés, et lâchés au beau milieu d’un monde hostile et impitoyable.
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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again   (Alec) | The walls around me, eyes surround me, feed my fear again Icon_minitimeDim 4 Sep 2016 - 14:29

The walls around me, eyes surround me, feed my fear again...
Moira & Alec



D'un geste rageur, je croisais les bras pour maîtriser au mieux les tremblements qui agitaient mes membres. Je me sentais comme un petit animal sans défense face à un fauve, cherchant désespérément une issue qui, de toute manière, n'existait pas. J'étais prise au piège, j'en avais la nausée, et je maudissais mon père de m'avoir envoyée ici alors même que je n'osais pas mettre le nez hors de chez moi de peur de me faire encore attaquer. Faisait-il confiance à ce type ? Il m'avait sauvée, oui, mais à quel prix ? Quelle avait été la condition pour que cet individu, dont je ne connaissais à présent que le nom, use de sa mutation pour me sauver alors même que j'étais sur le point de mourir ? Connaissant mon paternel, je doutais que ce mec-là soit un de ses amis. Il était plus fourbe, plus manipulateur que ça... La participation d'Alec avait forcément un prix, et j'aurais bien aimé savoir lequel. Je lui étais certes reconnaissante pour ne pas m'avoir laissée me noyer dans mon sang, mais j'émettais quelques réserves. Alec Lynch... Bon sang pourquoi ce nom me disait-il quelque chose ? Pourquoi avais-je le sentiment que j'aurais dû le retenir, pour une raison ou une autre ? Aussi, je me contentais simplement de hocher la tête sans rien ajouter. Mais lorsqu'il fut question d'Artur, je ne me pu m'empêcher de ricaner, penchant la tête sur le côté.

« Tiens, tiens... Je me demandais quand il serait question de mon frère... Que t'a dit mon père ? Qu'Artur est un effroyable monstre qui tue les mutants ? Ouais... Quelque part, c'est vrai... Mais Artur reste mon frère, il n'essayera jamais de me tuer. L'autre jour, il était venu pour me sauver, il y a quand même une sacrée nuance dans l'histoire... »

Cette conviction, je l'avais dans les tripes, au plus profond de moi. Qu'importe les disputes, les désaccords et le mépris, Artur ne voulait pas me tuer. J'étais sa sœur, après tout ! Simplement... J'étais une mutante, lui un chasseur... Inévitablement, nos avis divergeaient. Mais avais-je besoin d'être d'accord avec mon frère pour l'aimer ? Ce n'était pas lui, le chasseur qui hantait mes cauchemars, pas lui celui que je craignais... Au fond, ce n'était même pas un chasseur, que j'avais peur de recroiser, c'était un mutant.

« Mon père m'a appris à me défendre quand j'étais gamine... Ça remonte à pas mal d'années, et j'ai cessé tous les entraînements à seize ou dix-sept ans, alors oui, je manque d'entraînement et de réactivité. D'autant qu'au risque de me répéter, je ne suis pas encore vraiment remise de toute cette histoire. »

Je ne savais pas mentir et n'éprouvais de toute manière pas le besoin de le faire à cet instant. J'avais atteins un bon niveau dans la pratique de deux ou trois arts martiaux, quand j'étais ado, mais je n'avais jamais fait ça dans l'optique de me défendre, simplement... Pour faire plaisir à mon père, et rien d'autre. Une fois mes prix de conservatoire en poche, j'avais filé et n'avais plus mis les pieds sur un tatami depuis. Peut-être parce que je croyais un peu trop en la paix et l'amour, un genre de hippie  naïve, en somme. La seule chose que je musclais et entraînais avec une régularité métronomique, c'était mes doigts et mes poignets. Pour le reste... J'étais rouillée. J'avais les bases dont il parlait, des réflexes que mon corps n'avait peut-être pas oublié, mais ils étaient enfouis sous des années de rejet. J'aurais aimé pouvoir me contenter d'un « merci, on s'appelle et on s'fait une bouffe ? », mais clairement, ça n'était pas le projet.

Curieusement, malgré la terreur qui faisait battre mon cœur plus vite que je ne l'aurais voulu, la détermination et l'arrogance se lisaient sur mon visage. Des choses qu'on voyait plus souvent sur les traits d'Artur, mais fallait croire qu'on venait bien du même moule, lui et moi. M'avouer vaincue, ça aurait été avouer ma faiblesse et mon incapacité à remonter la pente. Or... Si je n'étais pas capable de m'en sortir, autant m'y enfermer pour de bon, dans le cercueil vide qu'on avait mis en terre quelques jours plus tôt. Je détaillais Alec avec une minutie psychorigide. Carrure d'athlète, assurance, discrétion, et une mutation qui semblait le mettre à l'abri de la plupart des blessures... La différence de niveau n'était plus notable, elle était carrément pharaonique. Pourtant... N'était-ce pas là le meilleur prof que je puisse avoir ? Une infime partie de moi-même persistait à me hurler de ne pas le suivre, de rentrer sagement chez moi et de m'y faire oublier... Mais toute ma volonté protestait et me poussait à faire l'inverse. J'allais en chier, ça c'était certain. Rentrer chez moi en ne sachant plus si j'avais des muscles ou de la bouillie dans le corps, regretter chaque matin de me lever pour y aller... Mais je saurais me défendre et défendre mes proches. Si le fait d'être une mutante devait faire de moi une cible privilégiée, autant que j'apprenne à mieux me planquer et me défendre en cas de besoin.

« Hin... Il en a des bonnes, mon père... Tout le monde me croit morte, comme tu dis ! Tu crois que les gens qui me connaissent vont réagir comment, s'ils me voient me promener dans les rues ? »

Mon cœur se serra alors que je réalisais une fois de plus que je ne reverrais pas Seth. Ni Marius, ni Pietra, ni Theodora, ni Kaisa... Je ne reverrais que Malachi, parce que mon père avait été incapable de lui cacher la vérité.

« Je me doute bien qu'tu m'as pas fait venir ici pour apprendre à contrôler ma mutation, ça merci, je sais faire. Je... »

Je quoi ? Je vais rentrer chez moi ? Je vais faire comme si on ne s'était pas vus ? Allons, Moira...

« J'ai pas envie de passer le reste de mes jours à flipper. J'ai pas envie de me couper du monde parce qu'un cinglé a essayé de me tuer. C'est pas le premier, et j'ai comme l'impression que ça ne sera pas le dernier. Alors... Apprends-moi à me défendre. Apprends-moi à ne plus rester tétanisée quand je me fais attaquer. »

Que ça soit trois fois par semaine ou plus, ça m'était bien égal. Au delà de la terreur, il y avait la colère. Une colère et une rage indicibles qui ne demandaient qu'à s'exprimer au travers de cet entraînement. Je décroisais les bras et haussais les épaules.

« J'essayerai de ne pas être une trop mauvaise élève... »

A vrai dire, je n'avais pas encore conscience que certains réflexes, comme les contres, les coups de pieds ou celui de protéger son visage avant tout, me reviendraient rapidement. C'était le reste qui allait poser problème. D'autant que j'avais à m'entraîner au corps à corps tout en utilisant ma mutation. Là... J'allais devoir jouer sans tricher.

« Alors ? On commence par quoi ? J'suis pas venue juste pour faire la causette ou établir un planning alors... Allons-y ! »

J'étais déterminée, quoi qu'un peu résignée, mais j'appréhendais aussi ce qui allait suivre... Car curieusement, je n'imaginais pas monsieur muscle en train de me ménager d'une quelconque manière.
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