i. êtes-vous originaire de radcliff ?
Non, je suis originaire d’une petite ville en Norvège. Beaucoup plus calme que Radcliff … non pas que ça soit un défaut en soit mais je préfère être seul par moment pour pouvoir réfléchir tranquillement surtout avec les derniers évènements qui ont secoué le monde. L’avantage ici c’est que tous le monde ne se connaît pas … non ? Enfin bref, j'aime beaucoup l'ambiance de la ville et j'y suis parvenu après une recherche d'emploi ayant débuté juste après la fin de mes études à New York, la vie n'est pas trop mal ici à ce que j'ai cru comprendre et malgré le nouveau maire, je ne pense pas avoir de difficultés à vivre convenablement ici.

ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Négatif encore une fois, j’ai eu une vie « tranquille », les hunters ne m’ont jamais approché que je sache et si cet événement devait arriver, je pense être capable de me défendre par mes propres moyens. Après tout, la loi du plus fort prévaut toujours.
De plus, j'aimerai bien pouvoir en rencontrer un ... une femme surtout ! J'ai toujours aimé les femmes avec du caractère, avec tous les clients que j'ai tous les jours et leurs problèmes de femmes insatisfaites que ça soit sexuellement parlant ou autre, ça me changerait de mon train train habituel.

iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
Plus ou moins. De par mon métier par moment dans un élan de grâce et d’empathie profonde, il peut m’arriver d’utiliser mon don pour soulager un de mes clients quand il est atteint d’un mal profond. Auparavant j’utilisais plus mon don pour survivre mais vu que ce n’est plus nécessaire, j’évite d’y avoir recours pour éliminer mes opposants.
En ces temps chaotiques, il vaut mieux faire profil bas et ne pas trop attirer l'attention ; me retrouver avec des dizaines de chasseurs à mes trousses ne me feraient pas le grand bien, non pas que je n'aime pas la sensation de l'adrénaline mais je m'en passerai bien.

iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
Ce que le gouvernement essaie de faire inclut de mon point de vue, une sorte de discrimination alors où est l'intérêt ? Si les transmutant sont décrits par les textes comme des êtres à part alors comment peut-on s'intégrer à la population dite "normale" ? Je ne trouve pas ça vraiment efficace ... de plus, cette discrimination pourrait mener directement à une extinction des "notres" alors que nous sommes l'évolution et comme tout processus naturel, nous sommes par déduction, les prédateurs même des êtres humaines dits "normaux". Pourquoi vouloir échapper à son irrésistible destinée ?  

Lumineuse, vivace, vivifiante même et porteuse d'espoir, un orbe chaleureux vint à virevolter mystérieusement près du lieu nacré d'un sombre voile. Contraste entre la luminosité de cet orbe et les ténèbres recouvrant cet hôpital ; allongée sur un simple lit, une dame au visage creusé par la fatigue et par une once d'inquiétude tenait en ses frêles bras un petit être endormi. Le nom de cette femme n'est que peu utile … tout comme son existence à vrai dire, pendant neuf mois elle porta en elle une « abomination » selon son mari, le fruit d’un adultère en réalité. Pourquoi eut-elle envie de garder le nouveau-né ? Surement une envie soudaine et l'instinct maternel lui dictant de prendre soin de sa chair, chose qu'elle ne fera au final que pendant une période avant de se lasser de son nouveau jouet.
Les années eurent raison de ce jugement vindicatif. En effet, plus le temps passait et plus cette chère femme n'eut de cesse de s'écarter de son enfant tandis que son mari prit peu à peu la relève. Plutôt que l'indifférence de sa mère, il eut droit à la haine de son "père" par l'intermédiaire d'humiliations répétitives, de privations, de coups et de bons nombres de choses qu'il vaudrait mieux laisser dans un coin de sa tête pour ne pas sombrer dans les abysses de la folie.
Le pire fut que les habitants de la ville même les amis les plus proches du couple ne vinrent jamais à soupçonner la famille de maltraiter leur fils unique, comment pouvait-on bien expliquer ça ? Telle une comédie, le voisinage tout comme le personnel de son école semblaient fermer les yeux sur les sévices que subissaient le petit garçon, préférant plutôt se terrer dans leur "Monsieur Hansen ne ferait jamais ça". Refrain assez pratique quoique redondant pour certains adultes commençant à se demander tout de même à quoi étaient dus les nombreux troubles du brunet.
Bien évidemment, le seul élément qui manquait aux amis de la famille était le dossier médical de ce cher paternel qui souffrait d’une paranoïa ou quelque chose dans le même genre … autant vous dire que la vie n’était pas évidente tous les jours.
La seule personne lui donnant du crédit était une petite fille, sa voisine qui venait tous les jours le voir et jouer avec lui. Le seul rayon de soleil de sa vie. Une jeune demoiselle qu’il connaissait depuis sa plus tendre enfance, des cheveux rouges écarlates, de grands yeux noisettes au soleil et un sourire éclatant.

