Sujet: RILEY ♣ Dead Hearts. Lun 19 Mai 2014 - 6:49
I can say it but you won't believe me, you say you do but you don't deceive me.
Le bar. La soirée s’annonçait relativement tranquille, ce qui voulait dire que tu avais tout le temps que tu voulais pour penser à ta vie, pour relativiser un peu et, oui, pour mater le barman, mais tout cela n’avait rien de nouveau. Tu ne pensais pas souvent à tes choix de vie : tu pensais plutôt que tu étais mieux de ne rien regretter, de vivre ta vie à 100% et de ne surtout pas imaginer ta vie avec des si. Et si… Ces si, pourtant inoffensifs, pouvaient détruire une vie, ronger quelqu’un de l’intérieur, le faire constamment douter de lui et de ses choix. Ce n’était pas cela que tu voulais. Toi, tu voulais vivre, tu voulais être vivante et profiter de tout ce que la vie pouvait t’offrir. Que ce soit ce boulot de serveuse et toutes les rencontres que tu avais pu faire grâce à celui-ci. Que ce soit toutes les discussions fascinantes que tu avais eu avec tes collègues ou avec tes clients. Que ce soit tes rencontres fortuites avec des mutants, ces gens tout à fait fascinants qui t’inspiraient beaucoup de respect et d’admiration. Que ce soit les débats sur ceux-ci qui avaient dégénérés, qui étaient allés un peu trop loin. Certes, tu pouvais prendre soin de toi-même, mais avec la taille que tu avais, tu avais souvent plus de chance de partir en courant que de mettre un type KO. Mais ça aussi, c’est la vie. Ça s’appelle connaître nos limites, connaître nos forces et nos faiblesses et savoir exploiter nos qualités et empêcher nos défauts de nous nuire. Tu pensais que tu étais assez douée là-dedans, sauf dans une seule catégorie : les relations amoureuses.
S’il y avait bien une partie de ta vie que tu étais prête à admettre qu’elle était une catastrophe, c’était bien celle-là. Non seulement tes derniers petits amis t’avaient traité comme de la merde, mais tu avais des sentiments inappropriés pour le barman du bar où tu travaillais, qui, en plus, détestait les mutants. Ce que tu ne comprends pas et n’accepte pas du tout, soit dit en passant. Pourtant, lui, il a l’air différent. Bien sûr. C’était ce que tu étais dit à chaque fois. Avec lui, ça va être différent. Lui, il ne me plaquera pas comme l’autre d’avant. Certes, il a le même style que le pauvre salaud qui me servait de petit ami, mais c’est pas grave. Tu étais trop naïve pour comprendre que tu t’empêtrais toujours dans le même genre de relations, et que finalement, rien de bon n’en sortait. La preuve, la dernière fois, il est parti avec sa télévision et son portable, ou la meilleure façon du monde de faire comprendre à quelqu’un que vous deux, c’est terminé. Côté clarté du message, 110%. Sauf que tu t’es sentie comme la plus pathétique des nouilles existantes par la suite, ce qui, il faut l’avouer, est légèrement moins plaisant.
Il y avait de moins en moins de clients dans le bar, ce qui veut dire que ceux qui restaient étaient de plus en plus saouls. Tu avais souvent remarqué ce phénomène, c’était fascinant à observer. Un peu moins agréable lorsque tu étais obligée de les traîner dehors sous l’œil légèrement amusé de Braam, mais voilà. C’était la vie d’une serveuse de bar, et tu l’assumais bien. Ce soir, tu connaissais l’un de ces fameux clients restant. Riley Woods de son petit nom, tu le connaissais parce qu’il pourrait te faire gagner ta vie à lui seul tellement il buvait. Il avait une capacité plutôt étonnante de tolérer l’alcool, mais tous ont leurs limites, et tu ne tenais pas tant que cela à connaître la sienne. Tu te rapproches donc de lui alors qu’il te fait signe de lui amener un autre verre, et au lieu d’acquiescer comme tout bon serveur aurait fait, tu décides d’aller d’asseoir à côté de lui et de pousser son verre loin de lui. « Tu ne