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 je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)

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Faith Cunningham
Faith Cunningham

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)   je te retiens du bout des doigts (faithzekiel) Icon_minitimeSam 2 Fév 2019 - 23:03



Goobye.




Aube sur le monde, le ciel éblouissait les passagers. Premier train embarqué, sans se demander vers où aller. Payer les billets, monter et s'installer. Discuter du pire, évoquer l'avenir, peu radieux tous les deux. Contre lui, ou contre elle. Brasier donné en l'honneur du couple. Contre elle, pour la ferveur de son passé, pour les affrontements armés qui devaient condamner son identité. Contre lui, le déserteur au grand coeur dont la seule erreur fut d'épouser une manipulatrice, une garce, et de tomber amoureux d'une deuxième saloperie qui avait pour mérite d'avoir des valeurs, elle aussi. Incendie, tous les souvenirs, repartir avec rien. Argent bloqué sur des comptes pour elle, mais trop dangereux pour agir dans l'immédiat. Elle avait l'habitude de ces conneries là, lui, peut-être pas. Simulacre de vie, triant facilement la sincérité et la superficialité de son quotidien. Glisser dans ce train, prenant le chemin d'une nouvelle vie. Cheveux blonds reniés, plongeant ces derniers dans la noirceur corbeau. Qu'importait ce qu'ils cherchaient, voilà une vague idée des idées surfaites évoques : un couple, un brun de taille moyenne et une blonde, étaient accusés de bien des vices. Il fallait briser le duo, pour espérer s'évader. Ville merdique du sud, toujours au cul. Constance ne pouvait donc pas définitivement crever, pas plus qu'Elijah. Il était l'heure de faire ses adieux à ses fantômes, de tourner la page, de marquer un arrêt à ces saloperies. De tourner les talons, de mettre fin aux pratiques frauduleuses de ces entités. Ce n'était pas la première fois, qu'elle tournait le dos, qu'elle renonçait à ce qu'elle aimait pour renaître. Cette fois-ci, il était l'heure de discuter avec la mort, de cesser de se persuader qu'il était aisé de la berner. La mort n'avait jamais tort, réclamait avec fort peu d'affection les conséquences du passé. La vérité allait tomber, il était venu le temps d'entamer le dernier acte de cette farce : la séparation. Les deux héros, devront se séparer, en cas de refus ils seront condamnés à connaître la mort. De la violence naissait le silence, mais qui blâmer lorsque la guerre faisait rage. Silencieuse, mais hargneuse, la guerre se terrait et brisait les esprits. Séchant sa chevelure à l'image de son cœur : d'une rare noirceur. Partir, s'abandonner. Cela ne se comptait pas en semaines comme par le passé, mais cette fois-ci, il faudrait s'armer pour affronter le calendrier durant plus d'une année. Le miroir renvoyait le regard triste, mains tremblantes sur l'évier, mais son regard assuré ne devait en rien succomber. Inspiration, le temps d'une estimation : elle n'était pas prête. Elle était sûre, de ne pas l'être, mais devrait le prétendre pour lui assurer que tout allait bien se passer. Ils n'avaient pas le choix, pas cette fois. Mourir, ou se séparer le temps nécessaire à traverser cet enfer. Qu'importait ce qu'il comptait faire, elle devait taire les envies de savoir ses plans. L'ignorance offrait une chance étrange : s'assurer que la protection d'autrui. Qu'importait à quel arrêt l'autre descendait, il ne devrait jamais s'interroger sur ce qui allait arriver. Ils allaient survivre, qu'importait le prix.

Attrapant dans son sac plusieurs photos. Rares étaient ces clichés d'eux, heureux et inondés par l'émotion. Parce qu'elle savait que cela n'était pas dans sa nature de poser. Une privée, une au mariage de César, des moments rares, privilégiés. Le coeur tordu, arraché par la mélancolie, alors qu'elle déchirait les clichés en apaisant ses mots. Réduisant à néant les souvenirs. Rien. Rien de compromettant. Tout devait disparaître, pour le préserver. Elle était une inconnue, lui, était un étranger. Parce que pour Faith, cela semblait naturel, de fuir. Pourtant, pour la première fois de sa vie, elle fuyait en ayant pleinement conscience de la direction à suivre. Parce qu'au bout du chemin, ils finiraient pas se retrouver. Jetant le tout dans l'eau, avant d'admirer les morceaux du passé s'enfuir dans les tuyaux. Redressant finalement le regard pour sortir et retrouver le chemin de la cabine avec Ezekiel. Zeke était-il né pour avoir cette vie merdique ? Pour croiser des femmes qui parvenaient à le briser un peu plus ? Non. Son destin était le sien, personne ne pouvait se vanter d'en être la cause, d'être le moteur de ses actions. Pour une fois dans sa vie, il ferait tout ce qu'il aimait par conviction. Peut-être que l'amour était une conviction surfaite, mais pour elle, cela semblait valable. Ouvrant la porte de la cabine avec un petit sourire en coin, prenant le soin de refermer cette dernière, refusant d'exposer le calvaire du duo aux autres passagers du train en direction d'ailleurs. « C'est fait. » Pas de joie, mais confirmant qu'il ne restait de lui que ses souvenirs. S'installant alors sur la banquette à ses côtés, parce qu'elle renonçait à la chaleur d'un autre. Elle renonçait à sa passion le temps d'une rédemption : lui.



