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 Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)

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Faith Cunningham
Faith Cunningham

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MessageSujet: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeDim 5 Mai 2019 - 21:48



11eme jour, Atlanta.  





Arriver dans la journée, récupérer les clés, payer pour la semaine, se faire accompagner jusqu'à la chambre. Avant ? Choisir un motel pas trop coincé entre des putes et les dealers, éviter les flics. Vérifier que le propriétaire n'était pas un pervers qui espionnait les chambres. Difficile d'esquiver les hunters, qui ne sont pas pétés de tunes. Faut dire, tuer 10 % de l'humanité, c'est pas ce qui risque d'offrir gloire et fortune à ces demeurés. Atlanta, parce qu'elle était là. Parce qu'elle s'éloignait, s'accrochait à l'idée qu'il ferait le choix du soleil. Terminé le temps des amourettes. Talons disparus au profit des baskets. Robes oubliées, pour mieux cacher ses formes. Le maquillage, limité, préférant passer pour une pauvre fille banale. Le propriétaire l'observa une dernière fois, la laissant alors dans cette chambre dénuée de personnalité. Le temps de refermer la porte derrière elle. Soupirer, retirer les lunettes de soleil du nez, déposer les affaires. Attacher ses cheveux gras dans un chignon tout bidon qui n'offrait à ses mèches corbeaux aucun prestige. Geste immédiat que fut celui d'ouvrir son sac à dos pour en extirper des draps propres. Approcher du lit, retirer d'un geste sec les draps pour jeter ces derniers dans un coin de la pièce. La force de l'habitude. Rien de personnel, achetés rapidement. Une fois ce lit de fortune habillé, la demoiselle observa la pièce. Plongeant ses pupilles sur les recoins de la pièce. D'un simple geste, la commode fut déplacée en direction de la porte d'entrée, renforçant cette dernière de façon fort peu absolue. Sac à dos récupéré, en fut extirpé deux caméras sans files, disposées dans les deux angles de la chambre pour ouvrir un panoramique. Reliés directement aux téléphones, ces petits bijoux étaient une assurance. Toujours se méfier de ces enfoirés qui avaient des doubles. Faisant un petit tour dans la salle de bain pour constater la salubrité discutable, mais convenable de l'endroit.  S'adosser contre un mur. Mains nouées, ongles rongés jusqu'au sang et cernes qui dénonçaient les longs trajets en car, les toilettes alternatives sur le trajet et les vêtements qui puaient la sueur. La vie d'avant, avait ce goût amer qui rappelant que fut un temps l'argent ne lui manquait pas.

Ce n'était pas le luxe, les soins, les robes ou les draps qui venaient à manquer à Faith. Hypocrisie que de dire que cela était oubliable, mais tout semblait dérisoire face au vide qui se creusait sans Ezekiel. Nombreuses furent les périodes, où ils devaient s'éloigner. Des semaines, sans avoir la chance de se parler, mais elle savait toujours parfaitement où le trouver. Où il vivait, travaillait, vivait sa vie et même qui animait son quotidien. Le contrôle, voilà ce qu'il avait emporté avec lui. Faith Cunningham, ne contrôlait rien. Ne pouvait pas l'aider, ni même l'enfoncer, mais devait simplement faire face à la réalité, qu'il allait survivre sans elle. Parce que ce silence, il était celui des questions. S'il vivait, était épanoui, ne sombrait pas dans les travers que fut ceux de la mutante. Parce qu'il était aisé de vriller, de sombrer, de tomber plus bas que terre sans réaliser qu'il était trop tard pour sauver sa peau. Le regard détourné vers la grande fenêtre. Rideaux tirés sans prendre le temps de se déplacer. Le don la bouffait, ce besoin d'exploser, d'être utilisé, comme renier sa propre nature. Un léger filet de lumière traversait la pièce, comme pour rappeler qu'au bout de ces ténèbres, la liberté pointerait son nez. Jusqu'à ses mains, l'arme fut glissée. Envolé du sac jusqu'à ses phalanges, l'objet fut serré. Le temps d'une respiration, l'arme fut baisser et lentement le corps épuisé s'écroula sur le lit, sans pourtant abandonner sa paranoïa au profit de Morphée. « Reste discrète. » Qu'elle se répéta, avant de sombrer, de laisser le sommeil réclamer son dû.





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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeLun 6 Mai 2019 - 18:17


“midway, utah, jour 11 .” & Motel en lisière de ville, suffisamment petite pour se faire oublier, pas assez pour détonner dans le décor. Barbe grattant les mâchoires et tignasse mal ordonnée, chemises de bûcherons enfilées sur les épaules et jeans sans prétention. Que du confort, et du banal. Pas comme s'il avait jamais apprécié les costards, en réalité. Y'a fallu une dizaine de jours pour commencer à sortir de sa piaule, ne plus se contenter du petit-déjeuner approximatif servi avec le lieu. Appétit aux abonnés absents, et si le sommeil l'a assommé les deux premiers jours, celui-ci se fait la belle à son tour. Le soleil perce et la circulation écorche le bitume, zone traversée par les touristes en direction des parcs nationaux. Il a pas pris ses lunettes de soleil, et c'est le premier détour qu'il fait, le premier achat qu'il scelle de quelques billets. L'oeil se promène dans les rayons, s'attarde pas sur les gens. Tombe sur un truc qui capte son attention, plus que le reste, qu'il ramènera avec lui après une hésitation.

Le cul vissé dans la poussière, y'a que de rares promeneurs qui arpentent encore les environs du lac. La nostalgie s'amène en coup du sort, à contempler la surface sur laquelle se reflètent les montagnes. Y'a comme un déjà-vu qui lui fait mal, comme un souvenir trop vif qui lui picore le poitrail. Un peu comme si, les paupières baissées sous l'écran opaque de ses lunettes, avec un p'tit effort, il pouvait se l'imaginer clairement. Sa voix, derrière lui, son prénom au bord des lèvres et son odeur bientôt partout. Les mains se serrent, et pour quelques secondes, elle est là. Faith est là. Et la pénombre envahissant sa rétine est bien plus rassurante que le paysage sur lequel le soleil décline. Et quand les prunelles se replantent sur la feuille cartonnée, d'entre les lignes qu'il a tenté de dessiner, à tâcher de se recentrer, c'est ses traits à elle qui se profilent sous la mine du crayon. Frénésie accrochée aux nerfs, il est que colère, Zeke, à en faire éclater le carbone, s'en prendre un morceau dans le nez et manquer de l'inhaler. Se moucher comme un taré en s'imaginant déjà le pire, devoir aller se le chercher à la pince, ou pire encore, devoir demander de l'aide et se faire cataloguer. Le type à la mine de crayon coincée dans le pif. Plus discret comme arrivée, y'a pas.

