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Auteur | Message |
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Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Jeu 9 Mar 2017 - 13:03 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Jeu 9 Mar 2017 - 14:32 | |
| - Citation :
- Ces derniers temps, l’imagination de Kara la poussait à s’demander à quoi pouvait ressembler l’espoir; était-ce une lumière qu’il fallait sans cesse réveiller, écarter des ténèbres pour qu’elle continue de survivre? Etait-ce une corde qui s’usait irrémédiablement, où chaque filament entaillé représentait une croyance réduite à néant? Etait-ce un chemin fait de bosses, de hauts et de bas, de virages à cent-quatre-vingt degrés? Parfois, dans le désert, elle aurait juré que c’était un point accroché sur l’horizon inatteignable, qui n’faisait que ressembler, finalement, au paysage qu’elle avait tout juste laissé derrière elle. Peut-être était-elle trop pragmatique. Ou peut-être était-ce la seule idée à laquelle se raccrocher, dans le monde qu’ils avaient désormais; celle qui disait que l’espoir de toute manière, il était dérisoire, quand la réalité qu’ils avaient était l’image d’une zone désolée, où les morts revenaient à la vie, ayant l’aspect de créatures hideuses qui s’mettaient à dévorer leurs congénères? Comment est-ce que tout se finirait? Elle était une scientifique, elle était médecin, peut-être aurait-elle dû savoir alors, la blonde, ou au moins croire qu’il puisse y avoir un remède. Mais tout c’qu’elle pouvait imaginer comme fin du monde, c’était juste la prolongation de tout ça: un jour, les rôdeurs réussissant à passer les barrières de Lafayette pour tous les dévorer. Ou un jour, la maladie mutant pour se développer chez les vivants sans aucune raison, et les tuant à petit feu. Et quand elle regardait le ventre rebondi d’Evalia, un oeil distrait dardant les contours de la silhouette de la jeune femme, Kara avait son coeur qui se serrait pour ce petit être. Juste une existence innocente, qui n’avait définitivement rien demandé, mais qui tombait dans un monde plus détruit que jamais: comment est-ce que ce bébé allait-il voir le jour? Comment allaient-ils réussir à le faire survivre? Etait-ce une responsabilité qui lui retomberait sur les épaules, à Kara, de faire accoucher Eva en sécurité, et de s’assurer qu’elle et le bébé survivent quoiqu’il advienne, malgré les moyens drastiques qu’ils avaient à peine? Et si Evalia se mettait à avoir une hémorragie? Et si le bébé ne descendait pas, et qu’il fallait faire une césarienne? Clairement, une procédure impossible à réaliser maintenant; clairement, un poids sur le coeur de la blonde, qu’elle n’arrivait pas à formuler. C’n’était pas de la peur, c’était... c’était pire que de la peur, pour sûr. Des craintes qui n’avaient fait que s’accentuer pour les trois derniers jours qui venaient de passer; ç’avait été, complètement incroyable pour Kara, de sentir son inquiétude vis à vis de tout ça grandir encore plus, comme si elle avait été persuadée d’avoir atteint le maximum de ses capacités. Mais peut-être était-elle juste une cocotte minute au bord de l’explosion à chaque fois que le soleil apparaissait sur l’horizon, rappel tortionnaire du temps qui, lui, continuait de circuler à sa guise, inchangé et indifférent au sort des hommes. Et si Absalon était mort? Et si Evalia et son bébé le rejoignaient prématurément, à cause des erreurs que Kara ferait sur le moment de l’accouchement, à cause du désespoir, à cause de la tristesse, de l’épuisement - ou même parce que c’était médicalement, toujours une possibilité qu’il ne fallait jamais oublier? Elle les connaissait, ses cours de médecine, Kara; elle s’était presque lavé le cerveau avec ceux-ci à l’époque de ses études, ambitieuse et déterminée à réussir coûte que coûte dans cet univers impitoyable. Les risques, les inquiétudes, les peut-être, le jargon, elle avait tout assimilé: et pour autant qu’elle avait été persuadée à l’époque, d’avoir toujours les moyens d’agir, maintenant, il n’lui semblait qu’elle n’avait plus que ses deux mains. Et trop peu de foi.