© TITANIA


ps:
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Ezekiel Blackwell
Ezekiel Blackwell

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MessageSujet: Re: je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)   je te retiens du bout des doigts (faithzekiel) Icon_minitimeLun 4 Fév 2019 - 11:37


main dans la main, plus rien n'existe, plus rien de rien
Paysages qui défilent et prunelles qui s'y abîment, à s'accrocher aux détails, tâcher d'oublier le reste. Vide à ses côtés, temporaire, elle va revenir, qu'il se dit, toujours incertain pourtant quand il s'agit de Faith. Capable de sauter du train en route et de disparaître, rompre leur chemin parce que lui, lui n'aurai pas le courage de le faire. Trop lâche quand les émotions s'en mêlent, à ne jamais s'estimer appartenir à ces autres, capables de se détourner pour le bien commun. Cette sale vision qu'il a toujours eu de lui, incapable de voir clairement les actes d'abnégation ayant rythmé sa vie. De ces sourires offerts à sa soeur d'adoption, camouflant les cicatrices d'un passé toujours trop présent. Prétendre oublier la mère pour offrir son amour au foyer l'ayant accueilli. Se dévouer corps et âme, à s'y briser au passage, aux urgences et au groupe, à la famille de la défunte épouse. Et continuer, sans relâche. Laisser le coeur vriller et s'ancrer cette nuit-là, mutante recueillie dans la forêt, image sanglante contre la tôle de la ferme abandonnée. Plus farouche que n'importe qui. Jamais Zeke ne s'était senti si rejeté, que cette nuit. Et il ne s'est pas détourné, pourtant. Pas en voyant en elle une possibilité de se racheter. Offrir son aide à l'une de celle que l'on aimait à pourchasser. Rétablir une sorte d'équilibre tordu, à panser les plaies des deux côtés, initialement neutre avant de dérailler. Parce qu'il serait toujours de son côté. Et où qu'elle aille, il la suivrait.

Certitudes difficiles à remettre en question. Il le faut, pourtant. Quatre mois à se terrer, à se faire oublier. Il y aurait presque cru, avant que tout ne parte en fumée. Maison du lac incendiée, celle ayant accueilli les cris et les larmes, la réconciliation et un simulacre de vie normale. Mais elle a jamais rien eu de normal, sa vie, à Zeke. P'tetre d'être né avec le coeur du mauvais côté, que tout tourne à l'envers. Y'a rien de logique, dans la manière dont tout s'est orienté avec les années. Rien de cohérent, si ce n'est quand elle s'tient là, et que le myocarde se souvient de quelle manière se contracter. Alors, faire sans elle, il sait pas comment faire. Pas quand tout s'est axé autour d'elle, nouveau centre de gravité d'une vie entière. Elle qui l'a formulé à voix haute, la première. La nécessité de détacher les trajectoires, pour gagner quelques chances de se retrouver. Il aurait aimé le lui dire, Zeke, qu'il aimait autant crever à ses côtés. S'éteindre et abandonner cette course incessante. Mais elle, elle, il voudrait la voir vivre, persister comme elle l'a toujours fait dans le chaos de son existence. Certain que la mutante en a les capacités, de cette survie qu'elle a toujours maîtrisé. Il s'doute un peu qu'il le freine, qu'hormis réparer les carnes esquintées, mais tuer, tuer il n'est pas forgé pour ça, ne l'a jamais été. Bras tremblant quand l'arme se tend, incapable de presser la détente. Pour ça qu'il accepte, sûrement, la séparation.  Qu'il le pressent, qu'à trop jouer avec le feu, c'est par sa faute que tout viendra à s'arrêter. Certain aussi qu'on ne les épargnera pas, qu'une mort rapide n'est qu'une utopie à laquelle il a progressivement cessé de croire.

« C'est bien aussi, comme ça. » Seuls mots qui sortent, une fois la porte refermée dans son dos. Perdu, Zeke, dans un demi-sourire qui peine à dérider les zygomatiques. Peu importe la couleur de cheveux, c'est le regard qui reste ancré, une seconde de plus, avant de finir par se détacher, se reporter sur la fenêtre. Pas possible de laisser resurgir la douleur. Tâcher de tenir pour n'pas risquer de tout foutre en l'air. « J'ai l'impression que ça fait des années qu'on a quitté Radcliff. » Nom de ville non prononcé depuis des mois.« J'pensais pas que ça se passerait comme ça, quand je suis venu te chercher. » Vérité probablement évidente, pourtant, c'est le besoin de le dire, quand les iris troublées se reposent dans les siennes. Doigts qui se glissent dans ses cheveux encore humides, dégagent une mèche pour la repasser derrière son épaule. « Un an. » Un an à rester éloignés, c'est le deal qu'ils ont fait. Et il en les phalanges qui chavirent, s'accrochent à sa nuque avant qu'il n'achève de l'enlacer. Le nez niché dans son cou, à s'imprégner de son odeur pour la dernière fois. « Je ferai attention à moi, si tu fais attention à toi. Pas de dérapage. Un an à rester discrets, c'est pas le bout du monde. » Il ne sait pas où il va, descente envisagée à Salt Lake City, argent rassemblé au fond de son sac de voyage. Restes du passé réduits aux billets gagnés de manière acharnée. Souvenirs disparus, entre les mains de la mutante. « J'ai réfléchi cette nuit. Parce que j'ai longtemps pensé que j'aurais aimé que tout soit plus simple. » Murmure perdu contre sa nuque, bras qui se resserrent autour d'elle. « Mais c'était pas simple de te rencontrer. Et si ça l'avait été, rien de tout ça ne se serait passé. » A se décaler légèrement, poser son front contre le sien, laisser ses lèvres formuler librement ses pensées. « J'veux que tu saches que mon seul regret est d'devoir te quitter. J'en ai aucun autre. J'en aurai jamais. »
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)   je te retiens du bout des doigts (faithzekiel) Icon_minitimeLun 4 Fév 2019 - 14:56



