i. êtes-vous originaire de radcliff ?
 Absolument pas. Luke est né à Vancouver, mais cela reste un pur hasard. Sa famille étant sans cesse en déplacement, il aurait pu naître aussi bien à Hong Kong qu'à Mexico. Toute son existence a été bercée par des déménagements à répétition : Canada, Etats-Unis, Australie, Europe... Luke a eu la grande chance de voyager à travers le monde.  Mais, de ce fait, lorsque l'on lui demande d'où il vient, il a tendance à répondre "de partout". Pour lui, il n'a aucune ville d'origine, aucune ville d'attache ou chère à son coeur. Dernièrement, ses pas l'ont mené à Radcliff. Pour combien de temps ? Deux jours ? Deux mois ? Deux ans ? Il n'en sait rien.  

 ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
 Oui, bien évidemment. Tout d'abord, au niveau de sa famille : son père et son grand frère étaient des hunters. Luke a donc grandi dans une atmosphère hostile aux mutants et devait, bien évidemment, opérer dans cette voie-là. Pourtant, le jeune homme savait pertinemment que c'était impossible : lui-même était un mutant, une condition qu'il a eu du mal à cacher à son père et son frère. Quand son secret fut dévoilé, une véritable apocalypse se déroula au sein du foyer Hamilton. Depuis ce jour-là, Luke n'éprouve que de la haine envers les hunters, son père et son frère inclus. Il prend plaisir à les provoquer et n'hésite pas à se battre contre eux. Aux yeux de personnes "normales", cela peut paraître suicidaire, mais pour le brun, c'est le seul moyen d'évacuer la colère. Un jour, cela finira sûrement mal, c'était même certain. Mais Luke s'en contrefiche, il n'a pas peur de la mort...

 iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
 Malgré les souffrances qu'il a pu endurer à la découverte de son don par sa famille, Luke adore utiliser ses pouvoirs de cryrurgie. Ce don fait partie de lui-même, c'est sa marque de fabrique et il le défend coûte que coûte. Auparavant, il le cachait, comme tout être mutant qui se respectait, mais lorsque l'existence des transmutants fut exposée aux yeux de tous, ce fut une vraie délivrance pour le jeune homme. Désormais, il l'utilise quand il le veut, où il le veut et n'hésite pas à en jouer pour effrayer, amuser ou même provoquer. Même s'il a vécu quelques années de galère, nous pouvons dire qu'il maîtrise son don, sauf en cas de colère noire, là, c'est son don qui prend le dessus sur Luke.

 iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
 Bien sûr que non ! Pour Luke, ces mesures ne sont qu'une vaste mascarade destinée à aveugler et à rassurer les transmutants. Or, le danger est présent, souvent là où on ne l'attend pas. Et ce ne sont pas quelques articles tirés d'un traité qui vont stopper cet acharnement sur les mutants. Un traité... à part faire joli, cela ne sert à rien. C'est bien connu, il ne faut pas faire confiance aux politiciens. Comme le dit le proverbe : "on n'est jamais mieux servi que par soi-même". Cela, Luke l'a bien assimilé.

Vancouver, 22 février 1984 – Un cri, un pleur, une nouvelle vie qui s'annonçait pour la famille Hamilton. Ce jour-là, un beau petit garçon venait de naître. Il se prénommait Luke et faisait la joie de ses parents. Surtout de son père, qui était fier d'accueillir un nouveau membre dans sa famille. N'allez pas croire que la famille Hamilton était une famille dite « normale », loin de là. Monsieur Hamilton, le chef de famille, était un chasseur de mutants et fier de l'être. En effet, le monde était peuplé de créatures qui n'avaient pas sa place sur cette planète et le chasseur était prêt à tout pour éradiquer cette vermine. Tenant le nourrisson dans ses bras, le père fit les cent pas, dans la chambre de sa femme, un regard bienveillant sur son fils. Il était certain, Luke et son frère seront ses dignes descendants, les fervents défenseurs d'une idéologie saine et utile. D'une voix douce, il murmura : « Tu seras un grand homme, mon fils. Je te le promets. »

