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 (letha), we've been lonely too long.

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MessageSujet: (letha), we've been lonely too long.   (letha), we've been lonely too long. Icon_minitimeSam 2 Jan 2016 - 18:14


i'm reaching for you, are you feeling it too
AWAY FROM THIS LONG LONELY NIGHTS.
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lying alone with my head on the phone, thinking of you till it hurts. i know you hurt too but what else can we do, tormented and torn apart. i wish i could carry your smile and my heart for times when my life seems so low. it would make me believe what tomorrow could bring when today doesn't really know. i'm all out of love, i'm so lost without you. w/letha castellanos & mason leinster.


Y’avait un cercle vicieux, pernicieux, silencieux qui avait pris place sur la vie du Leinster aussitôt avait-il laissé les frontières de la quarantaine se refermer derrière lui. Piégé, voilà ce qu’il était – définitivement piégé, au beau milieu de visages du passé qui amenaient tous des souvenirs plus désagréables, dérangeants et culpabilisants les uns que les autres : un subtil mélange qui suffisait déjà à mettre ses nerfs en pelote. Si seulement il n’y avait pu qu’avoir les fantômes d’autrefois qu’il avait laissés derrière lui, et à l’égard desquels il n’éprouvait une honte que limitée : encore et encore au fil des années qui avaient coulé à toute vitesse, le jeune homme s’était répété tant de fois qu’il avait pris la bonne décision, qu’il s’en était persuadé. Quelles autres options auraient-ils eu ? Faire comme si de rien n’était, s’détruire l’un l’autre ? Mason hanté par son passé, dépeignant rien d’autre que le portrait d’un homme violent, glacial, impétueux au point qu’il valait toujours s’adresser à lui avec des pincettes ? On pouvait dire que lui n’ayant grandi sans aucun parent, il aurait préféré s’reprendre et rester pour sa fille – ça n’avait pas été l’cas : car finalement, hormis une rancœur tenace qui n’avait fait que le motiver dans son quotidien, le transmutant s’en était plutôt bien sorti. Et sûrement que Willow était une gamine bien mieux, plus assurée et plus droite dans ses bottes que si elle avait dû grandir sous la tutelle d’un homme aussi instable qu’une tornade – peu à peu, alors même que la petite n’avait été qu’un bambin, Mason avait si souvent menacé de tout détruire, d’tout ravager, que ouais, douze ans de silence étaient préférables aux quelques mois pendant lesquels il avait fait partie de la vie de sa progéniture. Personne n’pouvait comprendre, personne n’pouvait percevoir les choses comme lui sans doute : mais le temps faisant, les décennies s’épaississant à toute vitesse, l’homme qu’il était devenu avait fait sa paix avec sa décision. Il se serait mal vu revenir comme ça, si brusquement, dans la vie de Sloane et de leur fille, réclamant d’elle un respect et des droits auxquels il avait renoncé en passant la porte de leur petit appartement. Ouais, leur vie n’avait jamais été paradisiaque, et séparée de lui, Sloane avait dû lutter pour garder la tête au-dessus de la surface de l’eau trouble qui avait menacé de la submerger – mais… mais il n’pouvait s’être imaginé différemment à cette époque, que comme une malédiction qui frapperait leurs existences à toutes les deux, et qu’elles finiraient par haïr du plus profond d’elles-mêmes. Le détestaient-elles aujourd’hui ? La McNally n’semblait pas le faire et quant à sa fille… quant à sa fille il n’l’avait pas vue. Il n’avait même pas été celui qui avait amené le sujet sur le tapis, gardant soigneusement entre ses lèvres chacune des interrogations qu’il avait pu avoir au sujet du bébé qu’il avait laissé derrière lui, à contrecœur, malgré les apparences : de quelle couleur étaient ses cheveux ? Et ses yeux ? Quel caractère avait-elle ? Etait-elle affirmée, droite et caractérielle comme ses deux parents, ou avait-elle quelque part subi l’absence de son géniteur ? Etait-elle bonne à l’école, appliquée dans c’que Mason avait toujours perçu comme une perte de temps ? Avait-elle la chance d’être le portrait craché de sa mère ? Ca appartenait au champ de l’égoïsme auquel il n’voulait pas se prêter, malgré tout ce qu’il avait fait, malgré les actes qu’il avait accomplis, et les cicatrices béantes qu’il avait laissées dans son sillage : la haine de Sloane, il s’l’était prise en pleine tronche, mais celle-ci avait été éclipsée par le reste. Eclipsée par Radcliff, le sempiternel décor de toute leur misère : aurait-il dû les emmener toutes les deux avec lui, douze ans plus tôt, prétextant qu’un changement de paysage leur permettrait de faire table-rase du passé ?

Soudainement, dans tout c’la, il n’y avait que le décor autour d’eux, cette détestable Radcliff qui était le cœur du problème : ici et là, les vautours avaient ouvert grandes leurs serres pour s’abattre sur des proies de choix. Deux femmes qu’il avait lui-même laissées, en pâtures à des hommes sans aucun scrupule : il avait beau avoir crié à l’adresse de Sloane, l’avoir si volontiers blâmée pour le mauvais choix irresponsable qu’elle avait fait, il avait beau avoir ruminé sa hargne, Mason était revenu à une conclusion aussi évidente, limpide que glaciale : quelque part, dans tout ça, c’était aussi d’sa faute. D’sa faute parce qu’il n’avait jamais fait mention de sa mutation à Sloane : ça n’avait pas été faute de l’avoir toujours appréciée, d’avoir toujours su que celle-ci faisait partie de lui de la même façon que la couleur de ses cheveux ou son sale caractère rebelle. Après la guerre pourtant, après tout ce qu’il avait vu, les moments passés avec la jeune femme avaient été si reposants, si clairs et doucereux qu’égoïstement, il n’avait pas eu la force d’affronter les démons hideux qui pouvaient s’dessiner sur le visage de certains êtres humains en ce bas-monde. Il en avait vu, de la haine, vouée à bien des choses, des tranches de personnes, des soi-disant races que l’on jugeait différentes les unes des autres, un sexe en particulier, une religion en particulier. Ici, c’était la haine des dégénérés qui s’était diffusée comme une trainée de poudre : fallait toujours quelqu’un sur qui rejeter tous les problèmes du monde, et Lancaster soufflait bien sur les braises de la hargne. Ici et là, la ville était tombée en ruines, saisie par l’horreur créée par les deux côtés de la barrière : si Mason avait toujours cru qu’il demeurerait neutre, accroché aux valeurs de la loi qu’il avait choisie de défendre en rejoignant le FBI des années plus tôt, maintenant, il n’savait plus. Il n’savait plus à qui se vouer, en quoi croire, tandis que le silence de ses supérieurs durait, durait depuis des semaines déjà : c’n’était pas faute de les harceler au sujet de Callahan – et ce, depuis qu’il avait appris de la bouche de son ex que c’était lui qui avait pris Willow sous son aile. Pour dire les choses bien, selon ses termes à lui sans doute, la façon poétique dont ils retournaient les éléments, tous ces hunters, afin d’rendre la réalité de leurs actes bien moins dégueulasse qu’elle ne l’était en réalité. Ici-bas, dans l’monde réel où aucun mot poétique n’pouvait enjoliver la vérité, Willow était une otage, qui servait à tenir en laisse une femme fragile, esseulée et perdue. Tout ça à cause de lui. A cause d’un gêne mutant qui s’était transmis de lui à sa fille, à cause de son absence à lui, d’son silence pendant les douze dernières années. Et avant déjà. A cause du manque de confiance qu’il avait pu avoir à l’égard de Sloane, lorsqu’ils s’étaient rencontrés : un brin de vérité, un brin de courage ici ou là, et les choses auraient pu être différentes. Totalement différentes. Et tous les jours qui passaient depuis, la façon dont Sloane cherchait à détourner les choses, les obligations liées à son soi-disant job, tout ça n’y changeait plus rien, n’parvenait plus à chasser les convictions qui s’étaient fait un chemin jusqu’à lui : ouais, le putain de cercle vicieux dans lequel son arrivée l’avait paralysé, venait de faire éclater en mille morceaux le mur des illusions qu’il avait dressé entre son passé et lui. Contre toute attente, Mason Leinster n’avait aucunement passé l’éponge, fait avec le temps qui avait couru, ou réparé ses erreurs d’autrefois : il n’avait fait qu’les fuir, désireux de les laisser derrière lui et d’mettre le maximum de distance entre lui et ça. Ca ; sa fille, sa famille, sa vie, les paroles qu’il n’avait jamais prononcées et qui aujourd’hui n’rimaient plus à rien. Sloane continuait-elle de croire qu’elle reverrait sa fille un jour ? Si elle s’était livrée à lui, c’était bien parce qu’elle avait l’espoir qu’il l’aide… non ? Depuis pourtant, elle semblait profondément désireuse d’éviter l’sujet, promettant qu’ils pouvaient s’fier aux bonnes paroles d’Alexander Callahan. Et pourtant, Leinster avait déjà eu l’occasion de constater au combien m’sieur l’avocat pouvait être la première des enflures : là, le cul vissé sur le trône que Lancaster lui avait offert, un sentiment de plein pouvoir gonflant son orgueil. C’en était trop, bien trop au beau milieu des ruines d’existence de tous les autres.

