Et moi qui pensait que la soirée serait calme... [Faith/Deborah]
Auteur
Message
Invité
Invité
Sujet: Et moi qui pensait que la soirée serait calme... [Faith/Deborah] Mar 13 Mai 2014 - 19:59
HJ : Ce sujet fait référence de manière plus ou moins implicite à un début de viol. Rien (sexe, violence) n’est détaillé, mais je préfère prévenir pour éviter que cela mette mal à l’aise des personnes sensibles.
La soirée avait été calme, au bar. Avant de commencer son métier de barmaid, Debbie aurait pensé détester ce genre de soirée. Elle était du genre énergique, et n’aimait pas rester sans rien faire. Et puis, selon toute logique, moins de clients équivalaient à moins de pourboires. Durant sa première semaine, la texane avait été agréablement surprise. Ce n’était pas parce qu’une soirée était moins chargée qu’elle s’ennuyait. Au contraire, elle pouvait passer plus de temps à discuter avec les clients. Et ainsi, si les pourboires étaient moins nombreux, ils étaient d’un montant plus élevé. Elle s’y retrouvait sans effort.
Néanmoins, elle fut heureuse quand son service se termina. Elle n’était pas fatiguée pour un sou, mais l’atmosphère du bar était pesante, à la longue, même pour une fêtarde comme elle. Elle avait besoin de respirer, de prendre l’air. La nuit était tombée depuis un moment déjà, mais Deborah n’en avait que faire. Ce n’était pas vraiment comme si elle avait l’habitude de vivre à des horaires dits « normaux ». Avec un travail comme le sien, elle était rarement levée tôt le matin. Et encore moins souvent couchée avant minuit. Après avoir servi une dernière tournée aux clients qui avaient l’habitude de donner le plus de pourboire, elle s’en alla dans l’arrière-salle pour mettre son manteau. Il ne faisait pas particulièrement froid, mais sa tenue n’était pas des plus couvrantes. Une porte permettait de sortir du petit vestiaire qui servait parfois de débarras, et la barmaid ne se privait pas de l’utiliser. Elle n’aimait pas sortir en repassant par le bar. Elle l’avait fait, durant sa première semaine de travail, bien sur, mais s’était vite rendu compte que les clients ne comprenaient pas qu’elle n’était plus sur son temps de travail. Depuis, elle se faisait plus discrète.
Elle ferma la porte derrière elle tout en finissant de se détacher les cheveux et de les mettre en place. La ruelle était habituellement déserte, elle n’y fit pratiquement pas attention. Et s’est ainsi qu’elle failli passer à coté de l’inconcevable. Un simple gémissement l’avait alerté. Un bruit à peine audible à cause de la rumeur de la rue qui, malgré l’heure tardive, était toujours présente un peu plus loin. Quasiment rien. Elle s’arrêta, retenant sa respiration, se demandant si elle avait rêvé, s’il ne s’agissait là que d’une hallucination générée par ses oreilles malmenées par la musique, à l’intérieur. Mais le bruit se répéta. Et Deborah pu repérer son origine.
Dans un coin un peu plus éloignée, deux silhouettes étaient collées l’une à l’autre, en train de s’embrasser. Elle sourit, imaginant que ce n’était pas le moment d’hurler aux deux tourtereaux de prendre une chambre. Mais plus elle s’approchait, plus la scène lui semblait étrange, même si elle faisait son possible pour ne pas fixer les deux personnes. La fille – qu’elle avait d’ailleurs déjà vue plusieurs fois au bar – était maintenue de force contre le mur, et se débattait maladroitement. Elle était dans un état qui ne coïncidait pas avec la faible quantité d’alcool qu’elle avait l’habitude de boire quand elle venait au bar. Un simple « non » venant de la blonde fit réagir Debbie. Elle n’était pas sure de ce qu’elle devait faire, mais se dit qu’elle s’en voudrait probablement longtemps si elle n’intervenait pas.