Paris, 12 novembre 1990 - « Maman ?... Maman ?.... MAMAAAAAAAAAAAAAAAAN ? ». Madame Hamilton débarqua en trombe dans la cuisine, apeurée par le cri de son fils. Luke était un véritable casse-cou et enchaînait bêtise sur bêtise. Ne comptant plus les visites à l'hôpital, elle s'attendait donc au pire. Mais en voyant l'attitude enjouée de son enfant, la surprise prit le pas sur la peur. Le petit garçon s'approcha d'elle, en sautillant, un grand sourire sur les lèvres. Un verre d'eau en main, il lança à sa mère : « Regarde Maman, regarde ce que je sais faire ! ». Le garçonnet s'avança vers la table de la cuisine, grimpa sur l'une des chaises et posa ses deux mains autour du verre d'eau. Le regard plissé, le petit Luke était en pleine concentration, comme s'il s'apprêtait à accomplir un exploit extraordinaire. Quelle idée saugrenue s'était-il encore mis en tête ? Exaspérée par le comportement et l'imagination sans fin de son fils, Madame Hamilton leva les yeux au ciel, tourna les talons et répliqua sans ménagement : « Luke, ça suffit avec tes bêtises ! » « Attends encore un peu... regarde !! ». Face à l'insistance de son fils, cette dernière se retourna. Ce fut une vision d'horreur qui se présenta à elle. Le verre d'eau avait gelé. Au sens propre. L'eau avait laissé sa place à de la glace, de la vraie glace, bien dure et froide. La mère posa un regard horrifié sur son petit garçon, qui la regardait de ses beaux yeux bleus, en attente d'un compliment. Madame Hamilton savait ce que cela voulait dire : son fils était un transmutant. Un transmutant dans une famille de chasseurs ! Même si elle ne doutait pas de l'amour que portait son mari envers son deuxième fils, elle ne doutait pas non plus de la haine qu'il portait envers les mutants. S'il venait à apprendre que Luke avait de telles capacités, elle savait qu'il serait capable du pire. Elle n'avait jamais accepté les actions de son mari. Pour elle, les transmutants étaient, avant tout, des êtres humains. Maintenant que son fils en était un, il était désormais certain qu'elle vouerait corps et âme à sa protection. La jeune femme se pencha et prit son fils par les épaules : « Luke, tu vas devoir arrêter de faire ça. N'en parle à personne. Surtout pas à ton père, ni à ton frère. Ce sera notre secret. ». Sa mère ne plaisantait pas, Luke l'avait bien compris. Il se contenta de hocher la tête et de murmurer : « Promis, maman ».


