STORIES ARE WHERE MEMORIES GO WHEN THEY'RE FORGOTTEN

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1984. Il pousse ses premiers vagissements dans une petite maternité, à Elizabethtown, et déjà son père a envie de se barrer. Jay n'est pas ce qu'on appelle un homme fiable. Il a les jambes qui le démangent, il a la bougeotte facile et une grande, très grande envie de foutre le camp. Père, c'est un bien grand mot. Marylin, c'était une passade, c'était quelques séances bien animées à l'arrière d'une voiture au beau milieu de nulle part. L'Alsacien regarde la larve qu'il a entre les bras, puis la mère, une jeune femme à peine sortie de l'adolescence, qui lui montre ses belles dents du bonheur. Ah ça, elle en a, du bonheur, elle. Tant de bonheur qu'elle irradie cette maudite chambre immaculée, tant de bonheur qu'il pourrait presque y croire. Encore plus de bonheur quand elle lui annonce qu'elle a appelé leur larve Jamie, en l'honneur du Français. Une proximité qui sera bien la seule qu'il aura jamais eue vis à vis de son géniteur.

Parce que Jay n'était pas voué à rester. Parce que la condition de Jay, c'était qu'il était routard. Une obsession maladive de poser son sac dans une ville, d'y rester quelques temps puis d'en disparaître aussi sec sans laisser ni mot, ni adresse. Laissant juste derrière lui une ribambelle de gamins, reconnus du bout des lèvres, faute de mieux. Jamie n'était pas le seul. Marylin n'était pas la seule. Et quand la jeune femme rentra de la maternité, son rejeton dans les bras, pour trouver un appartement entièrement dénué de Jay, elle n'en fut qu'à moitié étonnée.

Jamie grandit donc sans père. Une condition, là aussi, une sorte de maladie incurable à en croire les regards que lui jetaient tous ses petits camarades de classe quand Marylin seule venait le chercher à l'école. Des regards qui l'intriguaient, et qui faisaient pleurer sa mère quand il lui en parlait. Jusqu'à ce qu'elle lui hurle d'arrêter de poser la question. Pas qu'elle soit tortionnaire, pas qu'elle soit mauvaise, non. Elle était juste dépassée. Avoir un enfant jeune n'est déjà pas une sinécure, mais devoir l'élever seule, devoir abandonner sa propre enfance au profit de celle de son petit, c'était loin d'être ce qu'elle avait prévu. Sa mère travaillant comme une acharnée pour leur offrir une vie relativement décente, le petit Jamie grandit de bras en bras. Des fois, c'étaient ceux d'amis de sa mère. Des fois, c'étaient ceux de ses grands-parents. Jamais seul, mais jamais avec Marylin jusqu'à ce qu'il soit assez grand pour aller à l'école. Une première fracture avec cette jeune femme qu'il voyait courir partout sans bien comprendre pourquoi elle ne prenait jamais le temps de couvrir le chat de peinture avec lui.
"Elle fait ce qu'elle peut". A mesure d'entendre ces paroles, le garçonnet apprit qu'elles avaient du sens. Très vite, il mesura que Marylin était celle qui ramenait des céréales dans son bol, les jours de fête. Que Marylin lui donnait tous les câlins du monde quand elle était enfin assise dans son canapé, et qu'elle s'endormait toujours avant lui. "Elle fait ce qu'elle peut". Alors le garçonnet lui aussi fit ce qu'il pouvait. Il restait dans ses bras et caressait ses épais cheveux roux, quand elle dormait, jusqu'à ce que les mèches deviennent flammèches et ses paupières soient trop lourdes pour résister à l'appel du sommeil.

Pendant des années, ils veillèrent l'un sur l'autre. Deux enfants, mi-jeunes mi-vieux, qui, à défaut d'avoir tout, faisaient en sorte de ne manquer de rien. Avec ses grands yeux bleus et ses dents manquantes, Jamie servait d'argument à sa mère pour invoquer la pitié chez les vigiles qui les prenaient sur le coup, les vêtements chargés de victuailles qu'ils n'avaient pas payées. Des qualités physiques qu'il partageait avec Marylin, desquelles elle joua si bien qu'elle parvint à décrocher un boulot sur Flaherty. Ils disparurent d'Elizabethtown sans rien dire à personne, au beau milieu de la nuit, pour commencer leur toute nouvelle vie.