Etait-ce une conviction, du courage ou de la totale imprudence qui guida Leinster jusqu’aux abords du bâtiment qu’il connaissait si bien ? Déjà, sous le visage d’un simple agent du FBI mettant son nez où il n’fallait pas, Mason avait fouiné dans les couloirs du bureau d’avocats de Callahan – mais cette fois-ci, c’était dans une optique beaucoup plus ambitieuse et différente qu’il avait foutu les pieds jusque là-bas. Il avait attendu à l’extérieur du bâtiment de pierre, les poignées de minutes s’enchainant les unes après les autres – lentement, infiniment lentement, tandis que l’adrénaline coursait à toute vitesse dans ses veines : l’envie d’étrangler ce type plus omniprésente que jamais, maintenant que la distance entre eux était réduite à un néant. Alexander Callahan avait profité de la fragilité de Sloane pour la blesser, pour lui prendre Willow, pour mettre la vie de sa fille en danger, pour utiliser celle-ci comme rien de mieux qu’un foutu rat de laboratoire : alors quelle conviction lui manqua-t-il, lorsqu’il interpella le hunter, pour lui balancer son poing en pleine figure ? Aucune, sûrement ; c’était plus une question d’logique on n’peut plus physique, l’entrainement que devait connaître ce type, les talents de chasseurs qu’il aiguisait constamment, à traquer des gens à travers toute la ville comme si c’était un droit constitutionnel sous prétexte qu’ils étaient des transmutants. C’est d’ailleurs celui-ci qui sauva la vie au Leinster, enraillant le flingue que le chasseur avait pointé dans sa direction, avant de l’envoyer se fracasser dans un tas de poubelles amassés dans un recoin de la rue – glamour, totalement d’quoi correspondre à cette ordure de type. Mason eut tout juste le temps de prendre la fuite, du sang dégoulinant de son arcade sourcilière jusque dans ses yeux : et il avait beau cligner des yeux dans l’espoir de recouvrer la vue, la douleur le ramenait sans cesse à la réalité. Sa tête bourdonnait, ses oreilles grondaient, et demain, il s’coltinerait un mal de crâne monumental – sans compter qu’il allait devoir âprement esquiver le commissariat : était-c’là, le moment qu’il avait vu venir depuis des semaines, le début de sa fuite, de sa lutte, loin de la paperasse habituelle imposée par son job ? Personne n’lui répondait là-bas, et personne dans les bureaux de Washington n’en avaient rien à faire du sort de sa fille : les choses étaient différentes désormais – et dans le champ de mines rempli qu’était Radcliff, Mason pouvait facilement compter ses alliés sur les doigts d’une main. Sloane, parce qu’elle était la mère de Willow, qu’ils s’faisaient un tant soit peu confiance, et qu’ils vibraient tous les deux du même désir de libérer leur fille des griffes de Callahan. Et Letha… Letha et lui qui s’esquivaient la plupart du temps, s’croisant que quand c’était nécessaire, professionnels jusqu’au bout des doigts. Il n’pouvait pas aller voir la McNally – pas maintenant, alors que Callahan était sûrement sur le qui-vive, à s’demander pourquoi on lui était tombé dessus avec tant de volonté. Et puis… et puis, peu importait leur passé commun, toute fierté mise à part, y’avait Letha, et uniquement Letha à qui il pouvait vouer sa vie sans aucune hésitation : certes, elle avait trainé en ville depuis plus longtemps que lui depuis que Lancaster était ici, mais il n’pouvait tout simplement pas croire, imaginer que la rousse ait pu se ranger de leur côté. Non, elle était du sien à lui, obligatoirement ; alors même qu’il n’avait jamais pleinement été du sien, si prompt à garder des foules de secrets vis-à-vis de la jeune femme. Sa collègue n’savait même pas qu’il avait laissé une fille ici, à Radcliff, douze ans plus tôt – et si la rousse venait à l’apprendre (ce qu’elle ferait irrémédiablement ce soir) il s’en ramasserait une. Venant d’la nana à qui on avait arraché la gamine, comme ça, sans crier gare, du jour au lendemain. Letha n’pouvait que comprendre ; Letha était son seul salut. Et puis ils étaient voués à ça ; toujours s’trainer dans les pattes, toujours s’retrouver. C’est donc sur le pas de sa porte à elle qu’il se retrouva, après avoir traversé plusieurs pâtés de maison, s’repérant dans le coin comme auparavant, quand il avait eu vingt-cinq ans. S’échoua, fut sûrement plus le cas, la nausée au bord des lèvres, la tête lui tournant. Dans un raclement de gorge, il se reprit, avant de frapper à la porte. Quelle heure était-il ? Tard, sûrement ; c’est pour ça qu’il frappa à nouveau, du plat de la main histoire de bien s’faire entendre, poli comme à l’habituel – ironiquement. Et guère plus, lorsque la rousse ouvrit, découvrant son visage – une surprise en soit, dans tous les aspects d’ces retrouvailles non voulues, par l’un comme par l’autre sûrement. « J’ai b’soin d’un verre. » marmonna-t-il, fidèle à lui-même, les habitudes orgueilleuses propres à son personnage, revenant au galop juste sous les yeux clairs de son interlocutrice. Sans d’mander son reste, il se glissa dans l’appartement, avant d’ajouter : « Et tes dossiers. Tout c’que t’as pu amasser sur un certain Alexander Callahan – j’vais en avoir besoin. » et dire qu’il s’était imaginé s’expliquer, faire les choses bien pour une fois dans sa vie – les vieilles habitudes revenaient au galop, surtout lorsqu’elles servaient à repousser une réalité qui l’accablait de part en part.
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MessageSujet: Re: (letha), we've been lonely too long.   (letha), we've been lonely too long. Icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 11:34

Cause life has been insane.
— mason leinster & letha castellanos —
Preacher lost his son, He's known by all in town He found him with another Son of God. Feeding on the prayer. Never mind what God said But love had lost its cause And I thought today had been okay. Today has been okay, today has been okay. Wind has burned your skin. The lovely air so thin. The salty water's underneath your feet. No one's gone in vain, Here is where you'll stay 'Cause life has been insane. — Today has been.

