Sujet: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Dim 29 Jan 2017 - 17:10
My name is food, junk food.
Assise à son bureau, vidant lentement ses sacs, ne laissant résonner que le bruit inexistant de ses pieds nus sur le sol de son appartement. Le regard dressé sur ces photos ramenées de sa ville natale, éparpillées sur le sol avec des post-it. Cela était devenu son seul repère, cette pièce. 13 heures, deux car différents et toujours la même sensation de ne pas revenir, mais de ne jamais repartir non plus. De vivoter, entre les deux, alors qu'elle se dévouait corps et âme à retrouver Joachim, le traquer, et finalement le tuer. Le bus ne fut pas reposant, et elle avait ce rituel de s'accorder quelques tristes heures de sommeil avant de se faire réveiller par la lumière du jour, ou par ses terreurs qui venaient hurler face à la réalité du monde qui venait briller contre son regard. La voilà, maquillée et habillée, comme en prétendant que le monde tournait rond. Ce fut pourtant dans un geste délicat qu'elle vint à se saisir son téléphone et composer le numéro de celui qui était son fond d'écran, parce qu'elle éprouvait le besoin de s'extirper de sa solitude de temps à autres. Laissant le téléphoner sonner en fixant le sol du regard, la mutante se redressa alors en sentant une douleur l'envahir entre ses côtes – tous les maux n'avaient pas de remède et Faith ne supportait toujours pas qu'on la touche. Répondeur, sans grande surprise. « c'est moi, je suis rentrée dans la nuit, alors si jamais tu as du temps dans la semaine… j'pense fort à toi. » Raccrochant, alors que sa sonnerie venait à se faire entendre. La blonde vint alors à se diriger sur l'ordinateur qui occupait son bureau pour le saisir et le trimballer en direction de sa chambre alors que son téléphone venait rejoindre la poche de son short – l'hiver du Kentucky était une blague par rapport à celui du Michigan. Se connectant alors au système de sécurité de son appartement, et ce fut avec un sourire idiot qu'elle admira un visage familier à sa porte : Cesare. Déposant l'ordinateur dans sa chambre avec un sourire, refermant le bureau à clé. Descendant l'escalier du duplex pour ouvrir la porte de son appartement avec un immense sourire. « J'espère que cette fois, tu es totalement sobre. » La mutante afficha un sourire narquois et moqueur. « Tu peux rentrer, j'avais un trou dans mon emploi du temps de ministre extrêmement sociable. » Même si cela était vrai : elle aurait toujours du temps pour lui.
Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Lun 30 Jan 2017 - 4:52
Cesare n’était pas doué pour ces choses. Il n’savait pas comment faire, la vie normale : il lui semblait que ce matin, depuis qu’il avait ouvert les yeux et quitté le confort de ses rêves, il avait été connecté à une réalité brutale qui n’avait eu de cesse de s’effriter sous ses pieds. Et à chaque fois qu’il prononçait les mêmes mots, il avait la sensation qu’ils allaient finir par s’enfuir, s’envoler hors de son contrôle, jusqu’à ce que la promesse d’avenir ne soit plus que ça – une menace, noire, pesant sur sa tête. Il n’avait pas été d’une humeur particulièrement maussade ou distante ; Isolde et lui avaient leurs rituels, maintenant, des gestes de tendresse qui surpassaient la moindre préoccupation, des habitudes qui le faisaient sourire, et le feraient sourire quoiqu’il en soit. Il n’aurait jamais pensé, avoir tout ça ; une vie avec quelqu’un, aussi posée et évidente qu’elle était faite de moments réflexes, inscrits dans ses chairs symboliques et lourds de sens tout autant qu’ils rendaient son cœur léger. C’était nouveau – tout était nouveau, dans le meilleur sens du terme possible et imaginable, se rappelait-il, dès que ses prunelles tombaient sur la bague au doigt de la blonde, qu’il avait enfin trouvée, et qui lui allait si bien. Elle lui arrachait toujours un pincement au cœur ; pas de ceux qui avaient l’arôme de tristesse, mais l’excitation causée par le temps qui passait, ni trop vite, ni trop lentement, et pourtant les deux à la fois également. Isolde avait su, ce qui avait trainé dans sa tête pendant toute la matinée – et si elle devait trouver ça ridicule, probablement, elle n’s’était au moins pas moquée de lui d’une façon tortionnaire. Au milieu de tout ça, il avait dû se faire bataille pour ne pas perdre les pédales, le cours des minutes qui passaient, perdant son attention dans le noir du café qu’il s’était servi à peine levé du lit. Il n’avait pas oublié Clara, c’était déjà ça ; ni à la maison, ni dans la bagnole une fois arrivé en ville. Elle était à la crèche, maintenant, entre les mains de personnes expertes qui savaient mieux gérer la vie de tous les jours que lui. En dehors de ça, le reste semblait crier au monde que Cesare, il avait la tête ailleurs : ce matin, il n’avait pas particulièrement fait attention à c’qu’il faisait, ou ce qu’il se foutait sur le dos. Il n’était pas connu pour être le type le plus coquet de l’univers, certainement pas le mec qui avait une garde-robe avec laquelle faire des merveilles d’originalité : non, heureusement qu’on n’attendait rien de lui, à ce niveau-là. Rien que choisir un stupide costard pour un mariage, semblait être un mix de maths, de style, de mode, de couleurs et d’art – des talents desquels il n’était pas spécialement doté.
Ce matin, alors, Cesare frappait à la porte de chez Skylar sans vraiment avoir conscience de l’heure qu’il était : les minutes semblaient être des heures, et les heures trop peu de temps, paradoxalement. Au moins, le brun avait encore ses quatre membres, sa tête, sa veste sur le dos, ses lunettes sur son nez – il ne quittait généralement que rarement la maison avec celles-ci, l’habituel actif qui ne s’encombrait pas de celles-ci pour voir le reste de la journée. Aujourd’hui, beaucoup de choses semblaient différentes. Pour pas grand-chose, au fond. Il savait qu’elle était de retour en ville, pour avoir au moins eu la bonne idée de lui envoyer un message ; sa conscience n’était pas allée plus loin – il avait mis quinze plombes à décider quoi emmener pour chez Skylar. Si elle lui avait amené des chocolats la dernière fois qu’ils s’étaient vus, il rendait la pareille, avec un peu tous les articles qui lui avaient un tant soit peu fait de l’œil dans le genre de café, un peu plus bas dans les rues. Et malgré ses efforts, pas très flagrants à première vue, évidemment qu’il fut accueilli par un sarcasme : une réalité qu’il rendit bien à la jeune femme, arquant un sourcil sans pour autant pouvoir combattre le sourire qui venait détendre l’atmosphère. « Est-c’que tu penses qu’un jour, tu vas n’pas parler de ce soir-là ? Admets-le, si tu trouves ton canapé vide sans ma sympathique compagnie pour le squatter. » il avait eu ses raisons, après tout, si on cherchait un peu plus loin que les apparences ; Aria était tout juste morte, et il s’était saoulé tout autant pour oublier les peines lancinantes au fond de ses tripes, que celles envoyées en vague par la méchante brûlure qu’il avait trimballée pendant des jours, sans rien y faire. Rien que par fierté, c’était embarrassant, alors peut-être n’avait-il pas fait le bon choix, niveau potentiels témoins pour son mariage : peut-être que Gabriela et Skylar allaient pouvoir se liguer, faire un speech sur c’qu’il était devenu, à cette époque, un semi-alcoolo accompagné d’un dégénéré qui tuait tout ce qui lui passait sous la main, à la recherche du vrai coupable du meurtre de sa sœur. Définitivement le genre de speech que tout le monde voudrait entendre, avant le coup de champagne pour célébrer l’union heureuse – peut-être que ça en ferait pleurer plus d’un. D’toute manière, y’avait pas grand-chose d’autre à raconter sur lui. Elles allaient en avoir, du boulot, pour écrire leurs blablas de ‘vive les mariés’ ; tant pis, subitement, Cesare n’avait aucune compassion pour sa meilleure amie, à ce niveau-là. « De toute manière, j’viens les bras chargés d’offrandes, alors t’aurais pas pu m’envoyer chier, même si t’avais voulu. » marmonna-t-il en entrant dans l’appartement, levant d’un geste leste son bras pour désigner les sachets qu’il avait avec lui. Peut-être qu’il aurait de quoi lui rendre visite pour quatre matins d’affilée, là. Ou peut-être même que Skylar n’serait pas en ville assez longtemps pour ça ; il remarqua bien assez vite qu’elle n’était pas là depuis longtemps – une évidence presque inscrite dans l’air, quand on avait passé sa vie à analyser les gens, à chercher ces faiblesses qu’ils n’voulaient pas que le monde voit, rien que pour mieux les exploiter. Heureusement, ça allait au-delà de ça entre eux deux ; Cesare se targuait quand même de pouvoir lire ce que son amie voulait cacher aux autres, parce qu’il la connaissait. Parce qu’ils étaient eux deux.
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Lun 30 Jan 2017 - 22:12
My name is food, junk food.
Il était toujours debout, il était sobre et surtout : il souriait. Cela semblait idiot, mais cela comptait pour elle. La blonde observa, lui et ses lunettes, son air de gamin dans un corps trop âgé. La blonde le voyait toujours comme avant, mais en mieux et avec les doux souvenirs d'une amitié qui tentait de se renouveler pour le meilleur. Le brun était beau, la blonde était belle : qui imaginait cela ? En remontant loin dans l'enfance. Elle ne fut jamais destinée à être féminine, et il ne fut jamais formé à avoir ce visage qui semblait doux dans le regard de la blonde. « t'sais quoi, j'le trouve tellement vide sans toi que des fois je dors dessus. » Nombreuses furent les nuits qu'elle passa sur ce canapé, ne supportant plus de s'endormir dans son lit. Faith dormait majoritairement sur son canapé, ou par terre dans son bureau. Cela pouvait paraître idiot, mais cela était devenu totalement maladif au fond, de ressentir cette présence lorsqu'elle se réveillait dans ses draps. Faith passait 3 nuits ici, généralement une nuit dans les transports pour éviter les contrôles des trains, pour finalement passer 3 nuits dans cet appartement qui était son véritable refuge – le seul endroit où elle se sentait en sécurité et cela n'était jamais total dans son esprit. La demoiselle observa donc son meilleur-ami entrer avec un large sourire tandis qu'il venait à dresser les sachets dans les airs tandis que la demoiselle venait entrouvrir sa bouche en soufflant de joie. « Tu es génial, j'allais me cuisiner des pâtes, j'ai pas pas touché à de la bouffe depuis hier soir. » Refermant la porte derrière lui avec un immense sourire en lui indiquant le canapé pour l'inviter à s'installer. « Tu veux un truc à boire ? Je te laisse installer les offrandes sur mon autel… ma table basse donc. » La demoiselle se dirigea vers la cuisine en sortant une tasse pour elle en écoutant avec attention la réponse de Cesare, mais avant de le laisser répondre elle laissa sa tasse pendre à son doigt tandis qu'elle fixait son ami d'enfance. « Tu ne viens pas m'annoncer un truc atroce ? Parce que m'acheter avec de la bouffe ça marche qu'à moitié dans ce cas là. C'est pas parce que je vais manger un gâteau que je ne peux pas manger et te frapper en même temps. » Il n'était pas là pour une mauvaise nouvelle, elle le sentait, elle le savait comme par cet instinct qui fut toujours là.
Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Ven 3 Fév 2017 - 3:11
C’n’était pas Faith qu’il était venu chercher, aujourd’hui, Cesare. Ce n’serait jamais Faith qu’il chercherait, lui, en venant frapper à l’appartement de sa meilleure amie. La blonde qui se tenait devant lui dès qu’elle apparaissait dans son champ de vision, était Skylar ; et elle serait toujours Skylar. Au Diable le temps, les épreuves, les identités cachées, tout ce qui avait pu pousser la jeune femme à croire qu’elle avait besoin de se modeler une nouvelle existence pour survivre, il n’pouvait pas, lui, combattre l’évidence des sentiments qui lui prenaient les tripes, face à sa Skylar. S’il devait faire preuve d’un genre de cupidité, d’égoïsme à s’dire que c’qu’il ressentait en l’observant, un spectre revenant de son autrefois perdu, personne n’pouvait l’éprouver comme il le faisait. Personne n’avait le droit de le juger, alors : après tout, lui, il n’s’était pas présenté sous le pseudonyme de Juan ou de Roberto quand ils s’étaient revus, tous les deux, dans cette allée sombre. Elle serait toujours Skylar, une part sauvegardée dans sa mémoire : avec leurs moments de complicité, ouais, et leurs péchés. Ils en avaient tous les deux tout autant, entachant leurs âmes : le DeMaggio ne la jugerait jamais, ni pour c’qu’ils avaient fait, tous les deux, quand ils avaient cru que leurs destinées avaient été toutes tracées, ni c’qu’elle avait fait, ce dont elle ne parlait qu’à peine, quand elle avait dû survivre, perdurer, endurer. Il savait c’que ça faisait ça aussi : au fond, elle était presque chanceuse, la Cunningham, de revenir dans sa vie pour voir qu’il avait réussi à faire quelque-chose de celle-ci. Quelques années plus tôt, et il avait été littéralement au fond du trou. Quelques mois plus tôt et ouais, il avait encore eu à souffrir des dommages de tous ses mauvais choix ; il avait perdu Aria, il avait tout perdu aurait-il juré, et tout c’qu’il avait trouvé à faire, c’était venir s’échouer ici. Pas chez Faith la guerrière, la combattante, celle qui avait toujours tenu bon jusqu’à se forger une identité de marbre. Chez Skylar, celle qui l’avait réconforté presque sans en mettre les formes ; celle qui avait pleuré avec lui. Celle qui avait su sur l’instant, parce qu’elle était Skylar quoiqu’il en soit, quels que soient les mensonges qu’elle disait au reste du monde, ou qu’elle s’disait à elle-même depuis belle lurette.
Il avait été pathétique ce soir-là, il n’pouvait pas prétendre quoique ce soit d’autre ; et le temps passait tellement vite, que ça faisait comme un an déjà que c’était arrivé. Peut-être que ressasser alors, n’était pas la meilleure chose à faire ; il le faisait déjà si souvent au quotidien, consciemment ou inconsciemment, que c’n’était pas une réalité brutale que la mutante lui ramenait sous le nez. Non. Il avait touché le fond, il était remonté – presque une ascension fulgurante dirait-il, même, toujours chargé de suspicion et de craintes incontrôlables. Combien d’temps avait-il, avant que tout n’se retourne contre lui, et qu’il s’prenne une nouvelle gifle dans la gueule, d’la part du destin et de sa justice bien à lui ? « J’sais. » qu’il était génial- une idée qui fit monter l’ironie dans sa réplique, un doux sarcasme retroussant le coin de ses lèvres alors qu’il comblait le tout d’un haussement d’épaules, quand bien même il avait bien l’intention d’arborer une attitude légère, détendue et loin d’être critique quoiqu’il advienne, pour le temps qu’ils avaient devant eux, rien que tous les deux. Il aurait dit que ça faisait trop longtemps, qu’ils n’avaient pas eu ça : et pourtant, ç’avait été bien plus récent qu’il n’l’aurait dit – bien plus salvateur que les sept ans de vide et de solitude qu’il avait eus à subir, en croyant l’avoir perdue à tout jamais. « Mon sixième sens s’est littéralement réveillé pour t’éviter ça. » des pâtes pour commencer la journée, ça pouvait être utile, mais pour autant, pas le repas le plus enjoué et agréable qui soit ; et au moins, elle n’était pas seule. Alors qu’il rejoignait le salon, déposant les sachets qu’il avait ramenés, sur la fameuse table-autel, Cesare fut tenté de lui demander une espèce de mixture compliquée et bizarre, à Skylar, comme elle l’avait fait quand elle était venue le retrouver chez lui. Chez lui, ouais. « Un café, ça ira. » il se contentait très bien de ça, lui. Du café noir, sans sucre, sans crème, sans rien pour l’adoucir : ça aussi, ça permettait de bien commencer la journée. Et peut-être de bien se concentrer sur la conversation à venir, les mots qu’il pourrait trouver, à force de chercher, chercher encore et encore. Apparemment, y’avait pas de formulation type pour c’qu’il avait à dire, pas de bonne façon d’annoncer la chose. Alors quoi ? Dans ses pensées, il fut presque surpris de voir que la blonde était déjà là, le dévisageant comme si elle était prête à lui extirper c’qu’il avait à dire, de gré ou de force : « C’est quoi c’que t’appelles un truc atroce ? » il s’retrouva à demander, un peu con, et le visage trop grave pour l’occasion. Skylar ne devait pas soupçonner, au fond, depuis combien de temps il réfléchissait à tout ça – il osait espérer que l’annonce de son mariage n’était pas une catastrophe pour son amie d’enfance. Mais-… mais c’était… comme concilier des univers différents, comme enfin finir de nouer le nœud, entre c’qu’il avait été, et c’qu’il voulait devenir. Skylar, elle était son passé comme personne d’autre dans sa vie, et il voulait qu’elle soit son futur, dans tous les aspects possibles et imaginables. Il n’pouvait pas imaginer, célébrer un jour comme celui de son mariage, sans Skylar, là. Et peut-être que c’était égoïste, ou même incroyablement trop demandé, alors que la mutante oscillait entre la vie et la mort, entre le danger et les actes impulsifs et impétueux pour littéralement survivre. N’aurait-il pas ri au nez de quelqu’un qui l’aurait invité à son mariage, trop heureux et trop idéaliste, quelques mois plus tôt ? Et pourtant, il était là pour ça, Cesare, parce que sa vie était devenue c’genre de truc, maintenant.
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Ven 3 Fév 2017 - 18:53
My name is food, junk food.
Une seule personne, dans ce bas monde, avait conscience de la différence qu'il existait entre ce fut, et désormais ce qu'elle était. Nombreux autres, ne connaissaient que la surface. La première, était Ezekiel. Il le savait, de manière inégale, mais il savait. Confronté au passé de la blonde, il dû accepter la seule réalité qu'elle offrit à ce dernier, en se contentant de ce qu'elle offrait désormais. Il était le seul, à connaître parfaitement ce qu'elle était aujourd'hui, en ayant une vision subjective de ce qu'elle fut par le passé. Faith n'avait offert de Skylar, que quelques mots, un dossier médical, un article de presse et quelques vagues informations sur Elijah. Ezekiel ne connaissait pas la violence domestique, les bleus causés par son père, la peur grandissante de ne jamais se faire aimer et plutôt que de souffrir de ce manque d'amour : écarter toute possibilité de se faire apprécier. Il ne le savait pas, mais son regard sur elle était primordiale. Deux autres cas, venaient se présenter : Joachim, frère tordu qui ne savait rien mais qui se plongeait dans ses propres mensonges. Diana, la demi-sœur idéaliste qui ne savait que ce que Faith donnait et la vision du frère précédemment cité. Alors oui, il existait une seule personne qui pouvait l'appeler « Skylar » et qui avait conscience des nuances de sa vie : Cesare. Pas une autre personne, pas même un mentor ni même une cause abandonnée. Cela n'était qu'un juste retour des choses au fond. La blonde, ne jugeait pas les sept années d'absence, mais ce qu'il fut à ces yeux durant l'enfance et qu'il continuait d'être aujourd'hui. Peut-être qu'il était tombé bien bas, lui aussi. Cela ne comptait pas, pas cette fois-ci. Le trou noir dans la relation, n'était rien et se suffisait à lui-même. Il ne demandait pas de réponse, et ne viendrait jamais poser des questions. Ne savait-elle pas ce qu'elle voulait savoir ? Il était père, avait une conjointe qu'il aimait et une raison de vivre. Courir après le passé, quand celui-ci était silencieux, était synonyme d'absence de confiance. La relation ne fut jamais remise en question, mais fut endormis, le temps de mieux revenir.
La demoiselle se contenta de pouffer lorsqu'il vint à dire lui-même qu'il était génial. Dans le fond, il fallait bien avouer qu'ils n'étaient pas amis pour rien : l'un et l'autre, avaient une modestie incroyable et sans doute un humour assez proche. Il fallait bien l'avouer, que cette amitié n'était pas irréelle, et cela offrait également une explication du « pourquoi » cela ne fut jamais évident entre Joachim et Cesare. Inexplicablement, pour Aria et Skylar, cela ne fut jamais tendu, mais l'affection pour Ces' sembla immédiate. La mutante esquissa un sourire en coin à sa remarque sur les pâtes : s'il savait. L'équilibre alimentaire ne fut jamais chose évidente chez la demoiselle. Sans doute qu'elle mangeait la moitié du temps l'équivalent d'un repas pour un enfant, tandis que l'autre moitié elle bouffait comme dix. « ttention' tu vas vexer mes pâtes. » La demoiselle n'aimait pas cuisiner. Cela ne voulait pas dire qu'elle ne savait pas cuisiner, mais l'idée simple de passer plus de temps à préparer la bouffe que préparer les cocktails lui semblait un supplice. Le seul effort dont elle pouvait se vanter était pour le nouvel an en compagnie de Zeke, et cela fut sans doute le seul de l'année 2015. En tout cas, cela n'était pas sur la boisson du jour qu'elle allait devoir se fouler : un café. Cela avait le mérite d'être clair, et plutôt simple. Le café était une chose qui répugnait Faith et qu'elle buvait uniquement pour s'assurer de ne pas s'endormir. Elle s'appliqua néanmoins à la préparation – merci la machine tandis qu'elle s'occupait de son chocolat chaud de son côté. Prenant soin de ramener les deux tasses avec elle dans le salon. Ce fut avec une franchise simple, qu'elle vint à lui demander la raison de sa venue.
La réponse de Cesare, fit légèrement agrandir les yeux de la demoiselle en laissant paraître un léger mouvement de recul avec un regard interrogateur. Entrouvrant légèrement la bouche pour laisser s'échapper un léger rire face à sa question qui était une réponse à une autre question – logique foireuse. La blonde vint à réfléchir quelques secondes. La question était de savoir s'il venait pour lui, ou pour elle. Parce que, s'il avait découvert qu'elle était plus ou moins en couple et qu'elle ne lui avait rien dit… il était sans doute là pour le lui reprocher – à raison d'ailleurs. Néanmoins, elle préférait croire qu'elle était sincèrement discrète et que donc il venait plus pour parler de lui, que de trop s'intéresser à elle. De plus, il avait déjà sans doute assez bien remarqué son attitude, sa présence passagère qui pouvait aussi bien se remarquer par l'absence de parfait que par sa gestuelle – cela serait pire s'il montait à l'étage du duplex. « Le premier degré, d'atrocité, serait que tu aies trouvé un chaton super mignon, et que tu n'aies pas pensé à moi. » Faith pouvait se détendre avec deux personnes, et une fois encore : Cesare en était. « Le dernier degré, serait que tu es décidé de partir en Bolivie, pour élever des Lamas. Je dois bien avouer, que là, je me verrais dans l'obligation de tuer tous les lamas de la Bolivie pour te faire rester, ça serait donc atroce pour tous les Lamas. » Haussant les sourcils en laissant son regard se perdre quelques minutes. « Ou tu viens juste pour souhaiter la bonne année. » Merveilleuse phrase de conclusion.
Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Mar 7 Fév 2017 - 3:30
Les mois passaient vite, les jours filaient à toute allure, et irrémédiablement, à mesure que le temps s’empilait, Cesare se sentait presque paumé. Il savait ce que ça faisait, de devoir survivre au quotidien ; vivre tout court, lui semblait être incroyablement léger en comparaison. Ça faisait des mois à nouveau, qu’il n’avait pas vu Skylar, qu’ils n’avaient pas eu de contact ensemble, et que les semaines défilaient par tranche, sans qu’il n’ait de nouvelles de sa meilleure amie. La vie était faite comme ça, probablement ; c’était un peu comme avec Aria, ce serait injuste d’exiger de l’autre quelque-chose qu’il n’était lui-même pas capable de donner ou de compenser. S’il n’voulait pas que la blonde mette sa vie en danger, après tout, pourquoi ne pas l’aider ? Parce qu’il était devenu trop égoïste pour ça, sans doute, qu’il s’accrochait à ce bonheur si durement acquis et qu’encore et encore il se répétait qu’il l’avait trop cherché déjà, et qu’il le méritait assez pour pouvoir laisser les autres se débrouiller avec leurs propres vies. Irrémédiablement, ça faisait qu’il se pointait avec des bonnes nouvelles qui faisaient presque anachroniques, dans le cours de la conversation : il faisait face à une Faith chargée de secrets, construite par les années qu’ils avaient passées loin l’un de l’autre, alors qu’il avait été persuadé qu’elle était morte, et il s’apprêtait à l’inviter à son mariage. Et pourtant, malgré les années, malgré ce qu’il n’avait pas su sur elle, c’qu’elle lui avait caché depuis aussi loin qu’ils se connaissaient, tout en vivant à ses côtés le plus souvent possible, il avait confiance en elle ; assez confiance pour la faire entrer dans sa maison, quand Clara était là aussi. Assez confiance pour lui livrer ses lourds secrets à lui : il savait que c’était un travail de longue haleine et pour l’heure, des confessions qui étaient bancales, déséquilibrées d’un côté de la balance. Et après tout, si Skylar n’était pas prête à lui parler de tout, à lui faire confiance sur tout, pourquoi devrait-il mettre sa vie en danger pour elle ? Il avait eu des poussées d’égoïsme comme ça aussi, des songes presque arrogants de la sorte, quand il avait été question d’aider Gabriela : et voilà où ça l’avait mené – il avait passé des jours entiers dans un lit d’hôpital, il avait causé du souci à Isolde, et Clara avait failli se retrouver orpheline, sans même avoir un jour goûté au bonheur tout simple d’avoir ses deux parents, juste heureux d’être ensemble, d’être là avec elle. Heureusement, au fond, les choses s’étaient passées autrement – heureusement, il s’était accroché à la volonté de vivre, et aujourd’hui, clairement, tous les sacrifices, tous les obstacles surmontés, tous les doutes comblés, ils en avaient valu la peine.
Lui, il n’voulait pas tenir compte des années, pourtant ; c’était une occasion inédite, au fond, d’pouvoir oblitérer une des peines passées et faire comme si elle n’avait pas existé, parce que les circonstances et les conséquences de celle-ci s’étaient si subitement évaporées. Et fondamentalement, c’était facile ; de regarder Skylar comme avant, de reconnaître son sarcasme et la façon qu’ils avaient toujours eue de communiquer. En pratique, c’était autre chose : Cesare avait dû se forcer à perdre le réflexe de vouloir parler à Skylar, raconter des choses à Skylar, chercher le soutien de Skylar, écouter les conseils de Skylar. Maintenant, c’était comme s’il essayait de faire le procédé inverse : combien de fois s’était-il cru infiniment seul, désemparé, alors même que sa meilleure amie avait été là, quelque part, sans qu’il ne le sache ? C’n’était pas de la rancœur qu’il éprouvait, loin de là – c’était… c’était probablement un sentiment plus malsain que ça, quelque-chose qui semblait plus grand qu’eux deux, et insondable comme la vie qui avait avancé, et leurs chemins respectifs, qu’ils avaient traversés séparément. Ils pourraient passer des heures à essayer de parler, d’rattraper le temps, ça ne réécrirait pas les sept années qui étaient passées ; ça ne permettrait pas non plus à Skylar de tout comprendre de c’qu’il avait vécu, ou à Cesare de tout comprendre ce qu’elle avait vécu. « J’peux vivre avec ça, vexer des pâtes, ça m’semble pas être le pire crime qui soit. » et étaient-ils en train de foncer droit dans le mur, dans le déni, quand ils jouaient comme ça, à ceux qui se connaissaient encore comme le dos de la main ? Probablement pas, au fond, parce que tout ce que Cesare était venu chercher auprès de Sky après la mort d’Aria, il l’avait trouvé : ouais, dans ses tripes, dans les fibres de son corps, dans les palpitations de son cœur, rien n’avait changé, dans c’qu’il éprouvait vis-à-vis de Skylar. Il se retrouva pourtant à regretter tout ce qui avait pu motiver sa venue, aux paroles de la blonde ; insidieusement, en détournant le regard, prétendant perdre ses yeux noirs dans le café qu’elle lui avait ramené, Cesare serra les dents, incapable de jauger le reproche de la simple pique sardonique. Il n’avait pas pensé au nouvel an, non ; il n’avait rien envoyé à personne, et il n’pensait pas à beaucoup de gens dans sa vie – on le lui avait surtout forcé, d’penser comme ça. Mais après tout, Skylar aussi avait un téléphone, son numéro, dix doigts pour envoyer un sms. « T’as raison. » il admit, haussant vaguement les épaules : « J’suppose que j’suis surtout venu pour la nouvelle année. Voir comment t’allais… » et malgré le sourire qu’il eut, Skylar, si elle le connaissait assez bien, dut probablement sentir la retenue qui le rattrapa : il n’pouvait pas vraiment savoir comment elle allait, quand elle ne disait que ce qu’elle voulait des choses. C’n’était pas elle qui venait se livrer chez lui, aux moments les plus vulnérables de sa vie ; c’n’était pas elle, qui s’était laissée aller à lui faire confiance aux moments les plus graves des temps qui passaient. Elle avait toujours soigneusement reconstruit le masque de marbre de Faith avant de venir jusqu’à lui, et elle n’pouvait pas prétendre le contraire – lui, il n’pouvait pas faire le boulot pour eux deux.
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Mar 7 Fév 2017 - 16:23
My name is food, junk food.
Il était le seul à comprendre, qui était Skylar, mais il était également le seul à venir interroger sur ce qu'elle était aujourd'hui. Cela faisait mal, mais ce mal était nécessaire. Qui d'autre pour la ramener à la réalité ? Ezekiel, ne s'y risquerait pas, pas encore, pas après toutes ces histoires. Il l'avait déjà fait, chez lui dans sa maison de campagne et la mutante avait dû faire face à son propre reflet dans une glace : sa passion pour saboter sa propre vie et notamment son quotidien social. Cesare avait de la patience, et il connaissait le bon fond de la demoiselle : mais tous n'auraient pas cette patience. La demoiselle était incapable de parler d'elle, d'évoquer ses sentiments, ses envies et ce qu'elle désirait ou tout simplement évoquer une anecdote sur sa vie avec auto-dérision. Plus le temps passait, plus elle se renfermait sur ses propres règles : se fermer aux autres pour se protéger. Une blessure psychologique de plus, un abandon de plus ne saurait garder son cœur intact cette fois-ci. La preuve en était, qu'elle se brisait à petit feu : elle fut incapable, de trahir une fois de plus, un être pour qui elle éprouvait un amour sincère. Son amour pour Ezekiel, fut trop fort. Plus que celui pour son père, ou plus que celui à Elijah. Alors que les deux premiers hommes entrées dans sa vie, s'étaient transformés en chimère de la haine : Zeke, n'avait pas balancé dans l'autre camp. Au milieu de tout cela, il y avait Cesare. Le fidèle, l'absent physique, mais présent dans le coeur de Skylar. Cela ne se voyait pas, mais cela comptait pour elle, malgré l'image tellement froide qui était et qui resterait la définition même de Faith. Cela était surprenant, parce qu'au fond, la blonde n'était pas comme ça et elle ne fut jamais une adepte du rejet face au monde dont elle ne connaissait rien. La blonde pensait que la remarque sur la nouvelle année, passerait bel et bien comme du second degré, mais le regard de Cesare le trahissait, comme celui de Sky' venait à jouer le traître lorsque la situation était inversée. Cela marqua comme une rupture dans son esprit, laissant un silence de quelques secondes en ne cessant de le regarder avec un air abandonné. La blonde venait alors à se demander, depuis quand, elle ne s'était pas confiée à quelqu'un. Ezekiel ? Cela n'était pas des confidences, puisqu'il aimait Faith dans le présent, tout comme elle l'acceptait comme un être hors des hunters. Ses dernières confidences, remontaient à 7 ans.
« Je n'dors, quasiment pas. » Cela semblait plutôt banal, Cesare n'avait certainement pas un long sommeil réparateur. De par le contexte politique et parce qu'il avait Clara chez lui. « J'passe une partie de mon temps à Détroit, parce que si Joachim me pense dans j'suis dans cette ville de merde, alors il quittera peut-être Radcliff. Au début, faut bien avouer que certaines personnes n'étaient pas trop contentes de me revoir, comme c'est surprenant hein. » Elle ne pouvait pas, se faire passer pour une victime. Les mouvements de résistance existaient partout, la différence de Détroit était que la ville avait un fort taux de criminalité et que cela influençait les agissements. « Et comme tu es… enfin pour moi tu es par définition mon seul ami, donc le meilleur toujours car irremplaçable. » Faith apprenait finalement doucement que « donner c'est recevoir en retour » n'était pas une mauvaise blague. Elle pouvait donner son corps, son âme à une cause, qu'elle recevrait en retour, mais serait vide au fond. Dans le cas de Cesare, il n'était pas question de conviction, mais de donner des choses simples, des vérités douces et des sentiments vrais. « J'aimerais tellement, te demander de l'aide, mais j'ai peur qu'il t'arrive la même chose… qu'à mon copain. Oui, voilà, je suis avec quelqu'un, et j'ai juste pas envie que tu te fasses torturer comme lui. Surtout que tu n'as, jamais aimé Joachim, et que j'aime pas qu'on s'inquiète pour moi, tu as plus important dans ta vie. » Esquissant un sourire comme pour démontrer son argumentation. Faith savait qu'elle n'allait pas échapper aux détails sur « le copain » qui semblait parfaitement déboulé du néant. Néanmoins, aborder les choses n'étaient pas simple pour une fille qui avait déjà du mal à répondre autre chose que « ça va », même au bord du gouffre. « Je vais bien Cesare, mais toi ça va ? Tu me caches un truc ? » Peut-être qu'il venait lui dire Adieu ? Cela serait atroce, mais elle n'aurait pas le choix de faire autrement que d'accepter.
Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Mer 8 Fév 2017 - 11:08
Les miracles, ils n’existaient que trop rarement à Radcliff, et encore plus rarement dans la vie de Cesare. Et même des mois plus tard, presque une boucle d’un an bouclée, le brun n’arrivait pas à savoir quelles émotions il retirait du fait que Skylar soit là. Pas enterrée six pieds sous terre dans le cimetière de Radcliff comme il l’avait cru. Pas perdue à jamais. Pas morte en l’abandonnant parce que le monde était sans pitié et injuste. Pendant toute la première période, le DeMaggio s’était surtout demandé s’il n’avait pas halluciné, s’il n’était pas fou, s’il n’avait pas goûté à un désespoir assez intense pour imaginer cette scène de retrouvailles entre eux deux, au beau milieu du tumulte qu’avait été toute sa vie. Skylar était revenue dans son existence pile au bon moment ; quand il avait été à l’aube de perdre Aria complètement, à cause de l’incompréhension, des secrets, des peines. Quand il n’avait plus Isolde, à cause des mêmes choses. Quand il ne s’avait lui-même qu’à moitié, à force d’avoir ses assurances de toujours, ébranlées par chaque rencontre et chaque réalité. Elle était tombée à pic, ouais, s’était-il dit ; trop à pic pour que ce soit normal, vrai, autre chose qu’une construction désespérée de son cœur et de sa tête tout à la fois. Et pourtant, quand il avait frappé à la porte de l’adresse que la blonde dans cette rue lui avait donnée, elle avait été là ; Skylar, toujours elle, en chair et en os, palpable au point qu’il sente son étreinte autour de son corps. Il aurait peut-être pu pousser le vice à blâmer l’alcool, à dire que peut-être à force de picoler, il avait aussi imaginé ça – un genre de confrontation avec sa conscience, faisant revêtir à celle-ci le vieux faciès de la confiance perdue. Mais il se souvenait bien de la gueule de bois, et celle-ci, il était sûr qu’elle avait été vraie. Et voilà que le miracle était devenu de l’ordre de l’habituel : ouais, comme ça, tout semblait parfaitement rouler dans la vie de Cesare. Il venait de passer des murs réconfortants et sécurisés de la maison qu’il partageait avec Isolde et où ils élevaient leur fille, à cet appartement où il retrouvait sa meilleure amie, embrassant de plus en plus le bonheur si aisé juste sous ses yeux. C’était un miracle ça aussi sûrement ; et soudainement, il se retrouvait avec tout plein de miracles dans sa vie. Il connaissait pourtant tout autant la misère : il l’avait expérimentée, probablement sous toutes les formes possibles et imaginables. Des souvenirs qu’il gardait pour lui, d’autres qu’il avait partagés, d’autres qu’il avait déjà acceptés comme parts de sa vie. Il restait un DeMaggio dans l’âme ; le gars qui avait grandi aux côtés de Skylar, celui qui avait tant souvent lu dans ses yeux, dans les expressions de son visage, qu’elle n’pouvait pas lui cacher grand-chose. Comme quand elle, elle n’avait eu besoin que d’une œillade pour comprendre qu’Aria était morte, et que ça causait une peine destructrice chez son ami. Il ne fut donc pas surpris des confessions de Skylar, les premières, lâchées avec normalité.
Il savait c’que ça faisait, de ne pas dormir ouais ; il savait aussi ce que ça pouvait causer – les allers retours des songes, l’incessante brasse des démons, des remords, des peurs, des inquiétudes, des rancœurs. La paranoïa. L’impression de solitude. Le désespoir. Skylar, elle parlait avec quelqu’un de rodé à l’exercice : c’n’était pas parce qu’il sortait tout juste la tête de l’eau, que les abysses n’avaient pas été noires et glacées. Mais l’élan d’empathie à l’égard de sa vis-à-vis sembla s’épuiser dès le moment où il fut question de copain ; insidieusement, même s’il garda le silence, Cesare sentit ses mâchoires se crisper, ses entrailles se nouer. Il semblait que c’était une attitude tenace, chez les gens qui lui étaient proches. Soudainement, il eut la brève impression d’être face à Aria : il aurait pu se mettre à hurler sa rage, celle qu’il éprouvait depuis des mois et des mois à l’idée que sa sœur ne lui offrirait jamais la moindre réponse, parce qu’elle était morte. C’n’était pas Aria qu’il avait en face de lui pourtant ; c’était Skylar, qui faisait sa vie indépendamment de lui, qui écrivait sa propre histoire et qui, probablement, n’avait pas planifié de l’poignarder dans le dos parce qu’elle s’était éprise d’un type. L’ironie le fit pourtant sourire pour lui-même ; il s’demandait bien pourquoi les gens craignaient tant de lui dire des choses aussi triviales. S’attendaient-ils à c’qu’il n’soit pas content ? Jaloux ? Possessif ? Heureusement y’avait toujours Isolde dans sa vie pour croire qu’il n’était pas un gars comme ça. Et Isolde-… au moment de relever le regard vers Skylar dans l’élan de répondre à sa question, Cesare resta suspendu au silence pour quelques secondes. Il avait plein de défauts, Cesare, mais certainement pas celui de vouloir ruiner la vie des autres ; il savait l’avoir trop déjà fait, à l’égard d’inconnus complets, parce qu’il avait un petit gène différent. Mais Skylar, Aria. Est-c’qu’elles croyaient vraiment, avaient toujours vraiment cru, qu’il les aimait de façon assez égoïstes pour n’pas vouloir qu’elles connaissent le bonheur ? Pas celui distrait et sporadique causé par des petits moments de trêve. Le vrai bonheur, celui qu’il n’avait pas connu, celui dont l’arôme se trouvait sur les lèvres d’Isolde, dans l’air flottant autour de lui quand ils étaient ensemble – celui qui brillait dans les prunelles de la femme qu’il aimait. Dans les yeux de leur fille. « J’vais bien. » mieux que bien, qu’il assura, dans un sourire alors qu’il se tournait assez dans sa direction pour venir prendre la main de son amie dans la sienne ; « J’suis pas venu t’annoncer un truc atroce. Ou te dire que j’partais m’occuper de lamas. » et même s’il y avait quelque-chose, une motivation spéciale, pas juste la vie tout court, derrière sa présence, ça n’voulait pas dire que le reste venait aussi : « Toi aussi, t’es irremplaçable. Et-… et même si on dit qu’on doit tourner la page, avancer, faire le deuil… y’a jamais eu personne pour prendre ta place. » il n’avait jamais essayé d’alléger sa peine comme ça, et ç’avait juste été le silence qui avait remplacé Skylar : tant pis, si c’n’était pas une bonne façon de faire son deuil, il avait fait comme il avait pu, et au fond, jamais il n’l’avait regretté. « J’suppose que… c’est compliqué. Mais… j’peux aussi venir pour juste te voir. J’sais que… c’est pas… t’aider à te débarrasser de Joachim. Que c’est pas… ça. Mais la vie que j’ai là… t’y auras toujours ta place. » et ce serait probablement un de ses pires cauchemars, si Isolde et Skylar n’devaient pas s’aimer, s’il devait y avoir de l’électricité à chaque fois qu’elles étaient dans la même pièce – ou même si Skylar n’était pas du genre à aimer les bébés. Des trucs débiles comme ça, dans une existence infiniment simple, pour lui, en ce moment. « J’espère que ton copain sait que tu le balances dans la conversation en l’appelant ‘le copain’, cela dit. » il ricana, à force d’avoir lâché tant de sarcasme dans le mot ; c’était de sa faute à elle, après tout, elle n’amenait pas le sujet avec beaucoup de formes romantiques et amoureuses. Il espérait surtout qu’elle était heureuse, au moins pour ces moments-là, encore sporadiques, encore rares, encore compliqués. Il avait connu ça, lui aussi, et il avait souvent désespéré, il avait souvent fait des trucs nuls qui avaient tout foiré à nouveau. Mais maintenant, il en était là – il était le premier surpris. Peut-être que ça viendrait pour Skylar aussi.
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Jeu 9 Fév 2017 - 21:15
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A en croire les autres, il fallait aller bien pour venir aide. Pour les généreux, il fallait être en bas, pour obtenir de l'affection. Trop de fois, elle s'était demandée, pourquoi la pitié était la pire chose qu'on pourrait lui offrir. Ce sourire sur son visage, puant le faux, dégoulinant de l'hypocrisie dont elle était la reine, de cette maladie d'amour dont elle s'était rendue dépendante. Aimer, à la folie, une vie, un seul être et une seule âme. Après tout, sa vie, c'était ça. Faith ne serait jamais heureuse, parce que jamais, elle ne pourrait passer une nuit sans venir s'inquiéter de qui pourrait venir lui faire la peau le lendemain. Cesare, était comme elle, au fond. Dans les faits, la vie était étrangement similaire dans ses différences – oxymore bonsoir. Il traînait un passé, il le traînerait toute sa vie et la blonde ne pouvait pas le sauver même s'il laissait faire la mutante. Le passé, ne pouvait pas se vaincre. Cesare ne pourrait pas la sauver non plus, de ses démons. L'un et l'autre avaient pour mission de faire taire la souffrance, quelques heures, de faire oublier et d'aider à avancer pour ne pas recommencer les mêmes erreurs. Faith recommençait, les mêmes conneries à toutes les étapes de sa vie. Cela ne changerait pas demain, on la changerait de force ou bien au contraire : peut-être qu'elle allait redécouvrir le goût du passé où elle avait conscience que sourire, rire et même s'abandonner n'avait rien de mal. Changer les choses, n'avait rien de simple. Changer les mentalités, d'une foule ou d'un seul être. La mutante était profondément imparfaite sur le sujet et elle en avait parfaitement conscience : de quel droit, pouvait-elle vouloir changer les autres, quand elle était incapable de laisser son corps connaître la culpabilité. L'ignorance était le seul concept qui préservait Faith, et dont Skylar ne vint jamais à profiter de par des valeurs plus nobles. La différence existait, elle le savait, mais aujourd'hui son passé venait à se fondre dans son présent : elle grandissait, avec ses maux et non pas en prenant la fuite. Cesare vint à finalement rebondir sur la remarque sur les lamas. Un humour qui n'avait rien de grandiose, mais Faith ne fut jamais une adepte de l'humour – en dehors du sarcasme ou de l'humour noir. Lui, il venait on seulement faire preuve d'humour, mais il venait également affirmer qu'il allait bien. Elle n'en doutait pas, elle voulait simplement l'entendre à haute voix. La différence vint fracasser la mutante de façon, virulente : elle pouvait imaginer de façon totalement subjective le quotidien de son meilleur-ami. Elle connaissait sa relation, sa fille et également sa maison. Skylar ne savait peut-être pas tout, mais elle pouvait imaginer le meilleur pour lui. L'évidence, était que cela ne marchait pas dans l'autre sens. Faith ne disait rien, ne parlait pas d'elle et se limitait à une idée, un objet ou tout simplement à ce vide qui semblait l'habiter. C'était faux, ce vide était comblé depuis longtemps, lentement, par des émotions dont elle se pensait dénuée. Cela fut d'autant plus vrai, que la mutante fut touchée parce ses mots : il ne l'avait pas remplacé. Il la pensait morte, cela aurait été son droit après tout, venir le critiquer sur le sujet aurait été fortement stupide et hypocrite. L'idée qu'elle avait toujours une place, après sept années à la penser morte. « 7 ans. Tu sais que tu es le meilleur-ami le plus patient du monde ? » Laissant un rire s'échapper de ses lèvres. Alors qu'elle ne voyait pas comment s'étendre sur le sujet, de peur de lui faire du mal, ou même de simplement venir lui poser des questions alors qu'elle fut la grande absente – et donc elle n'avait aucun mérite à vouloir le connaître.
La demoiselle vint laisser l'air siffler entre ses dents alors qu'il venait établir une vérité : présenter Ezekiel comme son « copain » était une chose, foncièrement ridicule. La demoiselle vint à soupirer alors en laissant paraître un soulagement. Cela était étrange, pour elle, de le dire à haute voix. Pas une fois, elle ne l'avait dit à quelqu'un : Faith était sentimentalement indisponible depuis une année et demi. Cela choquait son esprit, ses principes et son cœur.Venant le pousser légèrement du pied en tapotant sur son genou comme un signe de mécontentement tendre. « Bien sûr qu'il sait, il a caché des caméras tu crois quoi. » La demoiselle vint à hausser les sourcils en déposant sa tasse sur la table basse. « Bouge pas je reviens. » L'abandonnant quelques secondes pour gravir les marches du duplex et prendre la direction de sa chambre. D'un geste assuré elle vint à saisir le seul cadre qui laissait paraître une once de vie humaine dans cet appartement impersonnel et qui reflétait pourtant parfaitement Faith. Venant saisir le cadre, se retournant alors pour faire face au couloir à ses fantômes, ses démons ses fantasmes. Cela fut bref, quelques secondes à croiser les visages du passé, alors qu'elle venait à traverser ces derniers dans un élan de lassitude qui vint à disparaître une fois Cesare à nouveau dans son sillage. Venant à prendre à nouveau place sur le canapé en tendant le cadre à son ami d'enfance. « Donc, tu n'le sais pas mais ça m'arrive de passer brune, comme c'est le cas sur cette photo et à ma droite c'est donc Ezekiel, le copain en question. » La grêce, le soleil, le sourire. Sans doute que le seul moyen d'obtenir un sourire sincère avec Faith était de la mettre dans un environnement où elle était protégée, tout en gardant un parfait contrôle. « Promis, tu auras droit à son cv la prochaine fois. » Esquissant alors un léger sourire, totalement bête, totalement niait. Non, elle ne souriait pas niaisement pour Ezekiel, mais bel et bien pour la question qui allait suivre. « Sinon, Clara elle va comment ? Et Isolde évidemment hein, j'fais pas de favoritisme. » Sky' aimait les enfants, les bébés, et ce n'était pas une grande nouvelle. Cela fut toujours le cas, et ça ne changerait pas demain. Un bébé pouvait rapidement voler la vedette à n'importe qui dans l'esprit de la blonde.
Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Sam 25 Fév 2017 - 20:53
Relier une idée avec la réalité, c’était comme essayer de rassembler deux pièces d’un puzzle qui avait changé depuis belle lurette ; Cesare n’savait pas comment faire. Fallait dire, il était plutôt un habitué de la misère, des mauvaises nouvelles ; il était celui qui devait encaisser chaque mort, affronter chaque misère avec l’assurance que rien de c’qu’il ferait ne pourrait changer quoi que ce soit. Skylar vivante, ç’avait été un miracle qui semblait avoir réécrit tout un tas d’étapes dans ses souvenirs, déjà. Et si elle n’avait jamais senti le besoin de le laisser derrière elle, de lui mentir à lui aussi, pour sa sécurité, ou parce qu’il n’accepterait jamais sa nature de transmutante ? L’histoire avait bien prouvé que finalement, il avait défié les frontières du monde dans lequel on l’avait élevé, à maintes reprises déjà : grâce à Isolde majoritairement, sûrement aussi grâce à Aria. Pour lui-même, non, c’était évident que le DeMaggio n’avait pas tenté d’voir les choses différemment, de s’dire que c’n’était pas un crime si terrible que ça, d’avoir un gène différent dans l’écriture de son être, défiant alors tout ce que ses parents avaient essayé de faire de lui. Pourtant, peut-être que si Skylar avait été là, les choses auraient pu être totalement différentes ; peut-être qu’avec Skylar, le brun n’aurait jamais eu besoin d’Isolde dans sa vie, il n’se serait jamais échoué jusqu’à chez elle, plus solitaire et paumé que jamais. En bien ou en mal, alors, il n’savait pas vraiment comment palier avec ses souvenirs, sa propre vision de leur histoire, et ce que Skylar livrait comme confessions. Ils avaient passé sept longues années l’un sans l’autre, et ç’avait défini tout un torrent de choix et d’actions dans leurs vies. Et maintenant, même si Sky’ était là à nouveau, même si ce serait facile comme ça, facile comme eux deux d’oublier tout le temps qui avait couru, l’autrefois demeurait inchangé – il était ce trou dans leur histoire, sur lequel ils devaient plus ou moins revenir, par besoin ou par désir. Techniquement, fondamentalement, Cesare pourrait vouloir, tout savoir des sept ans que sa meilleure amie avait passés toute seule. Pourtant, jamais rien de c'qu’elle dirait, aucune conversation aussi longue et poussée serait-elle, ne remplacerait ce qu’ils auraient pu être. Y avait-il quelque-chose de plus cruel que ça ? A force d’avoir vécu avec des ‘et si’, des remords et des reproches, Cesare avait du mal à croire qu’on pouvait en sortir un jour, d’cette façon de voir le monde et de ressasser des souvenirs. Probablement pensait-il comme ça surtout, ces derniers temps, alors que sa visite chez Skylar pour ce matin, le revoyait à quand il s’était retrouvé dans ce même appartement, la tête chargée de ‘et si’ desquels avaient dépendu la survie de sa petite sœur. Et s’il n’s’était pas arrêté au niveau d’Isolde ce soir-là, s’ils n’avaient pas eu leur dispute, s’il avait juste passé son chemin pour continuer de chercher sa sœur ? S’il n’s’était pas dirigé vers ce côté-là de la fête foraine, mais dans le sens inverse ? S’il avait tout simplement gardé un œil sur Aria, plutôt que d’abdiquer face à son caractère impulsif et rancunier ? Sept ans, alors, il semblait que ça faisait de lui le meilleur ami le plus patient du monde. Cesare ne put répondre à cette déclaration qu’avec un maigre sourire ; est-c’que ça voulait dire qu’il avait porté sa peine pendant si longtemps ? Probablement, aurait-il dit ce soir-là, quand il avait revu Skylar pour la toute première fois depuis sa ‘mort’. Alors pour combien d’temps allait-il devoir souffrir de la mort d’Aria ? Pendant combien d’temps est-c’que cette peine se rappellerait à lui, de plus en plus importante, comme une fissure se faisant à mesure que les mois passaient, impérieux et indifférents ? Il était pourtant venu annoncer une bonne nouvelle ; c’était une bonne nouvelle, quelque-chose qui le rendait heureux. Mais penser mariage, penser futur, penser vie ces derniers temps, ça lui rappelait à quel point tout, tout se ferait sans Aria maintenant.
Une sensation bien familière, similaire à celle qu’il avait portée avec Skylar. Mais Aria n’reviendrait pas, elle ; il avait vu le cadavre de sa sœur, il l’avait serré dans ses bras jusqu’à ce qu’on vienne le lui prendre. Aria était morte et enterrée, et aucune quantité de déni ne pourrait rendre ce fait moins réel. Et malgré tout, ils s’en sortaient bien, tous les deux, Faith et lui. Pour combien d’temps est-c’que l’univers tout entier avait semblé vouloir les ruiner ? Ils étaient toujours là, malgré tout ; et Cesare, Cesare, il venait de découvrir apparemment, que tout c’que Skylar avait connu, n’avait pas juste été un mélange de misère et de solitude. Le copain avait aidé ; une identité bien loin de quoique ce soit de palpable : il ne put retenir un ricanement sardonique, quand même, en la laissant partir. C’était comme si elle avait été revigorée par quelque-chose, un vrai entrain à partager quelque-chose, d’intime et proche de son cœur. Avec lui. Après tout ce temps. Sept ans alors, ouais, évidemment que ça n’avait pas eu d’importance. Et Cesare eut tout juste le temps de plonger son nez dans sa tasse à café, humant l’odeur, avalant une longue gorgée pour sortir du cycle de ses pensées bien à lui, focalisant son attention sur ce qu’il y avait ici, et maintenant. « Tu sais bien que l’changement c’est pas mon truc. Tu seras toujours mieux en blonde à mes yeux. » il ricana légèrement, pour se donner une contenance un peu moqueuse au moment d’observer la photo. Elle était difficilement reconnaissable, la Skylar qu’il avait, lui, toujours vue et toujours connue dans sa vie – tout sourire, un vrai, vrai sourire heureux ; et brune. Il les sentait, les sept années, là, juste dans une photo, un cliché tout simple qui montrait le bonheur que Skylar, elle, avait pu connaître de son côté à elle. Des sentiments âpres, compliqués et paradoxales qu’elle avait dû connaître elle aussi, quand elle était entrée dans sa vie à lui ; la maison qu’il partageait maintenant avec Isolde, la bonne marche de sa vie, de son rôle de père. Clara et ainsi de suite. Ouais, ils se retrouvaient progressivement : et y’avait la théorie, et la pratique. En théorie, il était heureux pour Skylar, il était content que sous ces couches de hargne, de haine qu’elle semblait avoir pour elle-même, subsistaient des moments où elle était assez heureuse pour prendre des photos et sourire comme ça dessus. En pratique, y’avait cette peine, cette culpabilité, qu’tout ça soit arrivé presque parce qu’ils n’avaient pas été dans la vie l’un de l’autre. « T’as intérêt pour le CV. Même si c’est un an ou dix ans trop tard, j’compte bien venir pour faire le chieur plein de préjugés, dès que j’pourrai… » avec son sourire, il observa Skylar, avant de soigneusement reposer la photo sur la table ; il n’allait certainement pas juger un livre à sa couverture – et il s’doutait, que d’toute manière, si cet Ezekiel avait réussi à avoir un impact sur la vie de la Cunningham, c’n’était pas pour rien. Y’avait une histoire, derrière, tout comme y’avait toute une histoire entre Isolde et lui, quelque-chose de compliqué, de long, de patient, que peu de gens avaient fait l’effort d’vouloir comprendre. Et Skylar non plus, elle n’connaissait pas tout de leur histoire à eux deux – tous les détails, tous les moments, les sentiments que ça éveillait en lui, chaque brin de progression, de bonheur, de douceur ; les mots, bien souvent, n’feraient pas justice de toute manière à l’expérience elle-même. Le sourire qui lui vint, alors, fut tout à fait naturel, revenant sur son visage comme la chose la plus aisée, alors qu’il était question de Clara, d’Isolde ; il était soudainement ramené à pourquoi il était venu avec ses viennoiseries et assez d’efforts pour inquiéter la jeune femme. « Tout l’monde va bien, ouais… » dit-il simplement en premier lieu, faute de mieux, la voix chargée d’une honnêteté à n’en pas douter ; « Mieux que bien. » il admit, comme si les mots lui brûlaient les lèvres autant qu’ils lui tordaient les entrailles d’une inquiétude probablement stupide ; « Et quand… quand c’est comme ça… mieux que bien… alors que-… que c’était pas vraiment c’que t’avais pu imaginer de ta vie… C’est-… » et c’était comme si c’était le mot qui manquait à Cesare, ce mot en particulier pour définir Isolde. Amour, ça n’semblait même pas assez fort, âme sœur, ça semblait être sorti tout droit d’un conte de fées. Ils n’vivaient pas dans un conte de fées – Isolde, elle était réelle, vraie, et il n’arrivait pas à y croire, tout simplement. « C’est encore… compliqué, d’associer… cette vie et celle d’avant. » celle qu’ils avaient partagée tous les deux, hunters, éduqués pour l’être, désemparés - « Mais… j’suppose que… tout c’que j’veux savoir c’est… C’est si t’es libre, pour les trois prochains mois- surtout… surtout le seize avril. Parce que… j’me vois pas me marier sans qu’tu sois… là. » pas alors qu’il n’avait jamais eu, jamais réussi à s’faire à cette idée pour les sept dernières années. Avait-il commencé cette phrase y’a une éternité, déjà ? Cesare avait l’impression d’avoir perdu sa voix et sa salive quelque part en cours de route, indécis à force d’avoir pris tant de détours. Heureusement, au fond, qu’il n’avait pas plus de deux personnes proches dans sa vie, à qui il allait devoir l’annoncer, sinon, il allait perdre toute une décennie à force de faire les choses comme ça.
Spoiler:
oui c'est un rp de format normal totalement un fst de 500 mots
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Sam 4 Mar 2017 - 23:34
My name is food, junk food.
