| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 20 Mar 2017 - 2:21 | |
| jvous previens de suite, jai que la lumiere du pc, donc si sque jdis nest pas comprehensible, cest normal, |
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Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 20 Mar 2017 - 2:33 | |
| - Citation :
- Parfois, quand il cherchait dans son crâne, qu’il essayait de donner un sens à ce qu’il ressentait, Cesare en arrivait surtout à se dire que c’n’était probablement pas des choses à mettre à haute voix. Pas devant Isolde, du moins. Il n’savait pas si tous les mois qu’ils avaient passés, ensemble, apparemment en couple, à affronter des semaines sans se voir et des rendez-vous clandestins qui s’achevaient à l’aube, les avaient renforcés, ou n’avaient fait que créer tout un champ de mine autour de leur histoire. Quand son existence n’s’étendait qu’à Isolde, qu’à Clara, qu’aux quatre murs de cette maison, tout était facile ; Cesare savait c’qu’il voulait, alors, il savait c’qu’il éprouvait et ressentait, et il s’penchait presque sur quelques idées de futur sans qu’elles ne lui semblent être effroyables. Il avait hâte de voir Clara grandir, il aimait la voir évoluer, s’émanciper et se développer devant ses yeux, en tant de scènes, de petits moments anodins et de tendresses qu’il aurait cru n’jamais connaître dans sa vie. Et peut-être que même en ça, l’idée concrète d’un deuxième enfant venant s’ajouter à cet univers-là qu’ils s’étaient créé, était quelque-chose de difficile. Pas aussi difficile que tout le reste, cela dit. Cesare, il avait été un hunter, pendant vingt ans de sa vie au moins – pour le meilleur, et pour le pire, un peu comme tout le futur qu’il s’imaginait dans un coin de sa tête. C’avait été sa motivation, son but, les raisons de sa présence dans c’monde, mises en exergue par toute l’attention que ses parents avaient porté sur lui. C’avait été comme ça qu’il s’était identifié pendant si longtemps ; le fils de Rafael et Isabela DeMaggio, à qui incombait le devoir de faire survivre tout ce qu’ils avaient eux-mêmes représenté. Est-c’que leurs vies à eux aussi étaient allées plus loin que ça ? Parfois, le reste de la société paraissait trop vaste au jeune homme. Et parfois, elle lui paraissait vide. Etait-il vraiment censé faire de sa vie ça, quelque-chose qui se limitait à une poignée de personnes sur lesquelles il se focaliserait égoïstement ? Au-delà de tout ça, des quatre murs de cette maison où tout avait un sens au moins pour quelques heures par jour, il errait, la plupart du temps. Il n’voulait pas sympathiser avec les autres, il n’voulait pas vivre comme les autres – ceux qui parlaient de sortir entre collègues le soir comme si ça pouvait être amusant, ceux qui étaient obsédés par Noël dès le début du mois de décembre parce que c’était soi-disant une tradition ayant tellement de sens. Il avait dix doigts, vingt ans sacrifiés à développer des savoirs, des compétences et des ambitions et des buts qui n’lui servaient plus à rien. Certes, il n’voulait pas redevenir un hunter, il n’voulait pas abandonner Isolde et Clara, repartir en arrière quand il avait eu vingt ans, juste parce que tout avait été évident, tant il avait été profondément ancré dans l’endoctrinement de ses parents. Mais qu’est-c’qu’il avait, là ? Un futur à Radcliff, où il resterait mécanicien, à devoir endurer des interactions sociales avec lesquelles il n’arrivait pas à s’identifier, et où sa seule salvation se limiterait à quelques heures par jour, le matin avant de devoir partir, le soir avant d’aller se coucher ? On lui avait si souvent dit qu’il était destiné à plus que ça – et pendant combien d’années au juste, Cesare avait-il regardé de haut les pauvres gens qui n’avaient eu que ça, eux ?
