Sujet: (gabriela), in the way of love. Dim 23 Juil 2017 - 19:11
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gabriela rivera et joren holgersen
Ça faisait des semaines maintenant que Joren était à la recherche de Gabriela. Elle avait disparu, comme ça, du jour au lendemain, sans crier gare en laissant dernière elle son fils et sa fille. Il n’était pas idiot Joren, il savait qu’elle ne s’était pas enfuie lâchement parce qu’elle n’assumait plus sa vie telle qu’elle était. Il la connaissait assez pour savoir qu’après tout ce qu’elle avait traversé pour retrouver son fils, la jeune femme ne partirait pas en laissant ses enfants derrière elle. Est-ce qu’il lui était arrivé quelque chose alors ? Est-ce qu’elle avait été tuée, son corps enterré à la va-vite, quelque part dans la forêt de Radcliff ? Ça arrivait tellement souvent dans cette maudite ville que Joren ne pouvait s’empêcher d’avoir, dans un coin de sa tête, ce scénario néfaste. Il ne voulait pas qu’elle soit morte, évidemment qu’il ne voulait pas ça, alors, il s’efforçait de faire de son mieux pour essayer de chasser cette idée de sa tête et de se concentrer sur des recherches concrètes qui pourraient lui ramener la femme qu’elle aimait. Il connaissait l’engagement qu’elle avait pris envers Insurgency et comme il n’avait pas encore quitté le cercle des hunters, il semblait que le groupe de transmutants étaient les principaux suspects dans la disparition de la brune. Les hunters avaient des secrets eux aussi, évidemment qu’il ne savait pas tout ce qui pouvait se tramer dans cette organisation, mais il entendait des choses, interrogeait ses prétendus alliés et personne ne semblait avoir entendu parler des Rivera, quels qu’ils soient, depuis un moment. C’était un nom connu parmi les chasseurs, après tout.
Il ne savait plus quoi faire pour retrouver la jeune femme, mais il n’abandonnait pas. C’était presque une bonne chose qu’il ait perdu son job au moins. Il avait la fortune familiale qui lui permettait de pouvoir faire autant de dépenses qu’il le souhaitait sans avoir à se soucier de l’état de son compte bancaire, alors, il semblait qu’il n’en avait pas besoin, pour l’instant de son boulot. Entre ses recherches pour retrouver Gabriela et les enfants à s’occuper, il n’avait pas le temps de toute façon. Evidemment, James n’avait de cesse de demander où était sa mère, le pauvre enfant, il commençait tout juste à s’habituer à son nouvel environnement qu’on lui retirait de nouveau sa mère. Silja était encore trop petite pour se rendre compte de quoi que ce soit, mais âgée de deux mois, l’enfant demandait beaucoup d’attention. Il fallait qu’il retrouve Gabriela, elle méritait bien de pouvoir voir ses enfants grandir, plutôt que d’être inlassablement séparés d’eux. James lui avait été retiré une poignée d’heure après qu’elle l’ait mis au monde et Silja, elle n’avait passé que quelques trop courtes semaines à ses côtés avant de disparaitre de la surface de la terre. Il devait vraiment la retrouver, pour elle, pour les enfants, pour lui aussi, parce qu’il l’aimait et que plus le temps passait sans elle, plus elle lui manquait. Il aurait presque pu croire qu’avec tout ça, il n’aurait même pas eu le temps de ressentir cette crevasse au fond de son cœur, mais pourtant si, elle était bien là, chaque jour un peu plus profonde, chaque jour un peu plus douloureux.