N'empêche que c'est pas comme ça qu'on le verra. Plus comme le mec qui ne quitte que rarement les abords du lac, durant ce premier mois.
 
 
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeLun 6 Mai 2019 - 19:55



54eme jour, Atlanta.  





Réveil brusque. Coeur qui palpitait. Cage thoracique qui implosait. S'extirper des draps, les jambes tremblantes, le regard embrouillé, lumière jaunâtre qui éclairait mollement la pièce. Les cheveux en bataille, l'arme agrippée et lâchée au sol. Les nuits lourdes et la rêves sombres. Adossée au mur, la tête explosait, la chaleur la tuait, comme si brutalement l'atmosphère avait l'allure des enfers. Boîte crânienne qui réclamait qu'on la tienne, qu'on la réduise en poussière. Le manque, peut-être. Pourtant, ce n'était pas ça, qui brisait Faith un peu plus. L'état pathétique dans lequel la mutante se trouvait, ce n'était pas la solitude qu'elle connaissait depuis des lustres. C'était la retenue. Ce besoin maladif de renier sa nature, après des années à explorer les pires travers de ses capacités. Rongée par ses pulsions, voilà ce qui torturait les nuits de la brune. Le jour, où elle vivait dans le manque. Après la nuit, elle s'oubliait et pensait à la fin de l'année, puis la nuit, son corps lui rappelait que la mutation n'était pas une option. Bouteille d'eau qui traînait, tenter de boire, la chaleur continuait de grimper. Le souffle court, chercher la sortie, faire valser le meuble dans la pièce en cherchant la lumière. Heure impossible à deviner, douleur qui s'enfonçait sous la chair, mains qui tremblaient, tourner la clé et sentir l'air de la nuit caresser son corps. Lumière de la lune, des voix, des mouvements. La nuit domine. Vue directe sur le parking, yeux plissés pour tenter de reconnaître des visages. Voisins de chambre. Drogue. Hunters. Putes. Elle s'en foutait des trafiques, faisant l'impossible pour ne pas céder à ses pulsions. Le temps d'observer le monde, de réaliser que la respiration ne s'apaisait pas. Ezekiel n'était pas là, pour aider la demoiselle. Ezekiel n'était pas là, pour apaiser ses maux. Il fallait se débrouiller seule, comme avant.

Se promener, le regard sur des voitures et des hunters qui attendaient. La dégaine de plouc, des cow-boys qui se prenaient pour des rois. Le propriétaire vendait des noms, sans doute, de l'argent sale pour assurer son propre confort. Se faire approcher, demander si elle avait besoin d'aide. Se moquer légèrement, venir la juger de haut en bas. Déposer une main dans ses cheveux. Le geste peut-être délicat, ou simplement vérifier ce qu'elle était. Lui, tel un boulet, fut projeté contre un mur. Comme un jouet, il fut empalé contre une lampe extérieure. Le regard détourné en direction des voitures et des partenaires. Collègues écrasés sous le poids des tas de ferraille. Faire se torde les lampadaires, exploser les portes, déchirer les poubelles et exploser la décoration extérieure. Cris dans les chambres, corps apaisé un bref instant. Craquer la nuque, sourire au bord des lèvres.  « Et merdeuh, putain. »  Il était l'heure de partir. Remballer les affaires. Crédule qu'elle fut de penser vivre en société en renonçant à l'essence de son identité.





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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeLun 23 Sep 2019 - 17:19


“midway, utah, jour 54 .” & Côtes qui craquent sous la paume de ses mains, les muscles tétanisent quand il les pousse à tenir une cadence qu'il songe avoir oublié. Mais ça revient, comme un exercice ancré dans sa carne, comme le vélo ou le ski, mais avec plus de hargne. Les ordres ont fusé, entre deux gestes brusques et moins adroits qu'ils ne l'auraient été, avant. A son front, ça perle, lui roule jusque dans les yeux, sans qu'il ne s'arrête. Ses courses sont étalées sur la route, cavalcade de bagnoles de touristes qui écrasent et éparpillent, ignorent le drame qui se joue sur le trottoir. Et ça s'agglutine tout autour de lui, petit à petit. Sont pas nombreux, mais sont unis, ceux qui habitent là, depuis des décennies. Des vieux, surtout, qui se connaissent tous. Ne connaissent de lui que sa silhouette leur tournant le dos de manière précipitée et gagnant souvent le lac dans la matinée. Le type qui ne bosse pas, qui fait des allées et venues entre le motel et le supermarché. Peut pas les fuir, cette fois, Zeke. N'en a pas le droit, parce qu'il l'a promis, y'a des années de ça. Alors, comment il se retrouve là, les genoux sur le pavé, les mains acharnées à raviver la pulsation sous ses doigts, il ne sait pas comment, mais il sait pourquoi. Parce qu'il n'a jamais pu se retenir, et qu'il n'y a pas grand chose à faire, quand c'est plus fort que soi. Qu'probablement que ça causera, autour, d'ici ce soir. Le type bizarre est médecin.Tout ce qu'il ne fallait pas. Parce qu'on ne le laissera plus tranquillement dans son coin, après ça, pour les mois qui restent, qui s'éternisent.

