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 variations of the truth (lorcan)

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MessageSujet: variations of the truth (lorcan)   variations of the truth (lorcan) Icon_minitimeDim 31 Mai 2015 - 14:55

variations of the truth.
lorcan & aspen
Aspen jette un dernier coup d’oeil dans le miroir, espérant être capable d’afficher une mine réjouie. A vrai dire, elle est plutôt fière du résultat : probablement parce qu’au fond d’elle même, elle est pleine d’espoir. La fête précédente a été la pire qu’elle ait jamais vécu, mais elle se dit que celle de ce soir sera surement bien mieux - ce qui ne sera pas franchement difficile en soi, vu la catastrophe passée. Déjà, ils ne seront que deux. Ca limite les risques, pense t-elle. Juste elle et Lorcan, en train de fêter leur anniversaire chez elle, en mangeant le diner qu’elle a préparé. Elle n’a jamais été une cuisinière exceptionnelle, mais pour ce soir elle a tenté de se surpasser. Le restaurant était exclu : en public, ils n’auraient pas pu parler librement, et le couvre feu les aurait obligés à rentrer avant vingt-trois heures ce qui, quand on est jeune et en bonne santé, n’est pas franchement le pied. Alors elle a fait des efforts. Aspen est consciente d’avoir de nombreuses choses à se faire pardonner, et en première ligne se trouve la révélation de sa relation avec Noeh. Relation catastrophique, au passage. Comme à peu près tout ce qu’elle entreprend… La mention mentale du Callahan lui fait mal au coeur, alors la rouquine dirige son attention vers des détails pour concret : son maquillage, sa coiffure. Une heure pour le tout, avoir un teint parfait, des nattes parfaites, une robe parfaite, la totale. Elle est un peu superficielle, surement. Peu importe. Ce sont des choses qui l’aident à ne pas se laisser couler. Des morceaux du quotidien, a priori insignifiants, mais qui la poussent pourtant à continuer, tracer son petit bout de chemin pour arranger les choses. Se lever tous les mains en se disant que ça va s’arranger. Lorcan va la pardonner… de toute manière, il est plutôt mal placé pour lui en vouloir à vie, pense t-elle. Son comportement à la fête des fondateurs n’était pas franchement exemplaire non plus. Elle n’est pas la seule à devoir réparer quelques faux pas. En sortant de cette soirée de malheur, main dans la main, ils n’ont pas dit grand chose. Le silence s’est installé, pesant. C’est ce qui lui fait peur, lorsqu’elle y repense. L’idée que leur relation s’émiette et qu’ils ne sachent plus quoi se dire. Elle ne veut pas le perdre. Surtout pas lui. Il est son point d’ancrage, son pilier. Et plus Aspen y pense, plus elle se dit que la vie sans lui n’aurait aucune couleur, aucune saveur, qu’elle ne vaudrait rien. Ses souvenirs d’enfance avec Lorcan, Salomé et Noeh sont les meilleurs qu’elle possède. Et y repenser en les voyant teintés d’amertume est une monstruosité à laquelle la rousse ne veut plus faire face. Réparer les erreurs, réparer les coeurs, voilà ce qu’elle doit faire. Si c’est possible. Elle l’espère…

Vingt heures, Lorcan ne devrait pas tarder à arriver. Il n’a jamais vu l’appartement de sa jumelle, qui vient d’emménager. Elle a mis un peu plus de temps que lui à quitter la maison familiale. Elle y était bien, se sentait soutenue, aimée. Mais il n’y était plus, et il arrive un temps où vivre avec son père devient étouffant. Alors, après quelques recherches, elle est arrivée là. La prochaine étape, c’est le travail en parallèle des études. Ca ne lui plait pas outre mesure, mais il va bien falloir s’y mettre pour ne pas laisser le géniteur Wolstenholme tout payer. C’est le prix pour la tranquillité, aussi. Pouvoir réfléchir et respirer. Faire le point sur les récents évènement, autant personnels que politique. Cette histoire d’attentat la tracasse. Les mutants l’effrayent, la paniquent. Elle est pourtant préparée à les vaincre depuis toute jeune, mais l’adrénaline est toujours aussi présente pendant la chasse, et la peur coule toujours autant dans ses veines. A la fin, à chaque fois, c’est le désespoir qui triomphe. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi, au juste. Quelque chose ne va pas, quelque chose ne tourne pas rond, mais Aspen ne sait pas exactement comment faire. Et Lorcan… les doutes innombrables sur Lorcan… infondés, espère t-elle ardemment, au moment où elle entend qu’on toque à la porte. Infondés, forcément. Il le faut. La jeune femme file ouvrir, souriante, chassant ses pensées macabres dans un coin de sa tête où elles ne risquent pas de ressortir de si tôt. Son jumeau est là, le cadeau dans les mains. Elle le serre dans ses bras, chaleureuse, et enchaine avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit : « Tu veux qu’on les offre maintenant, ou à la fin ? On mange d’abord ? Oh, attends, tu veux visiter plutôt ? Au fait, joyeux anniversaire ! ». Elle doit surement le perdre, au milieu de cette avalanche de paroles, mais trop de mots se précipitent dans son esprit et Aspen est incapable de les trier. Il est là, ils font fêter leur anniversaire commun, boire et se détendre : une soirée comme avant, lorsqu’il ne s’acharnait pas encore à la fuir. Elle est prête à mettre les problèmes de côté pour avancer. Prête à profiter, juste profiter. Au moins un peu.


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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: variations of the truth (lorcan)   variations of the truth (lorcan) Icon_minitimeMer 3 Juin 2015 - 21:21


variations of the truth.
lorcan & aspen
Joyeux anniversaire ! Après des jours de morosité à ressasser tout ce qui s’était passé à la fête des fondateurs, Lorcan s’était enfin levé sur une bonne nouvelle. C’était l’anniversaire d’Aspen et le sien aujourd’hui, et il avait décidé que rien, absolument rien ne pourrait gâcher cette journée. Il s’était trop laissé emporter par les mauvaises nouvelles ces derniers temps, il s’était enfoncé dans un désespoir qui l’avait submergé, et il le regrettait vraiment. Il était comme un noyé qui essayait de garder la tête hors de l’eau, mais dont les mouvements maladroits ne parvenaient qu’à l’enfoncer davantage. Il avait fui Aspen beaucoup trop longtemps, et les dégâts avaient failli être irréparables, il l’avait réalisé à la fête. Certes, ce n’était pas parce qu’il l’avait évitée qu’elle ne lui avait pas parlé de sa … relation avec Noeh, puisque visiblement cela s’était passé avant même qu’il ne sache qu’il était mutant, mais s’il avait continué à la voir aussi souvent qu’avant, elle aurait peut-être fini par lui en parler de son plein gré. C’était cette idée qui tournait dans sa tête depuis des jours : est-ce qu’elle l’aurait fait, vraiment ? Il essayait de se persuader que oui, mais rien n’était moins sûr. Comme si la monumentale altercation avec Noeh et Salomé ne suffisait pas au tableau déjà catastrophique, il fallait qu’il ait ce genre de doutes … Il n’en avait pas besoin, merci bien, il se sentait déjà bien assez misérable comme ça. Il ne comprenait pas pourquoi elle ne lui en avait jamais parlé, et ce silence le blessait tout particulièrement, mais il s’était promis de ne pas en parler ce soir. Du moins, de ne pas amener le sujet et d’attendre qu’elle le fasse elle-même. Il n’était pas tout propre du côté des secrets, et il était mal placé pour lui reprocher quoi que ce soit. Il valait mieux se concentrer sur le positif, et le fait qu’ils passent une soirée ensemble était plus que positif. C’était leur journée, il n’y avait qu’eux aujourd’hui. Ils célébraient le jour où ils étaient venus au monde ensemble, ça valait bien d’oublier un peu les hunters, les mutants, et les relations amoureuses clandestines !

