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 (addie) truth be told I miss you, truth be told I'm lying

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: (addie) truth be told I miss you, truth be told I'm lying   (addie) truth be told I miss you, truth be told I'm lying Icon_minitimeMar 24 Mai 2016 - 15:08

Ses doigts sont proches. Ils sont si proches du but que Noeh sent le carton glisser contre le bout de ses doigts à plusieurs reprises... avant qu'il ne parvienne à se saisir du dernier carton fourré en haut de son placard. Ce dernier est plié et, après autant d'années passées à ne pas être utilisé (à n'avoir jamais été utilisé, même), normal que ce pauvre truc lui donne un peu de fil à retordre. De son autre main repliée, le Callahan tire le carton jusqu'à lui, embarquant un peu de poussière au passage. Une légère toux le gagne, alors qu'il jette l'objet de sa convoitise au sol, près des autres cartons qu'il a déjà réquisitionné un peu partout dans la maison, entraînant la chute de plusieurs bibelots. “Merde”, qu'il souffle pour lui-même. En deux enjambées, Noeh est au sol et ramasse prestement les artefacts récalcitrants, avant de jeter un coup d'oeil à son lit. Rempli, comble, pour le coup. On devine à peine la couverture en-dessous. Entre les vêtements encore dans son placard et les livres et autres objets qui lui tiennent à cœur, le cadet Callahan sait pas comment il va se débrouiller pour foutre tout ça dans une voiture et rouler jusqu'à son nouveau chez lui. Surtout que l'accord n'est même pas encore acté.

Mais il est déjà prêt. Il supporte plus ce manoir, il supporte plus cette chambre, il supporte plus l'absence de ses parents, il supporte plus l'absence de Sam, il supporte plus le souvenir de cette enfance si révolue. Alors rester pour souffrir, il peut plus le faire. Il ne veut plus rien endurer, Noeh veut juste respirer. Réapprendre à vivre une vie normale, sans personne autour ou pas loin pour l'en empêcher. Il sait très bien se pourrir la vie seul, de toute manière, pas besoin d'aide à ce niveau-là. Le truc, c'est que s'il veut avoir l'impression de s'en sortir un peu, il faut qu'il ait la sensation d'avancer. Dans quelques jours, il fera partie de l'équipe d'enseignants au lycée de Radcliff. Il sera pas prof, un jour peut-être, mais juste assistant. Une sorte d'intervenant qui devra faire ses preuves dans un travail qui va lui occuper l'esprit. C'est tout ce que Noeh veut, pour ne plus penser au reste. A Sam, à Pietra, à Lorcan... A Aspen. Surtout à Aspen. Il n'a plus que son visage fatigué en tête depuis le début du mois et il faut que ça cesse. Il a refusé de comprendre, d'entendre aussi, ce qu'elle lui a dit, de même pour ce que son propre cœur lui hurlait en retour, alors il préfère se planquer la tête dans le sol plutôt que d'affronter ses conneries. Comme une foutue autruche. Car c'est tout ce qu'est Noeh Callahan au final : une autruche incapable de gérer tout ce qu'elle pense et ressent et qui, une fois qu'elle manque le faire auprès d'une personne importante, fait un pas en avant et trois pas en arrière... avant de se planquer.

Du coin de l'oeil, Noeh aperçoit sur le bord de son lit ses anciennes partitions. Quand il les a sorties de sur son bureau, un peu plus tôt, il n'y a pas accordé plus d'attention. Sauf qu'à se remettre à penser à ce fameux soir où il a réussi à revoir Aspen, il peut pas s'empêcher de songer que la plupart de ces partitions, elles ont été crées après l'avoir vue. Ou lui avoir parlé, l'avoir regardée, après avoir passé un après-midi entier avec elle, après avoir entendu son rire, avoir été confronté à sa mine boudeuse. Ce dernier souvenir lui arrache un sourire triste, et il s'avance vers les morceaux de papier pour s'en saisir. Prenant place sur la chaise roulante installée à côté de son bureau, il tient dans sa main gauche la première, ou peut-être la deuxième, partition qu'il a écrit quand il débutait tout juste la composition. S'il se souvient bien, il était avec Aspen depuis deux mois à ce moment-là. Et il pensait souvent à elle quand il se mettait devant le piano du salon. Quand ses yeux se posent sur les notes, il les entend. Une par une, elles envahissent son espace mental pour recréer cette mélodie qui est la sienne. Il sait pas s'il pourra un jour remercier ce gars du piano-bar. Il sait pas s'il pourra le recroiser et lui dire à quel point le coup de pouce qu'il lui a donné a changé beaucoup de choses. Que c'était peut-être ce qu'il lui fallait pour renouer avec une passion qu'il ne pouvait plus voir en peinture, mais dont Noeh a toujours eu besoin pour se sentir lui.