Appréhender ce futur, penser au lendemain avait été douloureux comme un coup de poignard, s’enfonçant progressivement entre ses côtes avec les heures qui étaient passées. Trois jours, elle aurait juré que c’n’était pas grand-chose, avant; son endurance prouvait qu’elle pouvait rester éveillée, ou ne dormir qu’une toute petite poignée d’heures pendant trois jours entiers. Mais trois jours dans l’Apocalypse, c’était - définitivement - une vaste différence entre la vie et la mort. Kara, elle n’avait pas écouté les membres du Conseil, les on-dit qui avaient trainé dans tout le camp; elle n’avait pas écouté ce que d’autres appelaient des évidences indiscutables. On pouvait même dire qu’elle avait été une idiote en plein déni; ç’avait été ses songes, ses souvenirs, son expérience au milieu du monde désolé qui l’avaient trahie. Et elle avait péché; péché d’agnosticisme, d’avoir perdu foi en l’humanité quand elle aurait été prête à jurer que ce serait toujours ce qui lui ferait tenir bon. Dans les couloirs des urgences, il lui en avait fallu aussi, du courage et de la volonté pour continuer: accidents de voiture, victimes poignardées, hommes et femmes lambda qui finissaient avec une balle dans les tripes parce qu’ils avaient été au mauvais endroit, au mauvais moment... Kara, elle aurait juré qu’elle avait eu des tripes, et que celles-ci avaient été endurcies par tout ça. Les zombies, ça n’avait pas été envisageable, pour sûr. Et au fond, elle avait beau chercher, la Winfield, elle n’savait pas ce qu’elle aurait pu faire mieux; ce qui aurait pu, dans ces trois derniers jours, l’encourager à y croire plus évidemment. Il n’y avait pas eu d’indice, pas de bonne nouvelle incroyable, pas de remède contre les maux du genre humain. Il n’y avait même pas eu de chose infime pour lui remonter le moral, à la blonde ; un cheesecake au citron, par exemple. Et si le goût du citron lui-même, ce qu’elle avait tant aimé d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, finisse lui aussi par prendre un goût amer à ses lippes dès qu’elle penserait à Absalon? Il était bien le seul, à savoir, que Kara Winfield pensait aux cheesecakes au citron pendant de grosses parties de sa journée. Déprimée, désorientée, impuissante, des sentiments auxquels elle aurait répondu avec une bonne gourmandise de ce genre, rien que pour se détendre, rien que parce qu’elle avait été simple comme ça, comme fille. C’était stupide, ouais, indéniablement, la distance que son esprit avait pu parcourir dans les ténèbres du doute et du défaitisme: elle ne savait que trop bien, au fond, que la vie n’tenait qu’à un fil comme ça. Qu’il aurait suffi d’une seconde, d’un rien pour qu’Absalon passe du contrôle total de la situation, à une mort certaine à cause d’une horde de zombies sortant de nulle part. Parfois, elle se demandait si c’était comme ça, dans le fin fond du pays; les petits villages, les fermes isolées - est-ce qu’ils étaient envahis de zombies, aussi? Ou est-ce que les gens vivaient encore d’une certaine façon, presque normalement? Avaient-ils encore de l’espoir, eux? Dans le désert, après tout, elle n’avait pas croisé de rôdeur voulant la bouffer; ç’avait été la nature, sa cruelle prédatrice, celle qui n’avait eu de cesse de la faire passer de tourment en tourment. Froid, chaud, vents chargés de sable, illusions d’optique, canicule, aridité. Au fond, peut-être bien qu’elle avait moins peur des rôdeurs que du vaste rien du tout désespéré qui s’étendait à perte de vue. Le monde était décharné, déconstruit, les maisons étaient vides, à peine décentes pour s’y réfugier, l’électricité et l’eau potable n’étaient que de lointains souvenirs. Dehors, y’avait une loi de la jungle qui tuait peut-être autant que les morts-vivants. Alors Absalon, il aurait peut-être même pu mourir à cause de ça; crever à cause de l’humain plutôt que de l’inhumain. Quelle ironie - des songes mornes et cruels que Kara, la sauveuse de vies, n’aurait jamais dû avoir sans doute. On devenait médecin par vocation. On devenait médecin par croyance pour le genre humain, la chance et le devoir de survivre. Qu’est-ce qu’elle était maintenant, elle?