Pourtant, quand ça crépite dans le thorax, que le cinquantenaire se remet à vivre sous la pression de ses bras, c'est les nerfs qui se bouleversent. Inspiration, expiration. On lui tape dans le dos, on le remercie. Et ça fait longtemps, que ça ne lui est pas arrivé, à l'homme en cavale, à l'homme qui a cessé d'exister. Alors, tout hagard qu'il est, épuisé par le massage qui lui a coûté bien plus qu'une énergie physique mise à mal par deux mois à ne rien foutre de ses journées, il les regarde, dans les yeux. C'est la première fois qu'il se le dit, depuis qu'elle est partie. Qu'à défaut de réussir à combler le néant blotti entre ses côtes, à la place vacante qu'il lui destine, le front peut se relever, pour les semaines à attendre, pour ne pas s'habituer à fixer le sol, au moment où il pourra la retrouver.
 
 
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeLun 23 Sep 2019 - 17:53


“Detroit, Michigan, jour 80 .” &

Menteuse compulsive. Détourner de ses promesses dans l'espoir d'obtenir un échappatoire, de se tirer, de simplement occuper ce temps devenu trop lent. Visage abîmé face à sa propre tombe en compagnie de sa tendre famille. Le pas titubant, douleur exprimée entre ses lèvres. Veste qui tombait à terre alors qu'elle refermait la porte derrière elle. Qui viendrait fouiner dans la tombe des chasseurs tombés en disgrâce. La catin de mutante, le frère fou devenu un symbole de la crainte armée que méprisait les américains. Dans ce caveau étaient déposées bien des fleurs, déposées par les chasseurs lors des ouvertures. Une tombe ne fut jamais couverte de fleurs après la révélation de la trahison de la mutante envers sa propre cause. La brune, ne venait pas pleurer les siens. Le sang craché au bord des lèvres, le bouquet de roses dont la couleur était pure déposées sur le cercueil de sa mère lui arracha une larme. Laissant son sac tomber à terre avec en son sein, de quoi se soigner, se tirer de cette ville pour la dernière fois et surtout : de quoi foutre le feu à ce monde en lui disant adieu. Skylar Cunningham mourrait demain au levé du soleil, elle emporterait avec elle toute cette colère, cette rage, avant de laisser place à l'apaisement de Faith. Elle saluait son passé, récupérant des informations pour trouver un refuge loin de la ville de la chute désastreuse de ce monde. Demain, elle prendrait le chemin d'un refuge fantasmé. Préférant croire les rumeurs après des semaines à chercher. La mutante semblait enfin sourire alors que son faciès hurlait de douleur.

Sur la tombe de son père fut déposée une rose blanche, unique. Sur la tombe de son frère fut déposée une rose blanche unique. Ces deux roses comprimées contre la paume de la mutante, l'impureté se glissa sur la pudeur des pétales. Le sang de l'enfant, mêlé au blanc de l'aristocratie décadente d'un pays arriéré. Légère étrangement, épuisée sans doute. Le sang déposé, renonçant à sa haine sur le cadavre des siens. Dans un élan de force, ce fut la tombe de la mutante qui s'ouvrit, laissant le couvercle tomber délicatement au sol. Faith laissa sa chair tomber dans le cercueil, embrassant enfin le repos qui lui fut arraché il y avait de cela des années. Pour la première fois depuis des années, Faith lâchait prise en espérant presque que cette nuit serait la dernière. Presque, jusqu'à ce que la voix d'Ezekiel vienne lui rappeler, que ce repos n'aurait de valeur qu'avec lui. Skylar mourrait enfin, libérant Faith. Le repos  non-éternel.

 
 
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeLun 23 Sep 2019 - 18:49


“midway, utah, jour 80 .” & « Il faudrait une hospitalisation. On ne va pas pouvoir régler le problème, ici. » Sentence qui tombe, la première depuis trois semaines qu'il accepte de rendre service, ci et là, au gré des demandes impromptues. A croire que depuis le petit sauvetage de la dernière fois, tout le monde songe profiter de sa présence, tour à tour. Pas de médecin dans le coin, depuis que leur vieux docteur s'est étranglé à Pâques dernier lors de leur traditionnelle chasse aux oeufs. L'une des activités de la petite ville, comme la danse des tulipes, ou encore la ronde de l'automne. Beaucoup de prétextes pour se retrouver dans la salle des fêtes, à l'humble avis d'Ezekiel, et de vider quelques unes de ces bouteilles de gnôle locale, d'après ce qu'il a pu en constater jusqu'alors. Gnôle qu'il n'a pas goûtée, à en constater ses méfaits lors de ses balades nocturnes, à croiser des villageois se tenant aux murs pour récupérer un centre de gravité. Ou encore en sentant ce foie prêt à exploser sous ses doigts, à l'examen de cet ancien maître d'école à la retraite vraisemblablement difficile. Dix minutes en la compagnie de son épouse, et le Caldwell lui excuserait presque d'avoir noyé ses veines tous les soirs. Seulement, là que le bas blesse. « Hors de question. » Qu'il lui répond, en mâchouillant sa moustache.

Et quelque part, fugacement, il le ressent, le soulagement. Fugace. Brutal. De ne pas devoir se dévoiler, à signer un courrier pour l'hôpital de ce nom qu'il s'est inventé, qui figure sur ses faux documents d'identité. De ne pas devoir décrocher le téléphone et parler à quelqu'un d'extérieur à cette petite ville qui commence à l'adopter. Peur de se faire prendre. Presque plus, que de perdre son patient. Et ça le meurtrit, au point qu'il se détourne, et finit par se tirer, sur un « c'est votre décision. » "Votre décision, qui m'arrange malgré tout", c'est ce qu'il aurait pu ajouter, à ne plus être capable de se regarder dans le miroir quand il se lave les mains une fois rentré. Lâcheté accrochée au poitrail, à l'empêcher de respirer, l'étouffer comme jamais. Relever front, c'est l'apercevoir. Le portrait qu'il a fait d'elle, l'un des premiers soirs. Regarder Faith dans les yeux, et sentir son regard sur lui, comme si elle était en mesure de le savoir.