Au milieu des papiers et des pistes qui ne le menait nulle part, le hunter ne s’était certainement pas attendu à ce que ce soit un simple coup de téléphone d’une collègue de l’hôpital qui lui indique que Gabriela était de retour. Il ne l’avait pas vue lui et pourtant, d’après la jeune femme qu’il avait eu au téléphone, Gabriela était revenue depuis plusieurs jours. Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas rentrée à la maison, là où étaient ses enfants ? En plus de tout ça, la collègue en question avait indiqué qu’elle avait un comportement étrange. Il n’avait pas forcément cherché à en savoir plus avant d’emmener les enfants chez la nourrisse et de partir en direction de l’hôpital de Radcliff. Si Gabriela était là-bas et qu’elle n’avait pas donné signe de vie pour autant, il fallait bien qu’il vienne à elle pour savoir pourquoi elle agissait comme ça. Est-ce qu’elle avait une bonne raison de s’enfuir ? Il avait vu un tas de choses Joren au beau milieu du conflit entre les hunters et les transmutants, alors il était prêt à croire que peut-être, Gabriela avait jugé que se tenir à l’écart de sa famille était le meilleur moyen de les protéger, si elle avait jugé qu’elle devait agir de la sorte, il pouvait faire confiance à son jugement, mais il avait besoin de savoir, il avait besoin de réponses. Alors, arrivé à l’hôpital, il s’était rendu jusqu’au bureau de la jeune femme, il l’avait déjà retrouvée ici tellement de fois qu’il connaissait le chemin par cœur. Il frappa quelques coups contre la porte du bureau et il reconnut, bien évidemment, la voix de la jeune femme qui lui indiquait d’entrer. C’était bien Gabriela, elle était là derrière cette porte. Après quelques secondes d’hésitation et un long soupire, il la poussa la porte, pour entrer dans la pièce et l’apercevoir, juste là assise à son bureau. Il la cherchait depuis des semaines et elle était simplement au boulot. Y avait quand même de quoi être surpris, déçu un peu, vexé aussi, mais soulagé en premier lieu. « Gaby. Tu vas bien ? » C’était la première question qui passa ses lèvres alors qu’il avait l’impression de ne plus savoir par où commencer. Il en avait tellement des questions. « Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi t’es pas rentrée ? » Elle pouvait quand même répondre à ça. Après tout ce silence, elle lui devait bien une réponse, quelque chose qui puisse apaiser tout ce qu’il ressentait dernièrement. Maintenant, il fallait qu’elle rentre à la maison, ses enfants avaient besoin de leur mère.
Gabriela Rivera
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Sujet: Re: (gabriela), in the way of love. Lun 24 Juil 2017 - 17:34
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Gabriela Rivera & Joren Holgersen
P our Gabriela, la famille, c’était tout. Pas sa famille au sens large, non. Ceux-là, elle les avait laissés derrière elle voilà bien longtemps, à l’exception d’un cousin qui s’était avéré plus censé que le reste de cette bande de fous furieux, et elle ne s’en portait que mieux. Sa famille aujourd’hui, c’était ses enfants… Et Joren. Durant sa captivité, c’était sa conviction qu’il veillerait sur James et Silja qui l’avait aidée à tenir. Seule, loin de ses enfants, loin de lui, elle avait bien dû se raccrocher à quelque chose ou elle aurait fini par perdre l’esprit. Ses efforts, malheureusement, avaient été vains. Une fois de plus, tout ce à quoi elle tenait lui avait été impitoyablement arraché. Le bon, le mauvais. Les plus grandes épreuves et les meilleurs moments de sa vie. Tout ce qui faisait d’elle ce qu’elle était lui avait été enlevé. Effacé. Demelza avait gagné, grace à ce lavage de cerveau, un nouveau soldat dévoué, motivé par la vengeance. Ca, ça n’avait pas changé, même si cette fois, sa vengeance était, en réalité, tout à fait vide de sens. Cette petite fille qui hantait ses cauchemars, elle ne l’avait jamais eue. Ce n’était qu’une création, une illusion implantée dans son esprit afin de faire basculer sa loyauté. De lui faire renier tout ce en quoi elle croyait et tout ce qui avait une réelle importance à ses yeux. Elle chassait des chimères tandis que ses véritables enfants continuaient de grandir sans elle. Et elle ne s’en rendait même pas compte.
