Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène
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Sujet: Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène Lun 26 Mai 2014 - 19:24
Henryk ∞ Philomène
Puis il y a cette femme qui tourne autour, qui fait sa danse et qui sème le doute, mon dieu que la sensation est douce. L'équilibre est fragile quand on navigue entre les rives. Je commence, tu termines. L'orage nous tient immobile.
« Oui madame Milson ? Vous avez encore fait … les mêmes cauchemars … hum … je vois … » le jeune homme se trouvait complètement avachi sur son canapé en compagnie d’une bouteille de vin qu’il avait sifflé tout seul avec pour seul acolyte, son pauvre matou. Ce dernier complètement noir avait un regard extrêmement pesant et on pouvait penser par moment, qu’il avait de mauvaises intentions à votre égard … après tout, on pensait dans certains pays que les chats étaient des êtres maléfiques, des démons ou des sorcières qui se transformaient pour passer inaperçues. Les croyances de ces pauvres gens les avaient dans un temps menés à maltraiter ces pauvres félins et dans un second temps, à torturer les frères de sang. Ô joie ! Toujours à moitié dans les bras de Morphée, le norvégien se mit à se diriger vers l’une des fenêtres de son appartement pour regarder le ciel. Cette espèce de harpie qu’il avait pour cliente venait de le réveiller à l’aube vu le temps encore couvert de sombres nuages … pour quoi ? De simples mauvais rêves qui traduisaient une certaine forme de névrose avancée, il était d’ailleurs temps qu’il l’oriente vers une psychiatre ce qui lui ferait des vacances vu le tempérament de cette dame. Un bâillement sortit de sa bouche et eut permis à sa cliente - avec perspicacité - de se rendre compte qu’elle venait peut être de le réveiller « Mais non, vous ne me réveillez pas. J’étais justement en train de penser que vous devriez passer au cabinet cette semaine pour que l’on puisse discuter, d’accord ? Très bien, à bientôt. » quelle idée de lui donner son numéro de téléphone portable aussi ? Faire preuve d’altruisme n’était pas conseillé en ces temps de crise vu que chacun y mettait du sien pour s’inventer des problèmes, reposant il faut l’avouer la plupart du temps sur de vrais problèmes parfois mineurs mais décisifs pour ne pas faire de choix malencontreux.
« Putain ! » un seul pas et il se mit à jurer après s’être violemment cogné un de ses orteils sur sa table basse en ébène. Cette journée s’annonçait … palpitante. Il ne manquait plus que le chat vienne faire ses griffes sur lui ou ne le fasse tomber intentionnellement en gigotant entre ses jambes. Par chance, la bête était simplement installé sur l’un de ses pantalons avec un regard légèrement inquisiteur. Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Vêtu d’un simple boxer avec de petits canetons innocents et d’un débardeur blanc, il se mit à trainer les pieds jusque dans sa cuisine où la lumière commençait à éclairer timidement les entrailles de cette pièce. Avec doigté, il fit glisser une capsule dans une machine à café, pour préparer en quelques dizaines de secondes un café bien corcé pour se mettre d’aplomb. Dans le même temps, il alluma la radio pour écouter les informations du jour tout en regardant un calepin qu’il avait laissé sur une plaque chauffante. De nombreuses informations défilèrent sous les yeux encore fatigués du scandinave qui se créa mentalement un emploi du temps strict à suivre avec en première ligne, un rendez-vous crucial. Une cliente du nom de Philomène avait su le captiver, psychologiquement parlant elle était atteint d’un trouble du comportement assez profond qu’il avait pu diagnostiquer après quelques séances. Mais le meilleur dans tout ça, c’était bien son don. Cette demoiselle avait une capacité qu’il n’arrivait pas vraiment à définir … elle pouvait voir les émotions des gens, lire au plus profond de leur coeur et de leur âme. Avait-elle vu la teinte gangrené du sien ? Si c’était le cas, elle n’aurait très certainement plus accepté de le voir. Enfin … elle n’était pas venu depuis une semaine et elle ne lui avait pas donné de nouvelles donc il y avait certainement un problème soit par rapport à lui, soit par rapport à elle ou à un évènement extérieur qu’elle avait su gérer.
En quelques dizaines de minutes, il eut le temps de finir son café puis de prendre une douche bien chaude suivit d’une douche froide pour bien le réveiller et exfolier les pores de sa peau. Il fallait toujours jouer de son apparence avec les clients et quoi de mieux pour donner confiance que de paraitre propre sur soi. Nu, il sortit de sa salle de bain pour prendre la direction de sa chambre et se vêtir d’un sous-vêtement qu’il recouvrit d’un petit short écarlate, pour le haut, il opta pour un chandail blanc uniforme qu’il surmonta d’un sweet à capuche noir quant à lui. Armé de son iPhone, il enferma son pauvre félin en train de courir vers lui pour ne pas le laisser partir avant de se mettre à courir. Il devait être près de huit heures, il aurait sûrement le temps de bien se dépenser vu la distance qui le séparait du lieu d’habitation de la jeune femme. Alors qu’il courait à une vitesse constante, il se mit à siffloter au rythme de sa musique débordante d’énergie. Malgré le début de journée désastreux qu’il avait eu, le sport avait cette capacité de libérer assez d’endorphine dans son corps pour le mettre de bonne humeur enfin … une goutte puis deux vinrent à tomber sur son nez et alors qu’il fit une pause pour regarder le ciel, un déluge digne de l’arche de Noé lui tomba dessus. Il poussa à nouveau un juron avant d’augmenter sa cadence pour atteindre la zone où se trouvait le cirque. Après une vingtaine de minutes, il atteignit les limites de la ville vers le terrain occupé par la troupe du cirque. Le sol était boueux avec la pluie et il fit une grimace en « pataugeant » dans cette dernière. Encore quelques minutes et il dénicha la caravane de sa cliente parmi tant d’autres et complètement trempé, il donna trois coups « C’est Henryk ! » dit-il de sa voix habituelle, grave et profonde.