Manteau enfilé au-dessus de ce pyjama kitsch qu'il s'est acheté en ville, chaussures remontées sur les chevilles en moins de deux, et il est parti. A tambouriner à la porte de la maison, s'engouffrer à l'intérieur après de brèves paroles à l'épouse, pour gravir les marches et retourner au chevet de son patient. « J'aimerais qu'on reparle de cette hospitalisation, et de ce que vous risquez en restant ici. Alors, je vais vous poser la question, Felix. Est-ce-que vous avez envie de vous en sortir ? Parce qu'ici, ce ne sera pas le cas. Je veux être certain que vous l'avez compris, et ensuite, vous choisirez si vous souhaitez rester ici pour mourir. » Et sûrement qu'il tremblera un peu, en appelant une ambulance. En finissant par s'égosiller au téléphone, à se foutre des frais engagés, pour qu'on vienne le chercher. Et à donner son faux nom. Sans ciller.
 
 
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeLun 23 Sep 2019 - 19:16


“Forks, Washinghton, jour 110 .” &

Ville perdue dans un état où régnait la pluie. Invitant la mutante à rentrer, le café déjà chaud. Elle l'attendait. Il savait. Ce vieil homme, loin des diseuses de bonne aventure. Il souriait, portait sur sa vie les traces d'un passé lourd. Homme ayant connu la guérilla du Vietnam, épuisé, mais ayant survécu. Délaissé par son pays hier, comme aujourd'hui. Mutant rejeté dans une ville étriquée.  « Vous n'êtes pas facile à trouver Monsieur Hamilton. » L'homme laissa échapper un petit sourire narquois, comme pour se moquer de cette demoiselle qui se vantait indirectement de cette découverte.  « Vous êtes bornée, Faith. » L'observant alors qu'il lâchait le prénom de celle qu'il ne connaissait pas.  « C'est vrai alors ? Vous pouvez... » Il hocha la tête en invitant la demoiselle à se taire dans un soupir. Cette conversation, il la connaissait déjà. Cette conversation, il savait exactement où elle allait mener.  « Je sais quelle question brûle tes lèvres, Faith. Je peux y répondre, te dire, où ils sont. » Marquant une légère pause alors que ce silence pesait sur les épaules de la blonde.  « Plus encore, je peux te dire, où il est. Comment il va. Ce qu'il fait aujourd'hui. S'il est toujours vivant. Néanmoins, connaître l'avenir a un prix. » Moment de flottement dans son regard qui laissait supposer une hésitation, mais qui n'en était rien. La mutante afficha un simple sourire en coin.  « Je n'ai pas besoin de vous, pour savoir comment il va. » Elle était sûre d'elle, mais elle était également sûre d'obtenir les informations qu'elle désirait. Sûre, qu'elle saurait où trouver les mutants qui attiraient son attention.

Le vieil homme indiqua alors le morceau de tissu déposé sous sa tasse de café, où était clairement indiquée des coordonnées géographiques. Comme un jeu pour lui, comme un moment où il prenait pleinement conscience de son avantage sur elle.  « Je peux te dénoncer Faith, ta tête vaut plus que l'argent d'une seule vie. » La demoiselle esquissa un sourire en récupérant le morceau de tissu avec les numéros.  « Vous l'avez peut-être déjà fait, mais je vais ressortir vivante de cette maison, même si une armée m'attend dehors. » La blonde se contenta de hocher la tête pour le saluer. Le vieil homme porta la boisson à ses lèvres en lâchant une phrase.  « Pour en sauver un, vous devez accepter de laisser mourir l'autre. Une vie, pour une vie Faith. Le drame de ta vie arrive. » Ces mots furent jetés tandis qu'une petite cuillère fut enfoncée dans la gorge du voyant. Le laissant se vider de son sang. Une vie à vendre les mutants pour sauver sa vie. Une mutante, pour venger les autres.




 
 
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeLun 23 Sep 2019 - 19:52


“midway, utah, jour 110 .” & Une chambre à louer. Pour changer du motel encrassé, de sa tapisserie qui rendrait asthmatique n'importe quel être doté de bronches pourtant fonctionnelles. De cette piaule à laquelle il n'a pas été foutu de s'habituer. Difficile pour lui, depuis toujours, de se sentir chez lui où que ce soit. A apprendre dès l'enfance que le coeur élisait domicile là où il le souhaitait, jamais entre quatre murs, certainement pas. Pas quand l'on passait des pièces minuscules du studio maternel, isolant l'esprit torturé et son fils, du reste du monde, au murs ternes de l'orphelinat qui n'avait plus de budget pour les rénovations. Alors, ici ou ailleurs, il le sait, qu'il ne trouvera pas de quoi étendre ses racines. Pas quand l'âme est éprise à jamais et que peu importe le décor, tant qu'il est loin d'elle. Accord qu'il a donné à l'épouse, que d'élire domicile dans la chambre laissée libre par l'un de leurs enfants qui a depuis longtemps gagné la ville. Comme un réconfort pour la veuve que d'accueillir l'homme qui a tenté d'aider son mari. Comme un sentiment de paix passagère, en partageant ses repas et en trouvant un être avec lequel discuter, auquel montrer, une à une, les photos peuplant les albums et les étagères. « Vous en avez ? » Signe négatif de la tête du médecin, brin de sourire au coin des lèvres. « Vous devriez. C'est quelque chose qui reste. Pas comme vos téléphones, à l'heure actuelle. » Et ça le fait rire, doucement, amèrement. Laissées derrière, les photos. Dans la maison près du lac, avant la fuite. Les clichés gravant les visages de ceux qu'il a laissé en arrière. Rien avec lui, sinon ces dessins semblant tout droit sortis de son imaginaire. Les airs affirmés de Faith. Le trait fragile glissant timidement le profil de sa mère sur le papier, celle dont il se rappelle, trop bien, mais qu'il craint pourtant un jour d'oublier. Et quand bien même ce souvenir là mériterait d'être défait, il n'empêche qu'il cherche en permanence à se le remémorer. A chercher à pardonner celle dont l'esprit n'a jamais su s'apaiser. Et c'est peut-être ce qu'il trouve, en la compagnie de la veuve de Felix. Une figure maternelle, celle qu'il n'a que peu connue. « Vous devez bien avoir quelqu'un dans le coeur. Vous n'avez pas les yeux d'un homme qui n'a rien aimé. »

« Il y a bien une femme, oui. » Comme une libération que de le dire, à haute voix. De ne pas seulement ressasser le souvenir qui meurtrit un peu plus, nuit après nuit. « La femme de ma vie. » Et il n'en dira rien de plus, Zeke, si ce ne sont ces insomnies qu'elle a greffé dans son crâne depuis la première fois qu'il a posé les yeux sur elle, et qu'elle a posé ses lèvres sur lui.
 