Lorcan avait une autre raison pour se réjouir : il allait enfin découvrir l’appartement de sa sœur ! Elle ne l’avait prévenu qu’elle déménageait qu’une fois déjà installée, et il n’avait même pas pu lui proposer son aide. Il ne savait pas si c’était une nouvelle remontrance camouflée qu’elle lui avait fait en ne l’avertissant pas plus tôt, ou si elle voulait simplement lui faire la surprise, mais quand elle l’avait appelé pour lui dire qu’ils fêteraient leur anniversaire chez elle, il avait oublié ce nouveau doute. Il devenait tellement parano que c’en était ridicule ! Alors ce soir, il voulait juste découvrir son logement, et il était tout excité à cette idée. Il s’était dépêché d’emporter le paquet cadeau pour sa sœur, de s’emmitoufler dans une grosse veste, et avait traversé les quelques rues qui le séparait de chez Aspen. Il était vraiment de bonne humeur ce soir, et il ne s’était pas senti aussi bien depuis des lustres. Il toqua et eut un grand sourire quand sa jumelle vint lui ouvrir. Il la serra dans ses bras sans aucune arrière pensée – ce qui devenait rare ces derniers mois – et pénétra dans l’appartement à sa suite. « Tu veux qu’on les offre maintenant, ou à la fin ? On mange d’abord ? Oh, attends, tu veux visiter plutôt ? Au fait, joyeux anniversaire ! » Il se mit à rire devant cette avalanche de questions. Elle avait l’air nerveuse, mais il n’avait pas l’intention de la laisser s’inquiéter davantage. Ce serait la meilleure soirée de l’année, il l’avait décidé ! De toute façon il ne restait plus beaucoup de soirées avant la prochaine année, et ce n’était pas bien difficile de faire mieux que les précédentes … « Joyeux anniversaire à toi aussi ma vieille ! » Il était prêt à lui donner son cadeau tout de suite, il n’avait jamais eu la patience d’attendre la fin du repas pour ouvrir les paquets, mais ce soir, il ferait une exception. « Je veux visiter ! J’en reviens toujours pas que t’ais fini par quitter papa … Il va être paumé, sans toi. » Ajouta-t-il avec un sourire moqueur. Lui s’était dépêché de quitter le nid familial dès qu’il l’avait pu, quitte à prendre un job à côté – job qu’il préférait largement à ses études, d’ailleurs – mais pour une fois, Aspen avait mis du temps avant de lui emboîter le pas. Elle avait toujours été plus proche de leur père que lui. « T’as mis des photos de moi quelque part j’espère ? » Demanda-t-il en enlevant son manteau et en entrant plus loin dans l’appartement sans attendre de réponse, l’air fureteur comme s’il s’attendait vraiment à trouver un grand cadre en forme de cœur empli de photos de lui. On ne sait jamais ! « Ca sent bon, dis donc ! C’est toi qui a cuisiné ? » Il sautait du coq à l’âne, mais Lorcan était un ventre à pattes avec une passion pour la cuisine, c’était donc normal qu’il s’inquiète de ce qu’il allait manger. Et qu’elle ait cuisiné pour lui, ça lui faisait chaud au cœur.




Dernière édition par Lorcan Wolstenholme le Sam 8 Aoû 2015 - 18:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: variations of the truth (lorcan)   variations of the truth (lorcan) Icon_minitimeLun 15 Juin 2015 - 17:25


variations of the truth.
lorcan & aspen
Rappel furtif, Aspen visualise de nouveau le moment où, en passant la porte de son appartement, Lorcan l’a serrée dans ses bras. Un geste qui était si normal pour eux - et qui, elle l’espère, le redeviendra bien vite, malgré l’éloignement dont ils ont pu faire preuve ces derniers mois. Un simple petit moment d’égarement, parvient-elle à se convaincre tandis qu’ils parlent cadeaux et visites. Son jumeau a l’air de bonne humeur, elle l’est aussi. Un peu stressée, mais tout de même très soulagée de voir qu’ils sont en mesure de se remettre de la fête des fondateurs. L’idée qu’ils passent une soirée calme, comme au bon vieux temps, suffit déjà à la calmer un peu. « Joyeux anniversaire à toi aussi ma vieille ! » Le sourire de la rouquine s’étend de plus en plus, mais elle ne peut s’empêcher de répondre, l’air faussement outré : « Ma vieille ? On est pas si vieux que ça, même avec une année de plus ! En tout cas, on est encore loin de Thaddeus, c’est déjà ça… » Puis elle se dit que le temps d’offrir les cadeaux est arrivé ; elle connait son frère mieux qu’elle même, elle sait pertinemment qu’il n’est pas du genre à attendre pour ce genre de chose. Mais à sa plus grande surprise, le voilà qu’il clame vouloir visiter en premier, tout en ajoutant « J’en reviens toujours pas que t’ais fini par quitter papa… Il va être paumé, sans toi. » A vrai dire, Lorcan met le doigt sur quelque chose qui a un peu inquiété Aspen. Depuis le suicide de la mère des jumeaux, il est difficile de visualiser un couple heureux lorsque les deux plus jeunes pensent à leur famille. Le duo parental se décline au singulier depuis ce terrible jour, et la rouquine sait son père plus seul qu’il n’ose le dire. Chacun porte ses propres peines, semblerait-il. Et personne n’en parle. C’est peut-être bien la raison pour laquelle les règlements de compte chez les Wolstenholme sont toujours si explosifs, se dit-elle souvent. « Je te le fais pas dire… mais bon, il fallait bien que ça arrive un jour. Et j’ai déjà mis un temps fou, pas vrai ? Tu n’as pas mis si longtemps à voler de tes propres ailes, toi. » Le ton n’a rien de cassant et il ne plane aucun reproche dans la pièce ; Aspen se contente de faire un constat, une pointe d’envie dans la voix. Elle aurait bien aimé marcher sur les pas de Lorcan plus tôt, mais ne savait pas réellement comment s’y prendre. Laisser son père lui semblait être une tache ardue, comme si elle se devait de rester, étant la dernière avec lui à la maison. Sa mère partie, Lorcan parti.