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Sujet: Re: Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène Mar 27 Mai 2014 - 15:07
tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur, tu ne sais pas
Philomène est une fainéante, tout le monde sait ça. Elle déteste se réveiller le matin, elle déteste faire le ménage, elle déteste marcher, courir, ou simplement se déplacer d'un point A à un point B de manière parfaitement autonome, bref, c'est une loque vivante, capable de rester des journées entières sans rien faire. Quand il s'agit de son boulot, elle est dynamique, elle peut bosser pendant des heures et des heures sans rechigner, simplement parce qu'elle aime les acrobaties, parce qu'elle aime faire le clown, alors que passer un coup de balai ou courir comme une quiche dans une forêt dans l'espoir de vivre plus longtemps, non merci. Et puis comme elle le dit si bien, « vous faites tout pour vivre plus longtemps et éviter de vous retrouver en enfer, mais bon, il me semble qu'en courant vous y arriverez avant moi » , logique implacable d'un cerveau clairement atteint. Enfin, tout ça pour dire une chose : inutile de venir réveiller Phili' avant midi, car si elle n'a pas décidé qu'elle serait debout à l'aube, rien, pas même la troisième guerre mondiale ne pourrait la sortir de ses songes. Sa nièce le savait bien. Adolescente prépubère adepte du « bien bouger pour bien vivre » , Annya avait décidé de pousser sa chère tatie à faire du sport, à courir, à se dépenser et à laisser ses poumons s'engorger d'un oxygène pur, pour son bien, évidemment. « Allez bouge toi ! Tu verras, pratiquer un sport est bon pour la santé ! » Sur ses mots elle tenta d'ouvrir les rideaux opaques de la caravane de Philomène, espérant ainsi la faire réagir, malheureusement, c'était sans compter sur la fourberie de cette dernière, qui, anticipant le "chiantisme" de sa nièce, avant bloqué les dit rideaux on ne sait comment. « Fou moi la paix ! Il fait à peine jour ! » « Tu veux mourir jeune c'est ça ? » L'art de dramatiser les choses était un don précieux dans la famille . « Du tout et puis je suis totalement d'accord avec toi, je pratique moi-même le sportif de haut niveau et c'est vrai... on se sent profondément mieux après... » Au vu du sourire en coin qu'elle arborait on pouvait clairement se douter qu'elle ne parlait pas de sport à proprement parler, mais plutôt du marathon-man qu'elle avait ramené dans sa chambre la semaine d'avant, ou peut-être du tennisman deux mois plus tôt. Accablée, sa nièce laissa échapper un grognement avant de s'en aller, résignée, laissant échapper quelques jurons à l'encontre de Philomène. Cette dernière ne s'en offusqua point, se rendormant tel un bébé en quelques secondes seulement.
Elle aurait sans doute passé la journée au lit si la voix rauque d'un homme, une demi-heure après sa nièce, ne vint pas la tirer de ses rêveries. Au début, Phil' ne comprit pas trop ce qui se passait, était-elle en train de rêver? Était-ce l'un de ses cousins qui venait la réprimander? Encore? Ou alors le vent, qui s'amusait à jouer avec son imagination? Dure à dire, en tout cas, le nom d'Henrik raisonna une bonne minute dans sa tête avant qu'elle ne daigne sortir de sous sa couette, un sourire malicieux aux lèvres, comprenant alors que devant sa porte ne se trouvait personne d'autre que son charmant psychiatre. Amusant comme situation, c'est la pensée qui lui traversa l'esprit alors qu'elle enfilait une robe prise au hasard tout en s'observant dans l'un de ses miroirs. Cheveux légèrement en bataille, robe semi-transparente et visage avenant, elle était prête pour l'accueillir et pour jouer à son jeu favoris. Elle ouvrit d'ailleurs la porte un peu trop brutalement, impatiente, manquant de louper une marche. « Voilà une raison de plus qui me pousse à détester les footings matinaux... » Dit-elle en comprenant que le trentenaire n'était pas venu ici en voiture, mais bel et bien en courant au vu de sa tenue. Elle lui fit rapidement signe de rentrer à l'intérieur, au sec, refermant la porte derrière lui avant de s'adosser contre sa cuisine les bras croisés, un sourire moqueur sur son visage. « Vous faites toujours des visites à domicile ou je suis une exception? » Joueuse, comme d'habitude, mais pas mauvaises hôtes pour autant, puisqu'elle attrapa une serviette éponge qu'elle lança avec nonchalance à son médecin. « J'ai tout un tas de vêtements d'hommes qui devraient vous allez si vous voulez... à moins que ce soit votre trip de choper une pneumonie et de mourir dans d'atroce souffrance...» Je l'avais dit, l'art de dramatiser les choses est un talent héréditaire chez les Owlbreaker, le sourire qui accompagnait ses paroles le prouvait bien.