 
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeLun 23 Sep 2019 - 20:40


“lieu inconnu, Washinghton, jour 141 .” &

« Vos questions me lassent, si nous changions de chanson cela serait nettement plus drôle. » L'homme en face d'elle affichait un sourire narquois face à cette jeune fille qui avait le visage fatigué, mais cet éternel sourire narquois et moqueur au bord des lèvres. Sans doute qu'elle était trop fière pour admettre sa faiblesse se disait-il. Un mois qu'il rendait physique à la terroriste dans l'espoir d'obtenir des informations et des aveux.  « Vous ne devriez pas jouer mademoiselle. Le vaccin définitif est une possibilité et vous le savez.  »  La blonde laissa échapper un petit sourire.  « Je ne porte pas ma mutation en si haute estime. Votre vaccin temporaire, en revanche, m'exaspère, je l'admets. » La demoiselle portait dans sa mémoire le souvenir douloureux des effets secondaires qui se répétaient en boucle dans sa tête. Chaque moment de faiblesse était une prise de risques.  « Je me moque de ce qui vous exaspère ma chère. Nous sommes là pour ce que vous savez et tôt ou tard vous finirez par nous le dire. » Ricanement qui s'échappa de ses lèvres pour finalement exploser dans un rire sarcastique. Elle croisa les jambes et déposa ses mains sur la table, laissant le son des menottes résonner dans la pièce.  « Elijah est mort, vous avez l'enregistrement à la radio. Une voix qui ressemble étrangement à la mienne, c'est vrai. Preuve indirecte. » L'homme ricana à son tour en extirpant un dossier pour déposer ce dernier sur la table. En son sein se trouvait deux photos. Deux photos floues. L'un d'un homme dans une gare, l'autre d'une femme. La demoiselle hocha les épaules en feintant parfaitement l'ignorance. Extirpant une arme de sa poche pour la pointer face au visage de la mutante en prenant soin de retirer la sécurité.  « Il est surprenant, qu'un hunter et une terroriste dans une si petite ville, se retrouvent dans la même gare. Bien que vous ayez été assez maline pour ne jamais le croiser. Monsieur Backwell est activement recherché, une enquête fut récemment ouverte sur la mort de sa femme à la demande de certains hunters. Si vous êtes fidèles à vos idéaux, vous allez également nous en apprendre plus sur où il se trouve. Il est ce que vous méprisez et nous avons les moyens pour vous faire parler. » La gosse pencha légèrement la tête sur le côté en faisant glisser le dossier vers l'homme avec un regard plein de dédain.  « Vous n'avez aucune idée, de pourquoi je suis là. » Une nouvelle fois, cet interrogatoire serait sans succès. 31Eme jour.





 
 
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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeMar 24 Sep 2019 - 13:07


“midway, utah, jour 141.” & Difficile de tenir la route, à saluer la salle entière avant de faire un petit tour maladroit sur lui-même et de disparaître. Nuit froide qui le percute jusque dans les os, ça déambule lamentablement le long de la ville mal éclairée. Il l'a finalement goûtée, cette gnôle. S'est laissé embarquer dans un traquenard, à réchauffer sa peau de vapeurs alcoolisées, sans parvenir à alléger le poids qu'il traîne avec lui depuis des mois. Plus d'un tiers de fait, c'est ce qu'il s'est dit, y'a quelque semaine en cochant une nouvelle case de son calendrier. Et c'est long. Incroyablement long. Le retour chez Jane s'éternise et c'est le détour vers le lac qui s'improvise, sale idée alcoolisée et désarroi à chérir.

D'une manière ou d'une autre, il est tombé dedans, tête la première. S'est laissé flotter sur le dos, à mesure que les gouttelettes glacées s'infiltraient dans les mailles de son pull, congelait progressivement sa chair à son insu. Brûlant de l'intérieur, Zeke, de ce feu animé par la liqueur trop forte, absinthe artisanale ruinant sa réalité de songes inventés. Pneumonie à laquelle il laisse la porte grande ouverte, s'installant déjà dans le poumon droit alors qu'il joue à l'étoile de mer, se laisse porter sur la surface tranquille. « Je sais qu't'es pas là pour de vrai. » Il marmonne, dans l'épaisse barbe qui lui court au bord des lèvres, malgré le parfum de Faith qui s'invite dans la nuit. « J'aimerais pouvoir parler de toi. Vraiment. Te rendre vivante pour un instant. » Et ça chatouille les cils, givre cristallisant ses joues quand ses vêtements semblent peser si lourd. « Et ça m'tue de te garder pour moi comme si t'avais jamais existé. » Murmures confessant les affres de sa pensée, perdus sous l'astre lunaire, c'est un chuchotement qui trouble le silence. « Tu me manques, Faith. »

Une semaine à grelotter au fond d'un lit, des gelures au bout des doigts et des orteils, et une soupe affreuse pour faire passer les antibiotiques. Mais le plaisir d'avoir prononcé son nom. De l'avoir pour quelques secondes, imaginée avec lui.
 