Cette ville, c’était un sacré bordel. C’était la conclusion à laquelle Letha était arrivée depuis un moment déjà. Sans doute pendant les premiers moments qu’elle avait passés à Radcliff. Mais dans le fond, elle était prête à affronter toute la merde de la ville, y compris les escapades en haut d’une grande roue en train de brûler, si ça pouvait lui permettre de renouer avec sa fille. Y avait toute une partie d’elle qui se disait qu’elle pourrait sûrement obtenir les droits pour rejoindre Washington avec sa fille si elle en faisait la demande. Emmener Nerea loin de cette ville, ça pouvait être une bonne idée. D’autant plus que d’ici peu de temps, la jeune femme deviendrait mère à son tour et franchement, elle serait mieux loin de cette petite ville. Contourner la mise en quarantaine restait particulièrement compliqué et le bureau ne répondait plus vraiment, depuis l’assassinat du président, tout avait commencé à partir dans tous les sens et peut-être que dans le fond, la capitale était elle aussi en train de prendre des allures de Radcliff. Le monde était en train de changer à vive allure et ça devenait complètement fou. A chaque fois qu’elle regardait les informations à la télévision, Letha avait l’impression d’être en plein cauchemar. Sincèrement, elle n’avait jamais imaginé que les choses puissent prendre une telle ampleur. Peut-être parce qu’elle n’avait été que très peu concernée par les histoires de transmutants au cours de sa vie. Elle avait toujours su qu’elle en avait épousé un. Mais elle était à des années lumières d’imaginer qu’on puisse se mettre à les assassiner dans les rues sans la moindre punition. Elle avait été trop naïve ces dernières années. Ou, trop occupée à gérer ses propres histoires qu’elle en avait quelque peu oublié le reste du monde. Elle avait passé trop de temps à chercher Absalon et Nerea, beaucoup trop de temps sans doute, pour une trahison dont elle n’était pas prête de se remettre. Ça avait occupé son esprit pendant trop longtemps et voilà qu’elle revenait soudainement à la réalité et la réalité était loin d’être agréable. Y avait rien de juste dans cette histoire et y avait personne pour arrêter les hunters qui tuaient sans raison des transmutants. Comme si, d’un coup, comme c’était des transmutants, ce n’était plus considéré comme des meurtres. Elle avait beau être en dehors de ces histoires, elle n’était pas encore assez stupide pour ne pas comprendre l’évidence à laquelle Radcliff était en proie : Les hunters avaient la main mise sur la petite ville.

Pas seulement à Radcliff sans doute. Mais c’était ce qu’elle pouvait constater avec horreur. Ce n’était pas pour rien que tout ce qu’elle avait pu essayer de faire pour cette ville, ça s’était soldé par des refus. Y avait toujours une bonne raison de stopper ses plans. Elle était là depuis des mois et y avait rien qu’elle avait réussi à faire sans qu’on ne lui mettre des bâtons dans les roues. De toute évidence, ce n’était pas l’arrivée miraculeuse de Mason et de son savoir-faire supérieur qui avait changé quelque chose à la situation. Alors peut-être qu’on enverrait un superviseur pour le superviser, lui qui était déjà censé la superviser elle. Ou alors, on allait les laisser se démerder tous les deux. A première vue, c’était ce qui semblait être prévu, puisqu’elle n’avait plus de nouvelles de Washington depuis un long moment, ce n’était pas faute d’essayer de les joindre souvent. On les avait probablement abandonnés dans cet enfer. Au moins, Letha, elle pouvait dire qu’elle s’en remettrait, ce n’était pas comme si elle n’avait pas l’habitude de se retrouvée abandonnée. Il fallait probablement qu’elle laisse de côté toutes les histoires relatives au boulot quand elle rentrait chez elle et qu’elle se concentre sur des trucs un peu moins chiants. Sur les trucs bien qui étaient arrivés dans sa vie depuis qu’elle était à Radcliff. Nerea. C’était elle la chose bien qui était arrivée dans sa vie. Elle était tellement heureuse d’avoir retrouvé sa fille et d’avoir à présent la chance d’avoir une relation avec elle. Elle avait eu tellement peur que cette dernière la haïsse, persuadée qu’elle avait pu l’abandonner. Mais ce n’était pas le cas. Au moins, Absalon avait eu la décence de ne pas la faire passer pour la méchante de l’histoire, la mère indigne qui avait abandonné sa famille. C’était déjà ça. C’était rassurant. Elle était toujours contente de retrouver des pâtisseries laissées sur son bureau quand elle arrivait au commissariat le matin, parce qu’évidemment, elle savait parfaitement que c’était Nerea qui les avait déposées là. Cette gamine était exceptionnelle, mais ça Letha n’en avait jamais douté, déjà quand elle n’était qu’une enfant, elle avait était parfaite, maintenant, elle avait l’impression qu’elle était encore mieux que ça. Nerea c’était vraiment la meilleure chose qui lui était arrivée à Radcliff, elle était celle qui lui permettait de voir les choses du bon côté. C’était l’apocalypse ici, mais au moins, il y avait Nerea, alors ce n’était pas si horrible que ça pouvait en avoir l’air. Malgré le bordel en ville, elle ne regrettait pas une seule seconde d’être venue jusqu’ici.

Elle avait abandonné ses dossiers dans un coin du canapé quelques heures plus tôt, fallait qu’elle se sorte un peu la tête de tout ça. Alors, elle était là, en jogging et débardeur, assise sur le canapé en train de regarder la télé tout en appliquant avec soin du vernis sur ses ongles. Elle ne savait pas quelle heure il était, certainement pas celle de se faire une manucure devant les programmes de la nuit, mais bon. Au moins elle était à peu près concentrée sur autre chose que sur Radcliff et ça l’aidait à résister à l’envie folle d’ouvrir de nouveau ses dossiers. Ça l’agaçait d’être coincée. Elle n’était pas du genre à abandonner, elle l’avait souvent montré. Face à un problème, il fallait qu’elle trouve une solution et c’était loin d’être facile dans le cas présent. Elle sursauta quand on frappa à sa porte une première fois. Resta septique quelques secondes avant d’entendre de nouveaux coups contre sa porte. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, il était vraiment tard pour qu’on lui rende visite. Elle enfila rapidement un gilet avant de sauter dans ses chaussons et de se diriger vers la porte, attrapant au passage l’arme de service encore posée sur la table. Ils étaient à Radcliff alors les coups cognés si tard contre la porte semblaient être un mauvais présage. Elle ouvrit la porte et arqua les sourcils en se retrouvant en face d’un Mason qui avait l’air pas mal amoché. Qu’est-ce qu’il foutait là celui-là ? « C’est pas le bar du coin ici. » Qu’elle répliqua dans un soupire alors qu’il passa la porte sans y avoir été invité. « Mais viens, entre. » Elle était ironique bien entendu, puisqu’il n’avait pas attendu son accord pour pénétrer dans l’appartement. Elle poussa la porte du bout des doigts avant de reposer l’arme là où elle l’avait trouvée. « Oui, je vais bien merci. T’inquiète pas, malgré l’heure, je n’étais pas encore couchée et certainement pas occupée. » Elle avait été occupée à se faire les ongles certes, mais occupée quand même. « On va dire que les coups t’ont fait perdre toute notion de politesse, ce sera moins vexant. » Elle lui adressa un sourire qui sonnait faux, avant de s’éloigner pour aller chercher de quoi s’occuper de cette vilaine plaie dans la salle de bain. Elle revint rapidement avec sa trousse de secours avant de s’asseoir sur le canapé, faisant signe à Mason d’en faire autant. Il aurait son verre après, si elle estimait qu’il le méritait. Elle était bien gentille de pas le foutre dehors à coup de pieds dans le derrière et d’en plus vouloir l’aider. « Pourquoi Callahan ?  C’est lui qui t’a refait le portrait ? » Fallait bien qu’il ait fait quelque chose pour que Mason se pointe chez elle la tronche en sang en lui ordonnant limite de lui filer des dossiers sans même prendre le temps d’user de politesse. Ou elle espérait en tout qu’il y ait une bonne raison, sinon, elle terminerait le travail de Callahan en lui collant à son tour son poing dans la figure.
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MessageSujet: Re: (letha), we've been lonely too long.   (letha), we've been lonely too long. Icon_minitimeJeu 25 Fév 2016 - 3:57


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lying alone with my head on the phone, thinking of you till it hurts. i know you hurt too but what else can we do, tormented and torn apart. i wish i could carry your smile and my heart for times when my life seems so low. it would make me believe what tomorrow could bring when today doesn't really know. i'm all out of love, i'm so lost without you. w/letha castellanos & mason leinster.