Goobye.




Pour un jour, pour toujours, par amour et sans détours. Couple condamné, depuis une éternité. Au moment où son regard fut déposé sur l’azur de ses yeux, il fut rattrapé par la réalité, celle qui venait fracasser l’estomac : la culpabilité. La mutante désarmée face au hunter sans passion. Noyer les tréfonds de la moralité derrière ses peurs, pour s’assurer de ne pas répéter des similaires erreurs. Constance fut une connerie, menée par l’amour, pointant toujours vers où elle lui disait de se diriger. Faith ne répétait pas cette action, aujourd’hui elle donnait une ligne d’arrivée, mais pas le chemin. S’il refusait de bifurquer, elle ne pourrait jamais le blâmer. Aujourd’hui était une séparation, habillée d’une belle promesse, mais la fausse déesse savait à quel point il serait difficile de résister à la tentation. Elle fuyait depuis toujours, depuis des années, elle menait sa barque, voguant au fil des galères sans jamais se soucier des difficultés à affronter. Faith Cunningham, illustrait une nouvelle fois sa capacité à mentir : elle avait promis, que fuir était trop ardue pour elle. Elle répétait les actions, en apportant un objectif précis. L’action était peut-être noble, le chemin ne le serait point. Qu’allait-il faire ? Elle n’en savait rien, et devait taire ses questions. Avancer sans informations, continuer en implorant ses souvenirs de ne pas être les derniers. Pathétique petite princesse, tombée sous le charme du premier venu qui daigna s’intéresser à sa personnalité. Il n’y avait pas de héros dans cette histoire, pas de méchant à débusquer dans le noir. Il suffisait de tirer un miroir, pour faire face aux pires vices des années écoulées. Il avait les traits du gentil garçon, elle, portait sur son visage l’air d’une princesse sans galères. Le mensonge, plus qu’une habitude, s’était logé dans le quotidien des deux désespérés. Il était l’heure de s’envoler, de rompre, pour mieux se retrouver en étant libéré de toutes les aspirations menant à la condamnation.

Petit sourire au bord des lèvres.  « Avis objectif assuré. » Parce qu’il n’était pas celui le mieux placé, pour s’exprimer sur la beauté de la diablesse. Il ferait mieux de saisir que sa propre beauté était envoûtante, alors seulement, elle pourrait considérer son avis. Yeux fixés sur l’horizon, prononçant le nom de la ville reniée. Rien de perdu, tout était à gagner… pour elle. Lui, cette ville, c’était sa vie, son univers dont il avait découvert les travers. Une mère, particulière, mais les souvenirs seraient les derniers. Merry, soeur qu’il faudrait oublier, se détourner d’elle pour tout redémarrer. Avait-il conscience de tout ce qu’il abandonnait pour la gosse ? Certainement. Il était libre d’y retourner. Les hunters finiraient par accepter sa rédemption. Elle, en aucune façon, elle retournerait dans la cité des imperfections. Il y avait un monde à découvrir, et elle préférait s’enfuir plutôt que de mourir trouée sous les balles des enfoirés bercés par le mépris. Esquissant un petit sourire, alors qu’il citait la première rencontre, revenue d’outre tombe, enterrée pour préserver la mémoire de ce premier au-revoir. « J’pensais jamais te trouver. » Parce qu’elle y croyait, en cet amour fabuleux, qui n’arrivait qu’une fois et qui bouffait les entrailles jusqu’à réduire à néant les valeurs. Main déposée sur son genoux, incapable de plus, de peur d’être trop faible pour dire au-revoir. Derniers moments, avant de se confier à un oreiller durant une année. L’entendre répéter ce chiffre, supposé faire comprendre la durée de la peine de prison. La perpétuité dans son esprit. Blanche Neige repensant aux années à fuir, à ces instants dérobés, à ces vols, ces meurtres et ces balles tirées dans la tête des obstacles. Petit rire moqueur, rictus pointant le bout de son nez au bord des lèvres. La demoiselle entendait bien la petite pique, douce amère. « J’suis toujours discrète voyons. » Marquant une petite pause en hochant la tête. « Pas de dérapage. Un an le temps de se faire oublier. Si tu deviens moche, j’réponds de rien.  » De plus, si l’un venait à se faire attraper: alors il pourrait inventer un mensonge, s’assurer de continuer à vivre sa vie. Elle était coupable, d’un nombre incalculable de crimes, mais lui, avait pour seule faute une trahison. Relativement, c’était excusable. Il fallait tout envisager, même de se faire attraper.

