STORIES ARE WHERE MEMORIES GO WHEN THEY'RE FORGOTTEN
She's just a girl, and she's on fire
Hotter than a fantasy, lonely like a highway
She's living in a world, and it's on fire
Filled with catastrophe, but she knows she can fly away
"Bonjour Mlle ?""Castel, enchantée" **Premier mensonge**
"Vous postulez dans notre entreprise, pourriez vous nous raconter votre parcours?""Bien sur. Je suis née à Lyon dans une famille franco-portugaise, ce qui m'a rapidement donné le goût des langues."Et blablabla... Tout ça pour expliquer pourquoi je souhaitais intégrer son cabinet de kiné pour y finir ma spécialisation en ostéopathie.
Ce type m'horripilait avec ses questions convenues et sa tendance à reluquer mon décolleté.
Je ne l'aimais pas, mais son cabinet était probablement le plus réputé de Lyon.
J'avais accepté le changement de nom, accepté de me dissimuler au mieux, accepté de renoncer à me montrer telle que j'étais réellement, mais je n'étais pas prête à accepter de me terrer et de ne pas m'accomplir professionnellement.
Pour certains c'était déjà le cas... Je n'étais qu'une petite Kiné... Mon père le premier qui avait tant espérer que je fasse médecine. C'était d'ailleurs probablement la raison numéro une m'ayant poussée à ne pas le faire. Je n'aimais pas qu'on me dicte ma conduite quand j'étais môme ça n'allait pas changer.
J'avais eu une enfance dorée dans une famille aimante, même si ça frittait pas mal entre mon demi-frère adoré et mon petit papa. Ce dernier était convaincu d'avoir la science infuse et je le pensais aussi un peu au début...
Il était grand aimant et protecteur et il détestait ce qui était différent, alors j'avais aussi un peu peur des trucs inattendus... Et puis il y avait mon frère si différent, si frondeur, comme si deux hommes dans une maison ça en faisait un de trop.
J'étais souvent entre eux, la zone neutre, le terrain de réconciliation, en effet aucun des deux ne supportait l'idée d'être celui qui me blesserait. Alors ils ne s'aimaient pas mais ils faisaient contre mauvaise fortune bon cœur.
Quand mon pouvoir se révéla ce fut très dur à encaisser. J'étais un putain de monstre si on en croyait mon père. J'étais une saloperie de mutante, qui ne devait pas exister et surtout pas se reproduire... Dur pour une môme de 11ans.
D'autant que ça avait été très violent et que j'avais vu la peur et la haine dans le regard d'autres enfants.
Mon frère et ma mère furent de mèche pour faire en sorte que cette affaire s'ébruite le moins possible. Je ne retournais pas dans ce collège passant quelques semaines avec des cours par correspondance avant de gagner un collège privé bien chic et bien comme il faut.
Ma mère avait justifié ma défection par du harcèlement auprès de mon père et ce dernier comme à son habitude voulait le meilleur pour moi... J'avais une peur ancrée au fond du bide et j'y fus confrontée quelques temps plus tard. Mon père apprit ma différence...
Je devenais tout ce qu'il exécrait... J'avais honte et je ne voulais surtout pas le montrer. Cet homme m'avait mille fois répété d'être fière de moi, que j'étais quelqu'un de merveilleux, que je ne devais laisser personne me salir de sa désapprobation.
Leçon parfaitement apprise papa !! Je ne te laisserais pas me salir, je ne te laisserais pas croire que je ne suis plus digne de respect ou d'amour.
Je faisais la fière, je roulais des mécaniques, je commençais à faire des conneries d'ado aussi... Mais en fait j'avais tellement peur que cet homme me retire son affection, j'avais tellement peur qu'il ne me voit plus comme sa fille.
Il prenait sur lui, faisait semblant que cette mutation n'existait pas, mais je savais que ça avait brisé quelque chose en lui et de fait ça avait brisé une parcelle de mon cœur celle de la confiance en soi, celle de la confiance en lui...
J'eu une adolescence assez chaotique mais jamais catastrophique non plus. Je faisais des conneries mais rien de très grave. Quelques pétards avec les copains, un peu de sorties non prévues en m'échappant par la fenêtre...
Je découvris aussi à cet âge que séduire c'était fun, que les hommes c'était fun...
J'aimais plus le jeu de séduction que sa conclusion logique d'ailleurs. Les premiers émois les sourires, les yeux qui en disent tant...
