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 Sa mort [PV Marius]

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Syracuse Stillford
Syracuse Stillford

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MESSAGES : 243
SUR TH DEPUIS : 28/05/2017
MessageSujet: Sa mort [PV Marius]   Sa mort [PV Marius] Icon_minitimeJeu 8 Juin 2017 - 17:08

Le bureau de Maria m’étouffe de son luxe et de sa propreté. Trop d’acajou. Trop de laiton doré. Je veux sortir.

- En effet, j’ai demandé à notre nouveau client d’apporter des objets dont tu pourrais lire le passé.
- Il savait que je pouvais ?
- Non, je lui ai dit.

Les yeux ambre de Maria.
Ses ongles griffes et son assurance de mausolée.
Me narguent.

Maria, sultane.
Est mon employeuse.

Quelle affaire étrange m’a-t-elle assignée…

- Ne t’inquiète pas. Tout se passera bien.

Lire le passé d’une femme morte pour un homme.
Lire le meurtre d’une mère pour un père.
Rien que ça, Maria ?

- Milly ne sera pas loin.
- Proche ?
- Non. Pas loin.

~ ~ ~

Quatre heures quarante-cinq du matin. Heure de transition, heure d’extravagance. Les oiseaux de nuit s’endorment un à un. Les humains de jour dorment encore. Je suis seul. Un luxe majestueux et fastueux. Je suis seul.

Et j’ai froid. D’une froidure inhumaine et spectrale.

Le petit parc du lotissement devrait être humble en cette fin de nuit. Il m’angoisse. Les rares voitures passent comme des fiacres désenchantés. Je me sens épié. La tyrannie du doute. Milly devrait surveiller les environs. Au cas où… Hunter... Haine…

Dégoût.

Mes gènes, même à presque cinq heures du matin, me poursuivent.
Mon caban noir. Mon jean usé. Mes gants de coton noir. Mon armure de texture entre le monde des choses et moi. Je me sens vendu. Je reste assis sur le banc rouge. J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

Une ombre a bougé. Le vent. Mon imagination. Mon angoisse.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

Un chien passe. Un galeux sans collier. Il tourne la tête vers moi. Reprend sa route.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

J’attends.

Un oiseau fugitif.
Ma pensée l’accompagne. Je vole avec lui, quelques instants. Mes yeux se plissent. Il disparait entre deux nuages gris. Entre mon envie de le suivre et de le garder pour moi.

Raconte-moi ce que tu as vu, là-haut, depuis la cime des arbres. Fais-moi oublier que je suis humain. Mortel aux pieds enchainés à la terre. Que je suis monstre-proie pour certains. Aime-moi comme un des tiens.

Je baisse le regard. Je le glisse entre les arbres aux feuillages rendus gras par la chaleur et la pluie. Entre les épines des buissons taillés pour ne pas abimer la peau douce des enfants joueurs. Je cherche un autre homme. Un homme qui connait ma nature de monstre-proie. Un homme qui a connu la mort d’une femme. Une femme-proie. L’homme me pardonnera-t-il ma nature ?

Je vois un homme.
Là-bas.
Proie de mon regard. Avant qu’il ne me fasse proie.
Là.
Encore, de l’autre côté du petit parc.
Il s’approche.

Je me sens pris en flagrant délit de solitude. Un homme seul, dans un parc de lotissement, à cinq heures du matin… Je me sens dérisoire. Ephémère et fragile comme une écume qui borde les vagues qui n’en ont que faire. Je me sens sous la tutelle du destin. Alea jecta est. Toujours la même rengaine…

L’homme est tel que Maria me l’a décrit.
Je me lève.

- Monsieur Caesar ?

Nom d’empereur.
Vêture de citadin.
Pas d’arme apparente.
Pas de haine apparente.
Je me sens soulagé. Un peu.

Je lui tends ma main gantée.

- Enchante. Syracuse Stillford.

Je demande à Maria de ne pas donner mon nom de famille aux nouveaux clients… De moi, il ne connait que le prénom. Un prénom code. Mon vrai prénom pourtant.

- Je suis désolé pour l’heure matinale. Nous pensions que c’était le mieux pour éviter les indiscrétions.