Main glissée sur sa joue, étreinte qui s’annonçait funèbre. Incapable de pardonner ce qu’elle lui faisait endurer, sans nul doute, le brun l’avait deviné. Parce qu’il avait convoité cette vie, avec Constance, ce quotidien aisé qui serait interchangeable avec un autre foyer de banlieue. Se rencontrer, s’aimer, se marier, enfanter, acheter et finalement faire construire une piscine. Il aurait adopté l’allure d’un autre, le corps d’un petit premier, et sans nul doute qu’il rêvait de ce quotidien banal, sans âme, mais sans épée de Damoclès au dessus de sa tête. Fronts accolés, front commun contre une armée prête à tout pour gagner. La mutante l’écouta avec attention, déposant une main sur sa joue, glissant son pouce sur sa chair, repensant à ces mois baignés dans la galère, et à cette séparation qui serait marquée au fer dans les coeurs. « J’regrette rien, parce qui s’excuse s’accuse. » Elle ne changerait pas de doctrine pour ses beaux yeux, s’excuser n’était pas dans sa nature. « J’dois te le demander une dernière fois, ne crois pas que je doute, mais c’est important. »  Marquant une légère pause, regard tendre, occultant le temps qui s’écoulait. « Tu ne pourras plus jamais contempler la tombe de tes proches, reprendre contact avec tes amies et ta famille. Tout ça, n’aura jamais existé. » Secouant négativement la tête, petit sourire triste au bord des lèvres. « J’ai que toi, c’est facile pour moi. Je ne laisse rien derrière moi, je pars avec la seule chose dont j’ai besoin.  » Ne lui laissant pas le temps de répondre. « 365 jours, sans pouvoir te confier, sans pouvoir être sincère. Perpétuellement mentir, déformer la vérité pour la rendre crédible, accepter l’idée de se lier pour ensuite de nouveau tout abandonner. Pour moi c’est facile, j’ai attendu toute ma vie pour te trouver.  »


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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)   je te retiens du bout des doigts (faithzekiel) Icon_minitimeMer 6 Fév 2019 - 21:58


main dans la main, plus rien n'existe, plus rien de rien
Toujours plus à l'aise, lorsqu'on lui donne des ordres, que le chemin est tout tracé. En dévier, il l'a appris au fil des mois, des années. De celles à la côtoyer, à se réinventer honorable, courageux, plus qu'il ne l'a jamais été. Malgré les regards des gens, ceux qui disaient tout le bien que l'on pensait du médecin dévoué. Dans l'azur de ses prunelles que se sont dessinés les horizons les plus authentiques de son existence. Tempêtes nécessaires, parfois, à le décrocher de cette fausse zone de confort dans laquelle le temps l'avait enfermé. La vérité, c'est qu'il ne sait pas vraiment ce qu'il va foutre, Zeke, sans elle. Y'a bien Octavia qui lui devait un service, a joué de ses connaissances pour trafiquer son diplôme, sa licence, ses ordonnances. Fausse identité à revêtir pour se permettre d'exercer, probablement dans une zone reculée. Se faire oublier, pratiquer pour ne pas perdre la main, subsister le temps qu'il faudrait. Vagues plans qui se sont dessinés, parce qu'il y a bien fallu y penser. Faire l'autruche, c'est cesser d'exister. Autant se tirer une balle directement, si c'est pour ne pas même essayer.

Et il le lui doit bien. Il le leur doit bien. A tous les deux. Unité indivisible pourtant vouée à se séparer. Égoïste qu'il est, quand ça la concerne. A en oublier le reste. A savoir la soeur en sécurité, s'être barré l'esprit plus libre qu'il ne l'aurait pensé. La préserver en disparaissant, comme les proches, les amis délaissés. Amour n'ayant eu de cesse de déchaîner ses passions, à repousser l'échéance, s'imaginer une fin heureuse après les déchéances. Difficulté enveloppant son âme de ces sentiments nés cette nuit-là. A la tenir dans ses bras, contenir les démons menaçant de lui faire perdre la raison. Destins scellés à force de chemins croisés malgré leur animosité. Violence des premiers émois comme jamais encore le myocarde n'en avait connu. Elle et lui, lui et elle, s'heurtant toujours à la perpendiculaire pour mieux tracer leur vie en parallèle. Rien d'évident, et c'était peut-être pour le mieux. Que sans avoir ricocher à tant de reprise contre les côtes fatiguées, ils n'auraient su s'y immiscer. Et il l'aime, il l'aime quand ses mots s'évadent et qu'il en a la gorge qui s'écrase sur des mots inavoués. Parce que lui non plus, ne pensait pas la trouver. Qu'la vie prendrait tant de détours douloureux et insoupçonnés, pour le mener à cette rencontre insolite, et la suite... La suite. Les éclats au coeur et les os brisés. Les émotions saisissantes et les étreintes inconstantes. Les secrets et les retrouvailles discrètes, le goût d'interdit avant de tout envoyer s'faire foutre. Pour qu'il ne reste qu'eux, eux quittant la ville, eux s'aimant au bord du lac et s'échappant pour des semaines, à prétendre effleurer une liberté factice. Il ne sait pas s'il y a cru, Zeke, mais probablement qu'oui. Ne l'avouera pas, pour pas se faire traiter de niais ou de naïf, au choix. N'empêche que ça fait d'autant plus mal, de se confronter à une réalité qu'il n'est pas prêt à accepter.