« T’as mis des photos de moi quelque part j’espère ? » La demande de son frère la coupe dans sa rêverie, et Aspen s’empresse de retrouver le mordant qui les fait souvent tant rire, tous les deux : « Eurk, non, certainement pas… imagine, l’horreur. » Moqueuse, elle le regarde faire semblant de chercher des photos dans l’appartement, découvrant au passage les diverses pièces. Le salon, la chambre, la salle de bain. Elle empêche le ventre à pattes qu’il est d’entrer dans la cuisine en le stoppant d’un geste ; l’air mystérieux qu’elle affiche suffit à son jumeau pour comprendre que l’endroit est interdit d’accès jusqu’au repas. Elle n’est pas exactement sûre que ce sera délicieux, mais elle se console mentalement en se disant qu’au moins, elle a fait de son mieux. C’est justement le moment qu’il choisit pour faire part de ses remarques. « Ca sent bon, dis donc ! C’est toi qui a cuisiné ? » Elle hoche la tête, accompagne le tout d’une grimace. Faire quelque chose de bien pour lui dans ce domaine s’annonce difficile, mais elle a tenté de relever le défi. « Je ne garanti pas le bon goût, d’ailleurs… enfin au pire, on se fera livrer des pizzas après. Ne te force pas à faire semblant que c’est bon, surtout. » Elle se met à rire, puis montre d’un geste de la main la table, déjà dressée, où elle souhaite qu’ils prennent place. Elle va même jusqu’à lui tirer sa chaise, comme s’ils étaient dans un grand restaurant. Puis, avant de filer chercher les plats en cuisine, elle précise, l’air un peu gêné et sur le ton d’un aveu : « L’appartement n’est pas franchement très grand… Mais je l’ai surtout pris parce qu’il était tout près du tien. Je me suis dit… j’ai pensé que de cette manière, on pourrait se voir plus souvent. Enfin, tu vois. Tu peux venir toquer à la porte si tu as besoin, il n’y a que quelques petites rues à traverser… » Ce genre de déclaration fraternelle est peu habituelle et suffit à la mettre mal à l’aise. Pour cacher que le rouge lui monte aux joues, Aspen file en vitesse en direction de la cuisine, espérant être sauvée par l’entrée.


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MessageSujet: Re: variations of the truth (lorcan)   variations of the truth (lorcan) Icon_minitimeSam 27 Juin 2015 - 14:05


variations of the truth.
lorcan & aspen
C’était sans doute la première fois depuis très longtemps qu’Aspen semblait plus stressée que Lorcan alors qu’ils n’étaient que tous les deux. Mais après le fiasco qui avait eu lieu à la fête des fondateurs, ce n’était sans doute pas très surprenant. Ils n’en avaient pas reparlé, évitant soigneusement le sujet qui était déjà devenu tabou dans l’esprit de Lorcan, mais il flottait entre eux en leur rappelant sans cesse ce qui s’était passé. Il valait mieux essayer de ne pas y penser, n’est-ce pas ? Lorcan ne voulait pas y penser. Il voulait juste faire plaisir à sa sœur et passer un bon moment avec elle, il aurait largement le temps de s’inquiéter quand la soirée serait terminée. « Ma vieille ? On est pas si vieux que ça, même avec une année de plus ! En tout cas, on est encore loin de Thaddeus, c’est déjà ça… » Lorcan mima un frisson de dégoût en tordant les lèvres dans une grimace exagérée. Se comparer à Lancaster, voilà quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis longtemps ! « Non c’est sûr, à côté de lui on est encore des ados … Mais il est bien conservé pour son grand âge ! Tu crois qu’il est passé sur le billard ? » Une grande question philosophique, que de savoir si Thaddeus Lancaster avait eu recours à la chirurgie esthétique ! Ce genre de phrase trahissait d’ailleurs la nervosité de Lorcan, qui avait ressurgi en entendant le nom du redoutable maire de la ville. Il espérait qu’Aspen n’y ferait pas attention, mais il n’aimait vraiment pas parler, ni même penser à lui. Il s’empressa donc de changer de sujet en évoquant le déménagement de sa jumelle. Elle était restée très longtemps avec leur père, mais ces deux là s’entendaient mieux ensemble que Lorcan ou Calista. Lorcan avait toujours eu plus d’affinités avec leur mère, et Calista … Bon, c’était Calista. Aspen, elle, était la petite préférée de leur père. A un moment, Lorcan avait été assez jaloux de cette relation privilégiée, mais ce sentiment avait disparu depuis longtemps. « Je te le fais pas dire… mais bon, il fallait bien que ça arrive un jour. Et j’ai déjà mis un temps fou, pas vrai ? Tu n’as pas mis si longtemps à voler de tes propres ailes, toi. » Lorcan sourit. Effectivement, il était parti plus vite, et il avait été surpris qu’elle ne l’imite pas. Mais plus ils grandissaient et plus les petites différences de ce genre apparaissaient entre eux … Celles-là n’avaient rien de bien grave, et il ne s’en chagrinait plus. Il y avait des choses plus dramatiques que ça, après tout ! « C’est clair ! Mais si j’étais resté, papa m’aurait sans doute interdit de bosser, il m’aurait dit que je n’avais pas de raison de le faire. On aurait fini par en venir aux mains ! Toi, tu sais mieux le manipuler. Il t’aurait laissé faire n’importe quoi. » Ajouta-t-il avec un regard en coin, moqueur.

Il commença à flâner dans l’appartement, curieux de découvrir le nid de sa jumelle. Bien entendu, pas de photo de lui en vue. « Eurk, non, certainement pas… imagine, l’horreur. » Il se retourna vers elle, l’air vexé. « Hey ! Si t’étais un mec t’aurais ma tête alors un peu de respect ! » Argument erroné, ils étaient faux jumeaux et son sexe n’y aurait rien changé, mais ça le faisait rire d’imaginer qu’elle puisse lui ressembler. « Sœur indigne. » Grommela-t-il en attrapant un cadre où elle n’avait pas encore mis de photo. « Elle préfère un cadre vide plutôt qu’une photo de sa chère et tendre moitié ! » C’était de lui qu’il parlait, bien sûr ! Pas d’un mec quelconque … Encore moins de Noeh … Lorcan reposa précipitamment le cadre en songeant que peut-être, une photo du jeune Callahan avait été insérée dedans jusqu’à récemment. Non, il ne devait pas penser à ça ! Il continua donc son exploration de l’appartement, repoussant au loin les idées parasites qui menaçaient de ruiner la soirée. Mais la façon dont Aspen se jeta en travers de son chemin pour lui interdire l’accès à la cuisine, ainsi que l’odeur – très agréable – qui en sortait, relégua ses mauvaises pensées à l’arrière plan. Son sourire s’accentua et il essaya de voir derrière sa sœur pour découvrir ce qu’elle tenait tant à lui cacher. La cuisine, c’était son domaine, et il avait une curiosité étrange pour celle des autres. Alors celle de sa jumelle ! Bien sûr qu’il avait envie de voir ! Mais elle ne bougea pas, et il se résigna. « Je ne garanti pas le bon goût, d’ailleurs… enfin au pire, on se fera livrer des pizzas après. Ne te force pas à faire semblant que c’est bon, surtout. » Il cacha sa surprise sous un masque de moquerie, mais Lorcan était vraiment sensible à son geste, ce n’était pas si souvent qu’elle cuisinait pour lui et il le regrettait un peu. Il ne savait même pas, à vrai dire, s’il avait déjà goûté à un de ses plats. Mais il ne voulait pas la mettre mal à l’aise et s’engagea donc sur un autre chemin, plus facile à suivre. « Tu me connais, voyons. J’adore les pizzas ! » Ajouta-t-il avec un large sourire. Pourtant … « Je suis sûr que ce sera délicieux, ça sent super bon. » Elle lui tira ensuite sa chaise et il s’assit avec un air impressionné. « L’appartement n’est pas franchement très grand… Mais je l’ai surtout pris parce qu’il était tout près du tien. Je me suis dit… j’ai pensé que de cette manière, on pourrait se voir plus souvent. Enfin, tu vois. Tu peux venir toquer à la porte si tu as besoin, il n’y a que quelques petites rues à traverser… » La déclaration le pris de court, mais elle fila en cuisine avant qu’il ne puisse répondre quoi que ce soit – ce qui fut bien pratique, parce qu’il eut besoin de quelques secondes pour y réfléchir. Un nouvel abîme venait de s’ouvrir dans sa poitrine, douloureusement familier. Il fixa la porte par laquelle Aspen avait disparu, sans réagir, l’air perdu, puis se reprit quand elle refit son apparition. Il plaqua un sourire sur ses lèvres, ignorant tant bien que mal la détresse qui l’avait envahi. « C’est … Merci. Ca me fait plaisir, tu sais. On n’a pas … On n’a pas trop eu le temps de se voir ces derniers mois, pas comme avant en tout cas, et c’est vraiment bien qu’on se soit rapprochés. Je vais venir squatter chez toi tout le temps, tu vas le regretter. » Au fur et à mesure qu’il parlait, il s’était enfoncé dans un discours qui le dépassait, et il était très vite revenu sur une base plus sûre : la moquerie. Mais il redevint vite sérieux et se leva pour la rejoindre. « Il est parfait, cet appartement. » Il lui tendit finalement son paquet cadeau. « Joyeux anniversaire, petite sœur. » Oui, il était au courant qu’elle avait ramené de la nourriture sur la table, mais puisqu’ils en étaient aux discours pleins d’émotions – et qu’il était dévoré d’impatience parce qu’il n’avait pas réussi à trouver le paquet qu’elle allait lui offrir malgré son inspection minutieux de l’appartement – il avait estimé que le moment était bien choisi pour passer aux cadeaux.




