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 (cesare) ≡ there is nothing we could do.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeLun 16 Nov 2015 - 19:55

You and me against the world, Like a little boy and girl.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There were monsters beneath our bed, And we were scared until we taught them all to sing and then we had a laugh instead. You and me on stormy seas It had brought us to our knees There were dangers, all around And we were frightened by the wind and when it blew until it blew us to dry ground. Baby here we are tonight, The dark will turn into the sunlight Don't you know it always does. It always was And it will be all right. — monsters.

Insurgency n’avait rien à voir dans l’explosion de février dernier. Isolde le savait, elle l’avait toujours su, malgré les accusations qui les pointaient du doigt, elle avait toujours su que Johan n’avait pas voulu créer un tel événement. Ce n’était pas vraiment surprenant de constater qu’il s’agissait des hunters. Ils étaient à l’origine de tous les malheurs qui se produisaient dans cette ville et dans le monde et c’était sans cesse sur les mutants que la faute retombait. C’était tellement simple pour eux d’accuser les transmutants pour pousser le monde entier à les craindre, alors même qu’ils étaient ceux qui n’hésitaient pas à massacrer des innocents pour toutes sortes de raisons complètement absurde. Cette fois encore, ils étaient responsables du chaos qui régnait sur la ville. C’était de leur faute si cette explosion avait eue lieu. Ils connaissaient très bien les conséquences de leur vaccin. Ils l’avaient créé, ils en connaissaient les effets, alors, ils savaient très bien que vacciner un mutant comme ça au beau milieu de la foule représentait un risque et pourtant ils l’avaient fait. Sans doute qu’ils avaient dû se réjouir du résultat final. Des gens étaient morts, mais tant pis, on pouvait facilement accuser les transmutants maintenant, alors tant mieux. C’était tout à leur avantage. Bon dieu qu’est-ce qu’elle pouvait les détester. Pourquoi est-ce qu’ils en étaient arrivés là hein ? Le monde était en train de partir dans le chaos total et tout ça pourquoi ? Parce qu’un jour une poignée de mecs avaient décidé que la seule solution de faire face à cette nouvelle mutation, c’était d’assassiner ceux qui la portait. Mais on parlait d’extermination de masse, un véritable génocide. Ce n’était pas la solution pour régler le problème loin de là. Ce qu’ils avaient fait, c’était provoquer une véritable guerre entre les transmutants et les hunters. Alors qu’au final, s’ils s’étaient juste donné la peine de les aider, tout ça aurait pu être évité. Elle ne pensait pas que tous les mutants étaient innocents, il y avait des meurtriers aussi chez les transmutants, mais ce n’était pas parce qu’ils étaient transmutants qu’ils étaient des tueurs. Elle considérait qu’il fallait les juger de la même façon que tous les autres et e ce sens, le vaccin était une excellente idée. Dans d’autres circonstances, elle aurait parfaitement approuvé. Mais là, ils avaient mis sur le marché un truc incertain, dont au final, ils ne se servaient pas. Le vaccin, ils l’avaient et pas seulement sous sa forme pourrie en pleine de risques, qui ne marchait que pendant une période indéterminée. Ils avaient une version définitive, une solution contre cette mutation qui leur faisait si peur, mais au lieu de l’utiliser, ils continuer à tuer. C’était complètement absurde et ça prouvait ce qu’Isolde pensait depuis longtemps. Les hunters n’avaient jamais voulu protéger l’humanité, ce n’était qu’un prétexte. Au final, ils n’étaient que des monstres assoiffés de sang et tuer les transmutants, c’était ce qu’ils avaient trouvé de mieux pour exprimer leur folie sans finir derrière les verrous, parce qu’ils étaient des tueurs, de ceux qui étaient intouchables, de ceux que la justice laissait courir alors qu’ils condamnaient tellement de personnes innocentes. En somme tout ça n’avait aucun sens et Isolde était désormais incapable de rester les bras croisés face à cette horreur.

Mais qu’est-ce qu’il fallait faire hein ? Certainement pas déclencher des tueries dans les rues de Radcliff. Les hunters se fichaient bien des balles perdues, elle, elle s’en souciait. Dans ses pires moments de colère, elle se disait qu’on ne faisait pas d’omelette sans casser d’œufs et que les dommages collatéraux, elle pouvait s’en remettre. Mais bien vite elle réalisait qu’elle ne voulait pas être comme eux. Elle ne voulait pas être le monstre qu’ils voulaient qu’elle soit. Elle ne voulait pas leur donner raison. Alors, il fallait agir autrement, plus finement, mais c’était un peuple en colère qu’elle avait sous ses ordres, des transmutants qui en avaient marre d’être toujours des victimes, des hommes et des femmes qui voulaient voir ces monstres payer pour tout ce qu’ils avaient fait. Elle le voulait aussi, bien entendu. Mais elle ne voulait viser que ceux qui le méritaient. Pour le moment, faire profil bas, c’était encore la meilleure chose à faire. On commençait à entendre le nom d’Insurgency un peu trop partout aux quatre coins de la ville et on les accusait de tous les maux, alors pour l’instant, se faire repérer ce n’était clairement pas le bon plan. Et puis elle, qu’est-ce qu’elle pouvait faire ? La main posée sur son immense ventre, la blonde soupira. Le bébé n’allait pas tarder à pointer le bout de don nez. Elle ne savait plus si c’était une question de jour ou de semaine, mais clairement, ça n’allait pas tarder. Elle ne pouvait même pas aller bosser. Cloitrée chez elle depuis trop longtemps, elle en avait marre. Tout ce qu’elle faisait c’était relire des dossiers et s’énerver toute seule dans son coin. Elle était impuissante coincée chez elle. Enfermée comme un lion en cage, la seule chose qu’elle avait pour s’occuper, c’était la télé et elle passait tellement de temps devant qu’elle réalisait à quel point les programmes télévisés pouvaient parfois faire pitié. Il fallait qu’elle bouge de là, mais pour aller où ? Elle n’avait plus d’achat spécial bébé à faire et pour ça elle aurait eu besoin d’une voiture de toute façon, pas question de demander encore à quelqu’un de faire le taxi pour elle. Elle avait aussi terminé la peinture de la chambre du bébé, elle avait tout meublé alors il n’y avait plus qu’elle et son canapé, ce fichu canapé. Elle en avait marre de ce congé et dès qu’elle se pointait chez insurgency, elle finissait par tomber sur quelqu’un ayant l’impression qu’elle était en sucre qui lui suggérait de rentrer chez elle ou bien d’aller s’asseoir dans un coin. Elle n’était définitivement pas habituée à rester dans son coin à ne rien faire. Et dire que peut-être qu’après la naissance du bébé, elle allait rêver de rester dans son coin à ne rien faire mais qu’elle ne pourrait pas. Sans doute qu’elle devrait en profiter, mais elle en était incapable, tant pis, elle regretterait plus tard.

Elle se leva d’un bon de son canapé. Il fallait vraiment qu’elle bouge de là. Dans un soupire, elle attrapa furieusement l’un des dossiers qu’elle avait à côté d’elle avant de le mettre rageusement dans son sac. Il y avait bien quelque chose qu’elle pouvait faire. Elle se souvenait bien de cette fois où il était venu jusqu’à chez elle pour l’accuser d’être responsable de cet incident. Il n’avait pas voulu la croire la traitant de menteuse à tout va. Elle n’avait rien à voir dans cette affaire, ni même dans la mort de sa sœur et puisqu’elle était du genre rancunière, elle avait encore du mal à digérer ces accusations balancées sans la moindre preuve, surtout venant d’un homme lui ayant reproché, quelques heures plus tôt d’avoir réagit à la va vite sans chercher à comprendre quand il avait fait exploser un bâtiment avec ses amis dedans. C’était l’hôpital qui se fichait de la charité d’après elle. Lui, il l’avait vraiment fait exploser ce bâtiment. Elle, elle n’avait vraiment rien fait ce soir là. Elle avait besoin de se dégourdir les jambes en plus, alors c’était l’occasion à saisir. Une veste sur les épaules, son sac à la main, elle avait quitté son appartement direction du motel où Cesare séjournait. Elle savait exactement où le trouver, elle n’était pas stupide. Elle savait toujours comment retrouver ceux qu’elle cherchait. Elle connaissait Cesare, ou du moins, elle l’avait connu. Maintenant, elle n’était plus très sûre. Tout était devenu beaucoup trop compliqué entre eux. Elle demanda la chambre au type du motel avant de se diriger vers cette derrière. Arrivée devant la porte elle soupira. Elle toqua quelques coups à la porte, elle ne savait pas s’il était là ou s’il allait lui ouvrir. Tant pis.  Au pire elle pouvait toujours menacer d’ défoncer la porte, ce n’était pas comme si lui il s’en était privé de cette menace et puis, si elle le voulait elle pouvait la défoncer rapidement cette porte. Elle soupira, presque prête à partir, quand finalement, elle le vit un peu plus loin dans le couloir. Bien, il était là finalement. Elle s’adossa à la porte, les bras croisés sur la poitrine. « Finalement t’es là, attention, tu as presque dépassé le couvre feu. » Pour ce qu’il en avait à faire du couvre feu, il était un chasseur après tout, au dessus des lois, bien évidemment. Mais il était là à présent, ils allaient pouvoir avoir une conversation. « J’ai hésité à me faufiler en douce avant que tu n’arrives, parait que ça se fait de nos jours. » C’était ce que lui il avait fait la dernière fois, il était entré chez elle alors qu’elle n’y était même pas. Elle aurait pu faire pareil, mais il semblait que malgré ses défauts et sa prétendue folie, elle restait toujours plus sage que lui.  
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeMar 17 Nov 2015 - 0:04


that's all we'll ever be- finished, without an ending
AN INCOMPLETE SENTENCE. A HALF-WRITTEN STORY.
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and the night is moonless, and the stars don’t shine, and her tears burn her cheeks as his screams tear his throat. it’s dark, too dark, the shadows grow thick as she moves further away from him. it’s her guilt that leads her, it’s the blood on her hands that guides her feet one step at a time. he’s silent in his grief, understanding but also resenting, because their together didn’t mean forever. w/isolde saddler & cesare demaggio.


Encore une piste qui n’menait un rien. Un chemin tortueux qui l’avait amené dans un énième cul de sac. Dévisageant le faciès mort, le cadavre abandonné face à lui, Cesare lâcha un soupir ; Rayen allait en entendre parler, aussitôt qu’il mettrait la main sur elle. Poursuivre du vent, s’accrocher à l’invisible et l’inatteignable commençait à avoir raison de toutes ses consciences, de toutes ses retenues. De chaque parcelle de son âme à laquelle il avait pu se raccrocher – fut un temps. Ce temps où c’en avait valu la peine ; et personne n’pouvait le regretter plus amèrement que lui. Dans ces recoins noyés sous la rage, la hargne qui guidaient ses faits et gestes, ses instincts – faisant s’envoler les secondes, les minutes, la souffrance elle-même. Il n’savait plus ce qu’il chassait au fil des jours : transmutant, hunter, humain lambda ; en observant le corps de sa victime, visage se mêlant dans la foule de ceux qui bordaient ses paupières, le DeMaggio se rendait compte qu’il n’en avait eu cure jusqu’alors. Et qu’il n’en avait toujours rien à faire, au moment d’affronter le miroir opaque de ses prunelles baignées par la mort : ils avaient tous c’qu’ils méritaient, c’qu’ils avaient vu venir, quelque part dans la noirceur de la nuit. Et le type avait lâché des noms – une interminable liste qui s’ajoutait à celle qu’il avait amassée jusque-là ; il n’savait plus pour quoi, dans quel but, quels mirages il traquait sous le firmament d’encre de la nuit. Probablement qu’sa survie relevait d’une chance inédite, le fait d’être tombé sur un dégénéré qui n’avait pas d’quoi se défendre, ou un hunter inexpérimenté – ou un connard qui s’était trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, s’disant que s’engager quelque part, peu importait la cause, était un devoir important. L’abruti avait appris de ses erreurs : DeMaggio l’observa une nouvelle fois, gravant dans sa mémoire chaque trait de son visage, chaque détail qui pouvait trahir quoique ce soit – n’importe quoi qui reviendrait le hanter à un moment ou un autre. Aussi inconnu était-il, le type venait de devenir un fantôme : un spectre immatériel qui se relèverait de son ultime lieu de repos, pour venir hanter le chasseur aussi longtemps qu’il vivrait. Survivrait plutôt, subsistant des graines de malheur et de chagrin qu’il semait sur son sillage – comme d’habitude, comme toujours ; c’était là un domaine dans lequel il s’avérait expert. Bien plus expert que lorsqu’il s’agissait de garder sa cadette envie. La vengeance, la haine brûlante et dévastatrice, cet abysse embrassant son âme : il n’connaissait que trop bien tout cela, s’y fondait parfaitement, animal sauvage embrassant les vastes terres qu’il avait maintes fois parcourues déjà. Dans le silence tendu de sa solitude à nouveau omniprésente, Cesare arpenta le pas qui le séparait de l’homme sans nom, sans identité et sans futur. Dans la poche intérieure de sa veste, sans rencontrer aucune résistance, il tira le portefeuille tâché du sang qui avait coulé, traversé les tissus pour inonder de la prescience de la mort l’imbécile qui s’était accroché à la vie. Il n’prit pas le temps de lire le nom, d’analyser les choses plus avant, de s’demander qui pouvait bien être cette gamine dont la photo était soigneusement conservée en sécurité : il balança le tout sur les genoux de la carcasse inanimée, toujours attachée à cette chaise, funeste trône des derniers instants. A la gorge de la victime, il récupéra le couteau qu’il y avait planté presque dans un accès de rage, une impulsion qui avait définitivement déchiré le voile de l’agonie, les infimes et infinies secondes qui les avaient tous les deux séparés du souffle glacé de la mort.

Il était mort, et le monde continuait de tourner. Une injustice que le chasseur avait découverte bien contre son gré, se jetant lui-même aux pieds d’un corps à l’apparence familière. L’odeur du sang, l’arôme du sang, son aspect poisseux et chaud sur ses mains – il n’connaissait que très bien tout ça. Avant même d’avoir perdu Aria, d’s’être fermement accroché au cadavre de sa sœur, Cesare avait eu l’occasion d’en connaitre les moindres détails, la moindre sensation scabreuse et morbide de pouvoir qu’il pouvait faire naître. Là, ici, au creux des côtes, sur le coin du cou – tant d’emplacements synonymes de faiblesse ; Cesare les connaissait tous, il les avait appris par cœur bien des années plus tôt. De simples endroits où enfoncer une lame ne serait que souffrance, peine endurée encore et encore sans que la Faucheuse ne vienne jamais réclamer son dû : simplement pour prolonger la douleur, la rendre plus forte, plus étouffante que jamais. Et ces zones tendues sous la peau, où le baiser d’une lame pouvait apporter la fin en une fraction de seconde à peine. Il n’avait pas offert la dignité d’une mort sereine et rapide à sa victime ce soir ; Cesare n’faisait plus preuve de clémence depuis ce qui lui semblait être une éternité désormais. C’était en une autre vie, avec un autre Cesare, quelqu’un qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, brûlant d’un feu aussi fort et incandescent que celui qui le ravageait alors – mais pour d’autres raisons. Un autre Salut. Une destinée probablement plus juste et bien moins cruelle. La cruauté lui collait à la peau désormais : elle s’infiltrait dans ses veines, palpitant à travers ses organes au gré de son cœur, là où il y avait eu quelque chose d’autre, il n’y a pas si longtemps que ça. Quelques éclats de lumière, une clairvoyance, la volonté de s’en sortir ; s’en sortir pour quoi au juste ? DeMaggio avait abandonné ces ambitions stupides pour tout ce qu’il n’connaissait que trop bien, ce qui avait toujours marché pour lui, pendant vingt-six longues années – qu’il arrête de s’mentir, de ravaler celui qu’il était, l’ombre perfide de ses démons grignotant son âme depuis avant même qu’il ne prenne les armes pour tenter de s’défendre. Quelques litres d’essence, une allumette vibrant dans la nuit, et Cesare avait disparu dans la pénombre en abandonnant chacun de ses méfaits : on lui avait toujours appris à cacher ses traces un minimum ; une habitude qui était revenue se faire un chemin jusqu’à sa semi-conscience, la marche mécanique de ses convictions entrant brutalement en collision avec la réalité. Le corps allait brûler pendant des heures sûrement, se consumer là sur le goudron abandonné de l’entrepôt désaffecté – et être retrouvé, peut-être, un jour, si quelqu’un s’donnait la peine de fouiner jusqu’ici. Aussi chasseur qu’il avait été, le fils prodigue avait aussi retenu que les lieux reculés étaient une adéquate réponse à toute menace possible et imaginable : à Radcliff, personne n’daignait s’mettre en travers son chemin. C’n’était pas faute de chercher, de frôler l’indécence, de faire preuve d’une indécente imprudence qui devrait tant lui coûter. S’il était dans un autre endroit que c’coin du Kentucky où tout était permis ; où on offrait ses victimes à lui à quelqu’un d’autre – des hunters probablement, ou des dégénérés dans l’cas inverse. Au milieu du champ de bataille, la vendetta solitaire du fils DeMaggio demeurait si volontiers oubliée et ignorée que ça n’pouvait que l’aider : et du jour au lendemain, ses ennemis, ses proies voyaient la main du Destin s’enserrer brutalement autour de leurs misérables âmes pour les envoyer embrasser Dieu. Ou n’importe quelle chose en qui ils pouvaient croire : l’omniscience au-d’ssus de leur tête, à laquelle il n’voulait plus donner le moindre nom. La leçon avait été cruelle ; mais Cesare en avait retenu chaque parcelle, il ne s’fiait à personne, à rien, sauf lui-même.

La noirceur des ténèbres l’englobant totalement, une vague odeur de cramé accroché à ses narines, Cesare parcourut le chemin pour remonter jusqu’à sa voiture dans la nuit la plus complète, se repérant aux traces qu’il avait retenues à l’allée : à peine quelques centaines de mètres à parcourir, d’quoi paumer n’importe qui dans le néant, et laisser planer le silence tout autour de lui. Sa soif n’était en rien sustentée : le DeMaggio aurait voulu pouvoir repartir pour des heures encore, s’abandonner tout entier dans ce qui alimentait chacun de ses souffles, le moindre de ses mouvements, la force avec laquelle ses pieds étaient ancrés sur terre. Y’avait qu’un miracle pour expliquer qu’il n’soit pas à genoux dans la boue, à ramper comme un misérable abandonné – c’miracle avait un nom bien particulier – que DeMaggio n’cherchait pas à formuler à haute voix. Le couvre-feu allait bientôt être mis en place, et c’est bon gré mal gré que le chasseur démarra sa voiture au bord de la route, pour s’engager vers le centre-ville de Radcliff. Ces recoins qu’il n’connaissait que trop bien : il avait fini de se cacher depuis longtemps déjà. Opter pour la fuite, la retraite et la prudence, ça n’faisait désormais plus partie de ses préoccupations premières : là où il avait tant cherché à préserver son humanité – l’humanité de sa sœur – désormais il n’demandait qu’à lâcher ses monstres. A la gorge de n’importe qui, n’importe quelle personne assez abrutie pour venir jusqu’à lui, quand bien même il n’était plus rien d’autre qu’une bête rangée, acculée contre un mur brûlant, la rage au ventre, la hargne au bord des lèvres. Elle grondait comme un torrent incessant, la marche impérieuse de sa vie qui s’poursuivait – encore, encore, si lointaine embrassant l’horizon dont il n’voulait pas : plus que jamais, le DeMaggio s’ancrait sur le présent, aussi morne pouvait-il être, nimbé des rues baignées d’ombre de Radcliff, des horreurs qui habitaient encore son esprit, les réflexes ancrés dans ses doigts qui avaient travaillé des heures durant. Jusqu’à l’épuisement, la peau de ses paumes le tiraillant en ces traces pernicieuses des supplices qu’il avait arrachés à un quelqu’un, comme ça, sans crier gare. Au tournant, il y avait toujours eu ce naguère profondément incrusté dans ses muscles, dans sa volonté farouche : Cesare n’était voué qu’à ça, tuer et semer le chaos. Il avait lamentablement échoué à quoique ce soit d’autre – y’avait des choses dans c’monde, qui étaient écrites plus profondément que le reste. L’abrutie, ce soir, il la reconnut ; la dévisagea à quelques pas au loin, inatteignable qu’elle était, appuyée contre la porte de sa minable chambre comme si elle attendait l’arrivée du Christ. Qu’est-c’qu’elle foutait là ? La question tournoya rapidement, rageusement dans chaque fibre de son être ; il aurait voulu l’envoyer n’importe où, si ce n’est ici, maintenant, ce soir. Aujourd’hui ; à présent qu’ils s’étaient dit tout c’qu’ils avaient eu à s’dire, balançant aux enfers tout c’qui avait pu valoir la peine. En s’approchant d’Isolde, Cesare ne cilla pas, ne réagit guère à ses petites piques, l’écartant simplement pour venir glisser la clé dans la serrure – résistant, résistant farouchement au champ de guerre, aux grondements hargneux qui mugissaient déjà en lui. Qu’il lui claque la porte au nez, qu’elle disparaisse à nouveau et qu’ils n’en parlent plus. « Paraît qu’ça se fait. Faut croire que t’as décidé d’intégrer quelques règles dans c’te ville après tout. » il l’observa, une part de lui s’accrochant à un brin de vision réconfortante, malgré tout – malgré la nausée qui venait flirter au bord de ses lèvres, alors qu’il ressassait trop de choses. La façon dont ils s’étaient brûlés l’un l’autre, désintégrés l’un avec l’autre, l’un à cause de l’autre. Pour en arriver là. Dans le cliquetis de la porte qui s’ouvrait, Cesare s’appuya contre le chambranle de celle-ci, bien peu décidé à laisser la blonde entrer. Pour l’instant. « Qu’est-c’que tu fous là ? » qu’elle parte – c’était mieux pour eux deux. Mieux pour elle, surtout. Il fut bien assez vite noyé par la pénombre de la chambre, s’y enfonçant sans reculer, pour reconnaître les lieux dévastés qu’il avait laissés derrière lui avant d’fuir. Fuir c’était son talent depuis bien trop longtemps ; les DeMaggio n’avaient jamais appris à être lâches, ils n’avaient jamais été élevés à faire ça, c’était pourtant si facile. D’un geste du pied, il dégagea ce qui ressemblait à la veste de sa sœur, tombée du coin du lit ; il l’ignora, aussi aisément qu’il ignorait l’intruse blonde. « Tu d’vrais rentrer chez toi. J’ai entendu dire que l’couvre-feu, c’est pour bientôt. » et n’surtout pas faire un pas de plus. Un pas de plus dans l’horreur qu’il était devenu – lui, toute son existence, l’aura qu’il trimbalait sur ses épaules. Qu’elle le laisse se désagréger, se détruire en silence dans son coin ; ils s’étaient dits qu’ils en avaient fini l’un avec l’autre – alors pourquoi revenir sur ça ?


Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:22, édité 3 fois
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeJeu 26 Nov 2015 - 18:54

You and me against the world, Like a little boy and girl.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There were monsters beneath our bed, And we were scared until we taught them all to sing and then we had a laugh instead. You and me on stormy seas It had brought us to our knees There were dangers, all around And we were frightened by the wind and when it blew until it blew us to dry ground. Baby here we are tonight, The dark will turn into the sunlight Don't you know it always does. It always was And it will be all right. — monsters.

Il avait fallu qu’Isolde choisisse de revenir vers Cesare, comme si c’était inévitable. Fallait croire qu’y avait comme une force qui les poussait l’un vers l’autre et que quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fassent, cette force prenait toujours le dessus. C’est qu’elle se l’était juré dans ses pires moments de colère, plus jamais elle ne croiserait la route du Demaggio. Il n’en valait pas la peine. Dans la tête de Cesare, la réciproque devait être vraie aussi. Depuis longtemps maintenant, il y avait un fossé qui s’était creusé entre eux deux et ce qui s’était passé après la fête foraine aurait dû les séparer à jamais. Mais, elle était revenue. C’était à se demander si y avait pas quelque part, ce besoin fou et destructeur de voir sa vie de nouveau liée à celle de Demaggio. Ils étaient pourtant mieux loin l’un de l’autre, ça n’avait été prouvé que trop de fois. Mais elle était revenue et elle avait attendu devant la porte qu’il ne revienne. Une simple enveloppe glissée sous la porte, ça aurait été beaucoup plus facile. Ces évidences qu’elle avait, elle aurait pu les lui fournir sans jamais avoir à croiser son regard. Elle le savait très bien, mais elle était là pourtant ? Et pourquoi ? Pour défendre son point de vu face à un homme qui ne voulait rien entendre ? La discussion entre eux, elle était vaine, ils le savaient parfaitement. Alors Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Sans doute que dans le fond, elle-même, elle n’en savait rien et que toutes les excuses qu’elle pouvait trouver pour se justifier étaient complètement absurdes. Il fallait qu’elle soit folle pour être venue jusque là. C’était peut-être la seule explication possible. Folle et attirée vers le conflit sans fin, attirée vers la destruction et que chaos parce qu’il n’y aurait jamais rien de plus que ça entre eux deux. Y avait un bébé. Clara, Emma, Lucy, Daisy, Olivia, Elizabeth. Trop de noms pour un seul bébé, trop de doutes pour un choix qu’elle était incapable de faire toute seule et pourtant, elle n’avait pas le choix. Parce que ce bébé, même si c’était la seule chose qui réussissait encore à les lier d’une façon ou d’une autre c’était juste le sien. Une pauvre gamine condamnée à vivre sans père parce qu’entre lui et ça mère c’était un chaos sans nom. Et comment est-ce qu’il était possible que cet enfant ait un jour été conçu ? Ça semblait presque irréaliste tant il ne semblait ne plus rien rester de cette époque pendant laquelle Isolde avait été capable de murmurer quelques mots doux à l’oreille de Cesare. Elle l’avait aimé pourtant, elle en était certaine. Mais maintenant, y avait plus rien de bon à tirer de cette relation.