Assise à son bureau à l’hôpital de Radcliff, Gabriela avait repris sa vie là où elle croyait l’avoir laissée, au terme d’un congé pour une raison totalement inventée, justifiant son absence pour une mission au compte d’Insurgency. Aux yeux de ses collègues, elle était partie en congé maternité voilà quelques temps déjà. Mais elle n’avait guère pris le temps de parler à qui que ce soit, hormis ses patients, depuis son retour, si bien qu’elle ne s’était pas rendu compte de cette première incohérence dans sa nouvelle vie. Ces derniers jours, elle avait fait son travail sans s’attarder à discuter avec ses collègues plus que nécessaire, et était partie rejoindre le QG d’Insurgency dès la fin de sa garde. C’était normal, à ses yeux. C’était loin de l’être aux yeux des autres, qui avaient davantage l’habitude d’une Gabriela avenante, aimable, qui ne rechignait jamais à parler avec ses collègues – tant que l’on ne se mêlait pas trop de sa vie en dehors de l’hôpital, en tout cas. Une Gabriela heureuse, pour la première fois depuis ce qui lui semblait être des siècles. Aujourd’hui, elle était plus distante, plus fermée que jamais. Elle qui avait toujours aimé son métier même s’il n’avait pas toujours été sa priorité se retrouvait à fuir l’hôpital dès qu’elle pouvait se le permettre.
Malgré tout, elle n’était pas du genre à négliger ses patients. Son travail n’était certes pas la priorité numéro un de son existence, il était important à ses yeux. Elle profitait donc de n’avoir aucune consultation à effectuer pour s’atteler au rattrapage de tout ce qu’elle avait manqué durant son absence. Cela lui en faisait du retard à rattraper, entre les nouveaux cas et les anciens patients dont elle devait reprendre le dossier. Gabriela était plongée dans la lecture du dossier d’un de ses cas les plus difficiles lorsqu’elle entendit frapper à la porte. Entrez ! lança-t-elle. Elle ne releva pas la tête tout de suite, terminant sa lecture alors que son visiteur pénétrait dans la pièce.
Gaby. Tu vas bien ? Lança une voix familière, mais sur laquelle Gabriela peina à remettre un visage. Elle détourna son attention des papiers posés sur son bureau et leva le regard sur l’homme qui venait d’entrer. Elle le reconnu immédiatement. Joren. Pourquoi Demelza ne l’avait-elle pas effacée totalement de sa mémoire ? Bonne question. Toujours est-il qu’elle se rappelait parfaitement du danois, rencontré deux années plus tôt. Celui qui l’avait vaccinée alors qu’elle lui avait accordé cette chose si précieuse qu’était sa confiance. Pour elle, l’histoire s’arrêtait là. Elle avait repris la route des Etats-Unis en le laissant derrière elle et ne l’avait jamais revu. Alors quand elle posa le regard sur lui, son visage jusque là détendu se durci. Son cœur manqua un battement, aussi, ce qu’elle n’aurait su s’expliquer puisqu’elle le détestait. Elle décida de mettre ça sur le compte de la surprise. Oui, ça ne pouvait être que ça. Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi t’es pas rentrée ? Elle l’observa, impassible, gardant le silence un moment. C’était quoi ces questions ? Ce qu’elle faisait là ? Rentrée où ?
Je bosse. Je devrais peut être demander à l’hôpital d’agrandir la pancarte qui dit « Dr. Rivera » auprès de la porte, apparemment il n’est pas assez visible, ironisa-t-elle. Gabriela se leva lentement mais demeura derrière son bureau. Elle jeta un rapide coup d’œil au tiroir où, elle le savait, elle trouverait son arme, avant de reposer ses yeux bruns sur le visage de Joren. Une arme dans un hôpital, au service psychiatrie qui plus est, ce n’était peut être pas très prudent… Mais c’était Radcliff, et l’irruption d’un chasseur dans son bureau ne faisait que la conforter dans la conviction que dans cette ville, il fallait être paré à toute éventualité. Qu’est-ce que tu fais là, Joren ? Tu viens finir le boulot ? T’as pas l’impression d’être légèrement en retard ? Deux ans. Franchement, il avait pris son temps.