A-t-il pu dormir, cette nuit, en pensant à la proximité des visions ? L’imminence du crime et de la terreur ?
Être témoin futur de la mise à mort d’un amour, cela empêche-t-il de dormir ? De vivre ?

Les formalités. Les procédures. Les habitudes. Du carré, des angles, de la rationalité… Pour cacher ce que je ressens, en réalité, pour lui. Pour lui éviter de penser à ce qu’il ressent, tout de suite, pour elle.

- Avez-vous pu apporter des objets ? Sinon, nous pouvons aller sur place.

Et puis, ma voix souffle. Ma voix en creux. Ça ne peut plus attendre. Je dois lui dire.

- D’avance, je vous présente toutes mes excuses pour ce que je vais vous faire vivre.
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Marius Caesar
Marius Caesar

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MESSAGES : 2699
SUR TH DEPUIS : 24/01/2015
MessageSujet: Re: Sa mort [PV Marius]   Sa mort [PV Marius] Icon_minitimeVen 16 Juin 2017 - 23:32

Sa mort
Syracuse & Marius



Wake Up, Wake Up ♪People getting on ♫ Gunna rock your body « PUTAIIIIIIIIIIIIIIIIIN » Ma main s’abat sur mon portable, dans le seul et unique objectif que de faire taire le réveil qui hurle à mes oreilles. Le téléphone dérape, glisse, et… From Rio to Jamaica ♫ We are the party shaker ♪So welcome everybody ♪Let’s party tonight… et forcément, continue à sonner, continue à chanter, continuer à vouloir réveiller tout l’appartement et tout particulièrement un Samuel que j’ai mis un temps incalculable à rendormir, à un peu plus de trois heures du matin, après l’un de ces cauchemars dont il a le secret, le bougre. Je grogne, je roule sur le canapé, parviens à récupérer cet engin de malheur et le fait enfin cesser de beugler dans un nouveau grognement. Et là, pour bien faire, je me laisse retomber sur ce lit improvisé monté à la va-vite hier soir en prévision de cet instant précis. En prévision d’un réveil difficile, en prévision de la volonté – magnifique échec – de faire le moins de bruit possible. Moira sait que je ne serai sûrement pas là pour le réveil de Sam, elle a d’ailleurs accepté de s’en occuper jusqu’à mon retour, mais ce n’est certainement pas une raison pour la réveiller maintenant. Pas que ça me gênerait mais… un petit bruit, je m’immobilise sur un pied, une jambe de pantalon mise, l’autre en cours. Je tends l’oreille. Non, rien, fausse alerte, je peux quitter la station ridicule dans laquelle j’étais figé, tel un flamand rose en plein envol, torse nu, avec les cheveux en bataille et un pantalon partiellement enfilé. Une poignée de minutes, je suis presque présentable, une chemise boutonnée rapidement, un passage de main dans les cheveux pour les dompter comme on peut.

Une poignée de minutes, et j’ai ma veste entre les mains, une brosse à dent dans la bouche, des petits yeux de celui qui n’a pas beaucoup dormi cette nuit et qui aurait apprécié de ne pas avoir à foutre son réveil à un peu plus de quatre heures du mat’. Les petits yeux de celui qui, planté au milieu du salon, à tenter de ranger les innombrables cubes, ballons, trotteur, peluches et autres duplos, tout en se brossant les dents et en consultant sa boite mail sur son PC pour tenter de retrouver l’adresse, les petits yeux de celui qui prend enfin conscient du pourquoi de ce réveil bien trop matinal.

