i. comment êtes-vous entré parmi les hunters?
Après la mort de son mari, rien n'eu de saveur.
Au départ, Lance Keegan, pasteur de son état et virulent opposant à toutes les formes de progressisme (qu'il s'agisse du mariage homosexuel à l'avortement) s'est entiché d'un groupe. Passionné, engagé. Et depuis sa tendre enfance, la jeune femme n'eu d'autres figures admiratives que son père. Elle se montra si insistante, persuadée que son père avait des contacts, qu'elle y entra sans trop de complexités.

ii. avez-vous déjà effectué votre devoir de chasseur ?
Tuer ? Des centaines de fois, plus peut-être. Effrayée les premières fois, c'est aujourd'hui plus qu'un plaisir de ressentir le prolongement de soi au bout de cette arme. Frêle d'apparence, c'est tout autre chose qu'elle livre dans ses rituels meurtriers. A genoux parfois ou en courant à d'autres moments, son gibier est son cadeau, le tuer est une délivrance. Ce n'est plus un devoir, c'est un droit, celui de se défendre face aux hordes dangereuses.
iii. les mesures du traité de protection des mutants vous font-elles peur ?
Pire encore. Mira ne reconnait plus le pays dans lequel elle est venue au monde. Autrefois une Terre croyante et agréable, les Etats-Unis d'Amérique ont perdu pied. En reconnaissant les monstres, ce gouvernement terroriste s'est rendu coupable de collaboration. Et si personne n'agit, ce décret est un véritable arrêt de mort pour la race humaine dans son ensemble.
iv. que pensez-vous de l'élection récente de thaddeus lancaster à la tête du comté ?
Dans les jeux de la politique comme dans bien d'autres jeux où le pouvoir se joue, la jeune femme se voit complètement dépassée. Elle n'a pas vraiment d'opinion et lorsque son vote s'est porté sur lui, ce fut absolument par dépit. Ce serait mentir de dire que la politique ne l'intéresse pas -elle milite souvent- mais elle ne croit plus au jeu de la diplomatie. Les armes, voilà ce qu'il faut prendre quand la situation l'exige.

«Alors l'Antéchrist débarquera. Et alors les foudres de Dieu nous frapperont. Nous frapperont avec une force inouïe. A ce moment là, mes frères, mes sœurs, où que vous soyez, il faudra vous battre de toutes vos âmes.» Le gros homme reprit son souffle. Sa bedaine semblait le fatiguer, alors même qu'il était immobile.
« Vous battre pour empêcher ses sbires de nous pénétrer, de nous posséder et de nous détruire.Maintenant et à jamais, le Seigneur nous honorera, nous les troupes célestes. » Le type reprit sa respiration dans de grandes inspirations. Une puissance folle se dégageait de lui, et sa rougeur aurait pu le faire ressembler à un de ces bonhommes des pubs pour la bouffe mexicaine. "Hot Spicy" sur le front.

Sa rougeur avait une autre cause, moins agréable cela dit que des tacos épicés. Le prédicateur dans son costume bien trop petit pour lui, qui le faisait ressembler à un morceau de gras débordant de tous les côtés fixa son public. D'une main boudinée, il engloba tout son auditoire.«Alors vous, fidèles compagnons, battez-vous, prenez les armes contre ceux qui à l'arrière-garde menacent les Cieux. Et n'oubliez pas que sans vos dons, notre Eglise ne peut fonctionner. AMEN.  »  Il avait hurlé ce dernier mot, comme dans un dernier adieu trop bruyant.

Au premier rang, sur le côté, une petite fille se mit à applaudir, imitée bientôt par l'élégante afro-américaine à côté, puis l'ensemble de la salle se mit à suivre. Le bruissement seulement interrompu par le claquement des pièces les unes sur les autres. Le gros homme regardait la foule, un sourire carnassier aux lèvres. Sa fille, la foi et l'argent. Ce matin, tout était là pour faire de cette matinée un moment des plus parfaits.
Il remercia une dernière fois les croyants qui s'éloignaient peu à peu avec discipline.
Une femme vint le remercier, un vielle homme lui glissa un billet de cent dollars dans la poche en lui tapotant l'épaule et puis d'un coup d'un seul, ce fut le silence.

Personne.Sauf une jeune fille de six ans, au premier rang. Il s'en approcha, un sourire plus sincère celui là était occupé à déformer les traits graisseux de son double-menton..«Tu as été très attentive ce matin. Tu as été parfaite chérie. Ta mère serait fière de toi » dit-il en s'émouvant à peine. Sa mère était une pécheresse, et elle était morte comme telle, fouettée par le Seigneur lui même. «Elle me manque. ».«murmura t-elle avant de fondre en larmes. Bien que l'homme avait sermonné sa fille, lui disant que la mort était une délivrance, il ne put s'empêcher de la serrer fort contre lui, et de compatir. Enfin, de faire mine de compatir. C'était un mariage de bric et de broc. Le genre de mariage que l'on a lorsqu'on est un fervent croyant et qu'on met enceinte une jeune fille après une soirée trop arrosée.
C'était ce genre de femmes, des âmes perdues, vagabondes, des âmes corrompues.  
Il relâcha enfin son étreinte et à l'aide d'un mouchoir en tissu, il sécha la sueur qui glissait de son front jusqu'à ses joues.