Alors, pourquoi rester ? C’était une question sans réponse. Encore une. Il y en avait tellement entre Isolde et Cesare. Tout était toujours trop compliqué entre eux deux. Mais elle n’allait pas partir et ce même si Cesare faisait preuve de toute la mauvaise volonté du monde. Elle avait l’habitude avec lui de toute façon. Il y avait des choses qui ne changeaient jamais. Il n’avait pas franchement l’air ravi de la voir et ça n’avait rien de vraiment surprenant. Déjà après un regard et une réplique, elle avait l’impression que l’atmosphère autour d’elle s’était tendue. C’était inévitable, y avait pas de bonne ambiance quand on les mettait tous les deux en face à face. Y en avait plus en tout cas. Avant ça avait été différent. Mais, le passé, c’était le passé, sans doute que ce n’était pas nécessaire de s’attarder là-dessus. Elle ne s’était pas attendu à une grande accolade ni même à un sourire. Elle n’avait aucune raison d’être déçue parce qu’au final, elle s’était attendue à cette réaction et aucune autre. « Ouais enfin, techniquement ça reste illégal. » Est-ce que c’était pour ça qu’elle n’avait pas arraché la poignée de la porte pour rentrer avant que Cesare n’arrive, sans doute pas non. C’était juste un rappel dans le fond, parce que lui, il avait décidé de rentrer chez elle sans prévenir et qu’au point où ils en étaient elle pouvait aussi lui reprocher ça. C’était débile, futile même, mais ils n’étaient pas à un reproche de plus. Après tout, il lui en avait fait tellement l’autre fois, qu’elle pouvait même aller jusqu’à lui reprocher d’avoir fini le café sans en refaire l’année passée, si ça lui faisait plaisir. Et faire des reproches à Cesare après ce qu’il avait fait ; ça lui faisait plaisir. Il n’avait pas l’air de bien vouloir la laisser entrer. Est-ce qu’il pensait vraiment que faire barrage de son corps ça suffisait à la retenir ? Elle préférait largement parler à l’intérieur. Question de prudence sans doute, parce qu’on ne savait jamais qui pouvait laisser trainer ses oreilles dans le couloir. « Je viens juste pour parler Cesare, j’crois qu’y a des choses qu’il faut que tu saches. » Elle soupira légèrement. « Tu vas pas me laisser sur le seuil de la porte quand même ? » C’était pas comme si elle avait besoin de son invitation pour rentrer de toute façon. Il suffisait qu’elle le pousse pour se frayer un chemin dans cette fichue chambre. Il savait très bien qu’elle avait plus de force que lui de toute façon. Parce que sa force, elle n’avait rien d’humaine d’après certaines personnes, tout comme sa capacité à lui de contrôler les objets métalliques. « C’est pas comme si j’en avais quelque chose à faire du couvre-feu. » Ce ne serait pas la première fois de sa vie qu’elle serait dehors après le couvre-feu et sans doute pas la dernière et au pire, elle se justifierait en prétextant avoir besoin d’aller à l’hôpital. Y avait tellement de gens qui flippaient à l’idée qu’elle perde les eaux sur leurs chaussures que cette excuse marchait à tous les coups.

Elle se fraya un passage jusqu’à la chambre, pas question qu’elle reste dehors et s’il n’était pas content, tant pis pour lui. Ce n’était pas comme si Isolde s’en souciait vraiment. A peine quelques pas dans la chambre et elle eu l’occasion de remarquer que Cesare avait certainement franchi un pas de plus dans le chaos le plus total. Elle resta quelques secondes à fixer les lieux d’un air surpris. « Waw. Je pensais pas trouver un jour un endroit encore plus en bordel que mon appart. J’dis pas ça souvent, mais là clairement, tu m’as battue. » Fallait qu’elle le range elle son appartement, il y avait un bébé qui n’allait pas tarder à venir au monde, alors il fallait bien faire un effort. Et puis depuis qu’elle était en congé, elle avait presque trouvé ça bien d’avoir du rangement à faire histoire de s’occuper. Et puis un peu de bricolage, parce qu’il avait fallu sécuriser les prises, les tiroirs les placards. Bref, son appartement c’était presque aussi propre qu’un bloc opératoire dans un hôpital comparé à ce qu’il y avait tour d’elle. Mais ça n’avait pas d’importance, elle n’était pas venue discuter chiffon avec Cesare. Y avait pas de discussion plus horrible que celle là d’après Isolde, alors non, il faisait ce qu’il voulait de sa chambre c’était le cadet de ses soucis. Ou pas. Malheureusement, ça imposait une question à son esprit. Est-ce que ça allait ? Clairement non. Mais c’était un sujet qu’il fallait éviter. Elle soupira avant de reposer les yeux sur Cesare. Qu’elle s’inquiète pour lui c’était une chose qu’elle ne pouvait pas contrôler. Mais pas question de le montrer. Elle était venue jusqu’ici dans un but précis. Elle ouvrit son sac pour en sortir une enveloppe, là où il y avait tout un rapport sur ce qui s’était passé à la fête foraine. « J’voulais juste te donner ça. » Elle tendit l’enveloppe en direction de Cesare. « J’sais pas si ça peut aider ou pas, mais c’est tout ce que j’ai réussi à trouver à propos de c’qui s’est passé à la fête foraine. » C’était elle que ça aidait dans le fond, pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’elle tourne sa phrase comme ça ? Elle s’en fichait de l’aider lui après tout. Ou du moins, c’était ce qu’elle s’efforçait de croire. « J’sais que tu me crois pas mais j’avais vraiment rien prévu ce soir là. Sinon, j’aurais fait en sorte de pas manquer de finir asphyxiée dans un foutu labyrinthe. » Ça aurait quand même été malin de sa part de faire en sorte de pas mourir dans le processus si elle avait vraiment prévu cette explosion. Elle avait pas mal de défaut, mais clairement, elle n’était pas kamikaze, elle y tenait à sa vie et à celle de sa fille aussi. « Si ma parole vaut rien pour toi, peut-être que ce qu’il y a la dedans ça pourra te convaincre. » Et si ce n’était pas le cas, alors tant pis. Elle avait raison, il avait tort mais s’il ne voulait pas voir plus loin que le bout de son nez, c’était son problème à lui. Mais, les hunters étaient responsables de cet incident et puis y avait des mutants qui étaient morts, d’autres qui étaient portés disparus. Alors peut-être qu’il ferait mieux de se pencher sur les preuves qu’y avait dans cette enveloppe s’il voulait savoir ce qui était arrivé à sa sœur, parce qu’il pourrait bien retrouver, torturer et tuer tous les membres d’Insurgency, ça ne l’aiderait pas le moins du monde.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeSam 28 Nov 2015 - 1:58


that's all we'll ever be- finished, without an ending
AN INCOMPLETE SENTENCE. A HALF-WRITTEN STORY.
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and the night is moonless, and the stars don’t shine, and her tears burn her cheeks as his screams tear his throat. it’s dark, too dark, the shadows grow thick as she moves further away from him. it’s her guilt that leads her, it’s the blood on her hands that guides her feet one step at a time. he’s silent in his grief, understanding but also resenting, because their together didn’t mean forever. w/isolde saddler & cesare demaggio.


Isolde, sa présence, son aura. Ses mains. Son regard. Son visage. Ce mince filin de douceur. L’éclat de lumière caressant ses cheveux. Le son de sa voix, les détails incongrus du contour de sa mâchoire. Son caractère. Ses croyances, sa volonté. Sa détermination. La rage saine et vivante, dans ses entrailles. Il lui aurait été si facile d’énumérer toutes les raisons pour lesquelles il n’pouvait pas imaginer sa vie sans elle, à partir de l’instant même où elle était entrée dedans – telle un astre solaire, fracturant, incendiant l’atmosphère habituelle et connue du DeMaggio, chaque bouffée d’air qu’il avalait quotidiennement. La bonne marche de son existence dans son entièreté : sa naissance, sa vie, la longue route de sa destinée. Sa mort. Elle n’pouvait pas savoir, n’pas soupçonner ce qu’elle y avait apporté, ce qu’elle avait donné – l’aisance avec laquelle elle avait plongé dans les affres du jeune homme à l’air ténébreux qu’il était, pour venir caresser son âme. L’âme vouée à Aria, l’âme vouée à il n’avait su quoi d’autre, à l’époque. Elle avait été l’ajout imprévu à une symphonie discordante, l’indispensable pièce maîtresse de son monde, aussitôt s’était-il rendu compte qu’elle y avait toujours manqué, sans même qu’il n’s’en rende compte. Cesare n’étant pas à l’aise avec les mots, les sentiments, les ressentiments et les révélations d’ce genre, Isolde n’pouvait pas savoir ; elle n’avait jamais pu deviner ces poésies dans les regards qu’il attardait pour imprimer chacun de ses traits dans sa mémoire. Elle n’les avait pas vus non plus dans les touchers qu’il avait attardés à la surface de son épiderme, sur le voile velouté de sa peau laiteuse – son âme à elle aussi, qu’elle avait affichée si ouvertement, si aisément, en comparaison de la bête blessée qu’il avait toujours été. Pour beaucoup, Isolde n’devait être qu’une fille parmi toutes les autres, qu’un être humain mêlé à la foule de tous les autres, un visage parmi le reste, une âme infiniment semblable au commun des mortels. Il n’savait ce qui les avait amenés ensemble, sur le même chemin – c’qu’y avait fait que ce jour-là, précisément, elle était entrée dans sa vie pour y bouleverser plus de choses que c’n’était possible. Somme toute, y’avait eu une certaine magie dans l’air, pour foutre en l’air tous les préceptes si profondément ancrés dans l’esprit du fils DeMaggio : combien d’années de lavage de cerveau, Rafael DeMaggio avait-il dû utiliser pour en arriver où ils avaient été, un an plus tôt ? Et la Saddler, elle… elle, elle n’avait eu besoin que d’une œillade, un papillonnement de ses cils le son de sa voix – quelque chose, quelque chose en lequel Cesare avait trouvé raison, sans même s’en rendre compte. Emporté, happé, noyé, naufragé aux abords de l’âme de la blonde, jusque dans les tréfonds de son être les plus inaccessibles. Il n’s’était jamais particulièrement confié à elle, il lui avait même menti si souvent que c’en était indécent ; encore et encore, Cesare DeMaggio avait tout caché de ses origines, de ses convictions, de ses croyances, de chaque élément de sa vie – mais même malgré tout ça, malgré l’épais mur de vérités non dites qui les séparaient, Isolde avait tout fracassé, tout mis à sac. Et pour quoi ? Pour le meilleur ? Pour le pire ? Le chasseur avait inlassablement été incapable de l’dire clairement, d’savoir clairement – désormais, c’était pire que tout. Pire que l’autrefois baigné dans un brouillard d’illusions, là où l’monde n’avait pu que s’échapper. Le monde avait repris sa place entre eux deux, et il leur était impossible de savoir si c’était une bonne chose, ou non.

Y’avait plus de mensonges entre eux, après tout, plus de non-dits flottant lourdement dans l’air. Plus de regards lascifs en lesquels s’attarder trop longtemps, s’perdre littéralement jusqu’à sentir son âme muer sous les supplices sans nom. Y’avait plus rien. Ils se l’étaient dits, clairement, de but en blanc, sans y mettre de jolies fioritures et sans qu’y’ait quoique ce soit qui les retienne : après d’interminables scènes, de duels meurtriers, la magie s’était envolée. L’illusion avait cessé, dans les flammes d’un incendie rougeoyant : l’sien à lui qui avait coûté la vie à tant de gens. L’sien à elle qui lui avait arraché Aria. Les deux sûrement, dévastés qu’ils étaient désormais – Cesare n’savait que trop bien, encore aujourd’hui, qu’une part de la misère d’Isolde était rattachée à sa présence à lui dans sa vie à elle. A cause de lui. Définitivement rien n’pouvait pousser la transmutante à égarer ses pas jusque-là, jusqu’à la désolation la plus totale qui transpirait par tous les pores de son corps, à travers son regard sombre et dans son attitude toute entière : c’n’était pas seulement le désir de la protéger, d’la voir partir sans se retourner pour ne pas assister à la chute, qui le faisait agir comme il agissait. Y’avait la rancune, l’acidité des paroles prononcées, la rage incandescente qui consumait tout sur son passage, en lui, depuis des jours et des jours. Des semaines, des mois, il n’savait plus exactement : celle-ci avait toujours fait partie de lui, logée dans ses tripes comme la lame d’un couteau – mais y’avait toujours eu quelque chose pour épancher l’hémorragie, calmer le flot de ressentiments qui coulaient si librement à la vitesse de son sang dans ses veines. Qu’elle reste dehors, n’entre pas dans cette chambre de motel miteuse, plus miteuse encore à mesure que les heures s’épaississaient, que l’impatience de Cesare le rendait plus meurtrier que jamais – il envoyait valser ses papiers plus souvent que c’n’était possible, à défaut de se défouler encore sur sa cousine qui alignait les jours d’absence, sans donner la moindre nouvelle, la moindre piste, comme si elle s’amusait simplement avec lui dans des instincts sadiques. Y’avait rien à voir, rien à racheter dans cette zone désolée où il se trouvait – et où elle venait d’avoir la mauvaise idée de le rejoindre : et pour quoi, hein ? La remarque de la jeune femme sur la chambre n’éveilla rien, ni orgueil, ni colère, ni envie quelconque de répondre ou de se justifier : il n’l’avait pas invitée après tout, et si elle était vraiment v’nue pour ça, ça voudrait dire qu’ils avaient définitivement touché le fond – sûrement. Elle était venue pour parler, qu’elle avait dit – et à vrai dire, elle avait déjà dû deviner (l’espérait-il en tout cas) qu’elle allait devoir faire la conversation toute seule, puisqu’il semblait aussi désireux d’entretenir une conversation avec elle, qu’avec le mur du fond de sa chambre. Et il s’était récemment un talent tout particulier pour rendre la mascarade plus intense que jamais, repousser – repousser encore et encore, tous ceux qui s’raient susceptibles d’en avoir quelque chose à foutre, ceux qui voudraient l’sortir du trou noir qui l’avalait, le dégustait et le consommait lentement mais sûrement. Il en finirait en miettes, et personne n’pouvait l’aider à en réchapper. Plus maintenant. Plus alors qu’il s’y perdait si volontiers, embrassant les ténèbres plus avidement qu’il ne l’avait jamais fait – parce que cette fois, c’n’était pas sous la tutelle de son patriarche, pas sous la promesse de faire quelque chose de bien pour l’monde. C’était pour lui, pour une quelconque justice qui n’en était plus une depuis bien longtemps déjà. La vengeance, la hargne, la rage à l’état pur. « Si t’es venue jusqu’là pour parler ménage, c’est que t’as vraiment plus rien à perdre faut croire. » marmonna-t-il, comme s’il s’adressait à Isolde alors qu’elle était juste à côté de lui, capable de saisir ses mots alors même qu’il les avalait dans sa barbe, et passait déjà à autre chose. Comme si elle n’était pas là, comme si l’reste du monde n’avait aucune importance ; les marches mécaniques des actes du DeMaggio étaient bien les seules choses qui lui permettaient de n’pas perdre la boule, probablement. Sur la table couverte de paperasse à quelques pas de là, il attrapa sa si précieuse boite de médicaments, un cocktail de plusieurs antidouleurs divers et variés qu’il avait appris à n’plus regarder, avec le temps – ses plaies étaient nombreuses, plus encore depuis son face à face avec son père, alors il n’lésinait pas sur les moyens. Et à force d’en avaler, il parvenait parfois à dormir profondément pour plus d’une poignée d’heures.

L’enveloppe qu’elle lui tendit fut la première chose pour laquelle il montra un véritable intérêt, l’observant avec une véhémence non feinte, et impossible à cacher – comme s’il était désormais incapable de faire confiance en quoique ce soit, qui que ce soit. Elle, en particulier. S’il attrapa l’enveloppe tendue, ce ne fut que pour la poser parmi la pile déjà bien constituée qui se trouvait là, et qu’il analysait encore et encore, chaque jour, pendant des heures. Ça se voyait sûrement dans l’aspect plié des papiers, les gribouillis inscrits dans les recoins de certaines pages, le désordre alentours – mais c’n’était pas comme si la Saddler s’était pointée jusqu’ici pour le psychanalyser. Elle lui avait donné son enveloppe, ses p’tites preuves et d’quoi prouver qu’elle était blanche comme neige comme elle le supposait si bien – alors elle pouvait partir maintenant. Sa parole – qu’elle la donne donc à quelqu’un d’autre, à quelqu’un susceptible de la croire plus qu’il ne l’était ; le ricanement qui glissa entre ses lèvres, amer, il n’daigna certainement pas le retenir – pas même pour préserver les bons sentiments de la jeune femme. Il aurait préféré qu’elle vienne avec un ordre judiciaire pour lui faire renoncer à ses droits parentaux, tiens. Histoire qu’ils n’aient définitivement plus rien en commun, plus rien qui n’les rattachait ensemble. Plus rien vers l’passé. Et vers l’avenir. Lui il n’avait plus d’futur, depuis l’instant même où Aria avait été laissée pour morte au milieu des décombres ; alors des papiers n’y changeraient rien, ne le froisseraient pas. Et il s’y habituerait. Comme il s’habituait au reste. « Ta parole ? Tu veux dire quand tu reproches à quelqu’un d’avoir tué une autre personne qui est en vérité vivante ? » ouais, c’était grossir le trait : mais combien d’fois Isolde l’avait-elle regardé avec toute la haine du monde, le jugeant pour ce qu’il avait fait à la pauvre humaine d’Anthea alors même qu’elle savait pertinemment qu’elle était bel et bien vivante ? Une façon pour l’hôpital de s’foutre de la charité, c’était comme s’il blâmait le reste du monde pour la mort de sa sœur alors qu’elle n’était pas morte – une connerie sans fin. Aria était morte, elle, et aucun miracle n’l’avait ramenée – la preuve était là, criante, hurlant à travers tous les murs de la pièce. Il soupira, comme pour diffuser la tension, mettre un terme à la discussion avant même qu’elle n’aille plus loin – pas b’soin de revenir sur le blabla qu’ils s’étaient déjà échangés. Celui-là non plus, il n’rimait plus à rien, n’faisait plus écho à rien. « Donc, tu m’as filé tes soi-disant preuves… tu peux partir maintenant, non ? » mâchoires crispées, il la dévisagea une nouvelle fois, peut-être pour lui faire comprendre qu’elle n’devait pas s’attendre à ce qu’il l’accompagne jusqu’à la porte – c’est pas comme si elle avait plus de trois pas à faire pour savoir d’où elle était venue. « Ou p’tèt bien que t’as autre chose à dire. » il arqua les sourcils, défiant. « Parce qu’évidemment, quand quelqu’un t’dit qu’il a perdu un membre de sa famille dans un incident, l’plus important à faire c’est prouver qu’c’est pas toi. » c’était bien pour ça qu’Isolde était venue, non ? Lui afficher sous l’nez les preuves selon lesquelles elle avait eu raison ? Très bien. Elle avait eu raison, il n’était qu’un connard, pas b’soin de parcourir la moitié de la ville pour ça. « J’ai pas b’soin d’ça. J’ai pas b’soin de tes preuves à la con. Si j’dois trouver quelque chose, j’peux le faire moi-même. » c’était bien ce qu’il faisait. Tout le temps. On n’était jamais mieux servi que par soi-même, le seul credo qu’il était prêt à accepter désormais. « Retourne t’occuper de tes affaires, tu veux. » ils avaient assez à faire avec tout ça, leurs deux causes soi-disant diamétralement opposées. Elle, persuadée qu’il était un chasseur qui la jugeait et lui… lui, toujours aussi inexistant quoiqu’il en soit. Elle l’avait défendu, son putain d’camp, son putain d’point de vue, elle avait même poussé le vice jusqu’à lui faire une p’tite impression papier rien qu’pour faire la maline. Elle était venue, elle avait vu, elle pouvait repartir.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeVen 18 Déc 2015 - 11:29

You and me against the world, Like a little boy and girl.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There were monsters beneath our bed, And we were scared until we taught them all to sing and then we had a laugh instead. You and me on stormy seas It had brought us to our knees There were dangers, all around And we were frightened by the wind and when it blew until it blew us to dry ground. Baby here we are tonight, The dark will turn into the sunlight Don't you know it always does. It always was And it will be all right. — monsters.

La discussion qu’Isolde pourrait avoir avec Cesare n’allait certainement pas bien se terminer. C’était une évidence. Elle avait dû en avoir conscience à la seconde même où elle avait prit la décision de venir jusqu’à lui. Il fallait toujours que ça se termine comme ça entre eux deux. L’époque où les choses avaient été belles entre Cesare et Isolde était à présent révolue, enterrée sous trop rancœur accumulée au fil des mois. Pourtant, elle était venue jusqu’ici, fallait croire qu’elle avait encore le besoin d’avoir quelque chose avec Cesare, même si ça devait être juste des disputes. C’était peut-être mieux que rien du tout. Pourtant, Isolde était loin d’être une femme patiente, ni particulièrement douée pour garder son calme. Alors elle savait bien qu’elle allait finir par péter un câble entre les quatre murs de cette chambre de motel et pourtant ce n’était clairement pas conseillé d’après son médecin. Même sans les avis de ce type, c’était pas conseillé pour une fille comme elle, parce que c’était certain qu’elle allait mettre du temps à se calmer et qu’elle allait gueuler sur tout et n’importe quoi pendant de nombreuses heures. C’était toujours comme ça quand Cesare entrait dans l’équation. Il y avait quelque chose qui faisait qu’ils ne se comprenaient plus. Parce qu’il lui avait menti sur toute la ligne sans doute et que ce qu’il avait fait était impardonnable. Il ne l’avait pas seulement trahie, il avait tué des gens auxquelles elle tenait et maintenant il se permettait de lui dire que ce qu’elle faisait elle, c’était mal. Fallait croire que tant que c’était Cesare ou les Hunters, y avait aucun mal à faire tout et n’importe quoi, mais dès que c’était les transmutants qui agissaient, forcément c’était horrible. Il n’était pas un hunter pour rien celui là, de ceux qui considéraient que les transmutants étaient juste bons à rester dans leur coin et à attendre de se faire abattre sans raison. Pourtant, il en était un de transmutant et elle était persuadée que son petit jeu ne marcherait pas éternellement. Y aurait forcément un moment où un hunter lui tomberait dessus pour essayer de le tuer. C’était le sort qu’on réservait à tous les transmutants après tout, surtout dans une ville comme celle de Radcliff. Mais au moins, si ça devait lui arriver, peut-être que ça l’aiderait à réaliser que ce qu’elle faisait, ce n’était pas le mal absolument, mais juste un geste désespéré pour essayer de mettre un terme à cette folie. Une réponse à une attaque qui n’en finissait pas, parce qu’elle n’avait clairement pas envie qu’on vienne la tuer pour la seule raison qu’elle était différente.