Parcourant les quelques mètres qui la séparait encore du « couple » le plus rapidement et discrètement qu’elle en était capable, elle abattit ses poings mêlés sur l’arrière de la tête de l’homme. De toutes ses forces. Du haut de son mètre soixante, elle n’aurait pas cru que l’effet serait si violent. Il tomba comme une masse, lâchant aussitôt la fille qui tomba à son tour. Une sorte d’effet domino un peu morbide. Elle avait les yeux ouverts, mais hagard. Elle était consciente, c’était certain, mais à peine. Et surtout, elle se contentait de fixer Deborah, l’air perdu, sans avoir l’air de comprendre la moindre question que la texane posait.
« C’est quoi ce bordel ? »
Le murmure ne s’adressait à personne en particulier. C’était plus de l’agacement que de l’incompréhension. Deborah commençait à avoir une idée de enchaînement des événements. De toute évidence, la fille était droguée. Et ce n’était pas un simple joint qui l’avait mise dans cet état. Aussi sortit-elle de son sac son téléphone portable et son arme. Se postant à coté de la jeune femme dont elle ignorait toujours le nom, elle composa le 911 d’une main, en utilisant l’autre pour pointer son arme sur l’agresseur, prête à l’empêcher de partir s’il se réveillait et décidait que la fuite était une option intéressante.
Peu après que Deborah aie expliqué la situation à l’opératrice au bout du fil, la ruelle s’anima. Ambulance et voiture de police furent sur les lieux, et si la victime fut emmenée suite à un examen rapide, elle dut rester sur place pour répondre aux questions de la police. Ce fut vite fait. Oui, elle passait souvent dans cette ruelle. Oui, elle avait un permis pour son arme. Non, elle ne l’avait pas utilisée. Oui, elle était sûre de ce qu’elle avait vu. Oui, elle avait déjà vu la fille. Oui, elle avait déjà vu l’homme. Non, elle ne connaissait aucun des deux, c’était juste deux clients. Oui, l’homme s’était réveillé un peu avant l’arrivée des secours mais avait eu trop peur pour bouger. Le policier estima qu’il n’était pas nécessaire de l’amener au poste de police et se contenta de prendre son numéro de téléphone pour un potentiel témoignage ultérieur.
Et la ruelle se vida aussi vite qu’elle s’était remplie, laissant Deborah seule, avec pour conseil de rentrer chez elle pour une bonne nuit de sommeil. C’était plus facile à dire qu’à faire. Dormir était une des dernières choses qui lui serait venue à l’esprit. Elle monta dans sa voiture, et fit un tour pour se changer les idées. Au bout de quelques heures, elle se fit à l’évidence, cela ne marcherait pas. Elle prit alors la direction de l’hôpital. Le jour se levait, et, par chance, l’accueil ouvrait tout juste au moment ou la texane passa la porte.
« Bonjour, j’aimerais savoir s’il serait possible de voir une personne. Elle a été amenée en ambulance cette nuit… Faith Cunn… »
Elle avait gravé le nom dans sa mémoire quand un policier avait sorti une pièce d’identité du sac à main de la jeune femme. Elle n’était plus très sûre, pourtant, du nom de famille. Cela n’eut que très peu d’importance, puisqu’une infirmière au teint mat et au visage affable l’interrompit.
« Cunningham ? Oui, bien sûr ! Vous êtes de sa famille ? »
« Non, pas du tout. Je suis… »
Elle hésita. Qui était-elle, après tout ? Expliquer la situation serait long et gênant, aussi prit-elle un raccourci. Un très gros raccourci.
« Je suis une amie.»
« Parfait. Elle ne devrait pas tarder à se réveiller, cela la rassurera de voir un visage amical. Suivez-moi, je vous conduis à sa chambre.»
Quelques secondes plus tard, l’infirmière abandonnait Deborah devant la porte d’une chambre. A l’intérieur, la blonde était paisiblement endormie. Elle semblait bien plus calme que la nuit précédente. Et, sur le pas de la porte, la texane avait l’impression d’être une usurpatrice.
Faith Cunningham
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 17676
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
Sujet: Re: Et moi qui pensait que la soirée serait calme... [Faith/Deborah] Mar 13 Mai 2014 - 23:23
Et moi qui pensait que la soirée serait calme...
