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 The good, the bad and the ugly [mattarlie]

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Matthias Callahan
Matthias Callahan

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SUR TH DEPUIS : 10/12/2016
MessageSujet: The good, the bad and the ugly [mattarlie]   The good, the bad and the ugly [mattarlie] Icon_minitimeSam 24 Juin 2017 - 0:50

The good, the bad and the ugly
Look at you, feeling all good. You can't resist. Have to be all up in it. Don't, it feel great, talking shit. I let it go. Why don't you just leave me alone ? My heart's gonna break from the fall. Holding on to petty things, feeling all the hate it brings. Why don't you just leave me alone ?

La douleur était sourde contre sa tempe, résonnant dans son crâne comme un coup de tambour. Pulsant au rythme de son cœur. Son ouïe pourrait presque l'entendre battre. En réalité c'était comme s'il n'entendait que ça, couvrant le son répétitif et intrusif des machines. Entêtant, agaçant… Bip…
Son cœur qui l’éveilla dans un sursaut, appuyé par le son du moniteur, ouvrant douloureusement ses paupières sur la lueur du jour, filtrant par la fenêtre. Pourtant il aurait simplement voulu fermer les yeux et s'endormir. Sans doute pour ne plus jamais se réveiller. Qu'importe. S'il pouvait ne plus entendre ses propres gémissements, chaque fois qu'il bougeait, c'était un mal pour un bien. Cependant, même le sommeille ne semblait pas vouloir l'étreindre, malgré sa fatigue, ses nuits étant emprunt de cauchemars. Et ce balai incessant de médecins et d'infirmières, que sa mauvaise humeur renvoyait à chaque fois, sans qu'aucun n'ait pus l'approcher à moins de deux mètres…
L'homme se redressa sur son séant, guettant la porte d'entrée quelques instants, se prenant à rêver du jour où il pourrait enfin la franchir pour rentrer chez lui. Son regard se fit glacial, à l'entente des bruits dans le couloir, s'apprêtant à mettre au défit de s'approcher quiconque voudrait franchir ce seuil. C'état son quotidien à Matthias, et ce depuis plus d'une semaine. Dés lors qu'il avait quitté la salle de réveil. Le chasseur n'avait jamais été un bon patient, Ezekiel pouvait en attester. Cependant, son humeur semblait bien pire ici. En effet, il ne laissait vraiment personne s'approcher, cueillant n'importe qui voulant entrer, de ce regard que ses collègues lui connaissaient si bien. Lorsque l'un s'aventurait dans son espace de travail, sans y être préalablement invité. Et lorsque ça ne fonctionnait pas, ni même ses mots acides, il en venait à leur jeter au visage tout ce qu'il pouvait avoir à porté de main. Cependant, ses blessures nécessitant des soins au moins deux fois par jours, il ne finissait par devenir qu'un patient difficile comme un autre, et avait le droit à sa dose de clamant, le temps que le personnel soignant puisse faire son travail. Ça et les entraves. Ça n'avait rien de très réjouissant, mais c'était plus fort que lui. Au bout de cinq jours de ce traitement, le brun finit par se laisser amadouer par un infirmier. Direct, possédant l'empathie d'une petite cuillère, mais avec une patience extrême. Même s'il allait s'en dire qu'Il le lassait faire pour se débarrasser plus rapidement de lui.
Le personnel soignant ne se trouvait pas le seul à subir l'assaut de ses humeurs, reçu comme un chien dans un jeu de quille. Matthias rejetait n'importe laquelle de ses visites, boudant également le téléphone, qu'il avait fait enlever. L'homme repoussait tout le monde, famille comme amis. Sans doute devaient-ils penser que c'était par fierté mal placé. Qu'il se refusait à ce qu'il le voit dans cet état. Ou pour ne pas se prendre remarque et remontrance, d'avoir bien faillit être tué par un mutant, visiblement plus fort que lui. Bien sûr il y avait un peu de ces raisons, mais ce n'étaient pas les principales.
Il avait reçu les résultats de son dépistage, son père les lui avait déposés. "Négatif"…Le chasseur avait plusieurs fois relu ce mot, inscrit en toutes lettres, un mot qui ne pouvait être qu’une certitude. Cette certitude il l’avait eut dans la file d’attente, comme pour son père, sa sœur, et même Noeh. Le sang des Callahan était pur, il ne pouvait pas être entaché par le gène des mutants. Cette certitude il l’avait eut. Et pourtant… Même s’il savait que cette mutation ne pouvait pas venir de lui, qu’il en était même à présent débarrassé, le doute c’était installé en lui, en même temps que la douleur. Une douleur contre laquelle il n’était pas sûr de pouvoir résister longtemps. Ou même de vouloir résister.