Souffre douleur permanent de son père, Henryk développa une certaine forme de haine face à ce dernier mais également face au monde entier, face à cette masse passive qui le côtoyait tous les jours et qui ne venait pas le secourir … la seule chose qui parvint à le maintenir dans une certaine décence d’esprit fut cet objectif de tous les faire souffrir, autant qu’il avait souffert. C’est lorsqu’il commença à puiser dans la rage sourde qui l’habitait, que les prémices de son don vinrent à se développer.
Ainsi, lors d’une épidémie de grippe comme chaque année, le seul à ne pas être affecté dans la famille fut le jeune Henryk, chose qui n’attirait pas plus l’attention que ça, pourquoi se plaindre d’un enfant qui demeurait en permanence en bonne santé ? Seulement en cette journée hivernale, alors que le petit jouait avec sa voisine, cette dernière vint à le vexer. Pour quelle raison ?
Ce moment fut tellement bref et soudain, qu’il n’en garda aucun souvenir … seule la rage résonnait dans son encéphale, une douce symphonie guidant ses pensées vers un seul but, la vengeance. Cette mélodie sonna comme un requiem lorsque le regard assombri du jeune garçon vit la petite fille aux cheveux sang voir ses symptômes grippaux s’aggravaient en quelques secondes jusqu’à ce qu’elle ne s’étouffe finalement sous le regard satisfait du garçonnet qui reprit ses esprits avant de se rendre compte de ce qu’il avait fait … après tout comment expliquer autrement ce qui venait de se passer ? N’avait-il pas souhaité la « punir » pour l’avoir vexé ? Ou bien n’était-ce qu’un malheureux hasard ?
Les évènements s’enchainèrent rapidement puisqu’après avoir prévenu ses propres parents de ce qui venait de se passer, après que les secours soient intervenus et que la mort de la blondinette ne soit relégué à une aggravation rarissime de sa grippe, les parents du petit décidèrent de tirer cette histoire au clair, par la violence bien évidemment et comme ils ne tirèrent rien de bon des jérémiades de leur enfant, ils préfèrent plutôt enfouir ce terrible accident pour croire à un malencontreux hasard.

Les choses changèrent lorsqu’on lui fit sa première prise de sang pour des banalités et le médecin ayant pratiqué cette même prise en vint à consulter directement le couple à leur domicile « Je ne comprends pas trop ce qui se passe … mais votre fils semble être atteint de nombreuses maladies, pourtant il semble en pleine forme, vous avez déjà eu un cas similaire dans votre famille ? » le couple se regarda un bref instant, inquiet non pas pour la sécurité de leur fils mais pour leur propre sécurité avant tout « Aucun. Que devrions-nous faire à votre avis ? » le vieil homme sembla déceler la présence du brunet en train de les observer depuis les escaliers avec discrétion mais il n’en fit rien « Je pense que des examens complémentaires seront nécessaires. » dit-il sur un ton monocorde avant de continuer dans des explications plus scientifiques qui n’attirèrent guère l’attention du petit garçon qui préféra se terrer dans sa chambre. Cet évènement ne donna pas de suites bizarrement et la vie de la famille Hansen continua comme si de rien n’était.