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Sujet: Re: Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène Mer 28 Mai 2014 - 18:19
Henryk ∞ Philomène
Puis il y a cette femme qui tourne autour, qui fait sa danse et qui sème le doute, mon dieu que la sensation est douce. L'équilibre est fragile quand on navigue entre les rives. Je commence, tu termines. L'orage nous tient immobile.
La première pensée d’Henryk avant l’arrivée de sa patiente fut qu’il allait mourir sous cette pluie battante, emporté par un coup de vent trop brusque qui ne laisserait de lui qu’un bref souvenir dans la psyché des gens. Les secondes lui parurent durer une éternité sous cette déferlante aquatique et son visage arbora un léger sourire quand il vit la silhouette de la jeune demoiselle lui ouvrir la porte. D’un simple coup d’oeil, il eut vite fait de voir qu’elle allait à priori parfaitement bien et que son absence au cabinet devait plutôt s’apparenter à un manque de temps ou d’envie. Après tout, il n’était pas vraiment agréable de se mettre à nu devant un parfait inconnu, déballer toute sa vie et parler de ses plus grandes craintes comme de ses pires secrets, rien de plus difficile et par moment douloureux. Pour ce qui était de se mettre réellement à nu devant lui, il avait entendu dire qu’il n’était pas désagréable de passer de doux instants avec lui et que son accent nordique lui donnait une pointe d’exotisme non négligeable. Il se rappelait par ailleurs encore d’une patiente nymphomane qu’il avait eu lors de son stage à New York, une véritable bombe à retardement qui n’avait de cesse de le pourchasser comme la plupart de la gente masculine. Peu après, il remercia d’un geste de tête Philomène avant d’entrer sur son territoire pour en admirer le mobilier. On disait souvent qu’une décoration pouvait décrire la personnalité d’un être et ce n’était pas vraiment faux. Chaque élément était placé pour une raison consciente ou inconsciente dans tel ou tel lieu pour donner un aspect particulier au logement et refléter un certain côté de notre caractère. Sa réflexion ne dura pas longtemps puisqu’il entendit un léger bruit lui indiquant qu’elle venait de refermer la porte « Si je vous disais que je passais simplement dans les parages, serait-ce crédible ? » exprima-t-il avec son léger sourire habituel. D’après sa réaction, elle ne semblait pas mécontente de son arrivée et il s’en doutait quelques peu vu leurs derniers échanges beaucoup plus décontractés … même si sa profession lui imposait de garder une certaine distance avec sa clientèle pour éviter de faire des erreurs de débutants sur le diagnostic de ces derniers. Dans le cas de monsieur Mikkelsen, il n’avait aucune difficulté jusqu’à présent à pouvoir exercer son activité tout en ayant un lien privilégié avec ses patients. « En réalité, vous êtes une exception … » expliqua-t-il doucement avant de continuer en crescendo « … parce que vous ne vous êtes pas présentée à votre dernière séance. » de par sa formation et par une simple logique humaine, il était conscient qu’elle cherchait à avoir l’ascendant sur lui en lui demandant si elle était bien la seule et l’unique à avoir droit à une visite à domicile ; ainsi quoi de mieux que de lui faire croire que c’était le cas avant une chute pour la moins comique, du moins dans son esprit.
Par la suite, elle vint à lui lancer une serviette, qu’il attrapa avant d’étouffer un rire et que son sourire ne s’agrandisse face à la remarque de la belle demoiselle. Lui, tomber malade ? Cette situation serait vraiment ironique vu la mutation qu’il avait subit. Il pouvait sentir en chaque être toutes les maladies que ce dernier avait en lui, tous les maux qui avaient pour effet de le dévorer de l’intérieur à petit feu. Pire encore, il avait la capacité de synthétiser n’importe quelle maladie dans son organisme avec pour terrible conséquence d’infecter son entourage. Par chance, son « don » était sous contrôle depuis longtemps et il ne l’utilisait que dans de rares situations pour pouvoir se défendre face à l’adversité ou pour servir égoïstement ses intérêts. Qui avait dit que psychologue rimait avec innocence et bienséance d’esprit ? « Ca ira. J’ai un organisme très résistant, ne vous en faites pas pour moment et puis si je meurs d’une pneumonie au moins vous serez débarrassée de vos horribles séances de tortures avec moi, pas vrai ? » toujours doté d’un humour à toute épreuve, cette capacité lui permettait de se sortir de situations désagréables comme les questions concernant sa vie privée qu’il gardait secret même pour la plupart de ses amis. La vérité sur lui n’était pas horrible à entendre, simplement le simple fait que quelqu’un puisse avoir de l’emprise sur lui, lui faisait une peur bleue, sûrement l’héritage de son monstrueux beau-père.