La petite quant à elle s'était débrouillée pour sécher ses larmes, elle jouait à balancer ses pieds du banc trop haut pour elle. Et c'était dans ce contexte que Mira Lisey Keegan allait évoluer sa vie entière.

***
Un bruissement. A gauche. Sa tête tourne. A droite, sa tête tourne encore. Le bruit est là, il est partout. Le bruit est en elle, et en dehors. Il l'entoure, il l'enveloppe, il la mange. Il la dévore de ses dents acérées, sa mâchoire fait son office. Il broie tout sur son passage, dévaste le cerveau.

Elle se retourne, elle laisse échapper une flopée d'insultes. A ce moment là, son Dieu n'a plus trop d'importance. A vrai dire, elle a complètement oublié le Seigneur, il reste seulement cette flamme, cette envie de survie. Cette envie de se battre, et de toucher du bout des doigts un idéal auquel elle croit.

La jeune veuve attrape le Glock à sa ceinture. L'arme dressée vers ce qui semble être la source du bruit, elle s'approche à pas feutré. La sueur coule à son front, elle a envie d'éclater en sanglots là. Mais elle doit se retenir. Elle sait qu'elle doit le faire. Pour son mari, mort une année plutôt, et pour son père, qui pousse sa fille à donner toujours un peu plus d'elle-même.

Sa jeunesse entière, elle a appris. Son éducation plus religieuse que salvatrice lui a montré la voie, et la voix. La voie du Seigneur par la voix de son père. Son père, lui, toujours, là, dans ce bruit saugrenu, dans sa tête aussi, dans les paroles des chansons qu'elle écoute. Son père partout, dans ses rêves, ses désirs et ses espoirs. Son père dans ses prières, dans son phare, dans sa lumière, dans sa nuit, dans sa bouteille de Whisky. Partout. Comme la brise mordante, il la manipule, il en fait son jouet.

Sa mère, elle ne s'en rappelle plus trop, quelques brides d'une femme sèche, grande et mince. Une stéréotypée de chez Catho.com. Son père n'en parle jamais. Et peu de photos traînent dans la maison du prédicateur, la plupart se trouvent dans les noires cendres évaporées de la cheminée.
Elle serre l'arme entre ses mains. Elle la serre si fort qu'elle peut sentir les marques de la crosse s'imprimer sur sa peau blanchâtre.

Elle devra y appliquer de la pommade. La moiteur de ses mains endolories font glisser dangereusement l'arme, elle est entraînée pourtant, mais rien ne prédit cette immense stress quand la situation est réelle. Rien n'est comparable à la réalité et le meilleur entrainement ne lui arrive pas à la cheville.  
Ce stress est bénéfique. Son cœur bat plus fort, il s'excite, elle sent son corps se tendre sous une violence grandissante. Bientôt, il n'y aura d'autre échappatoire que tuer ou être tué.
Le futur serait sombre, à coup certain.

***
Article de Mira Keegan (signé Veritas sur keeganfaith.com/blog)


Une histoire de paix et puis de guerre.

Lorsqu'on entend parler de bien-pensance, on se dit que c'est une frasque. Pour un grand nombre de gens, la bien-pensance est un prétexte inventé par les révolutionnaires pour dénigrer leurs adversaires.

La bien-pensance, c'est l'art des sauvages religieux qui n'ont que la foi pour vivre disent ceux qui dénigrent nos cultures. Mais tout est une histoire de point de vue. Et notre Histoire, de la Création jusqu'à l’Armageddon est définie par les points de vues.
Des menteurs hurleront que la Science est la reine de toutes les choses et de tous les êtres. Ceux là ne sont point dangereux, car les imbécillités qu'ils proclament sont trop énormes pour que l'on puisse y prêter crédit.


En revanche, je vous propose un voyage vers le futur. Un voyage qui non loin de la Science-fiction est pourtant bien ce qui peut nous attendre si nous ne faisons rien.

Le sang, la mort, le blasphème. Voilà quelques détails de ce qui attend son heure, dans le silence. L'Apocalypse arrivera bientôt, portée par ceux qui ne sont rien d'autre que des missionnaires du Malin.

Le gouvernement américain reconnait les créatures sataniques comme des être dotés de sensibilité. Un décret interdit même aux Humains (créatures de Dieu, rappelons le) de partir en croisade.

De tous temps, l'Homme a su se défendre contre les envahisseurs. Lorsqu'ils sont venus nous condamner, en Europe comme ailleurs, les athées ont perdu. Notre Eglise est toujours là.
Cette fois, ce ne sera pas un combat millénaire, tout se jouera rapidement.

Lorsque l'Homme comprendra qu'il faut se défendre, qu'il faut se battre contre ces dangereuses créatures et que je n'aurais plus besoin de proxys et autres matériaux informatiques pour cacher ma localisation, une fois que ce Gouvernement de Collaboration aura abdiqué, alors, nous vivrons.
Pour l'heure, je vous invite tous à résister, à conserver par la force s'il le faut, ce qui nous appartient, notre Terre, offerte par Dieu autrefois alors qu'Adam et Eve ne méritaient que l'Enfer.

De la guerre découle la paix. Et le prix sera celui du sang versé. Mais nous gagnerons, pauvres mortels que nous sommes. Nous vivrons et nous verrons.

Que le Seigneur soit loué.
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