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 o' death, won't you spare me over til' another year + alec

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Priam Mikaelson
Priam Mikaelson

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MessageSujet: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeDim 4 Oct 2015 - 0:45

o' death, won't you spare me over til' another year + alec 15fhjigo' death, won't you spare me over til' another year + alec Tumblr_n2qaqmRL1e1sip219o1_1280

But what is this that I can't see, with ice cold hands taking hold of me. When God is gone and the Devil takes hold, who will have mercy on your soul?

La peur s’était insinuée dans ses veines comme une mauvaise grippe. A peine eut il le temps de se rendre compte ce que la personne lui faisant face représentait que déjà l’effroi s’était infiltré dans son système. Lui qui était pourtant calme en permanence, il ne put lutter contre cette vague informe de terreur lui nouant la gorge. Il se sentait être un mort en devenir, une ombre prête à s’effacer dans les ténèbres de ce début de nuit. Priam était juste allé vendre un dernier coli. Il n’avait sur lui rien de plus que quelques sachets pleins dans les poches et son casque de moto. Voilà ce qu’il avait pris avant d’enfourcher sa bécane et d’aller retrouver des habitués de son patron hors du centre-ville. Il pensait avoir le temps. L’idiot. Il croyait que le couvert de la nuit l’attendrait, qu’il ne serait pas pris par l’obscurité avant d’avoir pu retrouver le confort précaire de ce qu’il appelait son foyer. Néanmoins, lorsque le pyrurgiste sorti du squat installé dans la zone industrielle, il dû se rendre à l’évidence. Le soleil s’était couché et même la cape de la nuit ne pouvait le cacher à l’aide de cette voie lacté parsemant son ciel. C’était au pas de course qu’il avait tenté de rejoindre sa moto, espérant comme un fou qu’il aurait le temps de rentrer chez lui. Sauf que l’univers n’était pas enclin à lui faire de cadeau. Séparé de sa bécane par une ombre, le brun hésita un instant avant de reconnaître la tenue de ce dernier. Vêtu de la mort comme un manteau, l’inconnu à une dizaine de mètres de lui portait à son bras le sang des innocents. Priam ne put s’empêcher de répondre à cet instinct primaire l’enjoignant de fuir. Il avait connu les coups, il avait connu la peur, mais jamais il n’avait fait face à l’effroi. Jamais la personne lui faisant face ne s’était tant apparentée à la faucheuse que son souffle court le poussa au mouvement. Peu désireux de tâter des armes du hunter, le Mikaelson se mit à fuir vers le premier bâtiment à sa droite. A son plus grand désarroi, le gamin de Lexington ne connaissait absolument pas les lieux. Il pouvait tout aussi bien trouver une issue de secours que de se retrouver pris au piège comme un animal incapable de se défaire de l’emprise menaçante d’un prédateur. Le bruit de ses pas résonnait étrangement aux oreilles du pyrurgiste. Il entendait ses chaussures s’écraser dans la poussière et les débris de ce bâtiment abandonné, dévoilant à chaque nouveau pas sa position. Dans sa fuite, ce dernier, se maudissait de ne jamais avoir su être aussi discret que son amie d’enfance. Les pensées du brun se pressaient sous son crâne alors que ses foulées avalaient les mètres sans s’arrêter. Il n’osait pas regarder derrière, n’osait pas contempler la mort à ses trousses dans son inéluctable manteau d’ébène. Il avait peur. Pourquoi ? Le brun ne savait pas réellement. Jusqu’à présent, il avait autant frôlé la vie que la mort par le passé. Pourtant, perdu au cœur de cette presque nuit, il n’avait jamais eu l’impression d’être aussi proche d’une fin qu’il ne pouvait éviter. Dans le fond, ce qu’il redoutait le plus c’était les peut-être. Ces possibilités que sa libération soudaine lui avait offertes. Ce qu’il redoutait c’était de perdre ce futur possible qu’il s’imaginait tracer. Par le passé, il n’avait rien à craindre, rien à perdre. Il avait oublié jusqu’à ses rêves d’enfants en prison, avait fui la réalité pour se protéger en ayant conscience qu’on ne pourrait l’atteindre là-bas. Cependant, en dehors des murs décrépis de ce lieu de non vie, il savait que ses chances de survie s’étaient amoindries. Pourtant, il n’avait fait que penser aux futurs possibles de cette seconde chance. Il n’avait fait que penser aux moyens de briser ses chaines et redevenir l’homme qu’il était, celui qu’il aurait dû être. C’était la raison pour laquelle ses pieds arrivaient à le porter malgré la peur lui gelant le sang dans ses veines. C’était pourquoi il gravissait les marches poussiéreuses et bancales du bâtiment à moitié à terre en espérant trouver une solution. Priam espérait trouver une solution, espérait que dans ce bâtiment ne payant pas de mine il aurait la possibilité de se cacher ou de s’enfuir.  A son plus grand désarroi, en quittant la cage d’escalier, tout ce qu’il trouva fut quelques bureaux ci et là séparés par des vitres pour la majeure partie brisées. Un soupire glacé s’échappa des lèvres du mutant alors que ce dernier repris cette course effrénée qu’il était de moins en moins sûr de gagner. N’ayant aucune issue de secours, si ce n’était une chute du deuxième étage, le Mikaelson pressa ses membres trop grands sous un des bureaux à proximité. Son corps tordu dans une position des plus désagréable, il se brisait les os afin d’arriver à cacher sa carcasse effrayée. Une main devant sa bouche, le fugueur tentait de son mieux de cacher les inspirations erratiques que son corps sous pression cherchait à prendre. Il savait qu’au moindre bruit, à la moindre erreur il serait découvert et que s’il était découvert, il ne resterait rien à dire. Malgré lui, malgré l’urgence dans lequel son corps se trouvait, il tenta du mieux possible de rester parfaitement immobile. Les bruits provenant de la pièce accéléraient les battements déjà furieux de son cœur, il n’y pouvait rien. Lui qui avait si rarement goûté à la peur était en train de lui faire face dans la plus précaire des positions. Tout ça parce qu’il avait des choses à perdre. Tout ça parce qu’il avait mis sa vie entre parenthèses pendant six trop longues années. Tout ça parce que même s’il ne pouvait l’admettre, il avait retrouvé un sens à cette vie qu’il avait abandonné. Portant sa main à la poche de son jean, le brun tenta d’attraper son téléphone dans une tentative vaine de trouver ses derniers mots. Les bons mots cette fois. Pas juste quelques mots vagues censés combler un vide qu’il savait qu’il était sur le point de créer dans le coeur d'une fille qu'il avait déjà abandonné. N’ayant même pas le temps de porter la main à sa poche, Priam fut arraché à sa cachette sans douceur aucune. Contre toute logique, son instinct prenant le dessus, la zone sur laquelle son agresseur avait posé sa main s’enflamma naturellement. S’il avait une chance de s’en sortir jusqu’alors, il devait désormais se rendre à l’évidence, il n’en avait plus aucune. Malgré tout, le brun tendit les mains devant lui en signe de bonne foi. Allongé à même le sol, découvrant les traits humains de cette ombre qu’il s’imaginait être la faucheuse, il inspira de manière erratique avant de souffler les premiers mots lui venant à l’esprit : « Je travaille avec un hunter! Même si les apparence sont contres moi, c’est la vérité. » Le Mikaelson n’était pas idiot, il savait à quel point les apparences étaient contre lui et surtout comment cette vérité qu’il venait de jeter à son agresseur s’apparentait tant à un mensonge. Il était en train de goûter à la morsure glacée de la faucille que la mort venait de poser sur sa nuque et savait que si celle-ci le voulait sa main armée, au visage inconnu, n’hésiterait pas à abattre son dernier jugement.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeLun 5 Oct 2015 - 20:00


my name is death and the end is here
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death someone would pray, could you wait to call me another day. the children prayed, the preacher preached. time and mercy is out of your reach. i'll fix your feet til you cant walk. i'll lock your jaw til you cant talk. i'll close your eyes so you can't see. this very hour, come and go with me. i'm death i come to take the soul. leave the body and leave it cold to draw up the flesh off of the frame, dirt and worm both have a claim, nothing satisfies me but your soul w/priam mikaelson & alec lynch.

Rouge. Et l’odeur du sang ; l’arôme ferreux de celui-ci, gravé profondément à chaque parcelle de son âme. Alec Lynch est désormais membre honoraire du Gunpowder Squad, l’armée personnelle de Lancaster et de chacun de ses plans. Son souffle est aujourd’hui suspendu à la mort, la corde de son arc offerte aux volontés du maire ; chacun de ses pas droit dans la gueule du loup, totalement calculé. Il avait toujours Calista pour assurer ses arrières – il assurait les siennes à elle également, sans même daigner le dire : un commun accord qu’ils s’étaient passés y’a déjà longtemps. Le serment qui donnait encore un sens à tout ça : cette comédie, la mascarade ridicule mise en place par les autorités de la ville pour renforcer plus encore la crainte palpable dans l’air. Eux, drapés dans le noir de la nuit, semblables à ces monstres de l’histoire par leur aspect général : Lynch détestait cet uniforme, tout ce qu’il représentait, tout ce qu’il était. S’en accoutumer lui semblait impossible ; comme un fardeau apposé à ses épaules – le devoir de vendre son âme à Thaddeus Lancaster pour être un chasseur digne de ce nom dans cette ville. Treize ans plus tard ; il maudissait désormais le jour où il avait foutu les pieds à Radcliff : son rôle de hunter lui avait semblé bien plus utile, bien plus solidement fondé dans ses croyances, loin des frontières de cet endroit. La pénombre du crépuscule est ce soir son alliée : assez tôt, les ténèbres s’épaissiraient, et Alec deviendrait un soldat de la nuit – l’arme fatale cachée par les ombres qui grandissaient autour de Radcliff. Combien de temps encore, avant que l’étau ne se resserre totalement sur lui ? Ses actions à la fête foraine avaient éloigné tous les soupçons de lui – ses semblables, collègues le traitaient comme un héros de guerre ; comme s’il était le seul capable de tirer une balle dans la tête d’un dégénéré qui mettait en péril la vie de dizaine de personnes. Ça n’avait rien changé ; quelque chose avait été déclenché sous le froid de l’hiver, et des gens étaient morts – l’énième preuve de la dangerosité d’un transmutant lâché en pleine nature. Les conflits ici avaient atteint leur climax dramatique, et c’était probablement pour ça aussi, que le chasseur avait si avidement suivi le chemin faussement glorieux offert par Lancaster. Quitte à vendre son âme à un Diable, autant que ce soit à celui-ci, plutôt qu’à une vague indifférence le paralysant dans ses cauchemars. Il était un hunter ; encore et toujours – la cause pulsait dans ses veines, la cause alimentait chacune de ses journées. Rien n’avait changé, la haine était toujours là, serpent perfide qui sifflait son venin – la longue ligne de conduite qui avait empêché le jeune Alec Lynch, de s’effondrer sur les cadavres de ses parents. C’était y’a longtemps tout ça ; mais combien d’orphelins avaient-ils faits désormais, malgré les treize années pendant lesquelles il avait lutté, encore et encore, contre l’existence des dégénérés ? Imperméable au froid mordant de la nuit encore hivernale, Alec resserra la prise de ses doigts autour de son arc, chassant les quelques ombres à son tableau autrefois si impeccable. Ces histoires ténébreuses autour des chasseurs – ses amis, sa famille ; l’existence même de sa dégénérescence à lui : le mensonge, assourdissant, qui bordait ses lèvres à chaque fois qu’il prétendait être sans faille, immuable dans tout ce en quoi il avait cru.