Son regard se tourna vers la porte, surpris de ne pas encore avoir vu son aide soignant attitré la franchir. Mais peut être que ce n’était pas encore l’heure. Qu’elle heure était-t-il d’ailleurs ? Matthias était complètement désorienté, c’était ainsi depuis qu’il se trouvait ici, et ce n’était pas près de changer. Ça l’agaçait d’ailleurs d’être cantonné à l’espace de cette seule chambre, cloué dans ce lit qui n’avait rien d’agréable. Il serait bien sortit, juste marcher dans le couloir, ou prendre l’air. Cependant la seule présence des autres personnes le dérangeait. Reculant face à leur proximité. Refusant ne serait-ce qu’un effleurement. L’homme frisait presque l’agoraphobie. Lui qui n’avait jamais été du genre très sociable, ça ne le changeait pas vraiment en un sens.
Soupirant, son regard se porta sur la fenêtre, se demandant si elle finirait par s’ouvrir d’elle-même, s’il la regardait assez longtemps. Cependant le mode manuel paraissait mieux fonctionner. Mais il fallait se lever, et quand on est relié à tout un tas de machine, ce n’est pas chose aisé. Cependant il avait besoin d’air, et aucune envie d’appeler une infirmière pour le faire.
S’accrochant à sa perfusion, le chasseur serra les dents pour glisser de l’autre côté du lit, maintenant par instinct sa cuisse meurtrit. Une blessure qui risquait de ne pas se remettre de si tôt. Ce n’était pas demain la veille qu’il allait se remettre à courir les rues, pour chasser ces maudits dégénérés. Bien que étrangement, ça lui semblait le cadet de ses soucis. Ça et l’évasion de Lancaster, dont la nouvelle lui était parvenue. De toute façon, le Callahan ne s’était jamais sentit l’obligé de cet homme. Il possédait déjà assez de chien à sa solde, et lui n’était pas le genre que l’on tient en laisse. Puis l’arrivée de la milice changeait la donne pour les hunters. Bientôt, avec le nouveau gouvernement en vigueur, leur tâche deviendra obsolète, à moins d’en faire leur métier à plein temps. Ce qui était également hors de question pour lui. Devoir répondre de ses actes à quelqu’un dans le cadre de la chasse, non merci. Le seul à qui il en devait, c’était à lui. Ou éventuellement à son père.

Perdu dans ses pensées, son regard se perdit par delà la vitre, toujours aussi close. Ses pieds nus se posèrent sur le sol froid, incertains, cherchant où positionner son poids. Semblable à un jeune faon nouveau né, Matthias se dressa sur ses jambes, le poing crispé sur la barre de sa perfusion, blanchissant ses jointures sur sa peau déjà pâle. Mais le mal irradia de sa jambe jusque dans son dos, le renvoyant irrémédiablement sur le matelas dans un juron. Et la machine qui emballa de nouveau, sous son rythme cardiaque, dû alerter le personnel soignant. Le brun lui jeta un regard noir, mais douloureux, le faisant finalement consentir à sa dose salutaire de morphine. Tant pis, pour l'heure cette fichue fenêtre restera close…
Un bruit à la porte attira son attention. Sans doute quelqu'un venait-il de frapper, cependant il s'en fichait, peu enclin à répondre. Seulement la porte s’ouvrit quand même, timidement, sur un homme qui ne semblait pas savoir où se mettre. Ca s'entendait dans sa voix.
- « Monsieur Callahan, l'interpella-t-il d'un ton peu assuré, comme s'il s'apprêtait à se prendre un téléphone sur la tête, quelqu'un voudrait vous voir.
Le hunter se crispa en l'entendant. Décidément, n'avait-il pas été assez clair dans "pas de visite" ? Il avait refusé son père, sa sœur et même Camille. Alors quelqu'un… Machinalement ses doigts attrapèrent le bas de cette maudite blouse, dont il se demandait toujours si elle était assez serrée dans la région basse, ne laissait apparaitre aucune zone qu'il ne destinait à personne d'autre qu'à lui même.
- Si ce n'est pas Steven, vous pouvez bien aller voir ailleurs si je m'y trouve. Cracha-t-il.
De toute façon il savait très bien que ce n'était pas Steven. L'infirmier passait quand il le devait, et marquait toujours son entré d'un simple "yo", frappant à la porte tandis qu'il l'ouvrait. Sans tac, sans gène.
- Mais elle insiste vraiment. Appuya l'importun. Elle dit qu'elle est votre compagne…
Matthias manqua bien s'étouffer, mais seuls ses sourcils froncés marquaient son agacement, la morphine faisant lentement son office.
- Je vous demande pardon ? Siffla-t-il en se retournant à demi. Et pourquoi pas sa fiancé, ou sa femme, tant qu'on y était ? J'en ai rien à faire, ça pourrait être le maire, ou le président, j'ai dit pas de visite ! Fichez-moi le camp !»
Ce casse pied pouvait bien dire ce qu'il voulait, il ne voulait voir personne. C'était son droit, et rien ne pourrait l'y forcer.
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Charlie Kessler
Charlie Kessler

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MessageSujet: Re: The good, the bad and the ugly [mattarlie]   The good, the bad and the ugly [mattarlie] Icon_minitimeLun 3 Juil 2017 - 20:43