Tournant sur sa chaise, le Callahan secoue la tête et repose les partitions. C'est du passé. C'était quand il était jeune, et con, et épris, et il l'est plus, ou pas, il ne sait pas, il ne sait plus, et c'est pas le moment d'y penser. S'il se dépêche pas, quelqu'un va venir l'emmerder, parce qu'à bouger toutes ses affaires depuis une bonne heure déjà, il fait du bruit. Pas assez pour alarmé toute la baraque, mais assez pour qu'une oreille attentive le remarque. Et quand le bruit significatif des talons de sa mère se fait entendre au bout du couloir, Noeh comprend qu'il est trop tard. Lorsque les pas cessent pile devant sa chambre, il se dit même que c'est pire qu'il ne l'imagine déjà. Le cadet Callahan reste tourné en direction du mur, de son bureau, de tout, sauf de la nouvelle venue. Elle va partir. Elle va s'éloigner de cette chambre, elle va poursuivre son chemin jusqu'au bout du couloir et elle ne va pas lui adresser un mot. Elle va continuer sa vie tranquille, sans plus l'avoir dans les pattes, comme elle le fait déjà depuis des mois. C'est pas aujourd'hui qu'elle va se réveiller, c'est pas aujourd'hui qu'elle va essayer, c'est pas aujourd'hui qu'ils vont renouer. C'est pas aujourd'hui. Mais elle bouge pas. Même le dos tourné, Noeh sent qu'elle est encore dans l'encadrement de la porte. Il sait qu'elle n'a pas fait un pas pour se détourner, puisque ses talons n'ont pas recommencé à claquer dans le couloir. Ça suffit à lui faire serrer les mâchoires. Le cadet Callahan se persuade de pas réagir. S'il l'ignore, et ne dit rien, elle va s'en aller. Elle va se lasser, comme avant, parce que le silence de Noeh est pire que la moindre de ses réactions. C'est bien comme ça qu'Aspen faisait avec lui, non ? Alors pourquoi est-ce que lui ne pourrait pas faire pareil ? Pourquoi est-ce qu'il pourrait pas se montrer un minimum raisonnable, pour une fois ? Un tant soit peu adulte, alors qu'il a eu comme pire des exemples la femme qui patiente devant sa porte de chambre ? Peut-être parce qu'il a aucune patience. Et peut-être aussi parce que sa mère, Noeh lui en veut. Parce qu'elle est la seule à qui il a vraiment quelque chose à reprocher, alors que pour tous les autres il est bien obligé de créer le problème seul. Alors, Addie doit pas s'étonner, quand il se retourne d'un coup vers elle. Faut pas qu'elle s'interloque de la réplique qui passe ses lèvres. “Bon qu'est-ce que tu veux ?!” Faut pas non plus qu'elle soit stupéfaite du regard noir qu'il lui lance, parce que ce dernier est encore trop sympa en comparaison de toute la rancoeur qui pulse soudain dans les veines de son fils.
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MessageSujet: Re: (addie) truth be told I miss you, truth be told I'm lying   (addie) truth be told I miss you, truth be told I'm lying Icon_minitimeLun 30 Mai 2016 - 3:33

Light will lead the way to set you free
Light will lead the way to set you free, I'm only looking for a little peace. And when the night falls, Oh call on me Just don't forget to show me some mercy. Ooh, say you're mine, Ooh, take me higher. Shine a light on me Cause I was lost at sea. While the waves were dragging me underneath Shine a light on me. Searching for some grace I'll tell you now If I could hear your voice, How sweet the sound. / shine a light, banners.