You poor sweet innocent thing dry your eyes and testify you know you live to break me - don't deny. sweet sacrifice
La vie était un jeu, chacun devait y trouver sa place. Il y avait les arnaqueurs et les arnaqués, ainsi allait ce terrible spectacle que la population lambda aimait nommer comme : la vie. Faith fit longtemps partie des arnaqués et désormais elle jouait les arnaqueuses, elle y prenait un malin plaisir il faut bien l'avouer. Quand toutes votre vie, vous avez été des arnaqués, vous finissez par vous lever et affronter le monde. Faith jouait et pour le moment, elle ne se brûlait pas les doigts, cela arriverait, plus tôt qu'elle ne l'envisageait d'ailleurs. Ce soir-là n'était pas particulier, rien ne semblait envisager que la soirée prendrait des tournures dramatiques. La blonde venait souvent dans ce bar et même si elle faisait toujours son possible pour ne jamais venir plusieurs soirs dans suites dans le même endroit, cela lui arrivait. Ce n'était pourtant pas le cas ce soir. Il lui arrivait aussi de parfois être clairement en manque d'argent et de mettre la robe la plus moulante qu'elle trouvait dans sa penderie. Ce n'était pas le cas ce soir-là non plus. Pourquoi ce soir-là ? Pourquoi soudainement le petit monde basé sur les apparences que Faith avait créée semblait s'écrouler ? Elle faisait toujours attention et ne buvait jamais plus de deux verres, il lui fallait moins d'une demi-heure pour faire les poches à un mec et elle s'éclipsait toujours par la suite et le plus discrètement possible. Ce soir serait différent, pourtant rien ne prédisait que la soirée finirait dans un tel fiasco comparable à celui que fut le Titanic. La jeune blonde allait se brûler les doigts, se brûler les ailes et enfin comprendre que sa vie n'allait pas et qu'un jour ou l'autre elle finirait par s'écrouler, elle était trop fière pour le reconnaître, pour le dire ou même pour l'évoquer dans son propre esprit. Cette soirée marquerait les débuts d'un tournant dans son quotidien qui lui paraissait jusque là « acceptable ». Faith ne voyait pas le mal dans ce qu'elle faisait, pour certains elle passerait pour une pute. Pour elle ? Elle voulait simplement et désespérément vivre. Si pour cela elle devait voler de l'argent elle le ferait. La demoiselle ne comptait pas que sur son physique, elle n'était pas un objet et même si elle le laissait croire, un jour elle prendrait sa revanche sur ceux qui de haut, la regardait trimer parmi ceux à qui la vie n'avait rien offert. Ni clémence, ni pitié ou même de la compassion.
Cette soirée commençait simplement, elle inspira. Elle était collée contre le mur de la ruelle qui donnait sur le bar. Elle avait les bras le long de son corps, collées contre les briques humides. Elle se mordait les lèvres, baissa un instant la tête la repoussa violemment contre le mur. La jeune blonde devait supporter le poids de toutes ces années sur ses épaules et elle sentait son corps se faiblir et bientôt ce poids, serait trop lourd. Elle quitta alors le mur, elle retrouvera alors ce sourire qu'elle aimait donner à ces gens qui regardaient son cul, sa poitrine ou son maquillage. Faith se donnait en spectacle et c'était souvent simplement pour pouvoir ensuite rentrer chez elle avec de l'argent, fermer les yeux et s'endormir en espérant que demain soit une meilleure journée. Mais le soleil venait seulement d'abandonner la blonde, ce bar serait le sanctuaire d'une tragédie, c'était le jeu, c'était de l'impro' et la représentation serait unique. Elle glissa alors ses mains dans sa veste, elle avait fière allure, avec ses belles fringues et ses belles chaussures. Faith poussa alors la porte du bar, se dirigea vers une table et s'installa, retira son manteau. Elle n'allait pas rester avec « ça » sur les épaules, Faith savait qu'elle ne pourrait jamais se pardonner ses méfaits, mais le pardon est réservé aux ratés. Le temps d'attente ne fut gère long, plus court que d'habitude d'ailleurs et cela voulait tout dire. Il n'était pas trop moche, mais Faith s'en fichait du physique, elle voulait lui vider ses poches, l'humilier et le ruiner comme si c'était normal, car c'était normal. La soirée défila, elle sentait son corps soudainement lui jouer des tours, ses pensées étaient troublées et pour la première fois depuis des années, elle se sentait dopée, shootée et droguée. Merde.