L’orgueil, c’était c’truc qui avait si souvent bouffé la vie de Mason. C’était ce qui lui avait fait quitter Radcliff, sans vraiment daigner s’expliquer auprès de Sloane. C’était ce qui le rendait si froid et distant à l’égard d’une Letha qui l’avait blessé. C’était ce qui l’avait poussé à bondir sur Callahan au beau milieu d’une rue déserte, sans préparer son coup et sans y réfléchir plus que de mesure. Apprendre que pendant toute son absence, les choses n’s’étaient pas amélioré, mais avaient fini par sombrer dans le néant, ç’avait assombri son jugement fallait croire – plus que le fait de voir que sa ville était tombée en ruines, que tout ce qu’il avait pu apprécier en Radcliff à une époque, était désormais mort et enterré. Aujourd’hui, c’t’endroit que Mason n’avait que bien peu affectionné, appartenait à des gens comme Lancaster et Alexander Callahan ; des enflures qui se pensaient pouvoir disposer de la loi et de la vie des autres comme bon leur semblait, avec leur propre définition de c’qui était vertueux, c’qui n’l’était pas. L’orgueil était, trop souvent, c’qui gouvernait les entrailles du Leinster ; ça l’avait toujours rendu solitaire, impétueux et froid – ça l’avait poussé à prouver sa valeur coûte que coûte, à lui, l’enfant abandonné par ses parents à cause de sa mutation. Il était allé à l’armée par orgueil, s’était engagée et s’était jeté sur le terrain, au front, par orgueil. Et à cause de c’même orgueil, il avait enterré ses démons et ses traumatismes, dans l’espoir qu’ils finiraient par disparaître, plutôt que de devenir une fange de malheur et de hargne bien logée en lui. L’orgueil, c’était l’point d’orgue de tout ce qui allait mal dans la vie du transmutant aujourd’hui. Il le savait, mais c’était comme une sale habitude de laquelle il n’pouvait plus se défaire : comment s’remettre en question à trente-sept ans bien avancés, alors même que le monde s’affichait comme ce vaste décor pourri jusqu’à la moelle ? Y’avait bien eu des crétins, pour élire Lancaster au pouvoir, et pour laisser les chasseurs faire ce qu’ils voulaient. Peut-être bien qu’Absalon Castellanos faisait partie de ces crétins : c’était si facile pour le transmutant, de tout blâmer sur ce type dont il n’savait pas grand-chose, hormis le fait qu’il avait causé la fin d’son histoire avec Letha. Indirectement. Et sans même le savoir. Juste parce qu’il avait cette prise sur la vie de la rousse, même huit ans plus tard, alors que Mason, lui, il avait fait tous les efforts du monde pour n’pas être un total con, et combler le vide qu’elle avait si longtemps eu en elle. Au fond, l’orgueil ça lui avait permis d’éviter de s’prendre le mur, sentimentalement parlant, à de bien nombreuses reprises : il avait été celui qui avait brisé le cœur de Sloane, pas celui qui s’était fait briser le cœur – et peut-être bien que son amourette dégueulasse avec la Castellanos avait été un juste retour des choses, une putain de gifle dans sa gueule, qui le forçait à un peu d’abnégation, maintenant, quand il devait affronter la McNally. Mais la plaie était toujours là, saillante et saignante dans le cœur du Leinster, trop fier pour le reconnaître en des mots si honnêtes et directs ; alors aller voir Letha, baisser la tête devant Letha, courber l’échine devant elle et admettre ses fautes, c’était comme lui donner mille raisons d’plus de l’avoir largué comme une merde. Paradoxal, venant d’un type qui s’était si souvent accroché à l’effort de ne pas mêler vie professionnelle et vie sentimentale : plus ça allait, plus il s’disait qu’il aurait mieux fait de se contenter de coucher à droite à gauche, et n’jamais s’enticher de qui que ce soit.

Mais fallait croire que peu importait la quantité d’arrogance et d’orgueil qui le gouvernait, Mason restait d’ces humains qui avaient parfois besoin de reposer leur cœur, de le lier à une autre personne, à croire que c’était l’propre de l’être humain. Dépendre de quelqu’un, ça n’avait pourtant jamais été son envie, son réflexe, sa recherche toute particulière : une leçon que ses propres parents lui avaient appris, après tout ; n’jamais s’fier à qui que ce soit, même à ceux qui auraient dû être liés à lui par un devoir immuable, forgé par la nature elle-même. Et quel prix ses géniteurs avaient-ils payé pour l’avoir abandonné sais crier gare ? Depuis son arrivée, le Leinster n’avait pas daigné chercher ceux qui l’avaient laissé, d’cette famille qu’il n’avait jamais eue. Sa famille, ç’avait été Sloane. C’avait été Willow. Et la pire ironie d’la vie, c’était qu’il les avait abandonnées à son tour. Il avait failli, à ces mêmes devoirs que la nature lui avait conférés : putain, c’était à croire qu’on était condamnés à répéter les conneries dont on n’avait été victimes. Encore un prétexte, que Mason s’était vendu à lui-même lorsque la culpabilité était revenu le pourchasser. Il avait noyé l’absence et le vide dans l’alcool, arrosant des soirées qui se terminaient généralement au lit avec une inconnue dont il n’avait cure. Y’avait toujours eu Sloane pour occuper cette place spéciale dans son cœur. Sloane, et Letha ; Letha qui avait été abandonnée elle aussi, et l’avait abandonné lui à son tour. Quand est-c’que le cercle vicieux allait-il s’achever ? Certainement pas ce soir – c’n’était pas pour renouer, pour s’accrocher à des miettes de rien du tout qu’elle avait elle-même balayés au vent, que Mason était venu frapper à sa porte. Et l’orgueil, cet éternel et répétitif orgueil, était ce qui gouvernait le moindre de ses gestes, la moindre de ses paroles dès qu’il la voyait. Et pourtant, aujourd’hui plus que jamais, ils étaient tous les deux coincés dans la même merde monumentale, amenés ici pour leur job, et abandonnés par leurs supérieurs. Alors ouais, évidemment, la mort du président avait été une surprise, un choc pour la capitale sans conteste – mais de là à laisser deux agents s’démerder avec un putain de fou furieux comme maire d’une petite ville du Kentucky ? Ouais, sur l’échelle du pays, sur l’échelle du monde même, Radcliff n’était qu’un misérable endroit, rassemblant quelques connards qui élisaient un abruti sans réfléchir – mais c’n’était pas pour autant que la ville – ou eux deux – méritaient d’être lâchés sans crier gare, aux abords d’une guerre civile qui menaçait de tout détruire. Et peut-être que c’était l’orgueil, encore une fois, qui avait poussé Mason à totalement déconsidérer ses devoirs d’agent du FBI, au profit d’une histoire infiniment plus personnelle. Sa fille était quelque part ; peu importait si Willow n’voulait pas le voir, si Sloane le haïssait, ou si douze années entières séparaient le Leinster du dernier moment où il avait pris sa fille dans ses bras – y’avait un connard de hunter, qui avait mis la main sur sa gamine, et l’utilisait comme un rat de laboratoire. Une idée insoutenable, un cauchemar qui l’englobait totalement, et détruisait sa conscience un peu plus chaque jour. Peut-être qu’il aurait pu commencer par là, dire ces mots directs et vrais à Letha dès qu’elle avait ouvert la porte. ‘J’ai besoin d’ton aide’ – aurait été plus approprié que ‘j’ai besoin d’un verre’ ; mais putain, comment était-il censé regarder une femme envers laquelle il avait encore trop de ressentiments, et lui demander son aide ? C’était admettre sa défaite, c’était admettre qu’il lâchait l’affaire, et jetait l’éponge juste parce que Callahan avait répondu à son attaque par la force de ses poings. Mais il n’abandonnerait pas Willow – pas encore une fois, et certainement pas entre les pattes d’une enflure qui menaçait de l’utiliser comme sujet pour des expériences.