Elle ne pouvait rien partager, sans craindre de se réveiller avec un poids sur le coeur. Qui pouvait prédire les trahisons, les passions, les nouvelles illusions. Elle ne saurait que se rassurer, en venant penser, qu'il était le seul fiable. Ezekiel, l'était, mais elle ne pouvait lui confier ce qu'elle avait avec lui-même. Diana, serait peut-être une personne de confiance. La mutante avait de la rancune, de la colère et il n'était nullement utile de venir demander pourquoi elle craignait le monde entier : ce dernier n'était pas fiable. Sa demi-sœur fut, bien malgré elle, le premier pion de ce jeu sordide. La blonde joua à cache cache durant de nombreuses années, incapable de venir penser que cela serait son frère. Coupable, elle était la seule à l'être, mais la plus orgueilleuse restait Faith en surface. Pourtant, plus elle y pensait, plus elle s'estimait la plus sincère de tous. Diana, surfaite avec le principe vide de former une famille avec une inconnue, et Joachim assez tordu pour tuer sa sœur au nom d'une revanche que la demoiselle vint à rendre plus grande, plus violente au fil du temps. La vie, trouvait toujours une cause à ses malheurs. Le monde, aimait reporter ses souffrances sur les autres. Faith ne le pouvait pas : elle assumait, tous ses méfaits. Les pires, les plus doux, et tous ces moments nécessaires à sa survie d'aujourd'hui. Ne pas revenir vers Cesare, fut sa faute, comme une évidence à l'époque tant sa survie était précaire et que la folie fut sa tendre compagne durant une année en cage. Il portait, le deuil d'Aria, lui. Il se sentait coupable, responsable par amour pour elle et parce qu'elle fut sa famille. Dans le cas de Skylar, il s'agissait de la même chose : elle portait le poids de la mort de ses parents, parce qu'il fallait un coupable. Cela était une étrange preuve d'amour, ou tout simplement un mensonge inventé de toute pièce pour s'assurer un équilibre mental. La blonde pouvait dire bien des choses, mais sereine, et saine d'esprit n'entrait pas dans cette liste pourtant longue. En revanche, une caractéristique sincère chez elle était son narcissisme capillaire – narcissisme tout court pour pas mal de gens. La mutante afficha donc un sourire face à sa remarque sur le changement. « J'suis magnifique blonde ou brune de toute façon, c'est une évidence. » Un léger complexe de supériorité capillaire dont elle n'avait pas honte. Sky' adorait ses cheveux, ce n'était pas nouveau. Le brun se faisait néanmoins de plus en plus rare, de par cette acceptation totale de son passé qui se faisait longtemps. De plus, elle était désormais sédentaire et visait à intégrer cette ville de façon « socialement normal » dans les décennies à venir. Il fallait donc, physiquement, arrêter de massacrer ses cheveux avec des teintures. La mutante ne pourrait pas, éternellement, jouer la fille jolie qui se contentait de sourire faussement et de rire en espérait planter un couteau dans la gorge d'un connard une nuit de demi-lune.
La demoiselle ne quitta pas Cesare des yeux, ne prenant pas le temps de regarder la photo de son côté. Elle observait cet ami, oublié, qui pourrait ne cessait de revenir dans sa mémoire – lentement, mais sûrement. La mutante venait à fermer un œil en laissant échapper un soupir tout en secouant légèrement la tête avec un sourire moqueur. « J'voulais sa peau au début, on revient de loin. » Cela la fit même rire, laissant pencher sa tête en arrière dans un rire absolument inexplicable alors qu'elle venait à se remémorer ce fameux bal, catastrophique. La mutante semblait étrangement calme à cet instant. Cela revenait à sa mémoire, comme une photo, puis un film, et enfin une vie de papier écrite. La mutante vint à calmer ce rire absolument ridicule qui alla jusqu'à la faire légèrement se courber. D'une respiration, elle s'attaqua finalement à un sujet bien plus intéressant : son petit américano-espagnol préféré. La blonde venant alors à poser des questions, pour prendre des nouvelles de Clara et d'Isolde. La mutante accordait de l'importance à ce qui entourait Cesare, à sa vie, son quotidien, ses amours et ses emmerdes. Elle s'attendait à une réponse bateau, qui l'obligerait à plonger au cœur du sujet… mais non. Le brun vint alors à s'écarter dans des phrases qui n'avaient pas de sens et tout cela laissait paraître un malaise palpable dont il était difficile d'expliquer l'origine. Le regard de la demoiselle vint à se perdre dans des interrogations, tandis qu'il arrivait finalement à aligner une idée. Effectuant une demande, venant lui demander des disponibilités pour trois mois – chose assez suspecte, puisqu'il s'agissait de la durer de choses assez hors sujet comme le temps d'attente entre un rapport non protégé et un dépistage 100 % fiable. Néanmoins, il ne s'agissait en aucun cas, d'une annonce dramatique. Pas de malheurs, de souffrance, de nouvelle errance. Qu'il était étrange, de l'admirer à nouveau se perdre, presque innocent, tel un gamin de dix ans. Ce moment, tendre qui vint à s'observer dans son regard. Des mots, difficiles, des mots beaux, doux et dont elle fut touchée. Il allait rentrer dans un monde supérieur, quitter celui des solitaires, s'engager dans un univers qui dépassait celui de Skylar, de Cesare, des mutants et des humains. Il fut père, désormais il allait devenir mari.
Ouvrant grand la bouche alors qu'un silence fut pourtant présent dans sa gorge. Aucun son, puis un large sourire. « Mais fallait commencer par ça ! Fallait pas me dire bonjour, fallait direct me balancer ça je t'aurais offert autre chose qu'un café ! » La finesse de Skylar était difficile à accepter – puisqu'elle n'avait aucune finesse. Cela surprenait, d'une fille qui ne montrait jamais rien autre que l'indifférence. Lorsque Cesare était présent – seul – elle avait avait la sensation que le jugement n'avait pas sa place et que l'image de reine des glaçons ne saurait marcher sur lui. Venant alors à se déplacer sur le canapé pour serrer son ami contre elle, sans venir lui réclamer son avis sur la question. Passant ses bras autours de ses épaules pour le comprimer contre elle avec soulagement. « J'vais demander à ma secrétaire de libérer ma journée du seize. » Il savait, qu'elle bougeait beaucoup, mais non : elle ne serait jamais ailleurs que le cul sur une chaise à son mariage. La mutante se dégagea pour se retrouver face avec un sourire tendre. « Quand j'avais 15 ans, j'voulais être là pour ton mariage. Une décennie plus tard, j'veux toujours l'être Cesare. Toutes mes félicitations, même si je sais pas pourquoi tout le monde dit ça c'est pas un match de foot ou un examen. » Il était bien plus grand, prospère et prodigieux qu'il ne pouvait le croire.
c'est quoi 1000 petits mots en plus dans une vie ? j'fais soft de mon côté j'espère que ça ira
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Sam 18 Mar 2017 - 3:16
Quand il compilait sa liste de connaissances, d’amis, de personnes à qui il tenait et qui pouvaient prétendre tenir à lui, aussi, Cesare s’demandait s’il avait un jour été un bon ami. Un bon frère aussi. Un bon fils. Un bon tout et n’importe quoi. Peut-être bien que les avis pourraient diverger: aux yeux d’Isolde, parfois, c’était comme s’il était bon en tout, comme si c’était aisé comme ça, alors même qu’un an plus tôt, ils avaient été en pleine guerre ouverte, et qu’elle avait fait passer tous ses défauts comme le pire crime de l’humanité. Aria, elle avait sûrement plus été de l’avis de cette Isolde-là que de celle qui était fiancée à lui désormais, et le DeMaggio lui-même, il n’savait pas bien quoi penser d’tout ça. Peut-être alors que l’histoire leur laissait croire, à Skylar et lui, que c’était elle la plus fautive d’eux deux; elle qui avait disparu sept ans plus tôt en se faisant passée pour morte, et lui qui avait ramassé les débris de son coeur abandonné. Mais y’avait d’autres gens, pour qui la réponse serait bien différente, probablement; des gens que Cesare n’voulait pas particulièrement affronter - certainement pas pour leur annoncer que hey, il allait se marier, tout allait bien dans sa vie, et il avait tourné la page d’un passif noir dans lequel il avait entrainé de trop nombreuses personnes. Slade par exemple. Slade qui croyait encore aujourd’hui, probablement, que la vengeance était la réponse à tous ses problèmes: et qu’est-c’qu’il pouvait dire contre ça, lui? Il avait fallu qu’il tue Kingsley Moren et manque d’assassiner Moira Kovalainen de ses mains pour qu’il s’rende compte que ça n’lui avait rien amené. Qu’un peu plus, et il aurait juste été incapable d’aller de l’avant, surtout incapable d’un jour poser son regard, ses mains, ses attentions, son affection sur Clara. Probablement alors, que bien des gens avec lesquels il avait été un tant soit peu proches à une époque, ne l’reconnaitraient plus aujourd’hui: tant mieux, disait un brin de sa conscience alors que souvent, sa vie était plus facile ces derniers temps. Mais tous ces gens, ils étaient là pour le rappeler à l’ordre: il avait sympathisé avec des ordures, il avait travaillé avec eux, et il avait même transformé des gens tout à fait normaux, désespérés et impuissants, en des ordures eux-mêmes. Un vrai cercle-vicieux, et peut-être bien qu’aux yeux de beaucoup, Cesare DeMaggio n’était pas celui qui aurait mérité d’en sortir victorieux comme ça. Parce qu’évidemment qu’il s’estimait victorieux; au moins quand il n’pensait pas à Aria, quand ses songes se limitaient à ce qui était positif et présent dans sa vie là maintenant. Isolde, Clara, ce job tout à fait simple qui faisait ses journées, les sensations aisées qui l’habitaient le soir quand il allait se coucher au côté de la personne qu’il aimait le plus au monde, le matin quand il se réveillait à côté d’elle aussi, et qu’il n’avait pas besoin d’compter le temps avant de devoir partir.
Les problèmes n’étaient jamais loin, sûrement; surtout pas à Radcliff, surtout pas alors qu’ils restaient là, qu’Isolde était toujours la leadeuse d’Insurgency, maire de la ville, et qu’il portait toujours ce patronyme, pas forcément connu pour de bonnes choses. Avec tout c’qu’il avait lui-même enduré, les grands écarts qu’il avait faits entre son passé et son présent, alors, ironiquement, Cesare ne fut pas surpris de la confession de la blonde: dans quel monde vivaient-ils, pour être amoureux de gens que l’univers n’les avait jamais destinés à aimer? A une autre époque, lorsqu’il avait été totalement aveuglé par les préceptes de sa famille, il aurait eu envie de la tuer Isolde, aussi. Cesare, il n’était pas nié au point de croire que même à l’époque, l’amour, un genre de coup de foudre, aurait suffi à faire fondre toutes les frontières les séparant; non, la plupart d’entre elles avaient été abattues par Malina, par l’absence de Skylar, par sa mutation à lui. Alors oui, Isolde et lui allaient se marier, maintenant; et depuis qu’ils avaient la date bien en tête, c’était comme si un chronomètre défilait au-dessus d’eux, constamment. Beaucoup de choses pouvaient se passer en trois mois, et un rien tout à la fois; à avoir goûté à la stabilité, Cesare s’en montrait presque ambitieux. C’qu’il savait alors, c’était qu’il voulait Skylar à ses côtés, qu’il n’voyait pas le jour se passer d’une quelconque façon différente - c’n’était pas facile de faire des plans comme ça, dans l’air, mais au moins, même dans sa liste très limitée d’amis et d’alliés, le choix de ses témoins et des gens qu’il voulait savoir proches de lui pour ce fameux jour, avait été infiniment facile. C’qui lui avait tordu les entrailles d’appréhension, c’était tout ce qui concernait Skylar; tout c’qu’il n’savait pas d’elle, ou même le chaos qui demeurait dans sa vie. Ça n’avait pas été il y a si longtemps de ça, après tout, qu’elle était venue jusque chez lui pour lui parler de son frère qui avait envie de la tuer: comme quoi, peut-être devraient-ils oublier tout le monde, les peines et les regrets, et se déclarer frère et soeur de l’un et de l’autre. « J’sais que... c’est bizarre, comme ça... » il se retrouva à marmonner face aux premières réactions de la jeune femme: celles qui consistaient en des silences, des expressions de visage qu’il n’arrivait pas particulièrement à décrypter, et amenaient toute une tension en lui, visible sur son faciès contrit à lui aussi. Peut-être que dans l’univers où Skylar vivait, c’était complètement fou qu’il se marie; chez lui, ça tombait à point nommé, et tout c’qu’il n’voulait pas, c’était juste découvrir que leurs mondes étaient devenus si incompatibles que ça. Mais enfin, enfin, Skylar brisa le silence, diffusant les inquiétudes de Cesare - il aurait presque pu se sentir fondre sur lui-même, ses épaules s’affaissant, son coeur pulsant à toute vitesse contre sa cage thoracique. « J’savais pas vraiment comment l’amener, t’es un peu... une des deux personnes à qui j’l’ai dit. » Cesare ne se fit pas prier pour se retrouver comprimé contre la Cunningham, alors qu’elle serrait ses bras autour de lui, et qu’il retournait son étreinte. Parfois, il semblait qu’ils n’étaient pas doués pour ça, mais là maintenant, ils n’semblaient vivre que dans ce monde-là: d’affection facile, simple, humaine. « Wow, ta secrétaire? » il se moqua gentiment d’une oeillade maline lorsqu’il se détacha d’elle. « T’en fais pas, on a mis genre trois semaines à se décider sur la tronche des faire-parts, alors t’en recevras forcément un. T’auras qu’à l’accrocher sur ton frigo pour surtout pas oublier. » un truc que beaucoup de gens très normaux faisaient, apparemment. Et alors qu’il s’était tourné vers son café à nouveau, comme s’il pouvait enfin en apprécier le goût, Cesare manqua de s’étouffer dans celui-ci aux paroles de sa vis à vis: « T’as pensé à mon mariage quand t’avais quinze ans, peut-être? » l’idée le fit ricaner, parce qu’il avait clairement eu, toute sa vie, une vision très négative de son mariage à lui: un truc forcé par ses parents, comme ce qu’eux-mêmes avaient subi au nom de la cause. Il n’en avait jamais voulu, pour sûr, alors que Skylar ait pu y penser, c’était... « Je lutte déjà pour penser à celui-là, alors... » il n’eut qu’une mince hésitation avant de confier ça à Skylar - définitivement pas des mots qu’il pouvait dire si directement à Isolde. Les seules retenues qu’il avait eues - vis à vis du lieu, et ouais, il devait bien admettre qu’il avait été ironique et grandement inutile au débat, mais quand même - s’étaient finies en dispute, alors il n’avait pas envie de recommencer.