Isolde avait encore au fond d’elle un peu d’espoir concernant Cesare, même si à première vue, il ne semblait plus qu’il y ait grand-chose à faire pour lui. A en juger l’allure de cette chambre, il avait clairement touché le fond mais continuait encore de creuser. Elle savait ce que ça faisait de perdre un être cher, parce qu’elle avait perdu son père, des années plus tôt, puis sa meilleure amie, avant qu’un miracle de la ramène à la vie. Elle connaissait la douleur que ça pouvait faire ressentir et elle pouvait facilement en voir les conséquences dans chaque coin de cette pièce. Il devait bien avoir envie de se venger et il se consacrait à ça, mais d’après leur dernière conversation, il se trompait complètement de cible. Ce n’était pas en détruisant Insurgency qu’il réussirait à obtenir cette vengeance après laquelle il courait. Insurgency n’avait rien à voir dans la mort de sa sœur. Peut-être qu’elle serait morte sans cette explosion, parce que dans le fond, personne ne l’avait prévue cette explosion, pas même les hunters. Eux, ils s’étaient contentés de faire n’importe quoi en ignorant complètement les conséquences de leurs actes. Comme à leur habitude. Ils avaient mis volontairement le feu aux poudres, sans penser une seule seconde que ça pourrait créer une explosion de cette ampleur. Fallait croire que réfléchir à ce qu’ils faisaient, ce n’était pas une habitude chez eux. Pourtant, ils devaient bien savoir que leur vaccin pouvait avoir des conséquences désastreuses, après tout, ils l’avaient testé sur des transmutants innocents et enfermés contre leur grès au fin fond d’un laboratoire. Ils avaient choisi d’ignorer les effets secondaires de leur vaccin, après tout, tant pis pour ce qui pourrait arriver après, ce qui compte c’est de les rendre normaux. Mais ils auraient dû savoir que c’était une très mauvaise idée de vacciner comme ça un mutant au beau milieu d’une fête foraine blindée de monde. Ils connaissaient les pouvoirs des transmutants, c’était ce qu’ils craignaient, ce qu’ils voulaient éliminer, alors, c’était complètement con en sachant tout ça, d’aller injecter cette merde de NH24 dans les veines d’un transmutant. Ou alors, peut-être qu’ils savaient pertinemment ce qu’ils faisaient et qu’ils en avaient tout planifié dans le but d’accuser de nouveau à tort les transmutants. Ça restait de la connerie pure et dure. C’était bien beau après tout ça de se cacher derrière la noble cause de vouloir protéger l’humanité, alors même qu’ils avaient très certainement à leur compte plus de victimes humaines que n’en avait les transmutants. La logique des hunters étaient incompréhensible. Ils n’étaient que des psychopathes qui détruisaient des vies à tour de bras. La sienne. Celle de Cesare aussi apparemment. « J’préférerais encore m’ouvrir la carotide plutôt que de parler ménage avec toi ou n’importe qui d’autre. » Il y avait clairement des sujets dont elle n’avait rien à faire et celui là en faisait partie. Ça se saurait si elle était du genre maniaque après tout. Fort heureusement, elle n’était pas là pour parler de ça.

Elle était venue jusqu’ici avec son enveloppe et ses quelques preuves qui pouvaient lui permettre de mettre Insurgency de côté concernant la mort de sa sœur. Ça semblait clairement plus important que le ménage. Alors, elle lui avait donné cette enveloppe qu’il avait rapidement posée plus loin. Il pouvait bien en faire ce qu’il voulait, puisqu’il était mieux que tout le monde, ou mieux qu’elle en tout cas – d’après ce qu’il semblait prétendre –  il n’avait pas besoin de son aide. Elle soupira avant de lever les yeux au ciel alors qu’il remettait Anthea sur le tapis. C’était fatiguant et maintenant qu’Anthea était loin d’elle, elle n’avait pas franchement envie de s’étendre sur le sujet. Elle lui manquait tellement. « Anthea était morte, comme tous les autres dans cette pièce. J’avais clairement pas prévu qu’elle revienne à la vie. Et les autres, ils n’ont clairement pas eu cette chance. Anthea était un nom parmi les autres, mais est-ce que tu veux vraiment que je te fasse la liste des personnes qui sont mortes ce jour là et qui sont toujours morte aujourd’hui ? Ils sont morts. Tu les as tués. » Alors elle avait bien le droit de le lui reprocher. « Qu’Anthea soit revenue à la vie ne change rien à ce qui s’est passé ce jour là. » Ça ne faisait même pas une victime de moins, parce qu’elle était morte et qu’elle l’était restée un certain temps. Rien ne laissait présager qu’un type ayant le don de ramener les morts à la vie passerait dans le coin. Clairement, elle n’avait pas envie de revenir là-dessus elle. Mais lui, fallait croire que ça l’aidait à se sentir mieux de savoir qu’Anthea était vivante et qu’elle, elle n’avait pas pris le temps de le prévenir. Dans sa tête à lui, fallait croire que ça faisait d’elle la méchante de l’histoire quand bien même les autres étaient toujours morts par sa faute et qu’Anthea n’était certainement pas vivante grâce à lui. Fallait croire qu’il cherchait vraiment à l’agacer, peut-être que c’était devenu un jeu pour lui ou qu’il avait ce besoin fou de l’entendre lui gueuler dessus, parce qu’elle avait l’impression que c’était tout ce qu’il cherchait en la provoquant de la sorte. « Quand on vient directement chez moi pour m’accuser d’être responsable de la mort de quelqu’un, oui, prouver que ce n’est pas le cas ça devient une priorité pour moi. Tu t’attendais à quoi après toute la merde que t’es venu me balancer en pleine face ? » Un câlin et des condoléances en bonne et due forme ? Il était quand même venu chez elle pour l’accuser de tous les malheurs du monde, comme si c’était une évidence que tout était de sa faute, comme si elle n’était qu’une pauvre tarée se réjouissant du malheur des autres, alors évidemment qu’il y avait une vérité qu’elle avait envie de rétablir. « Bien. Tu peux en faire ce que tu veux. J’en ai rien à faire. Mais si t’es pas fichu de prendre ça en compte et que t’as l’intention de passer tes nerfs sur les membres d’Insurgency ou sur n’importe quel transmutant innocent, toi et moi on va avoir un sérieux problème. » Parce qu’elle défendait la cause des transmutants et qu’elle se plaisait à croire qu’elle était capable d’ignorer la différence entre Cesare et les autres hunters. « L’autre fois, t’étais le premier à dire qu’fallait pas s’en prendre aux innocents. Il est temps d’écouter tes propres conseils Cesare. » Parce qu’entre eux deux, il était probablement celui qui faisait le plus fausse route. « T’sais ce qu’on dit, quand on cherche à se venger, faut commencer par creuser deux tombes, c’est certainement encore plus vrai quand on s’en prend aux mauvaises personnes. Clairement, au point ou t’en est accepter un peu t’aide ça te ferait pas de mal. » Mais peut-être que son égo apparemment surdimensionné l’en empêchait. Il était clair qu’il était tombé bien bas et que c’était presque débile de sa part de ne pas prendre la première main tendue qui passait dans le coin. Ou peut-être que c’était juste la sienne dont il ne voulait pas, parce qu’elle n’était que la pauvre folle qu’il pensait responsable de tous ses malheurs.  
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeDim 20 Déc 2015 - 19:21


that's all we'll ever be- finished, without an ending
AN INCOMPLETE SENTENCE. A HALF-WRITTEN STORY.
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and the night is moonless, and the stars don’t shine, and her tears burn her cheeks as his screams tear his throat. it’s dark, too dark, the shadows grow thick as she moves further away from him. it’s her guilt that leads her, it’s the blood on her hands that guides her feet one step at a time. he’s silent in his grief, understanding but also resenting, because their together didn’t mean forever. w/isolde saddler & cesare demaggio.


Le passé au passé – et cette lancinante idée, qu’il n’pouvait être changé. Qu’il était gravé dans le marbre, cette estafilade sanguinolente qui n’pouvait plus se refermer. Au mieux, une cicatrice blanchâtre apposée sur l’âme. Une plaie béante, d’où s’échappait la vie toute entière ; présent, futur. Aussi immuable était le jadis, il avait le don de rester. D’s’ancrer dans les esprits comme une vieille chanson dégueulasse qu’on n’pouvait se sortir de la tête. On disait même que le passé était voué à s’répéter : une machine infernale, un cercle vicieux qui avait ses propres lois. Les mêmes disputes, les mêmes trahisons – les réminiscences de mensonges aussi vieux que ces histoires tragiques. Isolde sur le pas de sa porte rappelait tout ça – elle ressemblait à tout ça, dans chaque trait de son visage, chaque murmure de sa voix ; toujours l’même retour à des années, des mois en arrière, où les choses avaient été différentes. Aucunement plus simples, moins complexes, plus limpides – juste différentes. Si elle avait pu y croire, elle, qu’leur histoire avait été quelque chose, lui, il avait toujours su dans quelles eaux troubles ils avaient navigué, manqué d’se noyer jusqu’à en perdre le souffle. Y’avait toujours eu des mensonges entre eux, leur présence qui les menait chaque fois un peu plus à l’agonie : et chaque filin qui les avait liés, rapprochés l’un de l’autre, n’avait été tissé que sur la base d’épais non-dits qui avaient fini par déborder sur tout l’reste. Ca n’avait pas été faute de savoir dans quoi il avait foutu les pieds – Cesare DeMaggio avait tout eu du chasseur impeccable et irréprochable pendant de nombreuses années de sa vie : ici, là, il avait semé des cadavres dans son sillage avec une efficacité déconcertante, un mécanisme qui avait rendu chacune de ses victimes moins humaine que la précédente. Il avait pourtant conservé la trace du naguère sur son âme depuis bien plus longtemps qu’il n’avait été prêt à l’admettre – tout ce sang sur ses mains dont il avait souvent pris conscience, avant d’se perdre complètement dans le devoir, l’idée de responsabilité. L’Héritage familial, aussi précieux que le sang qui avait coulé dans ses veines – fait de lui le fils de Rafael et Isabela DeMaggio, l’enfant prodigue à même de supporter le poids de l’Empire de sa famille sur ses épaules. Un jour, peut-être. Probablement, s’il survivait aux attentes sempiternelles de son patriarche. On n’pouvait pas savoir c’que c’était, c’que ça faisait de grandir dans l’univers glacial, froid et inhumain dans lequel il avait vu le jour – Isolde, malgré toutes les épreuves qu’elle avait traversées, malgré les horreurs qu’elle avait vues, n’avait rien connu d’similaire à l’enfance de l’héritier des DeMaggio. Si différents – c’était c’qu’ils avaient été, c’était c’qu’y avait accroché l’attention du fils dégénéré : là, dans les prunelles d’Isolde, il y avait lu le monde tout entier, l’regard qu’on avait jamais posé sur lui avant cette heure fatidique où ils s’étaient rencontrés. Ses yeux noirs, plongés dans les iris cristallines de la jeune femme ; le miroir dans lequel il avait pu se lire, se décrypter, se découvrir – plus humain qu’il ne l’avait jamais été lors des vingt-cinq premières années de son existence. Y’avait tant d’mots, tant d’expressions sacrées pour expliquer en des termes clairs et précis ce qu’ils étaient – c’qu’elle avait été, c’qu’elle avait diffusé en lui ; un talent que le chasseur n’avait jamais eu. On n’l’avait pas formé au sentimentalisme, pas même à l’amour, ni même à l’humanité ; on l’avait toujours voué à être étranger à tout cela, fantôme dans la foule des autres qui vivaient à toute allure, innocents et imbéciles.

Combien d’préceptes, combien d’préceptes de son père, d’sa mère, de sa famille toute entière, avait-il là, au bord des lèvres, prêts à exploser en plein jour pour révéler enfin tout ce qu’il était ? Juste un digne héritier, un soldat formaté depuis aussi longtemps qu’il s’en souvenait – y’avait pas eu besoin que quelqu’un vienne l’arracher à sa famille, assassine ses parents et l’enlève pour le transformer en monstre. La monstruosité était venue de ses chairs mêmes, d’ses propres géniteurs, de ceux qui avaient été tous ses repères, son paysage de toujours, ces ambitions écrites en lui depuis si longtemps. Si longtemps qu’il n’pouvait pas croire, pas envisager l’idée qu’y’ait aussi eu en lui, quelque part, endormi pendant tout ce temps, le génome qui avait fait de lui un paria. Les récents échanges avec son père n’avaient fait que prouver ça ; au combien il était passé de Prince couronné à déception ambulante en un clin d’œil, un éclat de trahison, fiché dans la si bonne machinerie de la famille DeMaggio. Tant d’mots, tant d’expressions disgracieuses, de relents de haine qu’ils s’étaient envoyés en pleine figure, un venin acide qui leur avait fait frôler la mort à tous les deux – où était son père aujourd’hui ? Il était évident pour le fils que le patriarche avait survécu à ses blessures ; aucune d’entre elles n’avaient été mortelles, et il avait loupé de peu l’opportunité de porter le coup fatidique en plein dans les tripes de son géniteur. La vengeance sortie des ténèbres n’était toujours pas venue cependant – c’était comme si le message était passé ; on laissait volontiers à Cesare le devoir de remonter les traces du tueur de sa cadette. Peut-être bien que les ambitions des uns et des autres dépassaient largement cela – de l’extérieur, le chasseur devait surtout ressembler à un fou furieux, qui s’lançait à corps perdu dans une traque au gibier à travers un champ de bataille rempli d’ennemis. Il en finirait fou, sans que ni son père, ni sa mère, ni quelque autre adversaire que ce soit, n’ait eu besoin de lever le petit doigt pour le pousser dans le vide. Aussi obnubilé était-il par ses objectifs meurtriers, il n’pouvait que se rendre compte du désastre rageur qui lui dictait chacun de ses faits et gestes – ces courts instants de silence glacial et meurtrier, qui suivaient l’instant où la chasse cessait enfin, et où le chasseur revanchard se retrouvait debout, face à un visage tuméfié, meurtris et inexpressif d’une de ses victimes. Il savait, déjà, à quel point il avait plongé tête la première dans les abysses noires de c’monde qui l’avait toujours appelé – c’était dans son sang, dans ses gènes aussi sûrement que l’appartenance à une quelconque tranche de la population portant un génome différent. Il était voué à tuer, voué à être tué, voué à n’être que ça ; armé jusqu’aux dents pour sa prospérité, à jamais incapable de baisser les armes bien longtemps. Alors Isolde et ses bonnes paroles, Isolde et les promesses qu’il avait cueillies au fond de ses prunelles ; quel imbécile avait-il été pour y croire plus longtemps que de mesure – pour s’y accrocher avec une ferveur qui l’avait engagé vers un chemin de pseudo-Rédemption qui n’était pas fait pour lui. N’l’avait jamais été – le chaos et la mort avaient fini par le rappeler à eux, d’la plus cruelle façon possible et imaginable. Pour y avoir cru, pour avoir baissé les armes plus d’une demi-seconde, avoir voulu combattre toutes les statistiques possibles et imaginables – il en était là, à compter les dégâts, évaluer la misère qui s’était amoncelée partout autour de lui. Et ouais, finalement, la chambre de motel n’était qu’une matérialisation criante, livrée à lui seul en temps normal, de tout c’qui était lentement mais sûrement tombé en ruines avec ses assurances. Ses chances de mieux. Il avait tué Anthea, il avait tué tous les autres. Il avait assassiné tellement de gens par la simple force de sa conviction, l’automate dirigé vers des inconnus sans intérêt qu’son père, qu’sa mère, qu’un dossier en papier ridicule, désignaient au gré de leur caprice. A Radcliff, à travers le pays tout entier ; personne n’avait vraiment été à l’abri – et finalement, ceux qu’il avait tués dans l’entrepôt, n’étaient qu’une énième fraction de tous les fantômes sans visage qui hurlaient dans ses oreilles, s’pressaient sur le voile de ses paupières – Anthea en figure de proue, Anthea en nom formulé avec la froideur de la voix d’Isolde. Anthea, l’symbole de tous ses échecs, toutes ses erreurs, rassemblées sous une même bannière.

Anthea, l’nom prononcé avec toute la haine du monde, d’ces victimes qui n’pouvaient plus parler pour elles-mêmes – tout ça avec la voix d’Isolde, le regard d’Isolde, le visage d’Isolde. Le couteau que la blonde avait remué dans la plaie béante à son âme, sans aucun regret, sans aucune retenue, sans aucun égard ; parce qu’il était l’monstre d’eux deux, et qu’elle avait si facilement accepté cette idée. « Ça change tout à c’qu’y s’est passé depuis ce jour-là. » qu’il marmonna en guise de réponse aux braves paroles d’Isolde, cette sentence qu’elle jugeait si juste – bras croisés, comme l’aurait fait un gosse qui se faisait réprimander pour la millième fois, il fuyait l’œillade de la jeune femme, celle qu’il connaissait si bien, pour l’avoir si souvent supportée en s’croyant être le seul à devoir porter le poids du monde sur ses épaules. Etrangement calme, alors, compte-tenu des circonstances – compte-tenu de c’passé tortionnaire dont chaque souvenir repassait aux frontières de sa mémoire. Isolde, réveillant encore et encore sa culpabilité en des mots enflammés – comme si ça n’signifiait rien, les regrets qui l’avaient bouffé de l’intérieur. Mais la vie des autres, il l’avait aisément évaluée ; il l’avait impunément échangée contre Sa survie. La survie de sa sœur. Leur survie à toutes les deux. Et il se serait ajouté à l’armée de cadavres, se serait volontiers fait exploser en mille morceaux lui-même si on l’avait exigé de lui. L’histoire d’toute sa vie, l’histoire de ce relent d’âme né alors qu’il enserrait le petit corps à peine né de sa petite sœur dans ses bras – si ç’aurait été le tribut à payer pour sauver Aria. Isolde. Et personne d’autre. C’était somme tout comme ça qu’il fonctionnait, ses tripes commandant au reste d’agir. Son indéniable faiblesse affichée dans une agonie désordonnée, échevelée partout autour d’eux. Son père le savait, tous ses ennemis le savaient. Fallait croire qu’il n’y avait qu’Isolde pour ne pas le remarquer – qu’Isolde pour demeurer sourde, aveugle à celui qu’il était. Alors à quoi bon prétendre ? A quoi bon continuer d’croire qu’ils avaient un jour pu s’comprendre, s’aimer, s’compléter, s’connaître mieux que n’importe qui d’autre ? L’un et l’autre, chacun leur tour, à chaque occasion qu’ils avaient, n’faisaient que se prouver tort. Qu’aller dans l’sens du reste du monde, ceux qui les réclamaient condamnés, ennemis au cœur de leur âme. DeMaggio, Saddler – des histoires qui avaient commencé différemment, finiraient différemment – marcheraient différemment. Ils s’l’étaient dit, s’l’étaient admis de si nombreuses fois déjà ; alors pourquoi fallait-il qu’elle revienne ? Pourquoi rev’nir pour finir dans les mêmes débats, s’observer, s’jauger officiellement ennemis, officiellement différents – officiellement voués à rien ?! « Oh ouais, parce que t’es responsable de la mort de personne toi – tout c’que tu fais, c’est juste, parce que tu crois qu’tu défends l’humanité – j’avais presque failli oublier. Heureusement qu’tu t’es déplacée pour m’rappeler à quel point tu pouvais facilement faire des leçons de moral. Mais évidemment, c’est moi qui t’juges- c’est moi qui balance des merdes, quand toute la ville part en flammes à cause d’un d’tes soi-disant amis ! » il avait presque agi comme si elle n’avait pas été là jusqu’alors, un temps révolu, qu’elle allait presque fini par regretter, tant il s’était rapproché, dardant chacune de ses réactions de son regard froid, à l’humanité arrachée jusque dans ses dernières parcelles. « J’ai b’soin de personne, ou d’l’aide de personne ! » la même rengaine, la véhémence, la même haine viscérale qu’il avait adressée  à son père quelques temps plus tôt. « Et arrête un peu, tu sais pas où j’en suis et t’es pas v’nue m’aider ! Viens pas prétendre savoir quoiqu’ce soit, et viens certainement pas m’menacer. On sait tous les deux qu’y’a que pour tes précieux dégénérés qu’tu t’inquiètes – va donc les aider, eux, comme tu l’fais si bien ! Pourquoi t’es v’nue, hein ? Hein ?! » elle était là, toujours là, sa fidèle alliée, la rage qu’on avait cultivée en lui sous toutes les formes possibles et imaginables : une hargne calculée et meurtrière contre ses ennemis, l’instinct pur et dur de protéger tout ce qui comptait. Le sens du sacrifice, quoiqu’il en coûte, quoiqu’il doive faire. Jusqu’au bout, extrême ; le volte-face qui s’ensuivit n’était que dominé par ça, dicté par ça – Cesare agrippant fermement le paquet de papiers qu’Isolde avait mis tant de soin à confectionner. « Fais c’que tu veux. J’ai fini d’te juuuger. Explose toute la ville si ça t’chantes – y’a plus rien qu’toi ou qui qu’ce soit puissiez m’prendre ! J’en ai fini. Avec toi. Avec tout l’reste. J’ai fini d’ramper en m’préoccupant de c’que tu pouvais devenir- » il avait fini d’essayer de la sauver, d’sauvegarder son âme des démons qu’il avait si bien connus. Il avait fini d’croire en elle, d’croire en eux. D’croire en la Rédemption quelle qu’elle soit. « Reprends tes preuves – j’en ai pas b’soin. Et j’ai pas b’soin de toi. » les papiers volèrent, envoyés droit sur la blonde, dans une nuée désordonnée, une pluie d’éclats qui virevoltaient sous la rage du DeMaggio – comme tant de choses. L’humanité ; son humanité à lui. Elle était née avec Aria, avait subsisté pour Aria. S’était stupidement, naïvement lovée dans le cœur d’Isolde. Tant de foi placée en autrui – l’ultime trahison de la vie. Tout ça avait disparu. Aria. Isolde. Et lui subsistait. Vide. Décharné. Un triste spectacle de la foi humaine, la course à l’âme qu’on n’lui avait jamais voué. « Qu’ils creusent ma tombe pour c’que j’en ai à foutre. » pour c’que ça pouvait apporter aux autres. « T’auras c’que tu voulais. La justice pour Anthea, et tous les autres. » justice, vengeance – ils appartenaient à un monde où, somme toute, les deux s’ressemblaient à s’y méprendre. Et où tout l’monde les confondait bien facilement.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 19:43

You and me against the world, Like a little boy and girl.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There were monsters beneath our bed, And we were scared until we taught them all to sing and then we had a laugh instead. You and me on stormy seas It had brought us to our knees There were dangers, all around And we were frightened by the wind and when it blew until it blew us to dry ground. Baby here we are tonight, The dark will turn into the sunlight Don't you know it always does. It always was And it will be all right. — monsters.

Anthea. Fallait que l’histoire soit remuée à l’infinie et tout ça pourquoi ? Isolde n’en savait rien. Peut-être que ça permettait à Cesare de l’alléger du poids de da culpabilité, quand bien même ça ne changeait rien, absolument rien à tout ce qu’il avait pu faire. Anthea était encore en vie et Isolde ne l’avait pas dit à Cesare, évidemment, ça la rendait bien plus coupable que lui qui avait tué des gens. Elle ne savait même pas pourquoi est-ce qu’elle aurait dû se donner la peine d’informer Cesare du retour à la vie d’Anthea. Ce n’était pas comme s’ils étaient encore intimes. Elle ne lui devait rien et il n’avait rien à lui réclamer. Elle perdait son temps dans cette chambre de motel pourrie. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps avant de regretter d’être venue jusque-là. Elle avait su que ça se terminerait comme ça, c’était une évidence entre Cesare et elle. C’était à se demander comment ils avaient pu être ensemble un jour. Tout semblait pourtant les rendre complètement incompatible tous les deux. Elle avait simplement envie de le frapper pour le faire taire et lui il prenait sans doute un malin plaisir à démonter tout ce qu’elle pouvait essayer de faire. Parce que ce qu’elle faisait, c’était forcément pire que lui, il faisait. Parce que Cesare, il avait tous les droit. Ou quelque chose dans le genre, parce que quand c’était lui, ça semblait tellement plus noble que quand c’était lui que quand c’était elle. Qu’est-ce qui n’allait pas chez ce type franchement ? Parce que le problème venait de lui, il ne pouvait pas en être autrement. Elle se donnait du mal pour essayer de comprendre, mais y avait rien à faire. Cesare demeurait une énigme. Pire encore qu’un casse-tête chinois sur lequel elle se serait énervée pendant des heures durant. Il semblait qu’il représentait à lui seul un problème insoluble. Elle ne comprendrait jamais sa façon  de fonctionner et encore moins sa façon de penser. C’était peine perdue. Pourquoi est-ce qu’elle se donnait encore la peine d’essayer de tirer quelque chose de ses discussions avec lui ? Elles n’avaient aucun sens. Fallait qu’elle soit maso pour continuer à lui adresser la parole en sachant très bien que ses propos n’auraient pas de sens. Elle n’aurait jamais dû venir jusqu’à cette chambre de motel. Y avait rien qui ressortirait de cette conversation de toute façon. Heureusement qu’elle avait du temps à perdre depuis qu’elle était en congé maternité, parce que là, tout ce qu’elle faisait, c’était clairement perdre son temps. C’était une discussion de sourd, une discussion qui n’avait pas de sens. Ils s’engueulaient pour s’engueuler, comme si ça pouvait leur faire du bien. Y aurait pas de solutions à leurs embrouilles. Communiquer n’était pas une solution pour eux. Il n’y avait pas de solution pour eux de toute façon.