Dernière édition par Gabriela Rivera le Jeu 31 Aoû 2017 - 21:19, édité 1 fois
Joren Holgersen
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Sujet: Re: (gabriela), in the way of love. Dim 30 Juil 2017 - 15:37
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gabriela rivera et joren holgersen
Après tout le temps qu’il avait passé à rechercher Gabriela, Joren, il avait du mal à croire qu’elle soit juste retournée bosser comme si de rien était, comme si elle s’en fichait du reste, de lui, de James, de Silja. Ça n’avait aucun sens à ses yeux, ça ne ressemblait pas du tout à Gabriela. Il la connaissait, il l’avait soutenue dans son combat pour retrouver son fils. Il l’avait amenée à l’hôpital, parce qu’un jour, elle s’était faite tirée dessus en essayant de récupérer James des griffes de ses parents, comme ça sur un coup de tête, seule et sans le moindre plain parce qu’elle avait été complètement désespérée. Alors, évidemment que maintenant, il avait du mal à croire qu’elle puisse soudainement ignorer ses enfants pour se contenter de faire sa petite vie tranquillement dans son coin. Ça n’avait aucun sens, il y avait quelque chose qui n’allait pas, y avait un problème quelque part et Joren, il n’avait pas l’intention de rester les bras croisés à attendre bien sagement que les choses rentrent d’elles-mêmes dans l’ordre. Si Gaby avait une bonne raison d’agir comme elle le faisait – et il ne pouvait pas croire que ce n’était pas le cas – il estimait qu’il avait bien le droit d’être mis au courant. Ils n’étaient peut-être pas mariés, mais ils étaient ensemble, ils avaient une maison et quand bien même génétiquement, il n’était pas le père de James, lui, il avait tendance à penser qu’ils avaient deux enfants. Alors, Gabriela, elle lui devait bien un peu d’explications quant à cette situation.
S’il avait fait quelque chose de mal qui l’avait poussée à fuir, il voulait savoir quoi. Même s’il doutait aussi d’être le responsable de son silence, parce que même si elle devait lui en vouloir à lui, jamais elle n’aurait abandonné ses enfants derrière elle. Pourtant, comme ça, au premier regard, quand on ne cherchait pas les détails de cette situation, ça donnait l’impression qu’elle avait abandonné tout le monde derrière elle pour il ne savait quelle raison, parce qu’elle était là bien en vie – et ça c’était une bonne chose – à travailler de nouveau à l’hôpital. Elle était réapparue comme ça, comme si de rien était et évidemment, ça avait surpris ses collègues, assez au moins pour que l’une d’elle ne prenne le temps de le prévenir que la jeune femme était revenue travailler depuis quelques jours et qu’elle agissait de manière étrange. Qu’est-ce que ça voulait dire, ça, qu’elle agissait de manière étrange ? Il n’avait pas demandé plus de renseignement que ça au téléphone, il s’était contenté de contacter rapidement la nourrisse, pour pouvoir lui déposer les enfants au plus vite et puis il avait accouru à l’hôpital, complètement nerveux. Il avait eu l’impression que les couloirs étaient incroyablement plus longs que d’habitude et que l’ascenseur était d’une lenteur complètement frustrante. Il avait cru qu’il lui avait fallu une éternité avant d’arriver devant le bureau de Gabriela, pourtant, il était clair qu’il n’avait pas mis plus de temps que toutes les nombreuses fois où il était venu jusqu’ici. C’était juste une impression créée par les doute, l’angoisse, la nervosité et probablement cette petite étincelle de joie aussi, parce que Gaby était vivante et qu’elle était là, juste derrière cette porte.
Il était entré en entendant la voix de la jeune femme et une fois dans le bureau, il n’avait aucun doute, c’était bien elle. C’était la Gaby qu’il connaissait, dans ce corps qui n’était pas celui dans lequel ils s’étaient rencontrés, un changement qui était de sa faute à lui, à cause d’un vaccin qu’il lui avait injecté dans les veines mais l’eau était passée sous les ponts depuis ça. Il se souvenait de ses retrouvailles avec Gabriela, elles avaient été chargées de rancœur et elle lui avait même collé son poing en pleine figure. Il l’avait mérité, c’était certain. La froideur qu’elle lui servait, là maintenant, ça lui rappelait cette époque et il ne comprenait absolument rien à ce qu’elle racontait. Elle ne lui avait plus parlé comme ça depuis longtemps maintenant. Elle avait été gentille, agréable, réconfortante même. C’était vers elle qu’il s’était tourné, au bord du désespoir, quand il avait été obligé de vacciner Sigrid et que Maiken l’avait définitivement privé de ses droits sur leur fille. Gabriela avait été là elle et elle l’avait aidé et maintenant, il avait l’impression d’être en face d’une autre personne. « De quoi est-ce que tu parles ? Je suis venu aussi rapidement que j’ai pu. » Il n’avait pas franchement l’impression d’être en retard, il s’était dépêché de venir la retrouver dès qu’il avait su, évidemment, il serait venu plus vite, si elle s’était donné la peine de lui dire qu’elle était en vie, le mieux sans doute, ça aurait été qu’elle rentre à la maison de toute façon. « C’est toi qui a complètement disparue, je t’ai cherché partout. » Et elle était là, à l’hôpital, dans son bureau, comme si de rien n’était, à ne même pas avoir l’air de s’inquiéter pour ses enfants. Ça n’avait aucun sens.