Faith Cunningham
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Sam 18 Mar 2017 - 20:50
My name is food, junk food.
Où serait-il dans 10 ans ? Peut-être dans la capitale, loin de toute cette vie pourrie, de ces emmerdes, dans un monde beau, grand et ne souffrant que des bêtises de la vie quotidienne de ceux qui ne cessaient se geindre sans craindre d'emmerder le monde. Le monde entier, aimait venir se projeter, s'imaginer dans quelques années. Sa famille était construire, la première pierre d'un édifice qui finirait par le dépasser en silence. Quel drôle d'idée que d'espérer échapper au futur, à ses tortures, à ses mesures toujours contre balancés par la tournure moqueuse des événements. Il en fallait beaucoup pour penser que le futur était désabusé, par avance, et qu'il ne saurait venir sauver une âme. Pourquoi imaginer le pire quand l'avenir venait à se bercer dans la douceur des rêves d'une enfance lentement effacée ? Elle ne pouvait se résoudre à cela, et l'annonce du mariage ne faisait que la persuader qu'elle avait raison et qu'il survivrait à tout, même aux nouvelles souffrances. Cesare était un mur, avec ses failles et en cela, Isolde était à son tour un deuxième mur qui viendrait tenir le toit de cette maison rêvée par les enfants nourris par la télé et les rêves médiocres des parents aliénés par la simple peur en autre chose que l'humanité imaginée selon un bien fondé inexplicable. Elle ne pensait pas à son propre futur, trop préoccupée à l'idée de venir atrophier le cœur de son aîné, de massacrer ses artères et de briser les chances de la blonde de profiter d'une nouvelle famille. Regretterait-elle ce meurtre ? Sans doute pas. Avec un peu de chance, Joachim serait le premier à l'abattre, sans venir lui donner le temps de souffrir. La blonde, ne pouvait pas imaginer son futur, elle ne le voulait pas dans le fond. Sa seule raison d'avancée pouvait s'évaporer, on pouvait lui retirer Ezekiel en claquant des doigts et cela ne faisait que rendre chaque instant plus doux, quand les au-revoir venaient alourdir les mœurs de ces cœurs inondés par la terreur d'un autre jour. L'ironie, est que Faith ne fut jamais une adepte du « demain est un autre jour », demain n'est qu'une minable journée de plus et il faut apprendre à lutter contre ce qui la rend merdique en préservant la bonté inespérée d'un monde qui finirait sous le feu des radicaux. Tout cela, finirait par arriver, mais en ce jour, l'amour avait sa place. Il allait se marier, et mieux encore pour cette romantique du passé : elle allait assister à son mariage. Rien, c'est vrai, mais pour elle, cela avait bien des valeurs. Où serait-elle dans 10 ans ? Dans la tombe, ou pire : elle serait trentenaire.
Elle n'était donc pas « la numéro 1 », et elle s'était déjà vexée pour moins que ça. La mutante se retrouvait donc dans la confidence, de façon surprenante, mais dans la confidence. L'aurait-elle fait ? Sans doute que non, parce qu'elle ne serait jamais assez égoïste pour se marier avec Ezekiel de peur de briser sa vie, ses relations, son travail et toutes ces conneries qui faisaient le quotidien d'un individu normal. Le sentir contre elle entraîna une étrange chaleur, comme un souvenir du passé quand elle venait perdre son regard dans le vide, quelques instants en croisant le regard des fantômes de son passé qui venaient la saluer avec amabilité. La mutante, ne fit que rendre l'étreinte plus forte à cet instant. Rare étaient les moments de contact physique chez elle, et cela était sans aucun doute véridique dans l'autre sens. Elle l'enlaçait qu'Ezekiel, tandis qu'il ne prenait dans ses bras sans doute qu'Isolde. La mutante n'en doutait, et ne viendrait donc pas demander confirmation sur cette hypothèse. « Heureuse d'être dans le top 2 des personnes au courant dans ce cas. » Elle n'allait pas l'embêter pour savoir qui était la première personne, elle n'était pas là pour venir lui faire la morale. Le ton était à la détente – chose rare pour elle, peut-être aussi pour lui. La blonde venant croiser à nouveau le regard de son meilleur-ami qui se moquait tendrement, avec malice et cela était doux pour elle. La réflexion sur les faire-parts lui rappelait alors le « talent » propre aux individus de faire des choix lorsqu'il était question de grands événements. La mutante avait supportée les crises des organisateurs événementiel, et avait donc une vague idée des difficultés rencontrés – la différence était qu'elle faisait la plonge à cette époque.« Promis, j'risque pas d'oublier, 16 avril. » Lui dire que cette date était un mois avant l'anniversaire de son frère, et que donc, la date était simple à retenir… ne serait pas utile. Cela serait éventuellement une anecdote intéressante, qui viendrait rendre la journée riche en informations et offrir une véritable discussion sur le sens d'une date… mais elle préférait se taire et se dire que le 16 Avril était une très belle date et durant une belle saison.
La question sur le mariage la fit doucement sourire, l'air moqueur il fallait bien l'avouer. Il sous-estimait la blonde, mais pire encore : il sous estimait les parents de Skylar. « Je crois que mes parents parlaient mariage, toujours, et tu étais de mon âge. J'ai pas vraiment de souvenirs, mais je crois que oui je pensais à ton mariage à 15 ans. » Elle avait dû inventer une terrible histoire pour faire comprendre que Cesare était une amitié platonique et qu'elle le resterait. La mutante ne comptait pas lui raconter cette histoire, parce qu'elle ne s'en rappelait pas réellement. L'asile fut une sombre période, entre drogue et traitement, les souvenirs les plus doux vinrent à s'envoler. L'histoire était pourtant limpide : il était un fils de chasseur, elle était une fille de chasseur. Le calcul fut rapide, mais toujours vain tant il fut toujours l'ami indétrônable dans son coeur. Elle ne s'en rappellerait pas, presque comme d'habitude : les bribes du passé revenaient, et elle ne s'en rendait jamais compte d'elle-même. D'autant que la conversation dérivait, révélait un étrange malaise dans son regard, sa voix et ses mots. « Pour penser au bonheur que cet événement sera, à ta superbe future femme et à cette journée qui sera la tienne. » La blonde secoua légèrement la tête en sachant, qu'il souffrait à cet instant et elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur la raison. « Tu as peur d'y penser ou tu ne veux pas y penser ? Y a un truc que tu m'dis pas ? » Peur de tout perdre, ne pas y penser pour mieux régner sur ses émotions.
ps: mon post ne fait en rien avancer le rp sorry j'espère que ça ira
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Dim 2 Avr 2017 - 4:01
Parler avec Skylar avait toujours eu un aspect libérateur ; ç’avait été cette pause dans sa vie, ce stand-by que personne n’avait pu contrôler, et dont personne n’l’avait privé, dans son passé. Leurs parents n’avaient pas cherché à les séparer, parce qu’ils étaient des dignes hunters, et que rien ne valait mieux que les amitiés et les alliances entre les grands noms du monde de la chasse : une perspective bien reposante, quand les amitiés du DeMaggio avaient été limitées à de rares entrées et sorties dans sa vie, des gens qui l’avaient jugé bien assez vite, et desquels il n’s’était pas encombré, déjà habité par le lourd secret de sa famille. Ses alliés, ç’avait été Skylar, Aria, Rayen et Slade, en tout et pour tout : sa sœur était morte maintenant, sa cousine était en prison, sa meilleure amie n’était qu’un écho de la fille qu’il avait connue et Slade… Slade le détestait, probablement. Cesare faisait comme si c’était évident tout ça, comme si les histoires pouvaient s’écrire, se créer et se déliter sans que ça n’ait la moindre importance : sûrement une impression qu’il avait laissée au Bennett en le lâchant complètement, parce qu’il avait trouvé sa propre salvation dans les bras d’Isolde. Au moins, le temps qu’ils avaient passés si loin l’un de l’autre, à souffrir de l’absence de l’autre, n’avait pas permis au brun de décevoir Skylar : elle n’avait pas été là, et il avait eu mal encore et encore à cause de ce vide qu’elle avait laissé derrière elle. Un sentiment qu’il n’avait eu de cesse de recréer chez les autres – franchement, ils étaient irrécupérables. Alors dans le chemin de leurs vies, cette expérience qu’ils étaient les seuls à avoir dans leur tête, maintenant, c’était bizarre, cette histoire de mariage, indéniablement. Cesare n’pouvait pas parler de rédemption, de vie aisée qui lui venait comme ça et qu’il dégustait âprement, gourmand et demandeur de tous les bonheurs qu’il avait. C’était comme une vague qui le submergeait, et révélait des abysses de peur dès qu’il y pensait. Il avait tellement d’choses à perdre, maintenant. Il essayait d’être si différent de celui qu’il avait toujours été, fondamentalement, le digne fils de ses parents, le DeMaggio qui avait eu sur ses épaules le devoir et la volonté de reprendre l’héritage familial. C’n’était pas un secret, la personne à qui il en avait parlé en premier, de c’mariage : ç’avait été sa nouvelle cousine, tout juste débarquée d’une branche de la famille dont sa mère s’était littéralement coupée, pour ne vivre que pour les DeMaggio. Gabriela, et son fils qui avait été kidnappé au nom de la chasse, de la cause qui avait guidé et ruiné leurs vies de la même façon sadique et inébranlable. C’était malsain, la façon dont ils haïssaient la chasse, et dont elle faisait partie d’eux tout autant : ils avaient survécu jusque-là grâce à celle-ci, ils étaient ensemble là maintenant grâce à celle-ci, il avait rencontré Isolde grâce à celle-ci. Alors, est-c’qu’il guérissait de la chasse, lentement mais sûrement avec cette existence-là, ou n’était-il là que grâce à la chasse ? Cesare, il n’arrivait pas à faire sens des jours qu’il passait dans son garage à réparer des bagnoles pour des gens inconnus dont il se fichait complètement. Il n’arrivait pas à faire sens de qui il était, en dehors d’la chasse, en dehors du cœur meurtris qui s’était épris de l’âme bonne et douce de sa vie misérable.
