i. que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
qu'ils sont très dangereux, trop dangereux même plus qu'Al-Quaïda même et certainement plus nombreux. Il enfreigne plusieurs lois sur le sol américain, et je suis quelqu'un de très obstiné. Si j'en chope un, il risque pas de ressortir vivant. Mais difficile de savoir qui est un hunter comme de savoir qui est un transmutant.

ii. êtes-vous effrayée par l'apparition des transmutants dans la société ?
pour être honnête, pas du tout. Ils ne me font pas peur, ils sont comme des humains un peu plus développés. Seulement, je préférerai affronter la pire des racailles qu'un racaille transmutante si vous voyez ce que je veux dire ! Il peut y avoir des transmutants gentils comme méchant ! Mais, je ne suis pas du tout effrayé, non.

iii. avez-vous déjà fréquenté des mutants ?
oui, oui. Certains me disaient la vérité en voyant que je me contrefichais (et que je m'en contrefiche encore) qu'ils soient mutants ou pas, d'autres me le cachait très certainement. Je ne réagirai pas mal si on me disait qu'une personne, proche ou non, me dit qu'elle est mutante ! Elle a un coeur et des sentiments, comme je dirai toujours : un transmutant est juste un humain avec des "pouvoirs".

iv. que pensez-vous de l'élection récente de thaddeus lancaster à la tête du comté ?
si vous saviez à quel point, cela ne m'intéresse aucunement ! dommage pour les transmutants, mais il faut savoir que je ferai tout de même mon boulot et arrêterai ceux qui me semblent dangereux pour Radcliff, même si je peux recevoir des menaces ou quoique ce soit, je ferai seulement régner l'ordre selon la loi américaine..

SOMALIE, FEVRIER 2011. Ils avaient besoin de nous, le haut-commandement avait appris que plusieurs pirates somaliens détenaient des otages britanniques dans une usine désaffecté et ils demandaient une rançon, bien trop élevée pour que le Royaume-Uni paie. Alors, ils avaient besoin de nous, des forces spéciales. Moi, Milo Addhams,  vingt-quatre ans, nom de code Michigan, j'avais été choisi pour cette mission avec mon escouade habituel : Charlie, Foxtrot et Alpha. Des noms de codes, mais on se connaissait plutôt bien désormais.   La mission ne s'était pas passée comme elle aurait du se passé, cette journée restera gravée dans ma mémoire jusqu'à ma mort.

Il faisait chaud, je dégoulinais de sueur sous ma tenue de soldat, mais j'étais habitué à tout temps. Hiver glacial comme chaleur non soutenable. Nous étions sur une colline, près de l'usine où il n'y avait aucune habitation à plus de vingt kilomètres. On était quatre, ils étaient censés être une trentaine selon nos sources. Charlie était placé sur une autre colline, c'était notre tireur d'élite pour assurer un soutien efficace et il possédait les lunettes infrarouges et thermiques. « Charlie, analyse les bâtiments. Dis moi où sont les otages. », lui disais-je à la radio. Il m'assura voir des personnes accroupis dans le bâtiment le plus éloigné, génial. « OK. On va y aller, reste où t'es, tu vas nous couvrir. Neutralise ceux qu'on ne voit pas. Les gars, silencieux. ». Je sortis un tube de mon treillis que j’emboîtai directement à mon arme. Puis, nous avançons vers le batiment tel des félins allant attaquer leur proies.

Nous étions arrivés au bâtiment sans difficultés, Charlie avait dégagé la voie pour nous, il était parfait comme tireur d'élite ce mec. On entrait dans le bâtiment, il semblait vide. On avançait là où la source thermique semblait le plus présent, on fut vite arrivés. Foxtrot s'occupa de crocheter la porte qui nous bloquait la route pour secourir ces pauvres otages. Ouvrant la porte, nous tombâmes nez à nez avec une dizaine de pirates prêt à nous tirer dessus : aucun otage, les hommes accroupis étaient seulement des leurs, c'était également des pirates qui s'étaient dépêchés de prendre leur armes. C'était un piège ! Nous étions dans la merde  jusqu'au cou, mais il fallait que je sorte mes hommes de là.

Mon regard se posa sur mes deux camarades et à la suite d'un clin d'oeil, ils tirèrent. On se mit à courir tandis que je sortais une grenade aveuglante de mon treillis pour la dégoupiller et la lançait à ces maudits pirates. L'usine résonnait, les coups de feu faisaient rages. On avait réussi à sortir du bâtiment et à se faufiler derrière un pick-up, assez pour se protéger. « Charlie, couvre nous ! ». Aucune réponse, je tentais à cinq reprises, mais il ne répondait pas. Je pris mes lunettes pour les diriger vers sa position, je ne vis qu'un corps sans vie. On avait perdu un homme. « Alpha ! Demande une frappe aérienne, vite ! Foxtrot, tir de couverture ! », ordonnai-je. Foxtrot commençait à tirer dans le tas de pirate, tandis que j'allais m'abriter vers un autre pick-up. Je posais la lunette de tir sur mon arme, et tentait de voir s'il y avait des snipers. « SNIPER SUR LE TOIT !!! », criai-je, mais trop tard. Foxtrot tomba au sol... Il ne restait plus que Alpha et moi, et je me disais déjà que l'on était perdu. Alpha regarda si Foxtrot était toujours en vie, et me fit un signe négatif de la tête. Il me dit néanmoins que la frappe aérienne était programmée. Une petite lueur d'espoir. On devait alors dégager.