Pour en revenir à la demoiselle, il avait avec vitesse et discrétion prit mentalement note de sa tenue. Elle n’avait pas besoin de ça pour se mettre en valeur de son point de vue or la vue de cette délicate robe lui couvrant la peau était loin d’être désagréable à ses yeux. Il était vrai qu’avec sa profession, Henryk n’avait pas vraiment le temps de penser à sa vie privée et la plupart de son temps libre était dépensé dans le repos ou la préparation de séances pour des clients toujours plus exigeants, notamment les cadres supérieurs venant le voir pour une reconversion professionnel. Sans compter, les heures supplémentaires qu’il passait dans certaines entreprises pour faire passer des entretiens à des futurs salariés. « A vrai dire, je m’inquiétais un peu de ne pas vous avoir vu alors je me suis dit que l’on pourrait discuter un peu. Qu’avez-vous fait dernièrement ? » les symptômes de la demoiselle étaient clairement liés à son don et la plus grosse crainte du scandinave fut que ce même don prenne le contrôle de Philomène. Le fardeau qu’elle devait porter était d’autant plus assez conséquent, un bilan régulier était de ce fait nécessaire.
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Sujet: Re: Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène Jeu 29 Mai 2014 - 23:31
tu ne sais pas encore ce que je sais par coeur
philomène && henryk
Philomène l'aimait bien ce psy. C'est vrai qu'au début elle avait plutôt mal pris que sa famille la pousse à aller consulter un médecin, mais finalement, elle ne regrettait pas d'avoir cédé au chantage affectif des siens, bien au contraire. Non seulement Henrik semblait plutôt doué pour la comprendre et pour interpréter chacune de ses petites phrases assassines, mais en plus, il était carrément sexy, et ça, c'était clairement la cerise sur le gâteau, le pompon sur le chapeau du marin, la chantilly sur sa boule de glace, bref, elle appréciait plus l'homme que le médecin, et c'était surtout pour ses beaux yeux qu'elle acceptait d'y retourner. Tout du moins, c'est ce qu'elle se répétait. Peut-être qu'au fond elle appréciait leurs rencontres et elle espérait qu'il puisse, mine de rien, l'aider à contrôler son don ou en tout cas à en contrôler les conséquences de plus en plus néfastes qui la touchaient. Mais inutile de ressasser tout ça, pour le moment la demoiselle ne voyait qu'une chose, il était dans sa caravane, trempé jusqu'aux os et contrairement à ce qu'il tentait d'affirmer avec humour, il y avait peu de chances pour qu'il soit arrivé ici par hasard. « Si je vous disais que je passais simplement dans les parages, serait-ce crédible ? » « Pas du tout, mais si ça peut vous rassurez, je peux faire semblant de croire que vous êtes là par hasard... » Répondit-elle, toujours avec ce sourire empli de malice plaqué sur son joli minois. En parlant de malice, elle pouvait se voir un peu partout dans sa caravane, il ne s'agissait pas d'une gigantesque caravane, mais contrairement à l'aspect plutôt rétro de l'extérieur, l'intérieur était doté de tout le confort moderne, petite cuisine équipé, petite télé, petite salle de bain, grand lit, seul point sur lequel elle fut intransigeante le jour de l'achat, bref, tout était à disposition et on reconnaissait aisément la patte de la jeune femme. Tout était coloré, il y avait des tableaux à moitié finis dans un coin, des dessins accrochés aux murs, on y voyait surtout des portes, tout un tas de portes, différentes en taille, en forme, en couleur, vestiges de l'utilisation de ses pouvoirs, dont elle gardait une trace en dessinant. On pouvait aussi voir pas mal de bouquins, sur un peu tous les thèmes, comme si elle était incapable de s'intéresser à une seule et unique chose, sans parler de ce coin de sa demeure, ode à la danse classique, sa passion depuis son enfance, elle y avait entreposé ses premières ballerines, des photos de ses premiers pas en tant que danseuses étoiles et quelques trophées et médailles durement gagnés. Bref, une maison à l'image de sa propriétaire, à la fois pleine de joie, d'énergie et de mélancolie.