penses pas qu’il serait temps que tu rentres chez toi, Riley ? » Tu lui jettes un petit regard, et vu son état, tu te sens quasiment obligée d’expliquer. « Tu as un peu trop bu, il me semble. » Tu l’aimais bien, pourtant, Riley. Tu aimais un peu moins ses habitudes de boisson, ce qui peut paraître curieux pour une femme qui sert des trucs à boire pour gagner sa vie, mais tu avais envie d’aider cet alcoolique sympathique un tantinet pathétique. Juste parce que tu étais comme ça. Juste parce que tu aimais bien essayer de sauver le monde. Mais surtout parce que tu pensais qu’il en valait la peine.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
Invité
Invité
Sujet: Re: RILEY ♣ Dead Hearts. Sam 24 Mai 2014 - 15:19
Un bar. Un bar du quartier sud à minuit ça fait peur. On n’retrouve pas toujours des gens très fréquentables. Et ce soir la population moyenne était constituée d’ivrognes de bas étages, de poivrots, de piliers de bars et de Riley. Ouais, Riley on le met à part parce que… Bennn… C’est Riley quoi. Il buvait surement autant que les autres. Autant que « tous » les autres. Tous réunis je veux dire. Ouais voilà, maintenant vous voyez le genre de gars qu’c’est. Il était accoudé au bar, seul face à l’étagère des bouteilles. C’est son endroit stratégique d’où il a la meilleure vue possible sur ses choix de binouze. Whiskey, vodka, tequila, absinthe… Tout ce qui lui fait envie, tout ce qui est fort, tout ce qui lui retournerait suffisamment la tête. Riley n’est pas un amateur de liqueurs ni d’alcools rares ou de vins précieux. Il ne boit que pour oublier. Enfin c’est c’qu’il se dit. Parce qu’aujourd’hui il a sans doute oublié pourquoi il a commencé à boire.
Il porte un nième verre à ses lèvres. Son contenu se répand gracieusement dans sa gorge. La liqueur lui réchauffant l’intérieur des entrailles. Qu’est-ce donc ? Vodka ? Hmmm… Son palet à cette heure-ci était de toute façon anesthésié et il ne sentait plus les parfums habituellement agréables et doux ni les forts. C’est quand il lève la main pour commander un verre de plus que Catherine vient vers lui et pousse son recipient vide comme un signal pour lui dire qu’il est temps de s’arrêter. Hmmm… Il n’est jamais bon de faire ça à un alcoolo de base. Ils ont tendance à s’énerver pour un rien et si on leur enlève la seule chose qui leur fait du bien… Ils peuvent devenir agressifs. Alors bien sûr la première reaction de notre ami est de se rebiffer, de se rebeller. Mais quand il lève la tête et qu’il voit la jolie brune lui sourire, son esprit meme embrumé sait qu’il ne doit pas lui en vouloir. Elle ne fait ça que pour son bien. Pour l’aider. Les gens aiment beaucoup l’aider en ce moment. Mais ils étaient où quand il avait vraiment besoin d’aide? Hmm? Ils sont où les gens quand ses visions diurnes le prennent? Ils sont où quand les cris des morts le réveillent en plein milieu de la nuit? Mais pour Catherine c’est different. Riley sait qu’elle cherche à faire ça pour son bien. Elle aimerait qu’il ne soit pas là à se pochtroner et qu’ils se soient rencontrés ailleurs. Il le voit dans ses yeux, elle n’a pas le meme regard empli de pitié ou de dégoût comme peuvent arborer certains.
Et alors qu’elle lui dit qu’il a assez bu, qu’il devrait penser à rentrer chez lui, notre homme pose les yeux sur elle et lui sourit. Il vient poser ses mains sur le comptoir et dit : « Je… tu… Tu sais, si je bois c’est… ‘fiiin… Je suis pas un de ces saoulards. Je fais pas ça… pour le plaisir. » Il fait une pause comme pour mettre de l’ordre dans ses pensées perturbées par l’alcool et il reprend : « T’as d’ja du entendre ça mille fois. Mais j’chuis sincère. »
Invité
Invité
Sujet: Re: RILEY ♣ Dead Hearts. Ven 6 Juin 2014 - 5:31
I can say it but you won't believe me, you say you do but you don't deceive me.