the good,
the bad and the ugly


Quand elle avait appris qu’il était à l'hôpital au détour d’une conversation sur un forum de discussion dissimulé dans les méandres du darkweb, elle avait d’abord lentement cligné des yeux devant le message. Matthias est blessé, elle avait froncé les sourcils, tapé une réponse aussi laconique que dubitative. Hospitalisé, là elle avait juste cligné des yeux. Très lentement, pour laisser le blond cendré de ses cils faire un beau rideau devant le gris sans vie. Cacher ses pensées autant que ses billes d’argent.
Blessé, blessé, blessé qui courrait en boucle dans sa tête comme une litanie cruelle. Blessé, blessé, elle n’avait même pas daigné lui dire son vrai nom ! Il ne savait même pas ! Blessé sans jamais avoir compris que sa famille n’était pas totalement morte -sa famille du bon côté, en tout cas-, qu’elle ne s'appelait ni Silver ni Katherine, surtout pas Katherine en fait. C’était bien trop cruel, pour elle plus que pour lui.
Elle avait un plan, un vrai, sur le long terme. Elle n’avait jamais eu envie de débarquer au milieu d’un repas de famille des Callahan pour révéler sa présence, parce que ça aurait été stupide : elle préférait être sûre de ne courir aucun danger. Son cousin avait donc été sa porte d’entrée pour la famille de hunters et elle avait abusé de sa position dominante en terme d’informations. Elle l’avait contacté sous couvert d’anonymat, bien cachée sous ses pseudonymes, et elle avait commencé à travailler avec lui. Indic, opératrice, chasseuse à ses côtés. Son regard attentif et son esprit alerte pour comprendre qui était cet inconnu avec lequel elle partageait la moitié de son sang.
Et ce qu’elle avait vu lui avait plu. Il était sale, il était brutal plus qu’à la limite de la cruauté, il ne rangeait pas ses jouets, mais Callahan était efficace. C’était ce qui comptait le plus pour la Kessler survivante. Ca, et la mentalité de fanatique qu’ils partageaient plus que manifestement, preuve évidente qu’il était un homme bien. Légèrement moins extrémiste qu’elle, peut-être, mais ce n’était pas un soucis : tout le monde ne pouvait être prêt à se salir autant les mains pour le Bien Commun.

Mais il était blessé, là. A l’hôpital, l'hôpital, en danger potentiellement, et elle devait le voir. Ce n’était pas une question de vouloir, c’était une question de besoin, le genre viscéral : s’il mourrait là bas, elle perdrait un des rares membres de sa famille. Si Matthias y restait -il n’avait pas intérêt !- ils ne seraient plus que trois, et ce n’était pas possible dans son esprit. C’était trop, de risquer de perdre ça.
Jamais Charlie ne s’était habillée aussi vite que ce jour-là. Elle se débarrassa de sa tenue de repos -un short gris, un hoodie duveteux et c’était tout-, sauta dans sa douche, fit même l’effort de mettre un soupçon de maquillage puis elle tâcha de choisir des vêtements. Comment devrait-elle se présenter ? Peut-être que les visites étaient réservées à la famille. Un ricanement lui échappa à cette pensée, puisqu’elle en faisait partie sans pouvoir se présenter comme telle. Quoi que… Elle avait une idée. Une très bonne idée. Un plan B qui ne pouvait manquer de marcher, au cas où le plan A, “entrer simplement sans justifier”, ne marcherait pas. Nouvelle ombre de rire, et elle tendit la main vers un de ses cintres.

Ce fut une jeune femme avec un léger charme printanier qui entra dans l'hôpital. Belle robe longue à motifs d’oiseaux, une écharpe grise en laine, un cardigan, tous ses airs de respectable demoiselle mobilisés pour l’occasion. Elle avait même pensé, si d’aventure elle en avait besoin, à prendre des bottes à talons plats au lieu de ses compensés habituels. Chaque détail, soigneusement calculé pour ne rien laisser au hasard.
Bien entendu, on ne la laissa pas entrer simplement dans la chambre. Lorsqu’elle s’enquit d’où elle pouvait trouver Callahan, Matthias, l’infirmier eut un air légèrement triste et un mouvement de tête signifiant clairement “non” avant de lui expliquer qu’il refusait la moindre visite. La seule pensée de la chasseuse fut que son cousin était un bel enfoiré d’associal sur le coup, puis elle contra l’objection.

- Je suis de sa famille…
- Désolé madame, il refuse de voir son père également… Je ne peux pas vous aider.

Mais quel… Quel trou de balle. Quel gros débile !

- Mais… Mais…

S’il voulait la jouer comme ça, elle allait juste prouver son intelligence largement supérieure et ses talents d’actrice. Le joli visage à la peau pâle se tordit légèrement, modifié par la tristesse Sa voix se bloqua dans sa gorge et ses paupières commencèrent à papillonner plus vite.

- Je suis… Tout le monde, vous êtes sûr ?
- Désolé madame. Je peux lui dire que vous êtes passée.
- Je ne veux pas qu’il sache que je suis passée, je veux le voir. Je dois le voir, vous comprenez ?

Un énorme sanglot, des mains tremblantes, une larme juste là, sur le bord des yeux, pour emporter un peu de mascara.

- Je suis sa compagne, il ne peut pas refuser de me voir !

Le pauvre infirmier sembla soudainement bien moins sûr de lui. On ne l’avait pas prévenu de l’existence d’une madame Callahan, et il ne semblait pas enthousiaste à l’idée d’être observé par la moitié de la salle d’attente où se déroulait la scène alors qu’il avait une demoiselle perdue devant lui.
Et Charlie le voyait bien.
Nouveau sanglot. Main à la bouche, pour essayer de s’en remettre, quelques pas erratiques dans la pièce.

- Il me quitte, c’est ça ? Il me quitte à l’hôpital ? Oh mon dieu !
- Madame, calmez-vous, je…
- Non non non, je ne veux pas, il ne peut pas… Pas après… Non, non, Dieu, pitié…

Putain mais cède, enflure d’infirmier. Cède ou je t’humilie !

- Je croyais que…

Sa main libre vint se poser sur son ventre. Tournée à moitié vers le public, pour que les mères de famille voient, comprennent bien avant le personnel soignant.

- Pitié, je dois vraiment le voir. Il ne peut pas me quitter ! Il ne peut pas refuser de me voir ! J’ai des choses à lui dire, je vous en supplie, c’est important !
- Madame, ce n’est…

MAIS TU VAS CEDER OUI !

- Je suis enceinte !

Lancé dans un cri de détresse absolu, avec toute la douleur du monde dans la voix, avec le visage déformé par la tristesse.