On commença à quitter nos abris de fortunes pour se dégager, tandis que je lançais une fumigène rouge pour indiquer la position de la frappe aérienne. Nous courûmes aussi vite que l'on pouvait jusqu'à ce que je vis Alpha tombait au sol. J'étais seul désormais, je pris sa plaque et celle de Foxtrot qu'il avait dans les mains, et m'en alla aussi vite que je pus. Un avion passa au dessus de ma tête. Le sol trembla d'un coup, et le souffle de l'explosion me fit valser quelques mètres. Mes oreilles étaient sourdes, j'étais déboussolé. Je regardais autour de moi, l'usine était en ruine, et je tombai dans la pomme.

A mon réveil, j'étais dans un hôpital militaire. Le souffle m'avait dégagé et à ma réception, j'avais eu des côtes brisées. Je m'en sortais bien contrairement à mes camarades. Je pensais à eux, j'aurais du y rester là-bas avec eux, mais non, j'étais en vie encore. Ma femme était à mon chevet, elle pleurait. Trois plaques militaires étaient posés à mes côtés, c'était celle de mes camarades. Ma merveilleuse femme, Rose, m'expliqua que les familles de mon escouade avait décidé de me laisser.  Chaque matin, je regarde ces plaques. Chaque matin, je remercie Dieu de m'avoir sauvé. Chaque nuit, je revois cette journée...


AFGHANISTAN, SEPTEMBRE 2012. Déjà quelques mois que j'étais basé en Afghanistan. Bon, deux mois, mais c'était déjà beaucoup pour moi, j'étais séparé de ma petite famille. Cela faisait déjà presque deux ans que j'avais perdu mon escouade en Somalie, et j'y pensais encore. Ce que je faisais en Afghanistan ? J'étais avec les quelques ressortissant européens pour accompagner les américains dans la lutte contre le terrorisme et plus particulièrement contre Al-Quaida, qui terrorisait les habitants de la nation d'Afghanistan. J'avais été choisi parmi quelques soldats, et je n'avais pas vraiment eu le choix.

Mon supérieur demandait à me voir, il m'expliquait que je devais faire une mission de reconnaissance dans la province d'Helmand, à quelques kilomètres de notre campement. Simple mission de routine que j'acceptai. On me donna quatre soldats sous mes ordres. On monta tous dans une jeep avec mitrailleuse intégré, bien que la province était sécurisée, on ne savait jamais si on pouvait tomber dans une embuscade.

Arrivé à la province d'Helmand, on se positionna. Mes hommes furent le travail demandé pendant que j'inspectais ce qu'il faisait. Tout d'un coup, on reçut un appel de la radio satellitaire. Je le pris dans les mains, j'écoutais ce que l'on me disait. Le temps semblait s'être arrêté, je lachais la radio des mains. Les soldats m'accompagnant vint vers moi, me demandant ce qui se passait, si c'était grave. Leurs questions ne pénétraient pas du tout mon esprit, je n'arrivais pas à y croire. Mes jambes étaient lourds, je tombais à genoux. « Non... Rose, Christie.. C'est pas possible.. », murmurai-je. On venait de m'apprendre de l'accident de ma femme et de ma fille, un pauvre accident de voiture. Ça ne pouvait être vrai...

On me ramena au campement, trop abasourdi pour conduire seul. De la paperasse, et j'arrivais en Angleterre le lendemain pour l'enterrement. Je ne pleurais pas, je n'y arrivais même pas et je me demandais quel montre je pouvais être pour ne pas pleurer la mort de ma femme et ma fille. Un inspecteur vint me voir, m'expliquant qu'il pensait connaître le coupable. Un hunter d'après eux qui avait cru qu'il s'agissait de transmutants. Mais, le représentant de l'ordre m'expliqua qu'il ne pouvait l'arrêter, faute de preuve. Ma vie était vide de sens, désormais.

RADCLIFF, 2014. Ma vie maintenant ? J'ai quitté l'armée britannique, j'ai décidé de changer radicalement de vie. J'avais déjà la nationalité américaine, donc j'ai décidé de m'installer là-bas, dans un trou complètement perdu et différent de Manchester. Je n'étais plus qu'un policier, qui détestait les hunters et souhaitait faire régner l'ordre. Voilà un an que je suis là, un an que je suis une terreur pour les criminels.