Dernière édition par Lorcan Wolstenholme le Sam 8 Aoû 2015 - 18:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: variations of the truth (lorcan)   variations of the truth (lorcan) Icon_minitimeJeu 6 Aoû 2015 - 18:50


variations of the truth.
lorcan & aspen
« Non c’est sûr, à côté de lui on est encore des ados… Mais il est bien conservé pour son grand âge ! Tu crois qu’il est passé sur le billard ? » Lorcan grimace à l’évocation du maire, et Aspen remarque ce petit détail insignifiant comme s’il était un coup d’épée. Ca creuse le fossé entre son frangin et elle, ça lui fait comprendre à quel point il est à présent détaché des chasseurs, détaché d’elle. Elle ravale sa salive, et la douleur avec. La fratrie Wolstenholme n’est pas aussi redoutable qu’elle aurait pu, qu’elle aurait du l’être. Quelque chose est arrivé entre temps, un quelque chose que la rouquine pressent mais qu’elle est bien incapable d’identifier clairement, et qui la met en boule. Cette mauvaise impression la pousse à ne répondre que quelques phrases vagues, après un léger temps de flottement : « Peut-être bien… surement… ». Elle sait à peine à quoi elle fait allusion tellement la conversation lui semble lointaine. A l’intérieur d’elle trône un sentiment qui n’avait jamais été aussi fort auparavant : le besoin absolu de savoir ce qui est en train de se mettre entre elle et sa moitié. L’envie de comprendre pourquoi son jumeau tique à l’évocation de Thaddeus, pourquoi il a senti si rapidement ce besoin de s’éloigner de la maison familiale. Parce que déjà arrive ce sujet, suivant de peu dans la conversation. Et avec lui débarque la justification habituelle de Lorcan, la justification à laquelle Aspen n’est plus capable de croire. « Si j’étais resté, papa m’aurait sans doute interdit de bosser, il m’aurait dit que je n’avais pas de raison de le faire. On aurait fini par en venir aux mains ! Toi, tu sais mieux le manipuler. Il t’aurait laissé faire n’importe quoi. » Ca tient debout, certes. C’est plausible, logique, elle aussi l’a souvent vu de cet oeil-là. Son jumeau n’est pas le premier à mentionner la relation privilégiée qu’elle entretient avec son père tant aimé - si seul, mais si dur. Pourtant, aujourd’hui, les mots sonnent comme une excuse. Un édifice faux, monté de toute pièce. Aspen frémit, comme si la température de la pièce avant soudainement changé ; il lui semble que c’est elle qui est en train de dérailler. L’envie de vérité la prend aux tripes, et elle est bien incapable de comprendre pourquoi cela la prend comme ça, d’un seul coup, si soudainement. C’est incompréhensible, irréel, s’insurge t-elle mentalement. Laisse couler et ressaisis toi, s’implore t-elle par la suite. « C’est vrai qu’il peut être dur, quand il s’y met. (souvent, souffle une voix intérieure). Mais c’est parce qu’il ne veut que notre bien. (je crois, complète la voix, incertaine). Il a une vision tellement arrêtée sur les routes qu’on se doit de prendre. Je suppose que c’est l’expérience qui lui dicte ça » et qui nous écrase tant.

Heureusement la conversation poursuit son chemin pour aborder des sujets plus tranquilles, comme l’absence de photos de sa famille. Des sujets qui remuent moins, certes… mais qui déraillent tout aussi vite. Quand Lorcan la traite de soeur indigne, elle se met à rire, parce que c’est un truc qu’ils font souvent, tous les deux, des mots qu’elle n’est pas sensée prendre au pied de la lettre. Et pourtant. Aspen se demande si elle ne l’a pas été, ces derniers temps. Elle ne sait plus, au juste. Peut-être bien. Ou alors c’est lui. Quelque chose a merdé, quelque part, cette désagréable impression de non-dit revient. Encore. Ca lui pourrit la vie, entièrement. « Elle préfère un cadre vide plutôt qu’une photo de sa chère et tendre moitié ! » C’est faux, a t-elle envie de protester, le vague à l’âme. Complètement faux, d'ailleurs t’es ce qu’il y a de mieux en moi. La meilleure partie, entre nous deux. Les effluves venant de la cuisine lui sauvent alors la mise, et l’empêchent de se lancer dans un discours mielleux noyé d’excuses incompréhensibles. Son jumeau se moque en disant que de toute manière, il adore les pizzas, et les voilà qui s’installent tous les deux à table devant le plat de lasagnes qu’elle a tenté de préparer - ce que préfère son frangin, ce qui n’est pas pour diminuer la pression. Ils évoquent son appartement tandis qu’elle attend le moment fatidique où il goutera enfin, pour lui dire ce qu’il en est - bon ? mauvais ? « C’est … Merci. Ca me fait plaisir, tu sais. On n’a pas… On n’a pas trop eu le temps de se voir ces derniers mois, pas comme avant en tout cas, et c’est vraiment bien qu’on se soit rapprochés. Je vais venir squatter chez toi tout le temps, tu vas le regretter. » Une tension étrange pointe dans sa voix, une tension qu’Aspen analyse, au fur et à mesure des mots, comme étant de la détresse. D’ailleurs, les paroles de Lorcan sonnent presque comme des aveux, et la chasseuse devine qu’elles les dépassent tous les deux. Pas trop eu le temps de se voir ces derniers mois, cette bribe tourne en boucle dans l’esprit de la rousse tandis que son jumeau se lève subitement. Elle le suit des yeux, l’entend dire que l’appartement est parfait, le regarde lui tendre un paquet cadeau. « Joyeux anniversaire, petite sœur. » Elle a les mains qui tremblent lorsqu’elle les approche de l’emballage, encore plus lorsqu’elle tente de l’ouvrir sans le déchirer - ce que son âme de maniaque aurait du mal à supporter. Et alors, enfin, elle l’aperçoit. Cette dague qu’elle pensait détruite, condamnée, à laquelle elle avait fait ses adieux - et que Lorcan a fait réparer, elle ne sait comment. Dague - son arme favorite, celle qui lui a déjà sauvé la vie de nombreuses fois, qu’elle a mis des heures et des heures avant de savoir manipuler correctement, et qu’elle utilise toujours avec deux exemplaires - un pour chaque main. D’ailleurs, la vie d’Aspen toute entière se décline en deux : deux armes, deux jumeaux, deux, deux. « Joyeux anniversaire à toi aussi. Je… merci. » Sa voix déraille, comme si elle allait se mettre à pleurer - mais elle ne cède pas, et préfère sortir de sa poche une enveloppe, qu’elle tend à Lorcan avec des étoiles plein les yeux.