Que Letha lui balance donc ses sarcasmes et son ironie – qu’elle s’plaigne donc parce qu’il n’avait pas regardé l’heure avant de se pointer chez elle. Et blablabla. Y’avait eu un temps, où elle s’était assez préoccupée de lui pour n’pas lui balancer ça dans la gueule. Et y’avait eu un temps, où il lui avait fait assez confiance pour pouvoir lui livrer des choses – même ses sentiments les plus honnêtes et les plus rares. Ils en étaient, finalement, au même niveau de déception, et ça se sentait dans l’air tendu, l’atmosphère électrique qui les engloba dès que la Castellanos referma la porte de son appartement. Mason n’daigna pas l’observer, ni même lui répondre concrètement, lâchant un vague grommellement tandis que de ses yeux, il avait déjà étudié le décor. Non, Letha n’avait pas été endormie ; au vu de l’odeur qui trainait et des petits objets cosmétiques ici et là, elle avait été archi-occupée à s’faire les ongles. Un truc primordial, au beau milieu d’un bled qui sombrait en Enfer. Nouveau soupir, mais il obtempéra lorsqu’elle désigna le canapé, s’asseyant à côté d’elle sans pouvoir abandonner la nervosité qui lui remuait les entrailles, et lui fit répondre du tac au tac, sans réfléchir, à la question qu’elle lui lança, un « T’occupe. » aussi sec que tranchant ; c’était ironique, lui qui s’pointait à sa porte juste pour mieux la repousser. Leinster s’en rendit compte avant même qu’elle ait eu le temps de répliquer, par les mots ou par une gifle bien placée. Peu importait c’qu’elle ferait, c’qu’elle disait, c’n’était pas pire que l’abysse de culpabilité et de remords qui le bouffait littéralement. Alors sans tenir compte des douleurs qui le traversaient de toute part, les plaies sur son visage – et ailleurs sans doute – Mason ploya, ses épaules s’affaissant, tandis qu’il glissait une main sur toute sa tête ; des traits de son faciès à sa nuque, sans pouvoir chasser l’amertume qui lui collait à la peau. « Juste-… t’occupes pas de Callahan, okay ? » et encore, il n’avait pas daigné la regarder, probablement parce qu’il n’voulait pas en rajouter une couche. « Si t’as quelque chose sur lui, dis-le moi. Mais c’est pas tes affaires. » et l’orgueil l’emportait sur tout le reste. Y’en avait pourtant, du reste ; il se préoccupait d’elle aussi, dans une certaine mesure : si Sloane était mêlée à cette affaire en tant que mère de Willow, c’n’était pas pour autant que Letha devait l’être pour une raison ou une autre. Et s’il y avait bien une chose qu’il savait maintenant, c’était que Callahan était dangereux ; aussi influençable qu’apte à se défendre face à une attaque imprévue. Mais y avait-il encore assez de sentiments, de choses vraies et immuables entre eux, pour que Letha puisse saisir tout ça derrière ses mots glacés et impétueux ? Probablement pas… parce que la rousse lui avait déjà bien prouvé qu’ils n’avaient pas été grand-chose. Pas d’quoi avancer, pas d’quoi s’accrocher.
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MessageSujet: Re: (letha), we've been lonely too long.   (letha), we've been lonely too long. Icon_minitimeMar 22 Mar 2016 - 14:36

Cause life has been insane.
— mason leinster & letha castellanos —
Preacher lost his son, He's known by all in town He found him with another Son of God. Feeding on the prayer. Never mind what God said But love had lost its cause And I thought today had been okay. Today has been okay, today has been okay. Wind has burned your skin. The lovely air so thin. The salty water's underneath your feet. No one's gone in vain, Here is where you'll stay 'Cause life has been insane. — Today has been.

Rétablir un semblant d’ordre dans la petite ville de Radcliff, c’était ce pourquoi elle avait été envoyée ici, quand bien même ça semblait être le truc le plus impossible au monde. Et  y avait eu un moment où ça avait dû sauter aux yeux de ses supérieurs  à Washington puisqu’ils avaient décidé de lui envoyer Mason pour venir à son secours. Concrètement depuis qu’il était là, rien n’avait vraiment changé, à tel point qu’elle avait presque arrêté de se soucier de la ville de Radcliff pour se concentrer sur sa petite personne. C’était peut-être égoïste, pas franchement professionnel, mais puisque tout ce qu’ils pouvaient tenter pour faire changer les choses dans cette ville, c’était bloqué ou contré pour une raison ou pour une autre, y avait un moment où fallait bien se rendre à l’évidence et arrêter de pousser les efforts au maximum. Vu l’ambiance en ville, c’était à se demander comment Mason et elle pouvaient être encore en vie, alors-même qu’ils n’étaient clairement pas du côté de ceux qui semblaient gouverner dans cette ville. Eux ils étaient du côté du gouvernement, de la justice, deux trucs qui ne semblaient plus compter du tout à Radcliff. Partout aux États-Unis peut-être, vu que Washington semblait les avoir complètement abandonnés à leurs sorts. Avec la mort du président c’était compliqué sans doute, mais ça aurait quand même été pas mal de la part de leurs supérieurs de répondre aux questions, aux appels. Mais y avait plus rien, plus aucun contact, c’était le gros bordel et peut-être que si elle était encore en vie, c’était justement parce qu’elle avait arrêté de trop se mêler de ce qui ne la regardait pas. Elle tenait assez à la vie pour ne pas trop aller chercher la merde. Pas maintenant qu’elle avant enfin retrouver sa fille. D’autant plus que retrouver Nerea, ça lui avait aussi permis d’apprendre qu’elle allait être grand-mère. Fallait croire que ça courrait dans le sang la capacité à devenir mère particulièrement jeune. Ça avait été son cas à elle, c’était le cas de Nerea et ça faisait d’elle une grand-mère super jeune d’après elle. Elle n’avait que quarante ans après tout. Ou déjà quarante ans en fait. Elle était certaine qu’à cet âge-là, ça allait être compliqué de refaire sa vie. Alors elle pouvait au moins faire ça, se concentrer sur Nerea et sur les jumeaux qu’elle allait mettre au monde quitte à se foutre un peu de la ville de Radcliff. Elle continuait son boulot, mais avec moins d’ardeur qu’elle avait pu le faire par le passé.

Alors elle n’avait pas franchement de scrupule à délaisser ses dossiers sur un coin de la table basse pour se concentrer sur ses ongles en regardant un truc débile à la télévision. C’était au moins le genre d’activité qui ne la ferait pas tuer. A part s’il devait y avoir une bombe pour exploser dans le coin. Ça avait l’air d’être carrément à la mode dans cette ville. Une première à la mairie plusieurs mois plus tôt, puis plus tard à la fête de l’hiver, là où elle avait vu sa vie défiler devant ses yeux alors qu’elle avait été obligée de faire de l’escalade sur une grande roue, à plusieurs mètres du sol. Cette ville, c’était tellement l’apocalypse qu’on ne savait jamais vraiment à quoi s’attendre. Ce que Letha savait à présent, c’était que Nerea était la personne qu’elle voulait protéger, la seule pour qui elle était prête à tout sacrifier. Parce que c’était sa fille. Son bébé qu’on lui avait arraché huit longues années plus tôt et maintenant, il était hors de question qu’on l’éloigne d’elle à nouveau. Il était hors de question qu’on la lui prenne. Elle avait tout sacrifié pendant ces huit dernières années pour pouvoir retrouver sa fille. Elle ne pouvait pas imaginer qu’on vienne les séparer de nouveau. Huit ans, ça avait été vraiment trop long et sa vie avait été un véritable enfer pendant ces huit années. Y avait bien eu Mason à un moment pour venir lui apporter un peu d’espoir sur sa route. Un peu de bonheur dans lequel elle aurait voulu se livrer sans jamais se poser de questions, parce qu’elle l’aurait mérité. Y avait une partie d’elle qui avait été prête à l’admettre à l’époque et aujourd’hui, elle était certaine qu’elle l’aurait mérité, parce que son mari l’avait complètement laissée tomber. Mais non, à l’époque, la partie qui l’avait emportée, ça avait été celle qui lui avait dicté que sa relation avec Mason était un adultère, qu’elle ne pouvait pas se le permettre, qu’elle ne pouvait pas être heureuse sans sa famille, qu’elle ne pouvait pas se permettre de se laisser distraire pendant ses recherches. Elle avait fini par repousser Mason pour ça. Se condamnant à se retrouver toute seule dans sa misère et ça avait été idiot, vu ce qu’Absalon avait fait lui. Mais c’était trop tard pour revenir là-dessus. Au moins, il n’était pas trop tard pour rattraper le temps perdu avec Nerea et maintenant, c’était la seule chose qui comptait à ses yeux.

