Sujet: secrets are meant to be hidden (loukàs) Sam 24 Mai 2014 - 17:07
secrets are meant to be hidden
Je ne sais pas ce qui me fait revenir dans cette salle de sport à chaque fois. Vraiment, je ne sais pas. Elle empeste la haine et les mauvais souvenirs. J'ai suis toujours venue ici sur ordre de mes parents, quand j'étais adolescente, parce qu'ils voulaient que je m'entraîne avec d'autres hunters, que je devienne la fille qu'ils voulaient que je sois. J'ai passé des heures à essayer de me perfectionner, à devenir un peu plus forte, un peu plus dangereuse, comme si c'était quelque chose de normal. J'ai aussi passé des heures à prétendre que j'étais complètement nulle, à me donner au minimum, pour ne pas qu'on se pose de questions. J'ai toujours du marcher sur des braises, avec ces conneries. Je ne pouvais pas être meilleure que des filles comme Aleksane, qui s'entraînaient dix fois plus que moi. Dans cette salle de sport, j'ai toujours prétendu être quelqu'un d'autre. Être cette fille gentille, douce, qui fait de son mieux pour rendre fiers ses parents, mais qui n'est définitivement pas destinée à être une chasseuse de mutants. Je me suis persuadée que je m'en sortirais comme ça. Que s'ils voyaient à quel point j'étais nulle, ils se rendraient à l'évidence, et qu'ils me laisseraient dans mes bouquins. Que je pourrais devenir médecin pour les hunters, ou quelque chose du genre. Je ne veux pas être l'une de leurs agents de nettoyage, pour ne pas utiliser les mots qui font mal. Mais non. Mes parents en voulaient toujours plus. Ils ont changé deux ou trois fois de coach pour me pousser dans mes retranchements, faire de moi une vraie combattante, une vraie dingue. J'ai maudit cet endroit plus d'une fois, parce qu'il était synonyme de mensonge constant et qu'en plus, j'y prenais des coups dont je ne me suis jamais vraiment remise. Je ne suis pas faite pour me battre.
Et pourtant, aujourd'hui, je suis là, alors qu'on ne me force même pas. Mes entraînements se déroulent le week-end, pas en semaine. J'ai passé la journée à bosser comme une dingue à l'université, et je ne sais pas vraiment ce qui m'a poussé à venir ici. Je suis dans la salle d'arts martiaux et des sports de combats, et elle est vide. Je ne suis pas surprise: la plupart des gens préfèrent la salle de fitness, ou celle de musculation. Il y a des cours de self-defense le soir, mais c'est bien plus tôt, une fois que les gens sont sortis du boulot. Debout dans mes affaires de sport, je regarde les tapis de sol et je me pince les lèvres. En fait, je crois que je sais pourquoi je suis là, mais que cette fois, ce n'est pas pour eux, mais pour moi. Les choses commencent à se corser pour les mutants qui tentent de se cacher, et plus le temps passe, plus je me demande si je vais devoir faire ce que je redoute: fuir. Or, si je fuis, j'ai intérêt à être bien entraînée. Les hunters sont impitoyables, et si mes parents découvrent ma vraie nature, que je sois leur fille ou pas, je ne doute pas qu'ils essaieront de me poursuivre jusqu'en enfer. Je dois apprendre à me protéger toute seule, désormais. Je prends place sur les tapis, et commence à m'échauffer, doucement mais sûrement. Puis je prends mon portable, et tape des choses aux hasard dans la barre de recherche de youtube. Il n'est pas difficile de trouver son bonheur quand on a un don comme le mien. Je me nourris d'images comme d'autres mutants se nourrissent de connaissance, ou d'énergie. Ma mutation est sûrement plus facile à camoufler que d'autres, mais ce n'est pas pour autant qu'elle ne me donne pas de fil à retordre. Pendant près d'une heure, je répète les mêmes gestes: entraînement de base, visionnage de vidéos, et reproduction parfaite et précise. Le tout est de retenir ce que je vois. Quand j'oublie, mes facultés s'en ressentent. Au fond, c'est un travail de mémoire que je dois faire. Alors je recommence, encore et encore, jusqu'à ce que tout devienne naturel, jusqu'à ce que les gestes fassent partie de moi.