Elle soupira agacée avant de lever les yeux au ciel. Non, qu’Anthea soit vivante, ça ne changeait rien aux autres vies qu’il avait prises ce jour-là. Ça avait été des amis pour elle, des gens qui avaient confiance en lui et il les avait tués. Il avait trahit tout le monde. Anthea y compris. Parce qu’elle était bien morte ce jour-là. Elle était simplement revenue à la vie, c’était bizarre, mais c’était comme ça. Anthea détestait Cesare pour ce qu’il avait fait. Depuis qu’elle était revenue, elle avait dit à Isolde de se tenir loin de lui tellement fois qu’elle en avait perdu le compte. Elle n’avait pas envie qu’il sache qu’elle était revenue à la vie, alors Isolde n’avait eu aucune raison de venir l’annoncer à Cesare. La différence entre elle et lui, c’était probablement qu’elle au moins, elle n’allait pas trahir ceux qui avaient confiance en elle. Lui, clairement, ça n’avait pas d’importance de trahir tout le monde et n’importe qui. Evidemment qu’elle était plus loyale envers sa meilleure amie qu’envers Cesare. Il était quoi pour elle d’abord ? L’homme qui avait tué ses amis, l’homme qui la laissait se débrouiller toute seule avec leur bébé. L’homme qui était contre tous les principes qu’elle, elle avait. Celui qui l’avait trahie et qui trouvait toujours le moyen de lui renvoyer tous le poids des malheurs du monde dans la tronche. Pourquoi est-ce qu’elle aurait dû lui dire qu’Anthea était revenue à la vie franchement ? C’était absurde. Il se fichait de qui en prétendant qu’elle aurait dû lui en parler hein ? Qu’elle n’était qu’une menteuse parce qu’elle n’avait rien dit ? Il pouvait bien aller se faire foutre, elle ne lui devait pas la vérité sur quoi que ce soit. Elle n’avait pas été dire à jo le clodo du coin qu’Anthea était encore en vie, alors pourquoi est-ce qu’elle aurait dû le lui dire à lui ? Est-ce qu’ils n’étaient pas en train de venir des inconnus avec la distance qui se creusait entre eux ? Sans doute que si et probablement que ce serait mieux pour eux deux s’ils pouvaient simplement s’oublier et passer à autre chose. « C’est sûr, la cause que tu défends est forcément meilleure que la mienne. C’est tellement mieux de buter des  mutants pour protéger l’humanité que de buter des hunters pour défendre la vie de personnes injustement traquées. Qui suis-je pour venir critiquer la noble cause des hunters hein ? » Parce qu’il fallait croire que ceux-là, ils vaudraient toujours mieux que tout le monde. Ils étaient des monstres, des barbares et pourtant, eux, il ne fallait pas les critiquer hein, mais inurgency en revanche, c’était la pire chose du monde. Ça n’avait pas de sens. Quand c’était les hunters, c’était bien, c’était justifié. Mais quand les transmutants cherchaient à se défendre en revanche, c’était la pire chose au monde. Y avait un paradoxe qui n’avait pas de sens aux yeux d’Isolde. D’autant plus qu’y aurait jamais eu d’Insurgency s’il n’y avait pas eu de hunters, alors franchement, qui est-ce qui avait jeté la première pierre ? Les hunters, bien évidemment. C’était toujours eux de toute façon qui étaient responsables du chaos.

La blonde soupira de nouveau. Evidemment, Cesare n’avait besoin de l’aide de personne, il était tellement mieux que tout le monde celui-là. « C’est fou comme tu te donnes sans arrêt le droit de faire tout ce que tu prétends pouvoir l’interdire ! Viens pas me menacer blablabla. Alors que deux fois tu t’es pointée chez moi pour le faire ! » Il se fichait vraiment de la gueule du monde celui-là. Il était au-dessus de tout apparemment, il savait tout mieux que tout le monde, il pouvait tout faire mieux que tout le monde. » Faut qu’t’arrête de croire que t’es au-dessus de tout et de tout le monde ! » Parce que ce n’était pas le cas. Il ne valait pas mieux qu’elle, il n’était pas en mesure de lui dire que ce qu’elle faisait c’était mal et encore moins de lui interdire de faire ce que lui il n’avait de cesse de faire. C’était l’hôpital qui se fichait de la charité. Elle sentait ses nerfs sur le point d’exploser. « Tu crois que t’as pas besoin d’aide ? » Elle ramassa quelques-unes des feuilles qu’il avait envoyé valser pour les lui balancer de nouveau en pleine figure. « T’as pas b’soin de tout ça parce que c’est plus simple pour toi de croire que c’est moi et mes amis qui sont à l’origine de toooous tes malheurs. Bha très bien, t’as qu’à te démerder tout seul. J’m’en fiche moi. Mais j’crois vraiment que t’as besoin d’aide. » Peut-être pas pour comprendre ce qui était arrivé à sa sœur, non ça, le grand Cesare Demaggio pouvait y arriver sans l’aide de personne. « Y a clairement quelque chose qui ne tourne pas rond dans ton crâne ! » Il était cinglé, c’était à ne pas en douter et elle savait que perdre un être cher, ça pouvait rendre fou, elle connaissait la douleur que ce genre de perte pouvait causer. Mais elle savait aussi que ce qu’il faisait lui, ça n’avait pas de sens. « J’en ai rien à foutre de me venger Cesare ! Et tu devrais comprendre aussi à quel point c’est débile comme idée ! » Si elle avait voulu se venger de lui – et elle y avait pensé à un moment – il serait déjà mort depuis un moment. Avec tous les chasseurs en ville, elle ne manquait pas de moyens de faire abattre le transmutant qu’il était. Sans doute qu’elle n’aurait même pas été obligée de se salir les mains si elle l’avait voulu. « Tu peux mourir, qu’est-ce que tu crois que ça changera pour moi ? C’pas ça qui va ramener à la vie ceux que tu as tués. Comme rien ne ramènera ta sœur à la vie ou mon père ! » Se venger dans le fond, c’était complètement débile. Bien-sûr, si pour ça il éliminait des hunters – parce qu’elle était sûre qu’ils étaient responsables – elle ne l’en blâmerait pas, mais là n’était pas la question. « On perd tous des gens auxquels on tient, c’est la vie ! C’est le monde pourris dans lequel on vit aujourd’hui. Mais se venger, ça craint et ça change rien à rien. J’peux te détester pour ce que tu as fait, mais j’ai jamais voulu que tu meures ! » Peut-être un petit peu, à un moment. Mais elle avait vite laissé tomber l’idée, à quoi bon de toute façon ? Et puis, maintenant, il y avait ce bébé. Peut-être que ce serait plus simple de lui dire que son père était mort, mais lui expliquer qu’il avait été tué aussi bêtement, c’était pas terrible. « La vie craint, mais c’est pas pour autant qu'il faut se laisser abattre et faire n’importe quoi et devenir suicidaire pour une stupide vengeance. Peut-être que si tu étais capable de voir plus loin que le bout de ton nez tu verrais qu’y a des choses qui valent la peine de lutter contre toute la merde que tu peux ressentir ! » Elle l’avait vite trouvé elle, la raison de laisser tomber la vengeance, les buts personnels et dénués de sens. Y avait Insurgency qui comptait maintenant, un combat en lequel elle croyait et puis il y avait son bébé. Y avait toujours des raisons de se reprendre en main, même quand les épreuves étaient compliquées.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 21:51


that's all we'll ever be- finished, without an ending
AN INCOMPLETE SENTENCE. A HALF-WRITTEN STORY.
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and the night is moonless, and the stars don’t shine, and her tears burn her cheeks as his screams tear his throat. it’s dark, too dark, the shadows grow thick as she moves further away from him. it’s her guilt that leads her, it’s the blood on her hands that guides her feet one step at a time. he’s silent in his grief, understanding but also resenting, because their together didn’t mean forever. w/isolde saddler & cesare demaggio.


Une explosion, la réalité les rattrapant ; c’était ça qui avait coûté tant de choses à Cesare et Isolde. Ça qui avait si brutalement dévoilé les mensonges et les vérités qu’ils n’s’étaient jamais dits ; ça qui avait transformé un rêve idéal en un cauchemar abyssal. La vie du DeMaggio avait irrémédiablement basculé dans l’ombre aussitôt avait-il laissé la jeune femme entrer dans sa vie – était-ce tout d’sa faute ? Jamais il n’avait été capable de le penser, de voir les choses comme ça, de la blâmer et d’l’afficher à sa raison et à son cœur, comme le bourreau qui avait signé son arrêt d’mort. Que ce soit ce qu’elle ait voulu ou non, y’avait pourtant eu une part de vie de Cesare qui s’était greffée sur la sienne à elle ; et s’ensuivait tous les monstres lovés dans son âme. Etait-ce lui, était-ce elle, ou était-ce eux deux, la malédiction ? Il leur était impossible de voir les choses différemment, aujourd’hui, au beau milieu du chaos – y’avait le chaos physique qui s’incarnait par le décor qui les entourait, la chambre de motel désastreuse et semi-abandonnée qu’ils occupaient à l’heure actuelle. Et le chaos qui appartenait au domaine de l’invisible, celui qui avait déchiqueté leurs âmes et qui, à chacune de leurs paroles, signait leur arrêt de mort. Ils n’avaient jamais été voués à aller très loin, c’était un fait indéniable désormais ; tous les deux, diamétralement opposés depuis leur premier jour d’existence, lancés sur des chemins qui n’avaient fait que s’éloigner, s’éloigner. Et qui auraient dû rester comme ça, à n’jamais se rencontrer, n’jamais s’accrocher. Il était impossible aujourd’hui de dire que les choses n’auraient pas été meilleures s’ils étaient restés en dehors de la vie de l’un et de l’autre – ça n’aurait sûrement pas sauvé Aria, ça n’aurait pas sauvé les DeMaggio d’une explosion fracassante. Ça aurait sauvé quelques personnes dans l’procédé, ou alors ça aurait sauvé quelques brins de leurs assurances. De toutes les manières possibles et imaginables, dans tous les scénarii différents de celui-ci, ça aurait rendu le réel bien moins douloureux, insoutenable, lourd, étouffant qu’il ne l’était à l’heure actuelle. Et quand bien même ils s’étaient dévastés de A à Z, voués à s’détester pour le restant de leurs jours, Isolde n’aurait jamais dû revenir ; Isolde aurait juste dû l’oublier, n’pas faire demi-tour, et ne surtout pas guider ses pas jusqu’ici – avait-elle enfin conscience de cette évidence désormais ? Ça n’aurait pas dû lui échapper déjà la dernière fois, alors qu’ils semblaient s’être jurés de n’plus avoir quoique ce soit en commun – ce bébé, ça n’y changeait rien. Cesare ne l’connaissait pas, Cesare n’y prêtait pas attention – et Cesare ne daignerait pas lever une main sur celui-ci, pour tant de raisons que la jeune femme serait bien incapable de saisir. C’était ça que ça faisait, des histoires différentes, des héritages différents, des tracés d’vie différents. Y’avait que dans le monde des illusions qu’ils pouvaient se comprendre, se connaître, se trouver ; on le leur avait dévasté, comme ça, sans crier gare, un beau jour. Ils se l’étaient dévasté l’un l’autre ; Anthea et tous les autres en dommages collatéraux de cette histoire – et Isolde devait avoir une bien piètre opinion de lui pour s’imaginer qu’il n’portait pas constamment le poids handicapant des remords sur ses épaules. Peut-être était-ce ça, le problème ; dans sa tête à elle, il était un condamné qui portait le masque affreux d’un ennemi, rien d’plus – et peu importait c’qu’il dirait, peu importait c’qu’il endurerait et mettrait en mots clairs et précis, ça n’serait jamais assez. Alors pourquoi s’donner la peine de le faire ? Pourquoi s’lâcher à ce point dans le vide pour simplement s’écraser par terre ? Cesare demeurait une énigme, une putain d’énigme aux lèvres closes – c’était plus facile d’accepter l’idée qu’elle le déteste pour ça plutôt que d’affronter le fait que peu importait c’qu’il était, elle le haïrait de toute manière pour ça.

Il était loin, désormais, le Cesare DeMaggio auquel elle avait pu s’attacher, se livrer d’une quelconque façon ; il avait été juste un transmutant. Un type patibulaire, perdu, avec un passé construit de toutes pièces par une stratégie bien ficelée de ses parents. Quelqu’un qui n’prenait que trop peu part aux discussions, et semblait préférer s’faire oublier. Somme toute, malgré la vérité, il n’avait pas tant changé que ça, n’avait pas tant menti que ça sur celui qu’il était, dans ses profondeurs. Plus qu’un chasseur, le rôle qu’on lui avait si aisément, si vite accordé aussitôt avait-il eu la possibilité de tenir un flingue entre ses mains, ou de rétorquer à une attaque quelconque. Il l’avait su, pourtant, dans un coin d’sa tête, sans l’accepter complètement ; la vérité explosait à nouveau au grand jour, tendant l’air à mesure qu’Isolde parlait. Elle aussi, comme son père avait elle, comme sa mère, comme sa sœur ou chaque personne qui l’avait un jour dévisagé, chacune de ses victimes, chacune de ses proies, peu importait – elle le voyait comme un chasseur, rien d’autre, rien d’différent. Comme si ça n’avait jamais compté, tout ça, ces infinies promesses qu’il avait voulu lui faire y’avait pas si longtemps de ça. Alors qu’elle parlait, parlait avec tant d’imprudence, Cesare ne put s’empêcher de la dévisager, submergé par l’envie de la faire disparaître, comme ça, d’un claquement de doigts. Faire s’envoler les mots qu’elle disait, oublier les vérités qui pesaient si lourds entre eux deux et alourdissaient son âme d’un plomb glacé. « De quoi tu parles Isolde, hein ?! » lâcha-t-il sans pouvoir se retenir, la voix guindée par une hargne, une colère bien plus facile à afficher que les estafilades qu’elle venait d’apposer à ses chairs en quelques mots à peine. Si bien placés, et pourtant si faux. « Pourquoi tu r’viens sur ça, hein, les chasseurs, TOUJOURS LES CHASSEURS HEIN ?! » oh oui, ce mot qui n’quittait pas ses lèvres, ce mot qui s’accrochait à sa bouche à chaque fois qu’elle l’observait et lui adressait une énième sentence avec sa voix. Ce mot qui lui collait à la peau à lui, et semblait si bien le définir dans son entièreté – c’était comme ça qu’tout le monde l’avait toujours vu. DeMaggio, chasseur, tueur, monstre. « C’est ça l’truc, hein ?! C’est vraiment ça, ça fait DES MOIS et t’es toujours persuadée que j’suis un putain de hunter convaincu ?! Que j’m’amuse à tuer des transmutants quand t’as l’dos tourné ?! Que j’te vends des putains d’bonnes paroles tout en massacrant des gens ?! Tu crois quoi MERDE, que j’les compte pas, les putains d’cadavres que j’ai laissés derrière moi ?! » la hargne, la rage pour masquer les remords, le passé qui vibrait dans sa voix – sa prescience ; il l’avait vu, son reflet hideux dans les prunelles d’Isolde, avant même qu’elle ait à prononcer sa sentence haineuse. Mais il aurait pu espérer que quelque chose avait changé, évolué – depuis combien d’temps en étaient-ils là ? « Qu’est-c’que tu crois, hein ?! Que quinze putain d’années à tuer des transmutants ça a pas laissé d’trace ? » et ils en revenaient à ce même point, cette phrase qu’elle n’supportait pas, parce qu’elle était Isolde, et qu’en fin d’compte, c’était peut-être elle qui avait une saloperie d’ego surdimensionné – elle n’pouvait pas comprendre. Et elle n’pourrait jamais comprendre c’que ça faisait d’être un DeMaggio, chanceuse qu’elle était. « C’est ça, l’truc Isolde. J’ai toujours su c’que t’étais. Cette chose qu’on a passé vingt-six ans à m’dire que c’était la chose la plus dégueulasse, inhumaine du monde. Cette chose monstrueuse qui a tué des gens dans ma famille ; tu détestes les hunters depuis quoi, hein, dix ans ?! Essaye d'naître et d'grandir avec ça, t'es déjà incapable de penser différemment pour DEUX SECONDES. » combien d'histoires, combien d'péripéties, combien de transmutants hideux à dévisager comme des ennemis jurés ? Combien d'heures de lavage de cerveau, combien de "préceptes familiaux", combien d'coups dans la gueule ?! « Mais malgré tout ça ; tout c’que j’t’ai dit, tout c’que j’ai ressenti pour toi, c’était d’la réalité. Envers et contre tout, même c’que t’étais, et c’que j’étais. » impossible de savoir quels procédés s’étaient enchainés en lui pour que sa voix s’apaise à ce point ; se brise en mille morceaux comme les éclats explosés qu’il avait laissés derrière lui, y’a si longtemps. Peut-être était-ce de la lassitude, surtout d’la lassitude ; il avait tourné le dos à sa famille pour elle, il avait défié ses parents pour elle, il avait brisé ce cercle vicieux de haine si profondément logé en lui, parce qu’il l’avait aimée elle. Et tout ça pour ça. « Mais toi, depuis que tu crois savoir la vérité sur moi, c’est tout c’que tu vois. Que j’suis un hunter, un monstre. Et peu importe c’que j’ferai, ce s’ra toujours le cas. » peut-être était-ce ça, l’unique idée à laquelle ils avaient tant cherché à échapper. « Pourquoi t’es là, hein ? Franchement ?! Parce que t’as l’air d’avoir tout compris sur moi, et d’me connaître par cœur juste parce qu’un jour, y’a des connards de hunters qui ont tué ton père – et que ça, ça a suffi à construire tout c’que tu sais sur les chasseurs, ou c’que j’ai vécu. » sans doute que pour la blonde, sa vie était faite simplement d’un instinct meurtrier, qu’il assouvissait constamment avec le sang de victimes innocentes. Sans doute s’imaginait-elle avoir embrassé, aimé, touché un psychopathe de première. Et peut-être bien qu’elle avait raison ; c’n’était pas pour autant que le bilan était plus facile à avaler.

« T’as franchement aucune crédibilité pour v’nir me faire la morale sur la vengeance. Parce que là, maintenant, c’est toi qui t’voile la face. Tout c’que t’as toujours fait ça a été motivé par la vengeance, Isolde. Et crois-moi, si y'a quelqu'un qui sait à quoi ça ressemble, la vengeance, c'est bien un putain de hunter monstrueux. » même la façon dont elle le voyait lui, malgré tout ce qu’ils avaient traversé, tout ce qu’il avait fait, tout ce qu’il avait dit, tout ce qu’il avait encore, encore et encore démontré. « Et si t’en sortais deux secondes, tu t’rendrais peut-être compte que t’es la seule à ramener les chasseurs sur la table. La seule à toujours en parler comme s’ils étaient la plaie d’l’humanité. Et la seule de nous deux à juger l’autre pour c’qu’il est. » ou dans l’cas présent, ce qu’il avait été. Ouais, pendant trop longtemps avant d’ouvrir les yeux – il n’avait certainement pas b’soin qu’elle se pointe sur le pas de sa porte pour remuer, remuer toujours les mêmes couteaux dans les mêmes plaies. Il l’avait fait pourtant, grâce à elle – pour elle. De combien d’manières, avec combien d’mots et combien d’preuves allait-il devoir le lui dire encore ? « T’as aucun droit d’venir ici et d’faire comme si tu pouvais m’comprendre, ou comprendre c’que j’ai vécu ou c’que j’ai fait dans ma vie. Et c’est ça l’truc, hein, peu importe c’que j’ferai, tu seras jamais capable d’essayer d’comprendre. Alors franchement Isolde, pourquoi t’es v’nue perdre ton temps ?! Pourquoi t’es venue me faire perdre mon temps ? » il n’avait eu que trop de comptes à lui rendre, sur trop de choses – parce qu’il avait tué Anthea, tué leurs amis ; parce qu’il avait ruiné sa vie. Mais en fin d’compte, ç’avait juste été brasser du vent, Isolde avait déjà eu toutes ses idées soigneusement construites dans sa tête, de leur propre chef, avant qu’il n’ait pu dire quoique ce soit pour défendre sa cause – ou du moins, se défendre lui-même. Les défendre eux deux, et chaque instant qu’ils avaient connu et partagé. Dans l’incendie d’eux deux, il avait été les flammes certes, mais Isolde était un combustible qui n’cessait de se recycler. « Si j’dois mourir, ce s’ra pas pour toi alors. Ce s’ra pour ma sœur, et parce que tu peux au moins savoir ça ; j’ressentirai jamais la moindre honte à l’idée d’avoir préféré la sauver à une troupe de parfaits inconnus qui auraient fini par m’juger comme tu le fais. J’en ai rien à foutre si tu peux pas comprendre, si tu trouves que c’est débile et que j’mourrai pour une chose complètement con. » parce qu’elle n’était vraiment pas dans une meilleure situation que lui. « Parce que j’vois rien qui vaille la peine de lutter, maintenant. » asséna-t-il en fin d’compte, la détaillant ostensiblement, d’un calme probablement plus ravageur que ses sautes d’humeurs et ses crises de colère. « J’te l’ai dit, la dernière fois. J’m’en fous de qui l’a fait, peu importe dans quel camp le meurtrier d’ma sœur se trouve. J’le retrouverai, et j’le tuerai… Et si tes amis ont rien à s’reprocher, j’vois pas pourquoi t’es là, ou pourquoi tu crois que c’est si important que j’doive faire comme si de rien n’était alors que t’es incapable de le faire depuis plus d’dix ans. » parce qu’il n’y aurait aucune noble cause, aucun Salut, aucune Pénitence qui n’en vaudrait la peine tant qu’il n’aurait pas obtenu celle-là. Celle qui expierait toutes ses fautes envers sa sœur - qu’il avait laissée mourir, trop occupé à poursuivre des miettes de passé qui n’valaient plus la peine d’être vécues. « Si tout c’que t’as retenu, c’est que j’tuerai tous les dégénérés qui s’pointeront sur mon chemin, j’suppose qu’on a l’fin mot de l’histoire. J’serai toujours un chasseur pour toi. Alors j’vois pas pourquoi j’vaux le détour. » la preuve que la vérité était là, dans l’fait qu’il était un chasseur, juste un chasseur, et que peu importaient ses efforts, peu importaient les nobles causes, y’avait une réalité qui les séparait. Une réalité qui s’appelait vengeance, qu’elle le veuille ou non.  La vengeance et son lot de haine, de préjugés – c’était fou la façon avec laquelle transmutants et chasseurs se ressemblaient à s’y méprendre. Des meurtriers insidieux, de bien des façons.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 13:21

You and me against the world, Like a little boy and girl.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There were monsters beneath our bed, And we were scared until we taught them all to sing and then we had a laugh instead. You and me on stormy seas It had brought us to our knees There were dangers, all around And we were frightened by the wind and when it blew until it blew us to dry ground. Baby here we are tonight, The dark will turn into the sunlight Don't you know it always does. It always was And it will be all right. — monsters.