Elle était irritable et elle n’pardonnait pas, voilà c’qu’elle était. Et tout le monde, Absalon en tête, pourrait essayer de la dédouaner en disant que c’était la fatigue, la faim, le stress; la faute à l’univers tout entier avant que ce ne soit quelque-chose qui était en elle. C’qu’elle était. Ou ce qu’elle devenait. Kara, elle aurait juré pourtant, que sans Absalon, sans ces moments salvateurs et tranquilles avec lui, entre un jour et le suivant, elle perdrait la boule. Elle serait constamment une cocotte minute dans laquelle la pression grimperait, grimperait sans ne jamais redescendre. Est-c’que l’explosion était la seconde phase, après le désespoir? Avaient-ils été censés imaginer, dans un coin de leur tête, que la vie puisse devenir ça? Une question qu’elle sembla poser en silence en observant le jeune homme en face d’elle. Elle, elle n’arrivait pas à gérer; pas sans lui, du moins. La solitude, ça l’avait dévastée, et elle n’pouvait pas retourner à ça. Elle n’voulait pas. Au bout d’un moment, il devait bien y avoir un quotas d’âmes laissées à la Faucheuse, qu’on n’pouvait décemment pas dépasser sans devenir timbré. Avec Absalon, son coeur serait mort pour sûr. Et les derniers filaments d’espoir auraient été irrévocablement réduits en miettes. Des mots qu’elle n’pouvait sans doute pas se permettre de dire aussi directement, quand ils naviguaient dans cet univers-là; ce serait comme pousser le Bon Dieu dans la direction d’une cible idéale. Ce serait comme faire reposer sur Absalon une responsabilité de trop. Dans la tempête qui avait emporté la situation, comme ça, sans crier gare, Kara se retrouva à pincer les lèvres, hochant la tête en regrettant les mots qui étaient déjà sortis. Parfois, entre Absalon et elle, ç’avait été juste anodin, réflexe, organique : elle n’avait pas eu besoin de dire des mots aussi directs pour qu’il comprenne, pour qu’il sache qu’il avait sa place dans son âme à elle. Et elle n’pouvait décemment pas transformer un sentiment si naturel en une responsabilité qu’elle ferait peser sur lui: elle crèverait à petit feu, presque insidieusement, presque sans même s’en rendre compte elle-même et sans rien contrôler, s’il devait disparaître comme tous les autres. A trois jours près, peut-être étaient-ils au bord du gouffre. Jusque-là, ses douleurs à Kara, n’avaient jamais été causées par Abe; il les avait guéries, pansées, et atténuées. Un rôle qu’il était le seul à pouvoir remplir; probablement que tout plein de gens n’auraient même pas la patience dont il faisait preuve, lui, avec elle. « J’suis désolée aussi. » elle admit sans difficulté, couvrant les doigts d’Absalon de ses doigts, pour prendre la main qu’il avait posée sur sa joue, et l’enrouler de ses deux paumes à elle. Elle n’avait certainement pas eu le temps de faire son deuil des contacts avec lui, de la sensation de sa peau contre la sienne, de sa présence juste-là. Elle n’aurait jamais pu, Kara était prête à croire au moins à ça; à l’ardeur avec laquelle son coeur gonflait, comme gorgé d’un sang qui courait à toute vitesse dans ses veines; à la chaleur du bout de ses doigts, la folie des papillons qui voletaient au creux de son ventre quand elle le regardait. « Finissons-en avec ça. Pour rentrer à la maison. » la maison - surtout maintenant qu’Absalon serait là; le sourire aisément rayonnant à cette idée, Kara aurait pu jurer que l’oxygène maintenant, était moins blafard que quelques heures plus tôt. « Peut-être... que tu peux t’occuper du questionnaire, pendant que j’m’occupe de tes plaies. » suggéra-t-elle même, tendant le formulaire dans un vague haussement d’épaules, un éclair presque mutin dans les yeux - drastique changement, sans doute. C’n’était techniquement pas autorisé, c’n’était techniquement pas la bonne chose à faire; elle s’en