Il est près de vingt-deux heures quand je décide d'arrêter, essoufflée, les joues rouges. J'ai besoin d'une bonne douche et d'un bon bol de céréales. Tranquillement, et le corps tout courbaturé, je ramasse mes affaires sur les tapis et mets mon sac sur mes épaules avant de détacher mes cheveux. Mais alors que j'approche de la porte de la salle, je sens une présence derrière moi. Je jure que j'ai vu quelque chose bouger. Je m'immobilise, et tourne la tête. Mon cœur bat à cent à l'heure.
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Sujet: Re: secrets are meant to be hidden (loukàs) Dim 1 Juin 2014 - 14:27
secrets are meant to be hidden
⚜
La vie d'un mutant n'est pas facile. Depuis ce fameux dépistage obligatoire, une épée de Damoclès était posée sur nos têtes. Lancaster pourrait l'utiliser à tout moment et nous exterminer. Il avait le pouvoir. Il avait l'ambition et son but était clair, précis t vindicatif. Il nous voulait mort, tous rayés de la planète et surtout de sa ville. Je redoutais cet homme, sa politique et sa haine envers les mutants. Il représentait tout ce que je détestais et, biensûr, les chasseurs le vénéraient. Ce qui les rendait d'autant plus puissants. Notre race était la preuve de l'évolution humaine mais ces primitifs ne semblaient pas encore prêt à l'accepter. La mutation était redouté de tous. Nous étions à leur yeux des dégénérés, des personnes à tuer, à anéantir et à écraser. Mais il arrivait que certains d'entre eux puisse m'être utile. Le génome X touchait n'importe qui, même les hunters. Et j'avais la chance d'avoir connaissance de certains secrets m'ouvrant les portes de nombreuses possibilités. Notre monde est un monde compliqué mais ce monde est également celui dans lequel nous vivons. La communauté des mutants s’agrandit de jour en jour et la proie que j'avais en ligne de mire m'aiderait très certainement à passer le cap d'une chasse à l'homme qui tournerait mal.
Jezabel. Jezabel Brown. Fille de hunters, mutante au pouvoir intéressant mais inutile face à la foudre et aux ouragans. J'avais le pouvoir. J'avais la connaissance. Et j'étais prêt à utiliser les deux pour obliger la jeune femme à m'aider. Une famille de hunters dans sa poche, c'était toujours l'idéal. Surtout si Lancaster débutait cette guerre que nous redoutions tous. J'avais suivi la demoiselle jusqu'à la salle de sport. Salle que j'utilisais également pour apprendre à me battre. C'était toujours utile en cas de corps à corps imprévu. Malheureusement je n'avais pas pris ma tenue et un costume ferait tâche dans ce décor suant. Je me faufilais donc dans les vestiaires, ouvrant le premier casier que je croisais pour prendre un short et un débardeur. Je les enfilais rapidement pour m'avancer dans la salle, pieds nus. J'enroulais autour de mes mains du ruban blanc afin de me protéger des coups que je donnerais contre un punching ball de la salle. Je surveillais de loin ma proie et attendais que la salle se vide. Peu à peu, les sportifs nous quittaient jusqu'à ce qu'il ne reste que nous deux.
Je me cachais. Rhabillé, je la regardais de loin s'entraîner. Elle était impressionnante. Une véritable copieuse. Je souriais. La vérité avouée, j'aurais tout pouvoir sur Jezabel et je pourrais la manipuler et l'utiliser à bon escient. Elle bougeait. Je m'avançais. Elle prenait son sac et détachait ses cheveux. Je la suivais de loin, me cachant dans les coins sombres de la salle de sport. Elle se retourna. Je me collais contre le mur. Elle avait peur et sa peur m'aiderait. Je reprenais ma marche, arrivant derrière la jeune femme en silence. Je déposais le plus amicalement possible ma main sur son épaule sans avoir pris la peine de retirer les rubans. « Bonsoir Jezabel. » J'étais neutre, indifférent et sans émotion. Mon regard était dur, presque noir. Je ne savais pas comment elle réagirait, je me préparais donc à répliquer. « Je crois qu'il faut qu'on discute toi et moi. J'ai beaucoup de choses à te dire. Et toi tu m'écouteras car je ne t'en laisse pas le choix. » Je retirais ma main, la détaillant de la tête aux pieds. « C'est un très beau pouvoir que tu as là. Très utile. Surtout pour une fille de chasseurs. » J'abattais mes cartes une par une, tout en la fixant. J'attendais ses réactions. J'attendais qu'elle soit entre mes mains pour continuer. Car qui est plus docile qu'une âme en peine et qu'un esprit apeuré ?