Isolde aurait dû tourner définitivement le dos à Cesare depuis longtemps maintenant. Il n’y avait plus rien à tirer de leur relation. Qu’est-ce qu’ils étaient à présent ? Elle ne saurait même pas remettre un mot sur ce qu’ils pouvaient être l’un pour l’autre. Des ennemis voués à se détester, deux personnes qui n’avaient plus rien à voir l’une avec l’autre. Des personnes qui avaient besoin de s’affronter, comme si s’engueuler, c’était mieux que de ne plus jamais se parler. C’était destructeur pourtant, vain et elle savait déjà qu’ils se sépareraient une nouvelle fois avec des regrets. Elle n’aurait pas dû venir jusqu’ici. Isolde le savait très bien, elle l’avait su au moment où elle avait quitté son appartement pour rejoindre cette chambre de motel. C’était tellement absurde. La meilleure des choses à faire à présent, ça aurait été de quitter la chambre sans ajouter le moindre mot et sans se retourner. Ça aurait été bien plus sain pour elle comme pour lui. Mais c’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle reste là, qu’elle hausse le ton et voilà que ça criait dans la pièce. Ils ne se comprenaient pas tous les deux. Est-ce qu’ils s’étaient seulement compris un jour ou bien, tous les deux avaient fini par prendre une voie que l’autre ne pouvait vraiment pas comprendre ? Isolde ne savait plus vraiment. Pour qu’ils en soient arrivé à un tel point en seulement quelques mois, fallait croire qu’ils ne s’étaient jamais compris. Ils l’avaient cru sans doute, à une époque où elle était persuadée qu’ils partageaient la même vision du monde. Mais la trahison était encore dure à digérer. C’était peut-être parce que, jusqu’à présent, toutes ces histoires d’amour s’étaient terminées comme ça. Ceux qu’elle avait vraiment aimés avaient finis par la trahir. La première fois, ça avait couté la vie de son père, la deuxième celle d’Anthea et de leurs amis. Les deux personnes auxquelles elle tenait le plus étaient mortes parce qu’elle était tombée amoureuse de la mauvaise personne. C’était dur de passer outre ça. Elle voyait ses erreurs se répéter, et la rage fulminait dans ses veines à chaque fois qu’elle y repensait. Est-ce qu’elle était complètement idiote pour toujours faire confiance aux mauvaises personnes ? Elle voulait croire que non. Elle avait encore espoir qu’avec Cesare, ça pouvait être différent. Il le fallait. Elle savait maintenant ce qui l’avait poussé à provoquer cette explosion, mais ça ne suffisait pas. Elle ne savait pas ce qu’elle attendait de lui à présent, peut-être qu’elle avait l’espoir de retrouver celui qu’elle avait aimé, peut-être qu’elle avait juste besoin de remuer le couteau dans la plaie. C’était absurde, ils devraient s’oublier, passer à autre chose et laisser le passé derrière eux et avancer. C’était plus facile à dire qu’à faire sans doute. De son point de vue à elle, ils seraient toujours liés, parce qu’elle portait son enfant, même si c’était le cadet de ses soucis à lui. Elle, elle savait qu’elle reverrait Cesare à chaque fois qu’elle poserait les yeux sur sa fille. Elle ne pouvait pas juste l’oublier et passer à autre chose, pourtant, il n’y avait clairement plus rien de bon entre eux deux.

Est-ce qu’il la détestait pour ce qu’elle avait pu faire, pour ce qu’il pensait qu’elle avait fait, quand bien même elle n’était en rien responsable des événements de la fête foraine ? Est-ce qu’elle, elle le détestait pour les vies qu’il avait laissées derrière lui ? Pour le chasseur qu’il avait été et qu’elle ne pouvait s’empêcher de voir en lui ? C’était une question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Elle ignorait si elle le détestait vraiment. Sans doute que c’était plutôt ses parents qu’elle maudissait, cette famille qui avait fait de lui ce qu’elle était censé maudire le plus au monde. Tout était de leur faute à eux. Mais c’était Cesare qu’elle avait devant elle. C’était à lui et seulement à lui qu’elle pouvait faire des reproches en cet instant, parce qu’il n’y avait que lui dans cette pièce. « Le problème Cesare, c’est que je ne sais pas quoi penser. » Comment est-ce qu’elle le pourrait ? Cesare c’était le jour et la nuit à lui tout seul. Un paradoxe qu’elle n’arrivait pas à comprendre malgré les efforts qu’elle pouvait faire. Elle voulait comprendre, c’était certain, mais c’était probablement trop compliqué. Peut-être qu’il avait raison, leurs vies étaient trop différentes pour qu’elle puisse espérer un jour le comprendre. Elle n’avait pas été élevée dans les mêmes conditions que lui. Elle n’avait pas eue les mêmes croyances que lui. « Un jour, j’ai l’impression que j’peux te faire confiance et le lendemain, j’ai l’impression que tu vas tuer tous ceux qui se mettrons au travers de ta route. » Il l’aidait puis il la méprisait. Il se faisait passer pour le héros qui serait toujours là pour la sauver, celui qui choisirait encore et toujours de tuer un groupe de personnes pour lui sauver la vie à elle, puis, il disait qu’il les tueraient volontiers, elle et ses amis si c’était nécessaire. Elle avait vu la douceur dans son regard, puis une haine fulgurante. Quand il s’agissait de Cesare, elle ne savait pas sur quel pied danser et ça avait tendance à la rendre folle. « Tu peux pas me reprocher de pas saisir ce que tu es alors qu’une fois sur deux quand je suis en face de toi j’ai l’impression d’être en face de quelqu’un d’autre ! P’t’être que si tu commençais par être d’accord avec toi-même, je pourrais croire tout c’que tu racontes sans me focaliser sur le dernier Cesare avec qui j’ai parlé ! » Peut-être que le problème relevait de la psychiatrie, à ce niveau-là, elle n’y pourrait pas grand-chose elle. Ils étaient peut-être plusieurs dans sa tête, c’était presque l’impression qu’elle avait à force de le voir changer de comportement à la vitesse de l’éclair. « Un jour, tu me dis que tu m’aimes, le lendemain tu fais exploser mes amis. Des jours plus tard, tu m’aides sans raison apparente et après tu te pointes chez moi pour me menacer. Encore des jours plus tard tu me dis quoi qu’il arrive, tu m’sauveras toujours la vie. Quelques heures après, tu m’dis qu’tu me tueras si c’est nécessaire. » Ça n’avait ni queue ni tête. « J’m’en fiche que tu me veuilles morte ou vivante. Mais fais ton choix avant de me reprocher de pas te comprendre. Parce que franchement, moi à force de te voir changer de comportement à la vitesse de la lumière, je suis complètement perdue. » S’il continuait de lui montrer deux facettes complètement différentes de sa personnalité, elle ne pourrait jamais vraiment comprendre. Peut-être que c’était ce qu’il voulait dans le fond. Le meilleur moyen de la faire fuir, parce qu’avec un peu de chance, à force de la plonger dans la confusion, elle finirait par abandonner. « J’suis là, parce que j’ai pas envie que tu puisses penser que j’ai pu faire quoi que ce soit pour te blesser. Mais à quoi bon hein ? Au fond, qu’est-ce que ça peut te faire que je te vois comme un hunter, si toi tu me vois comme la cinglée qui fait exploser un type en plein milieu d’une fête foraine, même si ça n’a clairement aucun sens. Peut-être qu’on est pareil toi et moi. Juger sans comprendre, c’est notre truc. » Il fallait bien l’admettre. Y en avait pas un pour rattraper l’autre dans cette histoire. Ils jugeaient l’autre sans chercher ç comprendre et quand bien même ils essaieraient d’avoir une conversation sensée, ils se heurteraient à un mur et ça se terminerait dans les cris.

Elle leva les yeux au ciel avant de soupire. « Arrête. Viens pas me dire que tu ne juges pas pour cette foutu explosion, sinon tu ne serais pas venu chez moi en étant persuadé que c’était moi la responsable et que je ne suis qu’une putain de menteuse ! Sérieusement Cesare ! Est-ce que tu oublies vraiment ce que tu racontes une fois sur deux ou bien c’est moi qui ai des hallucinations sur toi en plein milieu de mon salon en train de m’reprocher d’avoir provoqué une putain d’explosion ? Franchement, va falloir trouver une réponse à cette question, parce que clairement, dans les deux cas, y en a un de nous deux qui va devoir passer chez le psy ! » Si elle avait des hallucinations, elle irait clairement ce faire soigner, parce que voir Cesare dans son salon en train de lui reprocher tous les malheurs du monde, ça craignait vraiment. Elle soupira de nouveau, avant de serrer les dents quelques secondes, soudainement prise d’une fichue douleur au niveau du ventre. Elle avait l’habitude à force, ça faisait des jours que ça durait et le docteur avait dit qu’y avait pas de quoi s’inquiéter, les premières contractions n’avaient rien d’alarmantes. C’était tout à fait normal de souffrir le martyr quinze plombes avant d’accoucher, c’était comme ça qu’elle avait retenu la chose. Et c’était probablement la seule chose qu’elle avait retenue. Parce que les restez tranquille, reposez-vous, évitez les situations stressantes, énervantes. Bref, restez chez vous à vous faire chier devant la télé en bouffant des légumes dégueulasses parce qu’y a que ça de bon pour la grossesse, elle avait légèrement oublié. « J’te comprends pas. T’as raison, je ne peux pas te comprendre parce qu’il faut croire que tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour rendre les choses le plus confuses possibles. » D’un pas lent, elle se décala pour venir s’appuyer contre le premier meuble qui pouvait lui servir d’appui. Ça allait passer, ça passait toujours après quelques trop longues minutes de torture. Comme si elle avait besoin de ça, ce règlement de compte avec Cesare, c’était déjà bien assez chiant, alors avoir en plus un mal de chien, elle s’en serait bien passée. « Alors meurs de façon débile. Qu’est-ce que tu veux que j’te dise. » Pour l’instant, y avait rien qu’elle avait envie de dire de toute façon, à part un tas d’injures qui ne feraient pas passer la douleur mais qui au moins l’aiderait à se calmer. « Alors, je suis là pour te dire que celui qui a fait ça, il n’est pas dans mon camp, c’pas la peine de chercher par là. » Si seulement il pouvait au moins retenir ça, alors au moins, elle ne serait pas venue jusqu’ici pour rien du tout. « Crois-moi, ça fait un moment que j’ai laissé tomber l’idée de me venger. J’étais naïve à l’époque, je pensais qu’en rentrant dans la police, je pourrais retrouver ceux qui ont tué mon père et les envoyer en prison. » C’était débile, elle le savait très bien. « Mais je les enverrais pas en prison. Jles retrouverai peut-être jamais. J’ai abandonné, tout ce que je fais, c’est pas pour eux. » Y avait suffisamment de hunters à arrêter pour ne pas s’arrêter sur ceux-là. Si un jour, ils revenaient pour elle, elle serait prête. Mais la vengeance, elle s’en fichait à présent. « Ouais, c’est ça. T’as un chasseur, blablabla. » Elle tira une chaise, comme si elle était chez elle pour s’asseoir dessus, parce qu’elle avait de plus en plus de mal à tenir debout. « Cinq minutes. Pouces, trêve. » Elle leva les pouces devant Cesare, comme une gamine sans doute, mais là s’il pouvait se taire au lieu de lui crier dessus. Elle rapprocha sa chaise de ce qui semblait être un bureau, plein de bordel, comme le reste de la chambre pour croiser les bras dessus avant d’enfouir sa tête dedans. « Ça va aller, ça va aller, ça va aller. » Qu’elle répétait nerveusement, clairement plus à elle-même qu’à Cesare après de longues expirations. Finalement, elle se releva, replaça ses cheveux derrière ses oreilles comme si de rien était. « C’est bon. Qu’est-ce que tu disais ? » Elle arqua les sourcils comme si elle attendait une réponse, mais la douleur revint aussi vie qu’elle était partie et plus violente encore, lui arrachant un cri incontrôlé avant qu’elle ne retourne s’asseoir sur la chaise qu’elle avait quitté quelques secondes plus tôt. « Nan, c’est pas bon en fait. » Mâchoires crispées, souffle court, elle avait vraiment mal, fichue grossesse. « Attends encore un peu, je meurs et je reviens après. Complètement dispo pour une nouvelle dispute. Promis. » Elle avait vraiment l’impression qu’elle allait mourir pas tard tant elle avait mal, mais ça allait passer, il fallait que ça passe. Elle n’allait pas avoir ce bébé maintenant, elle ne pouvait pas. Elle n’était définitivement pas prête, alors ça irait, y avait pas de raison, elle était censée avoir encore quelques semaines de répit après tout.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 23:12


that's all we'll ever be- finished, without an ending
AN INCOMPLETE SENTENCE. A HALF-WRITTEN STORY.
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and the night is moonless, and the stars don’t shine, and her tears burn her cheeks as his screams tear his throat. it’s dark, too dark, the shadows grow thick as she moves further away from him. it’s her guilt that leads her, it’s the blood on her hands that guides her feet one step at a time. he’s silent in his grief, understanding but also resenting, because their together didn’t mean forever. w/isolde saddler & cesare demaggio.


Le bon, le mauvais – l’équilibre des forces ; ça n’semblait plus être ça, depuis longtemps déjà. Et dans l’équation de toute sa vie, Cesare avait toujours su où se situait Isolde. Où se situait Aria, Skylar, ces quelques souvenirs poussiéreux qu’il chérissait plus avidement qu’il ne le devrait. Où se situait, presque contre son gré, la première fois qu’il avait vu une once de fierté briller dans les prunelles de son père, l’orgueil pulsant dans ses veines pour répondre au monstre affamé qui avait grondé dans ses entrailles ce jour-là. Le vaste sentiment d’appartenir, et de survivre à un héritage bien trop lourd à porter pour de jeunes épaules. Y’avait eu une époque, où être un DeMaggio avait eu son importance cruciale, comme si ç’avait dicté tout le sens de sa vie, déterminé tout ce qu’il avait été, tout ce qu’il deviendrait. Peut-être un homme à la hauteur de la légende, le devoir qui s’transmettait de génération en génération depuis tellement longtemps. Le mauvais ; y’avait une part de lui qui n’pouvait que comprendre, ressentir, partager la honte que son père endurait à chaque fois qu’il le dévisageait – celle qu’il avait lui-même affronté, plus solitaire que jamais, celle qui courait sous sa peau comme un poison pernicieux. Avait-il seulement accepté c’qu’il était, au plus profond des codes génétiques qui composaient son être ? DeMaggio ; transmutant - l’assemblée de deux antithèses qui s’vouaient à l’une et à l’autre, une haine transcendante. La Croix qu’il avait porté en solo, était désormais une tempête qui n’cessait de ramener des conséquences et des ruines sur sa vie : avait-il perdu Isolde parce qu’il était un transmutant ? Parce qu’il était un hunter ? Parce qu’il était un DeMaggio ? Sa sœur était-elle morte parce qu’elle avait été la fille d’Isabela et Rafael DeMaggio, ou parce que les gènes dans son corps avaient fait d’elle ce monstre déjeté ? Peut-être bien, qu’temps qu’il n’aurait pas trouvé les réponses à ces interrogations tues, il n’pourrait pas observer Isolde l’esprit clair, avec toutes ses convictions soigneusement alignées les unes aux autres. Etait-elle coupable ? Innocente ? A ses tripes, son cœur, la réponse semblait aussi évidente que le chemin qu’empruntait la rage pour déborder à travers les pores de sa peau. A son esprit, Cesare n’pouvait s’empêcher de trouver une logique immuable, blessante, glaciale ; peut-être bien qu’elle n’l’avait pas voulu. Pas fait exprès. Peut-être bien qu’elle n’avait jamais pensé à ce que les choses puissent se passer ainsi. Sûrement n’avait-elle pas voulu que la fête foraine parte en flammes ; mais c’était arrivé, et c’était arrivé parce qu’Isolde avait un jour donné la motivation à des transmutants de répondre au feu de leurs ennemis par un feu plus destructeur encore. Ou peut-être était-ce simplement parce qu’il avait été avec elle, désespérément accroché à leurs miettes d’existence, leurs miettes de substance, leurs lèvres enserrées dans une ultime caresse, alors même que sa sœur avait été quelque part, en train de vivre ses derniers instants d’existence, dans la pire douleur possible et imaginable. Et l’abandon, juste l’abandon – le cercle vicieux des erreurs du grand-frère se répétant sans jamais changer. Etait-ce le reflet de sa propre culpabilité, qui le rendait si incapable d’observer la mutante sans sentir ses entrailles se déchirer dans une douleur tortionnaire ? Elle était à blâmer, sans doute pas autant qu’il était à blâmer ; une réalité qui tournait dans sa tête avec la même prescience que les jours qui passaient, les heures qui s’alignaient et s’ressemblaient de la même manière impeccable. Peu importait le visage du coupable, son nom, son affiliation, les croyances qu’il avait eues au moment d’arracher ses derniers instants de vie à Aria ; y’avait un coupable qui ne changeait pas – le frère qui avait manqué à tous ses devoirs, celui qui, un jour, avait choisi d’abandonner si facilement le plus élémentaire de ses devoirs.

Il comprenait ; n’pouvait s’empêcher de comprendre, saisir l’écho des paroles d’Isolde dans son esprit. Crispé sur place, ses pieds ancrés dans le sol, il en vint même à détourner le regard, mâchoires enserrées les unes aux autres – iraient-ils quelque part, dans cette situation-là ? Pourquoi était-elle venue, franchement ? N’en avaient-ils pas assez dit, jusque-là ? N’s’étaient-ils pas assez blessés, déchirés, détruits ? Sûrement aurait-il dû juste la chasser avant qu’elle ne passe le pas de la porte. L’envoyer promener, l’ignorer. Ou n’jamais revenir. Disparaître – tant de fois, ç’aurait pu être la réponse adéquate à bon nombre de ses problèmes, sans qu’il n’s’y résolve pleinement. Parce qu’il était un DeMaggio, et que battait dans leurs veines, avec la fierté et l’arrogance, un instinct de survie aussi indestructible que le fer ; quand bien même ça n’rimait plus à rien, n’avait plus d’sens. Quand bien même l’existence toute entière n’faisait que ressembler à un amoncellement d’obstacles tous plus douloureux les uns que les autres. Combien d’choses, de personnes, de croyances anciennes avait-il perdu dans l’calcul de sa vie ? Skylar. Isolde. Aria. La fierté de ses parents. Ce que ça faisait, d’être un DeMaggio, accepté et appartenant au lignage noble où il avait vu le jour. Les réminiscences d’antan, et leur saveur tout à fait particulières. Car au fond, il n’s’était jamais trompé, il n’avait jamais vécu dans l’illusion ; ses parents l’avaient aimé, ses parents avaient voulu le voir grandir, vivre, devenir l’homme qu’il aurait dû être – pour les vingt premières années de sa vie. Ouais, on pouvait au moins dire ça des siens ; ils étaient honnêtes, honnêtes dans tout c’qu’ils prévoyaient, leur façon d’exposer leur fierté et leur hargne. Leur haine à toute épreuve. Aria et lui, ils avaient eu plus que deux êtres penchés par-dessus leurs épaules pour faire d’eux des soldats ; ils avaient eu des parents. Au moins une mère, qui les avait vus comme ces indispensables à son existence. Tout c’qu’ils avaient perdu. Tout c’qui n’était plus qu’une cendre incandescente, des ténèbres oppressantes. Et plus rien qui n’rimait à rien. Tant de facettes de lui qui s’livraient une bataille incessante – la dégueulasse nostalgie d’un temps ancien. La mélancolie vis-à-vis d’un Cesare à qui beaucoup diraient, qu’il avait eu une façon idéalisée, stupide et naïve de voir ses géniteurs – et pourtant, presque un réflexe vital. Vingt-six ans plus tard, il avait décidé de faire ses propres choix, d’être selon ses propres convictions et l’avenir que sa génétique lui traçait juste sous les pieds ; et voilà où il en était. Dans un désordre sans fin, face à une Isolde qui le haïssait. Sans sœur, sans parents, sans nom ; lentement mais sûrement destitué par les mois qui couraient, de tout c’qui avait eu une importance dans son existence – et peu importait si les autres étaient capables de l’comprendre, de l’saisir, ou d’y trouver un sens. C’était presque d’l’ironie, tout ça, le vulgaire bilan qu’il pouvait faire d’sa vie – la vitesse avec laquelle tout s’était effondré partout autour de lui. Des mois, qui étaient passés comme une éternité et des secondes à peine à la fois – ça lui en filait la nausée ; ça l’avait vidé, vidé de tout c’qui pouvait en valoir la peine. « J’en sais rien, Isolde – d’toute manière, pourquoi tu m’ferais confiance, hein ?! J’parle même pas d’ces fois où j’suis venu te menacer chez toi ; t’as été tellement prête à définir tout c’que j’avais fait ou tout c’que j’avais dit autour du simple fait que j’suis né dans ma famille, d’la même façon que t’es née dans la tienne ! » après tout, n’était-ce pas ça, le cœur du problème ? « J’suis un monstre tu t’souviens ?! Et selon ta logique, tu sais qui l’est aussi ?! N’importe quelle personne qui porte mon nom – ma sœur l’était ! Alors quoi, t’avais pas l’air d’t’encombrer de c’qu’y pouvait arriver à des gens comme moi quand on a fait exploser cette base militaire ! Ou quand t’as fait s’effondrer la mairie sur une place publique remplie d’gens ! » allaient-ils vraiment avoir ce débat en boucle ?! « J’ai jamais voulu qu’tu t’mettes à faire exploser la moitié d’la ville, Isolde ! Tu crois quoi ?! Que j’te regarde, là, en tête d’un groupe de rebelles et que j’trouve que c’est c’que tu devrais faire ?! L’genre de personne que tu devrais être ?! » c’n’était qu’à peine un jugement, plus un énième facies qui s’pointait sous son nez, dans ses songes, pour le fustiger d’un millier de reproches.

« J’ai compris Isolde, que c’que tu f’sais, la façon dont tu l’faisais, c’était à cause de c’que j’avais fait ! Qu’est-c’que tu veux que j’dise ?! Que j’te déteste comme tu es ?! Parce que c’est l’cas – tout, tout c’que j’vois dans c’que tu fais, c’est la façon dont j’ai influencé cette façon d’être. » il avait tué ses amis, leurs amis ; un semblant de retenue qu’elle avait eue à cette époque-là, et avait empêché de la transformer en une tueuse revancharde, prête à tous les extrêmes pour avoir c’qu’elle voulait – qu’est-c’que c’était, exactement ?! « J’sais pas c’que j’t’ai fait Isolde, c’que j’ai déclenché en toi, pour qu’tu deviennes comme ça ! Mais tu sais très bien qu’à l’époque où on s’est rencontrés, t’étais mieux qu’ça. Qu’est-c’que tu veux, hein ?! Tu veux savoir si j’préférerais pas qu’on s’soit jamais rencontrés à c’rythme-là ?! » probablement aurait-ce été une meilleure chose. Elle n’aurait jamais tout remis en question en lui. Il n’aurait jamais tout détruit en elle. Il effacerait tout, tout c’qu’elle avait fait naître en lui, dans son cœur meurtris, ses tripes empoisonnées par la mort et la violence, si ça pouvait la sauver de c’qu’elle était devenue, c’qu’elle avait pu penser pouvoir devenir en posant des bombes et amassant des dizaines de dégénérés cinglés derrière elle. « Je sais que j’ai tué tous ces gens – mais c’est sur moi que ça repose ! J’ai fait c’choix Isolde. » quand bien même il n’y avait pas vraiment eu d’choix, dans toute cette histoire. Il n’avait jamais prévu qu’elle perde son âme, sa substance, son être – ce qu’elle avait été – dans les flammes qui avaient tout détruit de leur passé commun. « Mais ça veut dire quoi ?! Que j’suis censé accepter l’fait que tu d’viennes une tueuse sans état d’âme ? Que c’que j’ai fait, ça doit m’faire fermer ma gueule quand tu d’viens une personne que t’as jamais été ?! » parce que c’était le cas, peu importait ce qu’elle disait, c’qu’ils feraient – au combien ils se dévasteraient l’un l’autre, se haïraient, se sépareraient. « Admettons… t’as pas fait sauter la fête foraine. Quelqu’un l’a fait. Regarde-moi et dis-moi clairement que tu peux être sure qu’aucun de ceux d’ton groupe est capable de faire ça, d’aller jusque-là soi-disant pour des ‘bonnes raisons’. Et peut-être que j’pourrais m’dire qu’y’a encore quelque part, la fille que j’peux croire là-dedans. » Insurgency, c’n’était pas Isolde – peu importait c’qu’elle disait –il n’voulait pas y croire, n’pouvait pas y croire. Le visage officiel de l’organisation, c’n’était pas elle ; ça n’pouvait pas être la fille qui avait jugé Cesare monstrueux de faire mourir des gens dans une explosion, quand elle faisait exactement la même chose. « Mais faut croire que t’es pas la seule à pas savoir, à pas comprendre – j’sais pas jusqu’où t’es prête à aller, maintenant. C’que tu peux juger nécessaire au bout d’un moment. » avait-il perdu foi en elle ? Jamais, aurait dit une part de ses tripes ; mais là, à la dévisager dans la pénombre de la chambre, tant de temps après l’épiphanie qu’elle lui avait offerte – toute une vie après les jours insouciants qu’il avait connus avec elle, il n’savait plus. Il n’pouvait pas dire, à quel point ils en sortaient dévastés. Et il était déjà pris dans ses pensées, l’irrépressible pardon qui brûlait ses lèvres, pour des raisons dont elle n’avait cure ; Cesare n’avait qu’à peine remarqué qu’Isolde avait reculé, que les rixes s’enchainaient avec moins de vivacité, de verve – l’habituelle hargne avec laquelle ils semblaient se haïr. « J’pensais pas qu’ils feraient ça. » lâcha-t-il finalement, dans un soupir impossible à retenir ; il n’avait pas pensé que ses parents, sa mère qui l’avait mis au monde, son père qui avait eu tant d’attente à son égard, tant d’orgueil et de fierté à faire de lui celui qu’il avait été – auraient pu faire ça. Lui faire ça. Parce que leur vie n’avait jamais été un mensonge ; il avait été leur fils, il avait fait tout c’qu’ils avaient attendu de lui. Il avait suivi ce vaste chemin, cette destinée juste sous ses pieds. Alors c’que les uns, c’que les autres pouvaient juger  nécessaire, ça lui échappait.