fichait. Elle lui faisait confiance, à Absalon, bien plus qu’à n’importe qui d’autre dans ce camp, surtout le Conseil. Et en lisant dans sa tête, le jeune homme n’aurait qu’à s’abstenir de ses remarques. Et surtout, surtout, il y avait des chances que ça divise la durée de cette séance par deux: il semblait bien qu’ils avaient tous les deux besoin d’une douche et d’une nuit de sommeil réparateur, bien plus que n’importe quoi d’autre. |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Jeu 9 Mar 2017 - 16:46 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Jeu 9 Mar 2017 - 23:15 | |
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| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 0:08 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 1:51 | |
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| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 11:56 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 15:54 | |
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| | | Slade Bennett ADMIN - master of evolution MESSAGES : 925
SUR TH DEPUIS : 20/01/2016
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 16:08 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 22:43 | |
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| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 22:50 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 22:56 | |
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| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 23:22 | |
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| | | Alec Lynch ADMIN - master of evolution MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 10 Mar 2017 - 23:49 | |
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| | | Calista Wolstenholme ADMIN - master of evolution MESSAGES : 14639
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 11 Mar 2017 - 14:16 | |
| - Citation :
- Depuis qu’il avait signé les papiers de divorce pour les balancer à Nissa, Benjamin n’avait pas franchement eu de nouvelles de la jeune femme. Peut-être qu’ils étaient officiellement divorcés alors. Tant mieux pour elle, après tout, ça ferait tâche si elle était mariée avec un transmutant et d’ici quelques mois, ce serait officiel, il serait un transmutant jusque sur ses papiers d’identité. C’était ce que voulait le dépistage. Ça avait déjà commencé, au lycée, y avait des gamins qui loupaient des cours pour aller répondre à leur convocation de recensement. Benjamin, il ne savait pas trop quoi en penser. Y avait ses instincts de hunter, qui lui disait que c’était une bonne chose, peut-être que ça pourrait protéger certaines personnes, peut-être que si ça avait été su, que la personne qui avait tué son fils était un transmutant, il n’aurait pas été là, dans cette rue, ce soir-là et alors, Aaron serait encore en vie. Mais en même temps, maintenant qu’il était e l’autre côté de la balance, il savait aussi très bien qu’y avait des transmutant qui étaient complètement innocents et y aurait des hunters, qui en profiterait de cette histoire. Ils disaient que ce serait privé, que personne de non autorisé ne pourrait avoir accès aux dossiers, mais si c’était inscrit sur les cartes d’identité, c’était pas difficile de savoir qui était transmutant ou non. Ils étaient bien capable, les hunters de voler des portefeuilles juste pour jeter un coup d’œil à la carte d’identité des gens. A croire qu’il faudrait la planquer celle-là et ne se servir que de son permis de conduire comme papier d’identité. Mais Benjamin, il travaillait dans un lycée, et il savait qu’y avait un certain nombre de gamin, qui n’avait pas leur permis, alors, ils n’auraient que ça, comme pièce d’identité, un truc prouvant aux personnes les moins bien intentionnées, qu’ils étaient ou non, des transmutants.