Mais elle ne pouvait pas pour autant rejeter complètement Mason, quoi qu’il ait pu se passer avec lui à l’époque, elle ne pouvait pas lui claquer la porte au nez et lui dire d’aller voir ailleurs si elle y était. Il l’aurait peut-être mérité vu la façon dont il avait débarqué devant sa porte. Mais y avait encore quelque chose pour le lier à lui et un quelque chose qui dépassait la simple relation entre collègue, quand bien même elle aurait bien du mal à l’admettre. Elle pouvait pas le laisser dehors avec sa gueule amochée et le couvre-feu derrière qu’il fallait respecter sous peine de rendre complètement cinglés la petite milice privée du maire de la ville. Le truc complètement absurde, absolument hors la loi, mais pour lequel ils ne pouvaient rien faire. Encore un truc qui la rendait complètement folle dans cette ville. Assise sur le canapé en face de Mason, elle laissa échapper un long soupire. Il venait la voir pour lui demander des dossiers, mais fallait pas qu’elle s’en occuper. C’était paradoxal d’après elle. « Alors si je résume, tu te pointes chez moi avec la gueule en vrac, pour me demander des dossiers, mais je ne dois pas me mêler de tes affaires ? » Il avait pas l’impression qu’y avait un manque de cohérence dans ses propos ? Elle ne pouvait pas lui sortir des dossiers sans être mêlée au truc de toute façon, alors c’était débile de venir la voir pour lui demander un semblant d’aide, mais sans se mêler de ses affaires. « Je regarderai dans c’que j’ai pu réunir jusqu’à présent. » Parce que ça faisait un moment qu’elle assimilait des infos sur les personnes qui se faisaient remarquer en ville, et Callahan en faisait partie. « Tout ce que je peux dire dans l’immédiat, c’est que lui et son entreprise, ils interviennent très souvent quand y a des mecs pas nets qui se font arrêter, et ils ont toujours des bonnes preuves qui semblent sortir de nulle part. » Callahan, c’était un nom qu’elle avait retenu et comme elle écoutait plus ou moins ce que le shérif de la ville lui disait, quand bien même elle avait envie de lui exploser la tronche dès qu’il ouvrait la bouche, quand Callahan s’en mêlait, mieux valait ne pas intervenir. Elle s'appliqua à commencer à désinfecter les plaies sur le visage de Mason, à nettoyer les dégâts. « Techniquement, le gars c’est pas un avocat commis d’office, c’est plutôt l’avocat qu’on peut se payer si on a un compte en banque conséquent et pourtant, il se pointe dès qu’y a un certain type de personnes derrière les barreaux. » Genre les hunters, parce qu’elle n’était pas débile elle avait compris ce qu’il se passait en ville, c’était les transmutants qui étaient abattus comme si c’était normal, quand bien même ça ne l’était absolument pas. Callahan était probablement de ceux-là et Mason essayait peut-être de la protéger en lui disant de rester en dehors de tout ça, mais rien qu’en se pointant chez elle ce soir, il l’avait mêlée à cette histoire.
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MessageSujet: Re: (letha), we've been lonely too long.   (letha), we've been lonely too long. Icon_minitimeSam 16 Juil 2016 - 14:45


i'm reaching for you, are you feeling it too
AWAY FROM THIS LONG LONELY NIGHTS.
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lying alone with my head on the phone, thinking of you till it hurts. i know you hurt too but what else can we do, tormented and torn apart. i wish i could carry your smile and my heart for times when my life seems so low. it would make me believe what tomorrow could bring when today doesn't really know. i'm all out of love, i'm so lost without you. w/letha castellanos & mason leinster.


Pour Willow. Même si Sloane pouvait jurer le contraire, rien que par orgueil ou par rancœur, ç’avait souvent été un mantra que le Leinster s’était répété en boucle. Pour Willow, il devait sortir de leurs vies, parce qu’il n’allait pas bien, parce qu’il avait été dangereux, imprévisible, comme un parasite ou un virus. Et le déni de la McNally n’avait jamais aidé. Ça n’lui avait certainement pas allégé la conscience lorsqu’il avait dû faire son choix. Parce que pendant combien de temps, au juste, est-ce que l’amour la peur de la solitude, la dépendance avaient rendu la jeune femme imperméable à tous les problèmes qu’ils avaient ? Les problèmes que lui-même avait rameutés dans leurs vies, à elle et à leur fille ? Après tout ce qu’ils avaient déjà vécu… toutes les peines qu’ils avaient endurées, séparément, chacun dans leur vie ou ensemble. Ils avaient été un couple heureux, mais cette beauté d’autrefois, elle était morte bien avant qu’il ne plie ses bagages. Pas comme entre Letha et lui – leur bonheur, leur aisance avaient été diffus, sporadiques, compliqués – mais c’était quand elle avait décidé de tout arrêter que le monde était mort autour d’eux. Pas avant. Jamais avant. Et il avait été assez stupide pour croire qu’ils avaient une chance à quelque chose. Après Sloane et Willow pour lui ; après son mari et sa fille pour elle. Aurait-on pu parler d’un couple plus destiné à finir ensemble, à ranimer le cœur meurtris de l’autre ? Mason n’avait jamais cru à ces conneries de destin, d’âmes-sœurs, ou des bidules excessivement romantiques – généralement, il devait surtout se retenir de lever les yeux au ciel, quand quelqu’un s’mettait à parler comme ça. Mais quand même, ça faisait un mal de chien. Un mal de chien d’ressasser tout ça, alors que l’orgueil du brun aurait voulu qu’il puisse tracer un trait définitif entre quelque chose qui était au passé et tout l’avenir qui s’offrait à lui : au moins, il pouvait reprendre ses bonnes activités habituelles, que d’aller écumer les bars pour draguer des nanas qui n’avait pas grand-chose de mémorable ou d’intéressant. Des femmes avec qui il se contentait de coucher, avant de repartir dès le lendemain, et continuer sa vie sans demander son reste. Si seulement ç’avait pu être c’genre de relation-là, entre Letha et lui- il aurait eu le contrôle sur l’histoire, et il aurait été celui qui aurait laissé l’autre derrière. Là, son habituelle fierté n’aidait pas à avaler la couleuvre : et pourtant, d’puis combien de temps est-c’que cette histoire devait être oubliée ? Professionnellement parlant, il avait toujours su que c’était une mauvaise idée. Il avait quand même cru qu’ils pourraient s’traiter avec plus de décence qu’ils ne le faisaient, là. Mais fallait quand même avouer que niveau coup du sort, on l’testait bien de l’autre côté ; il se retrouvait dans sa ville natale, l’endroit qu’il avait fui sans se retourner, avec Sloane, Willow, Letha et son mari concentrés dans un si petit coin de monde. Comment est-c’que la vie pouvait fonctionner comme ça ? Quelques mois plus tôt, tout flic pragmatique qu’il avait toujours été, Mason aurait été prêt à jurer que jamais quelque chose de comme ça pourrait arriver. Et pourtant, il était bel et bien là, au beau milieu d’cette farce, tiraillé entre sa propre arrogance, cette fierté aussi lourde qu’une pierre lovée dans son poitrail, et des devoirs qui ne cessaient de réveiller ses instincts. Il devait bosser avec Letha. Et avec son fameux mari. Il le devait, d’se contenter de faire comme si de rien n’était, haussant les épaules avec une indifférence qu’il n’arrivait franchement pas à feindre – il était agent du FBI après tout, pas acteur.