Qu’est-ce qu’il disait, déjà ? Au moment de dévisager Isolde, Cesare resta silencieux un moment, ses sourcils se fronçant dans un mutisme tendu, comme s’il sortait tout juste d’une tempête qui n’en finissait pas, là, juste par-dessus son épaule. Il n’ouvrit même pas la bouche, n’eut pas le temps de le faire ou de se rendre compte d’à quel point elle avait pâli, sous la lumière blanchâtre diffusée par les lampadaires de la rue, avant qu’elle ne lâche un cri – un cri infiniment différent des hurlements à deux cents décibels qu’ils s’étaient échangés jusque-là. Et à peine Isolde avait-elle retrouvé la chaise sur laquelle elle avait été assise, Cesare était à sa hauteur, comme si tous les mots qu’ils s’étaient échangés un peu plus tôt avaient disparu dans le néant. En un autre temps, entre un autre Cesare et une autre Isolde. Il s’était accroupi devant elle, presque sans s’en rendre compte – le visage fermé, malgré l’inquiétude qui courait avec son sang ; on lui avait appris la froideur, la maîtrise de ses émotions en toutes circonstances. Et c’n’était que maintenant que cet instinct lui revenait. Sans attendre, et sans tenir compte des potentielles protestations de la blonde, il lui prit le poignet, appliquant son pouce au creux de son poignet, pour sentir son pouls. « Ton rythme cardiaque est accéléré. » marmonna-t-il simplement, comme si ça pouvait signifier quelque chose – comme s’il était médecin. Car après tout, il n’savait pas quoi faire ensuite ; hein ?! « C’est quoi exactement, hein ?! » ne put-il s’empêcher de lâcher, bien moins agressif que gagné par une inquiétude qu’il n’pouvait pas maîtriser – paraissait qu’il était encore humain, quelque part, sous les couches de hargne, de rancœur et de solitude. « Me dis pas que…- » il se retint, n’en dit pas plus, ses dents se serrant jusqu’à en grincer ; après tout, c’n’était pas le moment de se mettre à la juger en lui gueulant dessus parce qu’elle était venue jusqu’ici avec des contractions plein le ventre. « Okay-Okay… dis-moi c’dont t’as besoin. Faut que j’appelle quelqu’un ? Que-… » ses prunelles sombres se posèrent sur le verre d’eau vide qu’y’avait à quelques centimètres de là, sur la table ; non, elle n’avait sûrement pas envie d’un verre d’eau, à moins d’lui envoyer en pleine tronche, c’qui n’ferait pas avancer le débat. « Peut-être que t’as besoin d’t’allonger, hein- » ajouta-t-il, sans la regarder cette fois-ci, les yeux dans l’vide comme s’il essayait de trier ses pensées ; et dans l’fond, il était sûrement persuadé d’être un tant soit peu calme, de ne pas avoir toute cette chair de poule ayant recouvert chaque parcelle de sa peau, l’inquiétude hérissant ses cheveux sur sa nuque. Sans se faire prier, ou encore une fois sans s’encombrer des protestations de la Saddler, Cesare se redressa, la tirant par le bras pour l’aider à se relever. Et plutôt que de se diriger vers le choix logique, le sacro-saint lit inoccupé d’Aria, Cesare l’orienta vers son lit à lui, dégageant sans vergogne les papiers qui y étaient, replaçant les couvertures et l’oreiller – presque comme si c’était idéal. « Est-est… ça va passer. Hein, hein, ça va passer ? » et il n’avait même pas lâché la main d’Isolde, comme s’il s’attendait à la voir s’effondrer – ou craignait de s’effondrer lui-même – s’ils se lâchaient l’un l’autre. Des vieux réflexes ; qui n’leur appartenaient plus à eux sans doute. Est-c’que ça allait passer, franchement ?! Le premier réflexe de n’importe qui, aurait peut-être été d’composer le numéro d’urgence pour faire venir quelqu’un. Il n’l’avait pas fait, fuyard comme toujours avec tout c’qui concernait cette grossesse, ce bébé, Isolde. Eux. Leurs règlements d’compte sans fin. « J—j-j’parie qu’il faut respirer. Alors- respire. Ça va passer… » et dans sa gorge, battait un nœud plus entremêlé que jamais, tous ses instincts et toutes les informations à son esprit plus confuses que jamais. Devait-il lui lâcher la main, maintenant ?! Pouvait-il seulement le faire ? Y avait-il une quelconque pensée en lui qui avait un quelconque sens, hein ?! Peut-être devait-il dire quelque chose ?! Raconter un truc débile ? C’n’était certainement pas son expertise, ça. Alors quoi ? Soudainement, alors qu’ils avaient été si prêts à s’rendre sourds à coups de cris y’a pas si longtemps, il n’avait plus rien à dire, plus aucune idée. Juste le brouillard. « Dis-moi qu’ça passe. » ne put-il retenir, dans un vague sourire, quand bien même c’n’était pas de ceux empreints d’une quelconque sympathie, de c’qui faisait de Cesare, Cesare. Au contraire, ça ressemblait presque à ces rictus baignés de ces espoirs qu’il n’connaissait plus depuis trop longtemps. Les espoirs sans sens et sans intérêt.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 14:39

You and me against the world, Like a little boy and girl.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There were monsters beneath our bed, And we were scared until we taught them all to sing and then we had a laugh instead. You and me on stormy seas It had brought us to our knees There were dangers, all around And we were frightened by the wind and when it blew until it blew us to dry ground. Baby here we are tonight, The dark will turn into the sunlight Don't you know it always does. It always was And it will be all right. — monsters.

Comment est-ce qu’ils en étaient arrivés là tous les deux ? Isolde se souvenait de l’époque ou entre Cesare et elle, les choses avaient été tellement plus simples. Tellement plus belles. C’était une époque qu’elle regrettait amèrement aujourd’hui. Elle aurait voulu avoir une chance de retrouver ce qu’ils avaient été, même après ce qu’il s’était passe. Après ce qu’il avait fait, après ce qu’elle avait fait. Il y avait toujours en elle la volonté de retrouver cette relation qui pourtant appartenait au passé. Ça n’arriverait sans doute jamais. Si Anthea avait été là, elle lui aurait conseillé de rester loin de de Cesare. Parce que de son point de vu à elle, Cesare était la personne à éviter à tout prix. Mais Anthea n’était pas là. Anthea n’était plus là et c’était à se demander si elles se reverraient un jour. Y avait plus personne pour lui dire quoi faire de toute façon. Elle savait ce qu’Anthea penserait de tout ça, mais ça n’avait plus d’importance à présent. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû rester autant attachée à Cesare malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux deux. Malgré le fait que leurs discussions se résumaient à des disputes. Toujours les mêmes, comme s’ils étaient coincés dans un cercle vicieux dont ils n’étaient pas près de sortir. C’était tout ce qu’il restait d’eux à présent, alors pourquoi continuer ? Pourquoi ne pas simplement mettre un terme à cette histoire et partir sans se retourner. Aujourd’hui, c’était elle qui revenait vers lui, bientôt ce serait lui qui reviendrait. C’était toujours comme ça, même si, à chaque fois qu’ils se séparaient, c’était en se disant qu’ils en avaient fini l’un avec l’autre. Ils n’en auraient jamais fini l’un avec l’autre. Si les disputes, c’était tout ce qu’ils pouvaient avoir, alors fallait croire qu’ils s’en contentaient. Y avait quelque chose qui faisait qu’ils ne pouvaient pas se laisser partir, quand bien même, il semblait vain de croire que ça pouvait s’améliorer. Ils s’attiraient autant qu’ils se repoussaient. C’était comme ça. Peut-être que ce serait toujours comme ça. Mais c’était mieux que rien. Mieux valait continuer à se détruire l’un l’autre plutôt que de se quitter définitivement. Elle se pensait parfois capable de le détester pour tout ce qu’il avait pu faire et puisqu’elle voulait le détester, elle s’efforçait sans doute de ne voir en lui que le mal qu’il avait pu faire, mais paradoxalement, elle pensait aussi qu’il aurait pu être quelqu’un de tellement mieux que ça. Qu’il l’avait été. Mais est-ce qu’elle pouvait le retrouver ce Cesare-là ? Celui qu’elle avait aimé ? Tout semblait vouloir présager que non. Ça n’arriverait jamais.

C’était devenu compliqué de se comprendre. Malgré les efforts qu’ils pouvaient faire l’un comme l’autre, y avait comme un blocage qui les empêchait de comprendre. Elle s’était parce qu’elle avait l’impression d’être en face d’un Cesare qui changeait de personnalité comme de chemise, qu’elle ne savait jamais devant lequel elle allait se retrouver et qu’elle en était arrivé à un point où elle ne savait plus lequel des deux était le vrai Cesare. Lui, c’était probablement parce qu’elle avait changé. Elle avait laissé exploser la rage qu’elle gardait en elle depuis tellement longtemps, alors peut-être qu’elle était devenue une autre fille, même si elle s’efforçait de croire qu’elle avait toujours été la même. Si elle y réfléchissait vraiment, elle voyait bien la différence entre la Isolde qui avait cru en la justice et celle qui désormais voyait bien qu’y aurait jamais de justice pour les gens comme elle ou pour ceux qui comme son père s’efforceraient de leur venir en aide. L’ancienne Isolde avait été naïve. Il avait bien fallu qu’elle réalise l’ampleur des dégâts et c’était peut-être Cesare ou du moins les Demaggio qui le lui avaient montré. » Est-ce que je suis celle qui dit que tu es un monstre ou est-ce que c’est toi qui veut m’en convaincre ? » Parce que c’était toujours lui qui venait dire ou faire quelque chose pour tenir l’opinion qu’elle pouvait avoir de lui. Dès qu’elle avait l’impression que les choses allaient mieux entre eux, il fallait qu’il se pointe avec son regard noir plein de haine et ses menaces. Qu’est-ce qu’elle était censée penser elle à la fin. Il faudrait qu’il se décide à lui dire. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? On a déjà eu cette conversation mille fois. Probablement comme tout ce qu’on raconte depuis que j’ai passé le seuil de cette porte. » C’était une évidence qu’aucun d’eux deux ne pouvait nier. C’était toujours la même chose, les mêmes disputes, les mêmes arguments. On pouvait difficilement faire plus répétitif. « J’ai jamais voulu que tu deviennes … » Elle regarda vite fait tout ce qui l’entourait, ce désordre qui témoignait trop bien de ce qu’avait pu devenir Cesare, quand bien même elle ne trouvait pas les mots pour le définir. « J’sais que tu pourrais être bien plus que ça. Tu sais que je pourrais être mieux qu’Insurgency. Mais j’ai pas l’impression que ça change grand-chose. » Ça ne changeait rien du tout. Ils étaient trop bornés, trop fermement agrippés à leur position respective que quoi qu’il puisse dire ou faire, y aurait rien qui changerait. Ils le souhaitaient pourtant probablement l’un autant que l’autre, mais tout ça, c’était parfaitement inutile. Elle l’avait su en venant jusqu’ici. Maintenant elle pouvait le dire à haute, comme pour l’admettre de façon définitive, ou au moins pendant quelques temps, avant que tout ne recommence, encore.

« T’as peut-être raison. C’est peut-être à cause de ce qu’il s’est passé ce jour-là que j’ai réalisé que j’aurais jamais ce que je voudrais. Que ça servait à rien d’essayer d’aider les autres si on arrêtait pas les chasseurs. » Combien de personne elle pourrait aider un jour et voir mourir le lendemain, tant qu’il y avait des hunters aux quatre coins de la ville. « T’as appuyé sur un détonateur pour sauver ma vie au profit de celles des autres. C’est trop simple pour eux. Ils gagnent. Ils gagneront toujours si on les laisse faire. Parce qu’y aura toujours quelqu’un pour appuyer sur le détonateur. » Lui ou quelqu’un d’autre, au final, c’était du pareil au même. Les hunters, ils seraient toujours gagnants. Ils jouaient si facilement sur les sentiments, ils manipulaient si simplement tout le monde et n’importe qui. Ils modifiaient les faits, ils glissaient des idées dans les esprits des gens. Ils étaient prêts à tout et n’importe quoi. Fallait bien que quelqu’un les arrête. « Peut-être qu’on aurait jamais dû se rencontrer. » Tout aurait été tellement plus simple si leurs routes ne s’étaient jamais croisées. Y aurait pas ces disputes incessantes, ces conflits dans son cœur, cet agacement qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle essayait de le comprendre. Pas de bébé non plus. Rien du tout. Simplement une histoire beaucoup plus simple, pour l’un comme pour l’autre. Mais ça servait à rien de le dire, c’était fait maintenant. « Tu devrais rien dire sur ce que je fais et je devrais probablement ne rien dire sur ce sue tu fais. Parce que ça ne mène à rien. Regarde-nous, on ne pourrait même pas parler de la pluie et du beau temps sans s’engueuler. » Et ce n’était probablement pas ce qu’elle voulait. Mais c’était tout ce qu’ils avaient. « On ne se fait plus confiance. » A qui la faute ? Elle n’en avait aucune idée. Elle était certainement partager entre eux deux et leur incapacité à lâcher prise. Elle plongea son regard dans celui de Cesare. « Alors jte le dis : personne a insurgency n’est responsable de cette explosion. Personne n’irait tuer des innocents comme ça. » Pour ce qu’il était des chasseurs, c’était une autre histoire, ils pouvaient bien en tuer autant qu’ils voulaient, ce n’était certainement pas elle qui allait les pleurer, ils étaient là pour ça, mettre un terme à la folie des hunters, mais certainement pas pour tuer des innocents à une fête foraine. Elle soupira, haussa légèrement les épaules. « J’suppose qu’y aura que le futur pour répondre à cette question. » Elle ne connaissait probablement pas ses propres limites. Elle savait ce qu’elle voulait, ce qu’elle ne pouvait pas tolérer, mais elle savait aussi que face aux hunters, il fallait savoir repousser les limites, sinon, on en revenait toujours au même point, on les laissait gagner.

Lui-même, il ne connaissait pas les limites de sa propre famille, c’était dire à quel point les hunters étaient imprévisibles. Y avait personne pour les connaitre assez bien et savoir ce dont eux ils étaient capable. Parce qu’ils étaient capables d’absolument tout sans doute. Mais Isolde avait arrêté de parler. Arrêter de lutter dans cette dispute sans fin, occupée à gérer une douleur qu’elle n’avait pas venu arriver. Elle avait un mal de chien, elle avait beau se dire qu’elle avait connu pire au cours de sa vie, finalement, elle n’en était pas bien sûre. C’était à peine possible d’avoir mal comme ça d’après elle. Elle avait vu Cesare s’approcher d’elle et parler de son rythme cardiaque. Elle afficha une grimace, entre douleur et incompréhension. Parce que clairement, elle n’avait pas besoin de lui pour le savoir ça. Elle sentait son cœur qui battait beaucoup trop fort, beaucoup trop vite au fond de sa poitrine. « C’est rien … » Qu’elle répondit d’une voix faible, presque plus pour s’en convaincre elle-même que de répondre à la question de Cesare. Elle ne trouva même pas la force de résister quand il la tira vers le lit. Y avait bien une partie d’elle qui aurait eu envie de lui crier qu’elle n’avait pas besoin de son aide, surtout pas de la sienne à lui. Parce qu’il n’avait jamais été là pour elle depuis le début de sa grossesse, qu’elle avait toujours bien géré toute seule. Mais c’était complètement faux. Elle ne gérait plus rien là. Finalement assise sur le lit, elle ne se voyait pas non plus lâcher la main du jeune homme. C’était le seul soutien qu’elle avait en cet instant et même si au fond, y avait cette petite voix qui continuait de lui répéter qu’elle n’avait besoin de personne, elle prenait soin de l’ignorer. Ce n’était que de la fierté mal placée qui n’était définitivement d’aucun secours en cet instant. Cela-dit, elle ne put s’empêcher de lancer un regard noir à Cesare. « Je respire là. Qu’est-ce que tu crois ? Que je m’entraine pour un concours d’apnée ?! » Elle expira longuement et le plus doucement possible. Fallait se calmer. De toute évidence s’énerver ça n’allait pas changer grand-chose. Peut-être faire du bien à ses nerfs qui étaient à vif, mais certainement pas mettre un terme à la douleur. « Ça va passer. » Elle continuait de souffler en priant pour que ça passe vraiment, mais elle avait l’impression d’être en train de se faire torturer et les larmes lui montaient aux yeux tellement elle avait mal et qu’elle avait l’impression que tout était en train de s’accélérer et au fur et à mesure qu’elle calculait l’ampleur de la chose elle paniquait et son cœur battait encore plus fort contre sa poitrine. « Ça va passer. Ça doit passer. » Il le fallait vraiment. « J’peux pas avoir un bébé aujourd’hui de toute façon. J’ai pas fini la chambre et j’ai pas choisi de prénom et … et j’dois acheter une poussette. J’ai pas acheté de poussette. » Soudain, c’était devenu la chose la plus importante de toute sa vie, une fichue poussette. « J’devais le faire et j’suis partie, parce que le gars, il commençait à me parler comme si je savais ce que je faisais. Et moi, j’en ai aucune idée de ce que je fais … » C’était définitivement la panique qui parlait maintenant. De toute évidence, c’était plus simple d’aller poser une bombe dans un bâtiment plutôt que de s’occuper d’un bébé. Y avait tellement de choses qui étaient en train de défiler dans sa tête et surtout l’évidence la plus effrayante. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait et elle était toute seule. Toute seule à devoir gérer tellement de chance sans avoir aucune idée de ce qu’elle faisait. Et la voilà qui se mettait à sangloter comme une gamine désespérée. Finalement peut-être qu’elle aurait dû s’y mettre à l’apnée, parce que ça devenait de plus en plus dur de respirer convenablement entre la douleur qui n’en finissait pas et les larmes qu’elle n’arrivait plus à retenir.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 21:53


that's all we'll ever be- finished, without an ending
AN INCOMPLETE SENTENCE. A HALF-WRITTEN STORY.
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and the night is moonless, and the stars don’t shine, and her tears burn her cheeks as his screams tear his throat. it’s dark, too dark, the shadows grow thick as she moves further away from him. it’s her guilt that leads her, it’s the blood on her hands that guides her feet one step at a time. he’s silent in his grief, understanding but also resenting, because their together didn’t mean forever. w/isolde saddler & cesare demaggio.


Ils n’avaient pas prévu, c’était ça l’problème. Ils n’avaient pas calculé, pensé, réfléchi plus avant – les jours avaient couru et Cesare n’avait pas daigné prévoir que les choses pourraient dérailler d’une telle manière. Il avait toujours connu ses parents, pourtant, constamment subi leurs motivations, leur hargne à l’égard des mutants, celle qui coulait dans ses veines, vibrait sous sa peau qu’il le veuille ou non. C’était génétique chez les DeMaggio, comme leur air froid, mystérieux, distant ; leurs cheveux noirs, les yeux de jais – sérieusement, combien d’gens avaient dit au fils qu’il était le portrait craché de son père ? Il aurait dû savoir, dès l’instant où les choses avaient commencé à s’compliquer, dès le moment où les liens avaient commencé à se créer d’eux-mêmes, caprices de leurs cœurs, entre Isolde et lui. Il aurait dû tout laisser tomber, disparaître plus avant, plus profondément que jamais, quittant Radcliff – il avait été si prompt à tout laisser derrière lui à c’t’époque. Isolde, ou autre chose, le désir d’échapper avait été le même ; et il aurait dû savoir, qu’ça finirait par coûter la vie à des dizaines de gens. Des dommages collatéraux, surtout un argument de la part de Rafael et Isabela pour prouver à leur fils qu’ils avaient toujours un contrôle sur lui ; Aria, Isolde, l’âme tristement humaine qu’elle avait éveillée en lui. D’bien des manières, la Saddler n’pouvait pas comprendre, n’pouvait pas saisir l’ampleur de la vie qui avait coulé dans ses veines aussitôt qu’elle l’avait vu de cette façon – humain, loin de l’univers, le cercle vicieux de haine, de hargne, de rage dans lequel il avait vu le jour et grandi. Grandi, avec pour seule salvation Aria, la petite lueur au fond de ses yeux, la façon dont elle faisait fléchir ses entrailles, ses convictions à chaque fois qu’il l’avait dévisagée. Un digne grand-frère, si prompt à céder aux caprices de sa benjamine, à couvrir ses erreurs et à panser ses plaies ; ouais, y’avait peut-être eu un certain confort dans tout ça, presque d’l’orgueil à être de la famille, du même sang – quelque chose, qui avait fait que Cesare avait laissé sa garde. Combien d’temps allait-il encore devoir en payer les conséquences ? Etait-ce égoïste, d’en arriver à s’poser cette question ? Car au fond, droit dans les yeux d’Isolde, c’est tout c’qu’il verrait – encore et toujours, l’fait qu’il avait été la cause de tant de destruction. Celle d’un putain d’entrepôt rempli de transmutants. Celle de la vie de la jeune femme, son âme, son humanité. C’était paradoxal, tout ça, quand même : à la seule personne qui lui avait tant révélé de lui, le DeMaggio avait offert la damnation éternelle d’un choix lourd de conséquences à porter sur les épaules. Ils n’avaient pas réfléchi ; et sûrement qu’s’ils l’avaient fait, les choses auraient été différentes. Drastiquement différentes – c’était du moins c’qu’il voulait croire, ce que ses mots gardés en suspens essayaient de dire. S’ils n’s’étaient jamais rencontrés, s’ils n’s’étaient jamais aimés. Si elle n’avait jamais trouvé un moyen d’atteindre ses chairs si profondément, d’toucher là où nul autre n’avait daigné poser le regard jusque-là. S’il n’l’avait pas laissée faire, si tout n’avait pas été remis en question déjà à l’époque. S’il n’avait jamais été un putain de transmutant, quelque part, au beau milieu d’l’héritage familial. Y’avait forcément, quelqu’un, au-dessus d’eux, une putain d’autorité tortionnaire, qui avait décidé d’aligner les causes et les probabilités pour qu’il n’en découlent que des conséquences explosives. Dévastatrices. Nan, au final, c’n’était pas plaisant d’n’être que ça – la putain de malédiction qui avait frappé la vie d’Isolde Saddler – le monstre, duquel elle avait épousé des ténèbres sans même s’en rendre compte. Qu’elle le veuille ou non, l’dise clairement encore et encore ou que ce n’soit qu’une construction de ses intentions à lui, c’était la vérité. La vérité qu’la vie, les circonstances, les événements leur crachaient en pleine figure.