Esquisse de sourire et dires qui s'enchaînent. « J'vais faire un effort pour garder la ligne, alors. » Connerie surréaliste qui fait écho à la sienne, préoccupation légère là où la suite s'annonce plus difficile. Chaleur de son front contre le sien, souffles qui s'effleurent quand elle lui prononce ces mots qu'il connaît bien. Silence qu'il garde quand elle poursuit. Et sûrement qu'elle a raison. Sûrement qu'il y pensera. Que parfois, dans la solitude, c'est vers la ville où tout a commencé que l'esprit se perdra. Pas question de se mentir, quand l'inévitable arrivera. « C'est un choix que je fais en connaissance de cause, Faith. Je sais dans quoi je m'embarque, je l'assumerai jusqu'au bout. » Et la seconde main qui s'amarre à la nuque, à s'accrocher pour ne pas chavirer davantage, paupières qui s'abaissent, concentration qui se rassemble. « Tu sais que je t'ai pas seulement trouvée. » Parce qu'il s'est trouvé en chemin, lui aussi. Être égaré depuis des années, ramassé par la mutante là où le médecin a toujours songé que c'était l'inverse. « Y retourner, j'pourrais pas. Jamais. » Ponts nécessaires à couper, sans doute aurait-il mieux fait de s'barrer dans un coin plus éloigné. Traumatismes d'enfance trop ancrés dans les recoins de la ville. Ombre maternelle planant toujours au-dessus de l'échine. « Dans la tête, les souvenirs restent. Avec le temps, j'pourrai y repenser sans y voir le pire, peut-être, j'espère. J'aurais dû partir avant, je crois que je l'ai toujours su. J'y arrivais simplement pas. Quite à élever des chèvres dans la campagne pendant un an, ça me permettra au moins de faire le point. » Le point sur le chaos de Radcliff, les atrocités ayant martelé sa vie. « T'aimes les barbes bien fournies ? » Idiotie qui lui échappe quand les yeux s'ouvrent à nouveau, prunelles qui brillent. « Un ermite, un vrai de vrai. J'me raserai peut-être la tête, aussi. » Juste pour la voir vaciller à l'image, ça lui arrache un sourire plus prononcé. « Tu vas me manquer. » Et il ne sait pas pourquoi il le dit, maintenant; Peut-être parce que le train commence à ralentir, et que comme à chaque arrêt depuis leur départ, il en a l'échine qui se crispe. A se demander où elle descendra. Et les mains s'accrochent aux épaules, descendent jusqu'aux reins alors qu'il rapproche à nouveau son corps du sien. Tu vas pas pleurer, lui laisse pas cette image-là. Mais il a sûrement toujours eu l'âme trop sensible, Ezekiel, et ça ne changera pas. Pas quand ses lèvres épousent la ligne de son cou et qu'il y camoufle la peine qui lui ravage la gueule, à entendre les rails qui crissent, à ne pas vouloir contempler le paysage qui se fait plus net derrière la vitre.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)   je te retiens du bout des doigts (faithzekiel) Icon_minitimeMer 6 Fév 2019 - 23:07



Goobye.





Ombre de passage, jamais trop timide ou trop sage. Celle qu'on observait, parfois qu'on loupait. La brune mourrait d'envie de pleurer, d'imploser et de rire. Petit trait d'humour, mais qui ne parvenait en rien à préserver les inquiétudes de la mutante. Elle ne doutait pas de lui, mais du genre humain en règle générale. Parce qu'elle savait le prix que cela représentait, et qu'un moment de faiblesse pouvait briser les plus belles prouesses. Elle en était la preuve. Changer de nom, renoncer à son passé, mais sans cesse souffrir des démons de ce dernier. Nécessité, que de retourner sur sa tombe, là ou elle foula les rues pour la première fois. Détroit sera éternellement une prison pour celle qui renonçait à briller, qui laissait son âme voler en éclats. Le passé, ne se reniait pas, ne se cachait pas : il devait s'accepter. Ezekiel devait avancer, mais plus encore : apprendre les leçons de son triste passé. Fuir physiquement, pour l'accepter psychologiquement. S'éloigner, pour mieux soigner les blessures du passé. Comment lui dire, qu'il serait toujours hanté, qu'il ne pourrait jamais oublier. Lui porterait éternellement les fautes de cette ville dans ses veines, tandis qu'elle serait éternellement la mutante terroriste. Il traînait des casseroles, elle ferait de même. Du temps, il en aurait besoin. Il le trouverait long, parfois court et lorsque la vie viendrait lui rappeler qu'elle valait le détour : il viendrait oublier la notion de temporalité, pour purement exister. Le temps n'était pas un ennemi, il donnait, mais prenait en chemin. Moralité difficile à avaler, mais il arriverait à cette conclusion sans contrefaçon. Connaissance de cause ? La théorie. Brillant médecin, piètre animal social. Ezekiel pouvait remercier le ciel d'être beau, sinon, il serait actuellement en pleine dépression en convoitant le rôle du héros dans une série bidon depuis son canapé.  