La zone industrielle de Radcliff, ses cadavres de bâtiment – l’abandon grandiose du lieu, lui rappelait presque l’humeur morne qui planait dans les rues de la ville désormais ; pourtant, sortir des habituels lieux lui était bénéfique. Chaque jour un peu plus, sa rage était alimentée par les restes d’explosion encore visibles, autour de ce qui avait autrefois été la mairie, ou près du centre-ville, là où même l’innocence d’une fête foraine avait été réduite en cendres. Qui détester le plus, dans tout ça ? Qui blâmer le plus ? Le maire se faisait un plaisir de laisser grandes ouvertes les cicatrices de sa ville ; encore saignantes et suintantes de peine – c’était de la faute des dégénérés. Mais Lancaster soufflait sur les braises. Les minutes avaient filé, et le couvre-feu était désormais passé – qui serait encore assez stupide pour défier cette loi impérieuse au fonctionnement de la ville ? Les chasseurs avaient désormais tous les droits, toutes les autorisations possibles et imaginables de laisser libre-cours à leur imagination, à l’égard de toute personne agissant contre cette règle élémentaire de sécurité. Y’en avait, pourtant ; ils se croyaient malins, sans doute – la nuit et ses ténèbres appartenaient pourtant aux hunters désormais. « J’ai quelque chose. » adressa-t-il à l’oreillette qui lui servait de seule compagnie ; le meilleur moyen, aussi efficace qu’une lame de rasoir, pour agir en toute indécence – couvrir le plus de terrain, traquer le plus de gibier possible et imaginable. Remonter des traces, ici et là ; jouir d’une liberté qu’aucun autre hunter n’avait sans doute dans le pays. Pas pour le moment en tout cas ; mais si ces cons de dégénérés commençaient à tirer sur le Président, c’était autre chose. Le mot s’était pourtant à peine transmis, qu’une silhouette apparut : le propriétaire de la moto qu’il avait détectée sous la lumière blafarde de quelques lampadaires, ici, et là. En plissant les yeux, Alec put identifier quelques traits, prêt à observer silencieusement, le temps d’un souffle posé avant d’agir. La proie, pourtant, était plus méfiante qu’il ne l’aurait crue : et la voilà qui filait à toute allure après l’avoir repéré à quelques pas de là – même mêlé à la nuit, vêtu de noir de la tête aux pieds, le Lynch n’avait pas la patience d’un prédateur réfléchi. C’est d’abord d’un œil précis, qu’il suivit le fuyard, avant d’enfin se lancer à sa poursuite : il n’était pas de ceux qui se nourrissaient avidement de l’adrénaline de la chasse – la force pulsant dans ses veines au rythme de chacun de ses pas de course. Pourtant, il savait désormais que plus rien n’était anodin à Radcliff ; et que tout fuyard, fuyait en connaissance de cause : une flèche encochée sur son arc, chacun de ses sens en éveil, Alec s’était lancé en rapides foulées à la poursuite de l’ombre traitresse. Il n’était qu’à quelques dizaines de mètres devant lui – mais le chasseur préservait chacune de ses ressources : la chasse pouvait être longue, risquée, pleine d’imprévus. Combien de fois était-il tombé sur un groupe de dégénérés qui s’avéraient avoir plus de ressources qu’au premier abord ? Le type n’avait pourtant pas encore utilisé sa tare contre lui ; aussi lâche qu’il était, peureux ou malin, il se contentait d’espérer que la nuit suffirait comme alliée. Tantôt il gagnait du terrain, tantôt il en perdait, soumis à l’aspect imprévisible de la course – la poursuite, qui grisait déjà son esprit affuté par toutes les perspectives qui s’offraient à lui. Les prochaines secondes, minutes décisives. La mort le fuyait avec tant de volonté désormais – qu’il se surprenait à courir après. C’n’était pas son genre pourtant.

D’une impulsion de son épaule, il poussa la porte métallique par laquelle le fuyard s’était glissé, pour disparaître dans la poussière épaisse d’un entrepôt abandonné depuis bien longtemps déjà. Stoppé à quelques pas de l’entrée - l’arc bandé, flèche aux aguets, Alec laissait à ses oreilles, ses yeux le loisir d’inspecter l’endroit. Il était vaste, haut de plafond – glacial sous tous rapports, et traitre : les pas de la proie se répercutaient dans un écho infini tout autour d’eux. A droite, à gauche ; contre le plafond et les fenêtres recouvertes de crasse. Agile, silencieux, le corps marqué par treize longues années d’apprentissage, le flic se lança sur les talons de l’inconnu, accélérant l’allure jusqu’à atteindre une volée de portes. Un couloir, des marches d’escalier. L’imbécile imprudent avait laissé des traces derrière lui, la poussière tournoyant avec inquiétude, suspendue à un air dérangé sans sa quiétude. Alec ne mit pas longtemps à remonter chacun des signes suspects qui trahissaient le fuyard – il arriva finalement dans une pièce : sous son poitrail, son cœur avait palpité à toute vitesse lors de sa course, il reprenait peu à peu un rythme de croisière, le rythme du palpitant du lion caché dans les fourrées, observant l’inconsciente bête. Il avait son arme prête, et déjà ses prunelles attentives cherchaient aux quatre coins de la pièce : le type était caché quelque part, il le savait et en avait l’intime conviction fichée au fond de ses entrailles – une évidence, à entendre le silence qui s’était presque soudainement abattu tout autour. En quelques foulées souples, la flèche prête à se ficher entre deux yeux qu’il n’avait toujours pas vus, Alec observait – observait, cherchait. Y aurait-il à un moment, un mouvement, un bruissement qui trahirait la présence du fuyard ? Probablement. Dans le coin de son champ de vision, là – juste là ; le chasseur passa une main sous un des bureaux aussi lourds que du plomb – il n’eut aucun mal à y débusquer la petite souris cachée : tirant le jeune homme par la veste qui entourait ses épaules, Alec le relâcha brutalement contre le sol lorsque les flammes vinrent lécher de leur chaleur, la peau de ses mains : quelques secondes, à peine le temps pour le fugueur de capter la merde dans laquelle il était, et chaque petite parcelle d’épiderme brûlée s’était réparée. Chasseur affuté, tueur affamé, le Lynch avait à nouveau tendu la corde de son arc, la flèche juste là, à quelques centimètres du visage apeuré de son ennemi. La pénombre, la poussière, l’abandon d’un endroit silencieux : tout ça n’existait plus, il n’y avait désormais plus que le torrent assourdissant du sang aux tempes du Lynch, l’appel lascif d’une justice qui ne viendrait que trop tard. Qu’est-ce qu’un dégénéré n’était pas prêt à dire, pour se sortir d’une situation aussi merdique : l’ironie arracha un rictus aux lèvres d’Alec, qui dévisagea le gamin à ses pieds ; il se foutait bien de quel mensonge on lui servait au moment de crever. « Donne-moi le nom de la personne pour qui tu travailles, alors. Tu devrais le connaître, j’présume. » il n’était pas stupide non plus ; ni gagné par une panique paralysante comme son interlocuteur : ce soir, il ne serait pas celui qui commettrait l’erreur fatale. « Tu dois aussi avoir une autorisation pour t’balader après le couvre-feu si c’est l’cas. » peut-être était-ce vrai, peut-être était-ce faux. Les hunters se reconnaissaient les uns les autres à leur gueule – ils n’étaient pas non plus nombreux au point de ne pas tous se connaître, si ce n’est de renom, au moins de vue. Celui-là, en plus d’être capable de créer des flammes, était tristement inconnu aux bataillons. Comme quoi, vouloir prendre quelqu’un pour un con, c’était mieux quand on s’donnait au moins la peine de le faire bien.
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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeSam 10 Oct 2015 - 22:08

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But what is this that I can't see, with ice cold hands taking hold of me. When God is gone and the Devil takes hold, who will have mercy on your soul?