 
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeMar 24 Sep 2019 - 14:19


“lieu inconnu, Washinghton, jour 173 .” &

« Alors cette nouvelle prise de NH24 porte ses fruits ? Vous refusez toujours des examens médicaux ? » La fatigue devenait lassante. Pourtant, elle refusait qu'on la touche. Faith n'était pas là pour obtenir des soins, ni même pour répondre aux questions d'un homme qui venait lui rendre physique quotidiennement dans l'espoir de la voir craquer. Aucune violence physique directe contre la blonde. La fatigue était mentale, tentant en vain de se glisser dans sa tête.  « J'ai pas besoin d'une mutation pour casser un bras. » Il esquissa un petit sourire en croisant les bras, fixant la mutante dans les yeux sans prendre le temps de lire ses notes, comme s'il était persuader de lire en elle comme d'être en face d'un livre ouvert. « Vous êtes née chez les hunters, avant de finalement retourner votre veste et de rejoindre Elijah et de le trahir lui aussi. Vous n'êtes pas la fidélité incarnée mademoiselle Cunningham.  » L'homme poussa un soupir. « Vous avez commencé à fréquenter les hunters, notamment monsieur Blackwell. Laissant supposer un changement de bord, avant de finalement tuer votre frère. Voilà ce qui résume votre vie Faith : des trahisons encore et encore. La seule chose qui vous préoccupe est votre survie depuis toujours et aujourd'hui vous choisissez le silence ? Rusée, mais pas très maligne.  » Ricanant face au refus catégorique de la mutante d'évoquer le sujet des hunters et notamment d'Ezekiel. L'homme en costard extirpa de sa mallette un contrat portant le sceau du gouverneur de l'état de Washington ainsi que le sigle de la cour suprême américaine. « Cette offre n'est valable que pour les prochaines minutes Faith, alors tu vas devoir réfléchir très vite. Tu acceptes de reconnaître tes crimes, allant de crime contre l'état, terrorisme et meurtre avec préméditation. De plus, en signant tu consent à une vaccination définitive pour le bien de tous. En échange, toutes les procédures contre monsieur Blackwell sont abandonnées.  » Déposant un stylo près du contrat, l'incitant à presser le pas. Un court flottement dans son esprit, cette idée folle qu'elle pouvait simplement l'épargner. Lui assurer une vie sans devoir sombrer dans l'illégalité. Elle pouvait juste signer et lui accorder un repos éternel. « Vous baisez mieux que vous négociez j'espère. » Petit sourire narquois tandis qu'elle se levait, une petite salutation mesquine avant de retourner dans les 9 mètres carré occupés depuis 2 mois.








 
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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeMer 25 Sep 2019 - 17:53


“midway, utah, jour 173.” &  « Reculez. Laissez-le respirer. » L'ordre claque, ferme et d'une sécheresse qui lui est rare. Anecdotique, que le Blackwell s'exprime de manière si implacable. Il faut avouer que même aux commandes des urgences de Radcliff, sa gentillesse était connue des siens et le ton ne se haussait jamais. A se demander s'il stressait, posé en permanence, à ne pas placer un mot au-dessus de l'autre. Le médecin détendu, qu'on disait. Sûrement que ça faisait jaser, aussi, les confrères, ceux qui souhaitaient sa destitution au profit d'un de ceux qui savait gueuler, qui savait poser ses couilles sur la table. Zeke était doux, l'avait toujours été malgré les bleus à l'âme récoltés durant l'enfance. Doux toujours, lorsqu'orienté contre son gré vers l'adrénaline des gestes vitaux, au détriment des soins de l'esprit. Mais serrer la vis aux membres de son équipe, ne pas écouter leurs doléances respectives, c'était inenvisageable. Alors, on en profitait, sûrement. On disait certaines choses en lui manquant de respect, souvent, juste sous son nez.

C'était au sein du groupe guidant ses épopées nocturnes redoutées que les nerfs lâchaient. Quand, à devoir intervenir pour sauver l'un ou l'autre, en se détournant de leurs proies, en fermant les yeux sur leurs actes, ça se mettait à dérailler sérieusement niveau sang-froid. A vociférer à l'égard des chasseurs, les insulter, presque, lorsqu'ils lui faisaient perdre son temps, ne dégageaient pas le terrain quand il s'affairait à soigner l'un des leurs. Lorsque la question de sa morale aléatoire entrait en jeu. Là qu'il se mettait à grincer et à manquer de mordre ceux qui, en retour, ne manqueraient pas de le déchiqueter.  « Je ne vais pas le répéter une deuxième fois. » Des lèvres suinte les derniers vestiges de son self-control, alors qu'un geste remonte les manches de sa chemise sur ses avant-bras, symboliquement. Le manteau recouvre l'être recroquevillé au sol, devant lequel il se tient dressé, protecteur du jeune homme, à contrer ceux qui l'ont accepté depuis des mois, contre lesquels il ne devrait pas lutter. « Qui l'a mis dans cet état. Qui. » Et ça gronde. Fort. Eclairs qui perforent son champ visuel, mal de crâne qui s'éveille. Il les reconnaît, sortis de nulle part et de partout à la fois, les prémices d'un stress post-traumatique en sommeil depuis trop longtemps déjà. N'a plus à ses côtés celle qui l'avait aidé à refouler les pétages de plomb à répétition. L'a juste dans la tête et dans le coeur, mais faut croire que ça peine à le maintenir lucide, là, maintenant. « Et vous étiez tous là, à regarder ? C'est ça, votre vie ? Vous regarder merder les uns les autres, et l'accepter ? Vous taire, quand l'un pète un câble, au lieu de lui dire de s'arrêter ?! » Petite ville. Même schéma. Conflit qui revient en pleine gueule, quand les histoires emmêlant les chemins des mutants, et non mutants, semblaient si loin. « C'est ton fils. T'étais censée le protéger. » Jane que ses yeux assassinent. « C'est à comprendre pourquoi il est parti en premier lieu. » Et ça persifle sans qu'il ne parvienne à se retenir, à creuser la détresse sur son visage et entendre les murmures choqués des autres habitants. « Si vous n'êtes pas capables de tolérer un mutant chez vous, un gamin que vous avez connu depuis tout môme, qui revient chez sa mère simplement, je m'en irai dès demain matin. »

La menace les percute et il la sent, l'importance qu'il a prise dans leur communauté. Et il reste là, les poings serrés et la rage aux lèvres, muraille humaine protégeant l'enfant de Jane, l'enfant devenu grand, aux côtes brisées et aux hématomes déformant ses traits. Jusqu'à ce qu'ils marmonnent, les uns après les autres. Qu'il ne reste plus que Jane, son fils, et lui. « Tu me rappelles définitivement ma mère. Et pas dans ses bons moments. » Là qu'elle s'effondre.
 