Le reste était flou, Faith se sentait mal et ses maux l'avaient dépassées. Elle fut rattrapée par son propre jeu, elle avait perdu en suivant ses propres règles... La blonde ne comprenait même plus ce qui lui arrivait. Elle sentait son corps se faire plaquer, ses lèvres étaient dévorées et ses aptitudes de hunter étaient absentes. Son corps ne lui appartenait plus et du peu qu'elle pouvait encore réagir, elle sentait un parfum, une chaleur et une présence qui était beaucoup trop proche à son goût. Elle prononçait des mots, peut-être des phrases, mais elle était incapable de comprendre le sens de ces derniers. C'était comme un écho sourd, un bourdonnement vif et violemment des films d'horreurs que tout le monde adorait regarder simplement pour le plaisir de frissonner. Sauf que ce n'était pas un rêve et Faith avait réagi trop tard. Contre toute attente, l'emprise de l'homme s'effondra, laissant la demoiselle s'écrouler à terre n'ayant même pas la force de se tenir debout. Elle voyait une troisième silhouette qui lui paraissait surgir tel un homme de l'ombre, tel un assassin qui viendrait tuer sa pauvre victime. Faith ne comprenait même plus qui l'entourait et le sol humide était comme son linceul, elle se sentait bercé par un doux bruit, elle divaguait et sentait son corps l'abandonner. Faith ne croyait pas à la vie après la mort, c'était fort dommage. Apercevant une lueur semblable à celle d'une ambulance, elle se sentait s'endormir et elle s'endormit en continuant de gémir des paroles sans un réel sens. Elle se revoyait en 2006, lorsqu'elle fut enfermée dans une maison de dingue et qu'elle était droguée pour le doux plaisir de son père, finalement, Faith n'avait jamais quittée cet asile et en clignant une dernière fois des yeux, elle le découvrit.
Les yeux ouverts, le cœur à l'envers et la terreur se mêlant à la rancœur... Faith ouvrit les yeux et sa respiration fut soudaine, brusque et incertaine. Elle observa droit devant-elle, elle tentait de garder les yeux entrouverts et cela paraissait plus difficile qu'il ne pouvait y sembler... La blonde détourna vers la droite, elle pouvait voir une superbe fenêtre donnant accès à une sorte de parc, la blonde observa un instant. Cet endroit lui semblait familier, les centres médicaux se ressemblaient tous. « Bordel. » La blonde leva alors un bras et déplaça légèrement sa main de manière douce, presque poétique. Elle observa alors sa main, ses ongles. Elle se souvenait vaguement de la soirée d'hier soir et c'était déjà trop. Elle se mordit les lèvres et frappa plusieurs fois le dos de son crâne contre l'oreiller. « Putain de merde. » Elle retenait ses larmes, elle était dans un hôpital, elle ne devrait pas être ici. Faith évitait soigneusement tous les lieux publics dans ce genre pour éviter d'être fichée dans des registres. C'était un instinct naturel de survie et rien de plus. La blonde détourna finalement le regard vers la gauche et elle vit ce visage, celui qu'elle avait confondue avec une ombre. C'était une femme. La jeune blonde tenta de se légèrement se redresser et bien que restant immobile un instant, elle fit un léger signe de tête à la demoiselle brune qui attendait dans le couloir. Faith avait des souvenirs flous, rien de précis et c'était terrible cette sensation qu'elle pensait ne plus jamais connaître : ne pas savoir. Laissant entrer la brune, Faith faisait de son mieux pour se mettre en position assise. L'ancienne « future hunter » se sentait faible. « Les présentations sont inutiles, dans mon cas en tout cas. » Ce n'était pas un bonjour, pas un merci. Faith se souvenait de rien, ou presque. Elle avait des questions.
love.disaster
Dernière édition par Faith Cunningham le Jeu 15 Mai 2014 - 23:03, édité 1 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: Et moi qui pensait que la soirée serait calme... [Faith/Deborah] Mer 14 Mai 2014 - 16:05
Deborah regardait la blonde depuis seulement quelques minutes, hésitant à entrer dans la chambre, quand celle-ci ouvrit les yeux. Elle la vit regarder autour d’elle, et tenta de s’imaginer dans sa situation. La texane ne savait pas si l’autre avait le moindre souvenir de la nuit précédente. D’une certaine façon, elle espérait, pour elle, qu’elle n’en gardait pas, même si cela rendrait sa présence à l’hôpital plus compliquée à expliquer.