- De lui ! Et il le sait pas ! Il faut que je lui dise, c’est important, et s’il ne sortait jamais ? Il mourrait sans savoir ? Vous ne pouvez pas !

Enfin, des premiers signes d’abandon du combat : le pauvre homme attaqué moralement regardait de plus en plus souvent les autres personnes présentes comme pour leur demander leur avis, et elle savait parfaitement qu’ils étaient de son côté. Qui ne serait pas dans le camp de la pauvre femme enceinte morte de peur ? Il ne manquait pas grand-chose. Peut-être un peu d’humiliation ? De l’hystérie ?

- Il faut qu’il assume son coup de reins à Manhattan ! Il a dit que c’était vrai, qu’il y avait quelque chose… Mon dieu, il a menti, il a forcément menti… Non, non, je peux pas… Mon chef va me tuer ! Mon père va me tuer !

Mains dans les cheveux, pour tirer un peu, forcer le trait.

- Madame, calmez-vous, je vais…
- Papa... Il ne voulait pas que je parte, il avait peur… Je suis morte ! Il va savoir pour mon enfant et il va savoir que je suis larguée et que j’étais qu’un flirt… Non, non, ça va aller, pitié… Pitié c’est qu’un cauchemar.

Respiration trop rapide, arythmie totale. Un peu de crise d’angoisse, pour votre plus grand plaisir ? C’était gratuit. Ca lui faisait plaisir.

- Je vais me réveiller, je vais me réveiller, il sera là et il me sourira et il me prendra dans ses bras. Il fait toujours ça.

Le gris noyé de larmes droit dans les yeux de l’infirmier, pour qu’il puisse savoir que c’était en partie de sa faute. Si tu me laisses pas passer, je t’abats.

- Pitié… Pitié, monsieur…
- … Suivez-moi.

MERCI SOMBRE ABRUTI ! ENFIN !
Elle le suivit donc, toujours en fausses larmes, jusqu’à ce qu’il la fasse s’arrêter devant une porte pour l’annoncer. Elle entendit parfaitement la voix de son cousin, sourit mentalement de le voir si grognon. Elle sentit toute la peur de son guide dans sa manière de se cacher derrière le mot compagne. Il n’y avait plus qu’à rentrer de nouveau en scène.

- Matthias !

Échevelée, désespérée, mais très digne dans les pleurs, la dernière enfant à porter le nom de Kessler entra dans la chambre. L’aide-soignant en profita pour s’éclipser en marmonnant qu’il n’était pas loin, si jamais, qu’il n’y avait qu’à appuyer sur le bouton. Il ne devait pas avoir envie de se retrouver dans une dispute de couple, avec ce qu’il savait de leur relation.

- Pourquoi tu me fais ça ? A moi ! Refuser de me voir, avec… Tout ça…

Elle continuait son cinéma, tout à fait, et elle ne s’en amusait pas. Mais encore quelques secondes de ce cirque et elle serait tranquille : elle n’attendait que d’être sûre de leur tranquillité. En attendant que ce soit le cas, elle s’avança vers le lit, essuyant le maquillage qui avait coulé en même temps que les dernières traces d’eau sur ses joues.

- C’est cruel.

Merveilleuse démonstration de voix larmoyante accompagnant une expression des plus amusées.

- Je suis ta compagne, ou pas ? Tu me quittes c’est ça ?

Des boîtes qu’elle sortit de son grand sac, toutes enveloppées de papier de soie beige. Elle ne fit pas la bêtise de s’asseoir sur le lit ou de lui tendre ses cadeaux, se contentant plutôt de pencher la tête sur le côté et de lui sourire légèrement avait de souffler ses mots.

- Je mérite un oscar, monsieur Callahan ?

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Matthias Callahan
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MessageSujet: Re: The good, the bad and the ugly [mattarlie]   The good, the bad and the ugly [mattarlie] Icon_minitimeVen 7 Juil 2017 - 12:13

The good, the bad and the ugly
Look at you, feeling all good. You can't resist. Have to be all up in it. Don't, it feel great, talking shit. I let it go. Why don't you just leave me alone ? My heart's gonna break from the fall. Holding on to petty things, feeling all the hate it brings. Why don't you just leave me alone ?