Gabriela Rivera
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Sujet: Re: (gabriela), in the way of love. Jeu 31 Aoû 2017 - 21:53
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L ’amour que Gabriela éprouvait pour ses enfants était sans limite. Après s’être battue pour retrouver son petit garçon, sa plus grande crainte était de se les voir arrachés de nouveau. La naissance de la petite Silja n’était pas prévue, pas plus que celle de James, mais elle les aimait, tous les deux. Elle remuerait ciel et terre pour les retrouver, pour leur bonheur, leur sécurité. Ce n’était pas un hasard si Demelza avait choisi d’implanter dans son esprit le souvenir de cette petite fille qu’elle avait perdue, cette enfant dont elle voulait venger la mort. Une nouvelle obsession, une nouvelle vengeance. Parce que personne ne touchait à ses enfants. Personne. Il n’y avait pas meilleur moyen pour faire d’elle une alliée que de jouer sur cet instinct maternel qui l’habitait et la nouvelle leader d’Insurgency l’avait bien remarqué. Tout son esprit était à présent occupé par cette nouvelle vengeance, et elle n’avait jusqu’alors pas eu affaire à qui que ce soit qui pourrait la faire s’éloigner de cette ligne établie par ses ravisseurs. Ceux à la merci de qui elle avait passé d’interminables semaines, aujourd’hui oubliées.
Si une chose était certaine, c’est que Gabriela ne s’attendait pas à voir Joren débarquer dans son bureau. Pour elle, Joren, elle l’avait laissé voilà deux ans, dans cette petite ville du Danemark. Elle l’avait aimé, lui avec accordé cette confiance si précieuse qu’elle ne confiait pourtant à personne, et il l’avait trahie. Tout ce qui s’était passé après cela avait été relégué aux oubliettes, enfoui quelque part dans son esprit avec le souvenir de sa famille de cinglés, de son passé compliqué, de ses deux petits trésors… Demelza lui avait tout pris sans avoir à verser la moindre goutte de sang. Ingénieux, mais stupide, aussi, car si Gabriela avait tout oublié, elle était bien la seule. Et si Joren était aussi surpris de la voir bien tranquillement dans son bureau qu’elle-même l’était de le voir y débarquer, ce n’était pas tout à fait pour les mêmes raisons. Gabriela, sur ses gardes, ignora totalement le choc qui apparu sur les traits de Joren face au ton froid et méfiant de sa voix. Elle ne voulait pas se demander pourquoi. Cela ne ferait qu’entraîner de nouvelles questions auxquelles elle n’avait pas de réponse, si bien qu’aussi observatrice soit-elle, elle négligea sans même s’en rendre compte ce détail.
De quoi est-ce que tu parles ? Je suis venu aussi rapidement que j’ai pu Gabriela arqua un sourcil peu convaincu. Aussi rapidement que j’ai pu ? L’aviation avait-elle tant régressé qu’il fallait à présent deux années pour un voyage transatlantique ? Bon, il aurait d’abord fallu qu’il la retrouve mais ce n’était pas comme si elle s’était cachée. Certes, elle n’avait plus le même visage ce qui aurait pu compliquer les recherches du jeune homme, mais elle n’avait pas changé de nom ou de métier, ne s’était pas non plus amusée à jouer à cache-cache… C’est toi qui a complètement disparue, je t’ai cherché partout. Un petit rire dénué de toute trace d’humour lui échappa. Elle avait disparu… Evidemment, qu’était-elle censée faire ? Attendre bien sagement dans sa chambre d’hôtel qu’il vienne la trouver et quoi ? Le laisser finir le travail ? Qui sait, peut être avait-il eu des regrets. Peut être s’était-il dit qu’il aurait dû la tuer et non la vacciner. C’était un hunter après tout, comment était-elle censée savoir ce qu’il se passait dans sa tête, elle, la mutante, la combattante d’Insurgency ?