La blonde, allongée dans un lit immaculé, semblait un peu perdue. Elle avait probablement compris, dans les premières secondes où elle avait ouvert les yeux, qu’elle se trouvait dans un hôpital. Les chambres s’y ressemblaient toutes, en général. Même si Deborah n’était pas une habituée de ce genre de lieu, elle savait que le manque de personnalité des chambres les rendait assez remarquables. En entendant les jurons, elle sourit. Les personnes au langage parfaitement surveillé avaient tendance à l’agacer. Elle-même ne se gênait pas pour utiliser des jurons, qu’elle soit seule ou en société. Parfois, cela déplaisait, mais elle s’en moquait. Elle n’avait pas été élevée pour faire partie de la haute société et en était loin. Dans une ferme, rare étaient ceux qui s’intéressaient à vos tournures de phrases.
Pourtant, la texane ne savait pas si la blonde, Faith, savait qu’elle était là. Elle avait balayé la chambre du regard, certes, mais ne s’était attardée sur aucun détail, et encore moins sur elle, sur le pas de la porte. Deborah hésita à partir, se disant que l’inconnue serait mieux avec de la famille ou des amies qu’avec elle. Elle s’apprêtait même à tourner les talons quand elle reçue un signe de la blonde. Un simple hochement de tête. Pas grand-chose, mais suffisamment pour la convaincre de rester. Et même d’entrer dans la pièce. Un peu comme si la légitimité de sa présence avait été reconnue. L’autre se souvenait-elle de la nuit passée, finalement ? Ou avait-elle juste fait un signe de tête poli, sachant qu’elle avait déjà vu le visage de la brune, sans savoir exactement le situer ? Car ce n’était pas la première fois que les deux femmes s’étaient rencontrées. Souvent, elle s’étaient vue dans le bar. Sans jamais vraiment se parler. Rares étaient les clients qui entraient réellement en conversation avec les barmaids. Et plus rares encore étaient les soirs où la charge de travail était si faible que les barmaids pouvaient effectivement discuter. Au final, Deborah connaissait des bribes de vie de la plupart des clients réguliers, qu’elle récupérait au détour de quelques mots glissés, mais, bien souvent, n’avait aucune idée de leur nom.
Quand Faith parla, pourtant, la texane comprit qu’elle voyait autre chose en elle qu’un air de déjà vu ou une barmaid débordée. « Les présentations sont inutiles, dans mon cas en tout cas. » Cela voulait à la fois tout et rien dire. Deborah s’approcha du lit, de façon à pouvoir parler sans hausser la voix et sans briser le silence de plomb qui semblait être la norme des établissements médicaux.
« Mon nom est Deborah. »
Elle connaissait le nom de Faith, ce n’était que justice de lui dire le sien. Et puis, cela faciliterais grandement la conversation, si conversation il devait y avoir. Pour le moment, la texane n’était pas sure que l’autre aie réellement envie de discuter. Elle s’apprêtait d’ailleurs à quitter les lieux au moindre signe d’agacement.
« Comment vous sentez-vous ? »
La question pouvait sembler un cliché, mais Deborah s’inquiétait vraiment de l’état de santé de celle qu’elle avait secourue. Elle se doutait qu’elle avait été droguée – c’était évident, vu l’état dans lequel elle se trouvait durant la nuit – mais ne savait rien de la dangerosité des produits utilisés.
Faith Cunningham
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 17676
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
Sujet: Re: Et moi qui pensait que la soirée serait calme... [Faith/Deborah] Mer 14 Mai 2014 - 18:05
Et moi qui pensait que la soirée serait calme...