Et quand bien même les propos de sa meilleure amie étaient vagues, concernant cette histoire de mariage – y’avait le côté tordu de leur passé qui faisait qu’il savait d’quoi elle parlait. Elle n’avait pas besoin de dire les mots comme ça, brutalement, froidement, comme l’auraient fait leurs parents, pour qu’il s’doute de quoi il était question. Combien d’fois avait-il retourné dans sa tête une crainte illogique du mariage, juste parce que c’était cette chose similaire à un contrat aux yeux de ses géniteurs ? L’amour, c’n’était pas pour les gens qui vouaient leur vie à sauver l’humanité au sacrifice de leur propre existence. Et ç’avait paru si brave, si altruiste pendant bien longtemps. « Oh. » il dit, alors, dérapant sur ses cordes vocales, incapable de savoir s’il devait en ricaner, ou regretter d’avoir un jour été synonyme de telles choses pour Skylar : un genre de menace planant sur sa vie, une destinée qu’on choisirait pour elle. « C’aurait… pas été si terrible que ça. » admit-il quand même, un sourire à la commissure de sa bouche alors qu’il l’observait, honnêtement : ils n’avaient toujours été qu’amis, mais ‘amis’, c’était déjà beaucoup, de là où ils venaient. Définitivement, s’marier avec Skylar, l’avoir à ses côtés en soutien, quoiqu’il advienne, il n’pouvait pas dire que ç’aurait été un cauchemar – y’aurait évidemment eu des parts de leur relation qui auraient été bien plus compliquées, mais fondamentalement, sa meilleure amie, à ses côtés, il aurait pu vivre avec. Il s’était surtout vu fiancé à une complète inconnue, chasseuse extrémiste et froide comme sa mère, avec les années : et à partir de ses vingt ans, ou quelque-chose comme ça, ç’avait été comme s’il avait fait un décompte dans sa tête, chargé d’un peu plus d’appréhension – ç’avait toujours été ça le deal chez les siens. Soit il trouvait quelqu’un, une pauvre fille dont il ruinerait la vie avec la chasse, comme son oncle l’avait fait avec la mère de Rayen. Soit on finirait par lui forcer quelqu’un, parce qu’il fallait bien faire perdurer l’héritage de leur famille. Fondamentalement, au moins à ce niveau-là, il savait c’qu’il voulait, maintenant ; c’était Isolde et personne d’autre, n’en déplaise à qui que ce soit – des gens qui n’auraient pas d’importance, au final. La description de la blonde le fit sourire, donc, facilement, un air mélancolique éclairant son visage : « C’est pas ça. Evidemment qu’c’est pas ça… » après tout, Skylar, quand elle souriait comme ça sur les photos avec son ‘copain’, est-c’que c’n’était pas facile, évident, immuable et inébranlable ? Pourtant, il était juste ‘le copain’, un cliché dans un cadre – et elle parlait plus aisément de tuer Joachim que d’vivre d’amour et d’eau fraiche avec cet homme. « C’est-… quand tu sais c’que tu veux… autant qu’ça. Mais-… que ça change pas… qui j’suis. Et… que pendant toute ta vie, t’as pensé que… t’étais pas fait pour ça. » à la fin, il s’était volontiers dit pas fait pour l’amour – comme ça, c’était plus facile d’envisager de s’retrouver dans un mariage forcé pour la prospérité de la chasse, hein. « Quand… parler d’fleurs ou d’penser à l’avenir, tu t’dis juste que… t’es toujours le même bordel, au fond. Et-… que peut-être, ça va finir par revenir, quoiqu’tu fasses. » son père était revenu, après tout, plutôt récemment, avec de plates excuses et des trucs qui n’avaient aucun sens. Et puis, y’avait quand ils parlaient de son nom, effleuraient tout juste la discussion, et Cesare sentait un nœud dans les tripes lui coller la nausée ; ce serait pire, maintenant, si toute sa vie devait être réduite en miettes par la chasse, par ses ennemis, par les conséquences de ses actes. Il était mieux avec elle – il voulait, ambitionnait, rêvait, vivait les choses ; et ils pourraient être heureux, comme ça, facilement, comme ils l’étaient tous les jours. Mais ils pouvaient aussi finir misérables comme ils l’avaient déjà été à cause de lui, sa famille, son passé – misérables comme ça ouais, ou pire encore. C’était comme si, quoiqu’il fasse, il avait vraiment pris une pauvre fille, et l’avait attirée dans son monde, sa noirceur – son destin toujours au tournant, qu’il le veuille ou non.
Faith Cunningham
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Sujet: Re: (fst) My name is food, junk food ♢ Cesare Sam 15 Avr 2017 - 15:45
My name is food, junk food.
Il ne fut jamais nécessaire, de profiter d'un mariage heureux, mais d'un mariage outrageusement beau. Ce fut glissé dans son esprit, sournoisement. Alors que les petites filles était bourrées avec des idées de prince charmant, beau grand sur son cheval blanc. Elle, elle fut bercée à l'idée de trouver un homme hunter, charmant par définition et aisé par obligation. La gamine fut donc baignée dans l'idée de paraître, de porter une robe flamboyante qui serait beaucoup trop grande, avec un voile en soie sur le visage et une coiffure parfaite qui illuminerait son teint, cette allure et la fierté familiale en une seule apparition. Cette idée, resta dans son idée longtemps, toute son enfance. Le mari, il s'était présenté à de nombreuses reprises. Oui, Cesare avait sans aucun doute une hypothèse aux yeux de ses parents. Il venait d'une famille hunter, n'était foncièrement pas un sale gosse et avait du potentiel. Cesare ne fut en aucun cas le seul, mais la proximité entre les deux gamins fut sans doute un facteur aux yeux de ses parents. Quelle sale ironie, que d'imaginer qu'ils furent proches, identiques sur bien des points, mais toujours dans une affection amicale. Sans doute que son père s'en était arraché les cheveux, et que sa mère s'en était réjouie en secret comme par habitude. La mutante, fut toujours très discrète sur ses relations sentimentales face à celles amicales qui étaient contrôlées par ses parents comme un médecin ferait la quête de la peste. La blonde s'amusait désormais de cette image ridicule, de finir sa vie avec son meilleur-ami pour le simple plaisir de ses parents. Cesare, osa en faire une trace d'humour en imaginant, ce que cela aurait donné en une simple phrase. Si l'épée de Damoclès de ne profiter d'aucune liberté, lui était finalement tombée sur la gueule de façon fort peu agréable une sombre nuit. Il avait néanmoins raison : cela n'aurait pas été si terrible que cela. La mutante, s'imaginait cette étrange avenir que cela aurait été face au sourire de Cesare, qui lui aurait semblé familier et acquis. La demoiselle enviait presque cela à cette réalité alternative : la sensation étrange, que le voir sourire était aisé. Pourtant, il n'y avait rien de plus beau que de l'observer sourire tant ces derniers étaient rares. La mutante, n'enviait donc peut-être rien à cette vie, en dehors de l'assurance de ne jamais le perdre. Pourtant, ce fut un rire léger qui s'échappa, un simple son, puis un second qui cessa toute forme de moquerie en observant son ami d'enfance. « Tu m'aurais construit un dressing rien que pour mes chaussures. » Préférant inventer une scène grotesque plutôt que de venir se nourrir d'une image de mariage réelle. Faith n'envisageait plus, cette étape. Comment prétendre pouvoir se marier, quand son nom n'était même pas le bon et que ses papiers mentaient sur ce qu'elle était. Ezekiel avait été marié, il avait souffert de ce mariage et ne se voyait pas ce dernier faire une nouvelle demande. Cela coulait de source du pourquoi : il était lié aux hunters et devait supporter le poids de ces derniers, sortait d'un mariage qui l'avait brisé et ne pourrait jamais paraître crédible en presentant une gamine de 25 années. Elle ? Elle ne cachait pas que Faith n'était pas son nom, et par définition, difficile à marier autrement que symboliquement. Un jour sa voix devra se lever, et venir lui avouer qu'elle n'avait que son âme à offrir et que son corps, ne pourrait jamais lui offrir un enfant. Tout cela, elle ne voulait pas y penser, alors elle riait, parce que cela était devenu rare.
Le sujet restait néanmoins le seul mariage au programme : celui de Cesare. Même si Faith, pouvait aisément dire que le sujet comptait plutôt pencher vers ses maux plutôt que ses doutes entre le gâteau à la framboise et celui chocolat – le chocolat restant le meilleur. La bonne nouvelle, était que cela ne venait pas d'un éventuel doute sur son amour et sur son engagement. Cesare n'avait pas l'alure du mec qui se cassait devant l'autel pour une raison absurde sonnant comme la « peur » ou la « débilité profonde » - la deuxième option étant celle qui reflétait la pensée profonde de Faith. La mutante se rerouvait face à un débat intérieur, dont elle était la triste spectatrice. Malheureusement, Cesare avait fait le choix de la meilleure amie la moins douce, la moins délicate lorsqu'il était question de se confier et d'obtenir de l'amour et de se retrouvé rassuré sur un sujet. Cela fut le cas lors de la mort d'Aria, et elle se devait de s'en sortir avec brio cette fois-ci face à un sujet qui plongeait Cesare dans un trouble profond et qui se justifiait assez aisément. Pas fait pour ça ? Qui n'est pas fait pour aimer ? Drôle de question, mais difficile d'y répondre sans hypocrisie venant de la fille qui ne cessait de se vanter de dire qu'elle était profondément incapable de faire preuve d'empathie ou de sincérité avec les autres. Il allait donc falloir le comprendre, imaginer, se mettre à sa place et peut-être prendre en compte son expérience qui était aussi catastrophique que toute sa vie affective en dehors d'Ezekiel et Cesare. Comment lui dire qu'il se fourvoyait quand elle savait parfaitement qu'il avait raison ? La vie était un bordel monstre. Elle ne pouvait le nier, et pourtant Faith se le disait : elle lutterait, pour son bonheur, même s'il devait lui coûter la vie. « Crois-tu que les gens viennent au monde avec un gène propice à l'amour ? Moi pas, on sait tous les deux ce qu'est une différence de gène. » La mutante inspirant alors en venant s'installer en tailleur sur son canapé pour l'observer en passant une main dans ses cheveux pour mettre ces derniers hors de sa vision. « Oui, ça reviendra, sans aucun doute. Mais fut un temps, où ce fut toi et moi, qui nous nous sommes retrouvés. Le passé, on le garde, on l'assume ou on le cache, mais il existe. » La mutante tentait de nuancer, de relativiser, de faire comprendre ce qu'elle même n'arrivait pas à saisir. « C'est pour ça, que ce que tu fais, tu le fais pour un unique moment de bonheur, pour toi et jamais en l'honneur de ce dont tu as peur. Pour une fois dans ta vie, tu vas vivre un évènement marquant, parce que tu le veux. Tu t'en fous des autres, du passé, putain tu l'emmerdes. Bats-toi pour demain, pas contre hier. » Fronçant légèrement le regard en laissant paraître un regard plein de questions. « Pourquoi s'arrêter de vivre ? Qu'importe ce que tu as fait, oui ça reviendra, oui peut-être que tu en souffriras. Mais ce-jour là, Isolde sera là pour toi. Mieux encore, lorsqu'elle sera dans le même cas, tu seras là pour elle. » La mutante haussa finalement les épaules avec un rictus en coin. « Puis, autant vivre dans un bordel, mais avec quelqu'un. Le bordel c'est mieux à deux. »