Tu écoutes le témoignage de Riley, légèrement sceptique. Tu voulais le croire, bien sûr. Tu le croyais peut-être un peu aussi, dans un certain sens. C’était vraiment quelqu’un de bien, et tu voulais croire qu’il pouvait s’en sortir s’il le voulait. Que c’était une mauvaise passe, et qu’il allait trouver une façon de retomber sur ses pieds et de recommencer sa vie en étant un peu plus sobre. Tu le croyais, qu’il avait des problèmes. Tout le monde en a. Certains sont justes plus difficiles à surmonter que d’autres, et certaines solutions s’imposent plus facilement que d’autres aussi. Lui, il avait trouvé son réconfort dans la boisson. Ce n’était pas la bonne solution, tu en étais consciente, mais en même temps, tu ne connaissais pas les tourments qui le poussaient à boire autant. Tu ne pouvais donc pas juger sa capacité de résilience. C’était peut-être véritablement affreux, dans quel cas il n’aurait pas une excuse, mais tu comprendrais un peu plus ce choix aussi douteux. Tu aimerais qu’il s’en sorte. Tu aimerais vraiment. Mais tu ne pouvais pas faire ce choix-là à sa place. Tu ne pouvais pas lui retirer son verre quelques fois pour qu’il comprenne et qu’il décide de se sevrer. Ce n’était pas ta décision, ce n’était pas ta vie. Tu n’étais qu’une serveuse, après tout. Que pouvais-tu bien savoir de tout cela ? Comment pouvais-tu comprendre un homme brisé par la vie ?
J’chuis sincère. Ça aussi, tu l’avais entendu souvent. Mais Riley, étrangement, tu le croyais plus. C’était loin d’être un pauvre type. Après avoir passé autant d’années à gérer les pauvres types en question, tu savais les repérer. Sauf quand tu tombais amoureuse, mais ça, c’était une autre histoire. Riley ne faisait pas partie de cette catégorie. Certes, il en avait vraiment l’air là tout de suite maintenant, mais il avait un bon fond. Ça, tu en étais convaincue. Tu aimerais pouvoir faire plus pour lui, à vrai dire. Tu voudrais pouvoir comprendre d’où venait le problème. Toi, tu ne vois que le résultat : un type bien qui a probablement vécu des choses horribles et qui boit pour oublier, pour que la douleur s’atténue jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Seulement, même si la douleur semble plus sourde lorsqu’on est saoul, elle ne disparaît jamais complètement et elle réapparaîtra le lendemain matin. En force. Plus la gueule de bois qui vient avec. Il y aura de la culpabilité, aussi. Le sentiment qu’on est nul, qu’on n’y arrivera pas, qu’on s’est fait avoir par la vie et qu’on ne sera jamais heureux. Toi, tu vois Riley, et tu te dis que c’est un type qui mériterait d’avoir une vie intéressante, une vie qui vaut la peine d’être vécue. Tu le vois en train de boire, en train de gâcher cette vie qui devrait lui être si chère et tu as envie de le brasser, de le secouer. Tu n’as pas pitié. Tu veux l’aider. Tu veux qu’il change. Tu veux qu’il arrête de boire, qu’il se prenne en main, qu’il affronte ses démons.
Mais c’est tellement facile à dire, comme ça. C’est tellement plus difficile à faire. Toi, tu peux bien parler. Tu ne connais pas ses démons, tu ne sais pas ce qu’il affronte chaque jour. Peut-être serais-tu plus en mesure de lui donner des conseils avisés si tu pouvais mieux comprendre la source de son mal-être. Parce que là, en tant qu’amie et serveuse, tout ce que tu pouvais lui dire, c’était qu’il avait trop bu et qu’il devrait en rester là pour ce soir. Mais s’il voulait boire plus ? S’il devenait violent ? Qu’est-ce que tu pourrais bien faire à ce moment-là ? « Écoute, Riley, je te crois. T’es quelqu’un de bien. Petite pause. Tu cherches tes mots. Mais t’as besoin d’aide. » Tu ne sais pas trop quoi ajouter d’autre. Tu trouves toujours les mots, d’habitude, tu es connue pour cela. Mais lui ? Tu ne sais même pas ce qu’est son problème. Tu ne sais même pas ce qui le terrifie, ce qui le rend faible, ce qui le pousse à boire autant. Tu ne connais rien de lui, dans le fond. « On va jouer à un jeu, ok ? Je te dis un truc que je n’ai jamais dit à personne, et tu fais la même chose. Je commence. » Tu réfléchis quelques instants à ce que tu pourrais lui dire. Ta peur des hauteurs, tiens. Tu n’aimes pas en parler, d’habitude. Cela te rend faible, vulnérable. Mais Riley est trop saoul, et il risque de ne pas se rappeler du trois-quarts de votre conversation, alors tu te lances. « J’aime pas les hauteurs. J’ai toujours peur de tomber et ma tête me tourne dès que je suis un peu trop haut. »
Tu espères que ton petit manège l’invitera à révéler ses tourments à un certain point, histoire que tu sois mieux équipée pour l’aider.