« En réalité, vous êtes une exception … [...] … parce que vous ne vous êtes pas présentée à votre dernière séance. » « Haa oui, désolé j'aurais du appeler, mais … j'avais cours de poneys ce jour-là... » Dit-elle avec un air faussement sérieux. En réalité, elle avait encore eu une grande absence cette semaine, le genre d'absence qui fait qu'elle se réveillait un beau matin sans vraiment savoir ce qu'elle avait fait la veille. Ça lui arrivait de temps à autre depuis quelque temps, pas aussi fréquemment qu'on l'imagine, beaucoup plus souvent qu'elle le souhaiterait. Toutefois, Philomène n'avait pas envie d'en parler, pas envie de passer pour une folle incontrôlable, tout juste bonne à être enfermée, non, elle voulait régler ça toute seule, ou plutôt elle se persuadait qu'elle en avait envie, alors qu'une petite voix dans sa tête ne cessait de répéter « aidez-moi » sans qu'elle ne daigne l'écouter. « Ça ira. J’ai un organisme très résistant, ne vous en faites pas pour moment et puis si je meurs d’une pneumonie au moins vous serez débarrassée de vos horribles séances de tortures avec moi, pas vraies ? » Elle lui avait lancé une serviette pour qu'il puisse se réchauffer et elle ne put s'empêcher de laisser échapper un rire lorsqu'il s'amusa à comparer sa thérapie à des séances de tortures. C'est vrai que le Docteur Mamour n'était pas loin de la vérité, pour Phili', ses séances n'étaient pas si utiles que ça et elle préféraient largement les sécher dans l'espoir d'aller voir un bon film et de boire un bon chocolat chaud avec Bertrand, le tigre du cirque, c'était plus amusant et moins contraignant. Elle aimait parler d'elle, mais seulement de ses qualités, pas de tous ses défauts ou en l'occurrence, de tous ses problèmes. « Ça pourrait être une solution effectivement... Comment échapper aux séances de son psy en dix leçons... Cela dit, ça ferait trop de paperasse... je vais me contenter de subir vos tortures je crois... » De nouveau la belle laissa échapper un sourire amusé, prenant place sur l'espèce de canapé non loin, au milieu duquel trônait une table, on pouvait considérer cette partie comme la salle à manger.
Elle fit signe au médecin de s'assoir s’il le souhaitait, avant de l'écouter. Apparemment il s'inquiétait pour elle, ce qui en un sens la touchait, même si sa question ramena bien vite notre aventurière du côté obscur de la force, du côté obscur de sa personnalité. Qu'avait-elle fait dernièrement? Elle n'était pas sûre de devoir en parler... Songeuse, elle se remémora...
Citation :
FLASHBACK. C'était sortie en famille aujourd'hui. Presque tout le cirque était là, surtout les enfants et les adolescents, au stand de tir de la ville, prêt à laisser parler leur inconscient meurtrier avec un sourire sournois sur le visage. Philomène n'appréciait pas trop cela, mais les ados du camp avaient voté pour ce lieu de débauche, ils s'étaient donc pliés à leur volonté, suivant la majorité. Après tout, c'était LEUR sortie et aucun des adultes présents ne se sentait assez vieux dans sa tête pour jouer les rabat-joie. « Tata vient ! » Tomy, dix ans, était tout à fait surexcité à l'idée de tirer avec une vraie arme pour la première fois, évidemment, il ne se doutait pas que sa tante chérie allait lui prendre son jouet des mains, lançant son sempiternel « ...ce n'est pas pour les enfants! » avec un sourire moqueur avant de se mettre à charger l'arme, tirant sans vergogne sur la cible de papier. Une fois fait, elle déchargea l'arme comme si de rien n'était, observant le résultat de ses prouesses avec satisfaction, sous les yeux ébahit de son neveu. C'est à ce moment-là que sa sœur arriva, donnant l'ordre à son fils, Tomy, d'aller voir ses cousins, afin qu'elles se retrouvent toutes les deux. Philomène semblait s'extasier devant son tir groupé, Eugénie, sa sœur, elle, semblait inquiète. « Depuis quand tu sais tirer? Ton truc c'est le couteau , t'as jamais su tenir un flingue ... » C'est en entendant ses paroles que Phil' perdit son sourire, secouant la tête, les yeux clos, comme si elle venait d'échapper à un malaise. « Quoi? » Lança-t-elle, déboussolée, presque nauséeuse. « Où tu as appris à utiliser une arme Phili'? » La jeune femme leva la tête vers sa sœur, l'air surpris, un sourire amusé sur le visage. « Je sais pas utiliser un flingue, tu sais très bien que je suis nulle à ça... » Elle agissait comme si les quelques minutes qui s'étaient écoulées avant tout ça n'avaient jamais existé. « Philomène, tu viens de dégommer une cible et t'as chargé et décharger se flingue façon cow-boy... » L'arme en question était encore dans sa main, et Philomène posa les yeux dessus, comme surprise de le serrer entre ses doigts. Elle ne se rappelait que vaguement de ce qu'elle venait de faire, comme un souvenir brumeux, comme un mot qu'on a sur le bout de la langue sans parvenir à l'attraper, pourtant, elle la voyait, cette cible, en face d'elle, trouée de part en part, avec précision. Perdu, elle ne parvint qu'à lâcher un « J'en sais rien... » songeur, presque mélancolique. Son pouvoir faisait encore des siennes, voilà que maintenant elle absorbé certaines connaissances de ses victimes en plus d'une partie de leur personnalité... qui sait quel genre de personne elle pouvait devenir. C'est l'inquiétude qui la taraudait à cet instant. FIN DU FLASHBACK;
Philomène fut perdue dans ses songes durant une petite minute, avant de reprendre son sourire et de répondre aux inquiétudes de son cher médecin, comme si elle ne venait pas de penser à l'une des choses qui la perturbaient tant ces temps-ci. « C'est gentil de vous inquiéter, mais tout va bien... J'ai rien fait de très spécial cette semaine, sortie en famille, boulot, dodo, etc... » Toujours souriante, elle enchaina. « Mais vous êtes sûr d'être venu uniquement pour savoir comment je vais? » Sa question était pleine de sous-entendus, comme toujours elle était joueuse, d'autant plus avec ce médecin-là... Il faut dire que son médecin traitant, lui, à soixante ans et mesure un mètre vingt, forcément, le jeu est moins tentant avec lui...