Priam avait toujours flirté avec la mort. Du plus loin que sa mémoire d’enfant pouvait le ramener, le brun n’avait eu de cesse de valser avec cette dernière comme s’il s’agissait d’une vieille amie. Contrairement aux autres, le gamin n’avait jamais eu peur de cela. Jamais eu peur des coups, peur de cette infini que vous offre l’imminence d’une mort que vous ne pouvez éviter. Il donnait l’impression d’être sans craintes, traverser cette vie comme s’il la foulait pour la seconde fois. Dans le fond, il n’avait jamais eu peur car il savait que c’était le prix à payer pour flirter avec la vie. Parce qu’il savait qu’il n’est possible de prendre la main de celle-ci sans sentir les doigts glacés de la mort vous menacer. Il s’était accroché, dès sa plus tendre enfance, à la seconde en essayant d’éviter la première. Il avait montré les crocs comme un animal et avait fait de son mieux pour vendre sa peau au plus haut prix. Pourtant, il n’avait jamais su prendre la vie à pleines mains. Il n’avait jamais eu la force de la secouer et d’en arracher la sève. Il n’avait su que continuer à danser avec la mort. Danser sur le bout de ses doigts de pieds en espérant arriver à l’éviter encore et encore. Rien qu’un peu plus. Un an. Un mois. Une semaine. Rien qu’un instant éviter la poigne glacé de ses cavaliers de l’apocalypse, la vision d’effroi de ces hunters au myocarde gelé. Le cœur battant la chamade, le Mikaelson espérait à peine avoir trouvé une bonne cachette où reposer ses os brisés sous le poids de cette peur l’écrasant. Quelque chose au fond de lui savait que cette partie était perdue d’avance. Il avait goûté la défaite avant même d’avoir entamé le premier pas. Quelque chose dans le regard de cet inconnu lui avait retourné les tripes. Il n’arrivait pas à mettre les mots sur cette ombre vacillant dans les prunelles du hunter. Il n’arrivait pas à qualifier cette mer glacée berçant les iris de l’homme prêt à le tuer. Il avait vu la mer dans le regard de l’archer. Ce n’était pas une de ces mers qui ramènent les naufragés au rivage, elle était de celles qui avalent les cœurs désespérés et brisent les marins.  Dans les yeux du meurtrier en devenir, Priam avait senti l’océan l’appeler sous la surface, l’attirer vers les profondeurs ténébreuses afin qu’il s’éteigne une dernière fois. Il avait senti l’effroi couler dans sa gorge pour emplir sa cage thoracique. C’était pour cela que lorsque la main de ce tueur s’accrocha à sa veste il s’enflamma sans réfléchir. Il sentait la glace sur le bout des doigts de cet homme, sentait sa prise glacée prête à éteindre les braises et laisser son corps sans vie derrière. Allongé dans la poussière, les traits tirés par cette boule nouée au fond de son estomac, les mots que le mutant prononça ne lui laissèrent qu’un goût amer sur la langue. Une impression de lâcheté à peine consommée. Toutefois, il ne faisait que se raccrocher à sa vie, s’y raccrocher du bout des doigts. Se raccrocher à cette vie prête à lui filer entre les doigts. Les yeux posés sur la flèche pointée sur lui, il pouvait presque en sentir le métal couler sur ses lèvres. Le métal prêt à lui transpercer le crâne à la moindre erreur de sa part. Il sentait cette épée de Damoclès peser au-dessus de sa tête et menacer cette vie qu’il venait tout juste de récupérer.  Le hunter parlait et, malgré lui, Priam sentait cette peur le raccrochant à la vie s’évaporer. Un simple bout de papier aurait pu lui sauver la mise. Un simple laissez-passer aurait pu lui permettre de se fondre dans la nuit sans un regard en arrière. Quelques mots sur un papier et il aurait été un mutant libre. Un mutant aillant donné tout jusqu’à son âme pour un peu plus de temps. Il n’y avait qu’un vulgaire bout de papier le séparant de cette flèche. Un bout de papier qu’il ne possédait pas. Les traits tirés dans une grimace partagée entre la colère et l’effroi, Priam pouvait sentir monter en lui la rancœur qu’il n’avait eu de cesse de garder en lui toutes ces années. Il n’était rien. Rien qu’un élément interchangeable pour celui l’ayant arraché à la prison, arraché à une mort assurée. Même s’il le savait, même si le monstre lui ayant mis la corde au coup lui avait dit qu’il n’était rien, il avait cru. C’était stupide, mais il avait cru qu’il valait plus que ça. Rien qu’un peu plus, juste assez pour qu’on ne le laisse pas crever comme un chien. Les yeux posés sur le chasseur sans nom, Priam avait du mal à chasser l’orage menaçant de tout détruire sur son passage. Il n’était pas comme ça, il ne l’avait jamais été. Il n’avait jamais voulu de ce don, jamais voulu de cette vie. Il en avait marre de courir, marre de cette course perdue d’avance dans laquelle il se faisait pourchasser en permanence. Il était usé, usé par des mecs comme celui lui faisant face. Usé par ces gens qui le condamnaient pour un crime qu’il n’avait pas commis. Il était le même que les autres, toujours le même juge et jury. Il connaissait l’inconnu lui faisant face. Il avait vu ces traits durs et consumé par sa mission par le passé. Ces traits que ce hunter partageait avec tous les hunters que le brun avait croisés. Alors, même s’il ne savait rien du meurtrier en devenir, main armée d’une mort qui ne voulait pas lâcher le Mikaelson, ce dernier le connaissait. Il connaissait son fanatisme, connaissait la noirceur de son cœur. Ou, tout du moins, il croyait les connaître. Croyait connaître ce qui se déroulait sous son crâne, il pensait savoir le ballet d’ombres et de lumières dansant sur le cœur de son interlocuteur. Il avait beau ne l’avoir jamais vu par le passé, le hunter possédait ce visage que Priam avait vu mille fois. Mille variantes d’une même haine. Mille variantes d’une même douleur. Un rire sec et dénué de tout cœur s’échappa des lèvres du mutant alors que les mains de ce dernier se transformaient en poings serrées par la haine qu’il éprouvait à cet instant. La haine que ces monstres avaient su instiguer en son cœur sans jamais qu’il ne puisse franchir volontairement cette ligne qu’ils étaient tous prêt à dépasser. Parce que contrairement à eux, il n’avait jamais eu la force de prendre une vie. Pas volontairement, pas pour se sauver la peau. Il en avait peut-être le pouvoir, mais il n’avait jamais posséder la force de se sauver. « Si je te donnais un nom tu me laisserais partir, comme ça ? Aussi simplement ? » La rage du Mikaelson lui avait fait cracher ses mots au visage de son interlocuteur. Il n’y croyait pas. Ne croyait pas que ce loup montrant les crocs allait lâcher sa proie aussi aisément. Il aurait aimé que ça fut le cas, mais savait que l’espoir n’était rien d’autre qu’une allumette au cœur de l’hiver. Un ersatz transitoire qui vous laisse glacé, désespéré alors que le froid vous ronge. Conscient qu’au moindre mouvement la corde que tenait son prédateur serait libérée, le fuyard désarmé se tenait immobile. Entre lui et la mort ne se tenaient que quelques centimètres d’un air poussiéreux et sale. A croire qu’après avoir passé sa vie à se rouler dans la fange, il allait finir par y crever aussi.  Il n’était rien, n’avait jamais été que rien pour personne. Fils d’une absence, enfant d’une erreur, il s’était accroché aux autres en espérant trouver du réconfort. Il avait trouvé les mots afin d’essayer de faire rimer les fragments dissolus de sa vie qui n’avait jamais rimée à rien. Le brun n’avait que les mots. Il les avait toujours eu, les offrants en espérant q’'ils finiraient par faire sens. Espérant qu’à force de se rimer, il trouverait enfin le refrain de cette histoire, une voix pour porter son espérance. Pourtant, il n’avait jamais rien trouvé. A cet instant il n’était rien, personne. N’avait plus rien. Rien de plus que des mots pour le sortir de cette merde dans laquelle il était plongé jusqu’à la nuque. Sauf qu’il savait que les mots n’avaient de prises sur les esprits étroits. Il savait que les belles paroles ne pouvaient atteindre les cœurs les plus froids. Alors, il pensait à ce qu’il aurait pu dire, à toutes ces choses qu’il s’était retenu d’écrire toutes ces années passées dans le placard. Il pensait à ses propos que son cœur avait tenus sans que ses lèvres ne puissent les assumer. Il y pensait en espérant que s’il venait à ne pas y réchapper, peut-être qu’il partirait le cœur moins lourd. Cependant, le regard de son bourreau l’empêchait de penser. L’empêchait de vider cette conscience que les années avaient salie. Il n’arrivait à rien d’autre qu’à se demander ce qui avait fait qu’ils se trouvaient dans cette position. Il se demandait pourquoi il était l’animal traqué alors que le hunter était celui tenant l’arc. Pourquoi ils étaient chacun d’un côté de leur ligne et pourquoi les places n’avaient pas été inversée. Il y pensait et plus il y pensait plus son cœur tournait à l’orage. Plus sa peur devenait tonnerre alors qu’en son regard brûlait une rage qu’il avait plus en plus de mal à retenir ces jours-ci. « Tu es juge et jury, c’est ça ? Tu condamnes ces êtres que tu méprises parce que tu crois meilleur qu’eux, meilleur que moi ? J’ai une nouvelle à t’annoncer, c’est pas le cas. » La colère enflammant ses veines ne demandait qu’à s’échapper. Ne demandait qu’à danser sous ses yeux et réclamer à travers les flammes une nouvelle naissance. Ce ne fut pourtant pas le feu qui agita le brun, ce n’était que la rage, que ce sang battant à ses tempes alors  qu’il ne demandait qu’à se jeter à la gorge de son agresseur. Il dû faire le mouvement de trop, trop ressembler à un animal sur le point de se fondre sur sa proie. Parce qu’il sentit plus la flèche partir qu’il ne la vit. Cette dernière venue mordre sa joue à sang alors qu’il s’agitait instinctivement pour l’éviter. La douleur s’échappant de sa joue irradia tout le côté droit de son visage, lui offrant pour souvenir à chérir celui des mains glacées de ce hunter prêt à semer la mort sur son passage. Sans réfléchir, Priam se remit sur ses pieds alors que son opposé ne lui laissait même pas le temps de respirer. Il ne faisait pas le poids face à cet homme que les années avaient façonné. Il ne faisait pas le poids face à ce hunter surentrainé prêt à lui briser les ailes avant de lui tordre le cou. Pourtant, il se jeta tête la première sur ce dernier, un cri informe venant de son cœur perçant le silence que leurs os se rencontrant firent vibrer. Il avait mal. Mal au cœur. Mal à l’âme. Mal à cette cage thoracique qui ne demandait qu’à céder sous le choc. Et il ne savait pas si c’était lui ou l’homme à la haine dans le regard qui avait le plus mal. Il ne savait plus si c’était son sang ou celui de l’autre qu’il voyait couler. Il ne savait pas dans ses propres mouvements erratiques et désorganisés, dans cette agitation le tirant vers la vie, qu’il était celui en train de se vider, celui sur le point de se briser.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeSam 17 Oct 2015 - 17:48


my name is death and the end is here
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death someone would pray, could you wait to call me another day. the children prayed, the preacher preached. time and mercy is out of your reach. i'll fix your feet til you cant walk. i'll lock your jaw til you cant talk. i'll close your eyes so you can't see. this very hour, come and go with me. i'm death i come to take the soul. leave the body and leave it cold to draw up the flesh off of the frame, dirt and worm both have a claim, nothing satisfies me but your soul w/priam mikaelson & alec lynch.

« Si je te donnais un nom tu me laisserais partir, comme ça ? Aussi simplement ? » l’ironie du gamin ne lui échappa pas. Vague moquerie, dénuée de toute joie, espoir qui s’enfuyait à toute vitesse dans le néant. Là, avec la poussière pour seule spectatrice, ils s’opposaient tous les deux, chacun d’un côté de cette ligne invisible et immuable – la réalité, la vérité, la conscience des choses telles qu’elles étaient, désormais. Radcliff n’était plus le coin du Kentucky où il faisait bon vivre ; ou même cet endroit, où les dégénérés se plaisaient à défier toutes les lois, pour le fun – un certain amusement grivois, là juste sous le nez des chasseurs qui avaient été encore, jusqu’à il y a peu de temps, qualifiés de terroristes. Ils ne se cachaient plus désormais, affichés au grand jour sous le nom d’un groupe qui ne trompait personne – pas même les humains lambda qui n’regardaient que où ils allaient, ce qu’ils faisaient, et où leur vie paisible les amènerait. La ville était en guerre, repliée sur elle-même, isolée par cette quarantaine que Lancaster avait érigée tout autour des frontières : et c’était à celui qui tuerait ses ennemis en premier, sans doute. Il n’suffisait plus d’un laisser-passer pour se glisser entre les mailles du filet, d’être un visage connu ou même le membre de la famille d’un ami proche. Voisins, amis, ennemis ; la méfiance était partout, palpitant à la même vitesse que la vie des habitants de ce petit coin de monde. Ici, ce soir, ils n’étaient guère différents, à se dévisager dans une pénombre ténébreuse, sous le voile de la nuit que beaucoup trop de gens jugeaient réconfortante – protectrice, alors même qu’il s’agissait désormais du terrain de jeu de tous les hunters du coin. Les ténèbres et leurs démons, drapés de noir, leurs armes affutées, tranchantes – meurtrières. La flèche d’Alec ce soir, était dirigée en plein vers la gorge du gamin, là où elle trancherait une artère vitale, au moindre geste suspect ; il savait c’que ça faisait, de mourir à petit feu – de voir une proie mourir à petit feu, là, se recroquevillant juste à ses genoux. Il savait, ils savaient – parce que le chaos était partout désormais. Il n’y avait plus guère le mensonge du vaccin et de ses promesses grandioses – aujourd’hui, l’ordre était de tuer. D’amasser les cadavres des dégénérés en répercutions de ce qu’il s’était passé, sous les lumières scintillantes de la fête foraine ; la cérémonie de l’hiver, transformée en carnage fait de feu et de sang – les images étaient là, omniprésentes à l’esprit du Lynch tout autant qu’à celui des autres. Les habitants de Radcliff, habités par le spectre de la peur, l’étreinte de la mort – la mort qui se rapprochait toujours avec plus d’intensité. Alec n’la craignait pas, ne l’avait jamais crainte ; pas même lorsqu’il n’avait pas eu connaissance de l’existence de sa mutation : au contraire, maintenant qu’il se connaissait mutant, il la cherchait avec plus d’ardeur que jamais. Etait-ce pour cela qu’il se retrouvait là, seul, face au gibier traitre qui s’était tapis dans la nuit ? Peut-être. Mais le match semblait relativement équilibré : son vis-à-vis n’était guère impressionnant, certes effilé, mais peu musculeux, si aisément abattu en position de faiblesse. Alors qu’attendait-il ? La simple idée d’abattre un fugitif à genoux le répugnait, à vrai dire. Qu’il attaque, qu’il tente quelque chose – c’était toujours préférable que de gaspiller une flèche pour quelqu’un qui semblait déjà être vaincu.