Cette enveloppe, elle le regarde en train de l’ouvrir - elle le connait si bien qu’elle savait qu’elle devait garder le cadeau sur elle, ou alors il le trouverait en un rien de temps. A l’intérieur, des billets pour le transport, des réservations pour un hôtel : un week-end loin de la ville, de son bruit et de ses peines. Deux jours pour ne penser à rien, à part l’un à l’autre, quelques heures de pause pour laisser les tourments sur le bas-côté. Elle a pensé que ce serait l’idéal, en ces temps de crise, pour les ressouder. Elle n’en est plus si sure à présent. Elle ne sait pas vraiment, au juste, si tout ce qui est arrivé est rattrapable. Le suicide de leur mère, la pression mise par leur père, leur éloignement incompréhensible - pour elle, du moins. Les doutes incessants, la solitude, et toutes ces choses - elle ne sait pas si elle peut y faire quelque chose. Peut-être bien que ça la dépasse, et elle s’en rend compte à présent, les mains crispées sur le merveilleux manche ouvragé de la dague fraichement réparée, son cerveau bouillonnant de souvenirs d’enfance qui affluent - Lorcan et elle, Salomé et Noeh. Mais le temps de l’enfance est révolu et tandis que les trois autres vont de l’avant, elle a la sensation d’être bloquée, dans l’incapacité de comprendre quoi que ce soit, à toujours se demander pourquoi. Oui, ça la frappe un soir, au beau milieu d’un appartement nouvellement acquis, alors qu’elle savoure la présence de Lorcan, et juste lui, pour la première fois depuis ce qui lui semble être une éternité. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pour que tu partes comme ça ? Pour que tu ne veuilles plus de moi ? » Ca lui tord les boyaux et ça fait monter les larmes jusqu’à ses yeux, mais elle continue, acharnée, décidée plus que jamais à percer le foutu mystère qui entoure leur séparation et qui les détruit depuis bien trop longtemps. « Je te connais par coeur, Lorcan. Mieux que moi-même. Je sais, chaque fois que tu vas mal, je sais, chaque fois que tu me mens. C’est juste que je dis rien. » Il n’y a aucune dureté dans sa voix, rien que quelques sanglots, et sa tête qui tourne, tambourine, la malmène. Elle est comme ça, Aspen ; fausse calme, on dirait qu’elle va bien et qu’elle ne remarque rien, alors qu’elle est susceptible d’exploser à la moindre broutille et qu’elle sonde très bien les émotions alentour. Elle est comme ça, elle attend des mois en pensant que ça va s’arranger tout seul, puis elle comprend qu’elle va droit dans le mur en regardant de misérables billets pour un week-end à deux. Alors elle remue le couteau dans la plaie - ou plutôt, la dague.


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MessageSujet: Re: variations of the truth (lorcan)   variations of the truth (lorcan) Icon_minitimeSam 8 Aoû 2015 - 18:24


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« C’est vrai qu’il peut être dur, quand il s’y met. Mais c’est parce qu’il ne veut que notre bien. Il a une vision tellement arrêtée sur les routes qu’on se doit de prendre. Je suppose que c’est l’expérience qui lui dicte ça » Lorcan esquissa un sourire à ce portrait charitable de leur père. Mais c’était également comme ça qu’il l’avait vu pendant très longtemps, un homme intraitable mais juste qui savait mieux qu’eux ce qui était bon ou pas … Une vision qui commençait lentement à changer, que ce soit avec la maturité ou uniquement à cause de sa mutation qui le forçait à ouvrir les yeux. « Sans doute ouais … » Lorcan était loin de vouloir discuter de leur père ce soir, et visiblement Aspen n’y tenait pas plus que lui, parce qu’elle ne s’y attarda pas et ils évoquèrent d’autres sujets, plus légers. Jusqu’à ce qu’enfin, elle lui dévoile ce qu’elle avait cuisiné … Elle amena un magnifique plat de lasagnes et les yeux de Lorcan se mirent à briller, autant de gourmandise que d’excitation. Elle ne pouvait pas se tromper pour lui faire plaisir avec une recette pareille … « Aaah génial, on va se régaler. » L’odeur et l’aspect du plat lui mettaient l’eau à la bouche et il était convaincu que malgré les réticences d’Aspen, il ne serait pas déçu de son repas. Mais il fallait encore patienter un tout petit peu : entre les cadeaux et la bouffe, le cœur de Lorcan balançait, et c’était pour les cadeaux qu’il avait finalement fait son choix premier. Il avait trop hâte de lui offrir ce qu’il avait préparé pour elle, et il se consuma d’impatience en regardant sa jumelle défaire soigneusement le papier qui entourait le paquet. Et finalement, elle découvrit le cadeau, et bien que sa réaction ne fut pas aussi éclatante qu’il l’aurait espéré, il vit son visage s’épanouir sous l’effet de la surprise. Il s’était cassé la tête un bon moment pour récupérer cette dague brisée et pour trouver un artisan capable de la restaurer, mais il savait à quel point Aspen tenait à cet objet. C’était une arme, certes, mais délicatement ouvragée et si belle … Elle représentait Aspen si parfaitement ! La perdre aurait été un vrai gâchis. « Joyeux anniversaire à toi aussi. Je… merci. » Sobres remerciements, mais où il perçut toute sa gratitude, et cela lui suffit amplement.