New York, 3 septembre 2002 – Accompagné de son père et de son frère, Luke était désormais en chasse. Il avait 18 ans, c'est-à-dire l'âge requis pour devenir un hunter. Ces trois dernières années avaient été très difficiles : Luke devait faire face, à la fois, au contrôle de son don et aux nombreux entraînements que son père lui imposait. Jusqu'à présent, Luke avait su cacher sa capacité à son père, tout bonnement parce que ce dernier était peu présent à la maison. Maintenant qu'ils allaient être H24 l'un avec l'autre, Luke craignait le pire. Tout comme il craignait le fait de devenir un chasseur, c'est-à-dire un tueur. Mais son instinct de survie restait plus fort que tout. Arrivés à destination – un vieil entrepôt désaffecté  -, Luke, son père et son frère descendirent du véhicule. Le jeune homme ne savait pas ce qu'ils allaient faire ici. Il suivit docilement son père, ne daignant poser aucune question. Monsieur Hamilton ouvrit la porte et laissa entrer Luke. Le jeune homme se trouva alors face-à-face avec une jeune femme d'à peu près son âge, enchaînée et visiblement mal en point.  Une mutante. Une mutante torturée, poussée à une extrême fatigue, défigurée. La méthode Hamilton dans toute son horreur. Son père s'approcha de son rejeton et lui tendit un long couteau. « Achève-la » furent les seuls mots qu'il prononça. Luke resta planté de longues secondes, incapable de dire quoique ce soit, ses doigts resserrés sur le couteau. Son cerveau était en ébullition, son esprit était partagé entre divers sentiments. Devait-il achever cette innocente – assurant ses arrières par la même occasion – ou devait-il se rebeller ? Le brun était perdu. Après une longue hésitation, Luke avança d'un pas déterminé, jusqu'à la jeune femme et porta la lame contre son cou, prêt à ôter la vie. Pourtant, sa conscience le ramena vite à la raison, essentiellement lorsqu'il croisa le regard fier de la mutante. Elle était prête à mourir la tête haute, affirmant sa condition de mutante jusqu'au bout. Ce qui provoqua un déclic chez le jeune homme.
- Je ne peux pas.
- Arrête tes gamineries, Luke. Fais-le !
- Non. Il en est hors de question. Je ne veux pas être complice de cette bêtise.
- Une bêtise ? Tu oses appeler ça une bêtise ? Cette mutante est un danger, Luke. Si tu ne la tues pas, elle, elle ne se gênera pas pour te tuer. Sois en certain. Tue-la. Écrase cette vermine.
- Je ne tuerai pas cette « vermine », comme tu le dis si bien. Et tu veux savoir pourquoi ? Je suis une vermine aussi. Eh oui, papa, je suis un mutant. Tu en dis quoi maintenant ? Tu veux me tuer aussi ? Eh bien, vas-y, montre à quel point tu es un monstre.
Sur ces paroles, Luke se retourna et délivra la jeune mutante, lui ordonnant de fuir au plus vite. Il se tourna alors vers son père et son frère, la tête haute et le regard déterminé. Le jeune homme testait sa famille. Il voulait montrer à son père que son aversion pour les mutants était vaine, qu'ils étaient des humains avant tout. Il voulait lui montrer qu'il restait son fils malgré tout. Ah, douce utopie. Son père était buté, et cela, Luke avait tendance à l'oublier. Brusquement, son frère se jeta sur lui. Luke parvint à contrer son attaque grâce à un jet de glace qui le sonna quelques secondes. Mais deux hommes contre un, c'était peine perdue. Il perdit très vite le contrôle de la situation et son dernier souvenir fut un coup violent sur la nuque qui l'assomma aussitôt.
Quand il se réveilla, il redressa la tête et tenta de bouger. Il était enchaîné. Son père et son frère se tenaient devant lui, les regards furibonds, où l'on pouvait lire colère, haine et déception. C'était comme si Luke était un parfait inconnu. A leurs yeux, il était un monstre, rien d'autre. Fini les liens de parenté, il n'était plus qu'un simple jouet entre leurs mains. Ce fut une nuit d'horreur qui se profila pour le jeune homme. Il subit la vengeance de sa famille avec une violence incommensurable, entre coups et coupures. Au petit matin, il fut presque laissé pour mort, le corps abîmé, l'esprit embrumé et le cœur déchiré. Luke avait payé pour tous les mutants.

De nos jours - Aujourd'hui encore, les cicatrices sont présentes et Luke ne parle jamais de cette nuit-là. Il n'a plus jamais revu son père, ni son frère et espère ne pas avoir à croiser leurs chemins. Ce qu'il s'est passé dans cet entrepôt l'a changé à tout jamais. Méfiant, il préfère agir seul plutôt qu'en communauté. Nomade solitaire, il voyage de pays en pays, ne s'autorisant aucune attache. Seules la soif de vengeance et la recherche incessante d'adrénaline lui permettent de vivre « normalement ». Il se complaît dans sa « chasse » aux Hunters. Les mutants sont chassés, pourquoi ne pas faire de même avec les chasseurs ? C'est le principe de l'arroseur arrosé. Voilà ce que Luke vous répliquerait si vous veniez à en savoir plus sur lui. Prochaine étape ? Radcliff. Pour sa plus grande joie.
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