Le dégénéré avait-il entendu ses prières silencieuses ? Ou l’instant ne s’était-il que trop étendu ? Leurs échanges silencieux, infaillibles convictions qui brillaient au fond de leurs prunelles, avaient porté leur fruit – le gamin ouvrit une nouvelle fois la bouche, saisi par une rage belliqueuse qui le rendait tout de suite bien plus imprévisible. Les muscles du bras du chasseur se tendirent, ses doigts se raffermissant autour de la corde son arc – un seul faux mouvement, un seul. « Tu es juge et jury, c’est ça ? Tu condamnes ces êtres que tu méprises parce que tu crois meilleur qu’eux, meilleur que moi ? J’ai une nouvelle à t’annoncer, c’est pas le cas. » Juge et juré – l’ironie dans toute sa grandeur ; c’était ainsi qu’il voyait les dégénérés, lui aussi. Comme ces êtres qui se jugeaient trop aisément au-dessus de la masse du reste du monde, ceux qui pouvaient si volontiers apposer sur leurs autres leur volonté – ou pire encore, le baiser de la mort qui n’était pas censée venir. C’était ainsi que toute sa famille à lui, avait été décimée : alors où était la différence, ici, ce soir ? Alec Lynch, gamin pourri gâté d’Elizabethtown avait décidé de prendre les armes plutôt que de demeurer dans l’indifférence, l’ignorance. Ou même de se noyer, de la tête aux pieds, complètement noyer dans la misère qui avait gagné son cœur juste après le désastre. Juge et juré ; ici-bas, il semblait n’y avoir qu’un seul juge, qu’un seul juré – la conscience imprenable justicière qui apposait son empreinte sur tous ceux qui gravitaient dans ce monde avec une quelconque raison. « T’aurais simplement dû rester chez toi après le couvre-feu. » remarqua-t-il finalement d’une voix sèche, claquant comme un fouet dans l’air tendu de leur entrevue : il n’y avait que cette vérité-là que le gamin devait garder à l’esprit. S’il mourrait ce soir, il en serait le seul responsable : celui qui s’était cru plus malin que tout le système qui l’englobait désormais. Celui qui avait défié les lois alors même qu’elles guidaient la vie des autres. Le transmutant, qui s’était jugé au-dessus du monde, trop bon pour être soumis au couvre-feu apposé par les vulgaires humains lambda sur tout Radcliff. Qui était juge et juré, alors ? Le hasard avait choisi de punir l’action moqueuse de ce gosse ; il n’y avait rien d’autre à chercher. Il avait fallu que ce soir, son faux-pas, il le commette juste sous le nez des chasseurs. Tout raisonnement de ce genre sembla pourtant totalement échapper au jeune homme : la haine, déjà, brillait au fond de ses iris avec indécence, tout autant que Lynch, lui, était gouverné par l’implacable sentiment de justice. La flèche partit, sifflant dans l’air – et les réflexes du transmutant semblaient aiguisés par ses états d’âme. Il esquiva tout juste le projectile, celle-ci, sifflant de sa pointe acérée, parvint malgré tout à creuser une profonde entaille dans la joue du gamin – pas de quoi le tuer, pas de quoi le ralentir. Simplement de quoi souffler sur les braises ; aussi vite qu’il en eut le temps, Alec se débarrassa de son arc, l’envoyant valser sur le sol d’un vif mouvement du bras – le match de ce soir allait se jouer aux mains, et non plus guère aux mots, aux opinions ou à la domination claire et nette du chasseur, seul prédateur de cette soirée. Il n’hésita aucunement, au moment de se jeter dans la bataille, les pieds fermement apposés au sol pour réceptionner la carcasse du transmutant qui se jetait sur lui. De ses mains fermes, il attrapa ses épaules, pour le retenir d’atteindre de ses doigts sa gorge, ou quelque zone qui pourrait le menacer. Aussitôt le dégénéré emprisonné dans sa poigne, Alec lui balança un coup de genou au niveau de l’estomac, profitant du déséquilibre qu’il venait de causer, pour l’envoyer valser contre le bureau métallique qui lui avait servi de planque, il n’y a pas si longtemps de ça.

Peu importait la mutation du gosse face à lui, peu importait sa rage et sa détermination ; Alec savait désormais qu’il avait clairement le dessus – treize longues et imprenables années d’entrainement, de pratique. De chasse pure et dure. L’heure n’était plus à la patience, aux parlementassions – à la seconde chance quelle qu’elle soit. Alors que le transmutant revenait sur lui après avoir repris l’équilibre, Alec avait déjà saisi le petit poignard qui l’accompagnait toujours – l’extension de ses mains en combat en corps à corps. De ces gestes précis, profondément inculqués par des enseignements qui avaient sculpté ses muscles tout autant que son esprit, il parvint à entailler le haut du bras droit, le sommet de la cuisse gauche – d’infimes plaies, par lesquelles perlait déjà le sang en de grosses gouttes. A mesure que le combat se prolongerait – s’il devait se prolonger – l’ennemi se trouverait ralenti, épuisé par ses blessures aussi infimes étaient-elles ; et Lynch aurait alors toutes les cartes en main pour l’écraser. L’ironie criait, l’ironie hurlait – l’ironie pulsait ; ce soir, le transmutant n’était pas en position de force. Et Alec Lynch avait revêtu le visage du juge et du bourreau tout à la fois – oui, une sale besogne probablement. Une tâche ingrate que quelqu’un devait bien accomplir, si cela pouvait empêcher les dégénérés d’agir en toute impunité. Le gosse allait-il choisir de mourir pour sa cause ? Allait-il rendre les armes ? Ou peut-être bien embrasser la possibilité de se faire vacciner ? Il n’savait pas. Ils n’semblaient pas savoir, tous les deux soumis à des démons, des ordres silencieux bien plus puissants qu’eux. Le pire restait à venir, sans doute : le mutant se donnait des allures d’humain, et plus aucune flamme n’avait jailli jusqu’alors – c’en aurait presque réveillé l’orgueil du chasseur, s’il n’avait pas si aisément le dessus sur les pathétiques attaques irréfléchies de son adversaire. Allaient-ils devoir faire preuve de retenue, l’un comme l’autre ? Ce que l’adversaire ignorait pourtant, c’était qu’ils le veuillent ou non, l’acceptent ou non, le match était truqué. Dans les gênes du chasseur, se cachaient aussi une arme fatale, une tare assassine qui le plaçait clairement en position de force. Feu, eau. Asphyxie. Une balle dans la tête, la lame d’un couteau lui tranchant la gorge – la mort n’avait plus aucune prise sur Alec Lynch. Qu’elle vienne d’un dégénéré, ou d’une cause naturelle quelle qu’elle soit. Comme quoi, il y avait bel et bien, ici aussi, un quelconque juge autre qu’eux, qui avait apposé ses choix arbitraires sur l’un comme sur l’autre. Eux deux, si différents, et pourtant plus similaires qu’ils n’seraient prêts à l’admettre.
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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeLun 19 Oct 2015 - 23:38

o' death, won't you spare me over til' another year + alec 15fhjigo' death, won't you spare me over til' another year + alec Tumblr_n2qaqmRL1e1sip219o1_1280

But what is this that I can't see, with ice cold hands taking hold of me. When God is gone and the Devil takes hold, who will have mercy on your soul?

L’affrontement ne se déroulait pas tant entre le hunter et le mutant que dans la tête de ce dernier. Flamme ardente soufflée par des alizés violents, Priam était partagé entre cette pulsion de vie enflammant ses veines et ce givre meurtrier emprisonnant son cœur. Le brun n’était rien de plus qu’un prisonnier passant d’une geôle à une autre. On lui avait promis la liberté et pourtant il se retrouvait acculer tel un animal blessé sur le point de rendre son dernier souffle. Ses jambes l’avaient portée contre sa volonté, le pressant dans une énième chasse où il se retrouvait traqué. Il était lassé, abattu. Fatigué de devoir défendre sa vie à chaque coin de rue, dans chaque allée. Le brun n’avait pas choisi sa condition, pas choisi que cette mutation lui tombe dessus. Il n’était pas devenu un mutant par choix, contrairement au hunter lui faisant face. Ce n’était pas un rôle qu’il avait désiré. Cependant, dans cette grande loterie de la vie, le gamin perdu d’avance tira la pire des cartes, celle de la victime. Gibier dont la tête était mise à prix, à sa sortie de prison l’ex-détenu dû renouer avec les ombres ayant peuplées sa vie. A croire qu’on ne quitte pas la rue, jamais. A croire qu’il s’agit de plus qu’un endroit, plus qu’un sanctuaire. A croire qu’il s’agit d’une mère dont on n’abandonne jamais le sein, une présence réconfortante qui vous récupère lorsque cette chienne de vie vous abandonne sur le bord du chemin. Et il avait retrouvé la rue. Retrouvé les méandres sinueux de ses détours, les courbes voluptueuses de ses faubourgs. Voilà comment il s’était retrouvé dans cette situation. Voilà pourquoi la main armée de la mort s’apprêtait à abattre son jugement sans appel sur l’ombre de lui-même qu’il était devenu. Ombre abattue refusant de lever ses poings meurtris pour même tenter de se défendre. Le cœur du brun était à l’hiver, gelé sous une couche de verglas le détachant de l’instant. Ces dernières années n’avaient été qu’une répétition de ce moment. Une préparation pour l’apothéose, le tombé de rideau. Priam avait passé son temps les yeux posés sur la faucheuse. Il avait passé six ans persuadés qu’elle allait finalement le finir au détour d’un couloir, au cœur d’une cellule. Pourtant, un instant, il s’était cru à l’abri de ses doigts squelettiques. Un instant volatile écrasé par les pieds du hunter le menaçant de son arc. Il y avait quelque chose de brisé dans le cœur de Priam. Quelque chose de profondément tordu ne demandant qu’à finalement tomber en ruine. Un espoir. Une déception. Quelque chose l’empêchant de croire qu’il verrait une autre fois le soleil éclairer ses rétines. Avant même d’avoir levé les poings, le Mikaelson posait les armes. Mort en devenir, cercueil ambulant, il n’avait pas fière allure et pourtant, malgré un cœur éteint, il pouvait toujours en entendre les battements. Des battements de plus en plus furieux et erratique prêt à l’arracher à cette nuit sans fin. Prêt à le ramener chez lui, dans les bras d’une gamine qu’il ne connaissait plus très bien. Parce qu’il pouvait se battre pour elle. Parce qu’il ne pouvait pas l’abandonner. Parce que dans son cœur battant le rythme endiablé de la ruelle et de ces années passées à ses côtés. Au côté de cette fille qui avait partagé sa vie telle une étoile filante qu’il se retrouva à pourchasser de toute son énergie. Etoile filante toujours prête à lui indiquer la voie, offrir à ses mains brisées une raison de se lever. Offrir à ce cœur tordu une raison d’exister. Une raison de se battre, de se relever. Les mots du chasseur claquèrent comme une claque reçue par surprise. S’écrasèrent contre les entrailles du brun rajoutant de l’huile sur un feu qui refusait de s’éteindre. Le pyrurgiste savait qu’il s’agissait d’une invitation, une provocation cherchant à faire remonter le pire de sa personne à la surface. Malgré lui, malgré sa volonté de ne jamais se retrouver à cette place, de ne jamais plus commettre l’irréparable, Priam se lança tête baissé sur l’homme dont la forme physique traduisait sans nul doute sa dangerosité. Il se savait courir contre un mur de béton armé, s’apprêtant à sentir ses côtes éclaté sous le choc, pourtant il fonça. Fonça briser ses os contre son opposant qui le freina dans sa lancée sans aucune difficulté. Conscient de son infériorité physique, des mains du chasseur prêtes à le briser entre ses doigts, il se débattit quand même en cherchant à l’atteindre. Le brun voyait rouge, le cours pourtant toujours paisible de ses pensées troublées par cette rage consumant son être comme un feu de forêt. Il ne voulait pas lutter contre cette sensation ranimant son être. Il voulait se laisser aller à cette envie dévorante prête à lui brûler les doigts. Le regard fou de l’homme qui n’a plus rien à perdre, pas même lui-même, Priam sentait cette chaleur familière démanger le bout de ses doigts avant que le genou du chasseur ne lui coupe le souffle. La douleur l’empêcha de respirer une seconde alors que le gladiateur improvisé cherchait à conserver son équilibre. Lancer contre le bureau sous lequel il était caché plus tôt, tel un corps sans vie recraché par la mer, le mutant s’écrasa contre le rivage métallique du meuble. Le métal froid mordit ses côtes alors que le choc lui arracha un grondement de douleur. Priam avait passé sa vie à se battre. Se battre contre la vie, se battre contre le destin qui menaçait de l’annihiler à tout instant, se battre contre les autres et leur désir de le détruire. Au final, le brun n’avait cessé d’avoir les poings tendus, prêt à recevoir les coups. Il avait appris à rendre les coups, tendre l’autre jour lorsque c’était nécessaire. Pourtant, jamais il n’avait trouvé une raison capable de mouvoir ses poings en dehors de la gamine vivant de l’autre côté du pallier. La femme qui aujourd’hui lui offrait une raison de se relever et tituber jusqu’à retrouver ses marques. Se lançant tête en avant à nouveau, Priam savait qu’il s’agissait du geste désespéré d’un mort en devenir. Il savait que c’était l’impulsion de l’urgence qui mouvait ses jambes et le poussait à se jeter sur son opposé alors qu’un cri du cœur déchirait ses cordes vocales. Il n’était pas prêt à mourir, pas prêt à rendre les armes. Il y avait encore des gens prêt à l’attendre, des gens désireux de voir l’océan tiède de son regard. Cependant, avant même d’avoir pu atteindre la silhouette impétueuse du hunter, le brun rencontrât les dents glacées de sa lame. Sentant plus le froid que la morsure, il ne prit pas le temps d’évaluer ses blessures, persuadés qu’il pourrait tenir la distance. Sa vie n’avait été que souffrance. Une vie composée d’abandon et de départ précipité. Une vie qui n’avait pas attendu sa majorité pour le mettre face à la dure réalité des choses. Les gens disparaissent, sans un cri, sans un souffle, sans un dernier mot pour vous consoler. Allait-il finir comme eux ? Ces absents avalés par le courant qui avaient fini par l’abandonner ? Ne serait-il bientôt plus qu’un souvenir à la mémoire des gens qu’il avait aimé ? Des personnes pour lesquelles son cœur continuait à battre ? Les poings levés, les crocs serrés, le brun avait au cœur une rage qui refusait de disparaître. La douleur s’échappant de ses blessures le gardait dans l’instant présent, l’empêchant de se laisser rongé par cet appel au chaos, ce chant des flammes menaçant de tout submerger. Les coups qu’envoyaient le pyrurgiste étaient désordonnés, plein de cette fièvre impétueuse dont les gamins de la rue se targuaient avec fierté. Priam avait toujours mieux su recevoir les coups que les donner. Malgré tout, son poing droit arriva à atteindre le flanc de son adversaire, s’écrasant avec virulence contre les côtes de l’homme qui se contenta de recevoir le coup plein de ce flegme stoïque le caractérisant. Le Mikaelson ne se doutait pas que les jeux étaient truqués. Même s’il savait cette course perdue d’avance, il croyait pouvoir emporter l’inconnu dans sa chute. Quitte à partir en fumé, il voulait que ça soit en détruisant un autre de ces enfoirés. C’est pourquoi il continuait à lancer ses poings serrés en direction du hunter. Pourquoi il répartissait son poids d’une jambe à l’autre sautillant tel un boxeur de pacotille. Danseur étoile au milieu d’un champ de bataille, le brun arriva à éviter quelques coups de son adversaire, incapable de trouver une faille lui permettant de l’atteindre, avant de se résoudre à l’évidence. Il ne serait pas capable de l’atteindre de la sorte. Plein du désespoir de ceux qui ne savent pas comment en réchapper, Priam se lança tête la première une nouvelle fois. Se penchant en avant, il attrapa le chasseur à la taille tout en usant de la force dans ses jambes afin de le déstabiliser. Poussant le guerrier aguerri sans se soucier de sa silhouette sans défense à sa merci, il arriva à le plaquer au sol, s’écrasant sur ce dernier dans cette chute mal contrôlée. Pareil à un chiffonnier, le mutant arriva à porter un coup au visage de son opposant dans le chaos de ses mouvements. Il avait mal, nulle part et partout à la fois. Inconscient du nombre de coup qu’il avait reçu, il sentait pourtant le sang emplissant sa bouche. Peut-être c’était-il mordu la langue en s’écrasant sur son adversaire, ou qu’un mauvais coup lui avait éclaté la lèvre. Dans le chaos de cette bataille désordonnée pour vivre, le pyrurgiste avait perdu le compte des coups reçu proportionnellement à ceux reçus. Il sentait la douleur se répandre dans ses tissus comme une vieille amie heureuse de le saluer. Elle était là depuis le début, depuis la naissance et son premier cri, depuis la mort de sa mère et ce premier abandon ayant forgé sa vie. Depuis toujours elle avait été là, cela semblait naturel qu’elle vienne le saluer à un moment pareil. Durant ces potentiels derniers instants. Pourtant, la seule chose capable d’emplir son crane était des souvenirs. Les souvenirs heureux d’un passé l’empêchant de se laisser faire, le poussant à se battre, rendre les coups pour ne pas être le plus amoché des deux au final. Pourtant, le hunter s’apparentait à une armoire à glace, un bloc de granite sur lequel Priam s’usait les poings. A croire qu’il se battait contre du vent.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeSam 24 Oct 2015 - 1:01