L'impossible était éternellement possible. Elle ne comptait pas lui faire une fable, avec cette morale à deux balles. Parce qu'il avait le corps pour supporter tous ses torts, pour triompher en se cachant des plus forts. Elle fut inapte à assumer, peut-être qu'il aurait les épaules, le coeur assez fort pour refuser de sombrer. Difficile à dire, mais elle avait envie de le croire, le laissant balancer ses valeurs, prononcer haut et fort ses idées. La demoiselle voyait en lui tout ce qu'elle fut il y a de cela des années : déterminée à oubliant, tournant la page avec courage et ferveur, sans oser avouer que son cœur était noyé dans la torpeur des terreurs nocturnes.  Le chemin du vaurien, était parfois celui du plus malin. Elle ne disait rien, mais elle espérait, au fond, qu'il ferait des erreurs pour grandir, se nourrir de ces dernières et balayer tous le passé et les tortionnaires que furent ses maux.  « J'crois en toi. » Parce que là où se divisait la route, les doutes aussi : la question de savoir si elle était apte à survivre seule, à ne pas sombrer dans la folie, n'était pas sur le tapis. La question pour elle, était si elle serait apte à fermer sa gueule, à grandir pour découvrir que parfois tirer n'était pas la meilleure solution pour se sortir des bas fonds. Lui, devrait connaître le chemin inverse : s'affirmer sans perdre son âme. Parce qu'il aurait dû partir, il serait mentir que de prétendre que rester fut judicieux pour le petit prétentieux. Il était temps de l'avouer : il avait merdé. Oui, il avait déconné, mais il était toujours l'heure pour trouver du baume au coeur. Le brun n'était pas condamné, au contraire, il lui restait une éternité pour se racheter une humanité. Faith, ne laverait jamais le sang sur la porcelaine de ses mains, mais elle pouvait enfin comprendre, là où elle avait merdé, là, où tout avait foiré. Il était temps de se réveiller, pour lui, comme pour elle.

Petite marque d'humour, qui donna à la princesse sans détresse l'envie de le frapper, mais elle préféra timidement ricaner. Retrouvant un contact visuel, petit sourire au bord des lèvres, secouant négativement la tête signifiant qu'elle ne comptait pas apprécier la chose. Image terrible, à l'idée de se taper un chauve, venant la hanter, lui briser totalement ses fantasmes de jeune fille dans la fleur de l'âge. Mots fatidiques qui résonnent alors dans sa tête, délaissant sa joue pour pour passer sa main sous son bras et déposer sa paume sur le dos de son partenaire. Contact étrange, comme dans l'attente du baiser fatidique qui signifiait un adieu.  « Si tu veux je peux être méchante, tu seras moins triste. » Détendre le moment, briser les adieux alors que le train ralentissait.  « Pour la première fois de ta vie, tu n'appartiendras à personne. Pour la dernière fois, de ta vie, tu n'appartiendras à personne. » Deuxième tentative d'humour, même si le ton semblait se perdre, flottement dû au chagrin qui ne pouvait en rien éclore.  « C'est ton altruisme qui est la cause de tout ça. Ne perds jamais ça. Personne ne naît, avec une destinée, mais toi, tu as un don pour sauver des vies. Ne perds jamais ça, parce, que je t'aime pour ça. » Marquant une petite pause.  « Tu as toujours le bracelet, au fond de ton sac, dans la poche intérieure. Il est unique, et je sais, que personne ne pourra en retrouver l'origine. J'serai toujours avec toi, à chaque obstacle, je serais là. Qu'importe l'héritage, c'est ce que l'on en fait, qui compte, tu n'oublies jamais ça. » Rapprochant ses lèvres de son amant, la main assurée dans son dos, l'autre caressant la chevelure du médecin.  « Reste en vie. » Baiser en guise de réponse. Le descente ne saurait tarder, cet échange serait le dernier, comme un adieu, perdu entre passion et désespoir.






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Ezekiel Blackwell
Ezekiel Blackwell

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MESSAGES : 2296
SUR TH DEPUIS : 23/05/2014
MessageSujet: Re: je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)   je te retiens du bout des doigts (faithzekiel) Icon_minitimeSam 16 Fév 2019 - 21:59


main dans la main, plus rien n'existe, plus rien de rien
En posant les yeux sur elle, il ne pensait pas que les rencontres se feraient récurrentes, les remarques un peu moins nocives pour un temps. Que l'attachement naîtrait de ces heures passées à la rafistoler avec précision. En lui courant après au bal masqué, il pensait pas qu'il allait en tomber amoureux. Qu'en disparaissant quand elle aurait le dos tourné, après qu'elle lui ait sauvé la vie, ce serait lui qui reviendrait. En quittant son appartement, venu récupérer son dû, il ne suspectait pas que cette nouvelle rencontre allait le hanter. Que ses paroles resteraient gravées dans son crâne, de jour comme de nuit, de soin comme de chasse. En pénétrant dans la grange, hagard, perdu, il ne se doutait pas qu'elle pourrait lui briser les os, lui paralyser les jambes, qu'il n'en retiendrait à la longue que le baiser glissé sur ses lèvres blessées, à en effacer le fantôme de l'épouse. Et par cette nuit-là, en la serrant dans ses bras pour étouffer ses démons, il n'savait pas qu'il ne pourrait plus jamais faire marche arrière. Que sauter à pieds joints dans son monde bouleverserait son existence toute entière.