Le temps s’écoula inévitablement et ce fut au jour de ses neuf ans que la petite et parfaite famille accueilli en son sein une brunette qu'ils nommèrent Laureen. Comme une bouffée de liberté, la sentence d'Henryk prit fin pendant quelques mois durant lesquels il se donna corps et âme à sa passion. Puis revint l'automne et tandis que les feuilles tombaient en trombes dans les rues, les coups pleuvaient aussi sur la personne du garçonnet subissant le stress post-naissance de son "paternel". Au lieu de haïr le fruit de ce regain de violence, il se mit à aimer davantage cette Laureen qui allait recevoir tout ce qu'il n'avait pas eu dans ses premières années, une vraie famille. Comme dépitée d'avoir un second enfant pourtant de son compagnon officiel cette fois-ci, elle se mit à boire quotidiennement, surement pour échapper à la réalité.
Henryk aurait bien été heureux d'être en âge de boire pour faire passer cette douleur lancinante lui rongeant les os et faire passer la pilule des nombreux règlements de compte entre lui et l'abominable alpha de la maison.

Quand vint l’adolescence pour le jeune homme, les parents de ce dernier s’étaient adoucis de façon drastique à cause d’un mal inconnu qui frappait le patriarche de la famille ayant perdu au fur et à mesure de sa prestance. Il ne ressemblait plus grand chose si ce n’est une ombre errante dans la maison à la recherche de ses médicaments et du réconfort de son épouse, lasse de son mari. On ne reprochait plus à Henryk le fait d’être né, on l’ignorait tout simplement et le jeune homme eut l’occasion de se reconstruire petit à petit en commençant à avoir une vie normale, son côté ténébreux lui donnant un avantage sur ces « donzelles » toujours à la recherche du grand frisson et quoi de mieux que le fils Hansen qu’on avait jamais vu à l’école et sur lequel de nombreuses rumeurs couraient.
Durant cette période, il apprit notamment à contrôler son don avec plus de précisions tout d’abord en feignant des maladies durant sa scolarité, sa seule volonté lui suffisait pour se rendre malade puis guérir quand il le désirait, chose qui lui avait mis la puce à l’oreille puis avec le temps, il put développer sa capacité de façon à rendre son entourage malade par un simple contact ou plus fréquemment par un baiser échangé. Quoi de mieux pour un homme que de se sentir tout puissant ! Ce sentiment lui permit de remettre de l’ordre dans sa vie et de d’avoir l’existence qu’il pensait mériter, seulement pour avoir cette existence, de son point de vue il n’y avait qu’une seule chose à faire … mettre fin à la vie de ceux l’ayant engendré et éduqué.
Les abysses du mal avaient cet attrait pour le norvégien, elles étaient si profondes qu’il s’y perdait régulièrement, seule la voix chancelante de sa soeur avait pour effet de lui faire oublier le destin funeste qu’il comptait faire subir à leurs parents, seule l’innocence de sa soeur avait un effet bénéfique sur lui, elle parvenait à lui rendre le sourire et ce fut pour cette raison qu’il renonça à son objectif.

Sa seule salvation fut de partir et de ne jamais revenir.
Telle une ombre furtive, le jeune homme prit la route, le regard plaqué vers l'horizon. Sa destination ne faisait plus aucun doute. Seul un océan pourrait mettre suffisamment de distance entre lui et les loques lui servant de parents. Néanmoins cette ambition ne put que se réaliser en utilisant quelques capacités auxquelles il aurait préféré ne pas recourir par moment … entre autre son charme, pour obtenir quelques faveurs de certaines personnes dont il valait mieux taire le nom.
C'est ainsi que le bâtard de la famille Hansen prit son envol pour de nouvelles contrées, une en particulier, les Etats-Unis.

Pendant ces premières années d'exil, il se mit à travailler en tant que serveur tout en suivant un cursus en psychologie, domaine qui l’avait toujours passionné. Avec un peu de savoir faire et quelques contacts fraichement dénichés, il put également changer d’identité pour que sa famille ne puisse le retrouver pour le bien de sa soeur qui ne saurait assumer avoir un frère comme lui, une abomination du fait de sa capacité et pour son propre bien, pour ne plus avoir affaire avec son passé.
Sa nouvelle vie le mena rapidement plus loin sur le territoire américain dans la ville de Radcliff, par un concours de circonstances principalement lié à la recherche d'un endroit où pouvoir exercer tranquillement sa profession, non pas que les citadins ne soient pas friands de séances avec lui, cependant il recherchait ce qu'on pouvait appeler son "sanctuaire". Grossière erreur vu la politique mise en place ...