Ils n’avaient jamais voulu, prévu d’devenir ce qu’ils avaient été. Non, Cesare s’était même égaré dans ces chemins tortueux d’imprudence, à chaque fois qu’il s’était retrouvé avec la blonde. A prendre sa main, au creux d’une des siennes, sentir la peau chaude de la jeune femme contre la sienne – un contact, infiniment plus humain et charnel que tout c’qu’il avait connu jusqu’alors. Froid, si froid qu’il avait été. Lentement mais sûrement, le piège s’était refermé autour de lui et son propre plan s’était retourné contre lui, une vivace gifle envoyée dans sa tronche. D’la part de ses parents, ses tortionnaires jusqu’au bout, les bourreaux de son existence et de chaque miette d’appartenance qu’il avait pu leur arracher. Loin, trop loin des racines si précieuses de leur sang vermeil – de bien des façons, Isolde était le parfait opposé des DeMaggio, de tout c’qu’ils représentaient, toutes les ambitions qu’ils avaient eues à l’égard du monde, et la façon dont ils avaient écorché les autres partout autour d’eux. C’avait été n’importe quoi, ouais, d’s’accrocher à elle, d’s’attacher à elle, et d’se croire un tant soit peu digne de c’qu’on n’avait jamais prévu pour lui. L’amour, l’attachement, le sacrifice, Isolde – à trop s’approcher du soleil, il s’y était cramé de la plus sévère des manières, et ouais, il était impossible de faire marche-arrière, d’refaire le passé, d’changer le monde tel qu’il avait été construit. Lui, fils et petit-fils, arrière-petit-fils de hunters aux idées bien ancrées. Et elle. Allez savoir, alors, pourquoi il s’sentait la légitimité de dire quoique ce soit, de protester contre la personne qu’elle était devenue – à cause de lui, sous son emprise à lui. Parce qu’elle l’avait connu ; un sacrifice, somme toute, pour tout c’qu’ils avaient pu connaître, chaque moment heureux, insouciant, qu’elle avait pu faire durer et perdurer au beau milieu du vaste champ glacé qu’avait toujours été son chemin de vie. Insurgency, c’était sa faute à lui. Toutes les bombes qui avaient tant détruit, c’était sa faute à lui. Aria, c’était sa faute à lui. Et combien d’voix, combien de regards apposés par son subconscient le lui répétaient inlassablement ? Quand on grattait la surface, il était sûrement alors facile de s’dire que c’était pour ça qu’il était ça ; incapable - après tout c’qu’il avait affronté, tout ce qu’il avait été prêt à accomplir du bout de ses doigts – d’endosser cet énième rôle de bourreau. Son bourreau à elle. Celui qui avait tué Isolde ; l’Isolde qu’il aimait. Y’avait du Roméo et Juliette dans l’air ; sauf qu’y’avait pas à douter que les deux étrangers qui se dévisageaient ici, dans la pénombre de la chambre de motel dévastée autour d’eux, n’se sacrifieraient pas uniquement par amour l’un pour l’autre. Peut-être à cause d’une dose de culpabilité, un décalage incontestable de c’qu’ils étaient, par rapport au reste du monde. Incapables d’appartenir ; trop ruinés pour espérer trouver la Salvation où que ce soit. « C’que tu dis, Isolde- c’que t’espères de moi ou j’sais pas quoi… j’pourrais jamais l’faire. » répondit-il simplement, presque à mi-voix, à toutes les paroles qui s’étaient enchainées, si vite, baignées d’une hargne, d’cette sauvagerie brute de béton qui les avaient rendus si prompts à s’jeter à la gorge l’un de l’autre. Non, il n’pouvait pas, il n’pourrait jamais ; jamais s’désintéresser d’elle au point d’la regarder se ruiner et se défaire un peu plus de son humanité sans rien dire. Ouais, sûrement que c’était tout c’qu’il méritait – que c’était le devoir qui s’imposait à lui à présent, à cause de c’qu’il avait fait. Fermer sa gueule, juste fermer sa gueule et faire avec les conséquences de ses actes. « Qu’est-c’que tu veux que j’te dise ? Que quand ce s’ra fini, tout ça, j’irai dans la ville voisine pour m’livrer à une armée de flics afin qu’ils m’enferment pour c’que j’ai fait ?! » y’avait du désarroi dans sa voix, plus que de la rage ou un besoin d’avoir raison – qu’elle lui dise que ça suffise, il le ferait. Il ferait n’importe quoi, tant y’avait peu qu’il pouvait accomplir pour rattraper les choses – inverser l’horreur qui débordait, débordait dans toute la vie d’Isolde. Parce qu’ils s’étaient rencontrés. Aimés. Un jour, comme ça, à cause d’un excès d’imprudence.

« C’est ça l’truc, Isolde… c’est pas comme si j’avais fait confiance à beaucoup de monde dans ma vie- » c’est pas c’qu’on lui avait appris ; Cesare, sa vie, ç’avait été regarder par-dessus son épaule, être solitaire. Voir des dégénérés partout, des ennemis dans n’importe quelle masse humaine. Y’avait eu Skylar. Y’avait eu Aria. « Et c’était… » ç’avait été si facile avec elle ; presque instinctif, avant même qu’il ne le contrôle, qu’il ne le voit venir. C’était bien pour ça qu’il avait été si imprudent, si impétueux ; il avait aimé Isolde presque sans s’en rendre compte, tant il n’avait jamais su c’que c’était. Et s’plonger là-dedans, tête la première, ça faisait un mal de chien, tout autant que ça remuait doucereusement des souvenirs qu’il n’avait pas le droit de chérir. Simplement parce qu’il avait été celui qui y avait mis fin, comme ça, dans un feu gigantesque. Et Isolde n’avait sûrement qu’écouté d’une oreille – heureusement, il n’avait même pas fini sa phrase, lorsque tout se précipita, comme ça, sans crier gare : étaient-ils condamnés à vivre chaque moment d’indécision comme ça ? Au moins n’en étaient-ils pas au moment gênant où ils s’fixaient dans le blanc des yeux, incapables de savoir quoi faire. S’accrocher, s’lasser. S’quitter. Et le temps avait filé si vite, entre leurs échanges tendus et les grandes révélations désastreuses et douloureuses, qu’il en avait oublié combien ils avaient pu gueuler, combien ça pouvait être compliqué, risqué pour le bébé qu’Isolde portait encore entre ses entrailles. Leur enfant et soi-disant la seule chose qui les rattachait encore l’un à l’autre, d’une quelconque manière ; mais elle n’pouvait pas, non ça n’pouvait pas s’passer comme ça. En réalité, alors qu’il dévisageait Isolde sous la lumière diffusée par la rue dans laquelle ils avaient tous les deux erré y’avait pas si longtemps que ça, Cesare n’voulait même pas y songer. Même pas laisser ses pensées s’aventurer jusque-là, calculer jusque-là, le moment décisif où une idée deviendrait cette chose concrète, pleine de vie, construite d’un avenir incertain et au passé déjà désastreux. Papa a tué les amis de maman. Maman déteste papa. Toute la famille de papa veut maman morte. Y’avait-il quoique ce soit, qui pouvait tourner rond dans cette histoire ? Papa est un fantôme ; somme toute, ça n’pouvait pas être pire que tout c’qu’y s’était déjà construit dans sa tête. La famille de sa mère avait pris l’enfant de la dernière personne qui s’était révélée être une transmutante dans leur arbre généalogique – et encore aujourd’hui, Gabriela Rivera, sa cousine, était ce personnage rancunier et revanchard, qui cherchait à tout prix à récupérer le bébé qu’on lui avait arraché d’entre les bras. Jamais, jamais il n’laisserait ça arriver à Isolde. Jamais – pas maintenant, pas après tout ça. Alors pourquoi n’lui lâchait-il pas la main ? Pourquoi n’s’enfuyait-il pas ? Pourquoi s’retrouvait-il à balbutier comme le premier des idiots alors que les contractions se rapprochaient – et pourquoi savait-il que les contractions s’rapprochaient, enfin ?! « Tu sais que… que de toute façon, tant que t’as pas perdu les eaux, ça veut rien dire… okay, c’est juste une fausse alerte. » oui, il se retrouvait vraiment à marmonner de telles paroles, et sans même regarder la blonde à côté de lui ; il n’avait pourtant aucun mal à affronter ce regard noir, haineux et colérique qu’elle lui lâchait en vagues régulières. Mais encore une fois, c’était comme si c’était un calcul tout particulier, un professionnalisme inexistant et déplacé qui prenait le pas sur tout le reste. Surtout le sentimentalisme. « J’suis allé sur wikipédia. » ça allait passer, oui, oui, oui – oui, une espérance sur laquelle ils n’s’accordaient que trop bien, leurs mains scellées l’une à l’autre ; qu’elle lui broie donc les phalanges si ça pouvait signifier que ça passerait. Mais ça n’passait pas, ça n’passait pas – ils étaient des putains de déchets, détruits du début à la fin ; Cesare le savait, Isolde le savait et la vérité n’avait pas fini d’éclater de part en part de leur conversation. Leur confrontation. Elle parlait de poussette, de prénom, c’est tout ce qu’il saisit, avant qu’elle n’éclate en sanglots – les nerfs, forcément, un sursaut d’hormones, des trucs de femme enceinte hein ! Il s’en retrouvait plus paumé que jamais, si peu prompt à toucher à ces choses-là, d’près ou de loin – il avait déjà assez contaminé d’choses comme ça, non ? La nausée au creux de la gorge, ses tripes se tournant et retournant dans des manifestations de plus en plus équivoques de son désarroi, Cesare resta silencieux… silencieux combien d’temps, au juste ?! « Isolde, hey. » qu’il souffla, incapable de savoir si elle l’avait entendu, s’il l’avait vraiment dit ; si ça pouvait servir à quelque chose, bordel de merde. Il n’pouvait pas lui dire qu’elle n’était pas toute seule, il n’pouvait pas lui dire qu’il ferait la chambre, qu’il essayerait – qu’il ferait quelque chose. Parce que… parce qu’il n’pouvait pas, n’en avait pas l’droit. N’avait jamais été fait pour ça. Etait-ce ça, l’plus triste dans toute leur histoire ? Il sut juste que sa gorge se serra, si étroitement qu’elle lui coupa le souffle, vida ses poumons ; il n’avait pourtant pas lâché sa main. Il l’avait attirée à lui au contraire, le visage de la jeune femme enfoui au creux de son cou – et son cœur, son cœur qui battait si fort, en écho à celui qu’il sentait juste sous la peau de la mutante. Non, il n’pouvait rien dire ; il n’pouvait pas dire qu’il était là, qu’il serait là. Plus d’promesses en l’air, plus d’mensonge. Et la réalité faisait un mal de chien – elle aurait sûrement été moins douloureuse avec n’importe qui, n’importe qui sauf lui. Ca l’rendait sûrement égoïste alors, d’se sentir avoir tant besoin de l’aider, de craindre si intensément qu’elle le repousse, repousse sa main caressant la sienne – ses autres doigts hésitants, qui glissèrent dans ses cheveux, jusque dans sa nuque fiévreuse. Ça faisait un mal de chien – mais ça passerait. Ça devait passer.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 0:50

You and me against the world, Like a little boy and girl.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There were monsters beneath our bed, And we were scared until we taught them all to sing and then we had a laugh instead. You and me on stormy seas It had brought us to our knees There were dangers, all around And we were frightened by the wind and when it blew until it blew us to dry ground. Baby here we are tonight, The dark will turn into the sunlight Don't you know it always does. It always was And it will be all right. — monsters.

Au moins, y avait plus de cris pour traverser la pièce, plus de fureur dans leurs propos. C’était ce moment où ils admettaient les mêmes vérités qui finissaient toujours par tomber. Toujours la même histoire qui se répétaient sans cesse. Est-ce qu’il y avait au moins un petit truc qui changeait une fois sur l’autre ? Une petite étincelle qui n’avait pas été là la fois d’avant et qui pouvait leur permettre d’espérer que la prochaine fois au moins, ça ne commencerait pas dans la rage et les vieilles rancœurs qu’on remettrait sur le tapis ? Isolde elle aurait voulu pouvoir y croire naïvement, mais elle savait que ça recommencerait toujours de la même façon. C’était peut-être une question d’habitude à force. Il y aurait quelque chose qui ferait qu’ils auraient l’un et l’autre quelque chose à se reprocher, alors ils se criaient dessus comme d’habitude, pour finalement laisser le volume sonore diminuer, dans ce qui ressemblerait à des révélations, prononçaient à mi-voix, mais toujours très vague. Parce qu’ils n’étaient peut-être pas doués pour se dire les choses clairement. Fallait qu’ils s’y prennent autrement et qu’ils s’y prennent mal. Ils n’étaient pas aidés tous les deux. Handicapés des sentiments. Ils ne pouvaient pas s’exprimer convenablement. Y avait que quand ça haussait le ton que les phrases étaient claires et tranchantes, dès qu’ils se calmaient, fallait prendre des pincettes pour ne pas en dire trop. C’était idiot. Mais c’était comme ça qu’ils marchaient tous les deux. Y avait pas grand-chose à faire pour les changer à présent. Fallait se rendre à l’évidence, tant que ce ne serait pas plus clair entre eux, ils continueraient de tourner en rond comme ils le faisaient depuis trop longtemps. Mais c’était peut-être ça ou rien. C’était tout ce dont ils étaient capables. Tellement bornés, tellement stupides. Destinés à cette histoire qui n’avait pas de sens. Est-ce que c’était parce qu’un jour, Cesare avait tout détruit en faisant exploser cet entrepôt ou bien, même sans ça, est-ce qu’ils en seraient quand même arrivés là. Ils n’étaient pas du même monde, y avait comme un gouffre qui les séparaient. Lui le gamin de hunters complètement tarés, elle, la fille d’un homme qui avait toujours voulu lui montrer qu’être une transmutante, c’était une fierté. Elle qui avait appris à détester les hunters à un moment où Cesare détestait déjà éperdument les transmutants. Ce bout d’histoire qu’ils avaient en commun, ça sortait de nulle part, ce n’était pas logique et pourtant c’était le point de départ de tout ce qu’ils étaient aujourd’hui. Dans la logique des choses, ils n’étaient même pas voués à se rencontrés et pourtant, ils étaient là à s’accrocher à un bout d’histoire pourtant révolue, à tourner en boucle les mêmes histoires, parce qu’ils ne pouvaient pas avoir mieux que ça. Il aurait fallu qu’ils soient claires, efficaces pour ça, mais ils en étaient définitivement incapables.

Venir ici, ça avait été une erreur qu’elle recommencerait à coup sûr si on lui laisser le choix. Elle savait à quel point c’était stupide, pourtant elle le referait. Venir ici, c’était un peu comme cette connerie qu’on ne pouvait pas s’empêcher de faire étant gamin. Ce moment où même persuadée que c’était pas une bonne idée, elle ne pouvait pas s’empêcher de se lancer dans la gueule du loup. C’était stupide et elle le savait, mais ça avait été plus fort qu’elle. Ce serait toujours plus fort qu’elle. C’est qu’ils étaient vraiment pitoyables tous les deux. C’était la seule conclusion qu’elle pouvait tirer en regardant les choses d’un peu plus loin. N’importe qui qui serait là en train de regarder cette scène serait bien forcé de le penser. Fallait qu’ils compliquent tout, à croire que ça les amusait. Leurs avis divergeaient sur bien des choses et ils étaient là à camper sur leurs positions, accrochées à ces dernières et à essayer de convaincre l’autre de leur point de vue. Mais à quoi bon ? C’était vain. Elle commençait à se demander si même quand ils étaient d’accord l’un avec l’autre, ils ne s’arrangeaient pas pour faire en sorte de quand même trouver un moyen de ne pas être d’accord. Y avait clairement quelque chose de pas net entre eux deux. Pourtant, ils étaient incapables de se quitter définitivement. Elle faisait ce que bon lui semblait et l’avis de Cesare lui importait peu et vice-versa, pourtant c’était presque comme si l’un comme l’autre attendait l’approbation de l’autre. C’était complètement tordu. C’était eux. Cesare et Isolde, les deux personnes les plus bizarres de Radcliff. Y avait vraiment des moments où elle voyait les choses de cette façon. « Tu risques de perdre ton temps alors. » Parce qu’elle continuait dans la voie qu’elle avait choisie, qu’importait ce qu’il pourrait en dire et de son côté, il faisait exactement pareil. Si seulement ils avaient été capables de se dire qu’ils laissaient tout tombés, tous les deux, pour tout recommencer au clair, ça aurait été tellement plus simple. Mais ils ne pouvaient pas évidemment. Ce serait trop simple. Et s’il y avait bien une chose qui ne rimait ni avec Cesare, ni avec Isolde, c’était bien la simplicité. « C’est pas ce que je veux. T’façon la seule fin que tu trouveras sur la voie que tu as choisie, ce sera entre quatre planche de bois. » Qu’il ne vienne pas lui dire qu’un jour ce serait terminé. C’était le problème de la vengeance, un cercle vicieux. Y aura toujours quelqu’un pour vouloir se venger. « Franchement. Sur qui j’vais venir passer mes nerfs si t’es mort ? » Elle ne voulait pas qu’il meurt point final. Pas parce qu’elle avait besoin de lui pour passer ses nerfs. Mais parce que malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux, elle l’aimait toujours. C’était ce qu’elle aurait dû dire sans doute, mais c’était absolument hors de question. L’éternel problème de cette relation, ils ne se disaient vraiment pas les choses qu’ils devraient se dire.

Elle soupira. Ouais la confiance, c’était une histoire compliquée, elle le savait très bien. Elle avait trop souvent fait confiance aux mauvaises personnes. Ça avait couté la vie de son père et de toutes les personnes que Cesare avait tuées ce fameux jour qui restait ancré dans leur histoire. Elle le savait très bien. Mais elle aurait voulu qu’il lui fasse confiance à elle. Ça aurait été mieux pour eux deux. Qu’il laisse Insurgency de côté pour se concentrer sur la vraie personne qui était responsable de la mort de sa sœur. Ou qu’il laisse tomber tout court. Mais puisqu’il en était incapable, alors ce serait mieux s’ils ne s’en prenaient pas à n’importe qui sans raison. Sans quoi, y aurait encore une histoire de vengeance qui viendrait se mettre en place. Sérieusement, fallait laisser tomber, sans quoi on ne s’en sortait pas. Au point où elle en était maintenant, il pouvait bien faire ce qu’il voulait, elle s’en fichait complètement. La douleur qui s’était emparée d’elle semblait insupportable. C’était affreux, il fallait vraiment que ça se calme. C’était signe de trop de choses qu’elle ne voulait pas avoir à gérer. Au pire, c’était prévu dans quoi, deux semaines ? Trois. Peut-être quatre tout au plus d’après le médecin. Alors Sa fille pouvait bien attendre encore un peu avant de pointer le bout de son nez. Parce que deux semaines, c’était plus long que ça en avait l’air. Deux semaines, c’était important pour elle, pour finir tout ce qu’elle avait à finir. Elle en avait besoin elle de ces deux petites semaines. Y avait rien de pressé à venir voir, alors fallait vraiment que la petite reste là où elle était. Elle se sentait paniquer et aussi surprenant que ça puisse paraitre, pendant l’espace de quelques instant, la réplique pourtant débile de Cesare avait réussi à la calmer. « Quoi ? » Elle le regardait les sourcils froncés, l’incompréhension prenait presque plus de place sur son visage que la douleur. « Quand est-ce que tu as bien pu aller sur Wikipédia pour te spécialiser dans les accouchements ? » Franchement ça n’avait pas de sens. C’était pas comme s’il avait pu prévoir d’être là le jour où elle accoucherait. Il ne serait pas là ce jour-là. Parce que franchement, ce n’était pas aujourd’hui que cette gamine allait naitre. Ce n’était simplement pas possible. La curiosité passée, la panique était de retour et de plus belle. Y avait plus rien qui allait et tant que la douleur ne s’arrêtait pas, elle n’avait aucune raison de se calmer. Voilà qu’elle pleurait comme une débile. « Cesare. » Qu’elle se contenta de répondre suite à sa réplique. Oui, il connaissait son prénom et elle connaissait le sien. Formidable. Mais y avait autre chose qu’il fallait qu’elle dise. « J’suis pas allée sur Wikipédia moi. » Elle essuya rapidement ses yeux d’un revers de la manche. « Et j’ai jamais osé demander au médecin mais … » Coupée dans sa phrase par la douleur elle serra les mâchoires quelques secondes avant de souffler lentement. Ça ne changeait pas grand-chose mais bon. « Ma mère, elle est morte à ma naissance. Peut-être que j’ai plus de risque d’y rester … » Elle partait loin, mais ça faisait vraiment mal, suffisamment mal pour se poser des questions de ce côté et si c’était une fausse alarme parce qu’elle n’avait pas perdu les eaux, y avait de quoi avoir des doutes sur ses chances de survie. « Si … Si jamais je meurs … Elle aura plus personne. » Plus aucune famille du côté Saddler et au-delà de Cesare, y avait personne chez les Demaggio qu’elle voulait savoir en présence de sa fille. Même si elle était morte, elle trouverait le moyen de venir les hanter s’ils touchaient à sa fille. « La laisse pas toute seule. » Mais elle n’allait pas mourir, parce que ça allait se calmer. Tout semblait présager que non, mais elle voulait y croire. De toute façon, si Wikipédia avait dit que tant qu’elle n’avait pas perdu les eaux ça irait, franchement, qui elle était pour en douter ?
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 15:58


that's all we'll ever be- finished, without an ending
AN INCOMPLETE SENTENCE. A HALF-WRITTEN STORY.
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and the night is moonless, and the stars don’t shine, and her tears burn her cheeks as his screams tear his throat. it’s dark, too dark, the shadows grow thick as she moves further away from him. it’s her guilt that leads her, it’s the blood on her hands that guides her feet one step at a time. he’s silent in his grief, understanding but also resenting, because their together didn’t mean forever. w/isolde saddler & cesare demaggio.


Distant, c’était comme ça qu’on pouvait dire que Cesare avait vécu les vingt-cinq premières années de sa vie. Toujours à des kilomètres de l’existence humaine, l’âme des autres, la sienne à lui, profondément enfouie sous une couche de divers traumatismes, de préceptes sempiternels qui avaient résonné et raisonné à ses oreilles d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Il s’était toujours su en dehors du monde, et c’n’était pas comme s’il avait passé beaucoup d’temps jour après jour, à essayer de rendre les choses différentes. Distant, c’était infiniment plus facile que tout c’qu’il traversait aujourd’hui. L’option facile, qui aurait certainement fait d’lui le digne successeur d’un homme comme son père, un DeMaggio si obnubilé par la chasse qu’il n’s’encombrerait d’aucune retenue, au moment d’pointer une arme à feu en direction de son fils à lui, pour une raison ou une autre. Le prétexte de l’entrainement, pour aiguiser les réflexes d’un gamin bien trop jeune pour avoir à affronter de telles choses – et un coup d’crosse dans la mâchoire parce qu’il ne réagissait pas assez vite. Il n’l’avait pas vue venir, la vie si brutale qui se profilait à l’horizon pour lui, sous prétexte qu’il portait ce patronyme plutôt qu’un autre ; ç’avait été le résultat d’une habitude, s’incrustant dans ses chairs pour rendre le cercle vicieux acceptable. Survivre, c’était après tout c’que les gens comme lui faisaient si bien : peu importaient les estafilades, les blessures sanguinolentes, les plaies à l’âme. Et maintenant qu’il n’était plus ça, même plus un DeMaggio, le fils d’un hunter qui en deviendrait un à sa suite – difficile de dire c’qu’il était. Il avait été le grand-frère, déterminé à sauvegarder l’humanité de sa sœur tout autant que sa vie, quoiqu’il lui en coûte, il aurait fait… tout, tout c’qu’il aurait pu faire, pour qu’Aria ait une seconde chance. Un nouveau départ, qu’lui-même ne méritait pas. La vie avait une certaine ironie, un putain d’sarcasme cruel qui faisait que malgré ses efforts, malgré ses volontés – elle s’foutait royalement de sa gueule, et le laissait là, lui. Lui, avec plus aucun passé, plus aucun visage d’autrefois à même d’enserrer son cœur dans le réveil de son devoir de toujours. Plus d’parents à rendre fiers. Plus d’Aria à protéger. Et l’avenir qui s’ouvrait, vaste et imprévisible, juste devant ses pieds. Le punissait-on pour avoir espéré connaître ça ? A une époque, d’ces temps qu’il avait toujours balayés d’un revers de la main, se ramenant toujours lui-même, plus brutalement à la réalité. Il n’avait pas été fait pour ça ; les belles vies posées, les secondes chances. Redémarrer à zéro, chasser ses démons d’autrefois. C’avait été cruel, alors, d’tomber amoureux d’Isolde, d’la laisser en faire de même. C’avait été cruel, tout autant que délicieux, une main apposée sur son âme, profondément enfouie sous tout ce qui en avait repoussées tant d’autres avant elle. Ellie, pour commencer – inlassablement, à chaque fois qu’il pensait à ses relations passées, elle était le premier nom qui lui venait à l’esprit. Ellie et la façon dont elle n’avait jamais fait partie d’sa vie ; du point d’vue de n’importe qui, ils n’avaient jamais vraiment été un couple, Cesare bien peu enclin à rendre des comptes à la jeune fille. Et elle, le cœur occupé par l’existence d’un autre type. Ils avaient été quelque chose – l’éphémère à l’état pur, une petite porte ouverte dans la conscience du fils chasseur. Et finalement, le caractère immuable et glacé dont il avait toujours fait preuve, avait fini par la faire fuir elle aussi. Elle aussi, d’autres – tous. Y’avait-il eu un code dans la nature, dans les étapes d’la création des espèces pour faire en sorte qu’Isolde soit celle différente parmi l’armée d’humains dont il n’avait eu cure pendant si longtemps ? Etait-ce une question de chimie, d’alchimie, de physique ? C’était ça, l’fin mot de l’histoire, le bilan de l’humanité toute entière ; y’avait des questions élémentaires, comme ça, des sentiments qu’on ressentait du bout des doigts, et qu’on n’pouvait pas expliquer.