Trop d'choses qu'il savait pas, Zeke. Que l'embrasser dans une ruelle ferait naître à son égard une inquiétude jamais éprouvée jusqu'alors. Qu'éteindre la lumière de son bureau sur leur étreinte l'écorcherait jusqu'à la moelle, à la graver jusqu'au fond de ses os. Que tout ce qui s'enchaînerait serait violent, beau, beau, violent, dans cet ordre ou dans un autre. Tout destiné à cet instant. A des adieux auxquels il ne s'est pas préparé, pas même pendant ces heures et ces heures passées dans le wagon. Des choses auxquelles la raison n'a pas donné suffisamment d'importance, impossible d'anticiper quand l'issue se veut si complexe. Alors, il en tremble presque, gestes erratiques saisissant les derniers instants, capturant l'odeur en la respirant dans l'intensité la plus étrange. Je veux me rappeler, de chaque détail. De l'odeur nichée dans ton cou à la sensation de tes cheveux encore humides contre mon front. De ta voix qui me dit que tu crois en moi. De tout. Et puis, elle ose l'humour à son tour, ce qui sonne faux dans le décor, dans le contexte. Il sourit pourtant, en revenant lui faire face, faux air de protestation ancré sur les traits. « On va éviter Faith, merci. » Douceur du médecin qui se répand, à tâcher de la canaliser comme il a pu le faire auparavant, pour éviter aussi à son propre coeur de manquer trop de battements. « J'ai hâte de te revoir, t'as pas idée. » Comme si elle lui manquait déjà, à la seule impression de sentir le temps les détacher. Fatalité qui leur colle à la peau, à mesure que le train ralentit. Et il enregistre tout ce qu'elle lui dit. Accepte, sans fausse modestie, ce qui le gardera en vie pendant une année. « J'aurais jamais cru qu'on pouvait aimer autant. » Confession quand le train entre en gare, que les mots se précipitent dans l'urgence. Lèvres qui trouvent celles du médecin, poigne qui se resserre dans la nuque de la mutante, respiration en suspens. Arrêter le temps, au moins pour s'imprégner de la chaleur du baiser, mémoriser encore et encore le goût d'une bouche qu'il ne pourra oublier.

Et se détacher, à contre-coeur, répéter comme un écho. « Reste en vie, ou j'en crèverai. » Et sentir le coeur qui implose, percute les côtes, perdu dans le bleu des yeux. Ne pas se contrôler quand les lippes reviennent aux siennes, s'y amarrent dans une ultime danse passionnelle. Amour qui se répand, il a encore les yeux fermés quand l'arrêt est énoncé dans le haut parleur. S'éloigne de lui même, main calée en lisière de sourcils et paupières qui refusent de se soulever. Il ne la verra pas partir. Il ne la verra pas partir, pour s'empêcher de la suivre.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)   je te retiens du bout des doigts (faithzekiel) Icon_minitimeJeu 21 Fév 2019 - 21:24



Goobye.





Se rencontrer. Se détester. Se quitter. Cercle vicieux qui fut brisé. La mutante ne saurait dire si elle heureuse de cela, ou si plus que jamais, la culpabilité venait la dévorer à l'idée qu'il méritait mieux. Mieux que quoi ? Qu'elle ? Sans doute un peu. La gamine ne se voyait pas comme une chance, mais plutôt comme une contrainte. Comment lui dire qu'il pouvait encore l'abandonner ? Qu'elle comprendrait, parce que toute sa vie, elle abandonna ses proches pour le pire et le meilleur. Il pourrait le faire, ne jamais la retrouver et refaire sa vie. Voilà ce qui la bouffait, en réalité. Elle croyait en sa capacité à survivre, mais craignait une triste réalité : l'idée qu'il pourrait l'oublier. Cette idée allait la tuer, lentement, pour finalement se terminer le jour où elle serait seule sur cette île, à espérer. Parce que cela serait une année, à implorer la vie de lui offrir une chance de continuer cette folle aventure. Faith Cunningham regrettait à cet instant précis, parce que jamais, elle ne fit face au douloureux choix de l'abandon : rester ou partir. Aujourd'hui, elle goûtait cette liqueur amère, ce choix cornélien, mais qui offrait du baume à ses maux. Qu'importait, la souffrance d'une année, quand son linceul serait déposé aux côtés de son amour éternel. Une année, pour une vie loin de ce pays. Qu'importait que le coeur se serre, cette impuissance dans les mots, cette fragilité dans les lèvres. Les deux étaient esclaves du passé, des choix idiots et des passions révolutionnaires. Ils voulaient changer le monde, mais aujourd'hui, le monde venait se venger. Le prix à payer de la révolution était lourd, et il fallait accepter l'idée qu'ils étaient responsables. Elijah ne fut qu'un pion. Constance, ne fut jamais une reine. Il était désormais trop tard pour accuser les fantômes, parce qu'eux, étaient passés à autre chose : ils étaient sous terre en train de nourrir les vers. Coupables, pas complices de ce malheur qui hantait ces deux petits cœurs.