You poor sweet innocent thing dry your eyes and testify you know you live to break me - don't deny. sweet sacrifice
Votre vie ne tient qu'à un fil et si le destin décidait de couper ce fil vous seriez morts sur l'instant... Faith croyait pas à cette merde qu'était le destin et elle pensait que ce qui arrivait était simplement de la malchance ou de la chance, ni plus ni moins. Faith était miss pas de chance, fallait s'y accoutumer à force. Elle regarda la brune entrer, elle ne la quitta pas un instant du regard. Les souvenirs étaient là, ils refusaient de remonter à la surface et les quelques images qui lui revenaient ne faisaient que lui donner des souvenirs sans significations particulières. Faith clignait des yeux et semblait croire que ses sens étaient amplifiés, comme si elle avait une enceinte qui lui brisait l'audition et cela de manière de plus en plus intense. En tout cas, la patiente n'allait pas faire dans la dentelle. Ce n'était pas son genre et puis si la brune était devant la porte de cette chambre, c'était certainement pas pour admirer une blonde en train de dormir. Faith se sentait prise au piège et elle voulait se lever et quitter cet endroit dans l'immédiat, il suffisait qu'un médecin fasse un test de trop et son gêne « X » serait reconnu et ça serait la fin, elle devrait fuir, une fois de plus et toujours plus vite. Par chance son don ne c'était pas manifesté sous l'effet des médicaments infligés par les médecins, cela aurait été dramatique. Voilà ce que la demoiselle craignait, mais cette peur était infime contrairement à ce qu'elle ressentait : l'incompréhension. Elle voulait savoir concrètement pourquoi elle était là. Et la brune se présenta, son nom fit comme écho dans la mémoire de la blonde. Deborah, la serveuse. C'était encore et toujours flou, ce n'était pas clairement le même soir, mais le puzzle se reformait doucement. La blonde se souvenait du visage de cette dernière, la demoiselle faisait toujours attention à ce qui l'entourait et cette nana était une serveuse. Dans quel bar ? Faut pas pousser non plus, Faith s'amusait pas à retenir la gueule du serveur et en plus son lieu de travail précis.
Faith écouta la question de la demoiselle qui était naturelle, stupide, mais naturelle. La blonde sourit de manière sarcastique lorsqu'elle fut « vouvoyez ». La blonde ne supportait pas qu'on lui dise vous. Enfin tout dépendait du contexte évidemment, mais il était évident que dans un lit d'hôpital, elle n'avait qui laissait pré-sentir qu'il fallait utiliser le « vous ». La plupart des gens utilisaient la deuxième personne du pluriel comme marque de respect et pour marquer une séparation sentimentale et psychologique. Les seules fois où les gens utilisaient le "vous", c'était lorsqu'elle le désirait et uniquement pour marquer une séparation entre la personne et elle. « Enchanté Deborah. » Faith n'allait pas lui dire d'aller se faire foutre avec son nom. « Cette question est très intéressante, je cherche encore la réponse. Disons que je viens de me réveiller dans un hôpital sans me souvenir des dernières douze heures. C'est assez frustrant, voir même emmerdait. » Faith tenta de se dégager légèrement du lit, pour se lever et prendre ses affaires et se barrer en vitesse, mais elle était incapable de correctement se redresser sans avoir l'instant d'après envie de nouveau sentir son corps s'allonger. « On se connaît. » Faith marqua une pause, ce n'était pas une question. « Vous étiez là hier soir... C'est sympa, je me souviens de toi, mais pas d'où j'ai passé ma soirée. » Faith était ironique, elle ne rigolait pas, elle utilisait simplement le sarcasme pour se défendre et se protéger. Et elle se voyait mal demander « bordel il s'est passé quoi hier ? ».
La blonde cherchait, elle tournait et retournait cette soirée dans sa tête et elle avait un grand trou noir semblable à la taille d'une boule de bowling dans la tête. Elle avait envie d'exploser les murs, d'envoyer les médecins prendre l'air à travers la vitre... Elle voulait comprendre... Deborah était la seule capable de lui donner les réponses, enfin non, elle était la seule personne présente aujourd'hui... Elle serait la première et dernière visite de Faith, la demoiselle n'avait pas de famille et elle avait très peu d'amis... Elle ne pouvait compter que sur elle... Pour une fois, elle devrait faire confiance à une inconnue.
love.disaster
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Et moi qui pensait que la soirée serait calme... [Faith/Deborah]
Et moi qui pensait que la soirée serait calme... [Faith/Deborah]