De la scène qui se déroulait à l'accueil, à quelques pas de sa chambre, devant une bonne dizaine de personnes, Matthias ignorait tout. Il n'entendait pas les éclats de voix qu'entrainait cette mascarade, faisant échouer son plan de vouloir jouer les parfaits asocial. Pour lui, signifier directement au personnel accueillant qu'il ne souhaitait recevoir aucune visite, ca lui simplifiait grandement la tâche. Ça lui évitait également de devoir les virer lui même. Bien que la pensée que cela pouvait blesser ses proches ne l'avait nullement effleuré. A vrai dire il s'en moquait.
Le hunter se complaisait dans sa solitude, et ce depuis toujours. Alors rester seul avec lui même ne le dérangeait pas le moins du monde. Tout du moins, seul avec sa mauvaise humeur quotidienne, sa douleur, ainsi que ses névroses naissantes, qu'il choisissait tout simplement d'ignorer. Comme beaucoup de ses sentiments d'ailleurs, qui lui paraissait bien trop contradictoire. C'était bien plus simple ainsi. On pouvait considérer ça comme de la fuite, ou de la lâcheté peut être. Seulement l'omission n'avait jamais fait de mal à personne. L'homme préférait, de loin, taire une vérité, plutôt que de s'embêter à inventer un mensonge plus ou moins logique. Une des raisons pour lesquelles il ne souhaitait voir personne. Ne pas avoir à affronter les regards, devoir des explications, dire ce qu'il c'était passé… En réalité lui même l'ignorait.
Blessé par un mutant, c'est bien là tout ce qu'il savait. Pour le reste, la semaine précédent son séjour dans ce maudit hôpital, n'était qu'un immense trou noir. Quelque part il n'allait pas trop s'en plaindre. Qu'est ce que c'était une semaine, à côté d'une vie ? Il aurait également put avoir des séquelles. Mais non. Il avait juste perdu quelques jours. Quelques jours qui pourraient lui revenir, selon les médecins. Mais si rien ne lui revenait, il s'en fichait pas mal aussi. Certaine chose pouvait bien rester dans l'oubli.
Par moment, le hunter se prenait à penser que s'il pouvait oublier plus d’évènements, il se porterait peut être mieux. A l'heure actuelle, la seule chose de sûr c'est que son humeur serait plus au beau fixe lorsqu'il sera remit. Ce qui n'était pas demain la veille. Néanmoins, le brun n'avait besoin de personne pour s'occuper de lui. Son père c'était très bien chargé de lui donner toutes les armes pour qu'il puisse s'en sortir tout seul. Lui qui avait toujours été parfaitement indépendant. Peut être que sa vie aurait été différente, si sa mère n'était pas morte. Seulement on ne pouvait pas se baser sur des si. Il n'avait pas eut besoin d'elle. Il se débrouillait parfaitement tout seul…
Si parfaitement qu'il s'en trouvait réduit à demeurer le cul visser sur ce matelas, à observer d'un regard vide cette fichu fenêtre, toujours autant fermée. Ses poumons réclamant un air plus frais que celui de cette pièce. Plus frais, surtout moins aseptisé. Pouvoir sentir le vent caresser sa peau meurtrit, et le soleil réchauffer ses os. Et peut être capter des odeurs de nicotines, dont il était privé depuis plus d'une semaine. Bien qu'il ne faisait pas partit de ces personnes fumant comme un pompier, les rares qu'il s'octroyait pour se calmer les nerfs lui manquait terriblement. Et le sevrage était un dur. Même s’il semblait avoir trouvé un autre type de drogue. Ce qui en soit n'était pas forcement une bonne chose.
Ses doigts massèrent cette maudite cuisse qui l'empêchait de se lever, la légère décharge qu'il ressentit lui indiquant que la morphine faisait son effet. Ce n'était pas là de petite blessure. Il avait des trous dans le corps, comme un maudit gruyère, et sans doute aurait-il besoin de greffe de peau. Mais surtout de rééducation. Ce qui l'enchantait bien moins, le Callahan. Le voici cloué dans la peau du demi-crétin… Bien qu'il savait pertinemment, avant de la subir à ce niveau, à quel point la douleur pouvait rendre amer. Même si pour lui, l'amertume faisait partit intégrante de son caractère.