Aussi rapidement que tu as pu ? Tu dois pas être très efficace comme chasseur s’il te faut deux ans pour retrouver quelqu’un qui ne se cache pas, lâcha-t-elle, toujours aussi froidement. S’efforçant de paraître aussi détendue que possible, elle fit quelques pas, s’extirpant de derrière le bureau. Ainsi postée derrière le meuble, Joren entre elle et la porte, elle se sentait prise au piège. Tu t’attendais à quoi, Joren ? Je te faisais confiance et tu m’as trahie, j’allais pas rester bien sagement au Danemark à attendre que tu te décides à terminer le travail. J’avais des chasseurs à retrouver, je te rappelle. Peu importe la version de son histoire, cette dernière phrase, au moins, était vraie. Elle avait quitté le Danemark, parce que les chasseurs qu’elle recherchait ne s’y trouvaient plus. Joren l’avait poignardée dans le dos. Rien ne la retenait à Skagen. Tu sais, c’est pas très sain tout ça. Deux ans, tu aurais dû passer à autre chose depuis le temps. J’ai vraiment dû te marquer pour que sois à ce point incapable de passer à autre chose. ajouta-t-elle d'un ton détaché, sans pour autant baisser sa garde. Bon, il est vrai que pour une psychiatre elle n’était pas non plus très bien dans sa propre tête… Mais ça, elle était encore loin de s’en rendre compte.
Sujet: Re: (gabriela), in the way of love. Sam 2 Sep 2017 - 13:50
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gabriela rivera et joren holgersen
Ils étaient revenus de loin Gabriela et Joren. Il avait compris pourquoi elle lui en voulait, évidemment, qu’il avait compris, il savait qu’il avait trahi sa confiance avec cette histoire de vaccin, mais sans doute que la brune avait également compris ce qui l’avait poussé à agir de la sorte, sinon, elle ne lui aurait pas pardonné. S’il n’avait pas été élevé par des hunters assoiffés de sang, il avait été élevé par des scientifiques qui avaient craint cette mutation. Les parents Holgersen, ils s’étaient jurés de soigner les transmutants. Joren alors, il avait toujours vu ça comme une maladie, un poison qui détruisait ceux qui la portait. La chasse pure et dure, même si c’était sur cette voie qu’il s’était dirigée après son divorce avec Maiken, il avait toujours su que ce n’était pas la meilleure des solutions. C’était radical certes, pour éviter que le gène ne se transmettent à la génération future. Mais tuer, ça ne lui avait jamais semblé être vraiment correct, il l’avait fait pourtant. Mais il avait toujours cru en ce que ses parents disaient. Eux, ils étaient certains que c’était une maladie qui pouvait être soignée et un jour, des laboratoires Holgersen était sorti un vaccin. Comment aurait-il pu ne pas y croire en cette solution ? Une façon de soigner les gens d’un mal qui les rongeait, sans avoir besoin de les tuer. Vu comme ça, évidemment que vacciner Gabriela, ça avait été un geste noble et qu’avec cette vision du monde, il avait pensé que vacciner Sigrid aurait pu la sauver.