Et fondamentalement, c’était tout c’qu’il était, maintenant ; comme père, comme fiancé, comme homme. Quelqu’un avec un passé bien lourd, et un présent qui lui semblait aussi vide de sens qu’une étendue désertique. Isolde, elle n’avait pas vraiment à s’inquiéter sur sa fierté, son égo ou quelque arrogance qui aurait pu lui faire tenir au patronyme qu’il portait, ou au fait que ça puisse être un héritage pour ses enfants – il avait perdu tout contact avec ces sentiments-là depuis bien longtemps. Avait-ce été depuis le moment où il s’était découvert transmutant, et où les évidences s’étaient envolées, remplacées par une haine incontrôlable envers lui-même ? Ou était-ce à partir du moment où être un DeMaggio avait inclus trahir Aria, blesser Isolde et tuer des gens innocents pour les sauver elle, parce que ses parents avaient pensé qu’il leur devait au moins ça ? En une poignée d’années, sa famille était devenue ça – un serpent toxique qui se dévorait lui-même, encore et encore, s’empoisonnait et se ruinait sans l’aide de personne. Leurs parents avaient voulu les tuer, Aria et lui, et ils avaient presque réussi à réaliser leur souhait. Et puis sa mère était morte. Et puis Rayen avait fini en prison. Et puis, dans ses rares tentatives à connecter à qui que ce soit là-bas, dans cette lignée qui coulait dans ses veines, il avait juste échoué. Et même essayer, quelque-chose, n’importe quoi pour Gabriela, l’avait conduit à l’hôpital, face à un énième dilemme. Maintenant, être avec lui, l’aimer, vouloir faire sa vie à ses côtés, coûtait progressivement à Isolde tout ce qu’elle avait eu. Au fond, même ses rêves initiaux avaient été réduits à néant par un DeMaggio. Maintenant, elle n’avait plus ni son groupe de transmutants, ni la confiance de ceux qui l’avaient suivie. A cause de lui ? Il n’pouvait pas douter que c’était au moins en partie à cause de ça. Et il n’pouvait pas prétendre savoir quoi faire, pour donner un sens à tout ça ; tous les sacrifices, toutes les peines, tous les choix difficiles, toutes les déceptions – il n’y avait que lui, à la fin, et une fois qu’on enlevait tout c’qu’on lui avait imposé pendant des années et des années, jusqu’à c’qu’il croie que c’était ce dont il avait eu envie, il n’restait pas grand-chose. Le fantôme des couloirs du lycée de Radcliff, celui qui n’avait pas fait d’études, pas pensé à l’avenir comme ça, et pas vraiment existé par lui-même pendant bien longtemps. A quoi il rimait, alors, son nom ? C’n’était pas le sien, c’était celui de ses parents, de tous ceux avant lui ; des loyaux à la chasse, d’une grande chaine de laquelle il avait été un maillon défectueux : il suffirait de demander à Rafael, sans doute, pour qu’il soit fait loi que d’toute manière, il n’méritait pas de le porter ce nom. Cesare, tout c’qu’il pouvait dire en réponse à tout ça, c’était qu’il n’en voulait pas, de ce nom – quoiqu’il représente, quelque espoir qu’il puisse y avoir quelque-part pour ce patronyme de trouver la moindre rédemption ; ses ancêtres, ses parents, ils la méritaient aussi peu que lui. Et il n’y avait aucun contre-argument à avoir à cela – un fait que même Isolde n’pouvait pas contredire, quand bien même elle avait toujours aimé avoir le dernier mot. C’qu’ils avaient juste, pour sûr, c’était l’ici et maintenant, les conséquences de leurs actions et la réalité bien palpable ; « J’m’occuperai d’tout… si Clara se réveille, okay ? » il assura, encore avec son sourire en coin, en observant Isolde. « Et on s’occupera de tout ça… pour Insurgency. » il n’pouvait pas faire de promesse surdimensionnée, pas dans sa position à lui, mais voilà, au moins ça. Au moins que tout ce que la mutante avait accompli jusque-là, n’soit pas pour rien. Pour la rassurer, pour se rassurer aussi lui au moins un peu, Cesare vint glisser le bout de ses doigts dans les cheveux de la blonde, repoussant une de ses mèches derrière son oreille. « Je t’aime. » confia-t-il, de cette déclaration qui avait toujours rendu tout beaucoup plus facile, même dans les pires moments. Il n’disait pas que c’était un de ces fameux pires moments, là – peut-être était-ce un contrecoup normal à tout ça, toutes ces nouvelles pas forcément toutes bonnes leur tombant dessus. Peut-être.
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