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Le brasier de l’Enfer s’ouvrait sous leurs pieds, et de leurs voix presque angéliques, les démons des abysses les appelaient ; encore, encore. Encore, ils avaient ce champ empli de mort, de froideur, d’ardeur à même de guider les instincts de tous les hommes. Survivre, ne pas tomber, subsister au-dessus du cadavre de l’adversaire. Combien de fois Lynch avait-il connu cette valse ? Combien de fois avait-il affronté des monstres défaits de leur nature humaine, frôlant la main du Diable sans tomber sous sa prise ? Treize longues années d’expérience – ces simples mots suffisaient déjà à n’importe qui pour comprendre qui ils avaient en face, quel chasseur se pointait juste devant eux avec la ferme volonté de leur arracher la vie. Treize ans, et jour après jour des chasses qui avaient sculpté son corps, affiné son esprit et affuté le moindre de ses gestes ; Lynch ne s’était que trop rarement laissé le temps de souffler. Il n’avait pas voulu être rattrapé par les doutes d’abord, les questionnements – le gamin d’Elizabethtown qui s’était vu avoir n’importe quelle vie, sauf celle-ci. La vengeance avait été son moteur, ardente et brûlante ; impétueuse et inévitable, elle avait gouverné tous ses gestes, toutes ses nuits sans dormir, les heures d’entrainement à épuiser chaque fibre de son corps, à déchirer sa peau. Encore, encore, et encore. La mélopée de la vie du Lynch ressemblait à un cercle qui se répétait à l’infini : la seule différence était, qu’après plus de dix ans à faire la même chose, la conviction pulsait en lui avec la même détermination que son cœur qui n’voulait pas s’arrêter. Ses tripes, qui s’accrochaient farouchement à la vie née des actes des dégénérés : il leur aurait foutus la paix, se serait presque foutu de leur existence s’ils n’avaient pas choisi eux, de venir jusqu’à chez lui pour assassiner toute sa famille. C’n’était là que la marche justicière d’une existence parmi tant d’autres, mise en place par un homme au nom de Duncan qui avait désormais une éternelle demeure sous terre ; il bouffait les pissenlits par la racine depuis six longues années déjà, et Alec Lynch, gosse d’Elizabethtown sans histoire, était devenu une bête assoiffée du grandiose sentiment de justice qui s’était dégagé de cette entrevue – bien courte. Le gamin ne serait qu’un minuscule élément de la chronologie qui s’était enclenchée lorsque le fils des Lynch avait décidé de prendre les armes, et d’arracher cette revanche méritée des griffes de ceux qui s’étaient eux-mêmes déclarés comme ses ennemis. Ce soir, demain, naguère ; plus rien n’avait d’importance dans la marche imprenable des volontés du chasseur – il ne lâcherait pas, pas avant d’avoir ôté chaque parcelle d’âme du corps frêle du jeune homme en face de lui. Il n’était pourtant pas si impressionnant, ni même effrayant, ni même synonyme d’un danger sur pattes ; il y avait sûrement des dégénérés à Radcliff qui s’avéraient bien plus imprévisibles et menaçants que lui – mais ce soir, il y avait eu une main hasardeuse, une seconde de flottement qui avait fait leurs chemins se croiser. C’était là, probablement, que beaucoup jugeaient l’injustice de la chasse.

Le temps des mots échangés, des petites rixes et des débats d’idées, était désormais passé : dès l’instant où il lâcha l’arc qui faisait habituellement le prolongement de sa main, Alec avait su vers quoi il s’orientait – la chasse était faite de ça, de ces goûts brutaux et risqués, le combat au corps à corps, deux énergies entrant brutalement en collision. Presque de bien des façons, ce genre de duels attisait sa volonté plus encore que l’observation silencieuse, la chasse lointaine au gibier fuyard qu’il pourrait abattre d’une flèche dans le dos. C’n’était pas son genre, c’n’était plus son genre depuis qu’il avait gagné une bien funeste réputation, après avoir foutu une balle entre les deux yeux de Johan Lachlan. Certains parmi ses ennemis le disaient probablement lâche, trouvaient toutes les expressions possibles et imaginables pour décrire l’homme qui était venu, fendant la foule, abattre de sang-froid un transmutant qui avait perdu le contrôle sur sa tare. Il n’avait pas cherché à faire quoique ce soit d’autre, parce qu’il n’y avait rien eu d’autre à faire. Comme ce soir, comme tous les soirs précédemment : le seul moyen d’endiguer la menace qui allait dévaster Radcliff, était d’enlever le problème à la racine. Les transmutants, tout c’qu’ils représentaient, et leur pathétique besoin de se rebeller contre un système qui ne voulait pas d’eux. A juste raison ; les Lynch et de nombreuses autres familles humaines et sans histoire l’avaient appris à leur tort. L’acier glacial du poignard avait trouvé la chair du gamin, non pas en des morsures mortelles, plutôt en quelques estafilades sanglantes, dangereuses, mais si facilement balayées par une volonté incandescente. Ça ne semblait guère ralentir le transmutant, ni même entamer sa férocité ; Lynch ne cilla pas, Lynch ne se laissa pas happer par une inquiétude perfide – il était encore loin d’avoir perdu la bataille, et conservait encore la domination de chaque instant. Il n’avait pas perdu pieds. Il n’était pas dévoré de l’intérieur par ces mêmes ressentiments qui débordaient de chacun des pores de son adversaire. La prise ferme de ses doigts se resserra autour du manche du poignard : flèche, lame, vaccin, aucun sort n’était préférable à l’autre, mais le hunter se satisferait aisément d’une de ces trois issus. Et la combattivité de l’inconnu n’y changerait rien. Rien, pas alors même qu’il bondissait sur ses pieds, rapide mais imprécis, véloce mais brouillon – Alec pouvait prédire le moindre de ses gestes, ses pitoyables attaques étant aisément détournées – c’en était presque amusant, quand bien même Lynch ne désirait jamais ressentir le moindre jeu dans le fait de traquer et éliminer un danger potentiel. Dans tous les cas, le dégénéré préférait user de ses pitoyables attaques à main nues plutôt que d’avoir recours à cette mutation qui l’avait trahi, quelques poignées de minutes plus tôt : n’en avait-il donc pas le contrôle ? Il n’eut qu’une seconde pour se poser la question, avant de devoir virer rapidement sur un côté, évitant un poing lancé à toute allure, une jambe qui virevoltait sans efficacité aucune. Il aurait pu continuer comme ça, prolonger la danse de leurs corps, le combat de leurs volontés, jusqu’à ce que le gamin s’épuise, et l’achever par la suite – la stratégie semblait bonne, et même efficace. Elle permettrait à Alec de préserver ses forces pour une attaque musclée, éclair et assassine. Les choses auraient pu se dérouler si facilement, si le transmutant ne se transforma pas en créature rageuse, fonçant tête la première sur lui. De ses bras, de toute sa volonté, il l’attrapa par la taille, l’entrainant en arrière avec une force que le chasseur avait eu la mauvaise idée de ne pas lui soupçonner – l’imprévisibilité du terrain, combinée au match déchaîné de leurs deux corps, Alec trouva rapidement le sol, sa chute précipitée par des morceaux de bois et de métal qui se trouvaient à proximité.