« Si, crois moi, une petite. »  Du temps qu'elle passerait à s'interroger sur ce qui était en train d'arriver.  Une idée, du temps à attendre. Du poids qui allait dévorer ses entrailles. Personne n'y aurait cru, même pas elle, d'ailleurs. Parce qu'il semblait improbable que ce couple marche. Après tout, il était tout ce qu'elle détestait, tout ce qu'elle méprisait : un individu qui avait lâché ses valeurs au profit d'une connasse. Cette fois, elle ravisait ses positions. Parce que pour la première fois de sa vie, la mutante, ferait de même. Il y avait donc assez d'amour, pour tout révoquer. Pour la première fois de sa putain de vie, elle allait se battre pour quelqu'un. Elle renonçait à sa défense aveugle des mutants, à sa guerre contre les mentalités, pour finalement s'enfoncer dans une nouvelle réalité, que jamais, elle ne pensait connaître : une vie ou elle faisait le choix d'espérer vivre demain. Leçon terrible, qu'était celle de l'amour. Parce que rien n'était plus égoïste qu'un individu amoureux, et pourtant, elle semblait s'en moquer. Pourtant, cet amour, avait brisé Ezekiel une première fois avec Constance. L'arrêt annoncé, langue qui se dénouait pour rencontrer sa partenaire. Un adieu, bercé par les mots du médecin. Cela fit naître un rictus sur ses lèvres. Elle était celle qui risquait le plus de crever : bonne conscience de la réalité qui allait s'annoncer. Yeux qui retenaient des larmes. Parce qu'elle fut toujours douée pour ça, Faith, pour retenir ses cris et ses pleurs. Alors, elle se redressa d'un geste sec, attrapant son sac à dos et celui à main. Le strict minimum, et rien, qui ne pourrait apporter des soupçons sur sa personne. Se penchant fugacement sur sa joue, paume sur sa voisine, caressant sa chair une dernière fois.  « Mon seul et unique amour. » Puis elle se redressa sans lui laisser le temps de répondre, s'en allant, le coeur lourd, mais retenant ses sanglots.

Ce fut une fois face à la sortie, tandis qu'elle était derrière un gosse, que son ventre se noua, que sa peur sembla la dévorer. Alors que le soleil vint éclairer son visage et que lentement, les larmes venaient à se déverser sur ses joues. En silence, tentant en vain de calmer ses pleurs. Elle resta silencieuse, son visage parlant pour elle. S'éloignant du train, la tête haute, le visage brisé par l'eau qu'il entassait sur ses joues. La solitude semblait venir lui enrouler la poitrine, la paranoïa attrapa sa main en lui chuchotant avec perversité « tu m'as manqué ».






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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)   je te retiens du bout des doigts (faithzekiel) Icon_minitimeDim 5 Mai 2019 - 16:06


main dans la main, plus rien n'existe, plus rien de rien
Paupières qui s'abaissent, palpitations en fond de poitrail, l'organe se déchaîne et dans ses veines, ça déraille. Sensibilité à fleur de peau, les muscles qui s'écorchent à réprimer l'impulsion de la suivre, l'éloignent un peu plus de la sortie pour placarder sa paume à la vitre. Bleu des yeux qui se délave, pâleur sur les traits mortels et c'est sa silhouette qui apparaît sur le quai. Envie d'hurler, Zeke, envie de se débattre contre le soupçon de raison qui persiste. Celui qu'elle lui a insufflé, au coeur troublé, faiblesse que le médecin réprime en tâchant de respecter leur volonté. Plus aisé à dire qu'à faire, à songer qu'à accomplir. Sur le bout des lèvres c'est son odeur qui persiste, celle qui s'estompera dans l'après-midi.

A droite, le myocarde se tord, nausée qui se dessine quand elle finit par disparaître, noyée dans la foule, paysage qui se remet à défiler sans but précis. Une bonne paire d'arrêts encore, avant qu'il ne se décide à quitter le train, poser le pied à terre sans s'y sentir chez lui. Utah pour abris, village paumé dans les environs de Salt Lake City. Plus rien n'a de sens quand la valise se saisit, strict nécessaire enfermé au bout de sa poigne crispé. C'est ça que ça fait, d'être perdu, pour de vrai. Anéanti l'humain qui chemine, s'attarde sur un banc, à contempler l'étendue désertique. Un an. Comme une sentence, l'oeil qui se jette sur le cadran de sa montre qui s'est arrêtée. L'arme qui pèse lourd contre sa hanche, enfouie sous la ceinture, dissimulée par la veste. De bonne prestance, le médecin, s'intégrera bien dans le décor, sans doute. Le temps qu'il faudra. Le temps qu'il tiendra. Âme soeur dérobée, y'a le vide au fond de ses prunelles qui ne saura pourtant que persister. « J'vous emmène où ? » Qu'on lui hèle, par la fenêtre du pick-up. Première fois que le Blackwell fera du stop en plus de trente années de vie. « Le village le plus proche.  » Et dans son sillage, plus rien qu'une traînée de poussière.
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je te retiens du bout des doigts (faithzekiel)

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