1991. "Jamie ? Jamie, viens dire bonjour à Jake, s'il te plait. Allez, sors de ta cachette. C'est important." Marylin ne dit jamais ce genre de choses, à moins que la situation ne soit vraiment critique. Caché dans l'encadrement de la porte, le garçonnet jette un regard circulaire au salon. Il y a des gens qu'il ne connaît pas. Une dame à peine plus âgée que Marylin, et un petit garçon qui doit être à peine plus vieux que lui. Marylin a les yeux rouges, elle tremble un peu, mais elle force un sourire et tend la main vers lui pour l'inciter à venir. Il se décide enfin, peu assuré. "C'est ton frère." Il ne sait pas si elle est heureuse ou si elle est sur le point de fondre en larmes.

Un frère. De toute sa classe, à l'école, il était le seul à ne pas avoir de frère ou de sœur. Jusqu'à ce que Jake arrive dans sa vie, accompagné de sa mère. Deux blonds, deux grands, à des années de Marylin et lui. Compte tenu des circonstances, les mères des deux garçonnets avaient du mal à entretenir une conversation, au début. Jusqu'à ce qu'elles décident, voyant leurs rejetons se tourner autour comme deux animaux en cage, qu'il valait mieux qu'elles unissent leur assentiment vis à vis de l'homme qui avait ruiné leurs vies. "Rien que pour le faire chier", disait Marylin. Rien que pour faire chier Jay, les deux garçons se fréquenteraient aussi souvent que possible.
Ce qu'ils firent, pendant des années, selon les finances de leurs mères. Une semaine à Flaherty pour Jake, une semaine à Chicago pour Jamie, dès qu'ils le pouvaient. Une relation étrange, avec un demi-frère et une demi-mère, qu'ils étaient incapables d'expliquer mais pourtant remplissait un vide jusque là insoupçonné. Plus d'amour. Plus de rires. Et surtout plus de cadeaux à Noël.

Au fil de ces années, comme galvanisée par ces trouvailles imprévues, Marylin renoua avec sa famille. Comme si les avoir fuis permettait de mieux les retrouver. Une multitude de gens finalement pas plus riches ou mieux lotis qu'eux qui se passaient Jamie de bras en bras. Des gens qui avaient tous une capacité particulière, comme celle de transformer l'eau en vin, de faire voler des petits objets, de communiquer avec les oiseaux. Marylin, elle, savait moduler sa voix pour qu'elle ressemble à celle de n'importe qui. Même Jake avait un don, il le lui avait dit. Mais pas Jamie. Progressivement, le garçonnet s'effaça de lui-même de la masse, s'y fondant pour mieux disparaître. Et les rares fois où on le retrouvait, il mentait. Parce que ce manque de particularité le rendait trop différent. La normalité, sa normalité, n'était pas la même que celle de tout le reste de sa famille.


1997. Flaherty n'ayant pas de collège, il partait tous les matins en bus pour se retrouver dans la jungle qu'était le bahut de Radcliff. Une ruche en ébullition, constamment bourdonnante, qui lui filait mal au crâne. Jamie n'avait jamais été une flèche à l'école, mais il comprit très vite où se trouvait son intérêt. Avec sa petite taille et son air innocent, il devait non pas s'allier aux bons élèves mais aux plus mauvais. Aux plus dangereux. C'était de la survie.
C'est ainsi qu'il rencontra toute la bande. Todd. Herb. Douglas. Des campagnards bruts de décoffrage qui ne se laissaient pas faire, qui avaient redoublé deux fois leur sixième et qui l'avaient détroussé lors de son premier jour dans la cage aux fauves. Il acheta leur confiance en volant des cigarettes à sa mère pour les leur filer. Et finalement, ils l'acceptèrent comme un membre à part entière de leur groupe. Etrangement, il s'y sentait bien. Il n'avait pas besoin de réfléchir, ou d'assumer quoi que ce soit, avec eux. Les rackets, les intimidations, c'étaient eux qui les faisaient. Lui, il s'occupait d'attirer les victimes entre deux couloirs ou dans une cage d'escalier, jouant sur son air innocent et son sourire écarté pour assoupir leur méfiance.