Ni le sol ni le dégénéré n’eurent raison de lui pourtant, dégénéré tout autant que son adversaire, les plaies et les douleurs disparaissaient aussi vite qu’elles apparaissaient, chaque fibre de son corps trahissant ce secret qui ne devait pas s’ébruiter. Si le gamin venait à le remarquer… fini de jouer. Alors même qu’un poing trouvait le chemin jusqu’à l’une de ses mâchoires, Alec sentit sa volonté gronder, hurler dans ses tripes dans l’exigence qu’il reprenne le contrôle – il ne pouvait pas se permettre de faire durer ce combat plus longtemps que ce n’était nécessaire. Il avait la possibilité de dominer, tous les talents et toutes les ressources nécessaires pour mettre à mal chacune des minables attaques du gamin. Une seconde plus tard, il vrilla vivement de la tête, esquivant un coup de la part du transmutant, qui eut sans doute les doigts qui partirent s’écraser contre le sol dur sous eux. Une assez bonne distraction, une ouverture grandiose que Lynch saisit sans hésiter : la force de son coude lancé à toute allure trouva la gorge du gamin, blessant la trachée sous la peau de son cou, coupant le souffle de l’adversaire impétueux. Celui-ci sembla suffoquer ; il aurait suffi d’un coup plus précis encore, plus fort et plus pensé pour que l’attaque soit mortelle, détruisant littéralement les voies respiratoires du jeune transmutant pour le faire agoniser au sol. Ça n’avait pourtant pas été assez, probablement parce que ce n’était pas ce que Lynch avait voulu accomplir : il parvint malgré tout à glisser un de ses pieds sous l’abdomen du gosse, l’envoyant valser dans une chute vertigineuse, son dos à lui trouvant cette fois-ci, le sol poussiéreux. « Quoi, alors ? Pas de flammes ?! » le chasseur ne se plaisait guère généralement, dans des petites provocations de ce genre : mais l’ennemi était ce soir un gosse prétentieux et imprévisible, un petit con uniquement gouverné par ce que lui dictaient ses entrailles. Le provoquer était la clé pour écourter ce duel, indéniablement ; il suffisait que le gamin se remette à se jeter dans le combat tête à la première, balançant ses poings sans se soucier des ouvertures qu’il dégageait sur des zones sensibles et vitales de son corps. Un faux pas, un faux pas, c’est tout ce dont il avait besoin. L’œillade furieuse analysant le transmutant, Alec s’était relevé, une trace de sang ayant passé ses lèvres ; il n’y avait pourtant plus la moindre entaille, pas même l’esquisse douloureuse de l’attaque qu’il s’était prise en pleine tronche. « Peut-être bien que j’te rendrais un service en t’vaccinant. Ou en te tuant. » c’n’était généralement pas ce que pensaient les dégénérés quand il leur enfonçait l’aiguille traitresse sous la peau – mais il pouvait toujours y avoir des exceptions, probablement ? Là, sous la lumière blafarde des éclairages de rue filtrant à travers une fenêtre salie, Alec toisa son bien jeune adversaire – ce fut à son tour à lui, de sauter le premier dans la bataille cette fois-ci. Il fallait qu’il l’ait à l’endurance, à la dextérité – au talent dont manquait indéniablement ce gosse des rues ; l’inconnu avait toutes les allures de ces délinquants à l’air revêche, mais rarement capables de fournir quoique ce soit de l’autre côté. De la force de ses bras, il n’eut aucun mal à repousser la fine carcasse du gamin contre un mur, à quelques pas de là – le coup de poing partit, vif et violent, faisant vibrer les phalanges du Lynch tout autant que son bras tout entier, le visage du transmutant qui vacillait, à moitié assommé par la brutalité de l’attaque. Le coup qui suivit partit dans les côtes, juste dans les dernières à droite, de quoi bloquer l’air dans les poumons du transmutant, et grandement ralentir sa capacité à reprendre son souffle. Il n’était pourtant pas question de s’y frotter et de s’y brûler, Alec balança finalement son pied dans le torse du gamin, n’aidant en rien sa condition, mais l’envoyant valser à travers le mur pourri contre lequel ils avaient été rabattus, quelques instants plus tôt. L’entrepôt tombait en ruines, des fondations jusqu’à la charpente – les murs n’étaient pas différents, si prompts à tomber en miettes aussitôt que le vent s’engouffrait dans les couloirs. Le transmutant au sol, Lynch tira une des flèches de son carquois, sans arc cette fois-ci ; une arme totalement acceptable et maniable, pour finir le boulot – ce qu’il comptait bien faire, au moment de passer par-dessus le corps au sol, se pencher sur l’adversaire qu’il sentait presque avoir rendu les armes. Peut-être. Sans doute. Les dégénérés finissaient toujours par perdre.
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Priam Mikaelson
Priam Mikaelson

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MessageSujet: Re: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeMar 27 Oct 2015 - 21:31

o' death, won't you spare me over til' another year + alec 15fhjigo' death, won't you spare me over til' another year + alec Tumblr_n2qaqmRL1e1sip219o1_1280

But what is this that I can't see, with ice cold hands taking hold of me. When God is gone and the Devil takes hold, who will have mercy on your soul?

Priam était un amoureux des causes perdues. Un coureur perdu d’avance qui s’échinait à rattraper son retard sur la vie. Le brun n’avait eu de cesse de se battre contre le temps, contre le vent aussi. Se battre contre ces secondes lui ayant fait défauts avec cette mère que les années allaient finir par effacer. Se battre avec ce père aimé autant qu’il était abhorré en cherchant toujours à s’émanciper un peu plus de son joug destructeur. Les poings défaits, le cœur en jachère, le mutant n’avait eu de cesse de se relever, recevoir les coups pour se remettre à avancer de plus belle. Mais pas pour lui. Pas pour cette carcasse émaciée qu’il trainait dans son sillage comme un boulet à son pied. Le Mikaelson se battait pour les autres, pour la vie, pour cette fille qui lui avait donné un sens que les années n’avaient su lui arracher. Le gamin était un enfant sans espoir, l’adulte un homme dont les déboires ne purent presser la tête un peu plus sous l’eau. Il avançait à contre-courant, nageant contre le flot incessant de ces âmes perdues prêtent à le trainer avec lui vers les abysses. Pourtant, le pyrurgiste ne ressemblait en rien à son adversaire. Malgré les années passées à se battre, la peur lui déchirant les entrailles alors que les mains ensanglantés s’abattaient contre sa chair, alors que de ses poings brisés il rendait les coups, il n’était pas un combattant. Il ne le serait jamais. Priam était un survivant. Un égaré que la vie avait décidée de bousculer encore et encore, s’amusant de le voir essuyer les coups, affronter ses torts. Le gamin des rues n’avait jamais eu les choix. Dans ce monde en noir et blanc où il avait passé sa vie, la violence faisait preuve de loi. Pourtant, cette violence-là, celle des gamins au cœur trop gros pour ce même torse trop étroit, elle n’avait pas le goût de celle de son adversaire. Leur violence, à ces gamins de personne, s’apparentait à une fleur fanée. Un espoir brisé qui s’écrase contre la chair. Celle du hunter lui faisant face s’apparentait à la mort, dans sa froideur et sa minutie. Elle en était d’autant plus effrayante que dans ses prunelles sans fond ne semblait danser aucun désir, aucun espoir. Rien que du vide, le néant infini des hommes dont les actions n’avaient plus de sens. Dans ce regard-là, froid et chirurgical, le mutant savait que la sentence était tombée. Il se savait jugé coupable et condamné, mort en sursis attendant que la sentence ne soit appliquée. Pourtant, le brun n’avait rien fait. Rien fait d’autre que d’être né avec le mauvais gêne. Rien fait d’autre qu’être le fruit d’une évolution qu’il n’avait pas choisi, vainqueur perdant d’une loterie à laquelle il n’avait pas voulu jouer. Alors, il se battait comme il l’avait toujours fait, agitant ses membres fatigués contre un vent mauvais. Un souffle glacé désireux de le balayer une fois pour toute, faire s’effondrer ses fondations et le voir disparaître sous terre. Il savait que ça ne servait à rien de dialoguer, chercher à faire rentrer un quelconque sens dans le crâne de ce chasseur dont les heures d’entraînements acharnés avaient menés à cet instant. Pourtant, l’ex-détenu ne pouvait se résoudre à user de ses talents. Il avait peur. Peur de l’étendue de ces derniers. Peur de voir que malgré le contrôle relatif qu’il possédait il se retrouve à nouveau spectateur impuissant d’un spectacle funeste qu’il n’avait invoqué. Malgré cette peur, ce désir de ne pas recourir à son don,  le Mikaelson n’était pas idiot, il se savait perdu d’avance dans de pareilles conditions. Le chasseur avait l’ascendant sur lui et lui aucun moyen de rivaliser physiquement face à cette machine de guerre. La force du désespoir entama néanmoins la superbe de son adversaire, le prenant par surprise dans un râle enragé. Porté par l’excitation de ce premier contact réussi, malgré l’étourdissement prenant ses mouvements dans la chute, il sut reprendre pied assez vite que pour atteindre le hunter au visage. Sautant sur l’occasion dans l’espoir fou de réitérer cet exploit, Priam vint s’éclater les phalanges contre le sol. La douleur eut à peine le temps de se frayer un chemin jusqu’à son cerveau pour qu’il l’encode que déjà le hunter avait repris l’ascendant. Le coude de ce dernier, venant faucher sa gorge avec une aisance indubitable, anima un feu sans précédent en l’être du mutant. Le souffle coupé, les sens en alerte, incapable de savoir d’où venait la douleur, le brun sentit la panique envahir progressivement son corps. L’air se faisait rare dans ses poumons, ses inspirations chaotique peinant à amener l’air salvateur jusqu’à son torse se soulevant fiévreusement dans la peur. La douleur ne ressemblait à rien de ce qu’il avait connu. Elle était partout et nulle part à la fois, tangible et pourtant volatile. Il sentait celle-ci enflammer ses poumons alors que l’air se faisait rare et que sa gorge comprimée sous le coup tentait tant bien que mal d’amener jusqu’à ses bronches. Cherchant instinctivement à porter une  main à sa gorge endolorie, le pyrurgiste eut à peine le temps de frôler l’organe blessé que déjà les pieds du chasseur le repoussèrent sans difficulté. Pareil à une poupée de chiffon entre les doigts sadiques de son geôlier, il s’écrasa à nouveau contre le sol. La douleur était partout, enflammant chaque fibre de son être ayant été mise à mal par l’inconnu aux allures de mort. Le gamin des rues n’avait jamais connu ça. Il avait connu la douleur, connu la violence des êtres sans cœur et pourtant jamais il n’avait gouté à une forme aussi pure de la souffrance. Il pouvait sentir ses nerfs se pâmer d’effroi face aux signaux nociceptifs enflammant son être. A cet instant, le mutant savait qu’il aurait pu garder la tête baissée, laisser ses gémissements plaintifs s’élever dans l’air jusqu’à ce que le hunter prêt à l’achever n’accomplisse son office. Il savait que cette mort n’était pas honorable, mais peut-être qu’elle serait enviable à celle que lui promettait son futur s’il venait à se relever. Il avait mordu la poussière à de trop nombreuses reprises pour ne pas savoir que cette fois-ci c’était différent. Malgré lui, ses yeux s’embuèrent des larmes douloureuses dignes des hommes brisés. Digne de ces hommes qui avaient toujours su encaisser les coups et pourtant qui venait de craquer sous la pression, sous cette douleur naissant au bout des doigts de leur bourreau. Déglutissant dans un râle déchirant ses entrailles, Priam avait fait de la douleur son amante effarouchée. Il la sentait enflammer ses veines, allumer chaque parcelle de son cerveau alors que son corps n’était plus qu’un réseau de souffrance reliée à son cœur dont les battements erratiques ne demandaient qu’à s’effacer, oublier, ne plus ressentir. Les yeux clos, las de ce sempiternel affrontement avec le monde, avec la vie ou les représentants de la mort, il porta une main à sa gorge. La douleur était là, plus présente à sa conscience que partout ailleurs. Plus tangible et irrévocable que dans le reste de ce corps brisé par la souffrance. Il sentait l’air se frayer un chemin sinueux jusqu’à ses poumons, ses doigts se serrer autour du nœud invisible l’empêchant de respirer, l’empêchant de réfléchir. Enregistrant avec peine les mots de son bourreau, le son qu’il arriva à arracher à cette corde tordue par la douleur ressemblait plus au gémissement plaintif d’un animal implorant la mort qu’ à celui d’un être prêt à se battre. Pourtant, dans des mouvements moins aisés et plus lent que son interlocuteur, le Mikaelson se redressa, refusant de mourir comme un chien abattu sans un regard en arrière. Quelque chose en lui s’agitait, sous la peur, sous la douleur, rien de plus qu’une braise, une étincelle prête à s’éteindre. Parce que lui refusait de s’éteindre, refusait de disparaître sous une bourrasque de vent vengeresse. Il avait encore trop de choses à dire, à vivre. Aveugle à tout sauf à cette douleur l’empêchant de voir clair, Priam ne se rendait pas compte de ce qu’il ratait. Inconscient de la nature de son adversaire, il ne savait pas que le combat était truqué d’avance, que ses chances d’en réchapper étaient infimes. Les mots du chasseur se pressaient à ses oreilles alors que le brasier de sa colère se ravivait. Se remettant debout à grande peine, ses membres ralentis par la douleur et le sang s’échappant de ses plaies, Priam n’eut pas le temps de réagir que déjà le hunter le repoussait contre le mur le plus proche. Malgré lui, malgré cette lucidité effarante ravivant ses sens et cette souffrance qu’il ne pouvait ignorer, l’ancien gamin des rues ne put s’empêcher de voir ses pensées se dissoudre dans l’air. Il observait les lieux, prêt à rire de l’ironie si l’instant avait été plus propice et la douleur ne l’empêchait pas de respirer correctement. Il était né dans un endroit aussi insalubre que celui-ci. Rien de plus qu’un bâtiment tenant fébrilement sur des fondations pourries jusqu’à la moelle. Dans le fond, ça n’avait rien d’étonnant qu’il s’éteigne dans un lieu similaire. A croire que la fresque de sa vie n’était rien de plus qu’une tâche. Le genre d’éclaboussure rougeâtre qu’on s’évertue à nettoyer d’un canevas déjà sali par les années. Le poing rencontrant sa mâchoire n’arriva pas à arracher au brun une quelconque plainte. L’espace d’une fraction de seconde, rien de plus qu’un infime instant, il crû perdre conscience sous les coups. Peut-être était-ce le cas, peut-être n’était-ce rien de plus que le souhait brisé d’une âme en peine prête à tout pour fuir la douleur. Ne tenant presque plus sur ses jambes, le dernier coup envoyé par le hunter acheva de tordre ses poumons écrasés par la douleur alors qu’il traversait le mur pourri qui avait tenu avec peine. Le souffle court, les battements erratiques de son cœur se faisant plus présent à ses tempes, Priam ne contrôlait plus rien. Il n’était pas feu. Il n’était pas glace. Il n’était rien de plus que la douleur fiévreuse comprimant son être sous son étreinte brisé. Il sentait les larmes couler involontairement de ses yeux alors que, entre le sang et les larmes, il cherchait à retrouver ce souffle de vie l’animant. L’air peinait à entrer dans ses poumons et malgré lui il pouvait sentir le chaos se frayer un chemin jusqu’à son cerveau. Il n’était sûr de rien. Rien d’autre que l’arme se profilant dans son champ de vision. Rien de plus que cette frayeur glaçant ses veines et cette certitude de ne pas avoir tout dit, de n’en avoir jamais assez dit. A personne. Pas Octavia. Pas son père. Personne. Recouvrant son souffle avec difficulté, la panique fut remplacée par un sentiment envoutant qu’il ne pouvait décrire, il n’était maître de rien. Ni des flammes entamant les semelles de ses chaussures, ni du feu dansant sous ses paupières et consumant les vêtements sur son dos. Il sentait la morsure brûlante de ces flammes danseuses étoilées sous sa volonté encore inconscient dû fait qu’il se mouvait aussi sous la leur. Le feu était apparu sans prévenir, consumant les vêtements du brun alors que dans un terrible élan vers la vie il tapa dans le tibia de son assaillant. La douleur était partout et nulle part à la fois, amante du feu animant ses entrailles. Feu prêt à tout consumer sur son passage, enflammant sans mal les morceaux brisés du mur sur lequel le corps brûlant de Priam s’était écrasé. D’une voix qu’il ne reconnaissait pas, dans un souffle beaucoup plus court que celui d’autre fois, le brun gronda comme le tonnerre : « Tu ne peux pas me tuer ! » Un bras tendu vers le hunter, dans un prolongement de ses pensées inconscientes, le feu se fraya un chemin jusqu’à l’arme de celui-ci alors que Priam faisait de son mieux pour se redresser. Autour de ce dernier n’apparaissait plus qu’un champ de bataille. Autour de lui dansait les guerriers isolés de son esprit, flammes prêtent à dévorer tout sur leur passage alors que sa main blessées se crispait sous l’effort que lui infligeaient ces invocations. Le regard du mutant, comme son corps partagé entre les flammes prêtent à l’avaler et les haillons consumés pendant sur sa chair rougie, n’avaient plus rien d’humain. Il était l’incarnation du feu le nourrissant, la poupée des flammes se servant de sa carcasse pour se repaître du bâtiment et de son adversaire. Priam était feu. Priam était flammes. Plus rien d’autre qu’un élément prêt à tout détruire sur son passage.  
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeJeu 29 Oct 2015 - 19:40