Elle sortit à son tour son cadeau, une enveloppe qu’elle avait gardée sur elle pour ne pas qu’il la repère dans son appartement – elle le connaissait tellement bien ! Avec un sourire gourmand, il l’ouvrit, incapable pour une fois de deviner ce qu’elle pouvait bien lui offrir. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement quand il vit les billets de train et la réservation d’hôtel, comprenant très bien l’intention derrière ce cadeau. Deux jours ensemble, rien que tous les deux, loin de Radcliff. Loin d’une ville qu’ils n’avaient jamais quittée, mais qui les étouffait à présent, et qui les tenait séparés l’un de l’autre. Lorcan resta les yeux fixés sur les billets un peu plus longtemps que nécessaire, juste le temps de trouver une contenance. Il ne savait pas comment réagir à ce cadeau, qui le touchait au plus profond de lui et qui n’aurait pas pu lui faire plus plaisir … Il rêvait d’un week-end avec elle, rien qu’elle, où ils seraient à nouveau comme avant. Des jumeaux qui se comprenaient à mi-mot et qui ne s’ennuyaient jamais de la présence de l’autre. Comme avant … « Waouh, merci Aspen ! Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas fait un truc comme ça, tous les deux. » Il avait l’impression de n’avoir que ce mot à la bouche : ça faisait longtemps. Longtemps qu’ils n’avaient pas passé du temps ensemble, longtemps qu’il ne l’avait pas regardée droit dans les yeux sans craindre quoi que ce soit, longtemps qu’il n’avait pas agit naturellement avec elle. Trop longtemps. Et il ne savait pas quoi dire pour la remercier, alors il espérait qu’elle comprendrait les sous-titres, même si au fond de lui, il ne savait pas du tout quand est-ce qu’ils pourraient profiter de ce cadeau … Mais il était heureux qu’elle ait pensé à ça. Heureux, et rien d’autre ! Surtout pas triste, surtout pas déçu, surtout pas coupable. Il ne pouvait pas accepter son cadeau et il le savait, mais pour aujourd’hui il allait faire comme s’il pouvait. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pour que tu partes comme ça ? Pour que tu ne veuilles plus de moi ? » Il avait toujours les yeux fixés sur les billets, plongé dans ses pensées, quand la voix d’Aspen retentit à nouveau, et il releva brusquement la tête pour la regarder. Quoi ? Pourquoi ? Avec l’impression qu’elle venait de lui attraper le cœur à mains nues pour le serrer de toutes ses forces, il essaya de comprendre comment elle en était venue à là. Ils fêtaient leur anniversaire, elle avait fait son plat préféré rien que pour lui, ils venaient de s’offrir leurs cadeaux ! Bon sang, tout aurait du être parfait. Mais elle avait ignoré la trêve tacite entre eux, celle qui impliquait de ne pas poser les questions qui fâchent. Les questions qui tuent. Elle était au bord des larmes et il était incapable de dire quoi que ce soit pour la rassurer ou la calmer. Rien de rien. Juste la fixer en se demandant pourquoi elle faisait ça maintenant. Elle n’avait pas le droit de ruiner leur anniversaire avec ça … « Je te connais par cœur, Lorcan. Mieux que moi-même. Je sais, chaque fois que tu vas mal, je sais, chaque fois que tu me mens. C’est juste que je dis rien. » Sa voix s’était brisée et les sanglots qui y percèrent firent plus de mal encore à Lorcan que ses mots. Bien sûr qu’elle se doutait de quelque chose, bien sûr qu’elle savait qu’il mentait. Il avait été le dernier des abrutis de croire qu’il pouvait la berner, sa jumelle qui le connaissait si bien … Quel frère pouvait-il être, à se leurrer en imaginant qu’il ne la blesserait pas par son silence ? Il avait envie de la prendre dans ses bras, de la serrer fort contre lui et de se répandre en excuses pour qu’elle oublie ce qu’il lui avait fait, mais il ne bougea pas.

« C’est pas de ta faute, Aspen. » Lâcha-t-il d’une voix éteinte. Les mots les plus minables qu’il pouvait choisir. C’est pas toi, c’est moi. C’était très original ! Et ça sonnait comme toutes les fois où il avait inventé des excuses pour écourter leurs têtes à têtes, toutes les fois où il s’était défilé pour ne pas la voir. « Ce qui s’est passé … » Il prit une inspiration laborieuse, incapable de terminer sa phrase. S’il proférait un autre mensonge, ce serait un autre coup de poignard qu’il assènerait à sa jumelle. Et son regard le suppliait de ne pas faire ça. Mais dire la vérité ? Il reposa doucement l’enveloppe sur la table, près du plat de lasagnes qu’ils avaient oublié et qui refroidirait encore longtemps. Le silence s’étirait entre eux, c’était à lui de le rompre, mais il n’y parvenait pas. Ses main étaient moites, il se sentait trembler, il avait la nausée. C’était ce moment là, cet instant précis qui rythmait ses cauchemars depuis plus d’un an. Le regard d’Aspen le clouait au pilori et il en oubliait leur anniversaire, sa promesse de faire terminer cette soirée en beauté. Dans ses cauchemars, il n’y avait jamais d’happy ending. « Tu te souviens du jour où tu es venue chez moi pour me donner tes résultats du dépistage ? » Commença-t-il d’un ton mal assuré. Cette simple phrase suffirait sans doute à lui ouvrir les yeux, et il s’attendit d’un instant à l’autre qu’elle lance sur lui la dague qu’elle tenait serrée entre ses doigts. Il recula de plusieurs pas, s’éloignant autant qu’il le pouvait de sa jumelle. Ca ne le sauverait pas, plus maintenant, mais ce n’était pas ça qu’il craignait. Le poignard n’était rien face à la réaction qu’il attendait de sa part, la douleur qu’il allait lui causer. La déception. « Ce jour là, j’ai pas pu te dire la vérité, et après … J’ai jamais pu le dire à haute voix, comment tu voulais que je te le dise, à toi ? Tu as toujours été d’accord avec maman et papa, tu es devenue une chasseuse tellement parfaite, et moi … Je voulais pas que tu me regardes comme si j’étais … » Il avait la bouche sèche, mais il se força à continuer. « Comme eux … » Il aurait voulu détourner son regard pour ne pas voir sa réaction, mais il n’y parvenait pas. Après plus d’un an de mensonges et de faux-semblants, il larguait la vérité comme une bombe et il ne pouvait détacher ses yeux du massacre. « Je ne voulais pas que tu le saches. Je me disais que si je t’éloignais, ce serait plus simple, et que ça repousserait d’autant le jour où … Le jour où tu l’apprendrais. » Aujourd’hui.