Alors ouais, c’était clairement pour Willow qu’il était là ce soir ; il aurait bien eu envie d’exploser la tronche de Callahan jusqu’à ce que mort s’ensuive, mais il avait encore un putain d’instinct de survie qui le retenait dans c’monde miséreux. Il n’pouvait pas faire ça – pas comme ça, pas maintenant. Pas alors qu’il avait un badge, auquel il devait au moins s’accrocher un tant soit peu s’il n’voulait pas s’retrouver coincé trop longtemps dans ce bled. Pourquoi il avait fallu qu’ce soit Letha, qui bosse avec lui ? Une question qui bordait rageusement ses lèvres, dès qu’il s’retrouvait dans la même pièce qu’elle : mais poser la question n’servirait à rien, il le savait bien, puisque la rousse n’avait probablement pas plus d’réponse et pas plus de bonnes solutions à tout ça que lui-même. Ils coopéraient, ils enduraient tout c’merdier ensemble – mais rien de plus. Jamais plus, ils n’seraient quoique ce soit de plus : Mason n’était pas c’genre d’imbécile qui s’accrochait à l’arôme passé de sentiments réduits à néant. Tout ce qui lui venait, maintenant, quand il la regardait, c’était une vague de rancœur incommensurable et incontrôlable – c’genre de ressentiment que Sloane devait avoir pour lui-même, d’ailleurs. Entre les bons prétextes pour Willow et ses impressions personnelles, sa rage indécrottable et réveillée par les trop récents événements, Letha s’retrouvait bel et bien en face d’un Mason avec qui il n’y avait pas grand-chose de possible à accomplir. Il était venu parce qu’il n’y avait qu’elle… Même pas particulièrement parce qu’il s’disait qu’elle pourrait aider, qu’elle pourrait être un atout important, ou qu’elle pourrait au moins se sentir un tant soit peu concerné par ce qui lui arrivait à lui, ou ce qui arriverait à sa famille. Et il avait bien l’intention d’le lui faire ressentir, parce qu’il était comme ça, Mason, un putain de connard qui tournait et tournait en rond, bien plus aisément dans les sentiments acerbes et sévères que dans une mélancolie qui le pousserait à un romantisme qui n’lui ressemblerait pas. Et Letha savait à quoi s’attendre avec lui – elle était une grande fille, elle savait s’défendre, rien qu’avec l’acidité de ses répliques ; comme celle-là, qu’elle lui balança, et lui fit lever les yeux au ciel, à Mason, avant qu’il ne hausse les épaules, retenant une grimace lorsqu’il se souvint que celle-ci était plutôt douloureuse : « J’te demande tes dossiers parce que t’as bossé dessus avant que j’arrive. J’te demande pas de faire du social à côté. » du social, parce que bon, hein, qu’est-c’qu’elle en avait à foutre, du fait qu’il ait la gueule en vrac en plus du reste ? C’était pas comme si elle s’en préoccupait : ils étaient collègues, qu’ils en restent là. Et les accidents de travail, ça arrivait – et ils pouvaient être particulièrement graves, surtout dans une ville comme celle-ci, et surtout dans l’job qu’ils faisaient. Alors pourquoi est-c’qu’il fallait qu’elle joue les surprises ou les préoccupées ? Elle n’était ni l’un ni l’autre, qu’elle lui file sa paperasse et lui foute la paix. Autant qu’il avait envie de lâcher tous ces mots chargés de tension et de vérité, Mason se retint, lâchant un soupir, optant pour l’écouter, et simplement l’écouter. Y’avait assez d’choses à gérer dans cette ville pourrie pour n’pas avoir besoin de parler d’trucs personnels qui n’avaient plus leur place nulle part. C’était un peu comme avec Sloane : mais douze ans plus tard, la McNally, elle, elle arrivait bien plus facilement à faire sans ses ressentiments pour se concentrer sur l’important. Willow. Willow était le seul truc qui importait : il s’en foutait d’son job, des ordres que des supérieurs quelconques lui avaient donnés y’a des mois, avant de n’plus souffler mot depuis que les choses avaient dégénéré à nouveau. En tout et pour tout, Mason il s’estimait libre d’faire les choses à sa façon, et ça incluait récupérer sa fille avant tout le reste – peu importe le prix, ou avec qui il s’devait de pactiser en le faisant. Au fond, Letha n’était pas la pire d’cette ville, fallait au moins lui reconnaître ça.

« C’que j’te demande, Letha-… c’est pas officiel. » qu’il admit finalement – il s’en foutait que c’type fasse partie des avocats les plus pourris et les plus réputés de cette ville. Il s’en foutait que techniquement, d’après les lois, en faisant les choses légalement, Callahan demeurait intouchable et inatteignable. Le connard saignait, et c’était tout ce qui importait. Incapable de tenir plus longtemps, assis comme un idiot, Mason attrapa le coton avec lequel la jeune femme avait entrepris de nettoyer ses plaies, s’appliquant à le faire lui-même ; au-delà du visage, il avait aussi des plaies sur les mains, desquelles il pouvait s’occuper tout seul. Il n’avait pas b’soin de son aide, et même s’il n’voulait pas se donner la peine de le prononcer à haute voix, il comptait bien le lui prouver. Ils bossaient ensemble – rien d’autre. N’était-ce pas ce qu’elle avait voulu ? Elle n’avait qu’à continuer à faire ses ongles si elle voulait s’occuper les mains. « Alors t’as pas besoin de m’filer des dossiers de manière officielle… je sais c’que j’veux, t’auras qu’à les laisser trainer quelque part et j’m’en occuperai. » marmonna-t-il, tout en se relevant du canapé. Parce qu’il n’pouvait pas rester à côté d’elle, de toute manière, et il était encore bien trop déchiré entre la nervosité, la rage, l’impuissance en plus de tout le reste. Tout c’qu’il voulait, c’était retrouver cette enflure de Callahan, et récupérer Willow, peu importaient les moyens. « J’dirai rien, si tu l’fais. Et personne n’en saura rien, ce sera pas important. Mais tu fais comme tu veux… » et il était minutieux, plutôt concentré sur chaque passage du coton sur ses plaies- c’était toujours mieux de bien faire ça que de relever la tête pour trouver Letha, et tout ce trop-plein d’impression qui déferlaient sur lui comme des vagues froides. « C’est important. Mais j’veux pas qu’tu fasses quelque chose que tu t’sens pas de faire. Alors… peu importe. Vaut mieux que tu saches juste ça. » parce qu’après tout, Letha, elle était plutôt ambitieuse, et elle avait bossé avec la sueur de son front et chacun de ses efforts pour arriver où elle en était. Elle avait dû lutter pour prouver sa valeur et écraser les croyances misogynes des types comme lui – au fond, elle méritait bien d’être capable de garder sa place, quoiqu’il s’passe ici à Radcliff. Alors tout ce qu’il était prêt à faire, peut-être qu’il valait mieux que ça n’déteigne pas sur Letha. Ni sur Sloane. Toutes les deux, elles méritaient mieux que ça. « D’toute manière, si Callahan est influent comme tu l’dis, j’pense pas que j’vais pouvoir me pointer au poste comme si de rien n’était, demain. » il ricana vaguement, amer, le sérieux retombant sur son visage bien assez vite, comme le picotement des plaies qu’il avait ici ou là. Bon dieu, qu’est-c’qu’il détestait les hunters ; et pourtant, s’il avait bien dû penser à un bled miséreux dans lequel ils prospéreraient et pulluleraient plus que n’importe où, il aurait immédiatement songé à Radcliff. Comme quoi, ses instincts avaient du bon, parfois. « Juste-… n’en parle à personne, de ce soir, okay ? » ne put-il s’empêcher de demander, relativement pressant au moment de la dévisager. Personne, ça voulait dire aussi son fameux mari avec qui elle faisait il n’savait quoi – il n’voulait pas le savoir. Tant pis s’il devait être un mensonge ou un secret entre eux deux, il s’en foutait éperdument. C’était pour Willow, et d’toute manière, elle lui devait bien ça.
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MessageSujet: Re: (letha), we've been lonely too long.   (letha), we've been lonely too long. Icon_minitimeMar 2 Aoû 2016 - 16:03

Cause life has been insane.
— mason leinster & letha castellanos —
Preacher lost his son, He's known by all in town He found him with another Son of God. Feeding on the prayer. Never mind what God said But love had lost its cause And I thought today had been okay. Today has been okay, today has been okay. Wind has burned your skin. The lovely air so thin. The salty water's underneath your feet. No one's gone in vain, Here is where you'll stay 'Cause life has been insane. — Today has been.