 
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeMer 25 Sep 2019 - 21:44


“lieu inconnu, Washinghton, jour 205 .” &

« Estimez-vous heureuse mademoiselle Cunningham. Le vaccin possède des effets secondaires dangereux, les tests médicaux furent donc bénéfiques. » Le regard livide, fixant le contrat déposé sur la table. Détaillé avec minutie, comme une nouvelle offre pour assurer l'abandon de liberté de la brune sur sa propre vie. Sur ce passé qui revenait lui rappeler qu'il ne fallait rien prendre pour acquis. « Vous n'êtes plus seule Faith, il est temps de penser à l'avenir. Si vous refusez de signer, le vaccin vous sera toujours injecté et vous connaissez les risques.  » Elle connaissait les effets de cette chose sur elle, son corps, les conséquences dramatiques que cela avait sur sa santé. Il était inutile de lui répéter en boucle, de chanter cette chanson à ses oreilles tous les jours. Plus encore, persuadé qu'il était de jouer sur une corde sensible sous prétexte qu'elle était une femme. Déni qui risquait de coûter la vie à plus qu'à sa petite personne. Prise à son propre jeu, voilà ce qu'il pensait, ce que cet idiot supposait en admirant Faith faire face à un choix.  « Filez moi ce putain de crayon. » Approchant alors le contrat jusqu'à elle : la potence de la blonde pour préserver la seule chose qu'elle aimait. L'idée était là, parfaitement emballée. Il s'approcha alors avec un petit rictus qu'il ne daignait cacher, elle, rien ne semblait paraître sur son visage. « Il n'y a pas de honte à perdre Faith, c'est le risque du jeu. Vous avez été une joueuse admirable, je dois le reconnaître. » Il s'approcha d'elle, soulevant les pages pour expliquer où elle devait apposer sa signature. L'homme en costard se pavana face à la détenue dont les menottes étaient les seuls accessoires depuis des mois. Tendant le crayon à la mutante en souriant, fier de lui, comme s'il venait de gagner la guerre. Faith n'était qu'une vague dans un océan. Les mutants étaient minoritaires, mais elle savait que cette guerre ne tomberait pas avec elle.

Main assurée qui attrapa l'objet, prête à marquer à tout jamais le goût de la victoire. D'un geste brusque, elle planta le crayon dans la main de l'agent qui exprima un cri de douleur qui ne tarderait pas à faire paniquer les équipes qui se cachaient dans l'ombre. Se redressant en passant ses mains par dessus le cou du grand perdant, elle comprima sa gorge un court instant, simplement assez pour lui souffler tendrement. « S'il arrive un malheur à mes jumeaux, je peux vous assurer qu'il ne restera rien de votre cadavre. Si par malchance vous me tuez avant, le père vous retrouvera et croyez moi : la mort, vous la regrettez tant cette agonie sera monstrueuse. » Puis elle relâcha la pression. Déni de grossesse derrière elle, Faith Cunningham ne s'était jamais battue pour elle-même et abandonnait les métaphores.


 
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeJeu 23 Jan 2020 - 15:19


“midway, utah, jour 205.” & Il ne sait pas de quelle manière ça s'est produit, mais se souvient de l'instant exact où ça a commencé. Quand Jane s'est finalement décidée à aider son fils, le soutenir jusqu'à la maison, qu'elle est restée à son chevet durant des jours, même lorsqu'il se remettait, doucement, et lui demandait d'arrêter de le couver. Y'avait un truc dans les marmonnements d'Andrew qui sonnait faux, des protestations qui n'en avaient pas l'air, juste là pour feindre la rancune. Des rares instants où le regard du médecin se posait sur eux lors de ces échanges prétendument tendus, c'était autre chose qui le percutait de plein fouet. Sa manière de se comporter comme un môme en mal d'affection, pas foutu d'en vouloir à sa génitrice, pas même quand la plus grande douleur de son existence résidait dans ses oeillères et ses silences, dans les maux récoltés au gré de son indifférence. Pièces du puzzle assemblées une à une, pas bien compliqué de percuter, pas dans une petite ville où tous parlaient. Jane n'avait jamais su protéger son gamin, pas même de Felix, quand l'alcool le rendait rude et que c'était le plus dégénéré de leurs mômes qui ramassait. Dégénéré. Un certains temps qu'il n'avait plus intercepté le terme, que ça n'avait pas chatouillé la bile sous ses côtes. Et c'est devenu de plus en plus présent, dans les tripes de Zeke, le malaise de s'imposer en spectateur de cette petite routine mère-fils, troisième élément tâchant de se rendre discret dans le tableau. 
Peut-être bien parce qu'il se l'est demandé, une fois, puis deux. Puis à chaque fois que le ton mielleux de Jane tentait d'apprivoiser son fils à nouveau, et que ça fonctionnait bien trop facilement. Est-ce-que ce ne serait pas à ça qu'ils ressembleraient, sa mère et lui, si on ne les avait pas séparés depuis longtemps ?

Quelque chose de nauséeux dans l'atmosphère. Une colère cultivée, se greffant à celle de déambuler dans un village n'ayant rien d'inédit, au bout du compte. Ne plus souffrir d'entendre Andrew tout céder à sa mère. Jusqu'à la pardonner de n'avoir rien fait, une fois de plus,  en l'ayant laissé se faire tabasser comme une sous-merde. Pas par son père, cette fois. Comme Zeke pardonnait tout à sa mère, à l'époque, quand il ne comprenait pas. Et c'est un mal-être qui s'étend, imperceptiblement. Sa patience qui s'effrite, quand à poser les yeux sur les êtres hantant les ruelles de Midway, c'est un nouveau but qui se dessine. Trouver ceux qui s'en sont pris au premier mutant croisé depuis ce qui ressemble désormais à une éternité. Enquête silencieuse, jusqu'à ce la voix d'Andrew n'ait résonné dans son téléphone, une heure plus tôt. « Ben. J'ai besoin de ton aide. Chambre 23 du motel sur la 104. Dis rien à ma mère. »

L'orage gronde. Avec Andrew, que ça a commencé. Ou recommencé. En l'aidant lui qu'il est retombé dedans, Zeke. En décrochant sa confiance là où dans les parages, tout le monde devient suspect. Chambre minable qu'il gagne, à découvrir le couple qui se débat, appréhender le mutant qui a des airs de bête sauvage. C'est une frénésie qui gagne sa peau, les nerfs qui s'emmêlent, à contempler les mains carbonisées sur lesquelles dansent des flammes irréelles. « Pousse-toi. » L'ordre est sévère, quand il écarte Andrew, jauge l'être qui s'agite et s'égosille en le hélant de laisser tomber. De se tirer. De ne pas le toucher.