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MessageSujet: Re: variations of the truth (lorcan)   variations of the truth (lorcan) Icon_minitimeVen 14 Aoû 2015 - 15:13


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Et les voilà tous les deux bloqués, l’un sur le voyage qui vient de lui être offert, l’autre sur la dague qu’elle vient de recevoir. Elle supposera, une fois que Lorcan aura confirmé les doutes qui enserrent déjà sa jumelle, qu’elle devra se servir de la dague tandis que le voyage finira aux oubliettes. Pour le moment, elle se contente de fixer la lame et de serrer si fort le manche que ses doigts en blanchissent. Et d’attendre la réponse à toutes ces questions qui les rongent tous les deux. C’est déterminant, elle le sait. Pour leur avenir. A tous les deux. Tous les deux ensemble. En fonction de ce qu’il dira, ils seront encore jumeaux ou ils ne le seront plus. Et elle a si peur, au fond, si peur de le voir prononcer des mots terribles, de ceux qui séparent, de ceux contre lesquels il est impossible de lutter. « C’est pas de ta faute, Aspen. » commence t-il d’une voix assurée qui n’augure rien de bon. Elle n’est pas satisfaite de la tournure que prennent les évènements ; c’est pas ta faute lui semble une bien pâle entrée en la matière, une parodie de vérité. Elle sait bien qu’elle est surement aussi fautive que lui, dans un sens, peu importe ce qui est en train de se passer. Elle ne cherche pas à s’enlever cette certitude de la tête, elle ne cherche pas à devenir toute blanche. Ils ont toujours partagé les torts, tous les deux. Mais des deux, elle a le sentiment qu’il est quand même bien le plus fautif. « Ce qui s’est passé… » Elle attend la suite, partagée par des émotions contraires. D’un côté, il est largement temps de connaître quel est ce point qui les détruit tous les deux, de mettre fin à cette mascarade ridicule composée d’excuses et de silences ; de l’autre, elle voudrait ne pas avoir à affronter ce terrible moment et faire marche arrière, revenir à ce temps où ils n’avaient rien d’autre à faire qu’écouter leurs parents sans se poser des questions sur ce qu’il est bon ou mauvais de faire, et surtout d’être. Lorcan respire avec force et elle devine qu’elle n’est pas la seule à avoir un grand besoin de courage pour continuer. Elle trouve son regard, l’implore de briser ce foutu silence, qu’on en finisse, pitié. Aspen remarque des détails qu’elle n’aurait pas du voir, des mains qui tremblent, de la sueur qui coule, une respiration hachée ; et tous ces signes, de toute évidence avant coureurs d’un désastre, la font encore plus paniquer. « Tu te souviens du jour où tu es venue chez moi pour me donner tes résultats du dépistage ? » Elle déglutit, anxieuse, refusant de comprendre ce que cette phrase signifie. Oh, bien sur, elle s’en doutait (trop). Mais elle se dit qu’elle peut encore se tromper (forcément, l’espoir fait vivre). C’est juste qu’elle a une sale propension à toujours imaginer le pire, mais ce n’est pas forcément ce qui va arriver (pas vrai ?). Aujourd’hui, ils auront de la chance (depuis quand ce n’est plus arrivé, elle ne saurait répondre à cette question).

« Arrête ». Elle implore, faible qu’elle est, mais sa voix est si basse que Lorcan ne l’entend même pas. Ne me dis pas que… Ne me dis pas que tu es un mutant. Pas toi. La mort de maman, c’était déjà trop. Ne me force pas à provoquer la tienne. Le voilà qui recule alors, comme pour confirmer les craintes qui animent sa jumelle. « Ce jour là, j’ai pas pu te dire la vérité, et après… J’ai jamais pu le dire à haute voix, comment tu voulais que je te le dise, à toi ? Tu as toujours été d’accord avec maman et papa, tu es devenue une chasseuse tellement parfaite, et moi… Je voulais pas que tu me regardes comme si j’étais… » Les aveux sont faits à demi-mot, doucement, honteux. Mais ça n’épargne pas Aspen qui sent la rage augmenter à l’intérieur d’elle ; une rage pourtant teintée de quelque chose d’encore plus dur, de la déception. Elle n’aurait jamais penser pouvoir être déçue de lui, Lorcan, celui qu’elle dit constamment être la meilleure partie d’eux deux. Il a honte, c’est déjà ça de pris, et c’est avec ça qu’elle se console : il fait bien d’avoir honte, c’est précisément ainsi qu’il doit réagir, c’est la suite normale des choses, c’est… « Comme eux … » C’est la fin. Son frangin, un mutant. Son tout, une aberration de la nature. C’est plus qu’elle ne peut en supporter. « Je ne voulais pas que tu le saches. Je me disais que si je t’éloignais, ce serait plus simple, et que ça repousserait d’autant le jour où… Le jour où tu l’apprendrais. » Tout ce qu’elle voit, elle, c’est que ces jours n’ont fait que renforcer ce qu’elle ressent à présent : « Tu m’as trahie. » Elle l’énonce comme une évidence, parce que c’est est une, c’est sans appel. « On avait promis de toujours tout se dire. Et tu m’as menti. Tout ce temps… » Elle se prend la tête dans les mains, scandalisée, exaspérée, et surtout déçue. Ses lèvres se serrent, l’énervement les animent. « Qui est au courant ? » Qu’elle aille leur faire la peau pour n’avoir rien dit, pour avoir caché ce qu’on ne cache pas. « Qui d’autre le sait ?! Qu’elle fille stupide j’ai été… ridicule… te chercher des excuses pendant tout ce temps… m’inquiéter pour toi alors que toi, tu te foutais de moi ! » Dans ses cauchemars, quand elle apprend une telle nouvelle, elle pleure. Mais aujourd’hui les larmes sont supplantées par la colère, qui gonfle sa poitrine d’un souffle vengeur. Tu m’as trahie. Elle se lève, renverse une partie de ce qui se trouve sur la table au passage, bondit sur Lorcan et l’écrase contre le mur. Les mots se bloquent alors qu’elle voudrait lui demander comment il a pu lui faire une telle chose. Elle s’en doutait, peut-être, plus ou moins… mais jamais elle n’aurait pu imaginer que le choc serait aussi rude. « Qu’est-ce qu’on fait maintenant, hein ? » Oh, oui, qu’est-ce qu’il faut faire ? Lui trancher la gorge ? La lame de la dague qu’il vient de lui offrir s’est retournée contre lui et s’appuie présentement sur sa peau, mais Aspen est bien incapable de rendre cette pression meurtrière. Pas Lorcan, surtout pas alors que leurs visages sont si près et que leurs regards sont si attachés l’un à l’autre. La tension s’étire, tandis qu’elle ne peut se résoudre à la briser.


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MessageSujet: Re: variations of the truth (lorcan)   variations of the truth (lorcan) Icon_minitimeDim 23 Aoû 2015 - 15:17