Pas de visite… C'est vraiment ce qu'il souhaitait, jusqu'à ce qu'il soit guérit. Jusqu'à ce qu'il aille mieux physiquement, et moralement. Que personne ne puisse découvrir le moindre de ses troubles, la moindre de ses faiblesses. Jusqu'à ce qu'il soit redevenu pleinement lui même. Quelque soit le temps que ça prendra. Et puis les Callahan se trouvaient être des habitués de ce lieu. Ne pas avoir à s'y rendre devait être une aubaine justement. Cependant tout le monde ne l'entendait pas cette oreille. Surtout elle…
Une colère remontait lentement le long de son estomac, lorsqu'il n'avait pas reconnu la présence, ainsi que la voix de son aide soignant. Si Matthias avait eut connaissance du tour de cochon qu'on lui jouait, il aurait piégé sa porte. A chacun de ses mots, ses doigt se crispaient sur ce drap qui masquait sa presque nudité. Se retenant de lui jeter tout et n'importe quoi au visage. Sauf que malheureusement, à part ses oreillers il n'avait plus rien à lui envoyer. Et ça ne lui ferait pas suffisamment de mal. On avait eut la bonté de lui retirer, tout ce dont il pourrait se servir comme projectile. Une nouvelle preuve que "on" est un con. Comme le mentionnerait si familièrement une certaine "règle" de français.
Le brun le fusilla du regard, ses iris trahissant néanmoins la prise, très récente, de son anti douleur. Son visage fermé ne dénonçait en rien le sursaut de surprise qu'il avait eut, en entendant la voix de la jeune femme. En réalité l’homme ne s’étonnait plus vraiment de rien. Bien qu’elle soit la dernière personne qu’il s’attendait à voir ici. A ses yeux elle n’était que la fille qu’il connaissait sous le pseudonyme de Silver, ainsi que sous un prénom qui devait être faux. Cependant il s’en fichait pas mal de son identité. Elle n’était même pas une amie, au mieux une informatrice, une indic. Très bonne dans ce qu’elle faisait, mais elle n’était qu’une connaissance parmi d’autre. Une connaissance encombrante qui plus est.
Matthias ne retint même pas l’aide-soignant, qu’il aurait volontiers tué, pour l’avoir amené ici, et surtout le laisser avec elle. Ses yeux se plantèrent dans les siens, tandis qu’il la regardait sans la moindre réaction, sans vraiment comprendre de quoi elle lui parlait, ni ce qu’elle lui voulait. La seule question qui s’imposait à sa pensée étant : "pourquoi diable était-elle là ?". Si elle avait l’intention de le tuer, qu’elle le fasse maintenant, comme ça il pourrait être enfin tranquille. Et surtout débarrassé de sa présence.
Le silence qui s’installa entre eux fut lourd de sens. En réalité il se demandait, s’il la regardait assez longtemps, ferait-elle toute seule le chemin inverse jusqu’à la sortie ? Non ? C’était toujours bien d’espérer… Ses paupières se baissèrent avec lourdeur, pour se relever avec une certaine difficulté. Il était vraiment épuisé, et cette visite se trouvait être la dernière chose qu’il avait envie, ainsi que la force, d’endurer. En vérité, l’homme pesait ses mots sur ce qu’il pouvait bien lui répondre.
- « En effet… Lâcha-t-il enfin, d’un ton qui n’engageait en rien à avoir une conversation des plus longues. Ce qui serait cruel, ce serait de te refuser l’oscar, de la pire des menteuses qui puisse exister. Et oui, je suis au regret de te dire, que ce n’est pas moi qui te quitte… c’est toi. Son bras se tendit vers la porte. La sortie c’est par là. Merci d’être passé.
Non, le hunter n’était pas d’humeur à supporter la présence de quelqu’un, et encore moins une telle mascarade. Le seul fait qu’elle se trouve dans la même pièce qui lui, suffisait à le mettre mal à l’aise. Et ce n’était pas seulement dû au fait de sa tenu. Le son intrusif du moniteur appuya une nouvelle fois les palpitations de son cœur, soulignant cette absence de sérénité. Fusillant la machine du regard, il débarrassa son doigt de l’oxymètre de pouls, puis débrancha carrément la machine. Ça, il savait faire. Il s’agirait que le personnel ne s’imagine pas, qu’elle était en train de l’étouffer avec son oreiller. Bien qu’elle en aurait très certainement envie…
La morphine commençant à faire bien plus d’effet, il trouva enfin la force de se lever, mettant un peu plus de distance entre eux. Si l’on pouvait vraiment appeler ça se tenir debout, cramponner comme il était à la barre de sa perfusion. Mais au moins il pouvait enfin faire ce qu’il attendait depuis quelques minutes, qui lui semblait interminable : ouvrir cette maudite fenêtre.
Matthias se retourna vers la sus nommé Silver, les bras croisé sur le torse, s’appuyant contre l’encadrement, s’étonnant de la voire encore là. Comme s’il s’attendait à ce que la faible brise la souffle jusqu’à la sortie. On pouvait toujours espérer…
- Sinon, qu’y a-t-il de pas compréhensible dans les mots "pas de visite" ? Parce que je ne comprends pas vraiment ce que tu fais ici. Aurais-je oublié un week-end à Las Vegas ? Où nous avons follement consommé un mariage fait au pied levé, entre le black jack et une descente abusive au bar ? Parce que j’ai beau chercher, me creuser la tête… Vraiment… je ne vois pas. » Lança-t-il d’un ton aussi froid que narquois.
Sa compagne, on croirait rêver… Comment cet abrutit avait put gober ça ? Ses mains étaient vierges du moindre ornement, qui aurait put laisser prétendre le contraire. Il n’était ni fiancé, ni marier, ni même en couple. Très peu pour lui. Qu’on ne lui demande pas d’être un peu gentil, il n’était d’humeur à rien, sauf à chasser les mouches.
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Charlie Kessler
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MessageSujet: Re: The good, the bad and the ugly [mattarlie]   The good, the bad and the ugly [mattarlie] Icon_minitimeSam 22 Juil 2017 - 12:15


the good,
the bad and the ugly


“On” est un con, certainement, mais là c’était plus Matthias à qui elle accollait le sobriquet. Un gros imbécile silencieux au cul plat, voilà tout ce qu’il devenait à ses yeux, et en plus il avait l’air totalement assommé.
Morphine ? Il était en si mauvais état qu’ils soient obligé de lui donner des opiacés pour faire passer la douleur ? Si c’était ça -elle n’en doutait pas trop- alors Charlie avait bien fait de venir le voir à l’hôpital, d’avoir forcé la main à l’infirmier humilié dans la salle d’attente. Les plaies nécessitant de droguer les patients pouvaient s’avérer mortelles, elle ne voulait vraiment pas le voir mourir avant de lui avoir lancé la vérité sur sa famille en travers du visage.
Alors non, elle ne fit pas demi-tour juste pour ses jolis yeux bruns, elle resta même fermement en place en le défiant du gris d’acier de ses propres mirettes. Elle semblait l’encourager à essayer de la sortir de la chambre manu militari, ce qui la ferait certainement beaucoup rire. Le chasseuse avait été capable de mettre des adultes à terre à dix ans et même si elle ne doutait pas des capacités martiales de son cousin -elle l’avait vu tuer comme une bête féroce- elle savait parfaitement que maîtriser un blessé était dans ses cordes. Même un blessé aussi remuant et teigneux que l’autre abruti.
L’oeil torve, elle l’observa s’agiter dans tous les sens pour se défaire de son oxymètre, puis pour bouger jusqu’à la fenêtre. Un peu pathétique, non, le Callahan ? Il se traînait comme une vieille poule pleine d’arthrose, accroché à sa perfusion. Un étrange mélange de pitié et de dédain batailla un moment dans l’esprit de la jeune femme en robe d’été, à le voir ainsi diminué. L’image qu’elle gardait de lui -et la convoquer dans son esprit la fit sourire- c’était celle du chasseur aux chaussures teintes de rouge collant, puant de sang, avec un couteau qu’il nettoyait. Parce que c’était comme ça qu’elle l’avait récupéré la première fois qu’elle avait été son opératrice, et que le contraste entre eux deux avait été si frappant qu’elle avait chaque détail de la scène gravé dans sa mémoire.
Ca avait été le moment où elle avait, inconsciemment, projeté une partie de l’amour qu’elle entretenait pour son frère jamais connu sur son cousin à peine retrouvé.
Mais là, il ressemblait à une grand-mère faible et malade, et elle ne savait trop quoi en penser.