my name is death and the end is here
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death someone would pray, could you wait to call me another day. the children prayed, the preacher preached. time and mercy is out of your reach. i'll fix your feet til you cant walk. i'll lock your jaw til you cant talk. i'll close your eyes so you can't see. this very hour, come and go with me. i'm death i come to take the soul. leave the body and leave it cold to draw up the flesh off of the frame, dirt and worm both have a claim, nothing satisfies me but your soul w/priam mikaelson & alec lynch.

Il y avait là une ironie grandiose, un sarcasme criant derrière les apparences : combien de pyurgistes Alec avait-il déjà vaincus, force de combats musclés, d’attaques surprises et furtives ? Son premier, il se souvenait bien de son nom ; Duncan de par son patronyme, un prénom qu’il ne s’était pas donné la peine de retenir – mais l’écho glacial des actes passés se répercutant dans chaque parcelle du corps du Lynch. C’était pour cet homme, à cause de cet homme que le gosse d’Elizabethtown avait décidé de prendre les armes, de rejoindre l’armée des chasseurs, leurs ambitions bouillonnant dans ses veines. Il lui avait fallu sept ans, sept longues années d’entrainement, de course contre la montre, de lutte intraitable et insatiable pour arriver au but : il avait offert au meurtrier de ses parents, une fin clémente, quatre flèches à la trajectoire soigneusement calculée – douloureuses, mais empoisonnées d’une mort inévitable. Une compassion que le bourreau qu’avait été Duncan, n’avait jamais offert à ses propres victimes – les pyurgistes, leurs actes et leur mort, avaient une saveur toute particulière aux lippes du fils Lynch. Un relent d’autrefois, signe du cercle vicieux qui en revenait au même point : le justicier dont les pas le ramenaient toujours face à des ennemis aux mêmes monstruosités. C’en était une ; et cette fois l’argument était indéniable, synonyme de meurtre, de menace et de deuil incessant pour l’homme qu’il était – c’était la raison implacable du chasseur qu’il était devenu, qui alimentait chacun de ses gestes, chacune de ses vastes attaques lancées au poitrail de son adversaire. Alec l’orphelin d’il y a six ans plus tôt, ce serait volontiers jeté à la gorge de son adversaire, jusque dans les abysses de l’Enfer pour y poursuivre le meurtrier de ses parents, rien que pour avoir l’assurance que le travail avait été fait. Mais le dénommé Duncan au visage empli de surprises, n’avait jamais opposé la moindre résistance – sans doute avait-il toujours vu l’étau du destin se resserrer autour de lui : l’énième victime qu’avait été Lynch, avait simplement été chanceux d’être celui à commettre ce pas décisif le premier. D’autres seraient venus, si ça n’avait pas été lui ; et auraient arraché d’entre les mains désespérées du fils sans famille, la revanche qui l’avait tant alimenté. Non, ficher ces flèches en plein dans le cœur de l’assassin qui avait laissé les corps de ses parents se vider de leur sang sur le sol, n’avait rien eu de confortant ; jamais. Jamais ; et la marche impérieuse, mécanique de la chasse ne supprimait en rien ces démons, le jadis empli de ces regrets amers – sans doute que ça ne faisait que changer quelque chose, sauvait d’autres familles, d’autres gosses de riches insouciants, de vivre ce qu’il avait eu à traverser. C’gamin n’aurait pas été traité différemment du reste de l’humanité, s’il n’avait pas eu cette monstruosité dans ses gênes – cette traitrise, sélection naturelle qui lui avait dessiné une cible dans le dos. Alec n’en était plus à s’interroger sur l’innocence des dégénérés : beaucoup trop d’entre eux qu’il avait croisés, avaient été ceux qui avaient enflammé eux-mêmes la ligne de leur destinée, attirant l’attention des chasseurs autour d’eux. Le Lynch ne traquait pas les gamins dans leurs lits pour arracher la menace à la racine, il n’allait pas ferrer les vieux mutants dans leur maison de retraite : tous se retrouvaient toujours sur le terrain, armés de leurs tares, prêts à soumettre le monde à leurs pieds, au gré de leurs choix.

La flèche serait justice, implacable justice et guère un meurtre de sang-froid commis au détour d’un bâtiment délabré de la zone industrielle : les pulsions qui animaient le chasseur n’étaient pas celles qui guidaient les assassins en puissance, les hommes comme le Duncan dans lequel il avait plongé ses prunelles cristallines avant de l’abattre. Tuer était cependant le seul moyen d’endiguer la menace, de stopper l’hémorragie avant qu’elle ne déborde sur le monde : il ne s’plaisait pas à le faire. Il ne s’plaisait pas à foutre des coups assassins droits dans le corps frêle de son adversaire – le gosse faisait trois têtes de moins que lui, était bien moins taillé pour le champ de bataille que lui ; la guerre était courue d’avance. Mais Lynch ne faiblissait pas : à chaque fois que l’adversaire reprenait sa position sur ses pieds, de nouvelles salves d’attaque pleuvaient, guère généreuses à l’égard de celui qui défiait toutes les lois naturelles, toutes les lois de Radcliff et l’humanité entière sous ses pieds. Peut-être bien, que le gamin sans nom n’était pas une menace particulière – à l’heure actuelle – peut-être bien qu’il n’avait rien de l’adversaire sanguinaire qu’on dépeignait si aisément quand on parlait des dégénérés, désormais. Peut-être bien qu’il y aurait eu une part de lui à même de pouvoir sauver le monde. Tout aussi aisément que le détruire : l’équilibre des forces était prompte au déséquilibre, et Lynch s’appliquait simplement à supprimer la balance plutôt qu’à tenter le diable. Car une fois défaits de leurs chaines, les transmutants ne pouvaient être que des bêtes revanchardes lancées dans le néant. La preuve indéniable à ces croyances, il l’eut bien assez tôt : alors que son bras puissant avait lancé la flèche presque sur la jugulaire du gamin - quelques centimètres, qui se suspendirent entre la vie et la mort sous les grondements pernicieux et monstrueux des flammes qui naissaient déjà. Le dégénéré perdait probablement pieds, mais plus encore que cela, c’était un visage hideux que revêtait cette mutation recelée dans ses entrailles. Bien loin des traitrises du corps du Lynch, ses plaies qui se refermaient en une fraction de seconde, ses os qui se ressoudaient dans un craquement morbide à même de filer la nausée à n’importe qui. A chaque fois qu’il flirtait avec la mort, et était ramené par cette chose collée à ses cellules, Lynch se sentait perdre peu à peu de son humanité : ça n’avait rien à voir, pourtant, avec la créature sortie des Enfers les plus incandescents, qui se dressait face à lui. Y avait-il encore un gamin là-derrière ? Le faciès de la proie qu’il aurait abattu sans distinction aucune, sans arrière-pensée, sans même le moindre regret pour le pourchasser dans la nuit ? Non, l’espèce de fragile comédien qui avait frissonné sous la protection factice d’un bureau métallique planqué dans un entrepôt, n’était plus là ; avalé par les flammes, consumé par l’incendie de son être, qui aspirait déjà toute l’oxygène de la pièce. C’était plus qu’une mise à nu, ici, chaque vêtement et apparat avalé par le feu qui collait à la peau du gamin aux apparences si humaines, presque fragiles il n’y a pas si longtemps que cela – c’était la révélation à l’état pur, l’épiphanie qui avait glissé sous la peau du chasseur qu’il était devenu, il y a de cela treize ans. C’était un monstre comme ça, au visage similaire et à l’Enfer au bout des doigts, qui avait exterminé ses parents sans même qu’il ne puisse faire quoique ce soit, lui, le fils trop absent, l’ingrat qui avait cherché justice trop tard- sur les cadavres froids de ses propres géniteurs. Dans l’océan brûlant du face à face, ce n’est guère l’inquiétude qui prit le pas sur tout le reste : au contraire, s’il y avait un adversaire apte à affronter le feu démoniaque du dégénéré, c’était bien Alec Lynch – peu importait si cela devait trahir son secret, si cela exposait sa propre tare à quelqu’un.