Puis vinrent les Nash. Darrel et sa gueule cassée, toujours flanqué de ce gosse au nom imprononçable. Darrel et sa voix déjà rauque, avec ces cicatrices sur son dos, avec cette brutalité constante qui lui foutait régulièrement la frousse. Progressivement, Jamie abandonna son groupe de tortionnaire pour vraiment errer dans la cour des grands. Des marginaux. C'était là, sa vraie place, il le sentait. Pas dans les échauffourées sans panache, mais auprès de la vraie galère. Parce qu'il y avait quelque chose de véritable, d'authentique et brut, dans le regard gris de Darrel Nash. Quelque chose qui lui collait au corps et qui provoquait tant terreur que fascination chez le gamin.
Une amitié que Marylin ne comprenait pas. Plusieurs fois, elle tenta d'inciter son fils à mieux s'entourer. A ne pas se laisser aller, à s'accrocher d'avantage à l'école. Mais Jamie était comme une mouche attirée par la lumière. Et cette lumière c'étaient la paille et la poudre à canon, le poing américain et les cigarettes volées.  

Quand Cayden Nash mourut, Jamie fut l'un des rares à en connaître les détails. Dès ce jour, ce ne fut pas rare que les garçons soient fourrés l'un chez l'autre. Que Darrel se fasse rafistoler par une Marylin étrangement silencieuse. Des fois, Bailee, sa soeur jumelle, l'accompagnait. Une jeune fille à la gueule toute aussi cassée que son frère, aux grands yeux gris tout aussi expressifs, dont Jamie devint tout aussi proche. Mais c'était Darrel, son meilleur ami. Son presque frère. Peut-être même plus. Après tout, avec une famille aussi dissolue que la sienne, avec Jake à l'autre bout du pays, il avait très vite compris que les liens de coeur sont tout aussi capitaux que ceux du sang. Et parfois plus.
Son ami sombrait toujours plus, et Jamie le suivait. Ca ne pouvait pas en être autrement, même si faisait mal. Même si ça l'inquiétait tout autant que ça touchait sa propre famille. Même s'ils se retrouvaient en cachette avec Bailee pour échanger leurs craintes vis à vis de l'état de Darrel, dans l'espoir de trouver une solution.
Une solution qui ne vint jamais.


2008. "Jamie, ça va te paraître complètement barré, surtout maintenant qu'il est en taule mais... Si on braque une banque, j'suis sûre qu'on peut réussir à chopper suffisamment de thunes pour faire sortir mon frère de prison. On s'en sortira jamais en dealant pour Pedro, il pompe trop sur le fric qu'on se fait. Faut qu'on tente." Quand elle avait ce tremblement dans la voix, Bailee était plus que déterminée. Le même tremblement qu'elle avait eu quand elle lui avait dit qu'ils s'associeraient à un petit mafieux local pour vendre de la dope. Ledit mafieux préparait ce coup depuis longtemps, et Bailee voulait le prendre de vitesse. Avec une bonne organisation et beaucoup de culot, ça pouvait être jouable. Jamie se redressa, tout de suite bien plus sobre qu'avant qu'elle n'ait ouvert la bouche. L'idée était belle. Vraiment trop belle.

A mesure des années, à mesure de rapprochements, une petite graine s'était plantée dans la tête de Jamie pour y germer tout doucement. L'arbre de la dépendance, cette dernière devenue déchirante depuis l'arrestation de Darrel. Alors quand Bailee avait suggéré qu'ils montent le braquage, il avait sauté sur l'occasion. Parce qu'il avait besoin de retrouver son ami. Hors de prison, s'il en était.
Jake le dépassait en tout. En taille. En intelligence. En prudence. En théorie. Un grand frère parfait sous tous rapports, si ce n'était l'anxiété héréditaire dont souffrait aussi Jamie. Mais Jake ne serait pas mis au courant de ça, quand bien même il connaissait l'essentiel de la vie de squat en squat de son petit frère.
Sauf que rien ne tourna comme prévu. Sauf que le mafieux avait compris qu'ils avaient tenté de le doubler. Peut-être était-ce Jamie lui-même qui avait lâché l'information à la mauvaise personne, dans un état second. Ou alors l'un de leurs associés avait mouchardé. L'issue, elle, fut terrible. Bailee laissa un trou béant dans le cœur du brun. Oh, il ne s'était jamais rien passé entre eux. Mais il fut persuadé pendant des années que la balle qu'elle s'était prise, il aurait dû la recevoir. Si seulement il ne s'était pas retrouvé absorbé dans un écran de télévision, comme par magie.