Une poignée de minutes, je suis fin prêt. Et j’ai dans les mains une écharpe qui tremble au même rythme que mon bras. Une écharpe que je repose tout aussi vite ; que je reprends pour aller dans ma chambre, la chambre que je partage avec mon fils depuis quatre mois maintenant. Il dort dans son lit, mon petit ange. Il a les boucles blondes qui commencent à auréoler son visage, il respire rapidement, pris dans un rêve. Il s’agite, aussi. Il tête sa tétine, sert dans ses mains potelées l’oreille d’un lapin. Se terre dans sa barboteuse. Se tient devant moi, endormi. Et apaisé, si apaisé, que je peux retrouver dans ses joues, ses oreilles, son sourire, la présence de sa mère. Ma main ose replacer une de ses mèches blondes, récupèrent la longue étole sous sa joue, celle de Crescentia qu’il garde auprès de lui pour se rassurer, la remplace avec l’autre, comme un échange de bons procédés. En espérant que ça lui aille, en espérant que ça lui convienne, à mon petit troll, en espérant qu’il ne panique pas sans. Je déteste le laisser, je déteste plus encore le laisser sans lui dire au revoir, même si ce n’est pour m’éloigner que quelques heures de son petit corps bien trop fragile. « T’en fais pas, mon trésor, Papa revient vite. Et Tante Moira va s’occuper de toi, changer ta couche, te faire des bisous partout, te préparer ton biberon, comme une pro. » Un coup d’œil à l’heure, je suis en retard. Je vais être en retard, du moins, si je ne pars pas tout de suite. Un nouveau regard en direction de Sam, un nouveau soupir. Je n’ai pas envie d’y aller. Je n’ai même pas envie, finalement, de savoir. Mais… « C’est pour toi que je fais ça. Parce qu’un jour, tu me demanderas où elle est ta maman, et ce qui lui est arrivé… » Un jour, plus tard. Si je vis. Mais ce n’est pas l’important, actuellement. Parce que je ne vais pas parler de ma mort, je vais parler de celle de Crescentia.

Une poignée de minutes, je suis en bas de l’immeuble. Une poignée de minutes, ma moto ronronne, se glisse dans les rues de la ville jusqu’au parc où Cressy emmenait Samuel respirer un peu d’air frais pendant sa première année. Le parc où on a vraiment appris à se connaître, d’ailleurs. Le parc où je vois rapidement une silhouette se détacher, se lever, me tendre la main. - Monsieur Caesar ? J’ai un sourire, une poigne de main ferme mais nerveuse. « C’est exact » Merde alors, j’ai l’impression d’être mon père, à être aussi tendu. - Enchante. Syracuse Stillford. Un nouveau sourire, je me contrains à la décontraction. « Stillford, donc. Je rentre dans le cercle des intimes ? » Jusque là, je n’avais que son prénom, un prénom digne d’un pseudonyme. Il faut croire que je viens de monter en grade. Seule compagnie autour de nous pour partager ce sacre : des pigeons. Comme moi. Comme lui. - Je suis désolé pour l’heure matinale. Nous pensions que c’était le mieux pour éviter les indiscrétions. Avez-vous pu apporter des objets ? Sinon, nous pouvons aller sur place. Je secoue la tête. Hors de question d’aller sur place. Les lieux seront protégés : le laboratoire n’est malheureusement pas un moulin. En revanche, oui, j’ai les objets. Des objets que je commence à sortir, des objets qui restent cachés encore un instant dans la poche intérieure de ma veste de motard. - D’avance, je vous présente toutes mes excuses pour ce que je vais vous faire vivre. J’ai le souffle coupé, et un nouveau tremblement nerveux. Et à nouveau un poids dans la poitrine, comme un frisson avant-coureur d’une perte de contrôle. Je prends mon inspiration, me décontracte un peu plus. Eloigne l’ombre qui pèse sur mes épaules. Laisse mes doigts courir un instant à l’endroit où se situent les deux cicatrices qui vont bientôt avoir un an. « Ne t’excuse pas, mec, je sais à quoi m’attendre, je pense. Ou du moins… j’ai vu pire. Faut juste que je… sache. Je dois ça à mon fils. » Pourquoi est-ce que je ressens l’obligation de m’excuser ? De me justifier ? De m’expliquer ? Parce qu’il faut que j’arrive à me convaincre de ne pas faire marche arrière. Mon casque de moto se pose sur le banc.

L’étole, rose pâle, de Crescentia s’échappe enfin, accompagnée d’un bracelet qu’elle portait – que je lui avais offert avec une médaille au prénom de Samuel – et d’un stupide bloc de post-it. Je tends en premier ce dernier à Stillford, peu enclin à me séparer comme ça du doudou de mon fils. Après tout, je ne sais même pas ce qu’il va faire subir à ces objets. « Y’avait ça sur son bureau. Et elle portait ça, » je montre le vêtement, et ça. » Le bijou est posé sur la paume de ma main. « Tu vas faire quoi du coup ? Un truc de vaudou, ou… ça ne va pas les abîmer j’espère ? »


© Grey WIND.[/b]
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