Profitant de l’espace laissé libre autour du lit de Mattias, elle s’appliqua à déballer les petites boîtes apportées pour les poser bien en ordre. Des chocolats visiblement hors de prix et des pâtes de fruits virent ainsi la lumière du jour, rangées par ordre de couleur. Elle prit du bout des doigts un petit cube rouge intense, couvert de sucre, et elle le mordit en faisant attention à être bien face au grand brun et de sa fenêtre. Il n’y avait pas de danger contenu dans ses offrandes, à part s’il était diabétique. Le message devait passer.

- Tu as donc oublié ce week-end… Je suis si triste, Matthias ! Si, si triste que tu aies été trop alcoolisé pour te souvenir de ce merveilleux mariage, et du fait que tu m’aies posée sur le bureau de la suite et…

Soudainement, elle arrêta de parler. Tout aussi soudainement, son langage corporel tout entier changea, une tension naquit dans son dos, la lumière s’éteignit dans ses yeux. Elle n’avait plus rien de la jeune mièvre enceinte qu’elle avait si bien prétendu être mais il pouvait certainement mieux la reconnaître : ce n’était pas une nouvelle persona qu’elle prenait, c’était son vrai visage.

- Tu sais que tu es malpoli ?

Elle l’était certainement tout autant, avec son insistance à le voir, avec son cinéma juste pour arriver à entrer dans sa chambre et avec son franc-parler assassin. Elle s’en fichait, là était la vérité.

- Normalement, quand des gens viennent te visiter pour te souhaiter de bien te remettre et t’offrir du chocolat suisse, tu leur fait la bise et tu dis merci. Tu ne leur montre pas de suite la sortie. Tu ne les traite pas de menteuses même si, merci, je veux bien mon Oscar. Je pense que je le mérite plus que tu ne le crois.

Pour ce qu’elle connaissait de la politesse et de la normalité… Mais Charlie parlait avec aplomb, sans la moindre once de peur ou de doute, et elle se tenait toujours face au Callahan, yeux dans les yeux. Ils avaient la même forme… Intéressant. C’était donc une caractéristique des Kessler, les amandes étirées pour des airs de chat.

- Surtout quand ils ont des choses à te dire. Tu ne veux pas t’asseoir ? Je m’en voudrais que tu tombes sur ton fessier pas du tout rembourré à un moment de la conversation, tu pourrais te faire encore plus mal et j’aurais l’air bête à expliquer ça au gentil infirmier crédule. “Ha ! Il est tombé quand je lui ai dit que c’était des jumeaux, je suis désolée ! Je n’ai pas fait exprès !”, fit-elle avec sa voix de greluche avant de reprendre son ton bas habituel. On serait tous les deux embarrassés, aucun de nous ne veut ça Callahan. Pose ton cul quelque part.

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Matthias Callahan
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MessageSujet: Re: The good, the bad and the ugly [mattarlie]   The good, the bad and the ugly [mattarlie] Icon_minitimeJeu 14 Sep 2017 - 3:34

The good, the bad and the ugly
Look at you, feeling all good. You can't resist. Have to be all up in it. Don't, it feel great, talking shit. I let it go. Why don't you just leave me alone ? My heart's gonna break from the fall. Holding on to petty things, feeling all the hate it brings. Why don't you just leave me alone ?

S’il n’y avait pas eut la douleur, lancinante, dans sa jambe, réveillée par la station debout qu’il s’imposait, Matthias aurait très certainement perdu toute contenance. S’il avait refusé toutes les visites, mettant jusqu’à son père à la porte de sa chambre, ce n’était pas sans raisons valables. Déjà parce qu’il se refusait à ce que qui que ce soit le voit ainsi. Blessé, épuisé, aussi diminué qu’un vieillard, aussi inoffensif qu’un nouveau né. Si sa peau avait prit la teinte de la maladie, ses yeux bleus, eux n’avait en rien perdu de cet éclat vivace, mettant au défit quiconque souhaitait braver son interdiction. Son état physique se trouvait déjà être une bonne raison générale. Mais il y avait surtout son état mental, qu’il comptait bien garder pour lui. Cette peur que lui avait instillée cette saloperie de mutation. La peur d’un contact, dont il n’était d’ordinaire pas du tout friand, mais à présent la peur d’une présence auprès de lui. La ressentir était une chose, admettre qu’elle se trouvait à présent ancré en lui en était une autre. Laisser quelqu’un d’autre s’en rendre compte, ça c’était impensable. Et il comptait bien en guérir tout seul, de cette peur le Callahan. Faire ce qu’il faisait toujours : encaisser, enterrer, oublier. Puis relever la tête et en ressortir plus fort. Cependant c’était quelque chose qu’il mettait un point d’honneur à faire seul.