Il s’était trompé sur toute la ligne et il l’avait su avant d’être contraint d’injecter ce vaccin dans les veines de sa fille. Il l’avait compris grâce à Gabriela. C’était elle qui lui avait ouvert les yeux sur le monde après qu’il ait passé des années et des années à ne le voir qu’à travers la vision que ses parents lui avaient imposée. Ça lui avait couté Gabriela, ça lui avait couté sa sœur cadette et maintenant, bien malgré lui, ça lui avait couté sa fille aînée. Il ne croyait pas plus au vaccin qu’à la chasse maintenant, il en avait fait du chemin depuis le temps. Il avait eu Gabriela à ses côtés pour l’aider et il avait tout fait pour lui rendre la pareille. Maintenant, la brune avait récupéré son fils qui avait passa beaucoup trop de temps entre les mains de ses parents. Maintenant, ils avaient une merveilleuse fille, encore un petit bout de bébé, innocent, qui représentait déjà aux yeux du Holgersen, la chose la plus magnifique du monde. Sigrid, l’était tout autant et il ne pouvait pas dire qu’il aimait Silja plus qu’il n’aimait Sigrid, mais il semblait bien que jamais il n’aurait le droit de revoir son premier enfant, tout ça à cause d’une faute qu’il n’avait même pas commis. Il avait pris le blâme pour essayer de rassurer Maiken, et maintenant, il en payait les conséquences. Il avait perdu sa fille, il n’avait pas envie de perdre la femme qu’il aimait. Alors il avait cherché Gabriela depuis sa disparition, il avait espéré du plus profond de son cœur qu’il ne lui était rien arrivé et maintenant qu’elle était là en face de lui, il avait bien conscience qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Elle n’était pas la Gabriela qu’il fréquentait depuis plus d’un an maintenant. Elle n’était pas la même, elle était différente et il n’aimait pas ça. Qu’est-ce qu’ils lui avaient fait hein ? Qui s’en était pris à elle ? Y avait beaucoup de questions et il n’était pas sûr de pouvoir y trouver une réponse maintenant, tant il avait l’impression d’être paumée.
« De quoi est-ce que tu parles ? » Deux ans ? Ça ne faisait pas deux ans qu’elle avait disparu, ça faisait quelques mois et c’était déjà beaucoup trop, alors heureusement que ça ne faisait pas deux longues années. Pourquoi est-ce qu’elle disait qu’il était un chasseur ? Ça faisait un moment qu’il ne se considérait pas comme tel, quand bien même il avait toujours de bonnes raisons de ne pas quitter officiellement le groupe. Pour retrouver l’homme qui avait blessé sa fille et puis maintenant, avoir cette alliance avec les hunters, ça l’avait aidé dans ses recherches pour retrouvé Gabriela, même si, ça avait été un coup de téléphone complètement inattendu qui lui avait permis de retrouver la jeune femme. Il arqua un sourcil alors que les paroles de Gabriela devenaient de plus en plus compréhensibles et pourtant de plus en plus bizarres. Elle évoquait la trahison, le Danemark, maintenant, comme si tout ça était encore bien frais. Ça datait de deux ans ouais, mais ils avaient fait du chemin depuis ça, pourquoi est-ce qu’elle lui ressortait tout ça comme si en deux ans rien n’avait changé entre eux ? « Ouais, je sais, tu avais des chasseurs à retrouver. Tes parents et ils sont morts maintenant. T’as retrouvé James. » C’était de l’histoire ancienne tout ça, maintenant, elle avait James et le petit garçon avait besoin d’elle, alors il fallait qu’elle se réveille parce que là elle nageait en plein délire. « Ça fait au moins un an et demi qu’on s’est retrouvés. T’as vraiment oublié tout ce qui s’est passé depuis le Danemark ? » Si elle avait oublié tout depuis ce moment, elle avait oublié leurs retrouvailles, leur réconciliation, elle avait oublié James, ses parents. Son cousin aussi, qui était presque mort en l’aidant. Elle avait oublié Silja. « Est-ce que tu sais qui est Silja ? » Il ne pu s’empêcher de poser la question. Il ne savait pas, peut-être que les noms de ses enfants pouvaient la faire redescendre sur Terre. Il fallait bien qu’il essaie, parce que là de toute évidence, Gabriela avait un gros problème et il ne savait pas comment faire pour l’aider à le résoudre, mais il ne pouvait décemment pas la laisser comme ça.