Dernière édition par Philomène Owlbreaker le Lun 9 Juin 2014 - 14:13, édité 1 fois
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Sujet: Re: Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène Lun 2 Juin 2014 - 19:20
Henryk ∞ Philomène
Puis il y a cette femme qui tourne autour, qui fait sa danse et qui sème le doute, mon dieu que la sensation est douce. L'équilibre est fragile quand on navigue entre les rives. Je commence, tu termines. L'orage nous tient immobile.
Le regard loin d’être fuyant et doté d’une certaine profondeur en disait long sur la personnalité de Philomène. Il pouvait reconnaitre ce regard parmi des milliers d’autres, un regard saupoudré d’une once d’innocence et de folie, le regard de son amie d’enfance. Nostalgique, il écouta attentivement son interlocutrice en se demandant si la demoiselle qu’il avait eu pour voisine serait devenue comme elle dans le futur … si il ne lui avait pas ôté la vie par pure caprice, très certainement. La mort avait été quelque chose de constant dans son existence, la menace qui pesait sur lui chaque jour passant en compagnie de son beau père et également lorsque son pouvoir était hors de contrôle. La mort avait été la compagne la plus fidèle qu’il n’eut jamais eu dans sa triste existence rythmée par de constantes catastrophes. D’où son compagnon à griffes qu’il ne risquait pas de blesser et surtout qui lui éviterait de devoir fuir une nouvelle fois en cas d’accident. Sa profession était en quelques sortes une façon de se purger des nombreux crimes qu’il avait commis par le passé pour des raisons plus ou moins évidentes et vraisemblables … malgré son métier, il n’en restait pas moins un vulgaire réceptacle de chair abritant une âme orgueilleuse qui formait un dangereux duo avec son « don ». La tentation d’utiliser son don pour assouvir ses besoins les plus primitifs et purger ses passions était parfois compliquée à gérer et plus d’une fois, il dut lutter contre cette irrépressible envie. Qu’en était-il de Philomène avec sa mutation ? Les hommes et les femmes n’avaient pas la même façon de gérer le pouvoir de par sa propre expérience, c’était peut être du sexisme mais c’était une réalité. Sans se presser, il s’installa en face de la demoiselle toujours la serviette en main qu’il finit par frotter sur son visage avant de la poser sur ses genoux, toujours à l’affut des moindres bribes d’informations que la demoiselle lui transmettait.
Il demeura silencieux, écoutant les paroles de sa cliente, après tout, la plupart du temps il devait rester dans cet état passif presque végétatif pour engranger le plus d’éléments possibles sur sa clientèle afin de leur donner les meilleurs conseils possibles. Sa dernière question avait provoqué quelque chose chez elle et malgré tout ce qu’elle pouvait dire, il avait remarqué ce bref instant d’absence dont il préféra taire l’existence, la meilleure chose à faire était encore d’attendre qu’elle veuille lui en parler. Puis vint le moment fatidique, ce moment où leur petit jeu reprit de plus belle ! Il n’avait pas vraiment conscience de la réciprocité de leurs envies ou tout du moins … il préférait garder une certaine distance avec elle, conserver une certaine éthique et ne pas passer pour l’homme de basse catégorie qui saute sur tout ce qui se bouge. Son expression faciale se mit à traduire un amusement certain masquant la réalité de son « ça » « Je ne sais pas. A vous de me le dire. » il était certain que sa réaction venait de faire monter le mercure d’un cran ou tout du moins de provoquer un certain agacement chez elle face à sa tempérament un peu trop passif. Le scandinave n’était pas le genre d’homme à cracher sur le plaisir de la chair, simplement, il évitait d’être esclave de ses désirs et surtout d’avoir des relations avec sa clientèle qui pouvait avoir après une certaine pression sur lui. Effectivement, les retombées pénales étaient sûrement nombreuses pour un psychologue ayant pris du bon temps avec une cliente … elle pourrait invoquer le harcèlement sexuel, la manipulation voir pire. Que d’idées malsaines qu’il ne pouvait néanmoins pas prendre à la légère.
De plus, il avait compris depuis fort longtemps qu’elle était une femme de caractère avec une certaine autonomie qui ne dépendait des hommes et qui aimait peut être même se jouer d’eux. Il devait être une autre de ses victimes, être la proie ou le trophée n’était pas désagréable. N’était-il pas un peu trop présomptueux et confiant ? Peut être n’y avait-il derrière toutes ses pensées, qu’une seule et unique envie, celle de Henryk, bien présente. Pourquoi tergiverser encore plus longuement dans son esprit sur cette doux aléa, autant voir où cette mascarade les mènerait. « Comment se manifeste votre don dernièrement sinon ? » lança-t-il brusquement tout en la fixant pour guetter la moindre de ses réactions, la meilleure façon d’obtenir une réponse implicite à cette question était de voir sa réaction et non pas les mots qu’elle allait utiliser, les mots étaient bien trop trompeurs pour exprimer avec efficacité notre ressenti. Dans le cas du scandinave, les mots étaient son moyen d’action, une arme d’une réelle efficacité « Qu’est-ce que ça fait de pouvoir entrer dans le coeur d’une personne ? ».