La culpabilité. Un sentiment qui vous ronge chaque jour un peu plus, jusqu'à la moelle, jusqu'aux tréfonds de votre âme. S'il n'y avait eu qu'elle, Jamie s'en serait peut-être tiré. Mais il y avait aussi cette douleur, cette brûlure constante qu'il éprouvait à chaque fois qu'il approchait d'un poste de radio, d'une télévision ou d'un ordinateur, les jours qui suivirent le drame. Comme des échos de ce qu'il avait fait.
Incapable d'affronter la fureur de Darrel, incapable de lui dire la vérité, il se terra dans la cave de sa mère. Enchaîna les psychotropes pour calmer la douleur, physique et morale, s'enfonçant toujours plus loin dans sa dépression. Six mois passèrent dans un brouillard constant, jusqu'à ce que Marylin, excédée, l'envoie à Chicago dans l'espoir que la proximité de son frère le redresse un peu. Sauf que Lily était malade. Très malade. Il lui laissa toutes ses drogues et finit par revenir encore plus coupable.

Longer les murs. Se taire. Vivre. Il finit par prendre son sac à dos, s'acheta une voiture d'occasion et partit sur les routes. Enchaîna les petits boulots pour survivre, ne souhaitant pas peser sur les épaules de Marylin. Des boulots dans les champs, dans les campagnes, loin de la ville et de toutes ses ondes. Loin de son meilleur ami, aussi, dont il craignait bien plus les représailles que celles de la mafia locale.


2012. Deux ans. Deux ans passés coupé du monde, à faucher, à sarcler, à cultiver, à errer. Deux ans avec sa voiture et quelques affaires à aller de ferme en ferme, sans se soucier du reste du monde. A suer sang et eau pour une paie misérable, mais en étant logé et nourri la plupart du temps. Deux ans, au cours desquels il croisa un être blond, d'une soixantaine d'années, qui avait le même nom de famille que lui. Reinhardt. Un nom de famille qui n'avait rien de courant dans cette partie de l'Amérique. Un type ni bon ni mauvais, un vieux beau sur le retour. Un type qui se prit un bon poing dans la figure pour toutes les années de misère qu'ils avaient vécues, lui et sa famille.
Soulagé de Jay, il revint à Radcliff. La ville n'avait pas changé, mais le monde tout autour de lui, si. Les gens dotés de pouvoirs étaient maintenant connus de tous. Un groupe d'extrémistes leur donnait la chasse. Il trouva un appartement, ne dit rien de ses capacités à personne et se fit embaucher en tant que guichetier dans un petit cinéma de quartier.
Sauf que la ville, ses ondes constantes, relançaient ses douleurs. Progressivement, il reprit quelques unes de ses vieilles habitudes. Renoua avec plusieurs contacts peu indiqués pour pouvoir se procurer des antidouleurs hors du marché. Ils lui apprirent que la majorité de ses partenaires lors du braquage de banque avaient été exterminés. L'envie de remettre les voiles le prit aussi sec. Sauf qu'il n'eut pas cette possibilité. Lily mourut des suites de sa maladie, et Jake, complètement désemparé, vint s'installer chez lui. Une année bien étrange pour les deux frères, rythmée par l'étau qui se resserrait sur tous les mutants du pays. Un étau qu'ils assumèrent à deux, malgré que Jake soit parti pour Los Angeles, se présentant avec Jamie pour l'empêcher de changer de pays tant la crainte le prenait à la gorge.