Gabriela Rivera
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Sujet: Re: (gabriela), in the way of love. Lun 11 Sep 2017 - 1:17
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G abriela était loin de se douter que sa vie n’était qu’une vaste mascarade. La seule chose réelle dans le bazar qu’était sa vie depuis l’incursion de la mutante de Demelza dans son esprit, c’était son travail. Un travail qu’elle aimait, qui la passionnait par le passé, et sur lequel elle avait aujourd’hui bien du mal à se concentrer. Qui était-elle pour conseiller, traiter qui que ce soit, elle qui ne vivait que pour cette obsession de vengeance ? Elle qui n’avait jamais fait le deuil de cette petite fille qu’on lui avait arraché ? Elle qui ne rêvait que de faire payer à ses bourreau le mal qu’ils lui avaient fait ? Non, clairement, elle ne tournait pas rond et elle n’était pas la mieux placée pour donner des conseils à qui que ce soit. L’hôpital qui se fout de la charité. Et encore, ce n’était là que la surface émergée de l’iceberg car sous la surface, tapis dans les abîmes de son subconscient, nombre de blessures la rongeaient toujours. Pour autant, malgré les épreuves et les traumatismes, la véritable Gabriela menait une vue plus stable que celle qu’on l’avait contrainte à devenir. Parce qu’elle avait retrouvé son fils. Parce qu’elle avait retrouvé Joren. Parce qu’elle avait Silja. Ils étaient son équilibre, ils l’apaisaient et faisaient taire les fantômes de son passé compliqué, l’aidant à vivre avec. Après tout, si ses parents ne lui avaient pas arraché son fils, jamais elle n’aurait connu Joren. Et si elle n’avait pas rencontré Joren, Silja n’aurait jamais vu le jour. Aussi difficile qu’avait été sa vie, elle était heureuse… Avant que Demelza ne vienne s’en mêler, bien entendu.
De quoi est-ce que tu parles ? De toute évidence, ses soucis de mémoire provoquaient, entre elle et Joren, quelques soucis de communication. Ils pensaient parler de la même chose mais en réalité, ce n’était pas vraiment le cas. Gabriela se souvenait du Danemark, mais les raisons de sa présence là-bas et tout ce qui avait suivi son départ avaient changé. C’était à se demander si Demelza avait bien pensé à tout car aussi intelligents qu’aient pu être ses mensonges, aussi habile qu’ait pu être sa manipulation, Gabriela était vouée à croiser quelqu’un qui la connaissait. Qui connaissait la véritable Gaby, qui saurait voir au premier coup d’œil que quelque chose clochait. Que ses collègues verraient qu’elle était différente, qu’elle risquerait de croiser la route de Joren. Ou peut être Demelza avait-elle simplement cherché à lui pourrir la vie pour lui faire payer son rôle d’espionne, sans avoir un quelconque plan sur la durée.
Ouais, je sais, tu avais des chasseurs à retrouver. Tes parents et ils sont morts maintenant. T’as retrouvé James. Cette fois, ce fut au tour de Gabriela de lancer à Joren un regard plein d’incompréhension. Ses parents ? Que venaient-ils faire là dedans ? Et puis James… Qui était James ? Et pourquoi avait-elle l’impression de sentir un gouffre s’ouvrir au creux de sa poitrine en entendant son nom ? Un visage enfantin passa furtivement dans son esprit, disparaissant aussi vite qu’il n’était apparu, laissant derrière lui le début d’un mal de crane. Ça fait au moins un an et demi qu’on s’est retrouvés. T’as vraiment oublié tout ce qui s’est passé depuis le Danemark ? Gabriela fronça les sourcils, ouvrit la bouche, la referma. Ca n’avait aucun sens. Absolument aucun sens. Est-ce que tu sais qui est Silja ? Un nouveau visage, un souvenir qui lui glisse entre les doigts. C’était comme essayer de retenir de l’eau entre ses mains. Impossible. Gabriela porta une main à sa tempe alors qu’une vive douleur lui traversait le crane. Tout se bousculait dans son esprit. Joren, James, Silja. Ses souvenirs, ses illusions. Elle vacilla légèrement, tendant une main pour se rattraper au meuble le plus proche, à l’aveugle. Je… Qu’est-ce qu’il lui arrivait ? Elle ne savait plus. Perdue. Elle était perdue dans sa propre tête. La douleur se dissipait lentement, mais n’emportait pas avec elle son désarroi. Ne remplissait pas ce vide qui s’était installé dans sa poitrine en entendant les noms de ses enfants. Qu’est-ce que tu m’as fait ? lui demanda-t-elle alors, méfiante, accusatrice. Parce qu’il était le seul changement dans son quotidien. Tout allait bien, jusqu’à ce qu’il ne débarque dans son bureau. Quoi qu’il lui arrive, il devait en être responsable… N’est-ce pas ?