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Sujet: Re: Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène Lun 9 Juin 2014 - 22:57
tu ne sais pas encore ce que je sais par coeur
philomène && henryk
Leur jeu s'arrêtait de temps à autre, pour laisser place au sérieux d'une thérapie, car après tout, Philomène était là pour ça, être soigné, être aidé, mais il faut bien admettre que la belle remettez sur le tapis leur petit jeu sans arrêt, relançant les dès et attendant ses réactions avec impatiente. Elle n'était pas sûre qu'il ait la même envie de jouer, mais même si elle ne l'intéressait pas, sa malice lui permettait tout de même de faire oublier son problème et de l'oublier elle-même. Malgré les apparences, s'amuser avec les hommes n'étaient pas son genre, elle couchait avec beaucoup d'hommes, ça, jamais elle n'irait le nier, toutefois, ils savaient à quoi s'attendre, elle ne mentait pas, quand elle voulait plus, elle finissait par le dire, quand elle ne voulait rien, elle n'attendait pas non plus pour l'avouer. Bitch, oui, mais bitch avec un peu d'honneur s'il vous plait. « Je ne sais pas. A vous de me le dire. » À cette réponse, la demoiselle afficha un petit sourire amusé en servant deux cafés, histoire de réchauffer l'ambiance (bien qu'au fond, sa tenue suffisait largement), même si entre nous, elle aurait aimé une autre réponse. Une réponse plus directe. Une réponse plus claire. « Je vais y réfléchir... » Tant pis, elle aimait déchiffrer les gens, il faut dire que c'était un peu sa spécialité, pour ne pas dire son plus grand talent. Pouvoir tout connaître d'une personne simplement en ouvrant une porte, c'était parfois utile... D'ailleurs, elle aimait bien la porte de son vis-à-vis, celle qu'elle voyait de temps à autre à ses côtés, bien sûr, lui, ne voyait rien, seule la belle était capable de les voir, ne les faisant apparaître que si elle le désirait. Sa porte était sombre, signe qu'il cachait sans doute des blessures, quand au style, il était comme elle l'imaginait lui, une porte élégante, avec des gravures, presque brillantes, bref, à la fois mystérieuse, surprenante et assez imposante, Henryk tout cracher quoi.
« Comment se manifeste votre don dernièrement sinon ? » Sa tasse entre ses mains, la belle ne put s'empêcher de se stopper l'espace de quelques secondes, surprise, peut-être, un peu embarrassé sans doute, peu désireuse de parler de ses erreurs de ses dernières semaines, des problèmes de son pouvoir, ou plutôt de son problème pour se contrôler. C'était ça le problème, admettre qu'elle était trop faible pour contrôler les effets néfastes de son don, alors qu'elle l'avait découvert il y a plus de dix ans, elle s'entrainait, elle l'utilisait, mais elle restait faible, incapable de le contrôler à cent pour cent et ça, ça la tuait. Évidemment, Phil' reprit rapidement le contrôle de ses émotions, souriantes. « Il se manifeste plutôt normalement... on fait aller. » Ni trop, ni pas assez, elle avait répondu sans répondre, comme toujours, se dévoilant difficilement lorsqu'il s'agissait de cet aspect de sa personne, de sa principale et peut-être unique faible, tout du moins selon elle, « Qu’est-ce que ça fait de pouvoir entrer dans le coeur d’une personne ? » Elle ne perdit pas son sourire, amusée par cette pensée si naturelle qu'il laissa échapper l'espace d'un instant.
Tous ceux qui connaissaient son pouvoir lui posaient cette question, se demandant comment elle vivait ce pouvoir qu'elle avait sur les gens, aucun ne se rendait compte qu'elle ne faisait pas qu'entrer dans le coeur des gens, elle vivait chacune de leur crainte, chacun de leur rêve, maintenant plus que jamais. Pensive, elle consentit à répondre, brisant ses défenses sans vraiment s'en rendre compte, peut-être que la sensibilité d'une de ses anciennes victimes faisait surface à cet instant... ou simplement la sienne. « C'est... Grisant. Je ressens ce qu'ils ressentent, vivant chacun de leur souvenir, chacun de leur sentiment... comme si je regardais une pièce de théâtre, étant spectatrice, metteur-en-scène et actrice en même temps... C'est comme prend un rail de coke, on décolle, on retombe violemment... C'est … compliqué... » D'un coup, Phil se rendit compte du manque de retenue dont elle venait de faire preuve et surtout de la faiblesse qu'elle venait de dévoiler. Elle détestait ça. Littéralement. « Mais c'est quand même assez cool, pour ne pas dire carrément sympa. » Philomène avait retrouvé le sourire, croisant les jambes, aguicheuse, davantage que depuis le début, comme si elle essayait de détourner l'attention d'Henryk avec la transparence de son décolleté et ses jambes dénudés. Bonne tactique. « Je me suis toujours demandée... Les psys sont considérés comme des médecins, non? Du coup, est-ce qu’eux aussi n'ont pas le droit d'avoir de relation avec leur patiente? » Malice, malice, quand tu nous tiens.