Dépistage positif. La paranoïa commençait à gronder progressivement dans les rues de Radcliff, à l'image de celles d'un pays tout entier. Jake reparti vivre sa vie, Jamie fut contraint de se terrer d'avantage dans ses magouilles. De faire d'autant plus profil bas que les attentats et les mesures de répression se faisaient importantes. Toujours plus bas, avec la condamnation d'Hope Hawkings, avec les rafles effectuées par les hunters. A son poste de guichetier, il entendait les murmures des clients. A l'ombre du squat sordide où il allait acheter ses psychotropes, il entendait les murmures de ses compagnons de défonce. Il ne faisait pas bon être mutant. Jamie songea à quitter le pays.


2015. Elle était là. Dans sa petite boite en carton, elle était là, entre ses mains. Sa première dose. Il avait sué sang et eau pour l'obtenir, il avait mis tout ce qu'il pouvait de côté pour réussir à en acheter juste une dose. Un traitement providentiel qui s'annonçait comme cette panacée capable de rendre normaux les plus anormaux. S'il s'était entraîné à maîtriser son pouvoir, s'il s'était entraîné à ne pas subir la brûlure à chaque fois qu'il touchait un appareil, il espérait sincèrement que le NH24 efface ses douleurs de façon permanente. Peu importaient les effets secondaires. S'il pouvait retrouver sa normalité, s'il pouvait rejeter en bloc sa différence, peut-être que la honte le boufferait moins. Peut-être qu'il pourrait enfin parler avec Darrel.

Providentiel, le NH24 s'avéra être une déception cuisante. L'utilisation de ses pouvoirs avait beau être douloureuse, elle était bien loin des multiples effets néfastes que la drogue eut sur son système. Même en ayant la sensation de s'empoisonner toujours plus, Jamie poursuivit son traitement. Reprit les deals en amont de son travail pour arrondir les fins et de mois et se payer sa dose. Du courage en pilules qui lui rongeait si bien le système qu'il dût se faire une raison, après plusieurs mois d'utilisation. S'il avait obtenu une certaine once de normalité, elle n'avait rien réglé, bien au contraire.
Et le feu continuait de ravager tant son corps que le reste du pays. Un incendie de rébellion, un incendie de violences, qui embrasait des rues au Gouvernement. Un couvre-feu étouffa progressivement toute vie dans le pays. Un état suffoquant renforcé par l'assassinat du Président.
Remarquant l'état d'épuisement avancé de son employé, le patron de Jamie le convoqua dans son bureau. Il était transmutant. Membre d'Insurgency depuis sa création, il prenait à coeur de ne recruter que des gens de leur espèce. Un sacerdoce bien beau sur le papier, jusqu'à ce que le cinéma soit incendié au cours d'une nuit par un groupuscule de hunters, le Gunpowder Squad. Son patron, un vigile et une employée y trouvèrent la mort. Jamie, lui, ne survécut que parce que la providence avait voulu qu'il soit malade ce jour-là.
Malade à cause du NH24.

Il serait parti, dans d'autres circonstances. Mais la crainte était trop tenace, mais sa mère et tout le reste de sa famille étaient bien trop exposés pour ne pas rester et les aider. Tout du moins, c'était ce dont il se persuadait, alors qu'il restait désespérément passif. Qu'il accepta de se faire dépister une nouvelle fois, qu'il affaiblit volontairement ses propres pouvoirs pour n'être capable que de produire du bruit blanc en touchant un poste de radio lors de l'examen. Transmutant, et peu dangereux. Mieux valait être sous-estimé que catalogué trop facilement. Suivant cette ligne de pensée, il diminua les doses du sérum. Trouva un poste de projectionniste dans un autre cinéma, et reprit les entraînements, à l'abri dans la pénombre de son petit habitacle.

Il ne serait jamais un rebelle. Il ne serait jamais un foudre de guerre. Il ne serait jamais hunter. Il n'avait toujours pas de place, il n'avait toujours pas de but. Mais, et pour la première fois de sa vie, il avait trouvé quelque chose à quoi se raccrocher.
Une erreur, bien trop ancienne, à rectifier. Si ses pouvoirs pouvaient l'y aider, si sa nature pouvait être utile, alors il s'en servirait.

FÉLICITATIONS JEUNE MUTANT

tu es validé, tu pues la classe, vas-y sors tes lunettes de soleil.