Partout autour d’elle, le silence. Baignant ce manoir trop grand, trop vide, Adelaïde n’avait pas supporté cette quiétude plus longtemps. Au départ d’Alexander, lorsqu’elle s’était retrouvée toute dans le grand salon de la maison, la belle s’était dépêchée de mettre de la musique de peur de ne pas supporter ce silence trop pesant. C’était nouveau, chez la belle. Avant ça au contraire, elle profitait de cette absence de bruit ; mais dernièrement, elle se retrouvait rongée par la solitude, perdue dans ses pensées les plus sombres qui s’infiltraient, sinueuses, dans son esprit. Perchée sur le canapé luxueux du salon, les jambes rabattues contre elle, la belle laissait son esprit s’échapper au rythme de la musique classique qui berçait la pièce, ses pensés dansant avec les notes mélodieuses qui s’échappaient des enceintes aux quatre coins du salon. Livre à dans un main, verre de main dans l’autre, la chasseuse profitait avec soulagement de cette après-midi de repos. C’était rare, ces temps-ci ; entre son nouveau travail, qui lui prenait la plupart de son temps, la chasse qu’elle mettait de côté à contrecoeur et qui lui manquait terriblement, et les soucis familiaux, elle ne trouvait plus de temps pour elle. La Callahan se demandait si ce n’était pas intentionnel, au final, un moyen d’éviter de se retrouver seul face à ses problèmes. Adelaïde se noyait dans le travail, dans la chasse, pour oublier ses problèmes, pour oublier ce qui la préoccupait tous les jours. Pour oublier que ses enfants lui filaient entre les doigts, que sa fille évitait sa présence et que son fils ne lui adressait plus la parole. Pour oublier, l’espace d’un instant, que ceux qu’elle aimait le plus au monde ne la regardait plus qu’avec dégoût et méprise. Ca lui faisait mal, de réaliser ça, ça lui transperçait le coeur de les voir hors de sa porté. De se dire que tout était de sa faute, que c’était un mauvaise mère. Tout ça, c’était une réalité bien trop douloureuse pour l’affronter, même pour la téméraire Addie. Elle refusait de s’infliger ça. Alors elle restait tard au bureau, et partait en chasse les jours où elle avait du temps. Elle essayait de ne plus se retrouver avec des heures à tuer, tombant de fatigue le soir sans avoir le temps de laisser ces mauvaises pensés infiltrer son esprit. Mais aujourd’hui, elle voulait trouver un peu de repos, se poser quelques heures tranquillement, se perdant dans ces histoires merveilleuses, se laissant emporter par sa langues natale l’histoire de quelques heures. Pour la première fois depuis longtemps, la belle était bien, à l’abris dans son cocon, bercée par la musique et les mots alors que l’alcool venait dénouer les noeuds dans ses épaules. Enfin, elle s’autorisait quelques heures de détente.

Le répit ne fut pas longtemps pourtant, puisqu’à peine une heure de quiétude, elle entendit un bruit sourd à l’autre bout du manoir, éveillant sa curiosité. La belle pensait être seule à la maison, si bien qu’elle fut étonnée que quelque chose vienne perturber sa solitude. Matthias était peut-être passé au manoir, ou Noeh n’avait peut-être pas quitté sa chambre depuis qu’elle était rentrée. A sa plus grande surprise, la chasseuse préférerait la première option. Aussi fou que cela puisse paraitre vu ses relations avec son beau-fils, Adelaïde ne voulait pas se retrouver seule face à son fils, terrifiée à l’idée de croiser son regard assassin. La culpabilité la rongeait déjà suffisamment, elle n’avait pas besoin d’un rappel acerbe de la part de Noeh. Au moins, Matthias avait la politesse de l’ignorer du mieux qu’il pouvait, au contraire de son fils qui faisait tout pour l’enfoncer plus bas que terre. Addie ne pouvait pas lui en vouloir ; elle le méritait bien. Mais cela n’empêchait pas de lui faire un mal de chien. La belle décida d’investiguer le bruit suspect, quittant l’atmosphère apaisante qu’elle avait installé dans le salon à contre-coeur. Ses hauts talons martelaient le parquet massif du couloir alors qu’elle filait dans cette maison qu’elle connaissait par coeur, jetant un regard dans les pièces qu’elle passait avec curiosité. La chasseuse avance, la boule au ventre, en entendant les bruits qui s’échappent de la chambre de son fils ; elle aurait pu faire demi-tour, le laisser tranquille et ne pas gâcher cette après-midi qui s’annonçait si relaxante. Pourtant, elle continua d’avance, son instinct la poussant à découvrir ce que faisait son fils. Addie se stoppa en arrivant devant la porte, sans un mot. Son regard s’égara dans la pièce sans dessus dessous, sur les cartons à moitiés remplis et les affaires éparpillés ça et là. Sur tous ces souvenirs. Adelaïde n’osa pas entrer, figée devant la scène qui se dessinait devant ses yeux. Ce n’était pas un ménage de printemps ; c’était un déménagement. La belle sentit son coeur se serrer alors que la réalité s’imposa à elle, lui faisant l’effet d’une claque en plein visage. Noeh était en train de quitter le manoir, sans prévenir personne. Sans la prévenir elle. La belle ouvrit la bouche, prête à prononcer le prénom de son fils, mais aucun son de sortit. Au lieu de ça, elle se contentait de contempler le dos tourné du blond. Les yeux brillant, le coeur détruit, elle pouvait sentir la colère de son fils avant même qu’il ne se retourne. Quand il fit volte-face, la chasseuse ferma la bouche et ravala les larmes, enfilant ce masque inexpressif qui la protégeait du reste monde. « Bon qu'est-ce que tu veux ?! » Son ton était tranchant, son regard noir. Ca lui trancha le coeur, encore un peu plus. Elle ne se laissa pas impressionner pourtant, pénétrant finalement dans la chambre de son fils, le claquement de ses talons résonnant dans la pièce qu’il s’appliquait à vider. « Je ne savais pas que tu prévoyais de quitter le manoir. » souffla-t-elle, la gorge serrée. Addie tentait de ne pas laisser déteindre ses émotions, pourtant le ton presque tremblant de sa voix ne tromperait pas son Noeh. « Tu as trouvé un appartement ? » continua-t-elle, polie, comme s’il s’agissait d’une conversation normale, ignorant la douleur au creux de sa poitrine et le regard assassin de son fils.
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MessageSujet: Re: (addie) truth be told I miss you, truth be told I'm lying   (addie) truth be told I miss you, truth be told I'm lying Icon_minitimeJeu 2 Juin 2016 - 17:23