Par conséquent, l’attention de Silver ne l’aidait pas. Sa présence le mettait mal à l’aise. Un malaise qu’il parvenait à masquer par sa colère. Cependant, ce qu’il ne parviendra pas à masquer longtemps, c’était les sueurs froides qui lui coulaient le long de l’échine. Bien que la brise fraiche, glissant sur sa nuque, ainsi que le long de sa chemise ouverte, parvenait quelque peu à l’apaiser. Bien que l’homme le lisait bien dans son regard, cette pitié qu’il ne souhaitait pas voir. Cependant, l’état dans lequel il se trouvait était le lot de tous les hunters. Sauf que tous ne devaient pas s’en sortir aussi bien, après ce qui lui était passé par la tête.
Mais c’est vrai, quand on a, comme elle, le cul vissé à longueur de temps derrière un écran, des coups qui mènent là où il se trouvait, on ne devait pas en recevoir beaucoup. Comme quoi, "on" est vraiment bien un con. Qu’elle remballe donc son regard, sa comédie, ainsi que ses jugements, et aille au diable !
Ses chocolats aussi, que le brun la regarda étalé sur le lit, sans pipier mot, observant de façon presque hypnotique, une pâte de fruit finir son sort contre ses lèvres. Devait-il se sentir rassuré ? La fée Carabosse ne lui portait pas ses présents pour l’empoisonner. La belle affaire… Si elle pouvait s’en aller polluer l’air de quelqu’un d’autre…

Matthias l’écouta sans desserrer une seule fois les lèvres, ni même ses doigts amochés, crispés sur ses avants bras, à en devenir aussi blanc que les draps. Rien ne le fit réagir, de ses allusions sexuelles, à ses piques acerbes. La jeune femme aurait put dire tout ce qu’elle voulait, ses mots coulaient sur lui comme de l’eau sur un rocher. Parce que ses pensées n’étaient focalisés que sur peu de chose : sa douleur, l’envie qu’elle s’en aille, ainsi que ses paupières, qui lui semblait être de plombs sur ses yeux. La morphine l’endormait, et il n’était pas sûr de pouvoir rester dans cette position plus longtemps. Chaque muscle de son dos se bandait sous la crispation, tirant irrémédiablement sur sa blessure la plus profonde, réveillant toutes les autres plaies. A un moment, l’homme se prit à penser qu’il serait disposer à l’écouter, ne serait ce que quelques secondes, si elle avait des cigarettes dans son sac, et pas des putains de friandise. Il n’était plus un gosse... Ou bien une dose de Gin. Au point où il en était, il aurait put avaler n’importe quel alcool fort.

A la fin de sa tirade, le Callahan s’autorisa un rire. Pas un rire sincère, ni un rire nerveux. Mais ce rire assez forcé pour faire comprendre qu’il ne venait pas du cœur, sans trop l’être pour rester un minimum naturel. Un rire moqueur. Non pas parce qu’il la trouvait parfaitement ridicule, avec son prétexte fallacieux, à dormir debout, mais parce qu’elle s’octroyait le droit de lui donner un ordre. Pour qui elle se prenait ? Ils ne se trouvaient pas en situation de chasse, et elle n’était encore moins son père. Le seul qu’il autorisait à lui parler ainsi, pour la simple raison qu’il était son père. Elle… Elle était tout juste une connaissance, et son attitude la faisait réellement chuter dans son estime.
- « Ca y est ? Finit-il par lâcher après un long moment de silence. T’as finit ton cirque ? Parce que moi j’ai une question un peu plus direct : pour qui tu te prends ?
Son ton était sec, reflétant parfaitement son agacement, plus que naissant. Et le brun ne pensait pas qu’elle ait réellement envie de le mettre en colère.
- Je pense que tu passe assez de temps, à pianoter sur ton pc, pour savoir ce qu’est une violation, et une atteinte au droit privé ? J’en ai rien foutre de ce que tu peux bien penser de moi. Si je ne veux… veux et non souhaite… voir personne, c’est mon droit. Et c’est aux autres de le respecter. Parce que ce qui est malpoli, c’est de s’introduire dans la chambre de quelqu’un, lorsque sa présence n’est pas désiré.
Son ressentiment semblait monter un peu plus à chaque mot. Fallait-il s’en étonner ? Pas vraiment. Elle était directe ? Lui également. S’il y avait bien une chose que l’homme détestait, c’était bien de se répéter. Et s’il devait passer pour un connard et appeler la sécurité pour la sortir de là, et bien soit. Il était déjà le connard qui lui demandait, peu poliment de partir, alors il ne comptait pas se gêner pour ça.
- Donc, moi et mon cul plat, nous allons rester contre ce mur. Et je te dirais merci que lorsque tu auras l’extrême obligeance, de ramasser tes cliques et tes claques, et de faire machine arrière. Et là peut être que je me montrerais magnanime, et te crierais un merci par la fenêtre. Ou peut être que je te le ferais parvenir par mail. J’ai pas encore prit le temps de me décider. Siffla-t-il, d’une voix qui se voulait calme et posée, faisant exprès de marquer l’accent sur certains mots. Ou peut être que je pourrais l’écrire sur mes fesses, si ça peut te faire dégager, en le ramenant au bon souvenir de notre mariage... »
Ça, Matthias n’en revenait pas qu’elle ait osé laisser trainer ses yeux si bas, profitant de cette maudite chemise, qu’il était bien pressé de quitter pour de vrai vêtement. Si elle ne connaissait pas encore la rancune du Callahan, la demoiselle ne tarderait pas à y goûter pleinement, si elle continuait à la chercher sur cette voie.
Sans bouger d’un pouce, ses yeux clairs se heurtèrent à l’acier des siens, la mettant au défit d’insister d’avantage. Reprenant peu à peu contenance, la colère semblait réanimer des couleurs sur son visage, s’accordant sans peine avec ses ecchymoses.
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