Jamais il n’aurait pu s’accrocher à qui que ce soit avec autant d’volonté, de hargne à combattre les statistiques et chacun des réflexes qu’on avait construits en lui, avec les années. La haine des transmutants, le désintérêt pour les autres, ce besoin de toujours se distancier des imbéciles qui jetaient leur dévolu sur lui. La chasse, l’empreinte de la mort, incrustée à la surface de son épiderme, tel un tatouage duquel il n’aurait jamais pu se débarrasser. Un tatouage, une plaie grande ouverte, affichée aux yeux de tous, sans pour autant qu’ils n’la comprennent pleinement. Isolde comme tous les autres, quand bien même il n’avait que trop souvent le réflexe de l’imaginer lui être plus intime que n’importe qui dans toute sa vie. C’n’était pas pour autant qu’elle comprenait les allers-retours, les détours et les hésitations de ses pensées ; la façon dont celles-ci s’enchainaient, les unes et les autres, dans ses synapses. Son fonctionnement, rouillé et brisé en mille parts qui n’avaient plus rien d’une mécanique bien rodée. Eux deux non plus. Et pourtant, ils étaient là les souvenirs, ces bouts d’existence partagée ; en quantité industrielle, s’pressant contre les parois de leurs esprits pour remuer tout ce qui était désormais empoisonné entre eux. Les relents de nausée au creux de leurs entrailles, à chaque fois qu’ils se dévisageaient droit dans les yeux – y’avait des mots, qu’il était tenté de dire, de but en blanc comme ça, une brutale réalité à laquelle il n’avait que dû s’acclimater avec les années. Mais avait-il seulement le droit de les dire ? La tentation était grande, poussée par la pensée idéale que ça pouvait peut-être changer quelque chose – que ça pourrait soigner quelques-unes de leurs plaies. Les siennes à elles ; que pouvait-il faire, pour recoller ensemble une infime partie des fragments d’son cœur, qu’il voyait, brisé, juste au fond de ses prunelles ? C’était perdre son temps, ouais, sûrement, d’espérer tout ça et d’attendre tout ça – de s’dire que les mots n’pouvaient pas passer la barrière de ses lèvres, mais qu’ils trouveraient peut-être un jour d’eux-mêmes, le chemin vers l’esprit de la transmutante. Qu’elle s’rende compte, s’rendre compte de tout ce qui se cachait derrière le voile illusoire du réel où ils  se haïssaient, se hurlaient dessus, se déchiquetaient et s’cramaient à petit feu. Tout ça parce qu’ils avaient partagé des bribes de passé ensemble. De ces bouts de vie qu’ils finiraient par détester, maudire du plus profond de leurs êtres s’ils continuaient comme ça – ils en étaient à s’dire qu’ils auraient peut-être mieux fait de n’jamais se rencontrer. Il n’aurait jamais cru éveiller ça en elle. Ou s’sentir vouloir ça. Quelle merde. « Okay. C’est pas grave. » signifia-t-il simplement, face à l’énième sentence qu’elle lui balança en pleine tronche, en ces répliques dont elle était la seule à avoir le secret. Tranchantes comme une lame de rasoir, destructrices sûrement plus qu’elle n’daignait l’imaginer. Qu’elle croit qu’il perdait son temps. Il était prêt à l’faire, à perdre son temps au moins pour ça, pour elle. Pour quelque chose ; la seule chose bien qui avait pu s’pointer dans sa vie, comme ça, sans crier gare. Ouais, y’avait eu Aria – mais Aria, ç’avait été différent, bien souvent il n’pouvait s’empêcher de s’dire que l’amour de sa sœur avait été un devoir biologique plus qu’autre chose. Isolde… Isolde c’était c’qu’il n’avait jamais connu, c’qu’il ne connaîtrait plus jamais. Et tant pis. Probablement. Sur qui passerait-elle ses nerfs, s’il n’était plus là, hein ? Etait-ce donc ça, leur truc ? S’retrouver, s’passer les nerfs l’un sur l’autre, à défaut d’trouver mieux. C’n’était pas comme s’ils pouvaient faire les choses différemment, d’toute manière… quoi, étaient-ils censés s’embrasser, s’retrouver, alors même que leur histoire était désormais construite sur un amoncèlement de cadavres ? Voilà, ils y étaient… le point de non-retour, sûrement, et l’incapacité dont ils souffraient, d’se laisser partir l’un l’autre. C’était peut-être bien égoïste, désespéré. Ou juste triste. Définitivement rien d’bon pour ce qui allait arriver, qu’ils le veuillent ou non – les mystères d’la nature, d’cette biologie qui les avait faits si bien fonctionner l’un l’autre. Paraissait que ça pouvait arriver, quand un homme et une femme se trouvaient, s’retrouvaient à c’point-là. Encore une fois, c’était à croire qu’ils n’avaient pas voulu. Pas réfléchi, réfléchi à l’ampleur des dégâts.

Ils n’faisaient que les amasser, les conséquences de la tempête dévastatrice qui s’était abattue sur leurs vies respectives ; Cesare, le tsunami qui avait ruiné chaque petite espérance qu’Isolde avait pu construire, après le chaos qu’elle avait traversé pendant tant de temps. Isolde, la tornade qui avait arraché des arbres aux racines si profondément ancrées dans son sol à lui. Trop pour Radcliff, trop pour eux deux, simples humains malgré les anormalités génétiques couvant sous leur peau. Et que pouvaient-ils y faire ? Que pouvaient-ils y changer ? Là, maintenant, son esprit se vidant toujours plus vite à mesure que les secondes défilaient, Cesare n’avait aucune réponse à ces questions. Il savait qu’il n’pouvait pas – n’voulait pas – lui lâcher la main. Il savait qu’il n’avait pas voulu être là, qu’il n’avait pas daigné l’faire, et que ç’avait sûrement été une erreur, une énième trahison à la mémoire de la Saddler. Pas là pour elle, pas là pour le bébé. Le bébé qui exigeait, d’la part d’une biologie immuable et inchangeable, qu’ils étaient été eux deux pour le concevoir. Eux deux… c’était presque obsolète aux yeux du monde et d’la logique de leurs raisons – ils n’pouvaient plus être c’qu’ils avaient été. Mais ça faisait surtout mal aux tripes, mal au cœur : comme si eux tous s’mettaient à protester à cette simple idée. Eux deux, là, le temps de la trêve que la jeune femme avait demandée presque sans même s’en rendre compte. Eux deux, et les saveurs d’antan qui revenaient si vite, si vite pour inverser la tendance. Et rendre la prescience de leur fin, plus insoutenable encore. Appartenir, appartenir à autre chose qu’aux DeMaggio, aux ambitions d’son père – ça n’avait pas été pour lui. A défaut, il n’trouvait pas les mots, n’savait pas quoi dire, quoi faire. Que devenir, quelle facette de lui adopter ; la nostalgie du passé, le Cesare du présent qu’Isolde n’connaissait qu’à peine. Le Cesare qui l’aimait ou celui qui n’avait pas le droit de le faire. Alors ouais, il était allé sur wikipédia, faute d’avoir fait mieux, faute d’avoir osé. C’était comme si tout courage l’avait abandonné – affronter la haine de son père, affronter la hargne de sa mère, la rancœur d’Aria, tout ça, ç’avait été infiniment plus facile que d’envisager le jour où Isolde le repousserait, une bonne fois pour toutes. Comme il le mériterait, à croire que c’était un droit qu’il s’efforçait d’lui arracher à chaque fois. Parce qu’il ne l’supporterait pas, pas après tout ça. Wikipédia, ou la pire tentative qui soit, d’s’accrocher à un devoir auquel il n’avait jamais pleinement connecté : après tout, d’après ce même article qu’il avait lu, il avait loupé d’nombreuses étapes, lors des neuf mois qui avaient couru. Des rendez-vous chez le gynécologue, les échographies ; celle du premier trimestre, où on pouvait apparemment entendre les premiers battements du cœur du bébé. Celle du début du second trimestre, où on pouvait connaître le sexe du bébé. Et toutes les autres, les obligations médicales, l’inquiétude qui accompagnait n’importe quelle étape si importante de la vie – la vie, cette chose qui n’avait été qu’un automatisme dicté par son appartenance au sang de ses parents, pendant si longtemps. Vivre, vivre c’n’était qu’avec Isolde. « J-j-j’en sais rien. » répondit-il simplement en haussant les épaules, alors qu’il n’remarquait qu’à peine que sa phrase, à défaut d’vouloir dire quelque chose de concret et responsable, avait calmé Isolde dans sa panique. « J’veux dire-. » qu’est-ce qu’elle aurait fait s’il était soudainement devenu le père responsable de l’année, prompt à aller suivre les cours donnés gratuitement par l’hôpital pour tous les futurs parents, hein ? « Normalement, l’accouchement commence par une phase de latence, hein, avec des contractions… plus ou moins écartées. Et la phase active commence quand les contractions s’rapprochent, et que- » qu’elle perdait les eaux, le liquide amniotique si nécessaire à la survie du fœtus… leur fille. Et la Saddler n’avait sûrement jamais assisté à c’que ça faisait, d’avoir un Cesare scolaire jusqu’au bout des doigts en face d’elle – c’était comme ça qu’on lui avait appris tout c’qu’il savait, des informations entrées de force dans sa tête, des préceptes qu’il déblatérait comme s’ils étaient les siens. Et le débat n’était pas là, le point clé d’leur histoire désastreuse ne s’passait pas là, dans les pages et les pages internet qu’il avait décortiquées, presque sans même s’en rendre compte, comme ça, au gré de ces longues nuits d’insomnie.

Aucun fait scientifique lâché sur Wikipédia n’pouvait donner une idée de ce qu’elle traversait – les douleurs, l’inquiétude, ou la nervosité qui le prit aux tripes alors qu’il sentait la jeune femme, tout contre lui, crispée par la peine et les maux. Elle n’avait pas cherché sur Wikipédia, elle, et quand bien même elle avait fait sauter une bombe à côté de  son bébé à l’époque où ses tympans se développaient tout juste, ça faisait quand même d’elle un meilleur parent que lui. Wikipédia, comme disaient les autres, ça n’avait pas réponse à tout. Pas à leurs problèmes à eux. Pas aux souffrances, hantises qu’Isolde mettait à haute voix, comme ça, confiées comme tout c’qu’ils s’étaient confiés pendant des mois. Des mois rien qu’à eux. Et que pouvait-il faire ? Hein ?! Caresser sa main sans savoir si c’était lui ou elle qu’il consolait le plus, glisser ses doigts dans ses cheveux comme si le temps, les épreuves, les estafilades n’avaient jamais existé. Ô combien il finirait damné, puni encore et encore pour tous les pas indécents qu’il s’permettait de faire entre eux, comme autrefois, alors même qu’il n’en avait pas le droit. Allait-elle mourir ? Y’avait un fait génétique encore une fois, qui la poussait au bord du gouffre, les poussait tous les deux, mains liées, corps entrelacés, au bord du gouffre. Mais il n’voulait pas y croire, il n’pouvait pas y croire – pas après tout c’qu’ils avaient enduré, traversé, asséchés par les épreuves et le temps. Non, ils avaient encore des disputes à aligner dans tous les sens, les mêmes paroles à s’dire et redire encore. Ils devaient s’déchirer jusqu’à la mort – il devait faire les choses bien, faire les choses mieux. Ouais, Cesare avait encore toute une quantité de Pénitence à accomplir avant qu’elle puisse mourir, comme ça, si bêtement. « Okay. » se contenta-t-il pourtant de répondre à travers l’étau qui serrait sa gorge. Okay, il s’occuperait d’elle s’il le fallait. Okay il ferait tout c’qu’elle pouvait demander. Okay il pactiserait avec une part de son existence qui n’pouvait pas être, si elle n’était pas là avec lui. Il le ferait, peut-être que ce serait ça, sa façon d’se racheter. Il n’voulait pas y croire, n’pourrait jamais l’accepter pleinement – mais c’était c’qu’Isolde avait besoin d’entendre plus que c’qu’il avait la force ou l’incapacité de dire. Okay. Il le ferait. Sans promesse en l’air, sans mensonge. DeMaggio. Chasseur. Transmutant. Aussi désemparé qu’il était. Et c’était comme s’il était de retour, des semaines en arrière ; à serrer sa sœur dans ses bras alors qu’elle venait tout juste de se réveiller d’un énième cauchemar. Aria, Isolde ; y’avait personne d’assez cruel où que ce soit pour daigner les lui prendre toutes les deux. « Mais d’toute façon… t’as pas intérêt à mourir comme ça. » lâcha-t-il finalement, incapable de se retenir, un éclair de hargne dans la voix – non pas adressée à elle. Mais à tous les autres, tous ceux qui pourraient s’dire que c’n’était que justice, ou la façon dont la vie pouvait tourner. L’ordre naturel, Dieu, le Destin, ou peu importe quoi ; qu’il leur foute la paix au moins pour cette fois. « J’ai aussi des nerfs, tu sais. » ajouta-t-il, un vague sourire sans réelle impression glissant à la surface de ses lèvres. Isolde ne le vit même pas, sûrement. « Ça devrait passer… » il n’avait pas inspecté sa montre plus qu’il n’avait compté les secondes qui s’étaient écoulées dans sa tête – il n’avait jamais eu d’contraction, à vrai dire, mais Wikipédia disait qu’elles duraient quelques poignées de seconde tout au plus, chacune espacée de la suivante par dix, voire vingt minutes. Dix, voire vingt, quand c’n’était pas alarmant, une fausse alerte – le début du début, et non pas la fin d’la fin.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) ≡ there is nothing we could do.   (cesare) ≡ there is nothing we could do. Icon_minitimeMer 27 Jan 2016 - 13:24

You and me against the world, Like a little boy and girl.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There were monsters beneath our bed, And we were scared until we taught them all to sing and then we had a laugh instead. You and me on stormy seas It had brought us to our knees There were dangers, all around And we were frightened by the wind and when it blew until it blew us to dry ground. Baby here we are tonight, The dark will turn into the sunlight Don't you know it always does. It always was And it will be all right. — monsters.

Cesare et Isolde, c’était définitivement une histoire compliquée. Le genre d’histoire dont on pourrait faire plusieurs bouquins, tellement c’était tordu. Ils ne faisaient rien pour arranger les choses à première vue. Qu’elle soit venue le voir aujourd’hui, ça n’arrangeait absolument pas leur relation. Au point où ils en étaient, c’était à se demander s’il y avait vraiment quelque chose à faire pour améliorer les choses entre eux deux. Ce n’était même pas qu’ils se détestaient. Puisqu’ils se disputaient une fois sur deux quand on les mettait dans la même pièce, on pouvait se poser la question, c’était certain. Mais, bien qu’elle ne l’avait probablement jamais admit avec clarté à haute voix, Isolde elle était bien loin de le détester. C’était plutôt le contraire. Dans le fond c’était bien ce qui rendait les choses compliquées entre eux. Si ça n’avait été qu’une histoire de haine réciproque, ils se seraient contentés de tout faire pour ne plus jamais se retrouver en face l’un de l’autre. Pourtant là, elle était venue jusqu’à lui, de la même façon qu’il était venu jusqu’à elle l’autre fois et y en aurait bien un pour revenir vers l’autre après. Ils ne pouvaient pas se séparer définitivement l’un de l’autre. Y avait quelque chose qui faisait qu’il fallait qu’ils restent proches tout en gardant une certaine distance. C’était une relation vaine sans doute. Il y avait peu de chances pour que ça puisse mener à quelque chose un jour. Ils avaient eu tout ce qu’ils pouvaient avoir, dans le passé, pendant ces quelques mois qui avaient tout bouleversé dans leurs vies. Maintenant, c’était trop tard pour rattraper le passé. Ils étaient finis. Il y avait trop de chose qui s’étaient passées depuis l’explosion qui les avait scindés pour qu’ils puissent un jour retrouver la relation sereine dans laquelle ils s’étaient perdus, des mois plus tôt. Isolde aurait aimé que ce soit possible. Parce que ça avait été mieux que ce qu’ils avaient maintenant. Tout avait été mieux à cette période. Mais ce qui était fait était fait et à présent, ils étaient tous les deux beaucoup trop avancés sur des chemins que l’autre ne pouvait pas comprendre. Cesare ne comprendrait probablement jamais Insurgency, il était persuadé que c’était probablement la pire erreur de la vie d’Isolde, alors qu’elle, elle restait certaine que c’était la meilleure chose à faire. Il ne la ferait pas changer d’avis et elle, elle n’arriverait certainement pas à lui faire abandonner sa quête de vengeance.

Peut-être qu’ils auraient mieux fait de se jamais se croiser. Malheureusement, c’était la dure réalité des choses. Leurs vies avaient été beaucoup plus simples avant cette histoire. Peut-être qu’il serait resté un hunter convaincu et qu’elle, elle aurait continué d’avoir foi en la justice. Si ça se trouve, il aurait été le hunter qui l’aurait envoyée six pieds sous terre ou vice-versa. Au moins, ils n’en seraient pas là, à s’engueuler à tout va sans que ça ne les mène bien loin. Ils pouvaient bien se calmer, ça ne changeait rien. Le cœur du problème était encore là, entre eux deux et ce n’était pas demain la vieille qu’il serait brisé. Il ne l’empêcherait pas de continuer ce qu’elle avait commencé. C’était un combat dans lequel elle avait foi, alors, elle continuerait jusqu’au bout. Il était hors de question pour elle de rester les bras croisés et de laisser les hunters faire tout ce dont ils pouvaient avoir envie. Il n’était pas non plus question qu’on débarque chez elle un beau jour pour la tuer, sans qu’elle n’ait rien fait pour mériter ça. Si on voulait la tuer, ce serait pour quelque chose. Autre chose qu’une mutation génétique qu’elle n’avait jamais demandé. Ce qu’elle était, ce n’était pas un choix, ce n’était pas un crime non plus, ni même quelque chose de mal ou de dangereux. Elle n’était pas le monstre qu’ils pensaient qu’elle était, mais s’il fallait le devenir pour ne pas avoir à mourir sans raison, alors elle le serait. Encore que, il y avait toujours plus monstrueux qu’elle. Il y avait les hunters. Ils étaient pires que tout eux. Quoi qu’elle puisse faire, elle pourrait au moins se rassurer en se disant qu’elle n’était pas aussi horrible qu’eux, elle ne pourrait jamais l’être. Elle soupira simplement en guise de réponse, elle n’avait pas mieux à lui offrir en cet instant. Il perdait son temps, y avait rien d’autre à dire de ce point de vu là. Elle perdait le sien aussi à essayer de le convaincre qu’il ferait mieux d’arrêter sa quête de vengeance. Ils perdaient tous les deux leur temps l’un avec l’autre. Elle ne voulait pas qu’il meurt. Elle aurait peut-être dû ne pas se soucier du sort de Cesare vu tout ce qui avait pu se passer entre eux, vu ce qu’il avait pu faire. Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle s’inquiétait pour lui autant qu’il s’inquiétait pour elle, sans pour autant être capable de dire explicitement pourquoi.

Isolde n’avait probablement pas imaginé à quel point avoir un bébé pouvait faire autant souffrir. Avant que ça ne lui tombe dessus, elle n’avait de toute façon pas imaginé avoir un bébé avant des années. Mais elle était dedans depuis neuf bon mois à présent. Obligée de tout géré toute seule, parce qu’elle n’avait pas vraiment le choix. Elle avait bien songé à l’avortement à un moment, se débarrasser de ce bébé dont elle ne voulait pas, dont Cesare ne voulait pas et lui éviter d’avoir une vie atroce, entre un père absent et une mère complètement dépassée par les événements. Mais elle n’avait pas pu s’y résoudre. Elle avait pensé aussi à l’adoption, se disant qu’au moins, son bébé pourrait avoir la chance de se retrouver au sein du foyer stable où il serait aimé. Mais tout bien réfléchi, confier son enfant à des inconnus, c’était beaucoup trop compliqué. Il avait fallu peu de temps pour qu’elle laisse tomber toutes ces idées et qu’elle décide de garder le bébé. Elle avait vite réalisé qu’un bébé c’était une chose formidable, un accomplissement dans une vie, de ceux auxquels elle ne s’était jamais surprise à penser. Toutes les deux, au moins, elles pourraient se soutenir. Tant pis s’il n’y avait personne à ses côtés pour s’en occuper. Tant qu’il y aurait sa fille avec elle, elle avait tendance à penser qu’elle n’avait besoin de personne. De façon générale, Isolde n’avait besoin de personne. Elle était ce genre de femme indépendante, trop même, qui pensait – parfois à tort – qu’elle pouvait tout gérer toute seule. Elle pouvait désormais admettre qu’elle s’était trompée. Elle ne pouvait plus rien gérer là, assommée par une douleur qui ne lui laissait que quelques minutes de repos avant de taper encore plus fort. Elle ne put s’empêcher de rigoler suite à la réplique de Cesare, pas que ce soit particulièrement drôle. Sans doute que c’était même très sérieux et vrai, elle n’en doutait pas, mais elle avait clairement les nerfs qui lâchaient, alors difficile de ne pas rire face à un Cesare qui récitait avec plus ou moins précision, tout ce qu’il avait pu lire sur internet. « Désolée. J’ai l’impression qu’t’es en train d’me réciter le truc, comme un lycéen qui aurait bien appris sa leçon. » De son point de vu à elle, c’était drôle parce que complètement ridicule. C’était un peu comme si elle, elle avait commencé à réciter les conseils tout droits venus d’un cours de tricot, quand bien même c’était un sujet qu’elle ne maitrisait absolument pas et qui n’allait pas du tout avec sa personnalité. Les aiguilles à tricot pour elle, ça pouvait tout au plus s’enfoncer dans la gorge de quelqu’un pour le tuer, au-delà de ça, ce n’était pas son domaine. Tout comme l’accouchement était loin d’être celui de Cesare.

La blonde n’était pourtant pas beaucoup plus au courant que lui. Elle n’avait pas pris de cours débile pour accoucher sans douleur ou Dieu seul savait quelle autre connerie on avait pu lui proposer. Ces trucs où les gens venaient en couples, parce que c’était plus logique comme ça. Elle, elle était toute seule. Elle n’avait pas envie d’être la fille toute seule au fond de la salle et puis, elle n’avait pas non plus de temps à perdre avec ces trucs-là. Elle était une femme occupée, entre un travail qu’elle avait eu beaucoup de mal à quitter et une organisation secrète qu’on pouvait considérée comme terroriste, qu’il fallait qu’elle essaie de contrôler tant bien que mal malgré sa grossesse. Elle avait quand même fini par déléguer et heureusement, elle avait à côté d’elle du monde en qui elle pouvait placer toute sa confiance. Absalon, c’était à peu près tout en fait. L’habitude sans doute, puisqu’ils travaillaient ensemble avant même qu’elle ne mette en place Insurgency. Il pouvait la remplacer sans soucis et il allait devoir continuer un peu après la naissance du bébé, parce qu’elle n’allait pas revenir de suite après. Quoi que. Elle verrait bien. Faudrait-il encore qu’elle survive à l’accouchement et en vue de la douleur dont elle était victime, elle avait l’impression qu’elle allait mourir. Surtout si finalement ce n’était qu’une fausse alarme, si la vraie était pire, c’était clair qu’elle ne survivrait pas. Elle n’était pas douillette pourtant, mais c’était fou là. Elle avait souvent pensé à sa mère pendant cette grossesse, parce qu’elle ne l’avait jamais connue, cette dernière étant morte en la mettant au monde. Elle ne savait pas si ça voulait dire que génétiquement, elle avait plus de risque d’y passer aussi, mais dans le doute, elle voulait être certaine que Cesare n’allait pas laisser tomber la petite et il avait dit okay. « Merci. » Elle prenait ça comme une promesse, même si ce n’était qu’un okay. Elle voulait lui faire confiance, encore une fois. Toujours sans doute, malgré toutes les choses faisant qu’elle n’avait aucune raison de lui faire confiance. « Ouais, ça m’arrangerait pas mal de pas mourir je crois. » Comme ça entre autre. Mais de façon générale aussi. Elle allait s’en sortir. Y avait pas de raison. Pour sa mère, y avait dû avoir tout un tas de complications, rien de génétique. Alors elle, ça irait. Une nouvelle fois, elle rigola nerveusement après les propos de Cesare. « J’vais faire de mon mieux pour que tu puisses venir les passer sur moi quand tu veux. » Parce qu’il faudrait bien qu’ils aient encore une énième dispute, ça ne pouvait pas s’arrêter comme ça. Pas maintenant. « Ouais, c’est sûr. » Oui, ça allait passer, elle aurait encore quelques semaines devant elle. Enfin, y avait un moment où se répéter ces quelques mots ne suffisait plus à l’aider à s’en convaincre. « Dans le doute, j’irai bien à l’hôpital quand même. Au pire on me renverra chez moi. » Ou on la forcerait à rester à l’hôpital jusqu’au jour j, ce qui ne lui plairait pas vraiment, mais de toute façon, y avait des chances pour que le jour j ce soit aujourd’hui. « Est-ce que ça t’embêterai d’appeler le 911 pour moi ? » Ou de la conduire lui-même à l’hôpital, mais elle n’allait quand même pas trop en demander. Si elle s’écoutait, elle se serait probablement levée pour marcher jusqu’à l’hôpital. Ou au moins faire quelques pas vers la sortie de la chambre de Cesare avant de s’apercevoir qu’elle ne pourrait probablement pas aller plus loin.
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