Je ne cherchais pas l'amour, je le voyais comme une sorte de piège d'ailleurs. Ma mère semblait parfois éteinte devant son diable de mari incapable me semblait il d'assumer seule ses opinions et envies...
A l'âge de 18 ans pendant mon année de prépa kiné je perdis le contrôle de ma capacité en public et je sentis au fur et à mesure du temps que la situation m'échappait. Trois drôles de types me suivaient alors que je ne les avais jamais remarqués avant... Mes affaires qui semblaient avoir été fouillées... Mon appart visité?
J'étais probablement parano mais dans le doute j'appelais mon frère à la rescousse. Il saurait quoi faire.
De toute manière quand j'étais dans la merde c'était toujours ma solution numéro une. Il était la seule personne avec qui je pouvais être totalement moi même. Il était celui qui m'avait appris à me contrôler et à ne pas me haïr, qui m'avait fait passer outre ma différence. Il était mutant comme moi et la téléportation avait du bon.
Il me sauva les miches des Hunters qui me fliquaient. Coup de bol pour moi les allégations des gens m'ayant vu utilisé ma capacité n'étaient pas assez claires pour une attaque franche.
Je ne sais pas très bien comment mon frère se débrouilla mais il fit disparaître la menace sans vouloir en dire plus. Il me força ensuite à changer de nom. J'acceptais pour le nom de famille, mais pas pour mon prénom.
Ce nom de famille de toute façon ne représentait plus grand chose puisque celui qui me l'avait transmis n'était plus le même avec moi...
Castel... Voilà c'était parfait.
Bon tout ça je ne pouvais pas l'expliquer à ce trou du cul de recruteur.
"Après mon année de prépa au concours."**Celle que j'ai pas fini à cause de ces connards de traqueurs.** "J'ai souhaité approfondir mes connaissances linguistiques et mieux connaître mes racines alors j'ai profité d'un système équivalent à Erasmus pour faire ma première année d'école de Kinésithérapie au Portugal. J'ai ainsi découvert d'autres techniques et un contact différent avec les gens. J'ai ensuite regagner la france, terminé mes études de Kiné et décidé de me lancer dans une spécialisation en Ostéopathie."Clair, net précis, sans être froid. J'étais pas trop mal partie...
Je me souvenais de cet entretien avec plaisir maintenant que je terminais ma spécialisation. Seul bémol, ce patron que je n'aimais pas au premier coup d'oeil je ne l'aimais pas plus maintenant. Il avait la main légère et les yeux franchement pervers.
J'avais vite compris que le combo Jean-tee-shirt était bien meilleur pour moi que jolie robe- talons...
Dès que j'eus mon diplôme en poche je quittais sa boîte et décidais qu'il était temps de me mettre à mon compte. Il n'apprécia pas vraiment ce qui me mit les nerfs en pelote. Ce sale type essayait de m'intimider de me faire céder et ça allait forcément m'énerver et si je m'énervais j'allais prendre feu... Putain !!!
Impossible d'aller le voir pour lui mettre ma main dans la gueule sans perdre tout sens commun. Donc... La solution évidente était bien entendu mon cher frère...
Il était aux States et je ne doutais pas qu'un peu d'expérience aux USA ferait bien dans mon C.V.
J'avais envie de le voir de toute façon. J'allais travailler vraiment pour de vrai, pour moi, devenir adulte en fait, et je ne pouvais pas faire ça toute seule.
Alors je lui avais envoyé un mail lui demande de me rappeler. Je n'avais pas son téléphone, il appelait via des numéros masqués étranges. Son culte du secret et son besoin de se méfier probablement.
Il m'avait donc rappelé et j'avais expliqué : ce type qui me faisait chié, et j'en avais un peu rajouté en disant que je ne me sentais pas tranquille que je n'avais pas envie d'être découverte et que j'étais mal sans lui...
Il n'avait pas l'air chaud mais il ne pouvait pas laisser sa petite soeur en galère alors il m'avait dit de venir. Sans me donner d'adresse... Etrange méthode mais bon... Je devais monter dans un avion pour le vol transatlantique avant de prendre un vol intérieur vers un petit aéroport de campagne dans lequel il viendrait me chercher.
Il voulait vérifier qu'on était pas suivis ni rien.
C'était des précautions dignes d'un chef d'état, ce que je ne comprenais pas trop sur le moment... Bof il saurait m'expliquer le pourquoi du comment... Son délire sur les complots Hunters surement !!