Tout ce que Letha voulait depuis huit ans maintenant, c’était retrouver sa fille. Son mari aussi, mais maintenant que la vérité lui était tombée dans le coin du nez, elle ne se préoccupait plus que de sa fille. Pendant huit longues années, elle avait mis sa vie entre parenthèses, tellement qu’à un moment, on l’avait même collé à un poste qui n’avait jamais été le sien, juste pour éviter qu’elle ne dérange trop avec ses idées folles et la façon dont elle s’acharnait sur un dossier que tout le monde disait clôt. Elle avait bataillé pour retrouver sa place, la confiance de ses collègues et de ses supérieurs, elle s’était battue pour son boulot, parce que ça avait été la seule chose qui lui restait dans sa pitoyable existence. Elle avait déjà trop perdu, elle ne pouvait pas lâcher ça aussi et pourtant, la voilà dans la petite ville de Radcliff à faire un boulot qui n’était pas le sien non plus. Elle n’aimait ni la ville, ni son job, mais c’était elle qui avait choisi de se retrouver là, elle qui avait presque supplié ses supérieurs de l’envoyer dans ce trou paumé du Kentucky, chose qu’on avait pas pu lui refuser, pensant qu’elle faisait encore une rechute, qu’elle était toujours aussi cinglée et qu’inéluctablement, elle serait mieux ailleurs, même dans cette ville que personne ne semblait connaitre. Son choix, bien que ça semblait ne pas être le cas, il avait été logique et réfléchi, parce qu’elle avait enfin trouvé une piste solide concernant Absalon et Nerea, alors, elle avait voulu s’y rendre, elle avait eu l’espoir de retrouver sa famille et ça avait plutôt bien marché. Au passage, elle avait quand même réussi à faire comprendre au reste de ses collègues que c’était vraiment le bordel à Radcliff, à tel point qu’ils avaient fini par lui envoyer Mason. A croire qu’ils avaient su que l’envoyer lui en particulier, ça n’allait pas arranger les choses pour elle. C’était compliqué entre Mason et elle, parce qu’à un moment, elle l’avait laissé tomber, persuadée que ce n’était pas correct, parce qu’elle était mariée et que de toute façon, elle n’avait pas le droit d’être heureuse avec qui que ce soit tant qu’elle n’aurait pas réussi à retrouver sa fille. C’était ce genre de choses qu’elle s’était imposée à elle-même, pendant des années et des années parce que ce qu’il y avait de plus important dans sa vie c’était sa fille et si elle s’était autorisée à reconstruire quoi que ce soit, est-ce qu’elle n’aurait pas fini par admettre que tout le monde autour d’elle avait raison et qu’elle ne reverrait jamais sa fille ? Si elle s’était laissée être heureuse, elle ne serait pas là aujourd’hui, elle n’aurait pas retrouvé Nerea, alors d’une certaine façon, elle savait qu’elle avait fait le bon choix.

Maintenant, elle avait retrouvé sa fille et bien entendu, elle en était vraiment heureuse. Mais la vérité été douloureuse et elle aurait dû l’entendre des mois et des mois plus tôt dans les paroles de Mason, parce que lui, il avait su que si son mari était encore en vie, il s’était royalement foutu de sa gueule. Elle n’avait pas voulu le croire, tout comme elle n’avait voulu croire personne. Mais pour le coup, maintenant elle pouvait dire que dans le lot de personne qu’elle avait fréquenté ces huit dernières années, collègues, amis et Mason, le seul amant qu’elle avait eu en huit ans, y avait au moins une personne qui avait eu raison et ça avait été lui. Si elle s’était donné la peine de le croire ça aurait été moins difficile peut-être. Mais Absalon s’était barré en emportant leur fille avec lui et jamais il n’avait donné de nouvelles. Tout ce qu’il avait fait, ça avait été de reconstruire sa vie, pendant qu’elle, elle s’interdisait de le faire et ce n’était pas juste, mais c’était trop tard. La trahison de son mari laissait un vide dans son cœur que même Nerea ne pouvait pas combler. Pourtant elle l’aimait sa fille et même si l’idée d’être sur le point de devenir grand-mère lui filait un sacré coup de vieux, elle sentait déjà qu’elle allait les aimer les bébés que sa fille attendait et qu’elle avait les moyens d’être heureuse avec cette famille qu’elle retrouvait. Ouais, mais à côté de ça, y avait tout le reste, elle était seule et elle ne savait pas si un jour elle pourrait refaire sa vie. Elle était à Radcliff, la ville ou rien n’allait correctement, y avait un tas de bordel dans le coin c’était presque insupportable. Elle essayait pourtant de se détendre malgré tout ça, de positivé sur sa vie et ouais, ça la poussait à finir devant la télé à se faire les ongles, mais après huit putain d’années à ne pas lâcher le boulot, après avoir manqué de mourir plus de fois dans cette fichue ville que pendant tout le reste de sa carrière, elle avait bien le droit de passer une soirée à rien foutre. Mais évidemment, il fallait que ça aussi, ça tombe à l’eau. Parce que Mason s’était pointé et qu’être avec lui, ça faisait un mal de chien. Parce qu’ils n’étaient même plus capable de s’entendre, parce qu’elle avait tout foiré, parce que quoi qu’elle dise de toute façon, il l’enverrait balader et qu’elle était peut-être incapable d’admettre à haute voix qu’il avait eu raison. Parce que c’était trop tard de toute façon. Elle avait levé les yeux au ciel à sa réplique, de toute façon, ça ne servait à rien de répliquer, ça les empêcherait de se disputer à la façon de gamins, c’était déjà ça.

Elle voulait bien l’aider dans le fond, même si elle ne savait pourquoi il voulait ça et ce qui avait pu lui arriver pour qu’il arrive chez elle dans cet état. Elle ne savait pas et de toute évidence, elle ne saurait jamais, parce qu’il avait décidé de ne pas en parler, parce qu’elle ne devait pas se mêlé de ses affaires. Ils en étaient arrivés là de toute évidence, à ce point où tout au plus, ils pouvaient s’entendre d’un point de vu professionnel, mais au-delà de ça, ils n’avaient plus rien. Ce n’était pas officiel pourtant et elle s’en serait bien doutée bizarrement. Elle n’était pas complètement idiote non plus. Elle le laissa faire alors qu’il décidait de s’occuper de ses blessures tout seul. Ouais, parce que ça sortait du cadre professionnel ça aussi, qu’elle s’occupe de lui, alors mieux valait qu’elle se retire. Elle laissa pourtant échapper un soupire, avant de croiser les bras sur sa poitrine et de s’enfoncer dans le canapé. « Jvais me débrouiller pour te filer ce que j’ai, t’inquiète pas. » De toute façon, c’était pas comme si y avait quelqu’un pour s’occuper de ce qu’ils faisaient. On les avait envoyés dans cette ville et maintenant, ils étaient complètement abandonnés à leur sort, parce que c’était le bordel partout. La seule menace dans l’histoire, c’était sûrement Callahan lui-même, parce qu’encore une fois, elle était assez intelligente pour deviner, suite aux propos de Mason, qu’y avait eu un accrochage avec le fameux Callahan. Elle pouvait toujours faire de nombreuses hypothèses pour essayer de deviner ce qui avait bien pu se passer, elle n’aurait jamais de véritable réponse. « C’est pas comme si j’avais grand monde à qui en parler de toute façon. » Ou grand-chose à raconter de toute évidence. Elle ne parlait pas à son mari, elle ne voulait même pas être dans la même pièce que lui de toute façon. Si y avait bien une personne avec qui elle ne voulait être que professionnel, c’était certainement plus Absalon que Mason dans le fond. Elle finit par se lever du canapé pour aller jusque dans la cuisine, chercher deux verres et une bouteille de whisky, elle était quand même assez gentille pour finalement lui offrir son verre. Elle posa les verres sur la table basse avant de les remplir. « Qu’est-ce que tu vas faire du coup ? » S’il ne pouvait pas revenir au commissariat, il ne pourrait sans doute pas non plus se balader en ville comme si de rien était, peut-être même pas rentrer chez lui. « Si j’peux au moins demander ça. » Qu’elle s’empressa d’ajouter, parce que bon, peut-être que ce n’était pas ses affaires non plus ou qu’elle n’avait pas le droit de s’inquiéter pour lui parce qu’à un moment elle avait fait un mauvais choix et que depuis, ils étaient voués à ne plus être rien l’un pour l’autre. Elle restait humaine, faite d’émotions et de sentiments et qu’importait ce qu’il pouvait en penser, elle s’inquiétait pour lui ; à part Nerea de toute façon, il était la seule personne qu’il lui restait dans cette ville de fou.
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(letha), we've been lonely too long.

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