Clémentine lui avait dit, en plus, qu’il y avait au moins un gamin, rangé du côté des hunters dans le lycée, vu la ville dans laquelle ils étaient, il était prêt à mettre sa main à couper qu’il devait y en avoir plus d’un. Alors, cette histoire de recensement, ça n’avait rien de rassurant. Maintenant, y avait plus rien à faire de toute façon. Le gouvernement avait pris sa décision et tout le monde devait s’y plier. Radcliff avait bien essayé de résister, mais ça n’avait été qu’une question de temps avant que cette histoire de recensement soit également imposée dans la ville de Radcliff. Au moins, lui, il avait encore quelques temps avant d’y passer et en plus, il n’avait pas besoin de retourner à Phoenix, pour le faire, quand bien même il n’avait fait aucun changement d’adresse, techniquement, sa résidence principale, elle était encore là-bas, cette baraque qu’ils avaient abandonné, Nissa et lui, elle était encore à leur nom, complètement abandonnée, puisqu’ils étaient partis après la mort de leur fils. Il n’aurait certainement pas eu envie de remettre un pied dans cette ville, celle qui lui rappelait trop son histoire avec Nissa, ce moment où, pour elle, parce qu’il l’aimait, il avait laissé sa famille derrière lui. Cette ville dans laquelle son fils était né, là où il était mort aussi. Maintenant Phoenix, ça semblait être le pire endroit du monde, là où y avait d’excellents souvenirs qui avaient fini par être ternis par tout ce qui pouvait lui être arrivé ces dernières années. Maintenant, il n’avait même plus Nissa. Il l’avait perdue, sans doute en même temps que leur fils, mais tant qu’ils avaient été ensemble, tant qu’ils avaient été mariés, il avait encore eue une lueur d’espoir. Maintenant, il n’avait plus rien, juste une bague à son annulaire gauche qui ne représentait rien d’autre qu’un mariage foutu en l’air.
Il n’arrivait pas à s’en défaire, c’était complètement débile sans doute. Il l’aimait encore Nissa, malgré tout ce qu’elle était devenue et ça lui faisait mal au cœur, que les choses se soient terminées comme ça. Il espérait que le mariage de Scarlett serait plus heureux. La rouquine avait de quoi nager dans bonheur, fiancée, enceinte, elle avait tout pour elle, si bien que Benjamin, il se disait qu’il allait vraiment falloir qu’il quitte son appartement, pour laisser un peu plus d’espace eux deux tourtereaux et à la petite qui allait bientôt venir au monde, pour rejoindre Garrett, le fils que Scarlett avait adopté. Il lui manquerait d’ailleurs, le petit, quand il aurait quitté cet appartement. Mais il avait quand même souvent l’impression d’être de trop. Il soupira en entendant quelques coups contre la porte, il se disait que c’était sûrement Caleb qui venait voir Scarlett et Garrett. Mais ils n’étaient pas là, y avait que lui pour l’instant, avachi sur le canapé devant un film qu’il ne suivait même pas, trop occupé à ressasser ses idées noires. Il se leva du canapé pour aller ouvrir et la surprise se dessina sur chacun de ses traits, alors que la personne en face de lui, il l’aurait reconnue entre mille, malgré les trop nombreuses années qui s’étaient écoulés depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il avait essayé, parfois de recontacter les Moreno, mais ils n’étaient que trop rarement au même endroit alors, de fil en aiguille, il s’était complètement détaché de sa famille, y compris de sa sœur, qui pourtant, avait longtemps été la personne la plus importante de sa vie. « Maïna … » Son prénom, ce fut bien la seule chose qu’il fut capable de prononcer, avant de se pousser de devant la porte pour la laisser entrer, refermant derrière elle. « Tu passais dans le coin ? Est-ce qu’on peut vraiment passer dans ce coin pourri juste par hasard ? » Il laissa échapper un léger rire, il n’aimait pas franchement Radcliff, il y restait plus par défaut qu’autre chose, parce qu’y avait encore Nissa quelque part et qu’il n’avait nulle part ailleurs où aller de toute façon. « Ça fait, un bout de temps. » Vingt ans ? Quelque chose qui s’en approchait en tout cas. Il l’avait laissée tomber, égoïste, pour vivre sa propre vie. Là, il ne résista pas à la prendre dans ses bras. Elle avait été une gamine, la dernière fois qu’il l’avait vue. Elle était une femme maintenant. Elle lui avait manqué et maintenant qu’elle était là avec lui, il en avait plus conscience que jamais.
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. | |
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