Son regard dans son dos, ça le brûlait. Mais son regard sur son visage, ça le répugne. Ça le fout dans une colère immédiate, parce que dans l'incompréhension de ce qu'elle peut venir faire ici. Ça fait des mois qu'elle n'en a rien à foutre de ce qu'il peut faire de sa vie. Ça fait des mois qu'elle ne lui parle plus, ça fait des mois qu'elle l'évite. Elle s'attend à quoi, qu'il déroule le tapis rouge ? Qu'il lui offre un sourire et des réponses aimables ? Elle se fout le doigt dans l'oeil, et pire que jusqu'au coude. Elle peut mourir pour qu'il fasse le moindre effort maintenant. Il s'en va, il prend le large, il se casse. Il fait comme Sam mais avec plusieurs années de différence, c'est tout. Elle est venue faire chier sa jumelle, comme ça, quand elle a vu qu'elle partait ? Sans doute pas. Alors pourquoi ne pas lui offrir le même traitement de faveur ? Adélaïde Callahan est tellement douée pour jouer la morte quand ça lui chante. Pourtant, elle s'avance dans sa chambre. D'un petit pas stricte, distant, elle s'autorise à passer la porte de sa chambre alors que Noeh n'a rien demandé. Ça le fait soupirer. D'agacement, de nervosité, de tout un ensemble d'émotions négatives qu'il s'était promis de ne plus diriger envers personne... sauf elle. Elle le mérite de trop. Et se permettre d'entrer dans sa chambre comme ça, c'est franchement chercher la merde au moment où le cadet Callahan veut juste vivre sa vie sans plus aucune personne nuisible dans son champ de vision. Sa mère est tête de file.

Le pire, c'est quand elle parle de sa toute petite voix. Une voix de victime, celle de la pauvre mère esseulée sur qui tombe la nouvelle de son enfant qui quitte le nid. Ça fait mal, de pas avoir été mise au courant ? Ça fait mal de le voir faire sa vie sans qu'elle n'en fasse plus partie ? Tant mieux, c'est le but. Si Noeh peut lui faire autant de mal qu'elle n'a pu lui en faire en ayant disparu de la circulation après son accident, alors il ne va pas se gêner. Sa mère est la seule personne envers qui il va se montrer rancunier. Une rancune à la hauteur de toute l'admiration et l'amour qu'il pouvait avoir pour ce modèle avant qu'elle ne l'abandonne lâchement. Même son père, il n'arrive pas à le haïr autant. Sa question arrache un ricanement mauvais au cadet Callahan. “Comme si ça t'intéressait...”, qu'il crache à son attention. Ses iris à l'émeraude soudain enflammée se détournent enfin, ne supportant plus de ne voir qu'elle près de la seule issue de secours de la pièce. Même si Noeh le voulait, il ne pourrait pas foutre un pied dehors : s'il tentait une telle bêtise, cela signifierait s'approcher d'elle, la pousser, l'éloigner, et ça serait trop facile. C'est pas lui qui doit tourner les talons, c'est elle. C'est pas lui qui va se défiler aujourd'hui, c'est elle qui va craquer. Parce que sa complaisance et sa fausse gentillesse, elle peut se les ravaler. La seule envie que ça donne à son fils, c'est de gerber.