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lorcan & aspen
Voilà. La vérité était enfin sortie, après plus d’un an de mensonges, d’omissions et d’excuses minables. Lorcan n’avait jamais aimé mentir à sa jumelle, depuis tout petit il avait un mal fou à s’y résoudre, même quand il s’agissait juste de lui faire une surprise pour son anniversaire. Elle devinait très souvent ce qu’il avait derrière la tête, de toute façon. Et il suffisait d’un regard un peu interrogateur pour qu’il lâche toute la vérité en bloc, soulagé de lâcher le morceau. Ils ne s’étaient rien cachés, jamais. Ou presque … Elle lui avait soigneusement caché sa relation avec Noeh, elle, et il n’aurait rien vu du tout si Salomé n’avait pas révélé le pot aux roses. Pour de la confiance, c’était du joli … Qu’est-ce qu’Aspen avait pu lui cacher d’autre, finalement ? Elle était plus douée que lui pour lui mentir. Lui, il n’y avait qu’une seule chose qu’il ne lui avait jamais dite. Il avait monté le plus gros mensonge de sa vie quand il avait découvert qu’il était un mutant, et il était surpris que ça ait tenu aussi longtemps, compte tenu de la difficulté qu’il avait eu à le maintenir. Mais à quel prix ? Il avait depuis longtemps perdu l’intimité complice qu’ils avaient eu toute leur vie, et  présent, il allait perdre tout le reste. Sa confiance, son amour, son existence toute entière. Il n’avait aucun doute là-dessus … C’était d’ailleurs pour ça qu’il avait préféré faire traîner les choses et se torturer pendant un an plutôt que de l’avouer de but en blanc à Aspen. Et il pouvait voir, à présent, la rage se peindre sur les traits de sa jumelle à mesure qu’elle comprenait ce qu’il lui avouait. Elle n’était plus ni anxieuse, ni triste pour leur relation. Elle était juste en colère contre lui. « Tu m’as trahie. » Lorcan hocha la tête, acceptant le jugement sans appel. Pourtant, il ne voulait pas de cette réaction. Il ne l’avait pas trahie, il l’avait préservée ! « On avait promis de toujours tout se dire. Et tu m’as menti. Tout ce temps… » Il n’en revenait pas qu’elle ne retienne que ça, et ça le mettait hors de lui. Il était une saloperie de dégénéré, et tout ce qu’elle voyait, c’était qu’il lui avait menti ? « Ouais, comme quand tu m’as caché ta relation avec Noeh. » Il n’avait pas pu s’en empêcher. Si elle ne voyait que la tromperie, alors il fallait qu’elle se souvienne que lui avait fait abstraction de son propre mensonge pour sauvegarder leur relation. Il savait bien que ça ne servait à rien, que ce n’était pas comparable, mais il n’était pas question de se mentir, ici ! Il n’en revenait pas qu’elle se focalise là-dessus alors qu’il venait de lui avouer sa mutation. Il était un monstre, il se haïssait de ne pas être à la hauteur de sa jumelle, et elle … Elle refusait de voir ce qui importait, elle se concentrait sur un détail pour ne pas voir ce qui la dérangeait tant. Il allait pourtant bien falloir qu’elle admette ce qu’il était. « Qui est au courant ? » Encore une fois, Lorcan fut trop surpris par sa réaction pour répondre tout de site. Est-ce que c’était vraiment important de savoir qui était au courant ? « Qui d’autre le sait ?! Quelle fille stupide j’ai été… ridicule… te chercher des excuses pendant tout ce temps… m’inquiéter pour toi alors que toi, tu te foutais de moi ! » Cette nouvelle exclamation déchira le cœur de Lorcan, qui fixa sa sœur bouche bée. C’était bien pire que tous ses cauchemars, la douleur était infiniment plus intense. « Personne … Personne n’est au courant, à qui tu veux que je le dise ? » Bredouilla-t-il, effaré par la violence de la réaction de sa jumelle. Il avait imaginé qu’elle serait dégoûtée par sa condition, mais elle n’avait que de la colère à lui offrir. Et ce n’était pas mieux, non, vraiment pas … Elle regrettait de s’être fait du souci pour lui, elle regrettait que tant de temps se soit écoulé avant qu’elle ne puisse vraiment rompre les ponts avec lui. Et Lorcan, lui, regrettait chacun de ses actes passés, mais pas un instant il ne regrettait de lui avoir caché la vérité. Il n’en chérissait que davantage tous les petits moments qu’il avait pu vivre avec elle cette année écoulée. Ils étaient loin d’être parfaits, mais au moins, ils existaient encore …

Lorcan ne tenta pas de l’esquiver quand Aspen se jeta soudain sur lui et qu’elle le plaqua contre le mur. Il sentit sa dague toute neuve, cadeau pour son quart de siècle, venir se plaquer sur son cou. Elle était parfaitement affûtée, prête à saigner les dégénérés. Sacrée ironie qu’elle vienne la lui plaquer sur son cou à lui, son jumeau hémokinésiste. Si elle le saignait, là, maintenant, il serait presque capable d’en rire. Presque. Mais pour l’instant, elle s’était arrêtée juste à temps pour que la lame n’entame pas sa peau, et il savait que le moindre geste de sa part lui serait fatal. Et ça ne lui donnait pas envie de rire. Sa sœur l’avait très souvent tenu en joue, quand ils s’entraînaient, mais jamais elle ne l’avait fait avec la volonté de le tuer. Lorcan ne pouvait détacher son regard du sien, si proche. Leurs visages se touchaient presque, mais ils étaient plus loin l’un de l’autre qu’ils ne l’avaient jamais été. Deux étrangers. Une chasseuse et sa proie. Il ne lisait rien d’autre dans ses yeux qu’une rage destructrice. Aspen, son Aspen, n’était plus là. Tout comme pour elle, son Lorcan ne devait plus être présent … « Qu’est-ce qu’on fait maintenant, hein ? » C’est à lui qu’elle posait cette question ? Mais qu’en savait-il, bon sang ? Il n’avait jamais souhaité qu’ils en arrivent là. « Maintenant, tu vas me tuer. C’est ce que tu me répètes depuis la mort de maman, non ? Que tu ferais comme elle si l’un de nous était … » Il ne pouvait pas prononcer ce mot. Il ne pouvait pas. Malgré sa colère, malgré son dégoût, il n’arrivait toujours pas à avouer à haute voix qu’il était un putain de mutant. C’était un tabou depuis trop longtemps ancré en lui. « Depuis le début, je le sais, tu préfèrerais que je sois mort plutôt que de me voir comme ça. Pourquoi tu crois que je ne pouvais pas te regarder dans les yeux ? Tu détestes ça encore plus que moi … » Il ne voulait pas voir la haine et le dégoût dans les yeux de sa jumelle, pas dirigé contre lui. Mais c’était ce qu’il voyait, aujourd’hui, et ça le suffoquait. Il avait refusé d’agir comme sa mère, il n’avait jamais voulu faire comme elle en découvrant qu’il était affublé de la même monstruosité qu’elle, mais … Ce fardeau qu’il avait porté pendant plus d’un an, certains jours un peu moins difficilement que d’autres, il ne se sentait plus capable de l’endurer. Il savait depuis le début que ce serait ce jour qui déterminerait la nature de son calvaire. Jusque là, il n’avait fait que repousser l’échéance, mais le vrai enfer commençait aujourd’hui. Et il n’était pas sûr d’avoir la force de supporter le regard d’Aspen bien plus longtemps. «  Je ne me foutais pas de toi ! Tu crois que ça me faisait plaisir, bordel ? Mais j’ai pas choisi d’être comme ça ! Et après tout ce que tu me répétais sur les dégénérés, comment tu croyais que j’allais réagir ? » Il n’y avait pas d’issue, et si elle devait le tuer, il voulait qu’elle entende ce qu’il avait à dire. Tout ce qu’il n’avait jamais osé prononcer sortait comme un torrent libérateur. Et plus il parlait, plus sa colère montait. Ce n’était pas juste ! « Je t’ai menti, c’est vrai ! Je ne voulais pas te décevoir. Je cherchais un moyen de te l’annoncer sans que ça ne t’éloigne de moi, mais il n’y a aucun moyen ! Même si je te l’avais dit le premier jour, tu m’aurais détesté. Un an plus tard, ça ne change rien. Je suis ce que je suis. Je ne suis pas comme toi. »


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variations of the truth (lorcan)

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