Coup au coeur. Esquisse de sourire qui s'incruste au coin des lèvres de l'ancien hunter. « J'en ai connu des plus terribles que toi, calme toi. » Une. Une plus terrible. Et ça se remet à l'écorcher vif, quand les gestes qui s'alignent et les mots qui s'enchaînent ressemblent étrangement à ceux qu'il a pu prononcer face à Faith, une éternité en arrière. Elle, qui revient hanter ses pensées, et ces premiers mots qu'elle lui a adressé, le jour où il s'est mis en tête de l'aider. Le jour où il l'a rencontrée.
 
 
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Dernière édition par Ezekiel Blackwell le Dim 26 Jan 2020 - 18:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)    Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire (faithzekiel)  Icon_minitimeJeu 23 Jan 2020 - 21:01


“lieu inconnu, Washinghton, jour 235 .” &

Sur les pavés de la victoire se dressaient les guerres dérisoires de ceux qui menaient des combats sans courage ni foi. Le chagrin avait emporté l'armée, la colère nourrissant les vaincus, l'amertume des combattants tombés au bas des rues. La joie succombait dans les épouses délaissées, entre égoïsme profond de retrouver l'être aimer et larmes pour ceux tombés. Impossible d'aimer la guerre disait ses pairs, que si cette bataille était livrée, c'était pour sceller le sort de l'humanité. Accorder la survie à sa propre espèce. Chacun avait défendu ce dicton, assurant à l'objet qu'elle combattait pour le bien des enfants. Dans le carnage du jour, elle ne combattait rien de tout cela. Ni sa mutation, ni ses idéaux et ses passions. Elle défendait sa chair et son sang, arrachée au profit des bras artificiels des êtres indifférents à son malheur. La violence rarement atteinte de celle qui déchira sur son passage murs et sols, décoration malaxée sous la mutation. Marcher sur les cadavres des hommes armés d'un groupe destiné à suffoquer. Chaque balle tirée fut encaissée ou rejetée. Qu'importait les coups, Faith rendait ces derniers avec une intensité supérieure. Assurant la souffrance à ceux qui traversaient cette route. Elle marchait sur les cadavres et ce fut ces souvenirs d'un autre hopital saccagé qui vinrent hanter la mutante. Chaque pas fut finalement consacré à libérer ceux coincés dans le même état que fut le sien ces derniers mois. Sans donner son nom, sans réclamer un son de la part des cordes vocales d'autrui.

Messie ratée d'hier, main tendue d'aujourd'hui. Celle qui fut portée au-delà de toute logique, reine dans un monde peuplé par les miséreux. Rien à sauver dans son corps, son âme était pourrie depuis des années. Il ne restait que ses convictions, qui semblaient oublier toutes ces illusions, ces mensonges, ces prédictions à la con. Sans tituber, ni même faire acte de violence, elle enfonça la porte du bureau de son bourreau des mois écoulés. Armé, prêt à flinguer la blonde folle qui semblait être habitée par les démons de son passé. Exploser la terroriste, regretter brutalement de ne pas avoir administrer le vaccin après cet accouchement prématuré que personne ne pouvait préméditer. Peur de perdre les informations, de laisser filer tout ce qui dictait les interrogatoires. « Vous êtes seule responsable de cela ! Je ne suis en rien coupable de la perte de votre enfant Faith, vous avez refusé les soins. Vous êtes seule et unique responsable de la perte de votre chair. Échec et mat mademoiselle Cunningham, depuis le début. Ma mort ne soulagera en rien vos peines.  » Silence mortuaire, la mutante laissait le temps venir rappeler au docteur que le patient venait échanger les rôles. « Pour en sauver un, je dois accepter de perdre l'autre. Le drame de ma vie, je l'attendais. » Moment étrange dans le regard de l'homme à la blouse blanche. « Hamilton faisait pourtant référence à Ezeckiel… votre vie en échange de la sienne. » Raisonnement logique dans l'esprit de celui qui jamais, n'avait imaginé que cette vision soit autre chose qu'une mort prochaine de la mutante. « Vous n'avez toujours pas compris ? Hamilton m'a donné la localisation de votre petite cachette minable. Les mutants que je cherchais, sont ici. Vous n'aviez aucune idée de pourquoi j'étais là.  » Comment la prolétaire venait de simplement faire tomber le cavalier du médecin sans daigner baisser sa garde. « Je ne sais pas où est Ezeckiel Blackwell, et par conséquent je n'aurai le droit de mourir que lorsque je serai sûre, qu'il est heureux. » Le contrat pour sauver Ezeckiel, n'intéressa jamais la blonde. La reine venait de tomber sous les coups de l'adversaire. « Je ne suis en rien responsable du carnage d'aujourd'hui, mais vous, oui. » Arme pointée sur la blonde, ne tremblant pas, parfaitement assuré, tenant fièrement la crosse, prêt à exploser ce qu'il restait d'humanité chez Faith. « Vous êtes folle Faith, une dégénérée, vous finirez sur la chaise... » Le bras lentement, fut dirigé vers tempe. Sans forcer, celle qui venait de regagner sa liberté laissa l'arme flotter en admirant l'idiot tenter de détourner l'arme. « Un carnage, avant de finalement, vous tirer une balle dans la tête. »

Le son résonna alors dans le bâtiment, bercé dans un étrange silence. Tous attendaient celle qui devait s'enfuir, mais qui voulait terminer ce qu'elle avait démarré. Faith admira le corps tomber au sol tandis que son visage fondait sous les larmes en repensant à cet enfant qu'elle ne connaîtrait jamais. L'idée affreuse, qu'elle était responsable, traversa son esprit. Puis, ce fut un cri bercé au creux de ses bras qui daigna lui décocher un sourire, un rire nerveux égaré dans des larmes qu'elle ne parvenait pas à calmer. En perdre un, pour sauver l'autre. Un fils perdu, pour une fille épargnée. Drame achevé.


 
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