T'es pas obligée de te forcer à remarquer que je m'en vais. Je sais très bien que ça te fait chier.” Haussant les épaules, il reprend ce qu'il était en train de faire. Savoir qu'elle est encore là le fout dans un état pas possible, entre ses mains qui tremblent et son envie de lui hurler à la figure qu'elle n'est pas la bienvenue, mais il tente de canaliser toute cette énergie dans la confection de ses cartons. Dans quelques jours, il ne sera plus là. Il voguera en solo sur la longue route de sa vie sans plus personne pour lui coller aux basques – et surtout pas le fantôme d'une mère un peu trop vivace.  “Tu veux quoi, en fait ? Moins de bruit ? J'vais essayer de plus en faire, t'inquiète pas.” Attrapant une pile de livres de sa main valide tout en la soutenant de l'autre, Noeh laisse cette dernière retomber avec fracas dans le premier carton à la portée. Le bruit que produit l'impact sur le parquet est pire que tous les autres bruits qu'il a pu faire auparavant. Peut-être qu'il l'a dérangée dans sa sieste, et que c'est pour cette raison qu'elle est ici ? Rien à foutre. Elle était où, elle, quand il cauchemardait à en faire des crises d'angoisse, les premiers mois après la sortie de son coma ? Elle était où, quand il titubait contre les murs de la maison pour retrouver le chemin de la cuisine, épuisé par ses terreurs nocturnes et hanté par les souvenirs d'Adriel ? Ailleurs. Dans une présupposée ignorance de son état, tout juste bonne à se planquer derrière un masque d'indifférence géant pour le dissimuler à sa vue. Quand il était petit, Noeh a toujours eu la chance d'entendre dire du bien de sa mère. Dorénavant, il se proposerait bien volontiers pour massacrer sa réputation en place publique. Ça serait vachement libérateur.

Bien décidé à l'entendre tourner les talons, le pianiste continue de balancer ses affaires dans ses cartons sans ménagement. Plus il fera de bruit, plus il se dit qu'elle se lassera. Elle en aura marre de ce spectacle affligeant qu'il doit représenter pour elle et elle le laissera enfin derrière elle pour de bon. Car c'est bien ce qu'elle attend, non ? De pouvoir le laisser sur le bord de la route, sans aucun retour en arrière ? Aujourd'hui, elle en a l'occasion, alors qu'elle le fasse et qu'ils n'en parlent plus. Qu'elle l'oublie, qu'elle le renie. Il n'en a plus rien à carrer depuis longtemps déjà. “Pars, Addie, va faire ta vie. J'fais la mienne, j'ai pas besoin de toi.” Ces mots, ils sonnent encore plus violents que le « dégage » qu'il a pu dire à Sam en juin. Quand il s'était adressé à sa jumelle, il avait menti. Il avait prétendu des choses qu'il ne pensait pas une seule seconde. Mais là, il a cette pointe de sincérité dans la voix qui ne permettra pas à sa mère de se méprendre sur ses paroles. Le pire dans tout ça, c'est ce prénom, ce surnom qui n'a rien à faire dans la bouche de Noeh. Sauf qu'il est incapable de l'appeler Maman. C'est pas sa mère, cette femme. C'est pas celle qui lui souriait quand il était gosse, c'est pas celle qui l'engueulait quand il écoutait rien, même si c'était pour son bien, c'est pas celle qui pouvait l'écouter durant des heures lorsqu'il pouvait encore jouer du piano. Elle est où, cette maman-là ? “J'ai plus besoin de toi”, qu'il insiste, les mâchoires serrées, l'attitude nerveuse, alors que d'un geste malheureux avec un carton qui porte jusqu'à son lit, il fait tomber de vieilles photographies qui se trouvaient au bord de ce dernier.
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