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Sujet: Re: Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène Ven 13 Juin 2014 - 20:15
Henryk ∞ Philomène
Puis il y a cette femme qui tourne autour, qui fait sa danse et qui sème le doute, mon dieu que la sensation est douce. L'équilibre est fragile quand on navigue entre les rives. Je commence, tu termines. L'orage nous tient immobile.
Tout en politesse, il accepta la tasse de café que lui offrait la belle, un surplus de caféine n’était pas bon mais vu son jogging matinal, une double dose ne serait pas de refus. Pour en revenir à leur discussion, elle lui parlait avec une certaine liberté de son pouvoir, de son don, un élément de sa personne qui fascinait totalement Henryk, on pouvait même affirmer qu’il était totalement subjugué par l’étendue de ce dernier. A chaque séance, il allait de surprise en surprise et il espérait pouvoir un jour voir de ses propres yeux, les effets de cette capacité peu commune. Non pas mégalomane, cependant le scandinave avait dans l’idée qu’en apprenant à contrôler cette capacité, Philomène pourrait dans un avenir proche accomplir de grandes choses, enfin si elle en avait l’envie ! Chacun décidait de la route qu’il décidait de prendre, rester dans l’ombre n’était pas plus mal, après tout, n’était-ce pas ce qu’il avait fait depuis de longues années ? Il trempa tranquillement ses lèvres dans le sombre liquide sans quitter ne serait-ce qu’une seconde la demoiselle du regard. Les mécanismes tordus de son esprit vinrent à imaginer la demoiselle utilisant son don, rien que cette idée avait pour effet d’amplifier son désir à son égard … chose qui ne l’embêtait guère mais qui pouvait se révéler problématique sur le long terme. « Je vois. » se contenta-t-il d’ajouter comme la plupart des médecins de l’inconscient, une phrase en général beaucoup plus agaçante que le problème soulevait en lui-même. En réalité, il vint à se demander si cette capacité qu’elle avait développé ne représentait pas plus un danger qu’une opportunité pour elle. Sans la sous-estimer, il restait sceptique quant à la volonté de fer de la demoiselle face au flux constant d’émotions, de souvenirs et d’expériences d’autrui. Comment se retrouver dans un tel amas ? Enfin il n’avait pas envie de soulever cette problématique pour le moment et sa conséquence plus ou moins évidente, l’oubli de sa propre identité.
Avait-elle remarqué qu’elle parlait avec un peu trop de libertés d’une partie de son être ? Car ce qu’elle avait rajouté sur le côté « cool » de sa mutation n’allait vraiment pas de pair avec ce qu’elle avait dit précédemment que ça soit au niveau du registre utilisé ou de la logique de son discours, cependant, il préférait rester silencieux pour le moment, n’arborant qu’un bref sourire pour lui faire comprendre qu’il n’était pas dupe. Un tel pouvoir pouvait rapidement représenter un lourd fardeau et en tant que psychologue, il était de son devoir de trouver une façon de la soulager, de lui permettre de ne pas se perdre. Non pas qu’avoir une dose de travail supplémentaire lui faisait plaisir or il avait pour habitude de toujours donner la priorité aux mutants vu le peu d’infrastructures leur étant consacrés. A nouveau, Philomène tenta de lui faire perdre le nord et pour le coup … elle réussit presque à lui faire revoir sa position. Telle une oeuvre d’art, elle était exposée devant lui et sa seule possibilité fut de la caresser du regard, sans pour autant franchir la ligne rouge. « En général, il est déconseillé d’avoir des relations avec sa clientèle pour une question d’éthique et surtout pour ne pas mettre en péril le travail fait avec ce même client. Certaines personnes tombent même également de leur psy’, ces personnes en général nous voient comme un sauveur, l’homme idéal qui les écoute sans se plaindre, celui qui sait quoi répondre et quand le faire. » expliqua-t-il avec ce même sourire amusé, amusé par la provocation de sa cliente qui avait bien envie de voir à priori à quel point il pouvait résister. A moins qu’il ne se fasse des idées ? Il n’y avait qu’une seule façon de le vérifier.
« Et vous alors ? Vous me voyez comment ? » sa voix avait gardé le même ton comme pour la guider et peu à peu, il réduisit la distance les séparant pour se retrouver juste à côté d’elle, son regard était devenu fauve et sans une once de regret, il la détailla de haut en bas. Avait-elle choisit cette tenue pour lui ? Si c’était le cas, elle en savait suffisamment sur la nature humaine pour en piéger certains, tels les sirènes de la mythologie grecque, créatures sans pitié qui charmaient les hommes pour ensuite les faire trépasser.
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Sujet: Re: Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène
Tu ne sais pas encore, ce que je sais par coeur ~ ft. Philomène