C’était un quelqu’un voué à mourir, ici et maintenant. Les secondes s’étaient à peine écoulées, portées par les flammes dansantes et rougeoyantes produites par le transmutant : Alec tira son arme de service, ce flingue qui avait sûrement plus servi à traquer de ces ennemis inhumains que des voleurs à la petite semaine, des délinquants quelconque errant dans les rues de Radcliff. Au Diable l’arc et les flèches, celui-ci avait déjà été léché et avalé par les flammes ; au Diable le défoulement grandiose qui s’était joué quelques minutes plus tôt, sous le coup de leurs poings, sous le combat de leurs corps prêts à se déchirer. Lynch allait tirer, lorsque le sol se déroba sous ses pieds – les flammes qui émanaient du transmutant avaient même commencé à dévorer la charpente, les supports métalliques et chaque élément du bâtiment : plus les minutes s’épaississaient, plus l’entrepôt désespéré et abandonné était voué à tomber en ruines. Dans sa chute vers l’étage du dessous, Alec avait pressé la détente de son arme, signe grandiloquent de l’imminence de son attaque, mais également de la force des imprévus. Il eut tout juste le temps d’entendre l’explosion, de voir le dégénéré réagir à la balle qui se ficha dans sa cuisse, déviée par la nouvelle péripétie : la chute fut aussi vivace que désagréable – et une des chevilles du chasseur sembla céder sous la prescience des mètres qu’il venait de faire dans un saut vertigineux. Elle craqua, discrète par rapport au bourdonnement incandescent au-dessus de la tête du chasseur, créé par les flammes qui avaient désormais échappé au contrôle du transmutant. La chaleur bouffait l’air, le rouge des flammes faisait tâche dans la nuit ; et la structure du bâtiment craquelait déjà. Pas de temps à perdre, Alec se releva, n’ayant qu’à masser dans une moue douloureuse, sa cheville endolorie pour que sa mutation fasse tout le travail à sa place. Encore. Toujours. L’orgueil du Lynch ne s’en trouva que mise en dérive – l’important désormais était de sortir de cet endroit maudit avant qu’il ne s’effondre littéralement sur sa tête. Le dédale de couloirs n’avait pourtant rien de similaire avec le trajet d’arrivée qu’ils avaient fait – Alec se retrouvait là dans une toute autre part du bâtiment, mais un espace sur lequel dégoulinaient déjà des morceaux de sol incendiés de l’étage du dessus. Le chasseur s’y lança sans hésiter, parcourant les mètres sans que la fatigue ne vienne se mêler à l’adrénaline sous sa peau ; il trouva bien vite une baie vitrée craquelée, salie par la saleté et la poussière – s’y jetant au travers, il n’savait que trop bien, que peu importait la hauteur de la chute, il y survivrait. Celle-ci ne fut pourtant que de trois mètres tout au plus ; le jeune homme ayant rejoint les étages les plus près du sol – et la nuit lui parut subitement bien glacée, en comparaison de l’Enfer enflammé qu’il venait de quitter. Le transmutant était-il toujours à l’intérieur ? C’était un acte de lâcheté, un échec à l’état pur pour l’orgueil du Lynch, que de devoir compter sur les bouts de bâtiment, ou l’intensité des flammes, la toxicité des fumées pour achever son travail. Probablement que ce n’était que partie remise, de toute manière.


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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: o' death, won't you spare me over til' another year + alec   o' death, won't you spare me over til' another year + alec Icon_minitimeSam 7 Nov 2015 - 22:45

o' death, won't you spare me over til' another year + alec 15fhjigo' death, won't you spare me over til' another year + alec Tumblr_n2qaqmRL1e1sip219o1_1280

But what is this that I can't see, with ice cold hands taking hold of me. When God is gone and the Devil takes hold, who will have mercy on your soul?

L’humain venait de disparaître derrière les flammes de l’enfer. Chien à trois têtes prêt à saluer les âmes en peine venues se perdre dans un Styx embrasé. Mort en devenir, réceptacle vidé de toute humanité, le Cerbère affamé avait pris le pas sur l’humain, sur l’homme brisé prêt à s’éteindre entre les doigts du chasseur.  Dans le regard de braise du mutant  ne semblait subsister rien de l’homme qu’il avait été, ne restait rien de plus que les yeux du prédateur prêt à se fondre sur sa proie. Ses traits inhumains étaient tordus en une grimace bestiale, un rictus souligné par le feu venant caresser ses joues consumées par le brasier s’échappant de chaque parcelle de son être. L’homme s’était effacé derrière les flammes ayant avalées son âme. Le Mikaelson était prêt à consumer ce bâtiment jusqu’à ses entrailles, purifier l’endroit en le ramenant à sa source, à l’absolu néant de ce qu’il avait été.  De Priam ne restait rien de plus que sa volonté de survivre. Rien de plus que cet impétueux instinct mouvant ce corps perdu au cœur des flammes. Ses traits n’avaient plus rien de similaire à ceux de l’homme juvénile au sourire diligent, de ses lèvres s’échappaient les volutes incandescentes du feu l’animant. Se dégageait cette énergie vitale s’échappant de son être en le consumant autant qu’il consumait le bâtiment l’entourant. Animal affamé, gardien des enfers prêt à récupérer son dû, le mutant avait perdu toute conscience. Anesthésié par la douleur, consumée par les flammes destructrices rongeant les murs, le sol, le plafond, il ne savait pas, il ne savait plus. Son esprit embrumé luttait contre la réalité de sa condition, contre l’inhumanité de ce qu’il était devenu. A défaut de se battre pour lui-même, ses instincts primaires avaient pris le dessus. Noyant la peur, noyant la douleur, ne restait à son esprit que le besoin irrépressible, le désir incorruptible de survivre envers et contre tout. Survivre peu en importait le prix. Et le prix était cher à payer à voir le spectacle mortuaire qu’offrait Priam. Le bâtiment autour de lui était rongé par les flammes. La mort au bout des doigts, ce dernier regardait son empire de vent et de poussières finir de se consumer, prêt à avaler le chasseur par la même occasion. Chasseur dont il ne craignait plus l’implacable sentence, ne redoutait plus la force de ses poings. Déjà le sol se dérobait sous les pieds de celui-ci, arrachant à la chose, plus qu’à l’humain, sa raison d’être, de réduire en cendre tout ce qui se trouvait à portée de ses doigts. A l’image de cette chasse qu’il avait menée, le hunter refusa de jeter l’éponge sans envoyer une dernière droite, sans abattre sa dernière carte. A l’apogée de son art, semant le chaos et la destruction comme il ne l’avait jamais fait, Priam avait des allures d’Icare prêt à s’écraser. A monter toujours plus haut, laisser les flammes l’envouter, il donnait l’impression de paver sa route jusqu’à l’asphalte. Attendre la chute prête à lui nouer les entrailles. Lorsque la balle s’échappa du revolver, traversant la chair de la cuisse du pyrurgiste, ce dernier dégringola de son piédestal.  Marionnette dont on venait de couper les fils, ce dernier se laissa tomber en avant dans un rugissement de douleur. Les flammes autour de lui étaient incontrôlables, animées de leur propre désir, elles se pâmaient sous une volonté propre telles des amantes indomptables. Ramené à la réalité par la balle ayant troué sa cuisse, Priam avait l’impression qu’on venait de lui briser les ailes. Un instant plus tôt, le mutant s’était senti intouchable, dieu vivant inatteignable que rien n’aurait pu ramener au sol contre sa volonté. La douleur s’était envolée, remplacée par cette bouffée de chaleur venue se loger dans ses poumons, embrumant son cerveau. Maintenant qu’il avait retrouvé la lucidité, renoué avec la souffrance déchirant ses entrailles, consumant les fragments brulés de sa peau, il se retrouva spectateur impuissant d’une vision d’effroi. Le bâtiment n’était plus que ruines. La structure de l’immeuble ne tenait plus qu’à un fil qu’un souffle de vent allait finir par rompre. Des plaques de plâtres entières s’écrasaient au sol, consumées par les flammes avides que le brun n’avait plus la force de contrôler. Penché en avant, les yeux irrités par la fumée ayant remplacée l’air frais de la pièce, il savait que s’il ne s’échappait pas de ce tombeau en devenir il allait finir par mourir dans les débris de ce chaos qu’il avait créé. Surement comme le chasseur tombé à l’étage en dessous. Aveugle face à la vérité, inconscient de la fuite du hunter qui avait décidé de sauver sa peau plutôt que d’achever le boulot, il regrettait déjà cette mort qu’il n’avait pas désiré. Cette mort imposée à ses épaules par un pouvoir qu’il maîtrisait sans arriver à se contrôler. Le souffle court, les poumons irrités par la fumée remplaçant l’air dont il avait tant besoin, le brun tenta de se redresser avant de se résoudre à ramper. S’accrochant à la vie comme il ne l’avait jamais fait auparavant, Priam trainait son corps disloqué derrière lui comme un boulet. Du sang s’échappait de ses plaies alors que l’air lui manquait de plus en plus. Dans cette course contre la montre, cette fuite face aux flammes, il ne se rendait pas compte de l’étendue des dégâts. N’avait pas le temps de s’arrêter pour compter les plaies, observer les brûlures et lécher ses blessures. Le Mikaelson devait continuer à avancer, continuer à se trainer centimètres après centimètres jusqu’à son seul échappatoire, son unique porte de sortie. Arrivé à la cage d’escalier consumée par les flammes, il tenta de son mieux de se remettre sur ses jambes flageolantes. Agrippé au mur s’effritant déjà entre ses doigts, le brun poussa un bref soupire en cherchant la force en lui de traverser ce brasier qu’il ne contrôlait pas. Les bras tendus, son souffle s’échappant de ses lèvres en rythme avec la dance des flammes, il avança tant bien que mal alors que la peau de ses avant-bras s’effritait sous l’effort que l’action lui demandait. D’une démarche incertaine, il arriva à avancer, manquant de traverser à plusieurs reprises les marches qui ne demandaient qu’à céder sous son poids. Laissant derrière lui l’horreur et l’effroi qu’il avait causé, lorsque l’air glacé de la nuit se fraya un chemin jusqu’à ses bronches polluées par la fumé, le mutant céda. Dans une quinte de toux incontrôlable, il ne tenta pas de se retenir alors que son corps transis par la douleur et le froid s’écrasait contre l’asphalte de la rue. Dans cette lutte contre la mort, dans cette guerre pour la vie, il n’en revenait pas d’être arrivé jusque-là. D'avoir réussi à s'échapper de cette prison de flamme réduisant tout ce qui se trouvait à sa portée en poussière d'étoile, amertume ne demandant qu'à être soufflée par le vent. Allongé à même le sol, s'étant éloigné d'à peine quelques mètres du bâtiment, Priam retrouvait tant bien que mal son souffle troublé. Il avait froid, froid et mal. Il s'agissait d'une douleur que ce dernier ne pouvait exprimer tant le hunter avait réussi à briser chaque fragment de son être. Chaque inspiration était une aubaine autant qu'une malédiction. Il était vivant, mais à quel prix? Vivant, mais pas encore sorti de l'auberge. La nuit noir recouvrait le corps brisé de l'homme qui venait de frôler la mort comme d'autres frôlaient la vie. Mais la nuit n'était pas encore achevée et il n'était pas encore hors de danger. Se laissant le temps de reprendre son souffle, c'est la gorge nouée, les bronches irritées qu'il arriva à se remettre difficilement debout malgré ses muscles hurlant à l'agonie, malgré les gémissements peinés s'échappant de ses lèvres brisées. Des haillons consumés pour seuls vêtements, la force du désespoir pour seul motivation, il se redressa tant bien que mal sans savoir où aller. Avec pour seule certitude, la nécessité qu'il avait d'avancer. 


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